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30.décembre.201930.12.2019 // Les Crises

La Lituanie perpétue la censure à la soviétique 30 ans après son indépendance – Par Efraim Zuroff

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Source : The Jerusalem Post, Efraim Zuroff, 02-12-2019

La falsification de l’Holocauste est très dominante en Lituanie, qui a initié et conduit de nombreuses initiatives en Europe de l’Est pour réécrire le récit de la Seconde Guerre mondiale et de l’Holocauste.

Un monument à la mémoire des victimes du massacre de Ponary près de Vilnius, Lituanie – (crédit photo : INTS KALNINS / REUTERS)

Le nom de Panevežys évoque sans aucun doute quelque chose pour un grand nombre de Juifs dans le monde entier. Malgré sa taille relativement petite par rapport aux centres juifs lituaniens de Vilna (ou Vilnius, la « Jérusalem de la Lituanie ») et de Kovno (ou Kaunas, la capitale du pays pendant l’entre-deux-guerres), la ville a acquis une renommée considérable car elle était le siège de la célèbre yeshiva de Ponevezh (le nom en Yiddish de la ville).

Le bâtiment de la yeshiva se trouve toujours en face de la gare routière locale, avec une plaque en céramique pour marquer son origine. Aujourd’hui, le bâtiment abrite une boulangerie et un konditorei, ou petit café. Mais il n’est pas fait mention des 300 ans d’histoire de la communauté juive dans le musée municipal de la ville.

Il était donc extrêmement surprenant d’apprendre qu’un théâtre de Panevežys avait entrepris de monter une pièce originale basée sur le livre Musiškiai, que l’auteur populaire lituanien Ruta Vanagaite et moi-même avons écrit sur l’étendue des activités de la Lituanie en tant qu’acteur de crimes de l’holocauste et les efforts des différents gouvernements de Lituanie pour dissimuler ou au moins minimiser ces atrocités.

Bien que ce livre ait été un best-seller en Lituanie, il a suscité une énorme opposition, en particulier dans les cercles nationalistes, qui considéraient Vanagaite comme une traître, et sont allés jusqu’à affirmer que Musiškiai était une « menace pour la sécurité nationale ». À cet égard, toutes sortes de théories absurdes de complot ont été inventées pour délégitimer le livre et ses auteurs, et nous avons été qualifiés d’agents russes ou d’employés d’agents juifs véreux. En octobre 2017, l’éditeur, très probablement sous la pression des fonctionnaires de l’État, a retiré des librairies tous les exemplaires du livre (ainsi que les cinq autres livres de Vanagaite, soit un total de 27 000 exemplaires, dont aucun n’avait de lien avec l’Holocauste).

Malgré ces problèmes, le théâtre d’État de Panevežys a annoncé il y a environ un an qu’il prévoyait de présenter une pièce basée sur Musiškiai, qui sera écrite par le célèbre dramaturge polonais Michal Walczak. Comme prévu, la réponse officielle du ministère de la Culture a été qu’il devait examiner le spectacle avant qu’il puisse être présenté, et en fait, une clause a été insérée dans le contrat signé par Walczak selon laquelle il ne pouvait y avoir aucune mention de Musiškiai ou Ruta Vanagaite dans le scénario. Malgré l’opposition à la pièce, les préparatifs de la représentation se sont poursuivis comme prévu.

Cependant, trois semaines avant la première prévue, le Conseil artistique du Théâtre d’État s’est réuni pour discuter de la possibilité de présenter la pièce. L’une des membres, Karolina Masiulyte-Paliulis, a proclamé publiquement qu’elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher la pièce d’être jouée et a envoyé le scénario à l’un des membres les plus à droite du Seimas lituanien (Parlement) pour demander son aide. Peu de temps après, le directeur général du théâtre a démissionné « pour des raisons personnelles ».

