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6.septembre.20186.9.2018 // Les Crises

Un appel à ramener Julian Assange chez lui

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Lors d’un rassemblement à Sydney le 16 juin, en commémoration des six années de détention d’Assange dans l’ambassade de l’Equateur à Londres, John Pilger a déclaré que le gouvernement australien a l’obligation de libérer Julian Assange

Source : John Pilger, Consortium News, 18-06-2018

La persécution de Julian Assange doit cesser. Ou ça se terminera en tragédie.

Le gouvernement australien et le premier ministre Malcolm Turnbull ont une occasion historique de choisir entre entre ces deux issues.

Ils peuvent rester muets, ce que l’histoire ne leur pardonnerait pas. Ou bien ils peuvent agir dans l’intérêt de la justice et de l’humanité et ramener chez lui ce remarquable citoyen australien.

Assange ne demande pas de traitement de faveur. Le gouvernement a des obligations diplomatiques et morales claires pour protéger les citoyens australiens à l’étranger de toute injustice flagrante : dans le cas de Julian, d’une erreur judiciaire flagrante et du danger extrême qui l’attend s’il sort de l’ambassade équatorienne à Londres sans protection.

Nous savons de l’affaire Chelsea Manning ce à quoi il peut s’attendre si un mandat d’extradition américain aboutissait : pour un rapporteur spécial des Nations Unies, il s’agit de torture.

Je connais bien Julian Assange ; je le considère comme un ami proche, une personne d’une résilience et d’un courage extraordinaires. Je l’ai vu submergé par un tsunami incessant et sournois de mensonges et de calomnies, cherchant vengeance ; et je sais pourquoi ils le calomnient.

Un plan de destruction de WikiLeaks et d’Assange a été présenté dans un document top secret daté du 8 mars 2008. Les auteurs étaient la « Cyber Counter-intelligence Assessments Branch » du ministère de la défense des États-Unis. Ils ont décrit en détail combien il était important de détruire le « sentiment de confiance » qui est le « centre de gravité » de WikiLeaks.

La Cyber Branch : détruire le « sentiment de confiance » de Wikileaks

Cela serait obtenu, écrivent-ils, par des menaces « d’exposition à des poursuites pénales » et par des attaques répétées contre sa bonne réputation. Le but était de faire taire et de criminaliser WikiLeaks, son rédacteur en chef et son éditeur. C’était comme s’ils planifiaient une guerre contre un seul être humain et contre le principe même de la liberté d’expression.

Médias vichystes

Leur arme principale serait de salir les individus. Leurs troupes de choc seraient enrôlées dans les médias – soit ceux qui sont censés rétablir les faits et nous dire la vérité.

L’ironie, c’est que personne n’a dit à ces journalistes quoi faire. Je les appelle les journalistes vichystes – en référence au gouvernement de Vichy qui a servi et encouragé l’occupation allemande de la France en temps de guerre.

En octobre dernier, la journaliste Sarah Ferguson, de Australian Broadcasting Corporation [la télévision publique australienne, NdT], a interviewé Hillary Clinton, qu’elle a gratifiée d’un « l’icône de votre génération ».

C’est cette même Clinton qui a menacé de rayer de la carte l’Iran et qui, en tant que secrétaire d’État des États-Unis en 2011, a été l’un des instigateurs de l’invasion et de la destruction de l’État moderne qu’était la Libye, avec la perte de 40 000 vies humaines. Comme l’invasion de l’Irak, elle était basée sur des mensonges.

Lorsque le président libyen a été lynché et sauvagement massacré au couteau, Clinton a été filmée en train de se réjouir et d’applaudir. Grâce à elle, la Libye est devenue un terreau fertile pour l’État Islamique et autres jihadistes. Grâce à elle, des dizaines de milliers de réfugiés ont fui, traversant la Méditerranée au péril de leur vie, et beaucoup d’entre eux se sont noyés.

WikiLeaks a levé le voile sur Clinton

Les courriels qui ont fuité, publiés par WikiLeaks, ont révélé que la fondation d’Hillary Clinton – qu’elle a en commun avec son mari – a reçu des millions de dollars de l’Arabie saoudite et du Qatar, les principaux bailleurs de fonds de l’État Islamique et du terrorisme au Moyen-Orient.

