Les Crises Les Crises
1.novembre.20221.11.2022 // Les Crises

« Le gouvernement britannique se dirige droit vers l’effondrement du marché du logement. »

Merci 109
J'envoie

Des experts expliquent comment « les roues pourraient se détacher » de l’économie britannique à la suite de l’approche imprudente de Liz Truss et Kwasi Kwarteng, rapporte Sam Bright.

Source : Byline Times, Sam Bright
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

L’ancien ministre des Finances britannique Kwasi Kwarteng. Photo : Avpics/Alamy

Mise à jour – 14/10/2022 : Liz Truss a limogé son ministre des Finances Kwasi Kwarteng, remplacé par Jeremy Hunt, et a renoncé à des baisses d’impôts.

Les marchés britanniques ont perdu 500 milliards de dollars en valeur cumulée depuis que Liz Truss est devenue Premier ministre il y a trois semaines, a rapporté Bloomberg hier.

Suite à l’effondrement de la livre, qui est passée de 1,17 à 1,07 dollar en l’espace d’un mois, ce coup financier équivaut à peu près à 350 millions de livres sterling perdus toutes les 21 minutes sur les marchés britanniques.

En d’autres termes, si nous suspendons la réalité et croyons l’affirmation de Vote Leave selon laquelle nous « envoyons » 350 millions de livres sterling par semaine à l’UE, l’effondrement récent des marchés britanniques correspond approximativement à 143 de ces paiements hebdomadaires. Près de trois ans de prétendus frais d’adhésion, brûlés en moins d’un mois.

La Banque d’Angleterre a maintenant averti qu’il existe potentiellement un « risque important pour la stabilité financière du Royaume-Uni » et a adopté des mesures qui, espère-t-elle, aideront à stabiliser l’économie.

Ceci intervient après que les marchés financiers aient parié contre l’économie britannique, suite au mini budget du ministre des Finances, Kwasi Kwarteng la semaine dernière. Kwarteng a annoncé une série de mesures non chiffrées (c’est-à-dire qu’il n’a pas expliqué exactement comment il les financerait) en faveur des riches, notamment l’abaissement du taux d’imposition maximal, la suppression du plafonnement des bonus des banquiers, l’annulation de l’augmentation de l’impôt sur les sociétés et de l’assurance nationale, et la réduction des droits de timbre.

Comme l’a déclaré le Fonds monétaire international (FMI), « étant donné les pressions inflationnistes élevées dans de nombreux pays, y compris le Royaume-Uni, nous ne recommandons pas de mesures budgétaires importantes et non ciblées à ce stade, car il est important que la politique budgétaire n’aille pas à l’encontre de la politique monétaire. »

Ainsi, pour juguler l’inflation – qui devrait atteindre un pic de 11 % en octobre – la Banque d’Angleterre sera contrainte de relever les taux d’intérêt. Plus les mesures gouvernementales feront grimper l’inflation, en augmentant la chaleur dans l’économie (par le biais des « paquets fiscaux non ciblés » décrits par le FMI), plus les taux d’intérêt augmenteront.

Ceci, semble-t-il, pourrait être le point culminant d’une nouvelle crise économique profonde au Royaume-Uni.

« L’iceberg qui se dirige tout droit vers [le gouvernement] est le marché du logement », a déclaré le Dr Jo Michell, professeur associé d’économie à l’université de l’ouest de l’Angleterre, au podcast Byline Times.

Les politiques du gouvernement « vont induire des taux d’intérêt plus élevés, dit-il. La Banque d’Angleterre va intervenir, les taux d’intérêt seront élevés… Cela va se répercuter sur les taux hypothécaires, et j’ai vraiment du mal à voir comment le marché immobilier ne va pas [s’effondrer]. »

L’importance de l’immobilier pour l’économie britannique s’est intensifiée depuis les années 1980 et les réformes économiques de Margaret Thatcher. « Laissez-moi vous donner ma vision : le droit d’un homme à travailler comme il le veut, à dépenser ce qu’il gagne, à posséder une propriété, à avoir l’État comme serviteur et non comme maître – voilà l’héritage britannique », a-t-elle déclaré lors de son premier discours de conférence du parti en 1975.