Entre temps, les places pour les trois représentations prévues ont été toutes vendues. La veille de la soirée d’ouverture, le conseil artistique du théâtre a cependant exigé une « répétition » de la pièce, mais le metteur en scène Arturas Areima a refusé de les laisser entrer et le spectacle s’est poursuivi comme prévu. (Au cours des mois qui ont précédé la première, Areima a courageusement indiqué que si la pièce était interdite, ses acteurs joueraient la pièce entière devant le théâtre.)

Je suis venu en Lituanie pour voir la pièce et soutenir les acteurs, et en particulier le directeur artistique Andrius Jevsejevas, qui a été licencié par le nouveau directeur général, mais je ne savais pratiquement pas à quoi m’attendre. Areima est connu pour ses productions d’avant-garde, et en effet la pièce était très peu conventionnelle, mais son message a été transmis d’une manière très puissante. Il se concentre sur le site du premier massacre à grande échelle de l’Holocauste, le septième fort à Kovno, où 5 000 Juifs ont été tués au milieu de la ville, environ une semaine après l’occupation allemande.

Dans notre livre, nous avons révélé que le site avait été privatisé et qu’il était désormais utilisé pour toutes sortes d’activités récréatives inappropriées, comme des fêtes de Noël, des chasses au trésor et même des mariages. La pièce s’ouvre sur un couple qui vient s’enquérir de la possibilité de se marier au Fort VII et décrit ensuite les conséquences horribles du refus de la société lituanienne d’affronter honnêtement sa complicité dans les crimes de l’Holocauste, en se concentrant particulièrement sur les conséquences négatives pour la jeune génération, qui peut facilement être manipulée si elle n’est pas bien éduquée. En d’autres termes, ceux qui ont grandi dans une société qui déforme gravement son histoire peuvent facilement reproduire les crimes de leurs ancêtres.

J’ai quitté la Lituanie inspiré par la pièce et le dévouement de ceux qui l’ont rendue possible et par les acteurs participants. Mais il n’est pas certain que la pièce sera jouée en dehors de Panevežys. Deux autres représentations sont prévues en décembre, mais aucune par la suite. La pièce appartient au Théâtre d’État de Panevežys, qui peut facilement la censurer en refusant de programmer des représentations supplémentaires.

En d’autres termes, la Lituanie est peut-être déjà indépendante depuis près de 30 ans, mais la tradition soviétique de censure se perpétue sous des formes plus subtiles. Étant donné que la contestation de l’Holocauste est si répandue en Lituanie, qui est à l’origine de nombreuses initiatives prises en Europe de l’Est pour réécrire le récit de la Seconde Guerre mondiale et de l’Holocauste, la « disparition » de cette pièce ferait d’un drame puissant une tragédie des plus regrettables.

L’écrivain est le principal chasseur nazi du Centre Simon Wiesenthal et le directeur du bureau d’Israël et des affaires d’Europe de l’Est. La traduction anglaise de Musiškiai sera publiée par Rowman & Littlefield en mars 2020.

Source : The Jerusalem Post, Efraim Zuroff, 02-12-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

sergeat // 30.12.2019 à 15h26

Ce qui m’étonne lorsque l’on parle des pays de l’Est,c’est que l’on parle jamais des massacres des slaves par les nazis,étudiez ce qui s’est passé en Bielo-Russie la moitié de la population de Minsk exterminé,des milliers de villages brûles avec leur population,un million de mort de faim à Leningrad par le blocus,en Ukraine….
Qui mentionnera le plan de Heydrich :pour exterminer les slaves la solution la plus économique aurait été de déporter ces populations slaves vers le nord arctique ….
Cela me rappelle le commentaire de Kassovitz commentant le début de Barbarossa de mémoire:11653 juifs tués et 2 millions de prisonniers russes morts de faim….

