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24.octobre.201724.10.2017 // Les Crises

La négociation européenne selon Yanis Varoufakis, par France culture

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Source : France culture, Yanis Varoufakis, 16-10-2017

Yanis Varoufakis, économiste et ancien ministre des finances du Gouvernement Tsipras, vient nous présenter les coulisses de l’Europe et les négociations au moment de la crise grecque. Rencontre, autour de son dernier livre, Conversations entre amis, dans les coulisses secrètes de l’Europe.

Peut-on réellement négocier en Europe ? Jeroen Dijsselbloem (président de l’Eurogroupe) et Yanis Varoufakis•

Nous consacrons cette semaine à “la négociation” qui, de Machiavel au dilemme du prisonnier, n’a cessé d’être décryptée et perfectionnée, tant elle recèle en elle les logiques du pouvoir.

Notre intrigue d’aujourd’hui se déroule en Europe, au cœur de la crise grecque. La duplicité des personnages décrits est si stupéfiante qu’on la croirait inventée… Pourtant le préambule du livre est sans équivoque: l’auteur s’est appuyé sur des notes prises lors de réunions officielles et il n’est autre que Yanis Varoufakis.

Le plus fou, c’est que Christine Lagarde m’a dit que j’avais raison, que le programme de “sauvetage” de la Grèce ne pouvait pas fonctionner. Mais le capital politique en jeu était trop important pour revenir dessus.

En étant un insider, il fallait continuer à faire semblant qu’un plan, voué à l’échec, allait marcher.

Je n’ai jamais eu l’intention d’être un lanceur d’alerte. Je voulais simplement trouver un moyen d’améliorer la situation du peuple grec.

Le plan initial que j’avais élaboré pourrait être décrit comme un plan de désobéissance constructive.

Musiques :
« Don’t fall in » de Kate Tempest
“No big deal” par La danse du chien
Générique : « Time is the enemy » de Quantic

Source : France culture, Yanis Varoufakis, 16-10-2017

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Commentaire recommandé

d’Aubrac // 24.10.2017 à 11h11

Le jusqu’au boutisme de M. Varoufakis dans sa foi européiste, et finalement son optimisme, me font peur.
Cette sorte de « croyant » qui endure consciemment les pires turpitudes et qui ne remet pas en question les données de sa foi… le voilà bien le prototype du « soumis ».

Tragique.

46 réactions et commentaires

  • Foussignargue // 24.10.2017 à 08h21

    Pour approfondir, je recommande de lire le livre de Varoufakis, « Conversations entre adultes », qui vient de paraître. On y découvre un homme qui, de son propre aveu, fait allégeance au système : il est européiste, partisan du maintien de la Grèce dans l’Euro, ami des Américains et nullement opposé à l’hégémonie allemande, ni à la mondialisation. Et pourtant, la troïka et l’oligarchie grecque vont employer tous les moyens pour l’anéantir. Pourquoi ? Sont-ils tous fous ?
    Pas-du-tout ! Il a simplement le tort de vouloir protéger les plus pauvres des Grecs ET de tenter de récupérer une partie de la souveraineté de son pays. C’est beaucoup trop !
    Il appert clairement, à la lecture, que la troïka veut simplement casser le gouvernement Siriza pour faire un exemple : voilà ce qui vous attend si vous prétendez résister.
    Ne ratez pas ça !!

      +28

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    • SanKuKai // 24.10.2017 à 09h35

      Malheureusement, dans une négociation il ne suffit pas de « vouloir ». C’est un rapport de force.
      D’après cette description pro-système Mr Varoufakis n’avait personnellement pas grand chose á mettre sur la table.

      Or, les arguments ne manquent pas pour qui veut bien sortir du cadre imposé. Rien que la position géostratégique de la Grèce est un argument suffisant pour qu’ils ne soient pas traités comme ils l’ont été.

        +14

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    • d’Aubrac // 24.10.2017 à 11h11

      Le jusqu’au boutisme de M. Varoufakis dans sa foi européiste, et finalement son optimisme, me font peur.
      Cette sorte de « croyant » qui endure consciemment les pires turpitudes et qui ne remet pas en question les données de sa foi… le voilà bien le prototype du « soumis ».

