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24.septembre.201924.9.2019 // Les Crises

Quand le Parlement européen manipule l’Histoire et la Mémoire

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Source: blog de Charles Heimberg, 22/09/2019. Charles Heimberg est Historien et didacticien de l’histoire à Genève.

Le Parlement européen a adopté le 19 septembre une résolution « sur l’importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe ». Elle s’inquiète à juste titre de la montée des haines identitaires en Europe, mais va droit dans le mur en manipulant l’histoire. Non, nazisme et stalinisme ne sont pas équivalents. Non, le pacte germano-soviétique n’est pas la cause de la Seconde Guerre mondiale.

La résolution du Parlement européen « sur l’importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe » est un monument de relativisme et de brouillage de toute intelligibilité du passé. Fruit d’un compromis particulièrement malsain où chacun peut tirer son épingle du jeu, à l’Est comme à l’Ouest, à droite comme au centre-gauche, ce texte contient des affirmations extrêmement graves et tout à fait inacceptables.

Le texte exhaustif de cette résolution est disponible ici.

L’europarlementaire italien Massimiliano Smeriglio (élu comme indépendant sur la liste du Parti démocrate) a publié une belle mise au point pour expliquer pourquoi il n’a pas voté ce texte, contrairement à ses collègues. En voici une traduction en français (que j’espère fidèle aux propos de l’auteur):

« Je n’ai pas voté pour le texte qui rend équivalents le nazisme et le communisme.

Je n’ai pas voté en sa faveur parce qu’il s’agit d’un texte confus et contradictoire.

Je ne l’ai pas voté parce que l’histoire n’a pas à être contrainte dans une construction parlementaire dont le seul but est de la tirer à soi de tous côtés pour aboutir ensuite à un étrange œcuménisme où tout devient semblable.

Je n’ai pas voté ce texte parce qu’il n’est pas vrai que la Seconde Guerre mondiale est née avec le pacte Molotov-Ribbentropp, ses causes sous-jacentes devant éventuellement être recherchées dans les conditions de la paix punitive de Versailles à la fin de la Première Guerre mondiale.

Par ailleurs, ces causes doivent aussi être recherchées dans la complicité silencieuse avec laquelle l’Etat libéral a permis le développement du fascisme et du national-socialisme contre le mouvement ouvrier.

Je n’ai pas voté pour ce texte parce que, dans un tel document, on ne peut pas ne pas traiter sérieusement de la Shoah, c’est-à-dire la volonté d’exterminer des membres de la religion juive, les Roms, les Sinti, les homosexuels et les opposants politiques.

Je ne l’ai pas voté parce que les démocraties occidentales, nos démocraties, celles qui sont nées en 1945, doivent remercier aussi bien les Anglo-Américains que les formations résistantes et l’Armée rouge pour leur victoire finale.

Telle est la vérité historique.

Je n’ai jamais été prosoviétique, je viens de la culture libertaire, je me suis réjoui de la chute du Mur, j’ai manifesté contre Tiananmen, je me suis battu contre le socialisme réel et ses horreurs, mais tout cela n’a rien à voir avec le jugement politique et historique sur le début et la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Et cette rigueur, nous la devons à nous-mêmes pour pouvoir marcher debout et nous la devons aux millions de victimes qui se sont battus pour arrêter et vaincre Hitler et Mussolini.

Et puis, nous sommes en Italie, et pour nous, le nazifascisme, cela a été Marzabotto, via Tasso, les Fosses Ardéatines. Tandis que les socialistes, les communistes, avec d’autres, ont rédigé la Constitution républicaine et ont construit notre démocratie jour après jour.

Cela compte aussi. »

Parmi tous les problèmes que cette résolution pose sur le fond, trois au moins sont à souligner :

1. Mettre sur le même plan, en pleine équivalence, et en les assimilant, le fascisme, le nazisme et le stalinisme est une grossière simplification de la réalité. Le concept de totalitarisme incite à une comparaison historienne qui prenne en compte les éléments communs aussi bien que les dissemblances. Et il ne s’agit pas de nier les éléments communs que des figures comme Margarete Buber-Neumann, qui a connu un camp du Goulag, puis le camp de concentration de Ravensbrück, ont vécu dans leur chair. Mais ce concept devient dangereux dès lors que c’est dans l’absolu qu’il met tout ce qui n’est pas démocratie libérale sur le même plan. D’ailleurs, ces parlementaires étourdis savent-ils que la notion de totalitarisme a été inventée par l’antifascisme italien avec d’être récupérée et revendiquée de manière provocante par Mussolini?

2. Le pacte germano-soviétique n’est pas la cause de la Seconde Guerre mondiale, laquelle est due à un éventail de causalités au centre desquelles se trouve assurément le projet expansionniste, belliqueux et racial du national-socialisme. Cette affirmation grossière ne vise qu’à prétendument légitimer la précédente. C’est un non-sens dont la logique consiste à occulter la gravité de la barbarie nazie en lui associant les crimes du stalinisme.

3. Présenter la Russie comme n’ayant souffert que du stalinisme (selon le point 15 de la résolution ci-dessous), c’est nier l’ampleur des souffrances et des pertes subies par ce peuple, et par les soldats de l’Armée rouge, pour arrêter l’expansion nazie et permettre la libération de l’Europe.

Sans surprise, au cours du débat parlementaire sur la motion, une eurodéputée espagnole du Parti populaire, Isabel Benjumea Benjumea (dérouler ici), a soutenu le texte en dénonçant au passage la pourtant très tiède loi espagnole sur la mémoire historique promulguée par les socialistes. « Il n’est pas possible d’imposer un seul récit de l’histoire par une seule loi », s’est-elle exclamée. Car tel est bien l’objectif de ces défenseurs de l’amnésie d’État et de l’occultation des crimes franquistes : encore une fois, mettre tout sur un même plan, la complexité des faits historiques et les pires récits néofranquistes qui nient les souffrances des victimes, l’analyse historienne du passé et les plus grossières manipulations de ce passé.

Ce mésusage idéologique de l’histoire, qui est surtout un brouillage mémoriel, fait des dégâts à l’échelle de tout le Continent. Il résulte sans doute des dynamiques internes au Parlement européen, notamment vis-à-vis des pays membres de l’Union européenne qui ont connu le stalinisme. Mais il est profondément inacceptable. En tant que science sociale, l’histoire sert à construire une intelligibilité du passé et du présent. Dans ce sens, elle nourrit aussi un travail de mémoire susceptible de contribuer à une prévention des crimes contre l’humanité. Mais avec son relativisme outrancier, la majorité du Parlement européen fait tout le contraire. Et c’est déplorable.

Charles Heimberg (Genève)

Cette résolution du Parlement européen a été vertement, et justement, critiquée par l’historien Angelo d’Orsi dans un éditorial du Manifesto du 22 septembre 2019.