39 réactions et commentaires

  • Arkhenes // 30.12.2019 à 09h34

    Est-il permis de discuter de la pertinence du rôle de « chief Nazi-hunter » (en VO) en 2020?
    Je conseille cet article académique très intéressant pour mettre en perspective la tribune relayée sur ce site. La notion de « rideau de fer mémoriel » permet de mieux expliquer pourquoi tous les peuples ne partagent pas notre goût pour la repentance ad aeternam.
    https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2007-2-page-101.htm#

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  • Le Belge // 30.12.2019 à 10h15

    Est-ce si étonnant ? Quand on sait que les Baltes furent de très grands zélateurs de l’antisémitisme durant le tsarisme et qu’ils furent d’excellents agents de l’Okrhana (la police secrète tsariste), n’hésitant pas à rédiger le sinistre protocole des sages de Sion. Quel crédit pouvons-nous, nous, Européens de l’ouest, accorder à ces gens ?

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    • Arkhenes // 30.12.2019 à 11h35

      « Quel crédit pouvons-nous, nous, Européens de l’ouest, accorder à ces gens ? » Vous ne vous en rendez visiblement pas compte, mais votre phrase est extrêmement violente… Si votre « ces gens » désignait non pas « les Baltes » mais les Juifs, sa violence vous apparaitrait-elle plus clairement?
      On ne lutte pas contre l’antisémitisme en créant de nouveaux bouc-émissaires à grands renforts de généralisation.
      Qui plus est, vos accusations sont absurdes. L’Okrhana était la police secrète de l’occupant (l’Empire russe) dans des pays (y compris la Lituanie) où elle était utilisée pour réprimer les mouvements d’émancipation nationale. « Les Baltes » en ont donc avant tout été les victimes.
      Je demande quel type d’oeillères vous portez pour rédiger des messages de ce genre.

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      • basile // 30.12.2019 à 12h35

        victime des soviétiques ? C’était donc plus grave que des nazis ?
        Qu’est ce qui fait qu’il ait fallu une police secrète dans les pays satellites de l’URSS pour les maintenir dans le giron soviétique ? Faut croire que comme en France aujourd’hui encore, la populace de base, individualisme aidant, rêve plus de l’argent américain (ou UE) que du communisme

        pour preuve. Lorsque la Lituanie est entrée dans l’UE, nos bons MMS sont allé interviewés les lituaniens. J’ai toujours en mémoire la réflexion d’un pécheur lituanien, qui n’a choqué personne. Il a dit, c’est formidable l’UE, je vais pouvoir vendre mon poisson partout en UE. Sous entendu, au plus offrant. Tant pis pour ses compatriotes.

        comme nous, Ce qui fait que tous nos produits de qualité ne nous sont plus accessible au niveau prix.

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        • Viktor // 31.12.2019 à 00h46

          Sous entendu : je pourrai le vendre, partout en Europe, car aujourd’hui j’ai personne à qui le vendre en Lituanie. Vous croyez vraiment que si le produit est cher, il est de qualité ? C’est plutôt que vous êtes trop difficiles en France, trop de choix.

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    • Jean-Do // 01.01.2020 à 07h44

      Mon arrière-grand-père a du fuir les pays baltes au XIXe siècle parce qu’il était juif. Il a été partiellement sauvé des nazis grâce a la nationalité Turque que ceux-ci lui avait accordée. Il n’a cependant pas survécu aux rations de misère que les nazis allouaient aux juifs qu’ils ne pouvaient déporter. Lui et sa femme en sont mort, probablement de faim et de misère, les enfants cachés ont survécus.

      Aujourd’hui encore, vous ne trouverez nulle part d’écriteau vous dirigeant vers les lieux historiques juifs dans les régions baltes. Si vous savez où vous allez, tant mieux pour vous, il en reste quelques-uns à voir. Cependant la dernière synagogue de la capitale Lituanienne a dû fermer cette année sous le poids des menaces néo-nazies.

      Venir parler de « censure soviétique » est injurieux. C’est la seule période où les juifs ont pu être à peu près libres là-bas. C’est de « censure nazie » qu’il eut fallu parler. Mais le mot écorche la bouche à propos d’un pays membre de la CEE, même dans un journal israélien. Ils réservent cet adjectif à la gauche de gauche type Corbyn ou Mélenchon.