La croissance régulière et constante du marché de la propriété privée – soutenue par l’érosion consciente du parc de logements sociaux – a constitué la base de la sécurité et de l’investissement individuels en Grande-Bretagne depuis lors.

Le prix de vente moyen d’une maison au Royaume-Uni a triplé pendant l’ère Thatcher, passant de 19 925 £ en 1979 à 59 785 £ en 1990. Ce chiffre a atteint 251 634 £ en 2010, et s’élève aujourd’hui à 286 000 £. À Londres, ce chiffre est de 543 517 £.

« Une si grande partie de l’économie, pour le meilleur ou pour le pire – principalement pour le pire – est déterminée par les évaluations des prix du logement, déclare le Dr Mitchell, et c’est là que je pense que les roues peuvent vraiment tomber du soi-disant plan [du gouvernement]. »

Ce point est réitéré par le professeur Mark Stephens, titulaire de la chaire d’Etudes foncières, immobilières et urbaines de l’université de Glasgow, qui affirme que « si le budget a déclenché la crise, c’est le prix à payer pour une décennie d’efforts visant à soutenir l’accès à la propriété tout en maintenant les prix des logements à un niveau élevé. »

En effet, nous en avons déjà eu quelques preuves au cours de la semaine dernière. Un certain nombre de prêteurs, dont Halifax – le plus grand prêteur hypothécaire de Grande-Bretagne – ont retiré certains de leurs produits en attendant de savoir quel taux d’intérêt appliquer.

D’ici 2023, la part des remboursements hypothécaires mensuels dans le revenu nominal disponible des ménages devrait atteindre 30 %, soit le dernier chiffre enregistré juste avant le krach financier de 2008, qui avait été provoqué par des niveaux insoutenables d’endettement immobilier.

Samuel Tombs, économiste en chef pour le Royaume-Uni chez Pantheon Macroeconomics, affirme que si les taux d’intérêt augmentent comme prévu, le ménage moyen refinançant un prêt hypothécaire à taux fixe de deux ans au cours du premier semestre de l’année prochaine verrait ses paiements mensuels passer de 863 £ à 1 490 £. « Beaucoup ne pourront tout simplement pas se permettre cela », a-t-il déclaré.

Ce problème est particulièrement grave dans le contexte de l’endettement actuel des ménages britanniques. Bien que l’endettement des ménages ait atteint un pic au deuxième trimestre 2008, à 151,5 % du revenu disponible des ménages, il n’a pas diminué de manière significative depuis le krach, s’élevant encore à 131,3 % au cours des trois premiers mois de 2022.

De plus, dans un contexte d’escalade du coût de la vie, les arriérés de paiement sur les dettes personnelles ont presque doublé, passant de 1,8 milliard de livres sterling en octobre de l’année dernière à 3,8 milliards cette année. La dette moyenne des cartes de crédit par ménage en juin 2022 était de 2 229 £.

D’un point de vue politique, il est remarquable – et dans une certaine mesure choquant – que le Parti conservateur poursuive ces politiques, en luttant contre les fonds spéculatifs et en risquant un crash du marché immobilier.

Le parti a reçu 11 millions de livres sterling de fonds spéculatifs et de magnats de la finance entre décembre 2019 et septembre 2021, tandis que 20 % des dons des conservateurs proviennent de magnats de l’immobilier – ce qui équivaut à 60 millions de livres sterling sur une période de 10 ans. Truss elle-même a reçu des dizaines de milliers de livres de dons de promoteurs immobiliers lors de sa candidature à la direction du Parti conservateur.

