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7.avril.20197.4.2019 // Les Crises

Rapport Oxfam sur les inégalités : les mille (mais une) « autres lectures » des éditocrates. Par Jean Pérès, Sophia Aït Kaci

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Source : ACRIMED, Jean Pérès, Sophia Aït Kacia, 28-02-2019

L’ONG Oxfam a publié le 21 janvier dernier son rapport annuel sur les inégalités : « Services publics ou fortunes privées » – Rapport Davos 2019. De ce document de 114 pages, la plupart des médias n’ont retenu qu’une information, la plus choquante : 26 milliardaires disposeraient d’une fortune équivalente à celle de la moitié la plus pauvre de l’humanité. Dans un contexte dominé par le mouvement des gilets jaunes, cette donnée ne pouvait que susciter de nombreux commentaires. Grâce aux éditocrates, zélés promoteurs du libéralisme sans tâche, ces commentaires se sont plus souvent attachés à défendre ces fortunes stratosphériques plutôt qu’à les remettre en question.

LCI et Dominique Seux

Ainsi de l’expert choisi par David Pujadas pour présenter le sujet sur son plateau de LCI, sobrement intitulé « 24 heures Pujadas », dès le 21 janvier, jour de la publication du rapport [1]. Il s’agit de Dominique Seux, directeur délégué à la rédaction des Échos. Ce quotidien économique appartient à Bernard Arnault qui apparaît en quatrième position dans le classement des 26 milliardaires. Autant dire qu’on pouvait faire confiance à Dominique Seux pour exprimer un avis impartial. Inutile de préciser que David Pujadas ne mentionne pas la présence du patron des Échos dans le classement, ce qui aurait pu éclairer le téléspectateur sur le point de vue exprimé par ce fameux expert, officiant également chaque jour sur France Inter [2].

D’emblée, le sbire d’Arnault déclare qu’on peut avoir « une autre lecture »que celle d’Oxfam et se lance dans un discours alambiqué dont il résulte, s’il a un sens, que ces milliardaires qui ont tant d’argent le méritent… parce qu’ils sont géniaux :

Si j’ai une idée géniale pour remplacer Google… Aujourd’hui je crée cette entreprise, ce soir, elle ne vaut rien. J’ai une idée géniale et donc dans une semaine, elle vaudra peut-être un ou deux milliards si je la cote en bourse. Est-ce que ça fait de moi quelqu’un d’ultra-riche ? Peut-être. Est-ce que c’est fondamentalement scandaleux si j’ai cette idée géniale ?

Les inégalités de richesse, dans cette vision capitaliste de bas-étage, seraient donc des différences naturelles de génie. Dit autrement : les riches sont des génies et les pauvres, des crétins. Voilà la véritable inégalité selon le docteur Seux. Chacun appréciera. Après avoir critiqué l’angle du rapport d’Oxfam choisissant de mettre l’accent sur les inégalités de patrimoine, l’éditocrate avance une lecture qui semble l’arranger davantage : « Moi je préfère regarder les inégalités de revenus qui explosent dans le monde entier, sauf en France. » À noter que David Pujadas a précédé Dominique Seux en disant « sauf en France » juste avant lui, comme pour lui souffler : le discours éditocratique est bien rodé. Tant et si bien que tous savent, par avance, ce que les uns et les autres vont raconter sur les plateaux. Et pour cause, ils se côtoient ici et là en permanence pour avancer les sempiternels mêmes arguments, qu’ils partagent, à peu de différences près.

Mais un gilet jaune, encore sur le plateau, Fabrice Schlegel, intervient pour proposer un autre regard sur le fondement des inégalités, et tempérer un peu les élans de Dominique Seux sur le « génie naturel » du capitaliste : « En France, quand on est ouvrier ou fils d’ouvrier, on a toutes les chances d’y rester. […] En France, on a ce problème, et ensuite ça génère les inégalités de salaires, etc. On a ce problème-là de déterminisme social. » lance-t-il avant de souligner l’absence de représentation des ouvriers à l’Assemblée nationale.

Question assurément centrale si l’on parle d’inégalités, mais hors-sujet selon David Pujadas : « Mais là, c’est plus l’inégalité des chances que l’inégalité tout court. » Exit Fabrice Schlegel, qui, appelé ailleurs, devait de toute façon quitter le plateau. « Bon retour ! » lance Pujadas avant de faire rebondir les autres invités du plateau non sur les dernières réflexions du gilet jaune, mais sur les précédents propos de… Dominique Seux : « Réactions à ce que disait Dominique. C’est pas une relativisation que vous faites Dominique, c’est, vous dites : « On regarde le problème par un certain côté » ». Et l’on peut faire confiance à l’entre-soi des éditocrates pour toujours privilégier « un certain côté ». Bref, chez Pujadas, Seux est le roi : seul journaliste économique [3], il peut avancer sans grand risque d’être contredit ses éloges des grands capitalistes de génie, et des merveilles de la redistribution à la française.

 

Le Parisien et Dominique Reynié

Restons un peu avec Bernard Arnault et un autre de ses journaux, Le Parisien. Ce même 21 janvier, le site du quotidien publie deux articles, dont un fait état du rapport et de ses résultats [4] et l’autre aborde la méthode d’Oxfam en la contestant, mais sans attaquer le fond [5]. C’est le lendemain que le journal papier abordera la question des inégalités soulevée par Oxfam, mais sans nommer l’organisation internationale, dans un dossier titré en Une : « La France est-elle un pays inégalitaire ? » Deux pages sont affectées à la réponse à cette question. Dans la première, l’éditorial de Stéphane Albouy, court mais incisif, annonce la couleur. Titre : « Caricature ». Extrait : « N’en déplaise à certains, la France est une démocratie dont le système redistributif est un des plus efficaces dans la réduction des inégalités ». Dossiers et graphiques à l’appui, démonstration est faite de l’excellence de notre système de redistribution des revenus. Comme Dominique Seux, Le Parisien préfère regarder les revenus plutôt que le patrimoine, bien qu’il concède in fine dans un petit paragraphe que côté patrimoine, les écarts entre riches et pauvres ont tendance à s’accroître : « En France, les 10% les plus aisés concentrent à eux seuls la moitié du patrimoine […] entre 2010 et 2015, le patrimoine moyen des 10% des ménages les moins aisés a diminué de 30%. »

Et quel fut l’expert interviewé par Le Parisien pour nous éclairer sur ce phénomène ? Dominique Reynié, présenté comme « directeur général de la fondation pour l’innovation politique (Fondapol) », sans préciser, sans doute par délicatesse comme la plupart des grands médias, qu’il fut également candidat (malheureux) LR-UDI aux élections régionales de 2015. Pouvait-on trouver mieux que ce barde de l’économie libérale pour (ne pas) commenter les inégalités ? La première question qui lui est posée contient une partie de la réponse : « Les inégalités sont au cœur de la colère des gilets jaunes. La France est l’un des pays où elles sont les plus faibles. Comment expliquez-vous cela ? » La réponse de Reynié n’est qu’une précision : « En France, la redistribution divise par quatre les inégalités de revenus entre les 10% les plus riches et les 10% les moins riches ! [Tiens, ce ne sont pas les « plus pauvres », mais les « moins riches », voilà qui réduit déjà les inégalités ! Ndlr] Nous ne ferons pas mieux sans briser la création des richesses. Il n’y aurait plus rien à distribuer. » Sans un certain degré d’inégalités, point de création de richesses. Là encore, entre la question et la réponse, les « inégalités » sont devenues un quasi non-sujet, auquel on préfère substituer l’angle du système redistributif français pour bien souligner que, quand même, il n’y a pas vraiment matière à se plaindre. On croit à nouveau entendre Dominique Seux et son « autre lecture ».

 

TF1 et François Lenglet

Gilles Bouleau s’en remet quant à lui à François Lenglet pour savoir quoi penser de cette étude. L’expert maison de TF1 rassure immédiatement le présentateur du journal de 20 heures : « La comparaison faite par Oxfam, qui est saisissante évidemment, […] est un peu trompeuse ». Diantre ! Va-t-on de ce fait avoir droit à une « autre lecture » de la part de François Lenglet ? Oui. Et à une lecture d’une grande clairvoyance : alors… pourquoi « trompeuse » cette fois-ci, la comparaison entre les plus riches et les plus pauvres ? « Parce que la fortune des milliardaires concernés est bien souvent professionnelle et non privée ». Trouvaille de la nov’langue journalistique, le téléspectateur apprend donc en même temps que Gilles Bouleau qu’il existe une fortune professionnelle et une fortune privée. Pour le commun des mortels qui ne ferait pas bien la différence entre l’une et l’autre, François Lenglet prend l’exemple de Jeff Bezos, en tête du classement Forbes des plus grandes fortunes mondiales, sur lequel s’est appuyé Oxfam. Et l’expert d’argumenter : « Si Jeff Bezos possède 100 milliards d’euros, c’est la valeur de la part qu’il détient dans l’entreprise qu’il a fondée, Amazon, et c’est une valeur boursière, souvent changeante et portée à l’excès par des marchés financiers euphoriques ». Après le « génie » des capitalistes, « l’euphorie » des marchés !