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      • Arkhenes // 02.01.2020 à 11h55

        Votre commentaire est mensongé en ce qui concerne la situation actuelle. J’habite à Vilnius, les lieux de mémoires juifs sont très présents, il y a beaucoup de statues, de stèles, de plaques qui rappelent leur présence et le drame dans lequel elle a pris fin.
        La synagogue de Vilnius a fermé 2-3 jours en raisons de menaces un peu farfelues au moment d’un débat il est vrai houleux sur la question de l’hommage à un héros de la résistance anti-soviétique qui a collaboré avec les Nazis.
        Mais elle est totalement rénovée et ouverte.
        La question du statut des figures antisoviétiques et collaboratices demeure sujette à controverse, mais l’antisémitisme n’a heureusement plus aucune existence significative.

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  • Haricophile // 30.12.2019 à 11h48

    « Quel crédit pouvons-nous, nous, Européens de l’ouest, accorder à ces gens ?»

    A l’heure où le parlement des Européens de l’Ouest vote des lois révisonistes pour réécrire l’histoire de la seconde guerre mondiale en crachant sur des millions de tombes creusées pour avoir combatu le Nazisme : Aucun.

    Nous somme très bien placés pour comprendre la nature du problème, mais on ne peut plus mal placés pour prétendre donner des leçons aux autres.

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  • Serge Meyer // 30.12.2019 à 12h56

    Oui dans un monde où l’amalgame,bien commode, d’assimiler à une seule et même chose les totalitarismes, il est quand même indispensable de rappeler,indépendamment des censures excitantes,(comme nous pouvons le vérifier chez nous où l’on ne censure pas tout à fait,l’on manipule…) ce sont bien les nazis,au nom des préjugés raciaux,qui ont assassinés des millions de Juifs et de bien d’autres humains !

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  • sergeat // 30.12.2019 à 15h26

    Ce qui m’étonne lorsque l’on parle des pays de l’Est,c’est que l’on parle jamais des massacres des slaves par les nazis,étudiez ce qui s’est passé en Bielo-Russie la moitié de la population de Minsk exterminé,des milliers de villages brûles avec leur population,un million de mort de faim à Leningrad par le blocus,en Ukraine….
    Qui mentionnera le plan de Heydrich :pour exterminer les slaves la solution la plus économique aurait été de déporter ces populations slaves vers le nord arctique ….
    Cela me rappelle le commentaire de Kassovitz commentant le début de Barbarossa de mémoire:11653 juifs tués et 2 millions de prisonniers russes morts de faim….

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    • Anouchka // 30.12.2019 à 15h53

      Les chiffres cités en fin de votre commentaire auraient plus de sens s’ils étaient rapportés en pourcentage des populations respectives.
      Il faut aussi souligner que les Baltes ne se considèrent pas comme des slaves. L’influence allemande a été déterminante dans la formation de leur identité culturelle. C’est sans doute ce qui explique leur empressement à rejoindre l’UE (et jadis, toutes proportions gardées par ailleurs, à accueillir les armées nazies en libératrices)

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      • sergeat // 30.12.2019 à 18h35

        Je ne parle que du début de Barbarossa ,les chiffres des soviétiques morts est estimé entre 26 et 30 millions pour la deuxième guerre mondiale sans parler des blessés,ces chiffres incluent les combats en Mandchourie (la reprise de la Mandchourie sur le Japon a poussé les US à larguer les bombes atomiques pour ne pas avoir à être devancé par les russes sur la victoire du Japon)

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        • Anouchka // 30.12.2019 à 19h45

          Bravo. Vous avez fait votre BA, en rappelant les souffrances du peuple soviétique.
          Une BA qui n’est cependant pas exempte d’arrières-pensées puisque son intention originelle était de relativiser les pertes subies par cet autre groupe de population qui fait l’objet de ce billet.