[Mise à jour] Cette résolution a été massivement approuvée par des europarlementaires des extrêmes-droites (FdI, Lega, RN, Vox, etc.), des droites (PPE, Renaissance), « socialistes » et verts.

Source: blog de Charles Heimberg, 22/09/2019

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RGT // 24.09.2019 à 08h37

Connaissez-vous un seul état, une seule structure administrative qui ne tente pas de modeler l’histoire à son avantage vous ?

Moi non.

Il suffit d’écouter (avec un très gros sac à vomi) dans les discours « sincères » de nos dirigeants les références historiques pour en être convaincus.

Et bien sûr, dans le cas du pacte germano-soviétique, on glissera allègrement sous le tapis le fait que l’URSS ait averti les « démocraties occidentales » des risques encourus tout en suppliant une alliance qui fût rejetée (tout laisse à penser que les occidentaux attendaient avec impatience l’avènement du nazisme).

Staline a signé ce « pacte » simplement pour retarder l’invasion de l’URSS par les allemands, en pensant avoir le temps de se préparer discrètement à une défense de son territoire sans éveiller les soupçons de Hitler.

Il ne pensait pas qu’à l’ouest les « grandes démocraties » se coucheraient aussi facilement et même collaboreraient en envoyant des renforts pour envahir l’URSS…

Mais ça, nos chères « élites » libérales n’en parlent surtout pas.

Si jamais la populace prenait conscience qu’elle a de tous temps été trahie par ses oligarques pour accroître leurs profits elle pourrait se rebeller et décider de changer d’orientation politique.

Depuis deux siècles, TOUTES les guerres (de plus en plus sanglantes) ont toutes été menées pour favoriser les intérêts de l’industrie de l’armement avec bien sûr des accords (pour faire durer le plaisir) entre les oligarques des deux camps qui envoyaient au casse-pipe les gilets jaunes « moins que rien » tout en se réunissant pour fêter leurs profits dans des hôtels cossus.

58 réactions et commentaires

  • Fritz // 24.09.2019 à 07h07

    De quel droit des parlementaires osent-ils dicter une histoire officielle ?

    Cela dit, le pacte du 23 août 1939 a précipité la guerre en Europe, en donnant à l’Allemagne carte blanche contre la Pologne. L’URSS a suivi seize jours plus tard.

      +12

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    • Papagateau // 24.09.2019 à 08h32

      Les Accords de Munich avaient donné carte blanche aux allemands pour envahir les démocraties d’Europe centrale.
      Mais il est vrai (ironie) que c’était pour la justice et la paix (comme tout ce que fait l’occident partout dans le monde, et à toutes époques).
      Et c’est la version qui sera disponible aux citoyens de base, après son métro, boulot, TV, dodo.
      Et pour le camp du bien, le plus horrible est moral.

        +48

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    • Tonton Poupou. // 24.09.2019 à 11h10

      L’URSS en attaquant la Pologne le 17 septembre n’a fait que reprendre au mètre carré près exactement les territoires que la Pologne avait pris aux russes en les attaquent en 1920. Ceci n’est jamais précisé dans les documentaires consacrés à cette tragédie de la seconde guerre mondiale et constitue évidemment une falsification et une instrumentalisation de l’histoire (une de plus !) qui contribue au révisionnisme historique que vient de voter le parlement européen en mettant sur le même plan nazisme et communisme.

        +38

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      • Garibaldi2 // 25.09.2019 à 05h20

        Pologne qui n’a pas hésité à  »récupérer » des territoires à la Tchécoslovaquie lors de l’annexion du territoire des Sudètes par Hitler (Munich 29 septembre 1938).

        1er octobre 1938, la Pologne envahit la région tchécoslovaque de Zaolzie. Le 1er novembre, la Pologne envahit également quelques territoires du nord de Spisz et d’Orava.

          +6

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    • Jean-Pierre Georges-Pichot // 24.09.2019 à 13h46

      Pour être tout à fait précis, l’enjeu pour Staline et l’Union soviétique était les conditions dans lesquelles la Wehrmacht allait venir au contact de son territoire. A partir du moment où les franco-anglais s’étaient refusés à une alliance de revers du type 1914, la recherche d’un modus vivendi avec Hitler était pour Staline un impératif absolu. L’intégrité de la Pologne garantie par les alliés de 1918 était beaucoup plus importante pour la sécurité de l’URSS, que la Pologne séparait de l’Allemagne, que pour la France et l’Angleterre, qui ont bien vite démontré leur indifférence. Si la Pologne devait être envahie par la Wehrmacht, le moindre mal pour Staline était d’aller au devant d’elle avant qu’elle se présente sur la frontière soviétique. C’était en réalité une obligation absolue en termes stratégiques : et il était beaucoup plus prudent de le faire sur la base d’un compromis avec Hitler que de façon offensive. Le pacte germano-soviétique n’est donc pas la cause de la guerre. C’est la guerre, décidée par Hitler, qui était la cause du pacte, même si la chronologie, à quelques jours près, suggère l’inverse. Par sa décision, affichée, de prendre la Pologne après l’Autriche et la Tchécoslovaquie, Hitler et l’Allemagne sont les seuls responsables de la seconde guerre mondiale. Staline et l’URSS ont montré à de multiples reprises qu’ils ne désiraient pas la guerre, qui n’était pas dans leur intérêt, et même pas la guerre à l’ouest, alors que les Franco-anglais auraient plutôt été contents d’une guerre généralisée à l’est.

        +19

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    • Logique // 24.09.2019 à 18h42

      « De quel droit des parlementaires osent-ils dicter une histoire officielle ? »

      C’est pourtant très, très simple:

      « Qui contrôle le passé, contrôle le futur ; qui contrôle le présent, contrôle le passé » George Orwell, 1984.

      Eh oui, nous sommes en plein dedans.

      Et surtout, surtout ne pas nommer les pays qui ont collaborés avec le nazisme et son effort de guerre. Notamment les pays baltes déclarés « libres » de Juifs et l’Ukraine de Bandera. Et il faut aussi mentionner les troupes hongroises, roumaines, etc. qui on participé à l’agression contre l’URSS.

      Il n’y a pas beaucoup d’amis de la Russie dans ce parlement croupion.

        +8

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  • LA ROQUE // 24.09.2019 à 07h08

    Le droit que nous leur laissons.
    Peut être bientôt aurons nous une loi qui condamnera toutes personnes qui contrediront cette version.

      +35

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    • Fritz // 24.09.2019 à 07h09

      Ce sera la LMT (loi mémorielle des totalitarismes) ou LMRB (loi mémorielle contre les rouges-bruns).