      Tragique.

        +46

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    • cording // 24.10.2017 à 12h12

      En raison de ses partis pris Varoufakis comme Tsipras s’est mis en position de perdant parce qu’il n’ a pas voulu instaurer un vrai rapport de force qui aurait permis une négociation en activant la menace grecque de sortir de la zone euro et du défaut sur la dette. Avec la gestion politique de la BCE Tsipras ne pouvait que capituler et Varoufakis redevenir un électron libre, un marxiste erratique qui ne compte plus.

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      • Emmanuel B // 24.10.2017 à 21h08

        Mais non Varoufakis n’est pas un marxiste erratique : ce n’est pas un marxiste du tout. C’est très simplement un pragmatique libéral avec une conscience sociale. Bref quelqu’un qui se comporte comme un social-démocrate classique. Que ce genre de position en soit venu dans la tête des dirigeants de l’UE à représenter une forme d’extrêmisme insupportable en dit long sur la radicalité sans failles de la pensée euro-autoritaire!

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  • Somebulles // 24.10.2017 à 08h25

    Et en vidéo sur Mediapart
    https://youtu.be/C1DCWJ9HkYk

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  • Fabrice // 24.10.2017 à 08h48

    La réponse de Lagarde prouve bien que nos dirigeants sont conscient que leur politique nous mène au mur mais vu, comme Chomsky le dit dans son article, il n’y a pas d’autres choix (TINA) allons-y à très grande vitesse, ceux qui n’auront pas résisté aux mesures entre temps seront en moins à gérer quand le pire arrivera et en attendant :

    https://youtu.be/T5WdpSPeQUE

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    • TuYolPol // 24.10.2017 à 11h48

      Ces temps-ci, je digère ma prise de conscience autour de l’idée « aller dans le mur ». C’est au sujet de l’écosystème, mais comme dit Dennis Meadows, toutes les autres crises y sont liées. D’où ce blog.

      Bref, ce qui est sûr, et presque mûr (!), c’est qu’on ne doit plus se demander comment on va l’éviter, mais comment on va émerger des décombres. C’est l’idée de résilience de Meadows et bien d’autres.

      Il ne reste plus beaucoup de temps.

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  • isary // 24.10.2017 à 09h08

    Et le passage où Yanis Varoufakis dresse le portrait de Michel Sapin,regardant ses chaussures,un

    délice!

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  • Ben // 24.10.2017 à 11h43

    Varoufakis se donne le beau rôle. C’est dérisoire, le bilan de son passage au pouvoir est désastreux. De plus, il s’arrange avec la vérité lorsqu’il prétend (en interview) avoir soutenu la Commission pour l’annulation de la dette. Il a fait le contraire : il a bloqué l’issue des travaux. Varoufakis passe maintenant dans pas mal de médias pour la promo de son bouquin et de sa personne. Son propos est en effet compatible avec la pensée de faux-cul des euro-CSP+, qui feignent de déplorer les effets dont ils chérissent les causes. Varoufakis devrait avoir honte au lieu de parader dans les médias. Cela dit, on peut recommander son livre, mais il faut se munir de la grille de lecture adéquate.

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    • TuYolPol // 24.10.2017 à 11h56

      @Ben, avec quelques sources, ça serait plus facile d’examiner votre jugement.
      Quoi qu’il en soit, mal juger le rôle de YV n’invalide pas le diagnostic qu’il porte.

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      • Ben // 24.10.2017 à 12h13

        Pour les sources, allez voir ce qu’en disent Konstantopoulou et le Cadtm. D’une manière générale, ouvrez les yeux sur le bilan de Varoufakis et sa méthode de nigaud. Schauble avait raison de se moquer de ce clown. J’en ai plus qu’assez de lire ou écouter les bavardages de ces inconséquents.

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        • Fabrice // 24.10.2017 à 12h37

          Ben nous avons trop eu à faire à des troll sur le site d’Olivier qui cherchaient à dénigrer sans preuve ni argument qu’apporter des éléments sera un poids intéressant pour souligner vos dires.