Le célèbre mantra de Boris Johnson – « f*ck business » (P… d’affaires, NdT) – semble toujours être un principe directeur de l’ère Truss.

Enquêtes additionnelles de Sascha Lavin et Iain Overton.

Source : Byline Times, Sam Bright, 28-09-2022

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

21 réactions et commentaires

  • DVA // 01.11.2022 à 09h54

    Bah oui mais il n ‘ y a pas qu’en GB qu’il y a de la spéculation outrancière immobilière…gageons qu’avec les prix de l’énergie qui explosent partout en occident , les clés sous les paillaissons d’entreprises en faillites vont se multiplier partout …et la vente en même temps de ses biens immobiliers pour tenter de boucher les trous…ça va être bonbon cra cra je crois chez nous aussi !

      +7

    Alerter
  • Manuuk // 01.11.2022 à 09h56

    Les Britanniques se pensaient plus forts en sortant le Royaume Univ de l’UE avec le Brexit.

    On se rend compte qu’ils en sortent bien amoindris. Les Britanniques avaient manifesté en masse contre l’inflation. Et en avait découlé protection la nomination de Truss. Elle est allée contre l’avis de tous.

    Leur but n’est qu’un seul : faire du RU un tax heaven pour attirer le maximum d’argent dans morale.

    Pas sûr que le Brexit ait été voté pour ces raison

      +2

    Alerter
    • Orhan // 01.11.2022 à 10h28

      Sortir de l’UE ne peut être qu’un préalable à un changement majeur des doctrines économiques et sociales du pays. Ce qui n’a pas été (encore) le cas. L’élite poursuit sa propre fin, le peuple une fin différente, seule le moyen coïncidait… Après, l’histoire n’est pas terminée, les déboires du royaume Uni serviront pour le moment uniquement aux tenants de l’UE à faire peur. L’exemple de la Grèce leur faisant semble -t-il défaut… l’UE c’est l’Allemagne et c’est de ce côté ci qu’il faut regarder évoluer les choses, le Royaume-Uni était une anomalie.

        +10

      Alerter
      • ManuUK // 01.11.2022 à 15h29

        Pour avoir un changement de doctrine économique, il faut sortir des grandes phrases.
        79% du Pib du UK est sur le secteur du service. La finance représente le secteur le plus important et l’industrie ne cesse de baisser. (10% du PIB en 2016). Pour pouvoir sortir de ces  » doctrines économiques », il faut avoir une force hors du monde financier.

        Pourquoi ? Je vous invite à regarder cette vidéo disponible sur le site :
        https://www.les-crises.fr/combattre-l-effondrement-financier-et-environnemental-en-cours-gael-giraud/
        Gael Giraud dit très clairement que la PM est tombée à cause des marchés financiers, car le RU dépend de la finance. C’est le marché financier qui dicte la ligne de conduite au RU.

        Theresa May le jour de sa nomination avait envisagé une politique de réindustrialisation du R-U. Ce qui prendra 20 ans pour contrer le poids de la finance.

        Force est de constater qu’avec les politiques de BJ, la récession et des objectifs d’une économie décarbonée, c’est mission impossible.

        Donc le R-U continuera de dépendre de la finance et poursuivra sa récession.

        Le Brexit a signé la fin de l ‘Empire Britannique.

          +2

        Alerter
        • nunu // 02.11.2022 à 08h01

          le rapport avec le Brexit ? il n’est pas claire pour moi.

          Dans l’UE ou hors UE, le problème aurait il été différent ?

          si « Le Brexit a signé la fin de l ‘Empire Britannique. » (je dirais plutôt la deces d’Elisabeth II), l’UE c’est la fin des démocraties nationales et va entrainer l’Europe dans un merdier pas possible….

            +9

          Alerter
          • Manuuk // 02.11.2022 à 19h26

            Ceci est un peu technique et ça me dépasse un peu. Je le reconnais. Mais de ce que j’ai compris.