        +16

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  • METZGER // 24.09.2019 à 08h06

    Aussi mince soit notre culture sur WW2, nous savons que le pacte germano-soviétique était une ruse utilisée par Hitler pour neutraliser Staline, un moyen, une méthode, mais en aucun cas la cause du conflit. La stupidité abyssale de nos euro-député peut-elle vraiment aboutir à une loi pétrifiante ? Nous mesurons déjà en France le caractère dévastateur des lois mémorielles, qui vont à l’encontre du but poursuivi. On enlève toute crédibilité à une histoire figée par une loi. L’histoire doit être perpétuellement remise sur le métier afin d’affiner notre compréhension du passé. Pour ceux que cela intéresse, je recommande « Staline » d’Oleg Khlevniuk, « Speer », de Martin Kitchen et « Hitler » de Peter Longerich. Ces livres sont récents et vont plus loin que les caricatures habituelles. Ils permettent de comprendre… Pour ceux qui veulent. Ils faudrait les offrir aux parlementaires ( 40€ le tout )
    Cela leur éviterait de dire des bêtises….

      +20

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    • Tonton Poupou. // 24.09.2019 à 11h25

      Et puisque nous en sommes aux conseils de lecture pour ceux que cela intéresse il y a l’excellent ouvrage de Jean Louis Vullierme : « Le nazisme dans la civilisation. Miroir de l’Occident. » Qui fait descendre de sa branche plus d’un perché béat du camp du bien des démocraties et des régimes libéraux des droits de l’homme. En révélant et analysant les racines idéologiques du nazisme et où Hitler a été s’inspiré – en trouvant ses éléments constitutifs – pour construire sa théorie.

        +9

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      • toune // 26.09.2019 à 15h11

        lisez aussi les ouvrages de Annie Lacroix-Riz…

          +1

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    • Jean-Pierre Georges-Pichot // 24.09.2019 à 14h01

      D’accord avec vous, et je retiens les références bibliographiques. Une nuance tout de même : lorsque vous dites ‘une ruse d’Hitler pour neutraliser Staline’, je ne crois pas du tout qu’Hitler ait vraiment craint une attaque soviétique. Les criailleries d’époque sur les préparatifs offensifs de l’Armée rouge étaient de la pure propagande. Aussi bien Hitler que Staline savaient à quoi s’en tenir sur les capacités offensives respectives, et c’est bien pourquoi Staline faisait de la diplomatie alors qu’Hitler faisait la guerre. Et du coup, je pense que le pacte était surtout un joli coup de la part de Staline, et a ultimement sauvé la mise à l’Union soviétique : ce qui ne signifie nullement que Staline soit responsable de l’assaut allemand contre la France, qui faisait partie des décisions irrévocables d’Hitler.

        +6

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  • RGT // 24.09.2019 à 08h37

    Connaissez-vous un seul état, une seule structure administrative qui ne tente pas de modeler l’histoire à son avantage vous ?

    Moi non.

    Il suffit d’écouter (avec un très gros sac à vomi) dans les discours « sincères » de nos dirigeants les références historiques pour en être convaincus.

    Et bien sûr, dans le cas du pacte germano-soviétique, on glissera allègrement sous le tapis le fait que l’URSS ait averti les « démocraties occidentales » des risques encourus tout en suppliant une alliance qui fût rejetée (tout laisse à penser que les occidentaux attendaient avec impatience l’avènement du nazisme).

    Staline a signé ce « pacte » simplement pour retarder l’invasion de l’URSS par les allemands, en pensant avoir le temps de se préparer discrètement à une défense de son territoire sans éveiller les soupçons de Hitler.

    Il ne pensait pas qu’à l’ouest les « grandes démocraties » se coucheraient aussi facilement et même collaboreraient en envoyant des renforts pour envahir l’URSS…

    Mais ça, nos chères « élites » libérales n’en parlent surtout pas.

    Si jamais la populace prenait conscience qu’elle a de tous temps été trahie par ses oligarques pour accroître leurs profits elle pourrait se rebeller et décider de changer d’orientation politique.

    Depuis deux siècles, TOUTES les guerres (de plus en plus sanglantes) ont toutes été menées pour favoriser les intérêts de l’industrie de l’armement avec bien sûr des accords (pour faire durer le plaisir) entre les oligarques des deux camps qui envoyaient au casse-pipe les gilets jaunes « moins que rien » tout en se réunissant pour fêter leurs profits dans des hôtels cossus.

      +58

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    • Jean-Pierre Georges-Pichot // 24.09.2019 à 10h48

      Vos intuitions sont justes, mais la réalité est pire que vous ne semblez imaginer. Lisez les bons historiens de la période et vous serez édifié et conforté : par exemple ‘L’abîme’ de Duroselle, ou bien sûr, si vous voulez vous plonger dans l’extrême détail de l’infamie des gouvernants français des années trente, Annie Lacroix-Riz. Ou bien encore les mémoires de Churchill sur la performance du gouvernement britannique qui l’a précédé, et sur celle de ses interlocuteurs français, Reynaud, Daladier, Weygand, pendant la drôle de guerre et la débâcle de 1940. C’est très délibérément que Chamberlain et Daladier ont essayé d’envoyer la Wehrmacht sur Moscou. Ils savaient parfaitement ce qu’ils faisaient à Munich, le slogan étant ‘laisser les mains libres à l’est pour Hitler’. Ils se sont seulement trompés sur la réaction allemande après leur déclaration de guerre : ils pensaient conclure rapidement une ‘paix blanche’ après la digestion de la Pologne, voire une alliance avec Hitler, alors qu’Hitler avait un désir de revanche envers la France. Quant aux préparatifs militaires de Staline et la question du temps, c’est le coeur de la question en effet, mais les préparatifs soviétiques n’avaient rien de bien secret. Pas davantage que les intentions d’Hitler aux yeux de Staline. Hitler s’est seulement trompé sur la résilience de la société soviétique : mais tout le monde à l’ouest pensait que l’armée rouge allait se volatiliser à la première pichenette,.

        +36

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      • RGT // 24.09.2019 à 18h11

        Je n’ai décrit ici que ce qui concernait la partie soviétique de cette guerre.

        Du côté de l’ouest si « démocratique » c’était en effet largement plus nauséabond, avec tous les oligarques qui venaient caresser le cul du Führer afin de faire du business, ses méthodes de gouvernance en faisant saliver plus d’un.

        Qui a allègrement fourni à Hitler des prêts importants pour qu’il finance sa « politique bienveillante » ?

        De très nombreuses grandes banques, Rothschild n’étant pas le dernier à venir lui cirer les pompes.

        Qui lui a fourni des véhicules à volonté avec des « facilités de paiement » ?
        Ford, General Motors et bien d’autres.

        Qui a fourni de l’acier « top qualité » pour fabriquer du matériel militaire (plus tard utilisé pour tirer les GI’s comme des lapins), qui a fourni du pétrole en grande quantité, qui… Rockfeller entre autres, et bien d’autres rapaces qui sévissent encore aujourd’hui alors que dans un monde « normal » ils auraient dû finir comme les dignitaires nazis qu’ils avaient servi avec un empressement remarquable.