En tant que secrétaire d’État, Mme Clinton a approuvé la plus importante vente d’armes de tous les temps – d’une valeur de 80 milliards de dollars – à l’Arabie saoudite, l’un des principaux bienfaiteurs de sa fondation. Aujourd’hui, l’Arabie saoudite utilise ces armes pour écraser des gens affamés, sous le feu d’une offensive contre le Yémen qui s’apparente à un génocide.

Sarah Ferguson, une journaliste très bien payée, n’en a pas parlé, alors que Hillary Clinton était assise devant elle.

Ferguson : joue le jeu de Clinton. Photo ABC

Au lieu de cela, elle a invité Clinton à décrire les « dommages » que Julian Assange vous a causés « personnellement ». En réponse, Clinton a diffamé Assange, un citoyen australien, comme « très clairement un outil du renseignement russe » et « un opportuniste nihiliste aux ordres d’un dictateur ».

Elle n’a présenté aucune preuve – et on ne lui en a demandé aucune – à l’appui de ses graves allégations.

A aucun moment, Assange n’a eu le droit de répondre à cette interview choquante, que le média, financé par les deniers publics australiens, avait le devoir de lui donner.

Comme si cela ne suffisait pas, la directrice de production de Ferguson, Sally Neighour, a fait suivre l’interview d’un tweet particulièrement vicieux : « Assange est la pute de Poutine. Nous le savons tous ! »

Il existe de nombreux autres exemples de journalisme vichyste. Le Guardian, autrefois réputé être un grand journal progressiste, a mené une vendetta contre Julian Assange. Tel un amant éconduit, le Guardian a dirigé des attaques personnelles, mesquines, inhumaines et fantaisistes contre un homme qu’il a autrefois publié et dont il a tiré profit.

L’ancien rédacteur en chef du Guardian, Alan Rusbridger, a qualifié les révélations de WikiLeaks, que son journal a publiées en 2010, « d’un des plus grands scoops du journalisme des 30 dernières années ». Les prix ont été décernés et récompensés comme si Julian Assange n’existait pas.

Dénigrer et tirer profit d’Assange

Les révélations de WikiLeaks sont devenues partie intégrante du plan marketing du Guardian pour augmenter le prix de vente du journal. Ils ont gagné de l’argent, souvent beaucoup d’argent, tandis que WikiLeaks et Assange luttaient pour survivre. Sans qu’un sou n’aille à WikiLeaks, un livre très médiatisé publié par le Guardian a débouché sur un film hollywoodien très rentable. Les auteurs du livre, Luke Harding et David Leigh, ont gratuitement traité Assange de « personnalité cabossée » et « sans cœur ».

Ils ont également divulgué le mot de passe secret que Julian avait donné au Guardian en toute confiance et qui a été conçu pour protéger un fichier numérique contenant les câbles de l’ambassade des États-Unis.

Assange étant alors piégé dans l’ambassade d’Équateur, Harding, qui s’était enrichi sur le dos de Julian Assange et Edward Snowden, s’est posté avec la police devant l’ambassade et s’est réjouit sur son blog : « C’est peut-être Scotland Yard qui rira le dernier ».

La question est : pourquoi ?

Julian Assange n’a commis aucun crime. Il n’a jamais été accusé d’un crime quelconque. L’affaire suédoise était bidon et grotesque, il a été innocenté.

Katrin Axelsson et Lisa Longstaff de l’organisation « Women Against Rape » [les femmes contre le viol, NdT] l’ont résumé en ces termes : « Les allégations contre [Assange] sont un écran de fumée derrière lequel se cachent un certain nombre de gouvernements qui tentent de museler WikiLeaks pour avoir audacieusement révélé au public leurs projets secrets de guerres et d’occupations avec ce qu’ils comprennent de viols, de meurtres et de destructions… Les autorités se soucient si peu de la violence contre les femmes qu’elles manipulent à volonté les allégations de viol… »

Cette vérité a été égarée ou enterrée dans une chasse aux sorcières médiatique qui associait de façon scandaleuse Assange au viol et à la misogynie. La chasse aux sorcières comprenait des voix qui se décrivaient comme étant à gauche et comme féministes. Ils ont délibérément ignoré les preuves d’un danger extrême si Assange devait être extradé vers les États-Unis.