          Que Tsipras s’y soit pris comme un pied avant de se coucher est une certitude et que Varoufakis se donne le beau rôle me semble normal bien que discutable cela ne change pas le fond sur le fait que la Grèce sert d’exemple et que la commission et autres la torturent inutilement pour une idéologie qui nous envoi au mur et pour couvrir les turpitudes des banques privées et autres instances financières qui coulent des pays entiers quand leur incompétence (voir crimes) ne sont plus dissimulables et qu’ils imposent leurs dettes aux peuples.

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          • Ben // 24.10.2017 à 22h57

            Bien. Je vais être direct et désagréable: informez-vous d’abord tout seul, comme un grand au sujet du rôle de Varoufakis vis à vis de la Commission sur la dette grecque, dirigée par la présidente du Parlement, Zoi Konstantopoulou. Voyez aussi les conclusions d’Éric Toussaint sur le sujet. Tout est accessible.

            Si vous êtes ignorant du sujet, dites-vous que Google est votre ami.

            Avant de traiter les gens de trolls, faites donc un petit jogging cérébral. La paresse intellectuelle est la pire des plaies de ce pays. C’est assommant, à la longue.

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          • Ben // 24.10.2017 à 23h13

            Deuxième chose : Tsipras ne s’y est pas pris comme un pied. Il a accédé au pouvoir et il y est encore. C’était son objectif. Le reste est secondaire.

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            • Fabrice // 25.10.2017 à 10h01

              Ben lisez bien avant de vous emporter je vous conseillais pour vous différencier d’un troll d’apporter des éléments de réponses concrets après votre réponse prouve que je me suis trompé et qu’effectivement vous êtes plus là pour invectiver que faire une discussion constructive.

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            • Tikarol // 25.10.2017 à 12h00

              Ben, les 2 choses ne sont pas incompatibles; on a déjà vu des gens au pouvoir s’y prendre comme des pieds …

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    • Le Rouméliote // 24.10.2017 à 14h44

      Il refusait le Grexit que souhaitait à l’époque Schäuble prêt à accepter la sortie de la Grèce agrémentée de sanctions en échange du défaut grec sur la dette. Dans ces conditions, le remède aurait été pire que le mal. Ne pas oublier qu’il y a Grexit et Grexit. Pour un pays qui faisait 1,8% du PIB « européen », il fallait qu’il y eût un accord avec les créanciers notamment de soutien à la nouvelle drachme et de prêts à taux zéro pour une période transitoire. Sinon, c’était effectivement le cataclysme. Il ne restait à Varoufakis que d’accepter la catastrophe pour éviter le cataclysme !

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  • Fritz // 24.10.2017 à 12h04

    Écouter Varoufakis maintenant, c’est comme écouter Pierre Laval en 1941, pendant sa traversée du désert.
    N’oublions jamais la trahison du 13 juillet 2015. Les Grecs avaient voté massivement NON huit jours plus tôt, Tsipras et ses acolytes ont dit OUI à la capitulation.

    Et ce, dans le berceau de la démocratie. Alors que Syriza avait promis la justice et la souveraineté nationale.

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    • step // 24.10.2017 à 14h33

      Varoufakis a ses lacunes intellectuelles, mais on ne peut pas y adjoindre la lâcheté de Tsipras. Surtout que Varoufakis ne l’a pas cautionnée.

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  • Chris // 24.10.2017 à 12h40

    Croyance revendiquée ou destruction de sa carrière, de sa vie. Qu’auriez-vous choisi ?
    Le moindre mal, je veux dire, la meilleure solution qui ne le coupe pas de ses pairs, reste une dénonciation calibrée : ça, c’est tout à fait admis dans notre monde de com et de buzz. Gloser a l’utilité de réduire la pression « populiste ». Les gens s’indignent… puis oublient.
    On a parle, mais le système reste en place sur le mode Juncker: « si c’est oui, on y va, si c’est non, on poursuit » (référendum 2005)
    N’est pas Che/Castro/Chavez qui veut ! Notre monde hyper policé n’est plus apte à produire ce genre d’individus.
    Reste la dissidence pseudo Soljenitzyne sans l’expérience personnelle du goulag laissée aux Grecs lambdas.
    L’Europe est passée de l’autre côté de la barrière…
    Mais le train rattrape son horraire :
    https://www.businessbourse.com/2017/10/19/la-position-creditrice-de-la-bundesbank-explose-litteralement-le-risque-pour-lallemagne-ne-cesse-daugmenter/