        Louis Renault était un « petit joueur » mais il ne faisait pas partie de « très grands » qui ont réussi à passer entre les mailles du filet et, cerise sur le gâteau, ont été remboursés rubis sur l’ongle pour toutes les « dettes » contractées par les nazis, même après la déclaration de guerre aux USA.
        Et remboursés en priorité bien sûr, les victimes de cette guerre n’ayant droit qu’aux miettes qui restaient après ce somptueux festin…

        Pour résumer, si les USA ont tant tardé à intervenir, c’est tout simplement parce qu’ils avaient misé sur le petit moustachu caractériel et sont intervenus en catastrophe pour sauver les meubles devant l’avancée écrasante de l’armée rouge.

        D’où leur grande motivation à passer pour les seuls et uniques « sauveurs de l’humanité »…

          +17

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      • RGT // 24.09.2019 à 18h30

        Quant aux pays du « bloc de l’Est » qui entouraient l’URSS, ils n’intéressaient les soviétiques que pour servir de tampon amortisseur entre l’ouest (sous la coupe des USA) et l’URSS afin de ralentir une attaque éventuelle et pour sanctuariser leur territoire.

        Certes les polonais, thèques, les slovaques, les hongrois, et tous les autres ne jouissaient pas d’une grande liberté mais au moins ils n’étaient pas traités comme du bétail corvéable et exterminable à merci comme au temps des « divins aryens »…
        Et sans doute comme ils le seraient devenus si ils étaient tombés dans l’escarcelle des « démocraties occidentales ».

        Désormais ils sont « libres » mais ont une réelle rancœur à l’encontre des « démocraties » qui les ont « libérés » (en fait c’est faux, c’est Gorbatchev qui a jeté les laisses vite récupérées entre autres par les allemands) car ils vivent désormais « libres » certes, mais au final largement plus mal qu’au temps honni des communistes.

        Au moins, à l’époque, toute la population était nourrie, logée, soignée, éduquée et il n’y avait AUCUN SDF dans les rues.

        Désormais, ils sont TOUS confrontés à la misère des « moins que rien » tant appréciés par nos chères « élites ».

        Je ne suis PAS marxiste, et loin de là, mais au moins j’ai l’honnêteté de reconnaître que les populations étaient quand même bien moins stressées qu’aujourd’hui en ces « heures noires ».

        Au moins ils avaient l’assurance d’avoir le minimum social que tout état digne de ce nom devrait être obligé d’offrir à la population.

        Vous appelez ça le « progrès » vous ?

          +13

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    • euphorbe // 24.09.2019 à 12h15

      RGT un grand merci à vous pour ce commentaire vraiment salutaire, car comment démêler le vrai du faux dans cette
      jungle historico-politique quand on n’est pas spécialiste ?

        +8

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    • Jean D // 24.09.2019 à 16h20

      « Depuis deux siècles, TOUTES les guerres […] ont toutes été menées pour favoriser les intérêts de l’industrie de l’armement »

      L’industrie étant embryonnaire avant la période que vous délimitez, vous énoncez un invariant de l’histoire qui n’est pas très loin de la lapalissade 🙂 Mais ce qui est gênant c’est surtout de trouver une loi à l’histoire, d’interpréter à posteriori le passé :
      • les lois c’est pour les représentants du peuple
      • l’histoire c’est pour les historiens

      C’est justement cette confusion qui est patente avec la résolution qui vient d’être votée au parlement européen. Vous la dénoncez mais semblez tomber vous-même dans le piège de la manipulation.

      — A propos de manipulation

      Un historien sait pertinemment qu’il n’est pas objectif, qu’il est le jouet de l’époque dans laquelle il vit et même de sa trajectoire personnelle. Une part de son travail est justement de s’interroger sur sa subjectivité.

      Un exemple idéal typique : les historiens n’avaient jamais depuis qu’ils écrivent l’Histoire (depuis le XIX pour faire vite) étudié les femmes dans l’histoire. Il a fallu attendre les années 1970 pour qu’ils en fassent un sujet digne d’intérêt. Années 70 ? Mouvements de libération de la femme … les historiens sont malgré eux tributaires de leur époque, mais ils en sont conscients : c’est ce qui en principe leur permet de livrer un savoir qui ne déforme pas le passé.

      Au contraire du commun des mortels qui généralement ne fait pas cet effort intellectuel, ne se demande pas « d’où il parle ». Et là je n’évoque même pas des parlementaires européens, qui poursuivent des intérêts purement politiques absolument étrangers au savoir historique.

        +8

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    • Louis Robert // 24.09.2019 à 22h19

      @ RGT

      Je veux renchérir sur l’affirmation de Jean-Pierre Georges-Pichot // 24.09.2019 à 10h48, selon qui « la réalité est pire que vous ne semblez imaginer ».

      « Le Parlement européen manipule l’histoire et la mémoire. » Bien. Mais pourquoi donc le fait-il? Oublions le passé un court instant et tournons-nous vers l’avenir. L’exercice révisionniste qui nous est présenté consiste, selon moi, à:

      1. bien asseoir les pays européens de l’Est dans le « camp du bien », à savoir celui du capitalisme impérialiste,

      2. l’opposer résolument au « camp du mal », à savoir celui de la Russie staliniste, totalitaire, inhumaine, impardonnable et irrécupérable.

      Je vous soumets que cette offensive de propagande hostile hors normes pue la guerre. Depuis la récupération du Maïdan par les nazis du régime ukrainien, l’Empire guerroie aux frontières de la Russie et en vue de ce qui fut hier l’héroïque Léningrad. Le Donbass en guerre demeure assiégé, la Mer Noire est devenue le théâtre de provocations et d’agressions militaires constantes.

      Bref la guerre par l’Empire à la Russie menace. L’opinion européenne doit être préparée à la guerre, les pays de l’Europe de l’Est mobilisés afin de jouer le rôle clé que l’Empire leur destine. Cette manipulation de l’histoire et de la mémoire par le Parlement européen doit donc servir de programme « pédagogique  » hostile qui diabolise l’ennemi et prépare la guerre prochaine dans l’esprit des Européens.

      Prenons garde, cette initiative engage l’avenir européen d’une manière bien davantage diabolique qu’innocente! L’Empire « combattra » la Russie jusqu’au dernier Européen interposé… Il s’y prépare avec zèle!

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  • Maud // 24.09.2019 à 08h59

    Pour résumer, ce que l’on nous demande d’assimiler c’est que sans le pacte germano-soviétique Hitler se serait transformé en doux démocrate et n’aurait eu aucune idée expansionniste. Plus c’est gros ça passe. Les vichystes au pouvoir continuent leur oeuvre à travers la construction européenne de leur voeux et qu’ils n’ont cessé de construire depuis la fin de la guerre. Ils restent quelques survivants mais bientôt les jeunes générations n’auront d’autre choix. Tous « les partis de gouvernements » ont votés ce texte. Il est temps de les dénoncer, de réagir vigoureusement et de les montrer du doigt à chaque instant. Plus rien à attendre d’aucun d’entre eux.

