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6.septembre.20186.9.2018 // Les Crises

La démocratisation, nécessite politique ou stratagème pour justifier le droit d’ingérence ? Par Michel Raimbaud

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Source : Michel Raimbaud, Proche & Moyen-Orient, 03-09-2018

Texte de l’intervention de Michel Raimbaud au colloque de l’UFAC (Union des Universitaires Algériens et Franco algériens), dont la 5eme session s’est tenue à Marseille le 7 avril 2018, sous le thème « Méditerranée : enjeux pour la paix dans la diversité ». Ancien Ambassadeur de France au Soudan, en Mauritanie et au Zimbabwe, auteur de « Le Soudan dans tous ses états : L’espace soudanais à l’épreuve du temps » Paris Karthala 2012 et « Tempête sur le Grand Moyen Orient », éditions Ellipses 2015, réédition 2017.

La rédaction

Les sujets proposés à la réflexion et au débat d’aujourd’hui sont évidemment tous d’actualité. Il n’a donc pas été facile de faire un choix. Pourtant l’un des thèmes proposés a attiré mon attention. A la lumière des expériences nombreuses -pour ne pas dire innombrables- où la « démocratisation » est présentée comme l’enjeu principal, on peut effectivement se demander si celle-ci est «une nécessité politique ou plutôt un stratagème (de classe) pour la prise de pouvoir»…

Sûrement un stratagème dans bien des cas, mais pas forcément un stratagème « de classe » au sens marxiste du terme, dans la mesure où il vise très souvent à remplacer le parti ou le candidat « blanc bonnet » par le candidat ou le parti « bonnet blanc », le tenant du titre et son challenger partageant en général les mêmes idées, offrant les mêmes options à des détails près. Les exemples sont omniprésents…

N’engageant que ceux ou celles qui y croient, la promesse de chasser un « régime autoritaire » peut n’être qu’un stratagème, qui amènera un pouvoir nouveau, en général aussi autoritaire que le précédent, sinon davantage. La « démocratisation » n’est alors qu’un slogan programmant de déshabiller Pierre pour habiller Paul sans envisager un instant que le monde change de base.

1 – La démocratisation, un stratagème ?

La démocratisation est une nécessité politique, il est difficile de le nier, mais il est rare qu’elle tienne ses promesses lorsqu’elle figure dans un programme.

Quand elle vient, c’est par surcroît (pour ne pas dire par miracle) et elle reste l’objet d’une bataille permanente, y compris et notamment dans nos « grandes démocraties » qui méritent d’ailleurs de moins en moins ce qualificatif par lequel elles s’auto-désignent. Il n’est donc pas monstrueux de voir dans cette « démocratisation » -promesse de démocratie- un stratagème plus qu’un engagement sincère ou crédible.

A en croire les dictionnaires, le stratagème n’est pas seulement l’équivalent d’une stratégie ou d’un plan; il n’est pas seulement un moyen comme un autre permettant d’obtenir un résultat. Dans le terme se glisse une connotation de « ruse de guerre », de «méthode qui vise à tromper ou induire en erreur», quand ce n’est pas de malhonnêteté, de «manœuvre suspecte et condamnable».

Ce n’est évidemment pas la démocratisation elle-même qui est condamnable et malhonnête, mais le fait de la promettre comme priorité des priorités ou comme perspective afin de parvenir à un objectif qui est tout autre, ce qui revient donc à induire en erreur ceux à qui s’adresse cette promesse.

Voilà qui m’amène à évoquer l’une des variantes du stratagème en question, variante dont on a vu de nombreuses illustrations dans les « révolutions arabes » de ces dernières années. Dans ces conflits, qualifiés à tort de « printemps », la « démocratisation » a été sur-invoquée. Il s’agissait en réalité (c’est ce que démontre la suite des évènements) d’induire en erreur les populations, convaincues de combattre « pour instaurer la démocratie » et de tromper les membres de la communauté des nations, afin de justifier un droit nouveau, le « droit d’ingérence ».

L’objectif de cette ingérence désirée est au final de faciliter une prise de pouvoir par des forces aux objectifs démocratiques aléatoires, appuyées et la plupart du temps téléguidées de l’étranger, un étranger peu compétent en matière de démocratie. Mais cela importe peu, puisque la finalité véritable est de provoquer un « changement de régime », rêve commun des pays de l’arrogance et des régimes rétrogrades et fanatiques.

On sait combien les pays de l’Empire Atlantique (Amérique, Europe et Israël) sont friands de cette filière : la démocratisation brandie en slogan (une nécessité politique qui constitue l’objectif prétexte) sert en réalité de stratagème pour justifier une intervention diplomatique puis militaire, décidée au nom de la « Responsabilité de Protéger » (version évoluée du droit d’ingérence), via une résolution du Conseil de Sécurité.

Répétons-le, cette intervention, de toute façon illégitime voire illégale, n’a aucunement pour objectif d’apporter ou même d’imposer la « démocratisation », mais vise à provoquer un « changement de régime », c’est-à-dire le remplacement du pouvoir existant qui déplait par un «régime» qui plait, non pas démocratique (car tout le monde s’en moque), mais docile face aux intérêts des parrains étrangers ci-dessus évoqués.

Il est facile de mettre un nom sur les forces locales ou régionales qui se font les fourriers de ce stratagème, puisque les exemples ont été particulièrement nombreux depuis quelques années sur la rive sud de notre Méditerranée, notamment depuis que George W. Bush, de sinistre mémoire, a montré la voie en présentant au monde en février 2004 son Grand Moyen-Orient: rendu public le 13 février 2004 par le journal Al Hayat, ce projet prévoit de réformer, de «démocratiser», de sécuriser et surtout de «libéraliser» la zone allant de la Mauritanie au Pakistan.

C’est le prétexte présentable pour les « régimes » dont la politique fait fi des principes du droit international. Mais Debeliou vise surtout à contrôler les ressources énergétiques de la zone, à encercler la Russie et à ôter sa « centralité » à la cause palestinienne, naguère sacrée pour les Arabes.

La « démocratisation » prétexte est censée rendre la région plus « conciliante » envers l’Amérique (après la destruction de l’Etat irakien) et envers l’Etat juif…

2 – Les principes fondamentaux du droit international

L’égalité souveraine des États et la non-ingérence, principes dits westphaliens en souvenir des Traités de Westphalie d’octobre 1648, qui consacrent les Etats comme acteurs principaux des relations internationales, constituent les deux fondements de la Charte signée à San Francisco le 26 juin 1945, connue sous le nom de Charte des Nations-Unies.

La souveraineté des Etats trouve son fondement sur le principe de l’égalité de droit entre les peuples et leur droit à disposer d’eux-mêmes. Cette souveraineté s’exerce à l’intérieur de l’Etat et vis-à-vis de l’extérieur, le respect de cette souveraineté sous ses deux aspects se traduisant à son tour par le principe dit « en raccourci » de non-ingérence.

En inscrivant ces deux principes dans la Charte au terme des horreurs de la Seconde Guerre Mondiale, les législateurs avaient le souci de protéger les États plus faibles et/ou les plus pauvres contre les Grands, riches et puissants, l’agressivité des forts contre les plus vulnérables étant considérée à juste titre comme le risque majeur pour la stabilité et la sécurité du monde.