          20 à 30 millions de morts sur une population totale de 200 millions, c’est effectivement énorme : c’est plus de 10 %.
          6 millions à, proportion, c’est certes 4 fois moins…Mais rapporté au 10 millions que comptait la population juive en Europe à la veille de la seconde guerre mondiale, ça fait quand même pas mal, non?
          6 millions de morts, c’est aussi le nombre ( rapporté par Wikipedia) des morts de famine a l’époque stalinienne.
          On fait quoi maintenant avec ça? On compte les points?

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          • sergeat // 30.12.2019 à 21h13

            j’attend encore les historiens qui iront vérifier les archives russes :ils ont libéré tous les camps de concentration à l’EST(y compris Auschwitz) et conservent ces archives’vous aurez alors la confirmation de vos dire.Pour l’instant les français ne peuvent pas les étudier à cause de la loi Guayssot attendons le travail des historiens anglo-saxons

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          • Arkhenes // 31.12.2019 à 08h52

            SIX MILLIOOONS!! fin du débat, merci bonsoir

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      • Viktor // 31.12.2019 à 00h35

        Tous les pays baltes n’étaient pas influencés par l’Allemagne… Révisez les cours.
        Les armées nazi et les soviétiques ont été accueillis pareil en libératrices… En fonction de la population à qui ça profitait. Sauf que d’un côté, une partie de la population a péri dans les camps de concentration, de l’autre côté dans les goulags.

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      • lon // 31.12.2019 à 15h40

        Les Estoniens ne se considèrent pas slaves, car ils ne le sont pas . Les Lithuaniens et Lettons, si .

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        • Lituanien // 31.12.2019 à 16h58

          Vous vous trompez : les lituaniens sont catholiques.

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        • Arkhenes // 02.01.2020 à 08h41

          N’importe quoi… Ni le Lettons ni les Lituaniens ne sont Slaves. Ils sont baltes et se considèrent baltes.
          Par ailleurs, il est totalement possible d’être slave et catholique: les Polonais, les Croates…
          Merci de vous renseigner un minimum avant d’avancer des énormités pareilles.

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  • Jérôme // 30.12.2019 à 20h22

    Il suffit de se renseigner un minimum sur la collaboration avec les nazis pour comprendre que le passé éclaire le présent. Les lituaniens, les lettons, les galiciens (ukrainiens de l’ouest, banderites, dont les descendants ont fait le coup d’Etat de Maidan 80 ans plus tard), les croates et les bosniaques ont été les pires collaborateurs.

    Ils ont devancé les projets des nazis avec une telle sauvagerie que même les allemands nazis en ont été affectés et les ont enrôlé dans le système allemand pour mieux les contrôler (même chez les criminels génocidaires, il y a des « modérés »).

    D’où leur falsification actuelle de l’Histoire.

    D’où leur instrumentalisation aujourd’hui par les impérialistes américains (doctrine Mackinder revisitée) comme, il y a trois quarts de siècle, par les impérialistes allemands (conquête d’un lebensraum à « nettoyer » puis à coloniser.

    Cela ne veut pas dire que le régime soviétique n’était pas abominablement criminel. Mais le régime nazi était pire et surtout il menaçait ses voisins dans leur survie même.

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    • sergeat // 30.12.2019 à 22h16

      L’Ukraine de l’ouest a été et est encore banderiste surtout dans la partie frontalière de la Hongrie et de la Pologne mais moins dans la partie frontalière de la Slovaquie .Pour la collaboration avec les nazis vous oubliez les tatars de Crimée.N’oubliez pas aussi que des divisions SS musulmanes ont été constituées avec des bosniaques…..

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    • Viktor // 31.12.2019 à 00h25

      Le régime français a aussi collaboré avec les nazis, n’oubliez pas.

      Les descendants de Bendra qui ont fait un coup d’état, vraiment? N’étaient ils pas trop nombreux ? Et où ils se cachaient toutes ces années, et même le KGB ne les a pas vu et n’a pas alerté les pouvoirs en place? N’écrivez pas des âneries…

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      • Suizz // 06.01.2020 à 22h19

        aucun rapport de proportions entre la collaboration en France et la collaboration en Europe de l’Est… il suffit d’ailleurs de regarder les nombres de victimes, pour se faire une idée de la violence

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  • Loyd // 30.12.2019 à 23h44

    C’est quand même marrant, cacher les crimes « nazis » c’est de la censure « soviétique ». Il y a un sacré mélange dans la tête de certains quand même.