Snowden : Assange est sur la liste des hommes à abattre (Photo : Capture d’écran sur WikiLeaks)

Selon un document publié par Edward Snowden, Assange figure sur une « liste d’hommes à abattre ». Un mémo officiel qui a fuité indique : « Assange va faire une belle mariée en prison. Rien à foutre de ce terroriste. Il mangera de la nourriture pour chat jusqu’à la fin des temps ».

A Alexandra, en Virginie – la banlieue où réside l’élite américaine qui produit la guerre, un grand jury secret, qui rappelle le Moyen Age, a, sept années durant, intrigué pour concocter un crime dont Assange aurait été accusé.

Ce n’est pas facile ; la Constitution des États-Unis protège les éditeurs, les journalistes et les lanceurs d’alerte. Le crime d’Assange est d’avoir brisé un silence.

Ils ne se sont jamais produits

De mon vivant, je n’ai eu connaissance d’aucune enquête journalistique de portée comparable à ce que WikiLeaks a fait en appelant le pouvoir avide à rendre des comptes. C’est comme si la vitre sans tain de la morale avait été brisée, exposant au regard l’impérialisme des démocraties occidentales : leur engagement dans une guerre sans fin, la division et la dévastation des vies « sans valeur » : de la tour Grenfell [immeuble de logements sociaux de la banlieue de Londres dont l’incendie a fait de nombreuses victimes, NdT] jusqu’à Gaza.

Lorsque Harold Pinter a accepté le prix Nobel de littérature en 2005, il a fait référence à « un vaste écheveau de mensonges qui nous sert de nourriture ». Il a demandé pourquoi « la violence systématique, les atrocités généralisées, la suppression impitoyable de la pensée indépendante » de l’Union soviétique étaient bien connues en Occident, alors que les crimes impériaux de l’Amérique « ne se sont jamais produits… même quand ils se produisaient, ils ne se sont jamais produits ».

Dans ses révélations sur les guerres aux motifs bidonnés (Afghanistan, Irak) et sur les mensonges éhontés des gouvernements (les îles Chagos), WikiLeaks nous a permis d’entrevoir comment l’impérialisme fonctionne au 21ème siècle. C’est pourquoi Assange est en danger de mort.

Il y a sept ans, à Sydney, j’ai pris des dispositions pour rencontrer Malcolm Turnbull, un célèbre député fédéral de gauche.

Je voulais lui demander de remettre une lettre adressée au gouvernement par Gareth Peirce, l’avocat d’Assange. Nous avons parlé de sa fameuse victoire – dans les années 1980, quand, en tant que jeune avocat, il avait combattu les tentatives du gouvernement britannique de supprimer la liberté d’expression et d’empêcher la publication du livre Spycatcher, sorte de WikiLeaks de l’époque car il a révélé les crimes du pouvoir d’État.

Gillard : elle a essayé d’annuler le passeport d’Assange

La première ministre australienne était alors Julia Gillard, une dirigeante du Parti travailliste, qui avait déclaré WikiLeaks « illégal » et qui voulait faire annuler le passeport d’Assange – jusqu’à ce qu’on lui dise qu’elle n’en avait pas le pouvoir ; qu’Assange n’avait commis aucun crime ; que WikiLeaks était un média dont le travail était protégé par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, dont l’Australie était l’un des premiers signataires.

En abandonnant à son sort Assange, un citoyen australien, et en étant complice de sa persécution, le comportement scandaleux de la Première ministre Gillard a ouvert la possibilité de reconnaître Assange comme réfugié politique dont la vie était en danger, en vertu du droit international. L’Équateur a invoqué la Convention de 1951 et a accordé le refuge à Assange dans son ambassade à Londres.

Gillard a récemment fait une apparition dans un spectacle avec Hillary Clinton ; toutes deux sont considérées comme des féministes d’avant-garde.

S’il y a quoi que ce soit à retenir au sujet de Gillard, c’est un discours chaleureux, flagorneur et gênant qu’elle a prononcé devant le Congrès américain peu de temps après avoir exigé l’annulation, illégale, du passeport de Julian.

Malcolm Turnbull est maintenant premier ministre de l’Australie. Le père de Julian Assange lui a écrit. C’est une lettre émouvante, dans laquelle il a demandé au premier ministre de ramener son fils à la maison. Il parle du risque bien réel que survienne une tragédie.

J’ai vu la santé d’Assange se détériorer au cours de ses années d’enfermement et de privation de soleil. Pris d’une toux incessante, il n’a même pas eu la permission de se rendre à l’hôpital pour un examen radiologique.