Qu’y a-t-il de plus grave ? L’incompétence qui consiste à laisser penser que toute la fortune du patron d’Amazon provient des actions qu’il détient dans le géant du commerce en ligne [6] ; ou bien la mauvaise foi qui consiste à laisser croire que les milliardaires détiennent des « fortunes professionnelles » qui, en tant que telles, ne constitueraient pas vraiment une richesse, et pourraient ainsi tout naturellement atteindre des montants vertigineux sans faire pour autant de leurs propriétaires des milliardaires (mais seulement des « génies » qui prennent des risques) ?

On croit à nouveau entendre en sourdine notre Dominique Seux sur le plateau de David Pujadas :

Le pouvoir d’achat de l’ensemble des habitants de la planète augmentant d’une manière générale, vous avez des entreprises qui ont saisi ces opportunités, qui ont plus de clients, et donc la valeur des entreprises augmente. […] Ils ont créé ces entreprises qui sont valorisées et qui ont réussi. Voilà. Ce n’est pas de l’argent sur un compte en banque !

Pauvres milliardaires en quête de liquidités sûrement…

 

France Culture et François Bourguignon

Et sur France Culture ? Allons-nous écouter « la-même-autre-lecture » éditocratique, ou un autre son de cloche concernant le rapport d’Oxfam ? En ce 22 janvier 2019, l’invité du matin est François Bourguignon, et le thème, « Économie mondiale : jusqu’où iront les inégalités ? » Guillaume Erner présente son invité comme « économiste, professeur émérite à l’École d’économie de Paris, ancien Chief Economist et vice-président de la Banque mondiale ». L’auditeur est probablement impressionné. Mais dans cette liste de titres ronflants, Guillaume Erner oublie toutefois de mentionner que François Bourguignon a soutenu publiquement Emmanuel Macron lors de la dernière élection présidentielle. Ces journalistes sont décidément bien distraits.

Face aux chiffres d’Oxfam rappelés par Guillaume Erner, Bourguignon déclare :

C’est un très bon chiffre pour accrocher l’attention du public sur un problème réel qui est le problème de la pauvreté dans le monde. Ce qu’il faut bien voir, c’est que c’est un chiffre qui concerne le patrimoine, c’est un chiffre qui concerne la richesse des gens. Or on sait que dans n’importe quel pays dans le monde, la partie la plus basse, la moitié inférieure de la distribution a un patrimoine très très faible par rapport au patrimoine dont disposent les gens les plus riches. Ce qui se passe dans le monde, c’est un tout petit peu plus fort que ce qui se passe au niveau d’un pays. Je crois que si l’on veut parler de pauvreté et d’inégalité, il vaut beaucoup mieux se reporter à des notions de revenus ou à des notions de dépenses de consommation plutôt qu’autre chose ; et si on faisait ça, évidemment ce ne sont pas les 26 personnes les plus riches dans le monde qui ont autant que la moitié des habitants de la planète. Heureusement, ce n’est absolument pas le cas.

Encore raté pour Oxfam ! Bourguignon, dissociant patrimoines et revenus, expose selon une « autre lecture » – visiblement largement partagée – que les inégalités sont en réalité beaucoup moins grandes, qu’Oxfam privilégie des angles tapageurs et « trompeurs », que la France est somme toute très bien placée et beaucoup moins inégalitaire que d’autres pays…

À ce stade, soit un quotidien national, une chaîne d’information en continu, le premier 20h en termes d’audience et une grande station radio de service public, le pluralisme est au beau fixe… et les milliardaires et leurs grandes entreprises bien au chaud. Mais la tournée des économistes libéraux, qui se sont donné le mot pour contester les inégalités de patrimoine au nom de celles des revenus, est loin d’être terminée. Pire : aucun d’entre eux n’explique de manière sérieuse pour quelle raison les inégalités de revenus seraient plus significatives que celles de patrimoines pour comparer la richesse des uns et la pauvreté des autres [7]. Aucun d’entre eux, mais une raison évidente : celle de ne jamais laisser un autre son de cloche pénétrer le sacro-saint périmètre réservé aux questions économiques dans les médias dominants, véritable chasse-gardée des éternels mêmes éditorialistes.

 

RMC et Éric Brunet

Faisons un tour sur RMC. Pour l’éditocrate maison, premier de cordée de l’éditocratie réunie, la contestation du rapport d’Oxfam va se faire de manière plus frontale – mais guère différente sur le fond : Éric Brunet assume ainsi une argumentation purement idéologique, qui ne fait même plus semblant de se parer d’explications pseudo économiques comme c’est le cas chez ses confrères. Chez Bourdin donc, le 21 janvier, alors que ce dernier évoque le rapport Oxfam, Éric Brunet propose un « petit préambule » à la discussion (en compagnie de Jean-Jacques Bourdin et Laurent Neumann, l’autre éditorialiste durant ce « face-à-face »…) :

– Éric Brunet : J’en ai un peu marre de ces rapports qui nous disent qu’il y a des milliardaires et des pauvres, qui sont diligentés, juste avant Davos, par des organisations internationales qui ont embauché récemment Cécile Duflot, dont l’ancienne porte-parole de l’ONG Oxfam va probablement être tête de liste de la France Insoumise aux élections européennes, Manon Aubry : ils ont une culture de gauche…
– Jean-Jacques Bourdin : Ça, c’est un peu gênant.
– Éric Brunet : Ce qui est terrible, Jean-Jacques, vous, vous avez un regard critique, je vous le dis franchement, mais vous avez des médias qui nous balancent les rapports d’Oxfam comme si c’était des experts internationaux intouchables. Or, c’est n’importe quoi ce rapport. Bien sûr, on sait qu’il y a des milliardaires… ils se sont basés sur quoi pour le faire ? Eh bien sur le magazine Forbes […].

Le « petit préambule » est en fait une attaque gratuite contre l’association humanitaire, taxée d’avoir une « culture de gauche » et contre son rapport, qualifié de « n’importe quoi ». Quant à la réflexion de l’éditocrate sur le traitement médiatique de ce rapport, elle se passe de commentaires ! Pas le moindre argument dans ces invectives. En quoi une « culture de gauche », quand bien même existerait-elle, invaliderait-elle la scientificité d’une étude ? Selon ce raisonnement, et de la part d’un animateur qui se réclame lui-même de la droite, une telle affirmation se disqualifierait donc elle-même, pour le simple fait d’être le produit… d’une « culture de droite » !

Mais c’est là une spécialité d’Éric Brunet, toujours prompt à mentionner les orientations idéologiques de ses ennemis politiques comme autant de charges qui les disqualifieraient par principe. Il ne lui vient jamais à l’idée de « démasquer » nombre d’autres confrères et pseudo experts qui s’expriment partout sous couvert de « neutralité » – notamment tous ceux listés plus haut ! – en affichant leurs orientations politiques voire leurs affiliations partisanes, pour la seule (et mauvaise) raison que celles-ci ne le dérangent guère !

Face à tant de mauvaise foi, même Laurent Neumann se sent obligé de rétablir quelques éléments, notamment en lui répliquant que le FMI et les grands économistes disent la même chose qu’Oxfam. Éric Brunet n’en démord pas, et glisse : « Non, ils ne disent pas la même chose ! » Et pourtant, si : voir ici pour le FMI et là, par exemple pour la Banque mondiale.

Alors, qui dit n’importe quoi ?

 

RMC et Olivier Truchot

Un clone de Brunet sur la même chaîne, l’après-midi du même jour, Olivier Truchot, attaque bille en tête dans un débat qui sera entièrement à charge. Même principe :

Alors, il faut émettre beaucoup de réserves quand on parle de cette ONG, Oxfam, parce que c’est une ONG militante. J’en veux pour preuve ce que vient de dire cette personne à l’instant [8], qui nous explique tout de suite qu’il faut rétablir l’ISF pour les services publics ; j’en veux pour preuve que la jeune Manon Aubry, que nous avons reçue vendredi et qui est aujourd’hui la tête de liste France Insoumise aux élections européennes et qui était chez Oxfam auparavant ; j’en veux pour preuve Cécile Duflot, qui est une ancienne ministre de gauche et qui, aujourd’hui est responsable d’Oxfam-France. […] L’ONG recoupe d’autres chiffres, notamment ceux de la revue Forbes et de la Banque de Crédit Suisse, et d’ailleurs beaucoup d’économistes critiquent la méthodologie de cette ONG, qui, pour le moins, ne semble pas tout à fait scientifique…

On retrouve les mêmes éléments de langage que chez Brunet. Qui s’en étonne ?