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  • theuric // 24.10.2017 à 13h16

    Quelqu’un l’a écrit dans son commentaire, il faut sauver, non pas l’Union-Européenne, mais la croyance en l’Union-Européenne.
    Il s’agit donc d’une croyance, liée il est vrai à quelques prébendes bien juteuses.
    Monsieur Varoufakis avait tenté de sauver le système et non pas les grecs.
    Monsieur Macron tente de même, avec les mêmes résultats futurs.
    D’ailleurs tous deux sont passés, me semble-t-il, par la case banque Rothschild, ceci expliquant sûrement cela.
    Notre président à obtenu quelques cacahouètes au sujet des travailleurs détachés, tout en terminant de vider la France de son tissus industriel en le bradant.
    Tout cela va mal se finir, très mal.
    Il y a là un magnifique exemple d’une conduite suicidaire qui ne pourra conduire ces acteurs à pire que des désillusions ( http://nouvelhumanisme.hautetfort.com/archive/2017/09/30/de-la-conduite-suicidaire-5984864.html ).

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  • Emmanuel // 24.10.2017 à 13h43

    Notez que YV a démissionné à l’issue du référendum grec, à la différence de Tsipras qui s’est effectivement soumis à la Troïka – ce n’est pas tout à fait la même chose. Et pour apporter un peu de contradiction, il fait parti de ceux qui cherchent précisément une issue au TINA (on peut être pour ou contre ses propositions, mais ça vaut la peine d’argumenter). Qu’il soit « européiste » ne veut pas dire grand chose. La question est quel projet on veut. En tout cas son témoignage est extrêmement précieux.

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  • lodpzn // 24.10.2017 à 14h11

    C’est drôle comme des animaux sont capable de se plonger collectivement dans la misère uniquement du fait de leur appartenance à une zone géographique.

    Il parait que c’est là le plus intelligent des animaux sur Terre.

    L’idée de quitter une organisation (l’UE) leur fait peur uniquement car il font parti de l’Europe et qu’on a mis chez ses spécimens que l’appartenance à une zone géographique implique l’appartenance à une organisation politique.

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    • geedorah // 24.10.2017 à 17h01

      l’inconnu fait peur, on préfère souffrir que risquer de souffrir plus (même si il y a autant de chance que ça se passe bien),
      crétin de cerveau 🙂

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  • Jean-François91 // 24.10.2017 à 14h13

    Ni excès d’honneur ni indignité.
    Le défaut, la monnaie parallèle, la sortie de l’euro sont des concepts dont la mise en œuvre réelle est beaucoup moins simple que leur proclamation derrière un clavier.
    A supposer que le gouvernement de Syriza ait pris les décisions de rupture que la situation recommandait, il aurait fallu agir vite ET bien, avec toute une série de mesures techniques qui protègent la Grèce contre toutes les tentatives d’étranglement (financier ET politique, voir Chypre) que la troïka n’aurait pas manqué de déclencher.
    Il semble bien que Varoufakis a préparé les outils de résistance financière indispensables dans un bras de fer entre la Grèce et la troïka. Ces outils devaient permettre de tenir pendant la période chaude en évitant une ruée sur les banques, politiquement meurtrière. Le cabinet de Tsipras a préféré plier plutôt que d’aller à l’affrontement politico-financier (qui, bien conduit, aurait pu faire plier la troïka, ne serait-ce qu’en raison de l’exposition des banques allemandes et françaises face à un défaut).
    On peut déplorer qu’après tout ce qui s’est passé Varoufakis soit encore eurobéat, Il semble difficile de faire le reproche de ne pas avoir préparé le blitzkrieg qu’il fallait affronter après rejet de la dette.