Au droit des peuples à l’autodétermination (évoqué précédemment) fait écho un quatrième principe –le principe de neutralité idéologique– qui viendra se greffer sur les trois précédents. Promu par le bloc communiste et les Non-Alignés, et confirmé en 1970 par l’Assemblée Générale des Nations-Unies dans sa résolution 2625 (XXV), il conforte « le droit inaliénable de tout État à choisir son système politique, économique, social et culturel, sans aucune forme d’ingérence de la part d’un autre État ». Il ne sera pas entériné au niveau du Conseil de Sécurité, les Occidentaux ne l’acceptant pas.

Mais il garde toute sa valeur juridique, bien qu’il soit superbement ignoré par les seigneurs de l’Empire Atlantique, obsédés par leur droit divin à décider seuls du destin d’autrui.

3 – Les Nations-Unies, combien de divisions ?

Durant la guerre froide, ces fondamentaux sont écornés à la faveur d’une règle du jeu implicite qui en limite la portée à l’intérieur de chacun des deux blocs. Les deux Super-Grands entendent être maîtres chez eux. Les États-Unis considèrent le « monde libre » comme leur domaine, ne tolérant pas d’écart chez leurs vassaux.

Ligotés par le Plan Marshall et l’aide US à la reconstruction, s’en étant remis une fois pour toutes à l’Amérique pour leur défense contre le communisme, les Européens filent doux, heureux et soumis et qui plus est contents de l’être.

La France et la Grande-Bretagne ont même droit à des espaces de sous-traitance, notamment dans leurs empires coloniaux vacillants. Au risque de se faire rappeler à l’ordre le cas échéant. L’Amérique, qui ne se gêne pas pour faire la loi dans son arrière-cour latino-américaine, garde encore un profil bas en Afrique et dans le monde arabe, mais se réserve le droit de condamner, voire de contrer telle ou telle entreprise néocoloniale : le coup d’arrêt donné par l’ultimatum conjoint de l’Amérique et de l’URSS à la fameuse expédition tripartite franco-anglo-israélienne de 1956 contre l’Égypte de Nasser en témoigne.

Dans le camp d’en face, les principes sont défendus avec intransigeance face «à l’impérialisme», mais il faut reconnaître qu’au sein de la communauté socialiste, la doctrine Brejnev ne laisse aux pays frères qu’une «souveraineté limitée» au nom de la défense des intérêts supérieurs du communisme.

Les évolutions qui marquent l’après-guerre vont introduire des inflexions dans cet ordre gendarmesque, mais somme toute équilibré.

Les décolonisations, la création du mouvement non-aligné, l’affrontement idéologique entre les deux Mecques du communisme, Moscou et Pékin, les révoltes à l’Est contre un socialisme trop réel, la prise de distance de la France par rapport à l’Amérique au nom de l’indépendance nationale, vont amener de l’oxygène à la vie internationale.

Cet équilibre sera rompu de façon imprévue par le sabordage de l’URSS, allant de pair avec la dissolution du bloc communiste et entraînant la fin du conflit est-ouest. Si ce séisme en douceur, finalisé sans réplique à la Noël 1991, est salué comme un grand bond en avant par les apprentis maîtres de l’univers, il ouvre à la communauté des nations l’une des périodes les plus étouffantes et les plus injustes qu’elle ait jamais vécues.

La fin de la guerre froide ayant sonné le glas pour l’ordre bipolaire Est – Ouest, les grandes heures du Mouvement des Non-Alignés appartiennent à un passé sans doute révolu: les deux décennies 1991/2011 du «moment unipolaire américain» réduiront de facto le choix idéologique potentiel à la soumission à l’ordre atlantique (rejoindre la «communauté internationale» de la bande des Trois occidentaux ) ou à la relégation vers le statut de hors-la-loi (en tant qu’Etat failli ou en faillite, paria ou voyou).

La naissance idéologique de la «communauté internationale» marque les débuts de l’offensive visant à réduire, au nom de la mondialisation, la portée des deux principes ci-dessus mentionnés (souveraineté des États et non-ingérence) et à introduire progressivement la prééminence d’un «droit d’ingérence» qui donnerait à la dite « communauté internationale » les moyens juridiques d’intervenir, quasiment à volonté, dans les Rogue-States, en décomposition ou en voie de démantèlement, selon la terminologie des experts US.

4 – La « responsabilité de protéger », héritière du droit d’ingérence

S’il est un concept discutable et contesté, c’est le droit d’ingérence, qui s’est invité depuis la décennie 1990 au centre d’un débat touchant aux fondements même du droit international, tel qu’ils sont gravés dans la Charte des Nations Unies.

Différents termes sont employés pour désigner ce concept, mais les nuances entre le droit d’ingérence, le devoir d’ingérence, le devoir de protection, le droit d’intervenir pour protéger, puis la responsabilité de protéger ne servent qu’à camoufler l’enthousiasme des activistes de « l’humanitaire » face à l’émergence d’une possibilité d’ingérence à tout va.

Le droit d’ingérence est né dans un contexte édifiant qui éclaire les motivations « humanitaires » de ses inventeurs. Il convient à ce stade de rafraîchir la mémoire « historique » des champions de l’humanitaire pur et dur, qui se présentent volontiers comme l’avant-garde d’une société civile internationale solidaire et bienveillante, défendant les défavorisés, les opprimés, les damnés de la terre contre les nantis, les puissants, les exploiteurs, les tyrans, les massacreurs, les bourreaux de toute appartenance.

En guise d’argumentation, une formule utilisée depuis toujours à toutes les sauces : « la fin justifie les moyens », ce qui signifie « pour secourir les civils innocents qui ne sont pas protégés, mais massacrés par leurs dirigeants, tous les moyens sont bons… y compris la force, sans autre forme de procès ».

Le hic, c’est que les « sauveurs » et les « bienfaiteurs » sont toujours occidentaux et que leurs « pauvres » ne le sont pas. Mais le hic c’est également, et peut-être surtout, que l’humanitaire si compassionnel permet de cacher les mobiles inavouables d’un Empire Atlantique à succursales multiples, déterminé à étendre son hégémonie sur le monde et ses richesses.

Il n’est pas inutile de rappeler le contexte historique de l’émergence du droit d’ingérence.

C’est à la fin de la décennie 1970, à l’occasion de la guerre de sécession du Biafra (région riche en pétrole et partie intégrante du Nigeria, lequel vient d’accéder à l’indépendance depuis peu d’années) que le concept de droit d’intervention est « inventé » par Bernard Kouchner, un médecin qui accédera ainsi à la notoriété médiatique.

Le concept est au départ à usage « humanitaire » : il s’agit de « sauver les Biafrais », menacés de massacre (de génocide ?) par leur gouvernement. L’entreprise de sauvetage se traduira notamment par la création de l’ONG française « Médecins Sans Frontières » et de plusieurs autres ONG en 1971. Humanitaire certes, mais par la suite on oubliera pudiquement de rappeler le contexte politique qui a inspiré cette fièvre de bienfaisance et de compassion.

La France soutient alors ouvertement les Igbos (chrétiens en majorité) dans leur combat pour la sécession, qui aboutirait à un début de démantèlement du Nigeria (« anglophone » et à pouvoir nordiste musulman) et à la spoliation d’une partie de son or noir. La partition n’aura pas lieu, mais le concept d’ingérence humanitaire fera son chemin.

Il semble recevoir un renfort en 1977 avec le Principe Additionnel aux Conventions de Genève (de 1949), selon lequel « les offres d’assistance impartiales » aux victimes de conflits armés «ne doivent pas être considérées comme des ingérences ou des actions hostiles ».

La notion de « devoir d’ingérence » elle-même ne sera formulée qu’en 1987, vingt ans après son « invention », par Bernard Kouchner et Mario Bettati, un juriste français (décédé le 23 mars 2017) lors d’une conférence de presse sur le thème « Droit et morale humanitaire ».