Un autre chroniqueur, David Dickens, sera encore plus sévère avec l’ONG :

David Dickens : Elle ne fait pas le lien avec la fiscalité qui pour moi est le point essentiel de cette enquête.
– Olivier Truchot : Si, elle le dit, elle parle de l’ISF…
– David Dickens : Oui, mais … je parle de l’imposition dans le monde de ces milliardaires. Il se trouve effectivement, et c’est inacceptable, que ces gens semblent bénéficier d’avantages fiscaux dont les petites gens ne bénéficient pas. Si l’enquête s’était accentuée sur ce point de vue-là, sur ce prisme-là, je l’aurais partagée tout à fait. Là, j’ai le sentiment d’une enquête orientée, subjective, plutôt clanique.

On n’est pas loin de la mafia ! Or, et malheureusement pour notre chroniqueur, qui prouve ainsi ne même pas avoir lu le rapport qu’il démonte, l’enquête en question traite largement de cette question, de la page 68 à 75 sous le titre : « Les entreprises et les particuliers les plus riches doivent payer leur juste part d’impôts ».

Un autre essai ?

 

BFM-TV et Alain Madelin

À ces angles d’attaque du rapport d’Oxfam ne manquait que la dérision. Clown de circonstance, Alain Madelin s’y est prêté, à titre d’expert, sur le plateau de Nicolas Doze, autre « expert » de renommée particulièrement indiqué pour le sujet : on se rappelle en effet l’une de ses « analyses » qui restera culte : « Un pays pauvre est d’abord un pays qui n’a plus de riches » (5 décembre 2018).

Extrait, donc, de la déclaration d’Alain Madelin sur BFM-TV au cours de l’émission « Les experts » (et oui !), le 22 janvier :

C’est le marronnier d’Oxfam : tous les ans, ils sortent un truc pour faire le buzz. Un étudiant aux États-Unis qui est endetté est plus pauvre qu’un paysan indien. Avec la même méthodologie qu’Oxfam, si vous considérez Oxfam comme une personne avec ses 69 millions d’euros d’actifs [9], il est plus riche que 99,7% de la planète. Si vous prenez les 350 salariés d’Oxfam [10] et leurs beaux salaires, chacun détient plus que 92,5% de la planète (sic). Et si vous regardez le PIB par salarié et que vous considérez Oxfam comme un pays, Oxfam est le troisième pays le plus riche du monde. On peut donc faire dire beaucoup de choses aux chiffres !

Par exemple : n’importe quoi.

 

***

Pourquoi, sur un sujet aussi universel que les inégalités, n’avoir recours qu’à des économistes libéraux sur quasiment tous les grands médias ? Et sans qu’ils aient en face d’eux la moindre opposition ? Où est le pluralisme ? Comme pour tout autre sujet puisque ces chiens de garde squattent les plateaux quotidiennement : nulle part.

Sommes-nous condamnés à subir éternellement sur les ondes les Seux, Lenglet, Bourguignon et autres Madelin ? Qui récitent chacun son tour le catéchisme libéral à quelques nuances près et torpillent tout ce qui s’écarte un tant soit peu de leur pré-carré idéologique sans s’embarrasser de la moindre argumentation ?

Les analyses d’Oxfam, que l’on peut évidemment contester, ne méritent-elles pas d’autres commentaires que ces gratuites dénégations ? N’est-il pas indécent, à l’heure où les gilets jaunes se révoltent contre leur conditions de vie misérables, où l’impôt sur les grandes fortunes a été supprimé, d’avancer que la France est « l’un des pays où l’argent est le plus généreusement redistribué des riches vers les pauvres » [11] ?

Pourquoi la télévision française ne traite-t-elle pas avec un minimum de sérieux une situation mondiale et nationale considérée comme alarmante par Oxfam, mais aussi par le FMI et la Banque mondiale, peu susceptibles d’être animés par une « culture de gauche » ? N’y a-t-il pas autre chose à écouter que les balourdises d’un Brunet ou d’un Truchot, les affirmations gratuites d’un Reynié, les clowneries d’un Madelin ?

Tous ces pseudo-experts, pseudo-penseurs, aussi suffisants et sentencieux qu’ils se savent creux, s’étonneront-ils quand des gilets jaunes viendront manifester devant les bâtiments de BFM-TV, ou TF1, ou du Parisien, ou de Radio-France ? Pas nous. Et nous les y encourageons.

Jean Pérès et Sophia Aït Kaci

Source : ACRIMED, Jean Pérès, Sophia Aït Kacia, 28-02-2019

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Commentaire recommandé

Cgrotex // 07.04.2019 à 07h46

Demander à un éditocrate d’avoir une pensée critique sur le veau d’or est autant réaliste que de demander à un Wahhabite d’avoir une pensée critique sur Allah…

73 réactions et commentaires

  • Cgrotex // 07.04.2019 à 07h46

    Demander à un éditocrate d’avoir une pensée critique sur le veau d’or est autant réaliste que de demander à un Wahhabite d’avoir une pensée critique sur Allah…

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    • Kesse // 07.04.2019 à 09h52

      Et c’est ainsi qu’Allah est grand … Cependant, des évènements tragiques (misère, guerre, faim) peuvent ébranler la foi du wahhabite. Car ils ont une foi.

      Mais rien d’autre n’animera jamais ces éditocrates que le bâton planté dans leur fion qui les agite comme des marionnettes de chiffons.
      Ils sont, par nature, le vide … hors-sol, inatteignables. Les mecs sont en orbite et ils n’ont pas fini de tourner.

        +46

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      • calal // 07.04.2019 à 13h39

        ils paniquent car ils savent que leurs chefs font toujours une evaluation cout/benefice. Si le peuple n’ecoute plus ou moins tous ces editocrates,si leur influence diminue trop, les financiers vont cesser de les payer…

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    • Graindesel // 07.04.2019 à 10h16

      Moi je voudrais savoir quel est le salaire et le patrimoine de Dominique Seux, Dominique Reynié, François Bourguignon, François Lenglet, Eric Brunier, Oliviet Truchot et Alain Madelin, juste pour savoir d’où ils parlent.

      Et pour ce qui a trait au *génie*, il faut lire Nietzsche chez qui les esclaves sont au service des « génies », ces « génies » qui sont le but de la société.

        +31

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    • Tonton Poupou. // 07.04.2019 à 11h00

      La « théorie du ruissellement » ……… dans certaines maisons « spécialisées » on l’appelle aussi « La douche dorée ».

        +16

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      • Serge F. // 07.04.2019 à 18h47

        Au 19ème siècle, la même théorie était décrite avec plus de sévérité comme la « théorie du cheval et des moineaux » (horse and sparrows theory). Si le cheval est nourri avec beaucoup trop d’avoine, une partie de celle-ci passera par le tube digestif du cheval et sera excrétée sur la route, où les moineaux en retrouveront assez pour satisfaire leurs besoins modestes.

        C’est l’humoriste Will Rogers qui a employé l’expression « théorie du ruissellement » la première fois dans un journal de 1932, pendant la Grande Dépression.

        Il est évident qu’aucun économiste qui soutient cette théorie n’osera jamais utiliser cette expression car elle est trop péjorative. On entendera plutôt parler de la théorie des « retombées favorables » résumée avec efficacité par l’aphorisme « La marée montante entraîne toutes les barques ». Les économistes lui ont finalement préféré l’expression plus sérieuse d’« économie de l’offre ». Mais les avantages pour les travailleurs sont les mêmes. Il ne s’agit finalement que d’une astuce utilisée par les riches pour appauvrir la majorité.

        Les économistes Steven Horwitz et Thomas Sowell ont affirmé qu’aucun économiste n’a jamais défini le ruissellement et que le terme est employé presque exclusivement pour critiquer des politiques connues sous d’autres noms. C’est faux puisque dans le livre de Joseph Eugene Stiglitz « Le prix de l’inégalité », il y a un paragraphe intitulé « L’économie du ruissellement ». Stiglitz est quand même prix Nobel d’économie.

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        • Tonton Poupou. // 07.04.2019 à 23h17

          Ma foi ! Monsieur de La Fontaine est né trop tôt.
          La théorie du cheval et des moineaux l’aurait inspiré assurément pour une fable dont il avait le secret et le talent.

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      • inement // 08.04.2019 à 06h56

        Voir en page trois, pas besoin d’être économiste pour comprendre la théorie du ruissellement : http://etienne.chouard.free.fr/Europe/En_Vrac.pd

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    • Pol ux // 08.04.2019 à 06h33

      Demander à un éditocrate d’avoir une pensée critique sur le veau d’or est autant réaliste que de demander à un catholique d’avoir une pensée critique sur dieu…
      Pourquoi prendre l’exemple du wahhabite ?
      les catholiques ont toujours fait bien pire.

        +8

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      • Bouddha Vert // 08.04.2019 à 21h34

        Sans être théologien comparer catholiques avec wahhabisme, revient à comparer intégristes catholiques avec musulman.
        Mais je peux me tromper.