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    • Lao tra // 06.01.2020 à 22h20

      les gens de centre-gauche qui ont tellement fait pour détruire l’URSS et « libérer les peuples »… maintenant se rendent compte de certaines réalités… on essayait de leur dire à l’époque, mais ils ne voulaient rien entendre

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  • Viktor // 31.12.2019 à 00h15

    C’est plutôt un vrais coup médiatique monté pour se faire du fric. Surtout si on invite une telle personne comme Zuroff pour parler de holocauste avant la sortie du livre même … La médiatisation est garantie. Personne en Lituanie ne nie ni le holocauste, ni la collaboration de certaines personnes avec les nazis. (mentionnez au moins un pays où il y en avait pas…) Et il ne s’ agit pas de la censure. preuve, le livre existe toujours, le spectacle a bien eu lieu et il est au programme .. Mais on ne devrait pas sortir ce genre de « chef d’œuvre » de cette façon qui tache le pays et sa population au niveau international. L’auteur de cet article (et qui est aussi le co-auteur non mentionné de ce livre) pourrait nous parler plutôt des juifs qui ont collaboré avec les nazis pendant la guerre et qui ont fait des fortunes…

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    • Kaunietė // 31.12.2019 à 08h54

      Ou plutôt parler de juifs qui étaient réfugiés et sauvés par les lituaniens

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    • Arkhenes // 31.12.2019 à 09h00

      L’accusation proférée dans l’article, qui vise à condamner publiquement un peuple entier au nom des crimes d’une poignée de leurs ailleux, 80 ans plus tôt, est typique d’un certain tribalisme. Ce tribalisme est hérité d’une tradition ethnocentriste plusieurs fois millénaires. Et actuellement, il est économiquement très avantageux: si la faute est héréditaire et éternelle, la punition des coupables ainsi que les réparations envers les « victimes » le seront aussi.

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  • melitopol // 31.12.2019 à 00h45

    En quoi par exemple les Croates et les bosniaques ont été les pires collaborateurs ? Et en quoi le passé éclairé le présent ?

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  • Serge Meyer // 31.12.2019 à 08h51

    Tout d’abord dans mon message précédent il faut lire existantes et non excitantes.(pan sur le bec!). Il y a beaucoup à dire sur les échanges dans cette rubrique qui sont bien imprégnés de la doxa dominante et qui très souvent entrainent des jugements à l’emporte pièce! Il est tellement difficile de voir les évènements dans leur contexte et leurs complexités.Il faudrait des quantités de livres d’histoire fondés sur les archives pour éclairer les propos ici tenus. Toujours sous un regard lucide et critique vous pouvez regarder ce documentaire produit par Arte bien en rapport avec la Lituanie;dans la tradition juive,un petit éclairage,on ne jette pas les livres ,on les enterre il y a un lieu dans les cimetières !
    https://www.arte.tv/fr/videos/069109-000-A/la-brigade-des-papiers/

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  • Karel Rehor // 31.12.2019 à 10h00

    Ma meilleure amie est diplômée en études lituaniennes et travaille aujourd’hui comme traductrice. Elle m’a invité à assister à quelques projections de films lituaniennes récentes. Une bonne moitié traite leur histoire pendant le siècle passé. Ces films m’ont souvent dérangé. Par exemple après la guerre les héros lituaniens protègent et cache les soldats allemands.