Cependant, il faudra attendre la décennie 1990 pour que le droit d’ingérence réinvestisse avec vigueur le champ diplomatique, à l’initiative de la France qui l’aura invoqué à maintes occasions afin de faciliter ses ingérences de « gendarme de l’Afrique ».

Ce n’est pas le fait du hasard, mais la résultante du bouleversement géostratégique survenu en 1990 avec la chute de l’URSS. En effet, les Occidentaux ne tardent pas alors à faire un constat riche de perspectives. Une fenêtre d’opportunités s’ouvre au Conseil de Sécurité : la Russie, héritière de l’URSS, et la Chine, toutes les deux – d’une certaine façon – orphelines de l’idéologie, semblent faire leur deuil de toute velléité de résistance, tétanisées, résignées et peut-être fascinées par le triomphe de l’ex-tigre de papier.

Dans ces conditions, faire légitimer un projet d’intervention unilatérale par le biais des Nations Unies, inenvisageable auparavant, est désormais relativement facile. Au pire, Moscou et Pékin marqueront-ils leur désaccord par une abstention au Conseil de Sécurité. Il suffit de montrer que les États ciblés pour leur indocilité ou leur dangerosité proclamée répondent aux critères fixés par le chapitre VII de la Charte des Nations Unies et de rédiger un projet de résolution qui soit acceptable par les cinq membres permanents ou ne les provoque pas trop. Le harcèlement, l’activisme, les pressions, les promesses suffisent en général à convaincre le reste de la clientèle du Conseil.

Utilisé systématiquement depuis le début du troisième millénaire par l’Occident en Afghanistan et en Irak, avec les résultats que l’on sait, le « droit d’ingérence » humanitaire transgresse délibérément les deux principes fondamentaux mentionnés précédemment, la souveraineté des États et la non-ingérence.

Pourquoi pas, disent les « interventionnistes », qui dissimulent leurs objectifs réels et feignent d’ignorer l’absence de consensus sur ce nouveau droit humanitaire. En effet, utilisé par le seul Occident vis-à-vis des seuls pays du Sud, ce devoir de protection dégage de forts relents de néo-colonialisme.

Cela n’empêchera pas certains de le considérer (ou de faire semblant) comme un concept reconnu par des textes onusiens, celui notamment de l’Assemblée Générale portant sur l’aide humanitaire aux victimes de catastrophes naturelles et de situations d’urgence » (43/131 en date du 08/12/1988), ou celui sur la création de « couloirs humanitaires » (45/100/1990), voués à devenir l’obsession des maniaques du « bombardement pour protéger ».

Pourtant, l’Assemblée Générale invite bien les États-membres à faciliter l’acheminement de l’assistance, mais elle ne donne à personne le droit de l’imposer, la décision devant être prise en concertation entre les gouvernements et les organisations concernées. En 1994, exprimant son émotion face au génocide rwandais et aux massacres de Srebenitsa, Koffi Annan, alors Secrétaire Général des Nations Unies, lance un appel au Conseil de Sécurité, rappelant « son obligation morale à agir au nom de la communauté internationale pour sanctionner les crimes contre l’humanité ».

Toutefois, avant de lancer une intervention, le Secrétaire Général et les organisations régionales doivent déterminer si les violations du droit humanitaire mettent en péril la paix et la sécurité et définir quelle sorte de protection les Nations Unies peuvent offrir aux populations. A ce stade, ni les États ni l’ONU elle-même n’ont le droit d’intervenir dans un autre État, y compris pour des raisons humanitaires.

En 1999, dans le sillage du lancement d’opérations de maintien de la paix (OMP) en Somalie et en Bosnie, la sous-commission des Nations Unies pour les droits de l’homme rappellera qu’une OMP ne saurait en aucune façon établir un droit d’ingérence ou encore moins un devoir d’intervention.

En cas de crise interne (ou de catastrophe naturelle), le consentement de l’État concerné est indispensable avant toute intervention étrangère, quelle qu’en soit la nature.

A priori, la seule exception à cette règle concerne les cas de menace contre la sécurité collective, une action militaire pouvant alors être autorisée pour des motifs humanitaires (chapitre VII). Et c’est bien ce chapitre qui intéresse les partisans forcenés de l’interventionnisme, dont l’inventivité est monotone mais inépuisable.

À titre d’exemple, les juristes de l’ingérence ont mis au point une théorie à tiroirs fondée sur le devoir qui incombe à tout gouvernement de protéger ses populations civiles, quelles que soient les circonstances, et sur le droit de la « communauté internationale » à se substituer à ce gouvernement en cas de carence. Ce raisonnement est riche de possibilités, d’autant plus que les carences sont faciles à provoquer dans les États que l’on a décidé de mettre en déroute ou en faillite.

5 – Pourquoi une telle bataille à propos d’un simple concept ?

La légitimité d’une action reste en effet problématique tant que lui manque l’onction du droit international. Le Conseil de Sécurité en principe, constitue le véritable sésame ouvre-toi de l’ingérence. Sans son accord, pas d’ingérence.

Il est donc clair que la légitimation dont il est question ici entre dans une phase compliquée, dans la mesure où le concept d’intervention lui-même contrevient aux principes gravés dans la Charte des Nations Unies, qui fait foi en la matière, le Conseil de Sécurité des Nations-Unies ne pouvant en principe pas violer les règles dont il est le garant….

C’est la raison pour laquelle certaines « grandes puissances (occidentales) envisageront de recourir à une forme de légitimation différente, par le droit humanitaire. Pour ce faire, l’ingérence doit être présentée sous une forme reconnue par la communauté internationale.

Devenu un devoir, le droit d’ingérence va se transformer en un devoir de protection avant de se cristalliser sous la forme actuellement popularisée de « responsabilité de protéger » (R2P), un concept qui sonne moins néocolonial qu’un droit ou un devoir puisqu’il est présenté comme une responsabilité subsidiaire de la « communauté internationale » que celle-ci doit activer dans les cas où l’État ciblé n’assume pas ses obligations.

Les puissances occidentales se targuent d’avoir fait reconnaître cette R2P par l’Assemblée Générale des Nations Unies en 2005 à propos du Darfour. Mais il apparaît comme une simple référence dans la résolution 1674 du 28 avril 2006 sur la protection des civils en cas de conflit et dans la résolution 1706 du 31 août 2006, autorisant le déploiement de 17 300 casques bleus au Darfour, dans le cadre de la force hybride NU/UA.

Cette résolution restera lettre morte. La mécanique n’est pas rôdée comme ce sera le cas lors de la crise libyenne. Le Conseil de Sécurité éprouve encore le besoin de négocier la forme de ses interventions, comme en témoignent les longues tractations nécessaires pour aboutir à la transformation de l’AMIS africaine en MINUAD afro-onusienne.

L’OTAN rêve de mettre un pied au Soudan, mais le défaut de consensus et l’opposition du gouvernement de Khartoum feront obstacle à la réalisation de ce rêve atlantique. Le « devoir de protéger les populations civiles », traduction du droit d’ingérence, n’existe toujours pas, malgré les efforts de certains juristes qui rêvent de bousculer souveraineté des États et principe de non-ingérence.

Beaucoup présentent cette approche nouvelle comme un progrès : ne s’agit-il pas de limiter la toute-puissance des gouvernants réputés dictatoriaux, tyranniques, répressifs, sur leurs populations ainsi mises en danger.