          +2

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  • Xavier // 07.04.2019 à 08h05

    Sur les milliardaires qui auraient des idées géniales », on est toujours dans l’idée de la méritocratie : « que les gilets jaunes se taisent, ils ont ce que leur QI mérite, et encore, sans les grands patrons géniaux il n’auraient certainement rien »…

    On est toujours dans la justification des hiérarchie de dominance, rien de neuf.
    Appelez ça de la haine si vous voulez, mais l’objectif pour eux est de justifier par un discours pseudo-logique leur position dans la société, pour la conserver.

      +53

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    • Xavier // 07.04.2019 à 08h10

      Si l’éditocrate admet l’existence de « génies », c’est pour montrer qu’il e » a compris le sens de l’histoire, qu’il est moderne, qu’il est progressiste…

      Bon, essayez de lui expliquer le lien entre toutes ces « idées géniales » et le réchauffement climatique, que par ailleurs il dit vouloir combattre, ou encore la surpopulation, ou encore les conflits…
      Bon courage car, de génie vous ne trouverez point, incapable qu’ils sont de lier systémiquement ces problématiques !

        +32

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      • Kesse // 07.04.2019 à 10h11

        Ouais, mais vous aussi, vous faîtes des liens entre des faits … c’est des zattitudes de gauchiste.

        Normalement, quand on est quelqu’un de bien, on dit juste des zidées générales qu’ont un vague rapport avec la réalité.

        Je vous montre: « La France a limité les inégalités, car elle est le pays le plus redistributif de l’univers et si qu’elle continue à être encore plus redistributif, PAF, elle explose comme une pastèque. »
        Noté le « car », judicieusement placé entre deux propositions non démontrées … jusqu’au saisissement final « PAF pastèque ». C’est comme ça qu’on discute. Gauchiste, va.

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      • Serge F. // 07.04.2019 à 19h19

        C’est sûr qu’il faut vraiment être génial pour inventer l’obsolescence programmée et finir ainsi par faire de la Terre une poubelle en épuisant au passage ses ressources :

        https://www.youtube.com/watch?v=58TvYsFXkYY&t=306

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  • Alexandre Clement // 07.04.2019 à 08h36

    très bon décryptage en effet, mais cette attaque en règle des éditocrates appelle deux remarques
    – la première est de se demander pourquoi ces gens là n’ont pas plus honte du métier qu’ils font ? Sont ils stupides à ce point ?
    – la seconde est que tout ça ne fonctionne plus, même dans les remontées du Grand débat, on voit que les Français qui pourtant vivraient selon ces éditocrates dans un pays quasi socialiste, fustigent les inégalités aussi bien de revenu – voyez Carlos Ghosn – les inégalités de patrimoine – Bernard Arnault – et évidemment les inégalités des chances.
    Cela fait apparaitre aussi pourquoi les journalistes dans leur ensemble sont aussi détestés

      +33

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    • Daniel // 07.04.2019 à 11h09

      Quand la réalité rattrape les médias traditionnels ( comme aux USA avec le russiagate),ils sont totalement discrédités et cela ouvre l’opportunité a d’autre médias alternatifs de se développer
      //www.agoravox.fr/tribune-libre/article/russiagate-ou-le-coup-de-grace-des-213902
      En France, avec la couverture des Gilets Jaunes, on voit RT qui amène un sens de la réalité dans un univers médiatique totalement partisan pour le pouvoir de l’argest en place.

        +13

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    • Roy Christian // 07.04.2019 à 11h19

      Tout à fait d’accord avec vous, en précisant que tous ces « journaleux » sont payés par ces grands patrons de presses, et, donc, leurs obéissent les doigts sur la coutures du pantalon !!! (ils ne veulent pas perdre leurs places si bien rémunérées).

        +9

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      • Patrick // 07.04.2019 à 15h29

        et tout le monde est grassement subventionné avec l’argent des citoyens pour sauver la pluralité de l’information

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  • Master8 // 07.04.2019 à 08h50

    Quel courage il faut avoir pour écouter encore toute cette clique. Mais on a beau connaître leur évangile, les lire ainsi bout à bout, ça donne le vertige. Faire comme si les inégalités de patrimoine n’étaient pas aussi, voire encore plus, graves que les inégalités de revenus, ne pas évoquer les revenus mécaniques du patrimoine, qui même d’un point de vue libéral devraient choquer les méritocrates, faire comme si l’argent n’était qu’un outil d’échange et pas un outil de pouvoir et par dessus tout oser opposer à Oxfam un biais d’interprétation… Il ne manque que la novlangue.

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  • Bèbert le Fou // 07.04.2019 à 08h52

    On ne voit pas pourquoi les zélés serviteurs médiatiques des grandes fortunes mordraient la main qui les nourrit.
    À ce sujet, un excellent livre vient de sortir: « Crépuscule » de Juan Branco. Il dévoile comment les oligarques propriétaires des média françaisa (Arnaut, Drahi, Niel, etc.) ont manœuvré pour placer Macron à la tête du pays.
    Une fois que l’on sait cela on ne peut plus s’étonner que les pujadas, brunet, seux, bourguignon et autres plumitifs de ce marigot putride se comportent en petits roquets dés que l’on met en cause leurs maîtres.
    Ne pas s’en étonner ne signifie pas qu’il ne faut pas le dénoncer. Et ces dénonciations doivent avoir pour but d’assécher le nombre de spectateurs/lecteurs de ces média afin qu’ils ne s’intoxiquent plus.

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  • LBSSO // 07.04.2019 à 09h04

    F Lenglet, un révolutionnaire qui décoiffe ?

    Introduction de l’article :
    « Grâce aux éditocrates, zélés promoteurs du libéralisme sans tâche,(…). »

    François Lenglet .
    J’invite à comparer cette affirmation avec 2 vidéos du journaliste économique volontairement choisies anciennes (2013) et sur une chaîne favorable au monde des affaires , BFM Business.C’était à l’occasion de son livre sur « La fin de la mondialisation » ( protectionnisme intelligent, la machine à inégalité et la financiarisation).
    https://video-streaming.orange.fr/actu-politique/francois-lenglet-journaliste-editorialiste-dans-le-grand-journal-26-09-3-4-VID00000018d0i.html?pid=SIl2WFC2AZWzJ7qSByljitF90Oyhq%2FuTijjNVTqW8eXHvld9E8Rs64WH95P3DwrNZkan16ZRGms%3D#plmAnchor
    https://video-streaming.orange.fr/actu-politique/francois-lenglet-journaliste-editorialiste-dans-le-grand-journal-26-09-4-4-VID00000018d08.html
    Je n’ai pas le temps de rechercher des vidéos d’interventions sur cette même télévision dans des débats  » d’ experts » , mais il était un des plus critiques.
    Les sites qui ironisent ( lien ci-dessous) sur un F Lenglet se ralliant enfin ,en 2018,aux thèses d’Attac et de F Lordon se trompent ou mentent .
    https://la-bas.org/la-bas-magazine/la-bas-express/une-politique-au-service-des-plus-riches-francois-lenglet-vous-l-avait-bien-dit
    Les caricatures font que ce genre d’article ne convainc que …les convaincus et donc nuit malheureusement à la cause qu’il veut défendre.

      +2

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  • Denis // 07.04.2019 à 09h05

    Ne pas oublier que ces éditocrates sont (ou ne sont que) des prolos.
    Ils n’ont que leur petit boulot pour boulotter.
    Ce sont les serviteurs zélés de leurs maîtres: les fameux milliardaires.
    Ils ne vont pas renoncer à leurs avantages pour plaire au peuple!
    D’ailleurs ils l’ignorent ou le méprisent, c’est tellement plus facile
    à vivre.

      +13

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    • ellilou // 07.04.2019 à 16h07

      Ils n’ont pas que leur « boulot pour boulotter » : un certain nombre d’entre eux font des « ménages » pour arrondir grassement leurs fins de mois (déjà pas trop difficiles) 😉

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  • Aquitanis // 07.04.2019 à 09h10

    Je vais vous raconter une petite histoire vécue :
    J’ ai un ami qui a fait un peu  » fortune  » en créant une chaine de vente de bijoux fantaisies.
    Il a commencé par faire les marchés. Il achetait du stock dans certains pays où la came ne valait pas grand chose et revendait cela multiplié par 10 en France.
    Ses affaires fonctionnant plutôt bien sur les marchés, il a voulu ouvrir sa première boutique. Et là, aucune banque n’a voulu le suivre.
    Il m’ avoua un jour, que sans la caution de ses parents plutôt aisés, rien n’ aurait été possible.
    Cette idée que l’ on peut réussir juste avec une BONNE Idée est juste fausse.
    Dans toutes ces histoires semblables, vous trouverez toujours le « petit » truc que ne posséde pas le fils d’ouvrier pour faire décoller les choses.

    Si on pouvait remettre les compteurs à zéro en naissant , je doute que les Bezos, Bernard Arnaud and Co arrivent en premier de cordée…

      +48

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    • Louisiane // 07.04.2019 à 09h21

      Bonjour,
      Vous avez d’autant plus raison que les milliardaires actuels ne sont que des héritiés chanceux et dont on sait que les parents, par le biais d’aides substancielles de l’Etat (commandes d’Etat, position au parlement ou au Sénat, lobbying, etc.) n’ont réussi que par ruse ou tricherie. Quel coup de génie ont eu Arnault ou Niel ?