            J. Sapir parie une sortie réussie du Brexit si le RU s’engage dans une révolution industrielle pour sortir du néolibéralisme : https://www.lefigaro.fr/vox/monde/2016/08/10/31002-20160810ARTFIG00110-petit-eloge-de-theresa-may-par-jacques-sapir.php

            Avec le Brexit, le RU va connaître de l’inflation, ce qui est normal. Mais si elle se lance dans une ré-industrialisation, elle peut s’en sortir grâce à sa banque nationale qui peut corriger le tout et une politique pour remonter les salaires.

            Une ré industrialisation aurait permis d’être plus fort et de se relever du néolibéralisme.

            Au lieu de cela, ce Brexit, sans ré-industrialisation, les a isolés, et les as soumis encore plus au marché financier.

            Les Britanniques ont pensé que le problème était l’UE, alors qu’il est dans le néolibéralisme.

            Le Brexit les a plongés encore plus dans le gouffre.

              +1

            Alerter
            • nunu // 02.11.2022 à 19h50

              il est vrai que cela peut être technique.

              Mais je n’ai pas l’impression que ce qui a motivé le Brexit soit un problème économique, c’est surtout le problème démocratique: le fait que des lois qui ont l’obligation de s’appliquer sur le territoire national sont votées par des non nationaux et peuvent ne pas être en accord avec le mode de fonctionnement ou les affectes sociétaux.
              l’UE est aussi un fédéralisme rampant et va progressivement récupérer de plus ne plus pouvoir.

              Concernant le néolibéralisme … suivant les personnes on a des « définitions » différentes.
              Je considère que l’UE est néolibérale (un peu moins UK surement), mais elle n’est certainement pas libérale.

              Et quand on regarde de plus prés la zone euro et ce qui a été fait pour maintenir ce truc en vie … au lieue d’avoir un nombre limité de pays en difficulté, c’est tous les pays de la zone euro qui peuvent être entrainés dans une crise majeur.

              Sur le miltaire c’est l’OTAN, soumission aux US, les Allemands qui font c…r …

              Je suis persuadé que les britanniques ont eu raison et les économies étant intriquées cela ne peut se faire sans mal … mais plus on attendra, plus la chute sera rude …

              Mais bon, toujours difficile de savoir ce qui va se passer.

                +3

              Alerter
        • Brigitte // 03.11.2022 à 08h16

          Bah, ne jetez pas trop vite le BB (la GB?) avec l’eau du bain…Pour moi d’ailleurs c’est plutôt l’inverse. Le Brexit a signé le retour de l’Empire Britannique, au moins dans l’imaginaire…. l’UE n’était pas le bon cadre pour eux. L’Allemagne ayant pris l’avantage. La GB a des atouts et des alliés que nous n’avons pas…ou plus. En Afrique par exemple.
          Tiens pas plus tard que ce matin, le journal régional Sud-Ouest titre que le prix de l’immobilier baisse à Bordeaux et dans les grandes villes….C’est la faute aux anglais…à Philippot?

            +0

          Alerter
      • Grd-mère Michelle // 02.11.2022 à 15h36

        Pour comprendre, il faudrait surtout, me semble-t-il,se demander pourquoi le RU n’a jamais été membre à part entière de l’UE… qui, malgré son catalogue de « bonnes intentions » (néanmoins contraignant à de nombreux égards), ne peut esquiver les très anciennes rivalités des « grands pays », anciens empires nostalgiques.
        Ces rivalités internes à l’UE, grotesquement anachroniques, sont habilement exploitées par les nouveaux « dirigeants » d’un monde livré au Grand Marché dominé par les deux « grandes puissances » que sont les USA et la Chine.

        Ceci vu d’un tout petit pays, la Belgique, dont la devise est « L’union fait la force » et qui, conscient de son insignifiance, posa les bases d’une future union en s’associant au Luxembourg et aux Pays-Bas pour fonder le premier « marché commun », le Bénélux.