      +17

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    • Jean-Pierre Georges-Pichot // 24.09.2019 à 15h12

      Un très bon argument. En effet, les gens qui rendent Staline responsable de l’invasion de la France par Hitler divaguent dans les grandes largeurs. D’une part parce que le plan Hitlérien comportait quoi qu’il advienne l’abaissement de la France, et aussi, de façon plus anecdotique, parce que c’est la France qui a déclaré la guerre à l’Allemagne au moment précis où elle n’avait plus les moyens de la gagner, là où Staline, moins stupide ou moins corrompu, a su temporiser intelligemment dans l’intérêt de son pays !

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  • Guadet // 24.09.2019 à 09h11

    Le texte “sur l’importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe” restera comme un des principaux piliers du totalitarisme de l’idéologie libérale libertaire. On espère bien que les victimes de cette idéologie se compteront bientôt en milliards, ce qui permettra aux riches de continuer à polluer sans remords.

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  • calahan // 24.09.2019 à 09h39

    En Propagandia comme dans toute bonne dictature qui se respecte, on croit refaçonner les cerveaux en racontant des histoires qui n’ont plus rien à voir avec l’Histoire.

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  • moshedayan // 24.09.2019 à 10h00

    Effectivement ! hélas !
    Je n’imaginais pas que l’on en arriverait jusque là, mais « en même temps » c’est logique compte tenu de l’évolution de l’historiographie en France et dans le reste de l’Ouest.
    En gros, si le Pacte germano-soviétique n’avait pas été signé, la Seconde Guerre mondiale n’aurait pas commencé.
    Foutaise : mes professeurs français m’ont appris que c’est en 1931 qu’elle a commencé avec le Mandchoukouo (lorsqu’on n’est pas « euro-centré »)
    Puis en 1936 avec l’Ethiopie, Etat indépendant ! puis…
    Grâce à Munich ! Les Slovaques ne sont pas idiots et la trahison des Européens de l’Ouest est bien là.
    Pour moi, cette initiative du Parlement européen confirme la mainmise allemande sur l’Europe, son insatiable ambition et qui provoquera à nouveau le chaos car elle insulte les souffrances de nombre de peuples européens à l’Est -les Slaves en premier.
    Quant à mettre au même niveau nazisme et stalinisme – même logique.
    Le Parlement européen n’a plus qu’à reprendre l’édition de la revue « Signal »…. et personnellement  » je l’….mm… de » Kurva ho !

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    • Sandrine // 24.09.2019 à 13h16

      Les Slaves? Il me semble au contraire que le document fait la part belle aux Polonais, justement.
      Le rôle du pan-slavisme dans le déclenchement de la première guerre mondiale (qui est la vraie véritable «cause» de la seconde) est totalement passé sous silence dans ce document (et d’une manière générale d’ailleurs); on préfère nous ressortir les vieilles lunes du traité de Versailles qui font porter le chapeau aux Français (on se mouille pas trop car en général les Français adorent qu’on leur fasse porter le chapeau et qu’on leur dise qu’ils sont coupables… vieux réflexe catholique sans doute)

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      • Jean-Pierre Georges-Pichot // 24.09.2019 à 15h03

        Les Polonais en tant que ‘slaves’ : un sujet à creuser. Parce que la Pologne est linguistiquement de langue slave, certes. Mais il est désormais interdit de parler d’appartenance raciale, et les Polonais sont catholiques et culturellement tournés vers l’Ouest. Pour dire un gros mot : germanisés. Aussi, quand on dit ‘les Slaves’, on ne pense guère à eux, et dans l’histoire de la région, ils ne se sont guère comportés en force slave. Les Polonais ont sauvé Vienne des Turcs, la France et l’Angleterre ont fait la guerre pour eux et ils ont fait la guerre pour la France et l’Angleterre.. Dans l’Union européenne contemporaine et aux Etats-Unis, ils sont la principale influence anti-Russe. Cela en fait, je suppose, des anti-slaves d’honneur aux yeux des élites européennes germano-centrées et vassalisées par les Etats-Unis.

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        • Sandrine // 24.09.2019 à 15h43

          A nos yeux français contemporains, sans doute. Mais aux yeux des Allemands c’est très différent (le racisme anti-slave nazi n’est pas tombé de la lune).
          Et plus à l’est, c’est encore différent, comme en témoigne le commentaire de @moshedayan qui parle de « Slaves » avec une belle ingénuité…

          Cela étant votre argument selon lequel les Polonais ne serait slaves que par la langue et que leur religion et leur histoire les rangerait plutôt du coté germanique ne tient pas : quid alors des Croates, des Slovènes, des Tchèques, des Slovaques, des Ukrainien uniates ? Eux aussi, des convertis à la germanité ?
          C’est aussi oublier qu’en Russie depuis les années 90, l’élément slave est aussi beaucoup plus incarné par la langue (russe) que par une éventuelle homogénéité ethnique.

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          • Slobodan // 24.09.2019 à 18h52

            J’aime passionnément ces Occidentaux qui glosent sur l’identité slave sans rien y connaître. La slavité est une réalité pluri-dimensionnelle qui ne se réduit pas à de vagues « habitus », ni à une poignée de coutumes obscures : c’est une réalité ethnique, linguistique, culturelle et historique au sens large. Que cela vous plaise ou non. Et peu importe vos litanies abrutissantes sur le « fascisme ». L’essor de la génétique de population atteste même les affinités organiques entre les… Polonais et la plupart des Russes ! Quant au rejet des concepts liés à l’ethnicité, c’est encore une posture occidentaliste qui n’a pas sa place en Europe de l’Est. Y compris en Russie, dans laquelle la citoyenneté et la nationalité se distinguent. L’élément slave est incarné par des caractéristique héréditaires, une cohésion biologique et un rythme de vie commun : La langue est un facteur important, certes, mais n’est donc pas le plus décisif.

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          • Slobodan // 24.09.2019 à 18h53

            Demandez aux Russes, aux Polonais, aux Tchèques ou aux Slovaques, s’ils ne se sentent pas « Slaves ». Ils se considèrent généralement comme tels et ne comprendront pas pourquoi vous vous échinez à occulter leur appartenance au premier groupe ethnolinguistique du Vieux-Continent… Certes, tous ces gens-là ne s’accordent pas et peuvent se quereller durement. Comme les Gaulois naguère en dépit de leur substrat celtique ! Mais de nombreux litiges sont tombés en désuétude ou sont cultivés par l’étranger pour miner toute possibilité d’entente communautaire plus globale. Par contre, je vous concède bien volontiers que la réalité ethnographique des populations d’ex-Yougoslavie est beaucoup plus hétérogène. Mais l’on relèvera toujours plus d’affinités entre des Biélorusses, des Polonais, et des Slovaques, qu’entre des Corses et des Flamands appartenant supposément à la même « nation ».