        +47

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      • ellilou // 07.04.2019 à 16h09

        Tout à fait: « Qu’avez-vous fait pour tant de biens ? vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus : du reste, homme assez ordinaire !  » 😉

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    • Alfred // 07.04.2019 à 09h36

      C’est juste mais c’est bien pire que cela. (Laissons de côté le conservatisme des banques qui préfèrent prêter pour créer la quatorzième pizzaria dans une rue (mais avec « un petit plus » hein pour se rassurer sur eux mêmes) plutôt que pour la moindre entreprise de production industrielle (la production brrr le risque absolu ça fait peur / en France ?! Brr)). C’est pire que cela simplement car pour le commun il est difficile d’emprunter de relativement petites sommes qui permettaient de créer de l’activité alors que pour d’autres c’est « open bar ». Comment et pourquoi certains se font soudain offrir des lignes de crédit de plusieurs dizaines de millions d’euros (simplement sur le bonne gueulle).
      C’en est à un point où on se demande si certains oligarques officiels ne sont pas en fait simplement des prêtes nom de fortunes plus anciennes ou si d’autres n’ont pas simplement démarré en blanchissant de l’argent pas net. (Vous penserez facilement à un nom pour chaque exemple).
      Les premières années des grandes fortunes sont toujours de grands trous noirs ou de belles fables pour enfants.

        +28

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    • la vieille gauloise // 07.04.2019 à 10h30

      C’ est tellement vrai : finalement l’ inégalité commence à la naissance : il vaut mieux être fils et filles de ….pour que tout soit plus facile ! Le PISTON il n’ y a que ça…ce n’ est pas seulement familial mais ethnique Ça fonctionne en communauté !…. et c’ est la qu on se rend compte que c’ est la même oligarchie qui veut garder le pouvoir Ceci dit , les choses sont en train d’ évoluer, il y a un basculement géopolitique, de nouveaux continents ont emmergé et réclament legitimement leur part , quoi de plus naturel !

        +7

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    • Farinet // 07.04.2019 à 10h47

      Oui et cet excellent article  » La croyance à la méritocratie n’est pas seulement fausse, elle est nuisible », vient corroborer votre petite histoire
      http://www.entelekheia.fr/2019/04/05/la-croyance-a-la-meritocratie-nest-pas-seulement-fausse-elle-est-nuisible/

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  • Guadet // 07.04.2019 à 09h23

    Quand il s’agit de justifier la casse sociale du gouvernement, c’est : « Mais regardez les chiffres ! »
    Quand c’est pour détruire les arguments de l’opposition, c’est : « Mais les chiffres ça ne veut rien dire ! »

      +12

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    • Guadet // 07.04.2019 à 09h33

      Et puis, pourquoi avoir l’air de vanter un système redistributif qui limite les inégalités en France, alors que, continuellement, ils appellent à en finir avec ce qui reste de ce système redistributif ?

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      • Balthazar // 07.04.2019 à 14h26

        Votre remarque est très juste et c’est bien dommage qu’il n’y ait personne pour la leur envoyer en pleine poire quand ils récitent leur litanie…
        C’est comme les soins « gratuits » en France. Je travaille donc je cotise pour cela, j’y ajoute une mutuelle (qui ne fait qu’augmenter malgré la multiplication de medicaments non remboursés), les médecins sont pleins et refusent de nouveaux patients, idem le dentiste…
        Maintenant cela va être la retraite. Je vais continuer à être prélevé du même montant pour ma retraite qui devient « de base » et si je veux autre chose que 1000 euros par mois pour mes vieux jours (je rappelle que le minimum vieillesse va passer à 900 euros) je dois faire un effort ? (Comme si je n’en faisais pas) et souscrire un plan épargne retraite chez l’assureur privé qui s’en lèche déjà les babines.
        Bref, quel dommage que je ne sois pas un génie me faisant payer une retraite chapeau d’un million d’euros annuel par la boîte pour mes vieux jours bien difficiles dans mon château viticole.

          +6

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      • Patrick // 07.04.2019 à 15h27

        il y a un truc bizarre.
        Le système redistributif permet de maintenir le niveau des salaires très bas , puisque même si votre salaire n’est pas suffisant pour vivre , les aides sociales payées par vos voisins vous permettent de vivre et par là même permettent au système de continuer à fonctionner.
        Donc ce système est favorable aux grandes entreprises copines des pouvoirs en place , c’est bizarre qu’ils essaient de le supprimer.

          +3

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        • Serge WASTERLAIN // 07.04.2019 à 17h53

          Ils n’essaient pas de le supprimer, mais de l’ajuster au niveau suffisant pour juste maintenir la force de travail nécessaire au système.
          Bien sûr, il y a toujours quelques cons qui essaient de couper la branche sur laquelle ils sont aussi, comme quoi, des cons il y en a dans toutes les strates de la société !

            +3

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        • SanKuKai // 08.04.2019 à 15h23

          Je ne suis pas sur de comprendre votre raisonnement.
          Ce que paye votre voisin et son entreprise via des cotisations c’est du salaire indirect.
          Ce qui est communément appelé “des charges”. Cela réduit les profits donc les grandes entreprises ne veulent pas de cette redistribution. L’autre avantage étant que sans redistribution, ils peuvent justement faire pression á la baisse sur les salaires de leurs salariés. Car les salariés ont alors le choix entre, les conditions de l’employeur ou la misère et la mort.

            +2

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  • FARINET // 07.04.2019 à 09h40

    Ces larbins de plateaux télés, (directement passés à leurs mètres spirituels les « Milliardaires »), au cerveau irrigué de consanguinité de pensées, (si l’on peut encore à ce stade parler de pensées), finissent par glisser doucement mais sûrement vers une forme de dégénérescence.
    Ils ont delà perdu pour beaucoup, leurs sens, ils ne voient plus, ils n’entendent plus, ils ne sentent plus, ils ne touchent plus du doigt la réalité, seul leur restent ce goût immodéré pour la rémunération et la servilité.
    Ils ne réalisent plus, qu’une grande partie de la population a compris, a réalisé ce qu’ils sont, qu’elle s’est auto immunisée, protégée contre leur discours infectés des bactéries du mensonge, métastasés par la subjectivité, véritable hémiplégie cérébrale qui leur sert d’ « Analyse »..
    Je conseille vivement ce petit ce livre de Bernard Maris, petit par la taille mais grandiose par le contenu, « Lettre ouverte aux gourous de l’économie qui nous prennent pour des imbéciles » 
    C’est frais, plein d’humour et de dérisions mais un regard profond sur ce système inique.

      +26

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  • Giangi // 07.04.2019 à 09h54

    SVP, arrêtez d’écrire « tâche » avec un circonflexe quand il s’agit d’une salissure,ou d’une flétrissure : ce que vous écrivez ici signifie « labeur », « travail »,donc en fait « journalistes au chômage » !!!
    Giangi…

      +4

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    • Bèbert le Fou // 07.04.2019 à 10h48

      C’est bien ce qu’on dit : Ces minables plumitifs, tous poussés par l’arrogance de l’esclave qui côtoient les Maîtres, font des tâches taches.

        +5

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  • Patrick // 07.04.2019 à 11h17

    le rapport d’Oxfam ? bof, c’est leur fond de commerce , c’est avec ça qu’ils vivent donc ils sont dans le même rôle que les journalistes qui les dénigrent en face.
    Ils vivent tous de l’argent public et de subventions
    ( https://www.dailymail.co.uk/news/article-5383305/Oxfam-risks-losing-48m-EU-cash.html?ITO=1490&ns_mchannel=rss&ns_campaign=1490 )

    Que Bezos est une fortune énorme n’est pas gênent en soi , la plus grosse partie vient de la valorisation largement excessive de ses actions Amazon, survalorisation en grande partie due au pognon injecté par les banques centrales.
    Cette survalorisation ne va pas empêcher le paysan du tiers-monde de cultiver son champs mais les QE successifs vont bel et bien contribué à mettre le bazar dans l’économie, et ça s’est beaucoup plus gếnant.

    Il serait intéressant d’avoir une idée claire de l’origine des fortunes en France, on constaterait certainement que le copinage état/riches a beaucoup compté dans l’histoire.

      +9

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    • Serge WASTERLAIN // 07.04.2019 à 17h56

       »Que Bezos est une fortune énorme n’est pas gênent en soi , la plus grosse partie vient de la valorisation largement excessive de ses actions Amazon, survalorisation en grande partie due au pognon injecté par les banques centrales.
      Cette survalorisation ne va pas empêcher le paysan du tiers-monde de cultiver son champs mais les QE successifs vont bel et bien contribué à mettre le bazar dans l’économie, et ça s’est beaucoup plus gếnant. »
      Et bien si justement car 97% de l’argent investi en bourse ne sert pas l’économie réelle, mais la spéculation.