Malcolm Turnbull peut rester muet. Ou bien il peut saisir cette opportunité et utiliser l’influence diplomatique de son gouvernement pour défendre la vie d’un citoyen australien, dont l’action courageuse est reconnue par d’innombrables personnes dans le monde entier. Il peut ramener Julian Assange à la maison.

John Pilger est un journaliste australo-britannique basé à Londres. Son site Internet est : www.johnpilger.com. Son nouveau film, The Coming War on China, est disponible aux États-Unis à l’adresse www.bullfrogfilms.com

Source : John Pilger, Consortium News, 18-06-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Fabrice // 06.09.2018 à 05h44

Rien à dire sur ce texte qui me fait penser à cet phrase d’Einstein « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. »

Ce sentiment d’impuissance qui souvent m’étreint, je me demandais souvent comment mon grand père avait pu ressentir son impuissance en 39-45 et malheureusement plus je découvre le crimes, exactions, corruption, lâcheté couvert par notre société et nous même qui laissons faire je commence à le savoir, c’est odieux.

38 réactions et commentaires

  • Fabrice // 06.09.2018 à 05h44

    Rien à dire sur ce texte qui me fait penser à cet phrase d’Einstein « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. »

    Ce sentiment d’impuissance qui souvent m’étreint, je me demandais souvent comment mon grand père avait pu ressentir son impuissance en 39-45 et malheureusement plus je découvre le crimes, exactions, corruption, lâcheté couvert par notre société et nous même qui laissons faire je commence à le savoir, c’est odieux.

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    • Reflexive // 06.09.2018 à 10h14

      Ou encore Gandhi :  » Celui qui voit un problème et qui ne fait rien, fait partie du problème. « 

        +14

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  • Myrkur34 // 06.09.2018 à 06h05

    Avec 23 millions d’habitants pour plus de 7 millions de km2(une paille!), ce pays est le plus bel exemple de massacre écologique à vitesse grand V sur une courte échelle de temps.De plus, son gouvernement se droitise en multiples variantes concomitantes et redondantes. Et ce n’est pas avec le dernier lobbyiste professionnel nommé en date que le sort d’Assange va s’améliorer. Bon après, comme mauvaise campagne publicitaire pour n’importe quel pays, un martyr, c’est jamais bon.

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    • Chris // 06.09.2018 à 12h16

      En commentaire du titre : m’est avis qu’on le rapportera et non pas le ramènera en Australie !

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  • Myrkur34 // 06.09.2018 à 06h20

    LA chanson pour illustrer sa situation.

    https://youtu.be/_601kPxo1lQ

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  • Fritz // 06.09.2018 à 06h42

    La mère de Julian Assange a demandé au Premier ministre australien Turnbull d’aider son fils, citoyen australien bloqué illégalement à l’ambassade d’Équateur :
    http://www.abc.net.au/news/2017-05-20/julian-assange-mother-calling-malcolm-turnbull-to-help-sweden/8543540

    En 1986-88, Antenne 2 diffusait au début de chaque Journal télévisé les photos des otages français au Liban, Jean-Paul Kauffmann, Marcel Carton, Marcel Fontaine, en précisant le nombre de jours de leur détention.

    Pourquoi nos télévisions n’affichent-elles pas au début de chaque JT la photo de Julian Assange, qui se bat pour la vérité et contre les mensonges de guerre ? Vous imaginez l’impact ?

    « Aujourd’hui, 6 septembre 2018, cela fait 2270 jours que Julian Assange est séquestré à l’ambassade d’Équateur à Londres »

    Mais il ne faut pas rêver : les médias qui encensent la Clinton acceptent de salir Assange. Médias vichystes ? Médias pourris.

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    • Lili // 06.09.2018 à 08h34

      Fritz permettez que je copie une de vos phrases pour mon post

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  • Fritz // 06.09.2018 à 06h53

    J’ajoute que la justice des États-Unis n’a STRICTEMENT AUCUN DROIT sur la personne de Julian Assange, ressortissant australien. Aucune « trahison » ne peut lui être reprochée.

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    • R.C. // 06.09.2018 à 09h51

      La Justice (sic) US a TOUS les droits ! Ceux du plus fort…
      Comme dans les les gangs, les mafias, etc. D’ailleurs, tout l’appareil gouvernemental US n’est-il pas un formidable gang, depuis très longtemps ?