            Renan avait-il raison ? Fichte est en train de prendre sa revanche de manière éclatante.

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        • moshedayan // 24.09.2019 à 18h04

          Vous avez raison sur l’évolution culturelle de la Pologne. Sandrine a fort mal interprêté le sens de ma phrase : en bilan numérique ce sont les Etats de langues slaves qui ont souffert le plus : Yougoslavie, Pologne, URSS-partie russophone, Tchéquie. La Slovaquie a collaboré avec Mgr Tiszo (amputée de Territoires Presov, Kosice, Humenne, Oujgorod reconquis par la Hongrie avec l’accord de Hitler) les Tchécoslovaques ont moins souffert jusqu’en 1944 sauf les Juifs et les Roms… Quant à la germanisation de la Pologne et de la Tchécoslovaquie, vous avez raison, elle est ancienne, régulière dans ses tentatives, les langues sont un « petit filet » de frontières de maintien très faible par rapport aux forces économiques et à la propagande occidentale. Aujourd’hui la Tchéquie et la Slovaquie sont en fait dans un état lamentable de dépendance envers l’Allemagne. Il suffit d’un effondrement du système bancaire allemand pour le comprendre. Hitler a eu des héritiers plus subtils, pervers, et de plus en plus dangereux; selon moi au sein de l’UE. Enfin ce serait trop long de discuter sur les causes de la 1re GM et le panslavisme , sauf ce point : les spécialistes s’accordent sur le fait que la Serbie avait accepté presque toutes les conditions de l’Autriche…
          ps. personnellement je ne demanderai pas que l’UE se sacrifie si l’Ours de Poutine envahit la Slovaquie lol !

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    • Jean-Pierre Georges-Pichot // 24.09.2019 à 14h46

      Très juste : je n’y avais pas pensé tout de suite, mais en effet, la version vulgaire de la thèse de l’homogénéité des dictatures du vingtième siècle (ce que porte le terme ‘totalitarisme’ dont on use et abuse), très contestable déjà dans sa forme subtilement pensée par Hannah Arendt, qui a eu pour premier effet de dédouaner les dirigeants capitalistes autres que ceux de l’Allemagne, du Japon et de l’Italie, de leur part de responsabilité dans les horreurs de la période, peut aujourd’hui servir à faire croire qu’en Europe ce sont les Allemands et leurs vassaux nationalistes (Croates, Ukrainiens etc…) qui sont les gentils, et les Russes les méchants. C’est le deuxième étage de la fusée. C’est énorme, mais ça marche !

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  • Kokoba // 24.09.2019 à 10h05

    Le plus inquiétant ici est de voir l’Union Européenne continuer sa course folle vers l’abime.
    Si l’on prend un peu de recul et qu’on regarde l’évolution sur les 10 dernières années, c’est très inquiétant.

    – plus de 60% des lois en France sont conçues et imposées par l’UE et donc par une instance non démocratique
    – le démantelement des etats par la création d’euro regions commence à voir le jour
    – les traités internationaux (CETA et autres) imposent la domination des multinationales sur les etats
    – le pillage des ressources publiques est continu (privatisations)
    – instauration de violence policières contre toute contestation politique (gilets jaunes)

    Maintenant, l’UE impose sans vergogne sa « vérité » historique.
    Elle va engager toutes ses forces dans ce projet et on va s’apercevoir que ces forces sont considérables : institutions Européennes, médias, historiens « officiels ».

    On glisse rapidement vers une société totalitaire qui entend tout controler, y compris (et surtout) la mémoire historique.

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    • marire // 24.09.2019 à 11h41

      Merci à Kokoba de rappeler que l’UE n’est pas démocratique. Le seul organe élu étant le parlement européen qui a peu de pouvoirs ( presque tous étant à la commission européenne qui n’est pas élue ). Est-il nécessaire de payer cher nos parlementaires européens pour qu’ils nous pondent un tel outil de propagande ?

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      • Véro // 25.09.2019 à 17h30

        et même si le parlement européen avait plus de pouvoir, ça ne le rendrait pas démocratique, pour cause de paralysie.
        Les groupes parlementaires sont transnationaux. Ils sont donc censés voter en faisant abstraction de leur nationalité, ce qu’ils ne peuvent évidemment pas faire puisque chaque Etat conserve sa structure propre, son budget propre etc.

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  • Patrique // 24.09.2019 à 10h10
  • Jean-Pierre Georges-Pichot // 24.09.2019 à 10h13

    On ne nous dit pas quelles sont les peines prévues pour quiconque désormais nierait l’identité parfaite entre communisme et nazisme, refuserait de mettre comme penseurs, Marx et Gobineau sur le même plan, ou pire encore suggérerait qu’il pourrait exister une responsabilité du capitalisme international dans la seconde guerre mondiale ? Mais je suppose que ce vide juridique va être diligemment comblé, au moins pour la France, par un petit addendum à la loi Gayssot.

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  • jules Vallés // 24.09.2019 à 10h35

    Et, l’on va encore avoir droit à la soupe sur les élections, et la «  »démocrassie » » pour changer tout ça…

    On réécrit l’histoire au « Ministère de la Vérité » de George Orwell
    https://www.legrandsoir.info/on-reecrit-l-histoire-au-ministere-de-la-verite-de-george-orwell-rt.html

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  • lon // 24.09.2019 à 11h02

    A défaut de réel pouvoir législatif , le parlement européen est devenu la conscience morale de l’Europe , quelque chose de l’ordre du religieux , une assemblée de clercs qui accordera sa bénédiction à n’importe quel futur Mussolini ou Hitler qui viendra y planter ses bottes pour y obtenir un blanc-seing démocratique

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  • Tonton Poupou. // 24.09.2019 à 11h40

    Tout manipulateur « réducteur de tête » sait très bien que : La perte de valeurs commence par la confusion des valeurs. Il y a déjà plusieurs décennies – ce qui s’est accéléré après 1991 et la chute du ur de Berlin – que les grands manipulateurs « réducteur de têtes » (médias, documentaristes, certains historiens, etc ………) on pas à pas fait admettre que nazisme et communisme étaient identiques. Aujourd’hui c’est devenu la Vérité Officielle de l’UE. Ne doutons pas que les manuels d’histoire de l’UE vont suivre et qu’un amendement à la loi Gayssot sera voté….. »Le meilleur des mondes » est en marche !