En fait le rêve des partisans de l’ingérence est de faire avaliser par l’Assemblée Générale, puis par le Conseil de Sécurité le Devoir de Protéger (D2P) avant de tenter de l’incorporer à la Charte des Nations Unies, au chapitre VII qui définit les situations dans lesquelles des mesures coercitives peuvent être prises contre les États répondant aux critères ci-dessus, voire appliquées « manu militari ».

Ce devoir de protéger (D2P) suscite beaucoup de réticences et souvent une franche hostilité. Ses adversaires dénoncent les risques de confusion ci-dessus mentionnés et encore davantage la contradiction entre le prétexte (protéger les civils) et la réalité (changer le régime et introduire le chaos, la démocratie étant totalement oubliée).

Cinq ans plus tard, en mars 2011, la responsabilité de protéger (R2P), dernier avatar du vocabulaire de l’ingérence, sera à nouveau invoquée pour engager en Libye, dans les conditions que l’on connaît et avec l’objectif que l’on sait, une opération « humanitaire » qui fera des dizaines de milliers de victimes. Sitôt Kadhafi liquidé, en octobre de la même année, la Chine et la Russie flouées par les Occidentaux diront « niet » en russe et « Bu » en chinois à la tentative occidentale de « remettre ça » en Syrie.

Plus de R2P pour les prochaines équipées.

La guerre de Syrie illustrera à partir de mars 2011 l’hypocrisie des guerres « pour la démocratie » en général conduites et parrainées par des forces foncièrement anti-démocratiques et lorsque la « démocratisation » n’est qu’un stratagème pour parvenir à un changement de régime, à la destruction de l’Etat ou à sa mise sous tutelle ou à la prise du pouvoir par des forces étrangères ou représentant des Etats étrangers. Si deux mots – le « dictateur » et le « régime » – sont les mots de passe pour « acheter la route » du politicide, c’est un concept – la « responsabilité de protéger » – qui est convoqué pour justifier l’injustifiable au regard du droit onusien.

Il suffit pour démasquer le mensonge de la démarche impériale de s’arrêter sur un constat : cette responsabilité est invoquée par les États qui affichent leur volonté d’agir en dehors de la légalité onusienne quand celle-ci leur est refusée.

Illustration concrète : devant le troisième véto opposé par la Russie et la Chine à l’adoption d’une résolution ouvrant la voie à une intervention militaire « humanitaire » en Syrie (sur le modèle libyen), les Trois occidentaux clameront leur intention d’agir désormais «en dehors du cadre des Nations Unies».

Cette option, autant dire ce chantage, restera désormais sur la table, marque indéniable de dépit de la part des Trois, accoutumés à faire la loi à l’ONU et confrontés à l’opposition déterminée des deux membres permanents non-occidentaux.

Mais l’Histoire n’a pas de fin, comme n’aurait pas dit M. Fukuyama. «Le plus puissant Empire que la terre ait jamais porté», qui n’aura pas fait long feu, en fera l’expérience à ses dépens.

La renaissance de la Russie des cendres de l’URSS et l’émergence irrésistible de la gigantesque Chine auront stoppé au bout de vingt ans les ébats solitaires de l’hyperpuissance qui pensait être éternelle à l’image de Dieu.

Désormais, à la lumière du conflit de Syrie, il apparaît que le monde onusien est clairement divisé en deux camps qui s’affrontent juridiquement et militairement : le camp de la paix et du droit, celui de la Russie, des BRICS, de l’OTSC (Organisation du Traité de Sécurité Collective) et de l’axe de la résistance arabo-musulmane d’une part, le parti de la guerre et du non-droit, celui de l’Occident « judéo-chrétien » et de ses complices takfiristes, d’autre part.

Michel Raimbaud

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Source : Michel Raimbaud, Proche & Moyen-Orient, 03-09-2018

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Commentaire recommandé

DUGUESCLIN // 06.09.2018 à 06h44

Le terme de judéo-chrétien m’interpelle.
Les chrétiens d’orient dans le Golfe sont les principales victimes de la guerre par procuration de la coalition atlantiste.
Les soldats russes très majoritairement chrétiens ont dans l’esprit, l’idée, entre autres motivations, de secourir les victimes chrétiennes de cette guerre terroriste.
Alors, ces chrétiens en Syrie qui sont engagés dans l’armée au côté des chiites alaouites et sunnites qui luttent contre la coalition de guerre sont-ils dans le camp judéo-chrétien?
Ce terme de « judéo-chrétien » prête à confusion.
Judéo-évangéliste serait plus correct.
En sachant que les sectes qui se réclament du christianisme sont une cinquième colonne dont le but est d’affaiblir le christianisme ou de le détourner en faveur de l’ancien testament et le rallier au camp judéo-atlantiste.

54 réactions et commentaires

  • DUGUESCLIN // 06.09.2018 à 06h44

    Le terme de judéo-chrétien m’interpelle.
    Les chrétiens d’orient dans le Golfe sont les principales victimes de la guerre par procuration de la coalition atlantiste.
    Les soldats russes très majoritairement chrétiens ont dans l’esprit, l’idée, entre autres motivations, de secourir les victimes chrétiennes de cette guerre terroriste.
    Alors, ces chrétiens en Syrie qui sont engagés dans l’armée au côté des chiites alaouites et sunnites qui luttent contre la coalition de guerre sont-ils dans le camp judéo-chrétien?
    Ce terme de « judéo-chrétien » prête à confusion.
    Judéo-évangéliste serait plus correct.
    En sachant que les sectes qui se réclament du christianisme sont une cinquième colonne dont le but est d’affaiblir le christianisme ou de le détourner en faveur de l’ancien testament et le rallier au camp judéo-atlantiste.

      +29

    Alerter
    • Fritz // 06.09.2018 à 07h04

      N’importe quoi. Les derniers qui ont voulu « déjudaïser » le christianisme, ce sont les Deutsche Christen (Chrétiens allemands) sous le IIIe Reich. Désolé, ce n’est pas un point Godwin. Cette cinquième colonne voulait un Christ « aryen », modernisé, et elle s’attaquait en priorité à l’Ancien Testament.

      Maintenant, si vous voulez un christianisme qui ne soit ni évangélique, ni vétéro-testamentaire… Comment dire… Maurras rêvait bien d’un catholicisme déchristianisé.

        +1

      Alerter
      • Fritz // 06.09.2018 à 07h19

        Je précise que l’image de la Cinquième colonne (ou du cheval de Troie) est adéquate pour décrire les Deutsche Christen, car Hitler et Bormann voulaient au bout du compte éradiquer le christianisme en Allemagne.

        Les Deutsche Christen rejetaient Paul aussi bien que l’Ancien Testament :
        https://fr.wikipedia.org/wiki/Chrétiens_allemands#Théologie
        https://de.wikipedia.org/wiki/Deutsche_Christen#Vorstöße_zur_„Entjudung“_der_Bibel

        Maintenant, si c’est l’antiprotestantisme qui vous égare, rappelez-vous les propos de ce pape (Pie XI) qui avait condamné l’idéologie nazie dans son encyclique « Mit brennender Sorge » :
        « Nous sommes spirituellement des Sémites ».