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      • vert-de-taire // 07.09.2018 à 17h25

        Pour éviter le mot-concept de ‘justice’ dites par exemple « l’appareil judiciaire »
        cela perturbe moins nos propos.
        car utiliser un oxymore dans une démonstration en affaiblit la porté.

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  • Kiwixar // 06.09.2018 à 07h18

    « Malcolm Turnbull est maintenant premier ministre de l’Australie »

    Plus maintenant, l’Australie vient (encore) de changer de Premier Ministre. 5 premiers ministres en 5 ans. Turnbull ne laissera pas de souvenirs impérissables à son pays.

    L’Australie a un gros problème :
    – plus de 40% des emprunts immobiliers sont « interest only » (c’est à dire que l’emprunteur ne rembourse que les intérêts les premières années, pas le capital)
    – d’ici 2020, une très grande part de ces emprunts passent la période « interests only » et les remboursements passent en « interests + capital », donc des mensualités beaucoup plus lourdes pour les emprunteurs
    – les prix immobiliers sont en baisse, c’est à dire que ceux qui avaient espéré vendre plus cher pour rembourser leur emprunt deviennent très nerveux (la porte de sortie risque d’être petite)
    – une des 4 grandes banques (Westpac) vient de prendre une grosse amende pour avoir fourni des prêts sans vérifier la solvabilité (similaire aux subprimes US d’avant 2008)
    – les Chinois se détournent du marché australien (baisse du yuan, contrôle de capitaux, et beaucoup de riches chinois préfèrent finalement rester en Chine)

    C’est très triste pour Assange, mais le gouvernement australien va avoir d’autres chats à fouetter ces prochaines années.

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    • René Fabri // 06.09.2018 à 08h51

      Merci pour l’article qui contient notamment une information « Alexandra, en Virginie – la banlieue où réside l’élite américaine qui produit la guerre », que je ne connaissais pas.

      Merci Kiwixar pour vos informations sur la situation immobilière en l’Australie, que je ne connaissais pas non plus. Mais, excusez-moi de rêver et de penser que si une crise survient, le gouvernement pourrait faire diversion en se battant pour la libération d’Assange.

      Je crois que la pression d’Alexandra contre lui est tellement énorme qu’elle est irrationnelle, et qu’il se pourrait que cette pression disparaisse aussi de manière irrationnelle, en cédant d’un coup à la petite pression exercée par nous, les internautes avertis.

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      • Kiwixar // 06.09.2018 à 10h18

        A propos de la situation immobilière en Australie, on devrait avoir de bonnes stats de l’état du marché très bientôt puisque c’est le début du printemps et ça va donner le ton, avec notamment le % de propriétés aux enchères qui sont vendues le jour de l’enchère. Mais depuis 1 an c’est un marché « acheteurs » avec Sydney qui a déjà perdu plus de 5% sur 12 mois.

        Il y a aussi de plus en plus de demandes d’emprunts rejetées, et des difficultés de financement auprès de prêteurs étrangers (US). La fin de la fiesta et de cet argent facile où les speculateurs gagnaient plus d’argent en achetant/vendant des maisons qu’avec leur vrai travail (idem en NZ).

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      • Chpoing // 06.09.2018 à 10h39

        Alexandria, en fait.

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      • 5cents // 06.09.2018 à 20h05

        Je suppose qu’ils veulent dire Alexendria, c’est un quartier Bourgeois avec un Pier une marina et une grande rue commercante, en quitant DC et traversant le Potomac on est en Virginie, en suivant les Berges on passe a coté d’Arlington puis près du Pentagone et de l’aeroport Ronald Regan Pour arriver ensuite à Alexandria.
        En fait la remarque sur ceux qui amène la guerre est probablement due à la proximité du Pentagone car les personnesles plus influentes habitent surtout dans le quartier de Georgetown au Nord Ouest de DC.

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    • Kiwixar // 06.09.2018 à 08h51

      En passant, l’Australie a aussi refusé un visa visiteur à Chelsea Mannings.

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      • DFilippi NZ // 07.09.2018 à 04h09

        La NZ lui a attribué un visa pour une conf a Auckland ce qui est assez classe!
        Je vais proposer a Winston Peter d’echanger Kim Dotcom contre Assange la prochaine fois que je le croise en ville….