    Pendant une époque (1905 – 1939) où la communauté juive avait toujours le souvenir des pogroms subis sous les tsars, beaucoup se sont ralliés au parti bolchevique, qui promettait l’égalité et la sécurité. Après ’39 beaucoup des fonctionnaires et membres du parti communiste étaient Juifs. Ils ont aidé les Soviétiques à déporter des opposants vers la Sibérie, souvent avec l’appropriation de biens, maisons et terrains. Voici une raison pourquoi en ’41 beaucoup de Lituaniens ont accueilli les Allemands comme libérateurs et ont vite contribué au Shoah. Après ’44 les déportations vers la Sibérie ont recommencé et ont continué jusqu’au milieu des années cinquante et le fin d’une résistance partisane encouragée et aidée par les occidentaux (https://en.wikipedia.org/wiki/Lithuanian_partisans). A cet époque-là être juif voulait dire automatiquement être communiste. Ceci n’excuse ni l’antisémitisme ni la censure mais explique un peu pourquoi l’anti-bolchevisme et l’antisémitisme y sont si étroitement liés et pourquoi pour eux il y a une équivalence entre l’URSS et l’Allemagne Nazi.

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    • Souvenir // 03.01.2020 à 03h37

      J’ai habité à Panevezys pour récupérer une maison ayant appartenu à mes grands parents juifs. J’ai du abandonner car j’ai rencontré trop de personnes (lituaniennes) qui s’étaient vanté glorieusement d’avoir massacré (par grands parents ou parent interposés) les « zydai » de la ville dans les forêts et de les avoir spoliés de leur biens. Je ne vous mentionne pas aussi les anciens SS lituaniens touchant une retraite d’Allemagne. Alors je peux vous garantir que l’antisémitisme a encore de beaux jours en Lituanie. Je ne remettrai plus jamais les pieds dans un tel pays.

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  • lecrabe // 31.12.2019 à 11h46

    Le titre de l’article est particulièrement russophobe: alors que l’article nous explique l’attachement de nombreux lituaniens au nazisme, le titre renvoie à la dictature soviétique, ce qui accrédite l’élément de langage russophobe distillé depuis quelques temps: nazisme = communisme.
    Ainsi les lituaniens perpétuent la censure soviétique et non l’antisémitisme nazi, honteux.
    C’est assez détestable en plus d’être complètement erroné.
    Mais comme tout est bon pour salir la Russie de Poutine, aucune ficelle ne semble trop grosse pour servir la cause.

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  • Alain // 31.12.2019 à 12h57

    Si la presse alternative appuie régulièrement sur le nazisme en Ukraine, il est par contre très rare que l’on part de la réhabilitation des SS locaux par les pays baltes (pauvres petits poucets toujours menacés par le grand ogre russe) et la Croatie, tous membres de la bien pensante UE si prompte à condamner les seules dérives populistes hongroises et polonaises

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  • RGT // 31.12.2019 à 15h05

    J’en ai franchement marre de toutes ces rancœurs accumulées ET manipulées pour des raisons politiques politicardes qui ne servent qu’à diviser les populations en fonction de critères à la con.

    D’un côté on stigmatise les descendants de peuples dont seulement les « élites » étaient franchement motivées à commettre des actes franchement immondes, et de l’autre on retrouve les « descendants » d’autres peuples exterminés (s’ils ont été exterminés, comment se fait-il qu’il y ait autant de descendants ?).

    Et bien sûr au milieu on retrouve une foultitude d’opportunistes de tous bords qui ont TOUS intérêt à « faire monter la mayonnaise » et à monter les uns contre les autres pour simplement « valoriser » leur carrières.

    Et des deux côtés on retrouve les mêmes DÉBILES qui suivent ces « élites messianiques » dans leurs combats contre les « forces du mal », prêts à commettre des actes identiques à ceux de « leurs ancêtres » (les « élites » de leurs ancêtres pour être précis) ou identiques à ceux des « bourreaux de leurs ancêtres ».

    Et bien sûr, cerise sur le gâteau, en culpabilisant ceux qui ne participent pas à la « fête » d’être les « collabos » des anciens tortionnaires (nazis, communistes, pastafariens, etc.).

    OUI, ces CRIMES DE MASSE IGNOBLES ont été commis.
    Crimes organisés par des POLITICARDS qui avaient pour seul objectif leur soif de domination sur TOUS les peuples de la terre et ont utilisé des BOUCS ÉMISSAIRES pour parvenir à leurs fins.