        +7

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  • Duracuir // 07.04.2019 à 11h32

    Alors, il y a certes la pensée unique des éditocrates. Mais allons plus loin, il y a aussi des sujets pensée unique ++, c’est à dire non seulement des éditocrates mais aussi de ceux qui sont supposés être « contre », « alter » ou « anti ».
    Par exemple, les retraites. Pourquoi parle-t-on toujours, et de tout bord du sacrifice des seuls retraités à venir et jamais de celui des retraités aisés(j’insiste, ai-sés, sinon on va encore me sortir l’histoire de la vieille Margot qui pleure dans sa chaumière avec ses 600€ de pension mensuel pour mieux faire oublier les 8 millions de retraités qui touchent plus de 2200€ par mois quand je le salaire médian est lui de moins de 1800€) . Pourquoi les nettoyages ne concernent-ils que les retraites à venir et pas celles en place? Mais là, même et surtout la gauche est muette. Pourquoi? Parce que les gros bataillons sont les anciens cadres et maîtrises de la fonction publique et entreprises publiques? De la même manière que la droite ne risque pas de toucher à son électorat privilégiés de retraités cadres du privé avec des retraites calculés sur des salaires sans aucun rapport avec ceux pratiqués aujourd’hui?

      +7

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    • Patrick // 07.04.2019 à 12h09

      Les retraites de la fonction publique ne sont pas payées par le régime général mais par les caisses de l’état.
      Détail amusant : la cour des comptes estime la dette « hors-bilan » à plus de 4000 milliards d’euros , dont la moitié pour les retraites des fonctionnaires, en cas de crise économique majeure ( probabilité : 99,9%) et donc d’effondrement des rentrées fiscales , on va les trouver où tous ces sous ?

        +3

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      • Duracuir // 07.04.2019 à 15h33

        Pouvez vous me dire où l’état Français totalement ruiné et dévasté de 1945 a trouvé les fonds pour bâtir :
        -une assurance retraite
        -une assurance maladie
        Quant à l’effondrement des recettes fiscales, il n’est que le résultat d’une volonté politique.
        On a remplacé le prélèvement fiscal par la dette.
        Croyez vous que ce soit durable?
        Pour se payer les moyens de faire une guerre froide, dans les années 50 et 60, les USA avait monté le taux d’impot maxi jusqu’à 90%.
        Ils se payent encore plus de moyens militaires aujourd’hui en prélevant pourtant 3 fois moins qu’à l’époque. Croyez vous que ceci soit durable?

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        • Patrick // 07.04.2019 à 17h04

          en 45 c’était facile … des dettes , encore des dettes et puis un bon coup de dévaluation de la monnaie et on réduisait la dette en ruinant les épargnants et et un bon coup d’inflation , mais c’est pas grave.
          A l’époque ( disons les 30 glorieuses ) on avait aussi une démographie favorable et un coût de l’énergie très faible .

          Maintenant on a :
          – des dettes que l’on ne peut pas réduire en dévaluant , mais on va finir par ruiner les épargnants en faisant défaut d’une façon ou d’une autre
          – une énergie dont le prix augmente et qui va finir par nous manquer
          – une démographie catastrophique.
          – des politiciens qui ont promis du pain et des jeux à l’infini

          Sans compter l’UE, l’euro et la mondialisation qui détruisent notre industrie.

          A noter que le régime de retraite avait été mis en place par le gouvernement de Vichy en pillant les caisses pré-existantes sus forme de mutuelles ( bien gérées , il y avait du pognon )

          Alors même si les prélèvements ont dépassé les 1000 milliards d’€ , ça va pas suffire à nourrir la bête.

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  • Duracuir // 07.04.2019 à 11h53

    Les coûts de na nation ensuite: pourquoi la droite ment-elle effrontément quand elle parle du coût de la fonction publique qui serait délirant alors qu’il n’a pas augmenté depuis 1965 en % du PIB alors que la population à augmenté de 30%? ça on sait. Mais pourquoi la gauche ne dit-elle pas que si LES COUTS DE LA NATION ont augmenté c’est essentiellement sur 3 postes qui n’ont RIEN à voir avec le coût de fonctionnement de l’état et des collectivités.
    Premier poste d’explosion, le RSA, deuxième le coût de la santé(vieillissement), troisième, le renflouement annuel des caisse de retraites complémentaires DES CADRES et exclusivement d’eux.
    Et là non plus, la gauche, plutôt que de parler de ces problèmes préfèrent nier qu’il y en ai un.

      +3

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    • Patrick // 07.04.2019 à 12h13

       » pas augmenté depuis 1965 en % du PIB alors que la population à augmenté de 30%?  » … ne mélangeons pas tout .. le PIB aussi à augmenté donc le même poucentage représente une somme considérablement plus élevé.
      En 2019 , la dépense publique représente 57% du PIB , en 1960 on était à 34% !!

      https://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/finances-publiques/approfondissements/depenses-publiques-depuis-siecle.html

      Au-delà de 30% on peut considérer être dans une société socialiste , avec la faillite inévitable au bout.

        +4

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      • Micmac // 07.04.2019 à 14h00

        Vous répondez à côté : Duracuir vous a bien écrit sur le coût de la fonction publique seule qui n’a pas varié en proportion, puis de l’augmentation d’autres postes de dépenses. Vous répondez sur l’augmentation des dépenses publiques globalement… Donc, vous n’avez pas compris ce qu’il a écrit.

        Ou bien dans votre esprit, l’équivalence « dépende publique » = « fonction publique » est tellement encrée que vous n’avez pas compris ce que vous lisiez…

        « Au-delà de 30% on peut considérer être dans une société socialiste , avec la faillite inévitable au bout. »

        Argument péremptoire, et factuellement faux. Tous les pays développés sont au dessus des 30% de dépenses publiques. Une dépense publique très faible est caractéristique de pays sous développés. Un pays développé coute cher en infrastructures, formations, etc. Un pays sous développé n’a pas ces dépenses.

        En cherchant 2 minutes sur le Web j’ai trouvé plein de tableaux sur les dépenses publiques. Quand on tombe en dessous de 30%, on est au niveau de Haïti, « premier » pays à franchir la barre vers le bas. Je vous laisse faire vos propres recherches.

        En entendant ou lisant les libéraux, j’en fini par ma demander si leur idéal économique n’est pas le sous-développement chronique.

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        • Patrick // 07.04.2019 à 15h13

          Je répondais au niveau du % de PIB et de son augmentation, le coût de la fonction publique a bien augmenté , surtout si on considère les gains de productivité dus à l’informatisation et si on considère que beaucoup de dépenses ont été refourguées aux régions et départements.

          Effectivement, on peut constater que dans des pays du tiers-monde comme la Suisse , la dépense publique est de 34% du PIB , on comprend mieux pourquoi les corbeaux volent sur le dos au-dessus de la Suisse.

          Pour les autres … la faillite est bien en vue , il suffit juste d’attendre un peu.

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          • Duracuir // 07.04.2019 à 15h28

            Non en % DE pib Le coût de fonctionnement de la fonction publique d’état+ territoriale n’a pas monté. Malgré une hausse de 30 % de la population.
            Par ailleurs vous comparez la dépense publique Suisse au taux de prélèvement obligatoire français. Totalement inepte ou malhonnête ou les deux.
            C’est volontaire?
            Vous ajoutez la mauvaise foi. Pas très joli joli comme méthode de discussion. Et fort rare ici.

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            • Patrick // 07.04.2019 à 17h11

              ben non, je compare juste ce qu’il est possible de faire dans un pays bien géré avec des gens plutôt satisfaits de leur sort avec ce que nous faisons en France.
              Le % n’a pas monté pour la fonction publique d’état mais les coûts ont été refourgués aux régions et aux départements donc :
              – même % sur un PIB qui a fortement augmenté donc la somme finale est beaucoup lus élevée
              – pour le même coût , beaucoup moins de chose réalisées et en plus pratiquement plus d’investissement , uniquement des coûts de fonctionnement.
              – ce qui n’est plus à la charge de la fonction publique d’état est à la charge des collectivités , donc il faut additionner les coûts pour pouvoir vraiment comparer … et là ça fait mal.

              la France : total des dépenses 57%
              la Suisse : 34% et que des SDF dans les rues.

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      • Duracuir // 07.04.2019 à 14h02

        Voilà soit vous êtes victime de la tarte à la crème soit vous êtes un des malhonnêtes que je décris plus haut.
        La dépense publique, ce n’est pas le coût de fonctionnement de l’état.
        La dépense publique c’est le coût de fonctionnement + les coûts sociaux+ le service de la dette. Et ce sont ces deux derniers qui ont explosé.
        Le coût de fonctionnement n’a pas bougé depuis 1965 en % de PIB
        Quand à vos 57%, il ne s’agit pas de la dépense publique mais des prélèvement obligatoires. Alors vous appelez ça du socialisme, libre à vous. Mais dans des pays comme les USA, si aux prélèvement obligatoires, on ajoute, les frais individuels et « libre »(libre à vous de vous soigner ou de crever) de santé, d’éducation, d’epargne retraite, d’assurance chomage, on depasse de beaucoup les 57% de prélèvement et pour un service rendu infiniment plus minable que celui qu’est capable d’assurer l’état Français à ses citoyens et résidents.
        Vous voyez, c’est le communisme, mais privatisé. Celui là ne vous dérange pas visiblement.