          +1

        Alerter
      • DUGUESCLIN // 06.09.2018 à 08h16

        Cher Fritz,
        Que des idéologues du IIIème Reich aient voulu dé-judaîser le christianisme, ou que des anglo-impérialitses aient fait exactement le contraire, (re-judaiser le christianisme), ne change rein à la réalité chrétienne.
        Le dieu de l’ancien testament qui était un dieu vengeur qui pouvait punir jusqu’à la Xème génération devient dans la nouvelle alliance un dieu d’amour et de pardon. La loi du talion n’a plus court et le peuple élu est remplacé par les gentils.
        L’utilisation d’un faux christianisme est visible dans la politique anglo-américaine. Le retour à l’ancien testament est une évidence qui contredit le christianisme. Il suffit d’en parler avec des chrétiens du Golfe pour le comprendre. Mais aussi avec les russes chrétiens orthodoxes.
        Le terme judéo-christianisme permet un amalgame pernicieux utilisé par certains idéologues.
        Je vous suis souvent dans vos commentaires et partage vos analyses, mais pas cette fois.

          +18

        Alerter
        • Fritz // 06.09.2018 à 09h09

          « un amalgame pernicieux utilisé par certains idéologues », je suis d’accord. Mais je ne vous rejoins pas dans votre opposition entre le Dieu vengeur de l’Ancien Testament et le Dieu d’amour et de pardon.

          « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », ça vient de l’Ancien Testament, et même de son livre le plus juridique (Lévitique 19:18).

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          • Sandrine // 06.09.2018 à 10h45

            Malheureusement, Fritz, aucune des confessions qui se réclament du christianisme n’a tellement la possibilité de « prouver » qu’elle interprète correctement la parole de ce « Christ » dont elle se réclame.
            Ce qui est terrible, c’est que (surtout d’un point de vue protestant!!! )rien ne permet véritablement de disqualifier le « Deutsche Christen » par rapport aux autres formes de christianisme… La remise en cause de la tradition par le protestantisme a ouvert une brèche qu’il est bien difficile de colmater…

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            • Fritz // 06.09.2018 à 10h55

              Je suis d’accord avec vos commentaires de 9h 56 et 10h 35, Sandrine. Mais pour ce qui est des Deutsche Christen, leur remise en cause de la « tradition » biblique était entreprise au nom des idées à la mode (un Christ aryen, héroïque, modernisé, etc.).
              Luther, quant à lui, a remis en cause la tradition ecclésiale un peu malgré lui, car elle s’opposait au cœur du christianisme tel qu’il est formulé par les épîtres de Paul, notamment, ce « salut par la foi » qui avait délivré de ses angoisses le moine de Wittenberg.

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            • Sandrine // 06.09.2018 à 11h38

              J’entends bien.

              Mais force est de constater que le principe de sécession par rapport à la tradition ecclésiale légitimait de facto toutes les remises en cause des interprétations des pères de l’Eglise. Sans doute Paul est un peu plus qu’un « simple » père de l’Eglise, mais il n’est pas le Christ lui-meme… Ses écrits restent une simple « interprétation » de la parole du Christ.

              En outre, le rejet de la filiation judaïque du Christ ne date pas des Deutsche Christen. Elle était présente dans certains courants du christianisme primitif (par exemple le Marcionisme). La « Grande Eglise » a certes fait le choix de conserver la filiation avec l’ancien testament, mais ce fut un choix d’ « hommes » (si je peux me permettre de m’exprimer ainsi)… Et dans le meme temps ces dits « hommes » (ceux qui ont construit la « tradition ecclésiale », justement) ont violemment combattu et dénigré les juifs « traditionnels »…

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          • Lec // 06.09.2018 à 13h32

            «  »« Tu aimeras ton prochain comme toi-même », ça vient de l’Ancien Testament, et même de son livre le plus juridique (Lévitique 19:18). » »

            et Marc 12 . 31

            Marc 12
            …30 et: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force.
            31 Voici le second: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là. 32 Le scribe lui dit: Bien, maître; tu as dit avec vérité que Dieu est unique, et qu’il n’y en a point d’autre que lui,…

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            • Sandrine // 06.09.2018 à 16h13

              Toute la question est de savoir qui est considéré comme « prochain »(question posée par un savant juif à Jesus). CAD quelles sont les limites de l’amour.

              Entre ancien et nouveau testament, les réponses ne sont pas forcément les mêmes.

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            • RGT // 06.09.2018 à 19h45

              Les religions, c’est comme les promesses électorales : Elle n’engage que ceux qui les croient.

              Les humains peuvent bien croire ce qu’ils veulent, prier Saint Pierre, Saint Marx, Sainte Hillary ou Saint Zupiter, tant qu’ils ne contraignent pas les autres humains a faire de même ce n’est pas gênant.

              Le principal problème, il est le même qu’en « politique » : Il se nomme prosélytisme.

              Quand on constate « l’Inspiration Divine » avec laquelle nous dirigeants mènent leurs « prêches visionnaires » et « ferveur » avec laquelle leurs « chiens de garde » médiatiques allument les bûchers suite aux procès en « complotisme » ou en « fèce niouzes » on ne peut que faire un parallèle avec l’inquisition espagnole du XV ème siècle.

              Tout ce petit monde copule allègrement en étant guidé par la « foi » des « Saintes Écritures » qui permettent d’aller péter la gueule des « mécréants ».

              Actuellement les mécréants ne sont plus trop ceux qui remettent en doute la « Foi Chrétienne » mais plutôt ceux qui refuse de se convertir à la foi du Saint Libéralisme ».

              Et tous les moyens sont alors bons pour les conversions forcées : « Geurre Humanitaire », « Soulèvement Démocratique Spontané » (de gentils égorgetteurs modérés), « Intervention Bienveillante de l’armée pour « protéger la Population » d’un dirigeant « dictatorial » (s’il refuse de se soumettre aux Marchés Financiers divins »…

              Finalement, depuis des millénaires, ce sont toujours les vieilles ficelles qui fonctionnent le mieux, alors pourquoi innover ?

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              Alerter
      • François Lacoste // 06.09.2018 à 09h10

        Judéo-chrétiens, « judéo-juifs » et judéo-musulmans et autres variations sur le thème, c’est odieux. Je me demande s’il n’est pas impératif de laisser la Religion au plus profond de l’âme et de la conscience, de là ou elle ne doit jamais sortir hormis pour communier de temps en temps dans la paix et le respect de l’autre. Est-ce trop demander aux enfants de Dieu?

        En temps que baptisé Judéo-chréto-catholique, je déclare au titre de l’athée que je suis que ce bordel religieux est interdit.

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        • Sandrine // 06.09.2018 à 12h28

          La religion est probablement un facteur de division de l’humanité… mais elle est aussi un instrument incontournable du gouvernement des hommes.
          Nous autres post-moderne occidentaux, nous nous croyons plus malins que les autres, parce que nous ne croyons plus qu’au dieu Science…et pourtant, nous n’échappons pas à la règle.
          Pierre Legendre dit que toute civilisation est fondée sur un système fiduciaire (je crois que ce sont ses mots ; c’est à dire une croyance).
          Notre civilisation moderne a réussi peu ou prou à se débarrasser de son système fiduciaire chrétien (sa matrice)… pour mieux retomber dans le système fiduciaire techno-scientifique et la religion managériale…
          Je ne suis pas sure que ce soit un progrès.

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          • François Lacoste // 06.09.2018 à 14h04

            @sandrine
            Je respecte absolument la foi religieuse chez quiconque. Je respecte les croyances pour ce qu’elles sont, c’est à dire des convictions (selon moi), elles ont leur raison d’être.
            Je ne suis pas post-moderne, ni fasciné par la science. Comme ceux qui ont la foi et le revendique, j’affirme mon athéisme ce qui est une position spirituelle souvent difficile.
            Ici dans notre pays la religion n’est pas un instrument de gouvernement des hommes, encore moins incontournable. La religion est séparée de le conduites politique du pays, loi du 9 décembre 1905, cela à pour nom la laïcité.
            Avec tout le respect citoyen que je vous dois.