    Et s’il n’y avait eu QUE les nazis et les communistes cette IGNOMINIE serait bien moindre.
    Quand on constate que les « descendants des victimes » se comportent de la même manière on est en droit de penser qu’il y a encore beaucoup de boulot pour rendre l’humanité paisible.

    Quand on vient tenter de me culpabiliser « parce que » la France s’est comportée de manière ignoble lors de la colonisation et durant la seconde guerre mondiale ça m’énerve « légèrement ».

    Surtout quand ma grand-mère maternelle, après avoir été arrêtée par la milice a été torturée, violée puis assassinée.

    Et quand mon grand-père paternel, cheminot, qui a activement participé à la résistance et n’a JAMAIS réclamé la moindre décoration pour ses actes (sans doute pour ne pas se retrouver mélangé à des opportunistes de la dernière heure) était totalement opposé à la colonisation et a utilisé ses relations de (vraie) résistance pour que son fils soit réformé et ne participe PAS à la guerre de domination ignoble que Mitterrand et les autres politicards corrompus avaient lancé dans les colonies qui souhaitaient que la France ne se comporte PLUS comme les allemands quelques années plus tôt.

    Quand je vois ce qui se passe dans certains pays qui « retrouvent » leur « passé glorieux » ou d’autres « victimes » qui annexent les territoires de leurs voisins et se plaignent ensuite que les « expulsés » se muent en « terroristes » j’ai franchement la nausée.

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  • .Josy // 31.12.2019 à 15h58

    Er si on essayait de comprendre que le passé est passé pour nous et qu’il a été présent pour les gens qui vivaient à l’époque des grands bouleversements du XXème siècle .Les romans de Sofi Oksanen m’ont fait connaitre un aspect de l’histoire des tiraillements géopolitiques dans la vie de personnages estoniens .La lecture de ce qui advient dans l’esprit de ceux qui ont soutenu les allemands puis se sont adaptés aux russes ,ont subi l’effondrement de l’union soviétique permet de comprendre que les hommes sont soumis à leurs préjugés , à leur vision très partielle des événements et des hommes et que juger sur le ressentiment ne permet pas de comprendre Dans toutes les situations il y a des crapules et des hommes de bien :juger de qui est le pire ne sert à rien : la connaissance de la shoah n’ empêche pas Israël de massacrer lentement et inexorablement les palestiniens :la connaissance des crimes du passé n’empêche pas ceux du présent .Mais dans le présent on est responsable des crimes que l’on commet même si l’on échappe à la justice par différents moyens . Je refuse d’endosser les crimes commis par d’autres : que ce soit dans le passé ou dans le présent .Considérer qu’il y a des culpabilités collectives c’est nier l’idée même de responsabilité Je suis en accord total avec le commentaire de RGT.

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  • jean-pierre.georges-pichot // 03.01.2020 à 08h48

    On se frotte les yeux et on relit pour être sûr d’avoir bien lu quand on voit traiter de « soviétique » une censure portant sur le rappel du nazisme lituanien. Ne serait-ce pas plutôt le retour de l’Occident otanesque qui a remis en selle les pires mouvances qui se sont épanouies dans les pays baltes, tout comme en Ukraine, pendant la seconde guerre mondiale ? Ne serait-ce pas l’armée rouge, et donc les affreux soviétiques, qui auraient mis hors d’état de nuire la machine exterminatrice nazie dans ces régions et en Pologne ? Ne seraient-ce pas les Etats-Unis et l’Europe de Monsieur Junker, pas vraiment des soviétophiles, qui ont financé et promu les coups d’Etat anti-russes des néo-nazis d’Europe orientale ?

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  • Une française // 03.01.2020 à 16h25

    Ce qui m’étonne le plus, c’est la participation de Caroline Masiulis. Son père et sa mère ont fuit les nazis et se sont réfugiés en France où elle est née.

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