          +14

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        • Patrick // 07.04.2019 à 17h17

          57% c’est la part des dépenses publiques dans le PIB ( donc sous le contrôle de l’état , quelque soit la façon dont le même état a réparti les charges ).
          les prélèvements se sont élevés à plus de 1000 milliards d’euros en 2017, en progression constante.

          Reprenez le tableau fourni précédemment :
          https://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/finances-publiques/approfondissements/depenses-publiques-depuis-siecle.html

          ça regroupe les mêmes dépenses .
          Total : en 1960 : 34,6% … pour l’ensemble !!!

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          • Serge F. // 08.04.2019 à 14h30

            Il est précisé dans le document que vous citez :

            « Enfin, le ralentissement de la croissance, l’apparition du chômage de masse et la hausse de la dette publique ont mécaniquement accru la part dans le PIB des dépenses liées à l’indemnisation du chômage, au soutien de l’emploi et aux intérêts de la dette. »

            Ce paragraphe va dans sens de Duracuir.

            La partie du document parlant de politiques d’inspiration keynésienne est politiquement orientée du fait de la doxa en vigueur (ce n’est pas un document de l’INSEE).

            La France est une République sociale, comme il est indiqué dans le premier article de la Constitution de notre République. En ce sens, son économie est mixte, comme dans tous les Etats, mais la France a un part sociale de son économie plus importante que dans beaucoup d’autres pays du monde. Ca n’en fait pas pour autant un Etat socialiste ou communiste. En effet, les dépenses publiques représentent 56% du PIB en 2018 alors que les dépenses privées représentent plus de 200% du PIB.

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        • Serge F. // 08.04.2019 à 14h22

          @Duracuir Tout à fait d’accord avec vous !

          « L’analyse des recettes et des dépenses de l’État sur le long et moyen terme montre que sa dette n’est due en rien à des dépenses trop élevées, car elles baissent de manière très nette : depuis 1978, de deux points de PIB pour les dépenses de l’État y compris les intérêts, et même de trois points pour ses dépenses pour le service public, soit de plus d’un septième. Ses recettes sont par contre en chute libre, accusant une baisse de cinq points de PIB en 35 ans, ce qui correspond en 2013 au coût de plus de deux millions d’emplois. »

          « Les trois mécanismes de perte de recettes publiques (cadeaux fiscaux, évasion fiscale, crise) ont un double effet sur la dette : d’une part le déficit direct induit doit être comblé chaque année par des emprunts, et d’autre part ces emprunts sont générateurs d’intérêts à couvrir eux aussi par des emprunts. Ces trois mécanismes sont respectivement responsables de 842, 452 et 306 milliards d’euros de dette en 2013 : 1600 milliards en tout, soit légèrement plus que le montant de la dette de l’État, ou 82 % de la dette publique. »

          https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01250473/document

          Le graphique de la page 37 du document est très clair à ce sujet. Sans les cadeaux fiscaux, la dette publique devrait être entre 50% et 60% du PIB depuis 1998. Pire, sans les cadeaux fiscaux, l’évasion fiscale et le renflouement des banques en 2008, il ne devrait pratiquement plus y avoir de dette.

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      • Serge F. // 07.04.2019 à 20h17

        Vous racontez des bêtises.

        La dépense publique était de 34.7% du PIB en 1960. Jusqu’en 1974, les recettes et les dépenses étaient équilibrées :

        https://www.insee.fr/fr/statistiques/2381414

        La courbe d’évolution des dépenses publiques doit être mises en parallèle à celles de l’évolution du chômage et du déficit public :

        http://www.chroniques-cartographiques.fr/2015/09/geographie-du-chomage-en-france.html

        https://www.performance-publique.budget.gouv.fr/sites/performance_publique/files/files/documents/ressources_documentaires/publications/rapports_activites/2016/RA_DB_2016_evolution_finances_publiques_web.pdf (page 18)

        Le ralentissement de la croissance, l’apparition du chômage de masse et la hausse de la dette publique ont mécaniquement accru la part dans le PIB des dépenses liées à l’indemnisation du chômage, au soutien de l’emploi et aux intérêts de la dette. C’est cela qui explique la hausse des dépenses publiques.

        Une part importante de ces dépenses sont illégitimes. Elles viennent du fait que nous empruntons aux riches le montant des impôts qu’ils ne payent pas (cf. Eric Toussaint).

        En 1947, les dépenses publiques étaient de 40.8% du PIB. Vous comprenez sans doute pourquoi.

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        • Patrick // 07.04.2019 à 21h12

          1974 !! premier choc pétrolier !! fin de la récréation et de l’énergie pas chère.
          Mais les politiciens n’ont pas osé le dire , alors ils ont continué à faire des tas de promesses , de plus en plus de promesses qu’il a fallu plus ou moins tenir … en route pour les déficits et les dettes.
          Dans le même temps , Nixon avait déconnecté le dollar de l’or … en route pour l’impression de pognon et le crédit sans fin.

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          • Serge F. // 08.04.2019 à 02h49

            Ce n’est pas si simple. Le premier choc pétrolier date de 1973. Le premier déficit significatif apparaît en 1975 et est lié au plan de relance visant à contrer les effets de ce choc. A cela, il faut ajouter les effets dus à la fin du système de Bretton-Woods, comme vous l’avez rappelé, mais aussi ceux des accords de la Jamaïque qui officialisent l’abandon du système des changes fixes pour le système des changes flottants (les monnaies sont désormais cotées sur le marché des changes).

            Comme vous le suggérez, le dollar allait pouvoir commencer à devenir une monnaie de singe.

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      • Serge F. // 07.04.2019 à 20h18

        (suite)

        Le pays ne dépense pas 56% de son PIB. Ce chiffre n’est simplement qu’un rapport entre la dépense publique et le total des richesses créées, en sachant que le calcul du PIB n’est pas exempt de critiques (mesure-t-il vraiment l’intégralité des richesses créées par le pays, en particulier celles créées par les fonctionnaires ?). Quand on calcule la dépense privée, de la même manière que la dépense publique, on arrive à plus de 200% du PIB. Il y a quand même de la marge avant de décréter que la France est un pays communiste !

        https://www.youtube.com/watch?v=WjCUid1Runw

        Rappelons enfin que la dette privée représente 147% du PIB en 2016, bien loin de la dette publique. Celle-ci est en augmentation constante depuis au moins 20 ans :

        http://www.raphael-didier.fr/2017/12/dette-publique-et-dette-privee.html

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        • Patrick // 07.04.2019 à 21h08

          la Cour des Comptes estime le montant de la dette « hors-bilan » à 4000 milliards d’euros , sil on les ajoute à la dette comptable on doit être pas loin de 300% du PIB.
          Sachant que le rapport au PIB n’indique par grand chose , il faudrait comparer la dette aux rentrées fiscales , et là ça devient beaucoup plus compliqué …
          prochaine explosion ? dette privée ou dette publique ? il est probable que l’une entraînera l’autre.

            +3

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          • Serge F. // 08.04.2019 à 00h44

            Rien d’extraordinaire. En effet, l’ensemble des dettes accumulées dans le monde représente 226 000 milliards de dollars (192 000 milliards d’euros). Ce montant représente plus de 324% le PIB mondial annuel. Nous sommes donc dans la norme.

            https://www.lopinion.fr/edition/economie/nouveau-record-dette-mondiale-136703

            Faudrait qu’un jour ces gens si intelligents qui nous gouvernent nous expliquent pourquoi tous les pays du monde sont endettés (pour le Japon c’est quand même 250% du PIB !), ça serait très instructif.

              +3

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          • Serge F. // 08.04.2019 à 02h58

            Au sujet de la dette publique, je vous conseille de lire ce rapport de Robert Joumard, directeur de recherche émérite de l’Ifsttar et membre du Collectif pour un audit public de la dette publique :

            https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01250473/document

            Extrait (page 4) :

            « D’autre part, la situation est toute différente pour l’État, dont les dépense baissent de manière très nette : depuis 1978, de deux points de PIB pour les dépenses de l’État intérêts compris, et même de trois points pour ses dépenses hors intérêts de la dette et donc pour le service public, soit de plus d’un septième en valeur relative. Ses recettes sont par contre en chute libre, accusant une baisse de cinq points de PIB en 35 ans, ce qui correspond au coût de plus de deux millions d’emplois. La hausse des recettes des administrations locales ne compense plus la chute des recettes de l’État depuis une vingtaine d’années. La croissance de la dette est donc due pour l’essentiel à la chute extraordinaire des recettes de l’État et plus particulièrement des impôts et taxes prélevés à son bénéfice. »

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        • Patrick // 07.04.2019 à 21h18

          le PIB est un truc mal ficelé qui est un amalgame de dépenses et de production. On le sait depuis longtemps mais tout le monde continue à utiliser ce machin qui ne correspond à rien.
          57% du PIB !! l’état dépense plus que ce que le pays produit, la différence est comblé par les dividendes que l’état touche et les dettes qui s’accumulent…
          Les fonctionnaires ne créent pas la richesse , ils fournissent des services qui peuvent permettre de créer de la richesse ( ex : éducation ) , ou au contraire la détruire .