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            • RGT // 06.09.2018 à 21h08

              Bonjour,

              Quand pourrons-nous enfin bénéficier d’une laïcité politique ?

              Entre nous, les combats entre catholiques et protestants ont depuis la loi de 1905 été allègrement remplacés par les combats entre la « droite » et la « gauche ».

              En utilisant les mêmes arguments concernant l’accès au « paradis » non plus si on mène une vie exemplaire dans le respect de la Foi, mais, modernité oblige (simplification des procédures) en déposant dans l’urne le « Saint Vote » qui « ouvrir les portes du Bonheur »…

              Et quand on entend les prêches enflammés de nos grands politiciens, on se rend compte qu’ils n’ont rien à envier à ceux des curés de campagne de l’ancien régime.

              Quant au Guide Suprême de la Nation, il ne tient plus son trône de la « Volonté Divine » mais de la « Volonté du Peuple » (ce qui est inchangé c’est qu’ils marchent toujours sur la gueule du « volontaire »)…

              Nous n’avons plus d’évêques et de cardinaux, nous avons des « secrétaire général du Parti, etc… »

              Un parti politique est une secte comme les autres.
              La meilleur preuve : Les apostats sont considérés dans les deux cas comme les pires raclures que l’humanité n’ait jamais porté et doivent être brûlés vifs empalés décapités interdits d’élections…

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            • Bahut // 07.09.2018 à 08h34

              Bonjour,

              @François Lacoste, Je pense que pour compléter le propose de @Sandrine on doit préciser ici le sens qu’on accorde au terme (religion). En anthropologie par exemple, il me semble que c’est essentiellement un avatar d’une fonction plus générale constatée dans absolument toutes les sociétés humaines, celle du sacré. Et force est de constater que dans notre société très largement dechristianisee depuis au moins 200ans, des concepts aux contours souvent un peu flous remplissent cette fonction à la place de la religion pour la communauté. Je pense à des choses comme la nation, la République, la democratie, les droits de l’homme, la laïcité…
              J’ai du mal en revanche à considérer que la science soit considérée comme une religion. OK dans le sens où (entre autres) elle propose un genre de cosmogonie et disqualifie clairement les propositions qui ne relèvent pas de sa propre méthode. Oui l’histoire déborde d’exemples où elle a servi à justifier la reproduction du pouvoir et le maintien des structures sociales, voire pire. Oui… Bon OK elle a pas mal de caractéristiques de la religion en fait ?

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            • Sandrine // 07.09.2018 à 10h32

              @bahut, Saint-Simon et Auguste Comte, eux, n’avait pas vos scrupules et déclaraient fièrement que la science serait le fondement du « nouveau christianisme » (expression de Saint-Simon).
              Macron revendique haut et fort sa filiation avec Saint-simon et le saint-simonisme… Tout un programme
              [modéré]

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      • christiangedeon // 06.09.2018 à 15h31

        Duguesclin a raison,et vous avez grandement tort mon cher Fritz. Et Duguesclin n’a rien voulu déjudaïser du tout. Je comprends très bien la distiction qu’il fait entre chrétiens catholiques ou orthodoxes et la mouvance évangéliste,notamment dans sa branche anglo saxonne,fer de lance de l’interventionnisme US. Personne ne veut supprimer l’ancien testament…mais le laisser à sa place d’ancien testament simplement. Le message du Christ est contenu dans les Evangiles d’abord. Et puisque vous parlez des protestants comme d’un tout,vous faites là une erreur majeure,je crois. A moins que vous ne vous sentiez solidaire des charlots qui hurlent dans les temples américains ,attifés en stars du show biz,en réclamant des dollars et encore des dollars…quant à Maurras,nouvelle cible des bien pensants,il était de son temps,et ce temps n’est plus le nôtre…(à tout hasard regardez ce que les encyclopédistes des lumières (sic!) disaient des juifs,des noirs,etc)…c’est à frémir…aujourd’hui.

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        • Fritz // 07.09.2018 à 07h26

          En espérant que la « modération » ne censure pas cette troisième réponse à votre commentaire, @christian gedeon : vous qui êtes attentif, à juste titre, à ne pas traîner Israël dans la boue, examinez à nouveau le premier commentaire de @Duguesclin. Et demandez-vous ce qui est le plus péjoratif dans les formules qu’il emploie.

          Quant à votre commentaire sur les encyclopédistes, il est parfaitement inutile et hors-sujet. Parce que j’ai mentionné Maurras (« à droite »), vous me renvoyez Voltaire et Cie (« à gauche ») ? C’est puéril.

          Un dernier mot. Quasiment toutes les églises protestantes des États-Unis, y compris celles de tendance « évangélique » (un gros mot pour les lecteurs de ce blog), avaient pris position CONTRE la guerre d’Irak en 2003.

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          • Sandrine // 07.09.2018 à 10h02

            Les évangélistes, dans l’esprit de beaucoup, sont associés aux US et à leur tendance à vouloir apprendre aux autres à « vivre ». Il y a aussi tout une mouvance plus royaliste que le roi qui milite activement pour le retour de tous les Juifs en Israël.

            Cela étant dit, je suis d’accord avec vous, il est absurde de faire une discrimination entre de bons protestants (conservateurs) et de méchants évangélistes hérétiques… L’évangélisme américain est, en grande partie issu du piétisme allemand (puis anglais) – même si il n’est pas faux en même temps de le voir comme une religion native des Etat-Unis, puisque c’est la qu’il s’est épanoui.
            Concernant le message de Duguesclin; moi non plus, il ne m’a pas étonnée.
            Vatican II a révolutionné le catholicisme sur la question du rapport avec les Juifs (qui était auparavant beaucoup plus semblable à celui des orthodoxes). Et nous avons tendance à oublier cette dimension du christianisme (qui est présente d’ailleurs aussi de manière particulièrement virulente chez Luther)

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          • Sandrine // 07.09.2018 à 10h22

            J’ai mentionné Vatican II, mais il y a aussi et surtout Jean-Paul II et son « nos frères aînés dans la foi » à propos des Juifs

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          • christiangedeon // 08.09.2018 à 11h09

            Cher Fritz…vous avez remarqué qu’en effet les outrances anti israéliennes m’agacent profondément. Pour autant,voir de la judéophobie partout (elle est malheureusement en augmentation constante depuis une vingtaine d’années) ne doit pas nous conduire à censurer d’une façon ou d’une autre le terme judéo chrétien,ni à empêcher sa critique sémantique. Après tout,cette locution est d’invention récente et date du XIXième siècle si je ne me trompe. Ce n’est pas une formule sacrée.Quant à Voltaire,si vous estimez qu’il est de gauche,çà n’engage que vous. Pour être franc,je déteste cordialement les encyclopédistes et leur savoir de Diafoirus.Pour être tout à fait honnête,adolescent j’ai adoré Candide et Zadig…je me demande encore comment j’ai pu être aussi con.

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    • DUGUESCLIN // 06.09.2018 à 07h16

      En Syrie et en Irak on peut encore rencontrer des chrétiens qui parlent l’araméen, la langue de Jésus Christ.
      Parmi eux il y a certainement des chrétiens qui descendent de ceux qui ont vu Jésus Christ puisque la Syrie est un des grands berceaux du christianisme.
      Il ne faut pas se tromper de camp.

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      • Fritz // 06.09.2018 à 08h28

        L’expression qui vous chagrine est mise entre guillemets par Michel Raimbaud. Votre remarque sur l’araméen est juste, mais pas votre volonté de déjudaïser le christianisme.