          +0

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  • Catherine // 06.09.2018 à 08h41

    Les gens qui sont au pouvoir (journalistes comme politiques) et qui ont le pouvoir parce qu’ils l’ont recherché, veulent en jouir dans le confort le plus absolu.

    Dans ce texte qui montre bien que pour eux, le respect de certaines valeurs est le dernier de leurs soucis, et que pour mieux jouir de leur pouvoir ils sont prêts à en abuser quitte à y perdre même un semblant d’honneur, on voit, très bien décrit, comment tous ces gens sont sans honte et sans conscience.
    Si par malheur quelqu’un menace leur confort, alors c’est haro sur le baudet !
    Je garde espoir car ce n’est pas la girouette qui tourne mais le vent et je l’entend se lever.

    Désolée, mais je préfère l’image que donne du pouvoir les dirigeants Russes que celle de ces hypocrites et egotiques personnages sans morale.

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  • Le Belge // 06.09.2018 à 09h13

    Malheureusement pour Julian Assange, l’Australie est un pays soumis à l’empire d’une manière qu’on n’imagine pas ici. C’est le seul pays à avoir été combattre au Vietnam avec les forces de l’empire, alors que tous les autres soumis refusèrent d’envoyer leurs armées dans ce pays pauvre issu de l’ancien empire colonial français.
    Je ne veux pas être prophète, mais Julian Assange a de fortes chances de mourir dans l’ambassade où il est reclus.

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    • Kiwixar // 06.09.2018 à 09h59

      Un bemol sur la soumission de l’Australie aux US : il y a aussi une influence de plus en plus grande de la Chine directement auprès des politiciens australiens. 30% des exportations australiennes vont en Chine, contre 6% vers les US…

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      • Louis Robert // 06.09.2018 à 11h38

        Toujours plus dépendante de la Chine pour son enrichissement, l’Australie n’en demeure pas moins dangereusement, aux yeux de la Chine même et à raison, toujours inconditionnellement aux ordres de l’Empire.

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      • Ubu // 06.09.2018 à 12h02

        L’Australie, c’est bien le satellite du réseau échelon qui s’occupe de l’Asie du Sud Est, non ?
        Les US ne risquent pas de les lâcher je pense.

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      • vlois // 06.09.2018 à 18h19

        Mais l’Australie est une monarchie et la reine est anglaise. Ils seraient donc logiquement soumis à Londres, même si le gouverneur général et les gouverneurs d’Etats sont indépendants ? Ou Londres est soumis aux US ?

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        • Blabla // 10.09.2018 à 11h31

          Le Royaume Uni fait partie du gang, cela ne change rien

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      • RGT // 06.09.2018 à 19h13

        N’oublions surtout pas que l’Australie est un membre (très) actif des « Big Five », vous savez, ces « grandes oreilles » qui écoutent la population entière de la planète.

        Ils sont largement plus futés que les français qui confient gratuitement l’analyse des données de barbouzage aux USA. Ils participent activement en tant que partenaires et ont le droit de participer à la grande orgie du flicage de la population mondiale.

        Si d’aventure Julian Assange revenait « à la maison » non seulement ils faudrait qu’ils rendent des comptes à leurs « alliés » mais de plus ce cher Julian pourrait aussi foutre le bordel en dévoilant à la population australienne toutes les magouilles nauséabondes que son gouvernement fait en son nom.

        Concernant les magouilles « au nom du Peuple », TOUS les gouvernement les pratiquent en se prétendant « Gardiens de la Liberté »…
        Rien de neuf sur cette terre.

        Mais si ça commençait à fuiter avec des documents officiels à l’appui ce serait beaucoup plus gênant. Pour l’instant les gouvernements ont l’arme du « complotisme » pour répondre aux populations.

        Si les documents sont publiés ce sera plus difficile de nier les faits et le peuple cocufié risquerait de montrer son »agacement » vis à vis de ces pratiques.

        Jusqu’à présent, ils n’ont JAMAIS pu utiliser l’arme du « complotisme » et ont tenté sans succès d’utiliser les « fèces niouzes » mais sans convaincre quiconque.