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  • Le Rouméliote // 24.10.2017 à 14h59

    Les commentaires à l’encontre de Varoufakis et même de Tsipras sont faciles quand on n’a pas en face de soi Schäuble, Juncker, Dijsselbloem and Co munis de l’arme monétaire atomique.
    Le soir du référendum, la BCE a fait savoir que si le gouvernement grec suivait la volonté du peuple grec et refusait les mesures imposées par « l’Europe », elle couperait instantanément l’ELA. Donc, plus de liquidités dès le lundi matin, ni pour faire face aux engagements de l’État et des entreprises, ni pour les particuliers. Varoufakis avait un plan concocté avec Galbraith Junior de distribution de liquidités parallèles aux particuliers et aux entreprises via leurs numéros fiscaux, avec une identification des billets en circulation en Grèce. Plan risqué car c’était une déclaration de guerre. Tsipras a reculé et dès lors, il n’a pu qu’accepter les conditions de l’eurogroupe.
    Le refus de sortir de l’UE s’explique chez Varoufakis et Tsipras par l’histoire grecque : l’entrée dans la CEE, puis dans l’UE et l’acceptation de l’€, a été vendue par la ND, puis par le PASOK tendance Simitis, comme une protection contre le retour d’une nouvelle Junte des colonels modèle 1967 et contre les appétits des deux superpuissances qui avaient fait de la Grèce le champ clos de la Guerre Civile (1946-1949).

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    • theuric // 24.10.2017 à 15h18

      Ce qui est vrai c’est que la Russie avait, à l’époque, refusé de prêter mainforte au gouvernement grec.
      Comprendre cette décision, en pleine période de la guerre syrienne, est plutôt facile mais de court terme.
      En face du canal de Suez, ce pays est stratégiquement d’importance, d’autant plus avec, comme voisin, une Turquie continuant de s’affaiblir.
      Dorénavant, pour le futur, quand l’U.E. aura disparu, la Grèce se tournera naturellement vers la Grande-Bretagne.
      En fait, le secret pour réduire les effets d’une crise de grande ampleur c’est de la provoquer soit-même avant qu’elle ne se produise.
      Or, ce que montre Monsieur Varoufakis c’est que cette crise de disparition de l’U.E.€. est inéluctable.

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  • theuric // 24.10.2017 à 15h00

    Je vient d’écouter ce que Monsieur Varoufakis avait à dire, je n’ai aucunement été déçu en ne remettant pas en question ce que j’ai écrit plus haut.
    Les naïfs sont mignons de ne pas vouloir comprendre la situation dans laquelle ils sont plongés.
    Et je ne pense pas que la théorie des jeux soit utile à grand-chose.
    Un tricheur restant un tricheur.
    Mais le pire dans tout ça c’est qu’il ne comprend pas que lui et Macron ne sont là que pour détruire l’U.E., deux grands naïfs en quelque sorte.
    Il a parlé de tragédie grecque mais sans savoir à quel point cela est vrai, lui-même en étant un acteur central.
    Monsieur Varoufakis, vous qui vous dites de gauche, ce qui m’amuse fort, vous n’aviez pas compris une toute petite chose, ce n’est pas l’U.E. qui leur faut sauver mais leur structure mentale.
    Quitte pour cela à entrainer le monde dans le gouffre, ce vers quoi il va, d’ailleurs.
    C’est pourquoi l’empire U.S. à l’agonie doit la détruire, pour qu’elle-même survive encore un peu.
    « Encore un instant, Monsieur le bourreau… »

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    • Emmanuel // 24.10.2017 à 16h55