      +5

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  • bdb30 // 24.09.2019 à 11h50

    Il y a des mecs qui n’ont toujours pas compris que les Soviétiques étaient Soviétiques et pas Français ou Anglais ou Tchèques ou Polonais. Staline n’était pas le Président du Conseil Français ni le Premier Ministre Anglais. Les Soviétiques faisaient leur tambouille de soviétiques. Quand à lire le délire de cette résolution écrite par des fonctionnaires verbeux qui considèrent que et qu’attendu que..C’est ça les libéraux, inculture, amoralité, le marché, le marché et j’en connais un candidat à l’élection Présidentielle Française qui chanta la Marseillaise la main sur le cœur, les yeux fermés, un abruti nous imposa son inculture historique. Rappel : lorsque les nazis envahirent et démantelèrent la Tchécoslovaquie, qui s’empara d’une partie du territoire Tchèque? Quel état soutenait le démantèlement de la Tchécoslovaquie? L’Histoire est connue, elle apparaît à l’ouverture des archives et ce n’est pas un quarteron de fonctionnaires libéraux verbeux qui va la réécrire. J’oubliais,le culot de gens qui affirment que l’Europe a sauvegardé la paix depuis la fin de la seconde guerre mondiale, il ne s’est rien passé en Yougoslavie? Rien en Albanie avec le Kosovo?

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    • Jean-Pierre Georges-Pichot // 24.09.2019 à 15h31

      Le système de Bruxelles est une force belliciste en Europe. L’Histoire le retiendra.

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  • jack_sosey // 24.09.2019 à 13h02

    Mettre l’Histoire au vote c’est tué la vérité.

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  • Jean D // 24.09.2019 à 13h48

    Quel est le statut légal de ce texte, cette « résolution » ?

    Est-ce que par exemple des associations vont pouvoir porter plainte devant la CEJ en cas de différend sur l’interprétation de l’Histoire ? Est-ce que des Historiens même pourraient être empêchés de travailler ?

    Il est assez simple de constater que cela n’a rien à voir avec le savoir historique :
    • en principe plus on s’éloigne de la période concernée, plus les débats sont apaisés (on passe progressivement de la mémoire partielle et partiale des survivants au savoir historique, deux discours de natures différentes cohabitent puis le premier cède entièrement la place au second)
    • vouloir sans cesse aller à contre-courant, raviver la mémoire alors qu’elle ne demande qu’à s’estomper au fur et à mesure que les témoins disparaissent, c’est faire de la politique, pas de l’histoire

    Il n’y a pas de devoir de mémoire, c’est une fumisterie. Il y a une devoir de savoir, c’est le boulot des historiens et surtout pas des politiciens.

      +4

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    • VVR // 24.09.2019 à 21h21

      Si je vous dit qu’une résolution est à l’initiative du parlement européen, cela devrait vous éclairer. La résolution est un concentré du pouvoir du parlement, et n’a donc aucun poids d’aucune sorte. Le parlement fait savoir par le biais d’une résolution qu’il « pense » quelque chose, c’est tout.

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    • Jean D // 24.09.2019 à 22h04

      @VVR

      Merci pour votre précision.
      J’ai cherché l’information sans trouver, pas doué, peut-être s’agit-il du « Rapport d’initiative » évoqué au bas de cette page ? https://www.europarl.europa.eu/about-parliament/fr/powers-and-procedures/legislative-powers

      A moins que je ne me trompe de vocable, une résolution européenne est transposable dans le Droit français (http://www.senat.fr/dossiers-legislatifs/resolutions-europeennes.html). Du coup, même si ce n’est pas automatique (iun élu ou le gouvernement doit prendre l’initiative), une « résolution » peut entrer dans le Droit français ?

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      • VVR // 26.09.2019 à 01h21

        C’est l’article 132 du réglement du parlement qui joue ici: https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/RULES-9-2019-07-02-RULE-132_FR.html

        Le texte affirme beaucoup, demande un peu mais ne réclame pas grand chose et ne fait au final que charger le président de transmettre a tout un tas de personne, y compris la douma russe qui pourra en faire ce que de droit si il reste de la place dans la corbeille a papier.

        Le texte est en fait l’amalgame de 4 proposition, 2 portée principalement par des députés de l’est, et 2 autre beaucoups moins radicales, mais du coup parfaitement soluble dans le texte final.

        Sans surprise, le débat est occupé principalement pas des baltes, polonais et slovaques, et par des allemands qui n’ont manifestement pas lu le texte dont ils discutent. Rendons hommage au (seul) deputé français (RN) qui intervient pour reaffirmer l’amitié franco-polonaise.

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  • Lysbeth Levy // 24.09.2019 à 14h34

    Voilà, dont acte, la victoire posthume de Reagan et ces historiens « sous influence », Courtois, Ernest Nolte, et relayés par les néoconservateurs, pseudo-philosophes de l’ère « mao-spontex » anti-communiste.
    C’est la déclaration de Pragues en 2008 qui a servi de tremplin avec l’appui des idéologues anti-soviétiques de l’époque :
    http://www.didier-bertin.org/pages/prague-s-process-danger/les-declarations-de-prague-et-du-parlement-europeen-et-leurs-consequences-partie-1-2.html : « Les lettres d’encouragement de Margaret Thatcher, de Nicolas Sarkozy, et de Zbigniew Brzezinski, partisan de l’hégémonie américaine par immixtion dans les affaires européennes, laissaient prévoir l’orientation de la déclaration de Prague et du processus qui en a résulté » » .
    IL a déjà des conséquences dans les pays de l’Est ou le communisme est quasi interdit (chasses à l’homme, lustration, décommunisation) voir puni, des anciens communistes partisans, sont poursuivis pour avoir participé à la guerre contre .les collaborateurs du nazisme ! C’est anti-historique, négationniste, en mettant sur la même ligne : communisme = nazisme alors que c’est l’Urss qui a vaincu le nazisme toujours selon Didier Bertin :
    http://www.didier-bertin.org/pages/history/qui-a-vaincu-le-nazisme-en-1945.html
    les lois mémorielles issues de cet acte européen fondateur, cette ré-écriture de l’histoire est dénoncée aussi par Delphine Bechter car cela ne correspond pas à la réalité : https://www.memoires-en-jeu.com/dossier/lois-memorielles-anti-democratiques/ L’Union Européenne est vraiment anti-démocratique a tous les niveaux. Il est a remarqué que ces mêmes pays ont repris leurs anciennes idôles pourtant très proches du nazisme, comme Bandera en Ukraine remis au gout du jour. Un assassin déguisé en héros du peuple.

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  • François // 24.09.2019 à 14h53

    Avec les lois mémorielles, c’est la réflexion et l’esprit de nuance que l’on tue. Ce n’est pas la mémoire des victimes que l’on grave dans le marbre, mais plutôt la division manichéenne camp du bien/camp du mal : c’est la sacralisation de la bêtise.
    Poussons le raisonnement dans ses retranchements les plus absurdes. Les communistes sont l’axe du mal, les lois sociales du CNR ont été obtenues par les communistes français, donc les lois sociales sont l’axe du mal.