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          • Serge F. // 08.04.2019 à 13h23

            Les services marchands et non marchands représentent 70% du PIB en France en 2017 (n’oubliez pas d’ajouter à la sommme des valeurs ajoutées la TVA et les droits de douane pour obtenir le PIB) :

            https://www.insee.fr/fr/statistiques/2830197

            https://www.insee.fr/fr/statistiques/3550563

            Dans les services non marchands vous avez ceux produits par les administrations publiques, l’enseignement publique, la santé publique et l’action sociale.

            Les services non marchands représentent 20% du PIB en 2017 (ça laisse de la marge pour le privé !).

            Si les services (marchands ou pas) ne produisaient pas de richesse, le PIB devrait être diminué de 70% !

              +1

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  • Julien // 07.04.2019 à 12h13

    Je ne regarde Ni n’écoute plus ces gens. Du moins j’essaie car il faut bien se faire un avis sur la connerie humaine et la haine de son prochain. Ces gens méritent un recadrage à la Bud Spencer !

      +4

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  • Eric83 // 07.04.2019 à 14h26

    Quand vous lisez « Crépuscule » de Juan Branco, vous comprenez que les « éditocrates » ne sont des rouages interchangeables pour les milliardaires qui possèdent les principaux médias en France dont les deux plus influents sont Bernard Arnaud et Xavier Niel, gendre du précédent.
    A cela vous ajoutez que le groupe de Bernard Arnaud est le 1er annonceur en France. Il détient donc nombre de médias mais de surcroît, c’est lui qui les finance ou plutôt les maintient sous perfusion, le pouvoir total !
    Donc ce petit monde de pseudos « éditocrates » ne fait pas de l’information mais de la propagande et celui qui n’obtempère pas…est dégagé.
    On peut d’ailleurs se poser la question du pourquoi de la sortie de pseudos « révélations  » sur la « ligue du lol » alors que beaucoup de gens savaient manifestement qu’une clique de harceleurs sévissait en toute impunité.
    Donc loin de moi l’idée de défendre d’une quelconque manière cette indéfendable clique hautement toxique et destructrice du « lol » mais les journalistes visés et dénoncés n’étaient-ils pas devenus gênants pour ces milliardaires et/ou la Macronie qu’ils ont mise en place et défendent à tous prix ?

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  • Nanker // 07.04.2019 à 14h49

    « Mais dans cette liste de titres ronflants, Guillaume Erner oublie toutefois de mentionner que François Bourguignon a soutenu publiquement Emmanuel Macron lors de la dernière élection présidentielle ».

    Et Erner lui-même est étiqueté « Macrono-compatible » pour ne pas dire « Macrono-béat » dans les couloirs de « France Culture ».
    Et la matinale qu’il anime du lundi au vendredi sur cette radio suinte tristement la pensée unique bobo-friendly et opposée aux « populistes » dont fait certainement partie les-crises!

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    • Patrick // 07.04.2019 à 15h23

      « France Culture  » , j’aime bien en général mais il y a des moments ou ça devient impossible à écouter, comme le reste du service public.
      C’est bien l’ancienne ministre de la culture qui avait dit que le service public devait changer la façon de penser des français ? ou un truc comme ça ?

      Il n’y a que les états totalitaires qui ont un ministère de la culture 🙂

        +5

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  • François // 07.04.2019 à 14h57

    Depuis le XVIIIe siècle, le maître étalon pour mesurer l’intelligence est l’argent. Cette explication peut paraître farfelue mais elle a un fondement historique. Elle sert à légitimer le pouvoir et les hiérarchies qui en découlent. En effet, à la société théocratique qui consacrait le droit divin et où la source de la légitimité politique venait d’en haut, à succédé une société où la légitimité politique vient d’en bas (du Peuple). Dans la société de droit divin les inégalités sont justifiées par la théologie. Ceux qui dirigent sont là par la volonté divine, il n’y a rien à contester car contester la hiérarchie, c’est contester Dieu. Lorsque l’on passe à une société où la légitimité vient du bas, les inégalités hiérarchiques demeurent mais elles deviennent contestables. Dès lors, Dieu n’étant plus là pour garantir la stabilité, comment justifier les rangs sociaux ? La réponse est simple : l’intelligence. Comment mesurer l’intelligence : l’argent. Ainsi plus je suis riche, plus je suis intelligent et donc plus je peux justifier ma place dans la hiérarchie sociale.

    Le nouveau monde est finalement assez ancien…

      +3

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  • Louis Robert // 07.04.2019 à 15h01

    Le miracle de l’heure, c’est qu’il se trouve encore dans ce peuple des Lumières, des Français/-çaises pour écouter ÇA!…

      +2

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    • Patrick // 07.04.2019 à 15h15

      le pire c’est que tout ça est payé avec leurs impôts .. que ce soit le service public ( à fermer ) ou les subventions au reste de la presse.

        +5

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  • Incognitototo // 07.04.2019 à 18h51

    Autant je suis d’accord pour dénoncer les chiens de garde, autant je ne vois pas ce que le rapport d’Oxfam dit sur les solutions…

    En effet, il faut relativiser ces chiffres qui s’ils démontrent l’accélération des concentrations patrimoniales ne recèlent pas en soi de solutions qui en découleraient. D’abord, beaucoup de ces fortunes ne tiennent qu’à la spéculation boursière hors sol qui sévit sur les marchés financiers ; un nouveau petit coup de 2008 et certains pourraient voir leurs avoirs fondre comme neige au soleil. Ensuite comme le patrimoine financier total et mondial (hors immobilier) est estimé à 167 000 Md$, si l’on distribuait l’intégralité du patrimoine financier des 1 % (75 502 620 personnes) aux 99 % restants (7 474 759 380 personnes), en fait cela ne ferait augmenter les finances de ces derniers que de 11 171 $, soit 9 748 € (même pas un an de Smic), ou 9 558 € si on met tout le monde au même niveau de patrimoine financier ; chacun posséderait donc à la suite de cette redistribution 19 309 €… Cependant, ça ne serait qu’une redistribution à un coup ; et après on fait quoi, puisqu’il n’y aurait plus personne à spolier ?

    Bref, les problèmes et les solutions sont ailleurs…

      +5

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  • xc // 07.04.2019 à 19h09

    Il faut quand-même relativiser (un peu ? beaucoup ?) la richesse de ces 26 milliardaires. Leur fortune n »est pas (totalement) stockée sous forme de pièces et billets dans d’immenses coffres à la Picsou ou d’enregistrements magnétiques dans des serveurs. Elle est principalement constituée de valeurs mobilières (actions, obligations …), immeubles, et autres biens ayant une valeur marchande. C’est là-dessus que se base OXFAM pour l’évaluer.

    La valeur marchande des biens porte sur une faible part de ceux-ci mise sur le marché. Un jour donné, ce n’est qu’une partie qui change de mains. Il y a donc peu d’acheteurs pour payer le prix. Le biais de l’étude d’OXFAM est que la fortune y est calculée en appliquant la valeur marchande ainsi obtenue pour un bien donné au nombre d’occurrences de ce bien détenues (ex: cours action Amazon X nombre d’actions Amazon détenues) . Il n’est pas envisagé qu’il n’y ait pas suffisamment d’acheteurs pour tout absorber au cours précédent en cas de vente massive.

    Supposons que ces milliardaires soient frappés d’un impôt sur la fortune au profit des plus pauvres et doivent vendre une partie de leur biens pour le payer. Cela provoquerait une baisse des cours de Bourse, de ceux de l’immobilier…. Au final la somme de leur fortune résiduelle et de la partie vendue serait inférieure à leur fortune initiale. J’ignore dans quelle proportion.

      +3

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  • dooggy // 08.04.2019 à 11h53

    Rappelez moi qui était au pouvoir entre 2010 ET 2015?lorsque le patrimoine des moins favorisés a baissé de plus de 30%,,,Vous oubliez de dire que la Chine depis qu’elle s’est mis à l’économie de marché a sorti 600 millions de chinois de l’extréme pauvreté!!! et oui les cocos ont échoués dans le monde entier
    Belle utopie qui peu marché à condition de changer l’homme…..! Vaste programme !
    et oui les salaires de chez OXFAM sont élevés
    idem pour la fondation de Madame Mitterrand qui utilisait 85% de ses fonds à son usage personnel en frais divers dénoncé par la cour des comptes « France Liberté  »
    Chut faut pas le dire elle était de ggggggoche

      +3

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