      A mon avis, vous devriez approfondir le sujet, car YV a bien affirmé (en connaissance de cause) que l’UE est irréformable (ce qui devrait vous faire plaisir, compte tenu de votre commentaire). Après le constat, que faire ? et là, la discussion commence à être intéressante. La proposition du Frexit est (à mon humble avis) alléchante, mais tout à fait insuffisante, et pouvant mener rapidement à une impasse, voire à un résultat contraire à celui espéré. « Reprendre ses billes », ok, mais après, quels accords remettre en place (et surtout, pas seulement à l’échelle européenne…) ? Voyez la confusion actuelle avec le Brexit (on peut être pour ou contre, telle n’est pas la question). Imaginez donc à l’échelle des 27 pays, avec le problème de l’euro en sus. Et après quel projet (si vous êtes de gauche, il ne vous aura pas échappé les velléité d’extrême droite et de nationalisme qui couvent) ? Concernant YV, connaissez vous sa proposition (celle intitulée en particulier « New Deal Européen ») ? Sur cette base, je pense que vous pourrez avoir un jugement fondé de savoir s’il est de droite ou de gauche. Concernant l’Europe, pas simple.

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      • theuric // 24.10.2017 à 18h48

        Emmanuel,
        De toute façon c’est l’ensemble du système économique mondial qui est interconnecté avec, de plus, une instabilité de celui-ci telle qu’il court à la banqueroute généralisée.
        De plus, il serait intéressant aujourd’hui de redéfinir ce que sont la droite et la gauche.
        Mais soyons logique, si l’U.E. est irréformable parce que triplement verrouillé, institutionnellement, politiquement et idéologiquement, alors si, de toute force, vous voulez la réformer, vous ne pourrez que la détruire.
        Nous en avons un bel et proche exemple: l’U.R.S.S. de Gorbatchev.
        Celui-ci ayant été mis au pouvoir parce que les dirigeants du polit-bureau se rendaient bien comte que la Russie soviétique périclitait.
        Si rien n’est fait, alors l’U.E. achèvera de s’effondrer en raison de l’accroissement de ses instabilités.
        Ou alors un évènement extérieur, un effondrement économique de grande ampleur, ne vienne entre temps l’entrainer vers le néant.
        Quoi qu’il en soit, si une crise est assurée, la meilleurs façon de faire serait d’en accélérer l’avènement pour tenter d’en diminuer les effets.

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        • theuric // 24.10.2017 à 18h54

          Essayer de faire survivre un système politique du genre union d’une telle instabilité doublée d’une fragilité extrême ne peut qu’être vain, l’U.R.S.S. le montre par l’exemple.
          Alors, vous avez le choix entre des problèmes maintenant ou plus tard, mais plus tard ils seront infiniment plus ardu à régler.
          Songez simplement au fait que si, en 2008, les états avaient laissé les banques faire faillite, nous aurions déjà pleinement monétairement récupéré, mais aujourd’hui la situation s’est très très largement détérioré.
          Et donc nous souffriront tous beaucoup plus, même les plus riches qui pourraient fort bien en perdre l’intégralité de leurs fortunes.

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          • Emmanuel // 24.10.2017 à 19h43

            Merci pour votre explication. L’analogie avec l’effondrement de l’URSS est intéressante. Question : comment se préparer au mieux, pour éviter le grand « collapse » comme l’a subi la Russie – c’est un peu l’objet de mon propos, et pour cela, je suis d’avis qu’il faut un projet de rechange, et que des solutions unilatérales et isolées pourraient tourner à la catastrophe. J’ai lu le témoignage de Toussaint (ci-dessous), et je pense (simple hypothèse), que c’était précisément le but de YV – provoquer une rupture et isoler totalement la Grèce, voire l’opposer aux autres pays (Europe, USA, etc…), c’était pire que tout. ça se soutient. Car le programme de Syriza signifiait tout simplement la rupture pure et simple. C’est bien là la difficulté, et comme on l’a vu avec la GB (et en France), cette problématique représente la + grande ligne de fracture au sein des gauches….à résoudre…

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  • Le Rouméliote // 24.10.2017 à 15h02

    (Suite du précédent) : On peut trouver ça idiot vu de France – encore qu’en terme de soumission elle n’ait de compte à rendre à personne, de Laval à Macron en passant par Mitterrand et ses épigones – mais vu de Grèce ça prend du sens.
    Personnellement, je pense qu’ils auraient dû tenter le coup et amorcer l’implosion de l’UE, fidèles en cela à la tradition historique grecque d’être à l’avant-garde des grandes évolutions géopolitiques depuis 1821.
    Mais, je suis tranquillement assis derrière mon ordinateur en France en train de siroter un ouzo de Plomari (le meilleur !) et pas en charge de la Grèce. Donc, je me tais et je déplore.