        Selon l’évangile de Matthieu (1:1), Jésus-Christ était « fils de David, fils d’Abraham ».
        Matthieu serait-il un « judéo-évangéliste » ?

        Pilate fit placer une inscription sur la croix : « Jésus de Nazareth, roi des Juifs » (Jean 19:19). Encore les ravages du judéo-évangélisme ?

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      • Belfegor // 06.09.2018 à 09h22

        On trouve à Bruxelles quelques magasins où on parle araméen. Même 100% athée et passablement déchristianisé je trouve ça très émouvant. ..

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      • Sandrine // 06.09.2018 à 09h56

        Tout à fait, d’autant que la Russie qui est présentée par l’auteur du texte comme membre du « camps de la paix » opposé aux dits »judéo-chrétiens » est aussi « chrétienne »

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  • John V. Doe // 06.09.2018 à 07h06

    De l’importance de l’économique

    Même s’il est sous-entendu dans les propos de l’auteur, il semble important de souligner que le « droit de protéger » (R2P) ou le « droit de protéger » (D2P) ne sont invoqués que s’ils présentent un intérêt non seulement stratégique mais surtout économique pour les occidentaux. Et par intérêt économique, nous entendons clairement « droit d’exploiter gratuitement ou presque les ressources naturelles du pays » et de diriger le faible revenu accordé vers une bourgeoisie compradore ou une dictature apte à conserver cet état de chose. Surtout pas vers un peuple qui pourrait vouloir partager équitablement et même améliorer la richesse locale.

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  • Wakizashi // 06.09.2018 à 07h24

    C’est sympathique comme article, mais ça frôle l’enfonçage de portes ouvertes. On dirait que l’auteur vient de se réveiller, qu’il vient de quitter le monde des bisounours pour arriver dans le monde réel… ah bon, il y aurait un Empire qui se fout de la démocratie et du droit international ? Sans blague ? J’ai entendu dire que l’eau ça mouille…

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    • Catherine // 06.09.2018 à 09h12

      Vous avez raison, mais c’est bien de faire un peu de pédagogie et de mâcher le travail pour ceux qui ne font pas beaucoup d’effort pour voir et comprendre.

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    • lvzor // 06.09.2018 à 10h53

      « ça frôle l’enfonçage de portes ouvertes »

      Ce texte est surtout destiné aux 90% de la population, qui ne VEULENT pas voir cette réalité. Histoire de donner à quelques-uns l’ignorance plus difficile. Ca peut marcher…

      Par ailleurs, je n’avais jamais lu une analyse aussi précise des pseudo-dispositifs et autres stratagèmes mis en avant par les atlantistes.

      Et la conclusion me paraît sans équivoque, ce qui est extrêmement rare et courageux pour un diplomate 🙂

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    • Danielle VQ // 06.09.2018 à 11h55

      Je ne pense pas que l’auteur soit en train d’atterrir d’un monde de bisounours. De mon point de vue il est important d’avoir régulièrement des articles de rappel de la situation et des motivations des gouvernements, si ce n’est pour ceux qui sont déjà au courant c’est pour tous ceux qui arrivent à l’âge adulte et qui n’ont pas forcément un bagage déjà conséquent, en général parce que jusqu’à ce jour ils étaient fort occupés à grandir. Personnellement à l’adolescence j’étais très naïve.

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  • Charles Michael // 06.09.2018 à 07h44

    Le droit d’ingérence que s’accordent les puissances de race blanche est le masque du nouveau colonialisme des pays technologiquement plus avancés.
    Des conquêtes coloniales pures et élimination des indigènes à l’esclavage les religions monothéistes ont justifié une morale raciste et prédatrice.
    Les horreurs excéssives de la deuxième guerre mondiale; mais aussi et surtout l’affrontement en deux blocs idéologiques, aboutirent aux décolonisations. Celles-ci ont rendu ce droit moral (sic) de coloniser, ou Fardeau de l’Homme Blanc, impossible.

    De là est né ce droit d’ingérence, humanitaire, forcément humanitaire.
    Les réfractaires doivent être éliminés et encore plus vite et plus brutalement s’ils sont sur les puits et route du pétrole.

    Et si un pays comme la Russie (chrétien dissident schismatique) est devenu le Diable Poutine, c’est bien pour sa capacité à refuser l’Orde Moral Mondial si bien incarné par Busch, Blair, Clinton et Macron.

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    • DUGUESCLIN // 06.09.2018 à 08h39

      Je partage ce que vous dites. toutefois je voudrais faire une remarque, citer la Russie comme chrétienne dissidente schismatique, est une inversion.
      C’est le Patriarche de Rome (ou Pape de Rome) qui s’est séparé des autres patriarcats et non l’inverse.
      L’église de Rome, patriarcat parmi les autres, est devenue dissidente en voulant imposer sa primauté aux autres patriarches des 7 premiers conciles, qui eux leur sont restés fidèles. Cette séparation de l’église romaine date du 11ème siècle. Les autres patriarcats sont restés unis. L’église romaine était et reste toute seule mais a su s’imposer à une grande partie du monde dit « latin » en occident et en Amérique du Sud.

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      • Charles Michael // 06.09.2018 à 08h43

        Oui, bien sur la religion orthodoxe N’est pas schismatique….
        sauf bien sur pour l’église catholique, Sainte, Impériale et Germanique.

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      • Fritz // 06.09.2018 à 08h44

        D’accord avec vous là-dessus, @DUGUESCLIN. C’est l’église romaine qui est schismatique. Elle a fait comme l’Occident actuel qui se prend pour la « communauté internationale » : une communauté bien étriquée, qui exclut la Russie, la Chine, l’Inde, l’Iran, les pays arabes, l’Afrique et l’Amérique latine.

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        • christiangedeon // 06.09.2018 à 15h41

          Ah çà,vous m’étonnerez toujours…lais bon,sur un point,je vous donne raison…la responsabilité du Grand Schisme pèse essentiellement sur l’Eglise de Rome,en apparence parce que le filioque(quelle blague), et la bulle d’ecommuniucation de Cérulaire de 1054…en réalité,cet épisode n’ a guère eu d’impact.le vrai schisme date de la quatrième croisade vers 1204 de mémùoire,et de l’impact extrêmement négatif de la constitution par les eigneurs francs de patriarcat et d’evêchés latins aux côtés,puis à la place des evêchés orthodoxes. La vraie séparation date de là…quant au filioque.Benoît XVI me semble t il,grand Pape,a dit qu’on pouvait dire IL procède du Père,et pas du Père et du Fils…Quoiqu’il en soit,la Papauté a commis une erreur fondamentale,celle de vouloir dominer Urbi et Orbi…le Urbi aurait largement suffi.

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          • Fritz // 06.09.2018 à 17h30

            Bon, je reconnais avoir été excessif. L’église catholique romaine est moins étriquée que la soi-disant « communauté internationale », l’Occident néocon.

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          • Sandrine // 06.09.2018 à 18h02

            La question du Filioque avait été réglée je crois au concile de Florence au XVe siècle mais finalement je crois que les patriarches des Russies ont refusé après coup de reconnaître la signature de leur legats à Florence.
            Comme quoi, l’opposition Russie-Occident remonte à loin…

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    • Harald // 07.09.2018 à 06h14

      Les Israéliens seraient ainsi de « race blanche » selon vous, quoiqu’ils s’en défendent dès qu’ils s’identifient eux-mêmes. Il est par ailleurs très intéressant de noter que les « races » sont assimilées à des réalités scientifiques quand il s’agit de dénigrer les Occidentaux néo-colonialistes, xénophobes, intolérants et affreusement rétrogrades que nous sommes. Autrement, le discours racialiste reste inexcusable -tant sur le plan moral qu’au point de vue juridique- quand nous évoquons les populations extra-européennes ; Surtout quand nous nous hissons au-delà de cette aversion burlesque envers l’Occident. Ce prisme de l’anti-occidentalisme s’appliquant en toutes circonstances vole déjà en éclats face à l’hégémonie croissante de la Chine. Et si les Chinois devaient jouir d’une suprématie globale, vous regretteriez bien assez tôt ce temps béni de l’omnipotence des nations occidentales.