      +7

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  • MichelD // 24.09.2019 à 14h59

    La Seconde Guerre mondiale a été provoquée par la volonté impériale et idéologique de l’Allemagne nazie. Le reste est du détail.
    Cette volonté a pu s’exprimer et s’imposer à l’Europe essentiellement grâce à l’appui subversif, constant, pervasif, et puissant, de l’ensemble des grandes bourgeoisies occidentales, américaine et anglaise en premier, en faveur du nazisme, partout et pendant toutes les années trente.
    Dans leur esprit, les nazis étaient le glaive et le bouclier contre l’URSS et le communisme, qu’il fallait détruire d’une façon ou d’une autre, même au prix d’une guerre mondiale dévastant l’Europe.
    Sachant que le communisme était une hérésie économique et une impasse, il leur aurait suffit d’attendre qu’il s’effondre sous ses contradictions, mais attendre aurait coûté trop d’argent à ces affairistes pressés d’investir et de récolter.
    Il est temps de comprendre que les Daladier et autres Chamberlain n’étaient pas de gentils « pacifistes » mais des collabos, et que les soi-disants « isolationnistes » américains étaient en fait des pro-nazis actifs entièrement dédiés à la cause de l’expansion et de la victoire de l’empire nazi en Europe.
    Si l’armée nazie n’avait pas échoué en Octobre 1941 devant Moscou, il n’y aurait jamais eu Pearl Harbour.

      +3

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    • lon // 24.09.2019 à 20h24

      Le communisme n’était pas une hérésie économique , le concept d’économie planifiée était parfaitement valide . D’ailleurs l’avenir appartient à la planification , qu’elle soit inspirée par un Parti communiste ou par la Reine d’Angleterre peu importe . le libre jeu du  » marché » mène la planète à la catastrophe .

        +4

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  • Edrick d’Estroy // 24.09.2019 à 14h59

    Le propre de toute tyrannie même déguisée est de réécrire l’histoire a son avantage…
    Dans le fond l’URSS et l’UE sont des sœurs usant de concepts idéologiques différant, mais aboutissant aux même résultats… sauf qu’avec l’URSS tous savaient a quoi s’attendre… l’UE est plus perverse… n’ayant pas les couilles de sa violence, elle est bien plus insidieuse et a depuis longtemps commencé à saper l’histoire enseignée aux enfants dans son dominion…
    A quoi vous attendiez vous?
    Nos décideurs sont d’accord, et sont incapable de penser a travers un autre prisme … et si il faut faire crever les français, les italiens;, les grecs, pour atteindre leur idéal  » européiste », ils n’hésiterons pas deux secondes…
    Alors Violer l’Histoire, Travestir les faits, Mentir, Culpabiliser, Réécrire où Trahir c’est le minimum…
    Après le Brexit , j’envisagerai certainement la traversée de la manche laissant mon pays que j’aime derrière moi car on ne pourra bientôt plus y éduquer des enfants pour en faire des hommes libre…

      +2

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  • A.gé // 24.09.2019 à 15h09

    « c’est-à-dire la volonté d’exterminer des membres de la religion juive » Faux. Il ne s’agissait pas d’exterminer des »membres » d’une religion, mais des gens d’un groupe ethnique donné.

      +2

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    • Jean D // 24.09.2019 à 18h02

      Bien vu.

      La nuance est de taille.

      Et assez bavarde en ce qu’elle nous indique :
      • l’obsession de la religion qui, si elle n’est pas propre à notre époque, connait un « revival » largement attisé par nos « zélites » qui proclament les « valeurs » de l’Europe à tout bout de champ et qui ont un arrière-goût de xénophobie anti-musulmane
      • l’oubli – un comble pour une loi mémorielle – que les atrocités nazies ont également été perpétrées contre des slaves, des handicapés, des opposants politiques, les homosexuels ….

      Vraiment ce texte est d’une nullité abyssale, il faudrait vraiment savoir par qui, comment et en combien de temps il a été pondu. S’agissant du « pourquoi », pas la peine d’épiloguer, c’est de la pure idéologie made in EURSS.

        +1

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    • lon // 24.09.2019 à 19h58

      Exactement, tout le discours nazi était basé sur une conception raciale , les juifs en tant que « race » et non pratiquants d’une religion

        +0

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    • Matt // 25.09.2019 à 00h57

      • Défense des « valeurs » européennes (entendre surtout chrétiennes et anti-musulmanes, comme si les religions dictaient toutes les consciences),
      • commissaire européen chargé de la défense du mode de vie de l’Europe,
      • résolution mémorielle visant grossièrement la Russie actuelle …

      La liste s’allonge et fait furieusement penser à une mise en condition des esprits pour une guerre de « civilisation », c’est à dire de survie comme en 14 et en 40. A propos de la défense de la « civilisation européenne » : https://youtu.be/_eLIJBQ9KyE?t=1180

      Et pendant qu’ils glosent sur l’histoire et la morale, nos technocrates européens continuent à nous faire les poches. Protéger les valeurs de l’Europe peut aussi s’entendre comme protéger le pognon des parasites (https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/parasite/58023) qui nous gouvernent.

        +3

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  • basile // 25.09.2019 à 06h59

    Je crains que le Parlement européen ne soit pas seul à poser question. On sait que nos politiques et nos média aussi. Mais ce n’est que propagande mue par de bas intérêts

    mais que dire de la sourde russophobie qui semble s’entretenir derrière les murs de la grande muette, et dont des échos parfois parviennent jusqu’à nous dans certains réseaux sociaux ? Notre armée tant aimée parait-il des Français, glorifiée par les média, voit-elle l’ennemi du même côté que nous ?

    Quand je parle de certains réseaux sociaux, je veux parlez de ceux « chez qui il n’y a pas de vrais journalistes ». Quand on lit les commentaires sur ces sites, il n’est pas rare d’y trouver ceux de petits soldats (au sens propre) arrivés là en francs tireurs pour rétablir leur vérité, pour faire la chasse aux poutinolâtres comme ils disent. Plusieurs sont soit militaires en activité, soit retraités.

    et leur russophobie primaire est très inquiétante. Qu’en est t-il d’un éventuel lavage de crâne dans nos armées ?
    Je me souviens qu’aux 3 jours, qui n’ont duré qu’une journée et demi, on a trouvé le moyen de nous montrer un film contre les rouges, comme si on n’avait rien d’autre de plus important à faire dans ce cour laps de temps

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  • R. // 25.09.2019 à 15h23

    Quand on parle de l’Allemagne qui a envahit la Pologne, il faut préciser que c’est une dictature militaire qui en envahit une autre.

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  • Styrnikov // 01.10.2019 à 09h50

    Hélas, ce genre d’énormités, votées avec un score digne des régimes qu’elles prétendent dénoncées ne sont pas seulement dues à l’intégration précipitée des anciens pays de l’Est dans l’UE, conduite au pas de charge depuis les années 1990.
    Elles sont inscrites dans l’ADN de l’UE, produit de l’hybridation entre d’anciens pétainistes comme Schuman, des grenouilles de benitier comme Gasperi, des conservateurs rances comme Hallstein et des supplétifs des USA comme Monnet. Qu’attendre d’autres de ces gens que des falsifications éhontées destinées à faire le bonheur des peuples contre eux mêmes.

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