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  • Crapaud Rouge // 24.10.2017 à 18h07

    Mieux vaut lire l’article d’Eric Toussaint sur « Arrêt sur Info » que le livre du personnage : http://arretsurinfo.ch/comment-tsipras-avec-le-concours-de-varoufakis-a-tourne-le-dos-au-programme-de-syriza/ Tout est dans le titre : « Comment Tsipras, avec le concours de Varoufakis, a tourné le dos au programme de Syriza »

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    • Ben // 24.10.2017 à 23h08

      Parfait. Merci. Le parcours de Varoufakis est bel et bien erratique dans les grandes lignes de son story telling, mais parfaitement logique en dernière analyse.

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      • Owen // 25.10.2017 à 01h45

        J’en retiens que Varoufakis n’était pas membre du Syriza (je l’ignorais) et ne croyait pas au plan du parti, à savoir l’audit de la dette et entamer les négociations avec la Troïka sur base de rapports de forces. Il indiqué à Tsipras sa vision, s’il souhaitait le prendre comme ministre des finances: renégocier la dette avec des concessions de chaque côté.

        On sait que Varoufakis a échoué. Mais on ne peut pas lui reprocher de ne pas avoir tenté le plan du parti Syriza, si lui même ne se sentait pas convaincu : pour une négociation aussi lourde de conséquences, il faut croire un minimum à ce qu’on fait. Sans oublier qu’il avait un plan de secours, en cas de rejet de la Troïka, de faire circuler immédiatement un drachme virtuel via les numéros fiscaux des contribuables.

        C’est peut-être Tsirpas qui aurait dû chercher quelqu’un d’autre, plus proche de la vision portée par le parti, mais j’imagine aussi que trouver un financier capable de soutenir le destin d’un pays, cela ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval.

        Tsipras, lui, voulait la restructuration de la dette, la décision souveraine de paiement, mais pas la sortie de l’UE. Alors que le parti et les grecs étaient prêts à aller au bout. Il était bon en posture (nous les grecs sommes victimes et vous UE êtes méchants), mais cela ne fait pas un projet ni un plan. Et cela aurait été digne qu’il démissionne.

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    • Fritz // 25.10.2017 à 13h14

      Merci beaucoup, @Crapaud Rouge. Varoufakis a joué le rôle d’un cheval de Troie pour détruire ce que le programme de Syriza avait de radical. J’ai noté ce point du programme pour les élections du 6 mai 2012 : « la fermeture de toutes les bases étrangères en Grèce et retrait de l’OTAN ».

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  • isidor ducasse // 24.10.2017 à 20h23

    « Le plus fou, c’est que Christine Lagarde m’a dit que j’avais raison……. Mais le capital politique en jeu était trop important »
    Voilà tout est dit dans cette phrase: la paupérisation d’un peuple et d’autres peuples d’Europe, pour un projet politique; et quel projet politique !
    Le projet d’unifier des économies, des sociétés, des cultures, sous l’autorité d’un gouvernement européen qui comme le disait De Gaulle: » pour mettre d’accord tous ces états il faudrait un puissant fédérateur exterieur qui, lui, en aurait une de politique »
    Alors, quel est ce puissant fédérateur qui a un capital politique si important pour abandonner des peuples à la misère.

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  • alex // 25.10.2017 à 11h09

    il faudra que quelqu’un, un jour, m’explique en des termes simples et intelligibles, pourquoi la grèce n’est pas sortie de l’euro, et quel calcul rationnel a conduit ses dirigeants, notamment tsipras, à ne pas emprunter cette voie?

    Pour l’instant, je n’ai vu personne l’expliquer. Cela rend suspect, tous les discours, pourtant souvent bien élaborés, qui indiquent que la sortie de l’euro est la voie la plus rationnelle, notamment pour la grèce à l’époque.