          +1

        Alerter
        • nunu // 02.11.2022 à 16h14

          hum ….

          l’histoire de plus on est gros, plus on est fort ….

          l’Union fait la force à condition d’aller dans le même sens … et qui decide du sens dans le quel on veut aller ? j’ai un peu l’impression que certains sont en roue libre…

          Qu’on fasse des choses en communs, pas de problème, mais l’UE c’est du fédéralisme … et adieu des affectes sociétaux des nations … Ceci, me semble t’il n’a pas été clairement exprimé aux peuples …

          l’UE (dans sa forme actuel) pose un problème démocratique, ou finalement les pays, avec plus ou moins l’accord des populations, remettent dans les mains de non nationaux, une partie de souverraineté de leurs propres pays.

          L’UE ne nous rend pas plus fort … encore moins la France …

            +5

          Alerter
        • Grd-mère Michelle // 03.11.2022 à 12h41

          « Ceci, me semble-t-il, n’a pas été clairement exprimé aux peuples… »
          Oui, Nunu, « On nous cache tout, on nous dit rien! Plus on apprend, plus on ne sait rien! » (Chanson de J.Dutronc, début des années 60)
          Demandez aux jeunes (majeur-e-s, « responsables »)de 18 ans ce que signifient les « accords de libre-échange » signés à tour de bras par la Commission européenne(non-élue) depuis des décennies, en dépit du projet de « marché commun » qui fut la base (économique) de l’Union… Pas 1sur 100 ne le sait!
          (J’ai fait l’exercice, en promouvant pendant 3ans la pétition d’Initiative Citoyenne Européenne contre le TTIP qui avait obtenu plus de 3 millions de signatures à travers l’UE-même pas 1% de la population-mais qui a quand même contribué à enterrer ce projet de Traité néfaste).
          Si une véritable formation civique était dispensée (exercice de la démocratie dès l’école maternelle et tout au long du cursus scolaire obligatoire), chacun-e saurait qu’il est possible de former une majorité capable de modifier les institutions européennes, et de se mêler de ce qui le/la regarde: la marche de la société.

            +1

          Alerter
    • Louis // 02.11.2022 à 09h23

      « Les Britanniques se pensaient plus forts en sortant le Royaume Univ de l’UE avec le Brexit. » lesquels, ceux de la City ou ceux de la petite classe moyenne..

        +1

      Alerter
  • nicolas // 01.11.2022 à 11h56

    J’ai lu il y a peu de le détail de ce qu’à fait Liz Truss en 45 jours.
    Une baisse des impôts et des taxes des hauts revenus combinée à une relance des activités pétrolières.
    Un mix entre ce qu’à fait Trump en relançant l’industrie du pétrole et cette politique de l’offre de Hollande / Macron et qui ne fonctionne pas, le ruissellement étant une fable démontée dans les années 90.
    C’est une fuite en avant, une incapacité de sortir d’un carcan de pensée obsolète.
    Le monde entier va droit dans le mur car incapable de penser le monde différemment de l’ordre établi depuis la dernière guerre mondiale.
    Plusieurs facteurs pourtant appellent à un changement majeur de civilisation: la pression démographique qui n’a jamais été aussi forte, les progrès techniques très rapides qui poussent à changer de monde, l’emprunte de l’homme sur l’environnement qui n’a jamais été si prégnante.
    Il est clair qu’un monde à 3,5 milliards de personnes dans les années 1970 ne peut être le même qu’un monde à plus de 7 milliards de personnes.
    Le standard on le sait partout est l’american way of life: le monde veut une maison, 3 voitures, des vacances en avion etc…
    La Chine a désormais une classe moyenne qui souhaite cela, suivie de près par l’Inde et l’Afrique qui bientôt voudront les mêmes choses.
    Ceci est impossible et n’est pas soutenable à moins de définitivement rendre notre monde invivable.
    Le plus inquiétant dans tout ça est que tout ceci n’est pas un sujet dans les sphères du pouvoir.