        Donc, il ne faut absolument pas que de VRAIS diffuseurs d’infos dérangeantes et irréfutables puissent être entendus, sino adieu veau, vache, cochon, couvée…

        Comme Julian Assange est l’icône des grands diffuseurs d’alertes il faut le faire taire à tout prix, même sans utiliser de subterfuge « accident de la vie », « suicide » ou « météorite tombée malencontreusement au mauvais moment ».
        Et de nos jours, avec toutes les armes en circulation, une « balle perdue » est un incident tout à fait courant.

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  • Patrique // 06.09.2018 à 10h32

    Mauvaise traduction : Hillary Clinton n’était pas « secrétaire d’Etat » mais ministre des affaires étrangères.

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    • Fritz // 06.09.2018 à 10h58

      Ce n’est pas une mauvaise traduction. Le gouvernement fédéral américain ne comporte pas des « ministres », mais seulement des « secrétaires », et un seul d’entre eux a le titre de secrétaire d’État : l’équivalent de notre ministre des Affaires étrangères.

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  • rolland // 06.09.2018 à 10h36

    Nous vivons comme tout le monde l’a remarqué dans un monde aux liens innombrables.
    Julian Assange au premier abord donne l’impression de défendre l’information tout autant que la possibilité pour les lanceurs d’alerte de dénoncer certaines atrocités commises par les états, les armées et autres services secrets.

    Mais voila, dans un monde tellement dépendant des liens infinis tissés durant des années quand ce n’est pas des décennies et plus, on ne peut malgré le traitement médiatique qui en est fait et qui laisse penser que J.Assange est un « saint », on ne peut s’empêcher de croire en la possibilité, l’éventualité, que cet homme ne soit en fait qu’une poupée manipulée et dirigée par une main invisible.
    On ne serait en fait pas plus étonnés que cela si demain on nous apprenait que cet homme ( et peut-être même sans qu’il le sache), jouait le jeu de la CIA dans la CIA, ou de l’état dans l’état, autrement dit l’état profond…….ou tout autre « institution » gouvernementale etc…

    Jouant un rôle aussi important en rendant publiques ces révélations, J.A. a donc un certain poid et une sorte d’influence dans les négociations, échanges diplomatiques et commerciaux, stratégies militaires etc….Donc au dela des apparences : A QUI CELA PROFITE-T-IL ?

    Bref nous n’avons pas encore le fin mot concernant ce qu’est au fond J.Assange. Pas de fin mot non plus sur les conséquences qui découleront de ses révélations et pour ma part, je ne serai pas étonné d’apprendre dans dix ans que ce cher lanceur d’alerte et créateur de wikileaks ait provoqué des changement allant encore et toujours dans le sens des intérêts des 1 %….au détriment bien sûr de tous les autres.
    Tout ça pour dire qu’au fond nous ne savons rien sans analyse de causes à effets………..alors pour l’instant tout ce qui se passe semble être fait de façon naturelle au milieu d’un rapport de force évident…….seulement est-on sûr de notre fait, au hasard, la non-manipulation de Julian Assange ?
    Dans le doute et au vu de la façon dont le contexte est dépeint, je me prononce aujourd’hui pour une défense totale et entière de J.Assange…….mais voilà, dans un mois ou dans un ans, l’histoire ne sera peut-être pas la même.

    <> John Edgard Hoover..

      +2

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    • t2lt // 06.09.2018 à 15h22

      Votre analyse est percutante cependant il y a comme un parfum de complot (oui je sais c’est mal !) et à une époque ou cette notion est devenue toute relative, il me paraît impossible de développer une quelconque certitude…après tout n’en a t-il toujours pas été ainsi…??

        +1

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  • Renaud // 06.09.2018 à 10h47

    Je ne connais pas en détail les linéaments du gouvernement australien, mais tout de même, l’Australie est politiquement et culturellement « anglo ». C’est à dire plus proche culturellement de l’Angleterre et des États-Unis, donc de l’ « attitude » politique et économique de ces deux-là. Dans un tel contexte, le sort et les conditions d’Edward Snowden sont quand même meilleurs.
    Mais en toile de fond du monde ‘contemporain’, les réseaux de contrôle du pouvoir sont à l’œuvre pour « l’essentiel » et ne vont sans doute pas « lâcher le morceau » sans dégâts ni souffrances. Certes, Trump, sans prévenir, est venu brouiller les cartes, mais ces réseaux, dont les Clinton et consorts sont la sinistre partie visible, restent encore à l’œuvre. Tel est ce monde bling-bling, bisounours, productions surabondantes à ~50% inutiles avec obsolescence programmée (tant pis pour l’environnement dont on ne jure que par sa protection…) un monde s’unifiant par le F.M.I et l’usure (disons ainsi pour faire court mais très vrai) et surtout scandé par la stratégie à long terme des États-Unis, quelque soient les présidents de passage. Une stratégie inavouable mais bien réelle, visant à détruire tout pays et toute société et culture non conformes à leurs standards…
    Puisse-je me tromper!