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  • Milsabord // 06.09.2018 à 08h43

    Quand bien même certaines minorités chrétiennes géographiquement situées au mauvais endroit seraient victimes collatérales de la coalition atlantiste, il demeure que l’idéologie libérale mondialiste de l’empire atlantiste est généalogiquement, culturellement et idéologiquement affiliée à la civilisation judeo-chrétienne à travers ses avatars médiévaux (croisades), de la renaissance (colonialisme) et des lumières (droit-de-l’hommisme).

      +2

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  • Catherine // 06.09.2018 à 09h09

    Ben oui, l’histoire de l’occident c’est le non droit, et c’est bien de le dire.
    Quant à la R2P, c’est une belle hypocrisie et il suffit de voir, pour s’en convaincre, comment l’occident traite le pire des régimes au monde, sa répression des libertés les plus fondamentales, le spectacle des centaines de ses condamnés à mort : avec les honneurs ! et même la légion d’ honneur …
    vous voyez ?
    L’Arabie saoudite bien sûr.

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    • Fred79 // 06.09.2018 à 11h42

      Et vous oubliez le plus croustillant, son élection à la tête du panel du Conseil des droits de l’homme et à la Commission des droits des femmes à l’ONU.

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  • Belfegor // 06.09.2018 à 09h34

    Le ver était dès l’origine dans le fruit : Kouchner est arrivé au Biafra dans un avion rempli d’armes financé par Elf avec le feu vert de l’Élysée pour mettre la main sur le pétrole local avec pour résultat un an supplémentaire de famine meurtrière surexploitée par les médias aux ordres de l’époque. ..

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  • Sandrine // 06.09.2018 à 10h35

    L’auteur de texte se discrédite, je trouve, en employant ce terme « judeo-chrétiens » qui, du point de vue de l’histoire des religions (et des civilisations), est non seulement très contestable, mais qui, surtout, est très connoté idéologiquement. Il est généralement employé par des athées ou des personnes hostiles au christianisme et très promptes à fustiger, par ricochet, les méfaits de la « race blanche » (certains commentaires de ce billet en témoignent d’ailleurs explicitement et se sont joyeusement engouffrés dans la brèche).
    Il n’y a pas de sens à parler de judéo-christianisme, ou alors il faudrait rappeler que l’islam fait partie de la « bande » ( il faudrait alors parler de « judeo-christiano-islamisme »)

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    • lvzor // 06.09.2018 à 10h59

       » il faudrait alors parler de “judeo-christiano-islamisme” ou simplement de monothéisme.

      Absolument d’accord : les différences entre les avatars du monothéisme ne devraient pas concerner les gens normaux.

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      • Lec // 06.09.2018 à 13h42

        «  »les gens normaux » »

        ???????????

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    • Manuel // 06.09.2018 à 13h29

      Ah bon, Macron qui l’emploie à tour de bras est anti chrétien en voilà un scoop (Sarkozy également l’employait). Les personnes qui utilisent ce vocable veulent surtout faire oublier le massacre des 6 millions de juifs par les chrétiens européens.

        +1

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      • Catalina // 06.09.2018 à 22h25

        Manuel,
        oui, 6 millions et en tout entre 50 et 80 millions de morts.
        Parfois, il me semble qu’ils ont été un peu oubliés, les entre les 44 et 74 millions restants.
        Combien de religions, combien d’adeptes ?
        Personnellement, je ne veux pas le savoir,ce sont des personnes, des vies entières détruites, de la grande misère généralisée. Entre 50 millions et 80 millions de morts pour la seconde guerre mondiale.

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  • nulnestpropheteensonpays // 06.09.2018 à 11h50

    après des années de guerre au moyen orient , les raisons de ces conflits apparaissent confusément comme une peur d’appauvrissement des anciens pays colonisateurs avec la perte de leur leadership ,une redistribution de territoire entre gang. Quand a la démocratisation nul d’entre nous n’ignore qu’elle veut dire ouverture des marchés encore fermés a la mondialisation . Quand on voit ce que les marchés font de la démocratie justement , secret des affaires , pollution , mal bouffe etc etc …Il apparait évident que la soit disant démocratisation ne soit que l’éradication de toutes alternative a la marche forcée vers l’esclavage des peuples . Sinon quel serait le réel problème a ce qu’il y ait des pays communaliste , musulman , nationaliste , ou que sais je si ce n’était faire perdurer un système qui assure le pouvoir , la richesse à ces 1 %. Quand a la peur de la guerre sur notre territoire , elle est seulement le fruit de l’expérience acquise après la dernière guerre mondiale lorsque le peuple encore armé est venu demander des comptes et les forcer à partager les richesses

      +6

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  • Louis Robert // 06.09.2018 à 12h07

    « On peut effectivement se demander si la « démocratisation » est «une nécessité politique ou plutôt un stratagème (de classe) pour la prise de pouvoir»…

    *

    En effet. Mais on peut surtout en juger et conclure.

    Sous l’Empire, non pas en principe, abstraitement et idéalement, mais concrètement, dans les faits, la « démocratisation » n’est rien d’autre qu’ «un stratagème (de classe) pour la prise de pouvoir», partout dans le monde et sans interruption, à la faveur de conflits permanents et de la guerre perpétuelle. Ce stratagème couronne éloquemment l’hypocrisie absolue dudit Empire d’Occident qui règne sans partage, réputé unique et exceptionnel…

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  • moshedayan // 06.09.2018 à 17h33

    «[…] démocratisation est une nécessité politique» affirmer cela sans définir ce que cela signifie exactement est une simplification au service d’un discours occidental. La participation démocratique d’un peuple à la construction de sa société peut revêtir plusieurs formes – diverses et pas toujours équivalentes à celles imaginées par les Occidentaux. Rien à ajouter.

      +4

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  • Barbe // 06.09.2018 à 17h34

    ah oui?
    Il parait pourtant qu’il y a eu un moment où le peuple des citoyens (même s’ils n’étaient que quelques dizaines de milliers) votaient directement les textes, et les décisions (et ne votaient pas que pour des zélllllllllus).
    Bref, votre désespoir vous appartient, mais ne saurait valoir comme une vérité.
    cordialement

      +4

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  • Catalina // 06.09.2018 à 22h51

    Syrie : la France prête à de nouvelles frappes
    M.Raimbaud
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=55&v=9EY72R6aeHM

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  • clauzip // 10.09.2018 à 23h03

    Un petit ajustement de certains termes:les ÉVANGÉLISTES sont les créateurs de l’évangile,les apôtres en autres me semble t il!.
    Les « Judéo-chrétiens » rayonnant dans tous les pays introduisant dans leurs cales les valeurs des USA , du capitalisme et autres philosophie sont les ÉVANGÉLIQUES
    « Les pauvres le sont parce que dieu le veut ainsi,ils ne sont pas méritants.Les riches le sont parce que dieu les a choisi pour leurs mérites »Prônent ils entre autres cannons!

      +0

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