      +13

    Alerter
    • nicolas // 01.11.2022 à 12h58

      Je voudrai ajouter une chose.
      Je le fais car c’est à mon sens essentiel et par manque de place pour le faire dans mon premier post.
      Je ne sais pas si cela a été traité sur le site, peut être serait il intéressant de le faire.
      Cet été j’ai entendu une partie du discours du premier ministre de l’Inde.
      Il a lancé au coeur de l’été un grand projet sur 25 ans: faire accéder l’Inde au cercle des pays pleinement développés.
      Développé au sens où nous l’entendons aujourd’hui: une classe moyenne, un développement classique industriel basé sur PIB … Pour plus de 1 milliard de personnes.
      Cela rejoint donc mon premier post.
      Il est évident que je souhaite le bonheur de tous les peuples, mais c’est justement cette notion même de bonheur qui est inquiétante car pas soutenable pour plusieurs milliards de personnes sur notre planète sans manquer de la rendre inhabitable.
      Le vrai sujet, le vrai enjeu pour l’humanité est donc bien là.

        +9

      Alerter
      • Grd-mère Michelle // 03.11.2022 à 12h03

        Le vrai problème, cher Nicolas, est la confusion (organisée) sur la notion de bonheur…
        Le mot bonheur signifie à l’origine « bonne chance », et chaque être humain peut s’estimer heureux (chanceux) d’être en vie, né-e au sein de cette espèce qui possède certaines particularités(dont la pensée, conséquence de la parole) lui permettant de surmonter les instincts de survie et de reproduction inhérents à chaque espèce.
        Ceci lui permet donc d’exercer son libre arbitre, de faire des choix qui lui permettront d’être lui/elle-même à 100%, de s’épanouir et de se réaliser pleinement, source de satisfaction inépuisable qui rend obsolètes les questions récurrentes du « sens de la vie » et de sa finitude.
        Or, les « sociétés » ne se forment qu’en fonction de la survie et de la reproduction du « groupe »(du plus petit, la famille, au plus grand, la Nation), laissant la prérogative « animale » du commandement, du « gouvernement », aux plus forts( plus « malins », plus riches, plus armés) et instaurant une cruelle et brutale compétition basée sur la possession de territoires qui fournissent les principales ressources, alimentaires et énergétiques, nécessaires à leur survie…et leur « prospérité ».
        Hélas, malgré le génie inventif humain, et en dépit de certains efforts fournis au 20eme siècle, motivés par les menaces de destruction totale que représentent les « progrès » en matière d’armement, nous vivons encore comme des animaux, livré-e-s à nos instincts et à la méconnaissance (entretenue par les « chefs » et leurs sbires) de nos possibilités de bonheur partagé.

          +0

        Alerter
  • Castor // 01.11.2022 à 12h00

    Citation :

    « Comme l’a déclaré le Fonds monétaire international (FMI), « étant donné les pressions inflationnistes élevées dans de nombreux pays, y compris le Royaume-Uni, nous ne recommandons pas de mesures budgétaires importantes et non ciblées à ce stade… »

    Comment ça non ciblées ?
    Je les trouve très ciblées, au contraire. Tout pour les riches. Ce qui ne peut qu’aggraver les effets de la hausse des taux d’intérêts (par la banque d’Angleterre) sur le marché de l’immobilier. Comme OB l’a très bien montré, l’argent injecté dans la sphère financière et d’une façon générale la hausse des plus hauts revenus se fait sentir au niveau de l’économie toute entière par le biais de la hausse des prix de l’immobilier. Rien de tout cela n’est rappelé dans l’article, qui n’explique rien.

    Dans cet article on mélange savamment les effets de la politique de Liz Truss avec ceux de la banque centrale. Avec un coup de canif en direction du Brexit, alors que la politique de Liz Truss, elle-même favorable au « Remain », était parfaitement dans la lignée de l’UE. C’est trop facile.