      +8

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  • Louis Robert // 06.09.2018 à 11h22

    « C’était comme s’ils (la « Cyber Counter-intelligence Assessments Branch » du ministère de la défense des États-Unis) planifiaient une guerre contre un seul être humain et contre le principe même de la liberté d’expression. »

    *

    Assange est plus qu’un seul être humain. Immortel, il incarne les innombrables millions de citoyens du monde qui ont lutté, luttent et lutteront, sans relâche, jusqu’à ce qu’ils aient libéré le monde du Pouvoir totalitaire et tyrannique qui l’opprime et le détruit, l’Empire. Cédant à la panique, hystériques, ces ennemis d’Assange ont bien raison de le craindre, sachant pertinemment que, tôt ou tard, mort ou vif, il les vaincra.

      +7

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  • alpi // 06.09.2018 à 11h33

    Je partage ce sentiment d’impuissance. Nos enfants préfèrent partir de France plutôt que de lutter, mal formés à l’école, désinformés par les médias, ils ne voient pas de solution à nos maux. Ils ne croient plus en la démocratie, à l’égalité et tous ces mots qui sont actuellement fadaises. La porte est ouverte pour toutes ces castes qui nous gouvernent.

      +8

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    • vert-de-taire // 08.09.2018 à 08h47

      Très bien vu !
      La désinformation fonctionne. Il devient inaudible de dénoncer le grand capital.
      Alors que d’évidence c’est le maître, le vainqueur de toutes les batailles.
      La « démocratie » a bon dos quand on voit comment les ultra riches ont acheté tous les pouvoirs : presse, politiques, employeurs.
      Comment nos enfants, comment les jeunes, bombardés d’intox pourraient-ils entrer en résistance ?
      L’infirmité démocratique est à l’aune de l’agitation médiatique,
      laquelle sert de paysage à nos cerveaux ennoyés dans l’écume.

        +1

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  • Alfred // 06.09.2018 à 12h01

    Au sujet de l’utilité publique que constituent des personnages comme assange, au sujet aussi de la passivité de la masse qui rend coupable vous avez les rebondissements comiques de l’affaire skripal (hstoire de rigoler un peu avec Scotland Yard et les Fake news: quand on tout ce qui « fait autorité » nous sert des images trafiquées) :
    https://www.zerohedge.com/news/2018-09-05/russias-alleged-skripal-assassins-caught-breaking-laws-physics

      +7

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  • wollaston // 06.09.2018 à 16h19

    Bonjour,
    Hollande avait refusé d’accueillir Assange
    es ce que la question a été posé a Macron?
    comment la lui poser d’ailleurs?

    je suis certain que ça ferait du bien a sa cote de popularité

      +5

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  • monique // 06.09.2018 à 18h33

    les premières années,j’avais l’énergie de crier.
    aujourd’hui je suis sans voix.
    c’est peut-être une bonne idée de poser la question à macron.
    si rançois ruffin ne se trompe pas et qu’à la fin c’est nous qu’on va gagner,on pourra l’inculper de trahison

      +4

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  • 5cents // 06.09.2018 à 20h16

    Je me demande ce que pourrait faire Scotland yard contre une flash mob coordonnée de quelques centaines de personnes autour de l’ambassade d’equateur. Si les manifestants portent tous le même costume et masque Assange pourrait sans doute sortir de l’ambassade sans se faire arreter
    Évidemment trouver quelques centaines de personnes sans qui ne vende lpas a mèche est probablement difficile et Assange n’est peut être pas prêt à vivre comme un fugitif pour quitter le Royaume-Uni.
    Celà montre aussi la puissance du pouvoir en place, dans l’histoire des groupes de résistance ont réalisé des actions qui paraisent plus complexes et risquées mais ici il semble que l’évasion soit impossible.

      +6

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