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    • Ben // 25.10.2017 à 12h34

      La Grèce n’est pas sortie de l’Euro car ses dirigeants sont des occidentalistes convaincus (tendance europeiste). À cela il faut ajouter le chantage de nature géopolitique par lequel la Grèce est soumise au camp de l’OTAN depuis la fin de la guerre. Avant d’arriver au pouvoir, Tsipras avait fait des visites aux USA et en Israël. L’altération du programme de Syriza date de ce moment. Après, il n’y a plus eu que du spectacle, qui continue de fonctionner, si j’en juge par ce que je lis parfois dans ce fil de discussion.

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      • alex // 25.10.2017 à 12h42

        ok Ben, merci. Je ne dis pas non

        mais je suis surpris qu’il n’y ait pas un discours de rationalité économique pour justifier un tel choix, un tel discours doit bien exister quelque part… surtout si la vraie raison n’est pas .. économique!

        De plus « le chantage de nature géopolitique »… de quoi s’agit il exactement, « chantage » c’est à dire qu’on leur a dit « vous restez dans l’euro sinon… » sinon quoi?

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        • Ben // 25.10.2017 à 13h48

          Pour l’instant, la rationalité économique disait que la sortie de l’Euro serait pire que d’y rester. Même un type comme Lordon disait que ça ferait de gros dégâts. Bref, y rester ou en sortir causerait un choc considérable. Du reste, Schauble était partisan du Grexit.

          En revanche, ni Tsipras ni Varoufakis, pas davantage que les Français ou les Américains, ne voulaient en entendre parler. La justification de ce choix économique était légitimé par le programme europeiste de Syriza par lequel Tsipras affirmait ne pas avoir du mandat du peuple pour sortir de l’Euro.

          En réalité, La question de l’Euro est uniquement idéologique, politique et géopolitique. Son aspect économique me paraît être un enjeu secondaire pour l’instant, jusqu’au moment où les conséquences seront tragiques.

          Quant au chantage de l’OTAN, c’est un aspect totalement occulté par les commentateurs médiatiques. Il suffit de connaître l’histoire contemporaine de la Grèce après 1940. Je crois me souvenir que l’ambassadeur des USA à Athènes, Jack Lew, a eu quelques rencontres déterminantes avec Tsipras au plus fort de la crise des négociations avec Bruxelles (dates des entretiens à vérifier). Bien que le très Démocrate Krugman, proche du pouvoir à Washington, jugeait le maintien dans l’Euro comme une aberration (de même qu’une bonne partie du FMI), c’est un autre aspect du problème qui a fait pencher la balance dans le camp pro-euro. À savoir, l’intérêt geo-strategique (ne pas non plus sous-estimer l’auto-intoxication des classes dirigeantes).

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          • alex // 25.10.2017 à 13h59

            ok merci pour tes explications.

            tout cela me dépasse: « l’intérêt géostratégique » du maintien de l’euro pour les américains ou les israéliens me laisse dubitatif… mais je confesse mon ignorance relative de la chose historique et géopolitique.

            je me souviens juste qu’en 1993, le MIT disait que le serpent monétaire européen ne tenait pas la route… et nous sommes 25 ans plus tard, ils semblent bien qu’ils avaient raison.

            il faut laisser au temps de juger et d’expliquer cette période de notre histoire. les livres d’histoire seront sans doute très sévères, s’il reste des livres d’histoire..

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            • Ben // 25.10.2017 à 14h31

              Juste une précision au sujet des influences extérieures à l’UE: il ne s’agit pas de complot, mais tout bêtement dun souci de stabilité des intérêts geo-strategiques dans une zone sensible pour l’OTAN. J’ai cité Israël, j’aurais pu ajouter l’Ukraine ou la Syrie (ou la dangereuse Turquie d’Erdogan). L’arrimage de la Grèce à l’Euro fait partie du deal idéologique en faveur du bloc atlantiste. La zone euro est une forteresse à l’intérieur d’un empire.

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