      +7

    Alerter
  • Louis // 02.11.2022 à 09h20

    Deux petites observations,en GB l’habitude pour le crédit d’achat d’un logement est le taux variable (fixe pour la France). Donc une petite famille qui à un crédit paiera dans les 5000 de plus par an à quoi se rajoute un 5000 pour l’énergie..

      +1

    Alerter
  • JNNT // 02.11.2022 à 09h43

    Le projet de BoJo : la jouer à la fois Empire Britannique et vassal n°1 des USA. Déjà, c’est contradictoire. En plus, l’Empire Britannique n’est plus qu’une île isolée sans pouvoir hors de son périmètre. La GB n’est plus que l’écrin de la Cité, un paradis fiscal qui n’a strictement rien à foutre de ce qui l’entoure, du moment que l’ordre y est maintenu – sinon, la Cité déménage.
    Tout ce qui reste de l’Empire Britannique, c’est reprendre le Grand Jeu contre la Russie en Ukraine, sans bénéfices possibles sauf pour l’industrie de la défense. Donc, oui, ça s’annonce mal. Va falloir gérer l’effondrement en l’étalant dans le temps le plus possible. Pareil pour la France, du reste

      +3

    Alerter
  • Savonarole // 02.11.2022 à 10h48

    Donc, la Livre qui dévisse parce que la FED a augementé ses taux à la bourrin (et s’aprête à en rajouter une couche) c’est de la faute du Brexit.
    OK , mais faut quand même se faire des sacrés noeuds au cerveau pour que ça marche comme argument.
    Idem sur le marché du logement : il y a de plus en plus d’investisseurs institutionnels qui défoncent les prix de l’immobilier en achetant n’importe quoi à n’importe quel prix rendant la demande des gens en mal de logement insolvables face à la spéculation , mais c’est encore de la faute du vilain Brexit …
    Ils auraient pas Brexit , la BCE aurait douillé ? Non ? Bah alors !!!
    C’est pas comme ça qu’on régule un marché bande d’incapables ! Il faut rendre la spéculation immobilière non-rentable , le but d’une maison c’est d’habiter dedans , pas de transphormer des générations de nouveaux entrants en SDF.
    Le petit personnel politiques est vraiment merdique , et ça manque pas de journalopes pour lêcher malgrès l’odeur.

      +6

    Alerter
    • Grd-mère Michelle // 02.11.2022 à 13h26

      En effet, c’est depuis 2008 que les possédant-e-s (« d’économies ») se sont rendu compte que les « valeurs » financières étaient fragiles, et se sont précipité-e-s sur la « valeur sûre » que constitue l’immobilier.
      Les « petites gens » l’ont compris aussi et ont choisi de contracter des crédits pour s’acheter des logements (manière sûre, en principe, de « faire des économies » en vue d’une vieillesse « à l’abri »).
      C’était compter sans la perversité des banques et leur collusion avec « les riches », et sans imaginer les difficultés qu’ils/elles auraient à les rembourser… au risque de se faire confisquer les économies de toute une vie…
      Le crédit est vraiment l’arme de destruction massive de l’autonomie des individus et des peuples.
      En Roumanie, les gens achètent, par exemple, une machine à laver ou une tv grâce à un prêt sans intérêts, obtenu en un quart d’heure en mettant en garantie leur maison et leur hectare de terre adjacent(récupérés après la « révolution », dans les années 90). Je vous laisse imaginer ce qui arrive après deux mois de non-remboursement…

        +0

      Alerter
  • Myrkur34 // 03.11.2022 à 21h00

    Au Portugal des boîtes de thon sous antivol.. On n’arrête pas le progrès !
    Ou la fin des caisses automatiques, trop de vols..

    https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/11/03/au-portugal-les-vols-de-nourriture-en-magasin-explosent_6148409_3234.html

      +0

    Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications