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18.novembre.201818.11.2018 // Les Crises

Les nouvelles sanctions contre l’Iran risquent de provoquer un isolement à long terme des États-Unis. Par Patrick Lawrence

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Source : Patrick Lawrence, Consortium News, 01-11-2018

1er novembre 2018

Les États-Unis frappent au point le plus faible en imposant de nouvelles sanctions à l’Iran afin de punir ceux qui font du commerce avec Téhéran. Mais les États-Unis pourraient avoir une bataille à mener dans un possible tournant de l’après seconde guerre mondiale, écrit Patrick Lawrence.

L’Europe et l’Asie pourraient se rebeller contre les sanctions américaines

La prochaine étape de la campagne de « pression maximale » de l’administration Trump contre l’Iran aura lieu ce dimanche 4 novembre, lorsque les sanctions les plus sévères seront imposées à la République islamique. Il est essentiel qu’elles s’appliquent non seulement à l’Iran, mais aussi à tous ceux qui continuent de faire affaire avec ce pays.

On ne sait pas encore à quel point cette mesure sera déstabilisante. Alors que l’intention des États-Unis est d’isoler l’Iran, ce sont les États-Unis qui pourraient finir par être plus isolés. Cela dépend de la réaction du reste du monde, et en particulier de l’Europe.

La question est tellement épineuse que les différends sur la façon d’appliquer les nouvelles sanctions ont même divisé les fonctionnaires de l’administration de Trump.

L’administration s’attaque cette fois-ci au point le plus faible. Elle veut ramener les exportations iraniennes de pétrole et de produits pétrochimiques à un niveau aussi proche que possible de zéro. Au moment où ces mesures sont rédigées, elles excluent également l’Iran du système interbancaire mondial connu sous le nom de SWIFT.

Il est difficile de dire laquelle de ces sanctions est la plus sévère. Les exportations pétrolières de l’Iran ont déjà commencé à diminuer. Elles ont culminé à 2,7 millions de barils par jour en mai dernier, juste avant que Donald Trump ne retire les États-Unis de l’accord des six nations régissant les programmes nucléaires de l’Iran. Début septembre, les exportations de pétrole étaient en moyenne inférieures d’un million de barils par jour.

En août, les États-Unis ont interdit à l’Iran d’acheter pièces d’avions et de voitures américaines et étrangères libellées en dollars américains. Depuis lors, le rial iranien s’est effondré pour enregistrer des plus bas records et l’inflation a dépassé les 30 pour cent.

Révoquer les privilèges SWIFT de l’Iran aura pour effet de couper la nation de l’économie mondiale dominée par le dollar. Mais il y a des mouvements en cours, en particulier de la part de la Chine et de la Russie, pour s’éloigner d’une économie basée sur le dollar.

L’affaire SWIFT a provoqué des querelles intestines dans l’administration entre le secrétaire au Trésor Mnuchin et John Bolton, le conseiller de Trump pour la sécurité nationale, qui compte parmi les faucons anti-iraniens les plus vigoureux de la Maison-Blanche. Mnuchin pourrait gagner un délai temporaire ou des exemptions pour quelques institutions financières iraniennes, mais probablement pas beaucoup plus.

Dimanche, la deuxième série de sanctions entrera en vigueur depuis que Trump a retiré les États-Unis de l’accord nucléaire soutenu par l’administration Obama en 2015, qui avait levé les sanctions contre l’Iran en échange de contrôles rigoureux sur son programme nucléaire. L’Agence internationale de l’énergie atomique a certifié à plusieurs reprises que l’accord fonctionne et les autres signataires – la Grande-Bretagne, la Chine, la France, l’Allemagne et la Russie – ne se sont pas retirés et ont repris leurs échanges avec l’Iran. La Chine et la Russie ont déjà dit qu’elles ignoreraient les menaces américaines de les sanctionner pour la poursuite de leurs relations économiques avec l’Iran. La question clé est de savoir ce que feront les alliés européens de l’Amérique.

Les Européens réagissent

L’Europe est déstabilisée depuis que Trump s’est retiré de l’accord nucléaire en mai dernier. L’Union européenne est en train d’élaborer un mécanisme commercial pour contourner les sanctions américaines. Connu sous le nom de Special Purpose Vehicle (Fonds Commun de Créances : FCC), il permettrait aux entreprises européennes d’utiliser un système de troc similaire à celui utilisé par l’Europe occidentale pour ses échanges commerciaux avec l’Union soviétique pendant la guerre froide.

Juncker : Souhaite négocier en euros.

Les fonctionnaires de l’UE ont également fait pression pour préserver l’accès de l’Iran aux opérations interbancaires mondiales en excluant la révocation des privilèges de SWIFT de la liste des sanctions de Trump. Ils comptent Mnuchin, qui tient à préserver l’influence américaine dans le système commercial mondial, parmi leurs alliés. Certains responsables européens, dont Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, proposent de faire de l’euro une monnaie d’échange mondiale pour concurrencer le dollar.

À l’exception de Charles de Gaulle qui a brièvement retiré la France de l’OTAN en 1967, et de l’Allemagne et de la France qui ont voté au Conseil de sécurité de l’ONU contre l’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003, les pays européens sont subordonnés aux États-Unis depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

Les grandes compagnies pétrolières européennes, qui ne veulent pas risquer la menace de sanctions américaines, ont déjà signalé leur intention d’ignorer le nouveau mécanisme commercial de l’UE. Total SA, la compagnie pétrolière française et l’une des plus importantes d’Europe, s’est retirée de ses activités en Iran il y a plusieurs mois.

Plus tôt ce mois-ci, un responsable américain a prédit avec confiance que les sociétés européennes ne seraient guère demandeurs du mécanisme de troc proposé.

Que l’Europe réussisse ou non à défier les États-Unis sur l’Iran est presque hors de propos dans une perspective de long terme. Des dégâts transatlantiques ont déjà été faits. Un fossé qui a commencé à se creuser sous l’administration Obama semble sur le point de s’élargir encore.

L’Asie réagit

Les pays asiatiques résistent également aux sanctions américaines imminentes. Il est peu probable qu’ils puissent absorber toutes les exportations que l’Iran perdra après le 4 novembre, mais ils pourraient faire une différence importante. La Chine, l’Inde et la Corée du Sud sont les premier, deuxième et troisième importateurs de brut iranien ; le Japon est sixième. Les pays asiatiques pourraient également essayer de contourner le régime de sanctions américain après le 4 novembre.

L’Inde envisage d’acheter du brut iranien par le biais d’un système de troc ou d’opérations libellées en roupies. La Chine, ayant déjà dit qu’elle ignorerait la menace américaine, ne souhaiterait rien de mieux que d’étendre un commerce du pétrole dominé par le yuan, et ce n’est pas une décision difficile : Elle se trouve dans une longue guerre commerciale avec les États-Unis, et un marché à terme du pétrole lancé à Shanghaï au printemps dernier détient déjà environ 14 % du marché mondial des contrats à terme « du mois le plus proche » couvrant les expéditions les plus proches de la livraison.

Trump : jouant à son insu avec l’avenir à long terme des États-Unis.

Comme pour la plupart des politiques étrangères de l’administration Trump, nous ne saurons pas comment les nouvelles sanctions fonctionneront tant qu’elles ne seront pas lancées. Il pourrait y avoir des dérogations pour des pays comme l’Inde ; le Japon en a déjà demandé une. La structure Special Purpose Vehicle de l’U.E. ne pourrait guère s’avérer au mieux qu’un succès modeste, mais cela reste incertain. Personne n’est sûr de savoir qui va gagner la querelle interne de l’administration sur le SWIFT.

Conséquences à long terme pour les États-Unis

La dé-dollarisation de l’économie mondiale s’accélère progressivement. La sagesse orthodoxe sur les marchés a longtemps été que la concurrence d’autres monnaies avec le dollar s’avérerait finalement une réalité, mais qu’elle ne sera pas de notre vivant. Mais avec les réactions européennes et asiatiques aux sanctions imminentes contre l’Iran, cela pourrait arriver plus tôt que prévu.

La fusion des puissances émergentes en une alliance non occidentale – surtout la Chine, la Russie, l’Inde et l’Iran – commence à ressembler à une autre réalité à moyen terme. Cela est motivé par des considérations pratiques plutôt qu’idéologiques, et même s’ils essayaient, les États-Unis ne pourraient pas faire plus pour encourager cela. Lorsque Washington s’est retiré de l’accord avec l’Iran, Moscou et Pékin se sont immédiatement engagés à soutenir Téhéran en s’en tenant aux termes de cet accord. Si les États-Unis rencontrent une résistance importante, en particulier de la part de leurs alliés, cela pourrait constituer un tournant quant à la domination américaine d’après la Deuxième Guerre mondiale.

De nouveaux pourparlers prétendument envisagés

Tout cela a pour but de forcer l’Iran à retourner à la table des négociations pour une réécriture de ce que Trump appelle souvent « le pire accord de tous les temps ». Téhéran a indiqué clairement à maintes reprises qu’il n’avait pas l’intention de renégocier le pacte, étant donné qu’il en a toujours respecté les termes et que les autres signataires de l’accord s’y conforment toujours.

Les États-Unis pourraient dramatiquement surjouer leur jeu et en payer le prix par un isolement international accru déjà aggravé depuis l’arrivée au pouvoir de M. Trump.

Washington fait une orgie de sanctions depuis des années. Celles qui sont sur le point d’entrer en vigueur semblent imprudemment étendues. Cette fois-ci, les États-Unis risquent d’être durablement rejetés, même par leurs alliés qui leur ont toujours été les plus proches.

Patrick Lawrence, correspondant à l’étranger depuis de nombreuses années, principalement pour l’International Herald Tribune, est chroniqueur, essayiste, auteur et conférencier. Son livre le plus récent est Time No Longer : Americans After the American Century (Yale) [l’époque est révolue : les Américains après le siècle américain (Yale)]. Suivez-le sur @thefloutist. Son site Web est www.patricklawrence.us. Soutenez son travail via www.patreon.com/thefloutist.

Source : Patrick Lawrence, Consortium News, 01-11-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Kiwixar // 18.11.2018 à 09h14

« Elle veut ramener les exportations iraniennes de pétrole et de produits pétrochimiques à un niveau aussi proche que possible de zéro »

Le principal producteur mondial de pétrole – cher à produire (schiste) – cherche à contenir un autre pays dans ses exportations de pétrole afin que le prix mondial du baril soit au-dessus du prix de revient de sa propre production (schiste). Bien sûr, il faut enrober tout ça des flonflons habituels : droits de l’homme, armes de destruction massive, gros méchant, les heures les plus sombres de notre histoire, infâme dictature, terrorisme, antisémitisme.

23 réactions et commentaires

  • Pierre D // 18.11.2018 à 07h50

    Trump a mené sa campagne (et n’en est pas sorti) sur l’idée qu’il fallait redonner sa grandeur à l’Amérique. Ce qui présupposait que celle-ci avait perdu sa grandeur.

    Il a eu les voix des Américains qui avaient le sentiment d’avoir perdu leur grandeur… parce qu’eux avaient perdu la leur (ou n’en avaient jamais eu).

    Pourtant l’Amérique est encore la première puissance mondiale, malgré la destruction brutale de cette politique qui avait bâtit sa grandeur petit à petit… il est difficile de croire que ça puisse durer.

    Il est possible que Trump n’ait pas une idée très claire de ce en quoi consiste la grandeur de l’Amérique. C’est un homme orgueilleux et dominateur peu porté à la contemplation et encore moins à l’analyse. Il considère incarner cette grandeur et ne travaille que pour sa réélection. Si quand il se regarde dans une glace il se voyait vraiment, il aurait depuis longtemps abandonné cet aspect grotesque. Mais sa vision ne sort pas de sa cervelle.

    Il continue son discours électoral populiste anti-système et n’a toujours pas compris qu’aujourd’hui le système c’est lui et qu’il est en train de se détruire… et l’Amérique avec.

    Je ne sais pas si c’est bien ou c’est mal, je ne suis pas Américain.. si seulement ça pouvait donner un peu de grandeur à l’Europe…

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    • Chris // 18.11.2018 à 12h07

      Peut-être ai-je mal interprété la politique du Donald, mais jusqu’ici, et depuis ses débuts en politique (1987), a toujours prôné l’isolationnisme de l’Amérique : il fait passer le pays avant l’empire.
      En tout cas pour moi, il incarne le meilleur terminator de l’empire…

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    • Michel B. // 19.11.2018 à 12h55

      « Il est possible que Trump n’ait pas une idée très claire de ce en quoi consiste la grandeur de l’Amérique. C’est un homme orgueilleux et dominateur peu porté à la contemplation et encore moins à l’analyse. »

      Au bout de deux ans de pouvoir on perçoit quand même une ligne directrice, certes brutale, mais aussi réfléchie chez Trump : il sort des deals internationaux qu’il considère comme désavantageux pour son pays ou dénués de sens, il renégocie gré à gré des accords commerciaux équilibrés loin de la tambouille des accords globaux qui profitent surtout aux multinationales, il se lance dans un audacieux programme de ré-industrialisation de son pays. Sur ce sujet je recommande cette conférence de Peter Navarro (l’intégrale : https://www.c-span.org/video/?454297-1/peter-navarro-globalist-billionaires-pushing-white-house-cut-trade-deal-china%20…%20…), ou l’on perçoit très bien contre qui il doit ferrailler à l’intérieur (extrait : https://www.c-span.org/video/?c4759972/peter-navarro-billionaire-globalists-pushing-white-house-cut-trade-deal-china).

      Malgré l’écran de fumée des médias, après 2 ans de présidence et bien qu’il soit lui-même un gros capitaliste, il est assez clair qu’il se bat contre la cabale libérale mondiale et qu’il vise à remettre de la souveraineté nationale dans l’équation économique de son pays, à rebours de ses prédécesseurs pendant un quart de siècle.

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  • Villegagnons // 18.11.2018 à 08h44

    On commence à mieux comprendre la fonction du décret de 1933 ! :
    En 1933, un décret de Roosevelt a coupé le peuple américain de l’or. L’Ordre exécutif 6102, de Franklin Roosevelt, interdit aux citoyens de détenir de l’or, excepté en toutes petites quantités (au sein d’un marché secondaire) afin de solidifier les cours du billet vert. C’est alors à Londres que le marché s’exilera…

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  • Fritz // 18.11.2018 à 08h52

    Si la politique de M. Trump réussit à faire sortir le monde de sa soumission abjecte à la sacro-sainte Amérique, nous pourrons dire un grand merci à M. Trump.
    Et quand de vraies sanctions (ou de vrais missiles) s’abattront sur votre « nation indispensable », ça vous fera tout drôle.

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  • Kiwixar // 18.11.2018 à 09h14

    « Elle veut ramener les exportations iraniennes de pétrole et de produits pétrochimiques à un niveau aussi proche que possible de zéro »

    Le principal producteur mondial de pétrole – cher à produire (schiste) – cherche à contenir un autre pays dans ses exportations de pétrole afin que le prix mondial du baril soit au-dessus du prix de revient de sa propre production (schiste). Bien sûr, il faut enrober tout ça des flonflons habituels : droits de l’homme, armes de destruction massive, gros méchant, les heures les plus sombres de notre histoire, infâme dictature, terrorisme, antisémitisme.

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    • Chris // 18.11.2018 à 12h12

      “Elle veut ramener les exportations iraniennes de pétrole et de produits pétrochimiques à un niveau aussi proche que possible de zéro”
      Pour les rafler pour une poignet de PQ$ : une histoire qui dure depuis Mossagadeh…
      Guerre de l’énergie pour son contrôle.
      Le pétrole de shiste n’est toujours pas rentable et ne le sera probablement jamais. De plus sa qualité (trop léger) ne répond que partiellement aux besoins de l’économie.

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  • RGT // 18.11.2018 à 10h54

    Il me semble que SWIFT est un système qui est basé au Luxembourg, donc théoriquement hors de portée des USA.

    Le problème s’était déjà posé il y a quelques années (justement au sujet de l’Iran il me semble) et la société SWIFT avait dans un communiqué très discret annoncé qu’elle n’avait pas à se conformer aux décisions US.

    Cette attaque contre SWIFT a sans doute réveillé Juncker de sa dernière cuite car SWIFT fait partie des « joyaux de la couronne » luxembourgeoise.

    En effet, les russes et les chinois préparent depuis quelques années des alternatives à SWIFT et il ne reste plus qu’à appuyer sur un bouton pour démarrer la machine.
    Ce qui entraînerait la chute de SWIFT, ce qui est impensable pour le Luxembourg…

    De belles journées en conséquence.

    Sans compter les pertes (ou les profits) qui pourraient résulter de l’application ou du contournement de ces sanctions US pour les €uropéens.
    Souvenez-vous simplement de l’affaire Peugeot qui, suite à la pression de Narközy avait abandonné un très gros marché à l’export et avait ensuite eu des pertes équivalentes aux profits qui auraient pu être engrangés sans l’application de ces sanctions.
    La place vacante de Peugeot avait d’ailleurs été immédiatement prise par General Motors (« partenaire-associé » de Peugeot)…

    Étonnant non ?

    Finalement, c’est Renault qui a pris la place de G.M. (les Chevrolet sont largement pires que les Dacia) et Peugeot recommence à timidement reconquérir l’Iran. Ce qui n’a pas du tout plu au plus gros constructeur US.

    Sans parler de l’administration US qui ferme les yeux sur les exportations des grosses entreprises US vers ce pays.
    C’est juste une affaire de concurrence déloyale, un état qui tord le bras de ses « partenaires » pour favoriser sa propre industrie.

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    • Jérôme // 18.11.2018 à 14h13

      SWIFT est certes européenne, mais comme la grande majorité des transactions est à un moment ou à un autre changée en dollars (qui ont été imprimés en telle quantité qu’ils sont la principale devise des échanges internationaux), les USA la tiennent par les roubignolles comme ils tiennent toutes les banques européennes et la plupart des banques asiatiques.

      C’edt Pour cela que la Chine, qui a la masse critique, et la Russie qui bien qu’avec un PIB équivalent à celui de l’Italie est autosuffisante, mettent en place des systèmes alternatifs de quasi-troc gagés sur l’or.

      L’Inde aussi peut se permettre de tenir tête aux USA car elle a la masse critique.

      Les USA tiennent les pays européens parce qu’une partie de leur prospérité repose sur l’accès au marché américain sur lequel ces derniers font de gros excédents (surtout Allemagne).

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    • Bibendum // 18.11.2018 à 15h38

      Bonjour RGT,

      « La Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication, connue sous l’acronyme SWIFT, qui signifie « prompt », « rapide » en anglais, est une société coopérative de droit belge, basée à La Hulpe près de Bruxelles, détenue et contrôlée par ses adhérents parmi lesquels se trouvent les plus grosses banques mondiales. Fondée en 1973, elle a ouvert un réseau opérationnel de même nom en 1977. »

      Notons bien : « … parmi lesquels se trouvent les plus grosses banques mondiales. » autant dire la City de Londres et Wall street des New-York.

      « Le réseau SWIFT est un réseau interbancaire qui offre une palette de services extrêmement diversifiés : transferts de compte à compte, opérations sur devises ou sur titres, recouvrements, etc.
      Il a été créé en 1977 pour remplacer le réseau Télex, jugé trop lent et pas assez fiable. Créé à l’origine avec un protocole BSC, il migre en 1991 vers le réseau Swift II en X.25. Depuis 2004, il utilise un réseau sur IP, SWIFTNet.
      La transmission des informations est chiffrée et les procédures d’authentification sont très strictes. La sécurité est assurée par des moyens cryptologiques. »

      Tien donc, cryptologiques… hum… un truc anti-superman, comme la cryptonite ? ah, non, suis-je bête, c’était la Kryptonite qu’il aimait pas…. qui venait de Krypton.

      « L’intérêt du réseau SWIFT est d’assurer la non-répudiation des échanges : aucun tiers ne peut nier avoir effectué une transaction. SWIFT réalise l’équivalent d’un acte notarial sur l’ensemble des transactions effectuées et ce, quel qu’en soit le montant. Ceci naturellement afin d’en protéger les participants. Si une banque a payé une autre banque (par exemple lors des mécanismes de compensation), la banque créditrice exige la garantie du reçu de ce paiement. SWIFT garantit l’intégrité et l’archivage de tous les reçus, qui sont naturellement déchiffrés au sein des serveurs d’archivage de SWIFT. »

      ah ben voila, je viens de comprendre : « … assurer la non-répudiation des échanges  »

      Et c’est bien ce que propose l’idée « nouvelle » de cryptomonnaie avec son système de Blockchain:

      « Une (ou un) blockchain, ou chaîne de blocs1,2, est une technologie de stockage et de transmission d’informations sans organe de contrôle. Techniquement, il s’agit d’une base de données distribuée dont les informations envoyées par les utilisateurs et les liens internes à la base sont vérifiés et groupés à intervalles de temps réguliers en blocs, l’ensemble étant sécurisé par cryptographie, et formant ainsi une chaîne3. Par extension, une chaîne de blocs est une base de données distribuée qui gère une liste d’enregistrements protégés contre la falsification ou la modification par les nœuds de stockage ; c’est donc un registre distribué et sécurisé de toutes les transactions effectuées depuis le démarrage du système réparti. »

      Le système Blockchain rencontre, selon moi, deux problèmes.
      -1- Le premier est de le faire accepter par les masses comme « outil » de remplacement de toute autre forme de valeur d’échange, dont les « vilaines » espèces que l’on peut cacher sous le matelas, ou pire encore, l’or que l’on peut sceller entre les pierres de sa maison…
      -2- La second est que si le système est totalement décentralise comme expliqué sur la page wiki, il devient extrêmement gourmand en énergie. Il faudrait donc qu’une partie des acteurs dans les transactions acceptent de faire confiance à une centrale… hihi, c’est jolie centrale, je pense à Tchernobyl… et cela nous renvoit au point -1-; convaincre les masses que c’est pour leur bien comme les smartphones et les puces RFID. Et on est en bonne voie. La prochaine flambée du Bitcoin, ou de son frère, ou sa sœur, et hop, tout le monde en voudra sans trop capter comment ça fonctionne.

      Pour conclure, SWIFT n’est qu’un protocole informatique géré en mode « associatif », ce que les « bons » peuples ne savent plus vraiment faire, pour garantir l’intégrité du pillage des peuples. La prochaine monnaie, déjà existante, est le DTS et le protocole de transfert sera la BLockchain ou une de ses variantes améliorées. SWIFT est condamné à moyen terme.

      Ensuite, nous paierons tous et tout par un « contact » émetteur-récepteur à l’instar du paiement « sans-contact » de nos cartes CB. Nous pourrons être déconnecté du système à n’importe quel moment, c’est à dire de « nos » avoirs, sans aucun moyen d’accéder aux ressources. Prendre une simple douche nécessitera de s’acquitter d’un droit, justifié par exemple, par l’économie des ressources d’eau potable et la gestion durable et équitable de celles-ci.

      Un monde merveilleux s’ouvre devant nous et toutes les grandes puissances de ce monde y œuvrent.

      Le meilleur des Mondes.

      « 

        +7

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  • tchoo // 18.11.2018 à 11h53

    L’industrie du schiste à bouffer 250 milliards de dollars et ne sera jamais rentable à en croire les analystes financier. Dans le même une banque qui a le plus investi dans ce gouffre sans fin est JP Morgan.
    La France a aussi augmenter de façon considérable ses achats de dettes américaines.
    Les entreprises françaises bon être fortement impactés par ces sanctions
    Qu’est ce que tout cela signifie

      +4

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    • Alfred // 18.11.2018 à 14h54

      Il faudrait comprendre que l’industrie du chiste comme vous l’appellez, comme certains kebabs, n’est PAS destinée à faire des bénéfices mais à transformer de la « valeur » (on dit aussi blanchir…). Pour être plus précis elle permet à travers un véhicule qui est l’hydrocarbure produit puis échangé de transformer la « matière première » « réelle » que sont la monnaie de singe locale / les crédits gratuits / l’argent des QE (que personne ne veut plus) en « produits finis » « réels » qui sont des actifs concrets de pays etrangers.
      A part les vassaux comme les français récemment personne ne veut plus de la dette us. Transformer de la dette us en hydrocarbure permet de la faire avaler sur le marché mondial contre une contrepartie tangible (qui peut être n’importe quoi d’autre).
      Ouala.

        +5

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      • villegagnons // 19.11.2018 à 05h32

        Pouvez-vous nous donner un lien vers un article qui explique le mécanisme de manière plus détaillée svp ?

          +1

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  • bluetonga // 18.11.2018 à 12h29

    La politique derrière les sanctions reste obscure, comme tout ce qui provient de la maison blanche depuis quelques mandats. En fait, depuis que les néo-conservateurs y ont pris le pouvoir.

    La question d’une hausse des prix pour sauver le gaz et pétrole de schiste US n’est qu’une hypothèse. Il existe des arguments pour montrer que cette industrie n’a jamais et ne sera jamais rentable, en dehors de l’enrichissement virtuel d’une petite coterie de financiers de Wall Street par le biais du financement et de la dette:

    https://www.desmogblog.com/2018/05/04/wall-street-shale-oil-fracking-revolution-losing-billions-continental-resources

    Par ailleurs, les terribles sanctions de l’ogre Sam souffrent déjà de quelques dérogations « temporaires » : le Japon, la Chine et l’Inde, l’Italie, la Grèce, la Corée du Sud, Taïwan et la Turquie. Le pattern des dérogations montre qu’en fait Washington a déjà partiellement perdu la main dans la partie, se trouve obligé de ménager certains partenaires sensibles alors que ses vassaux les plus serviles commencent à ruer dans les brancards.

    https://www.courrierinternational.com/depeche/washington-retablit-les-sanctions-contre-liran-avec-quelques-derogations-pour-le-petrole.afp.com.20181102.doc.1ai828.xml

    Les sanctions contre l’Iran sont évidemment l’initiative des néo-conservateurs américains qui depuis quelques décennies œuvrent quasi-exclusivement à l’hégémonie US et au bien être de son complexe financier et militaro-industriel, ainsi qu’aux intérêts des élites des deux nations exceptionnelles de l’univers. Ils fonctionnent avec la logique des métastases, sans vision à long-terme, sans conscience des conséquences.

    L’isolation et la neutralisation des USA, en tant qu’entité géopolitique, est donc devenue une question de survie pour un nombre grandissant de nations de la planète. On peut remercier Trump d’avoir éclairci au moins ce point auprès de nos dirigeants, habituellement plutôt durs à la détente et tout dévoués à leur CEO de la maison blanche.

      +4

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  • Louis Robert // 18.11.2018 à 13h06

    1. En 2018, l’Empire lui-même ne saurait dominer bien longtemps notre monde et la planète en s’amusant à « punir » ses amis, ses ennemis et ses propres citoyens au moyen d’une « orgie de sanctions», tout en violant les traités, et en se moquant non seulement des institutions internationales mais tout autant des lois de la nature. Notre monde n’est pas une garderie concentrationnaire.

    2. Comme l’Iran, nous n’avons rien à espérer, encore moins à attendre de cette UErope, en fait de l’ensemble des pays européens, tous « subordonnés » à l’Empire dont chacun demeure une partie intégrante. Cette armée de courtisans suivra docilement dans les pas de l’Empire.

    3. La fin de l’Empire s’annonce quotidiennement par ce désordre mondial croissant et ce chaos devenu planétaire. S’y substituant, l’ordre du nouveau monde est né, qui se met discrètement en place avec application, méthodique, assuré, irrésistible. L’Asie y veille. Au premier signe que l’Empire a vécu, comme l’éclair, ce sera l’effondrement. Venus de Californie, signes prémonitoires!

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    • JMD // 18.11.2018 à 14h43

      En effet, la nouvelle architecture internationale émerge depuis l’Asie, l’Asie-Pacifique plus largement. Il est symptomatique qu’aucun pays de l’UE ne veut accueillir la structure Special Purpose Vehicle de peur de subir les foudres de l’Empire US.

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  • calal // 18.11.2018 à 13h34

    dans le domaine du petrole,il est tres difficile de demeler l’info de l’intox car les interets et les consequences sont enormes.recemment un gros fond speculatif a bu une grosse tasse en speculant « mal » sur le cours du brut.Des banks, des etats sont a la manoeuvre derriere et se bouffent entre eux.Les considerations ecologiques et « democratiques » n’y sont que des pretextes pour faire passer la pilule a ceux qui doivent passer a la caisse ( en monnaie,en temps de travail ou en sang a verser)…

      +1

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    • Jérôme // 18.11.2018 à 14h16

      L’info incontestable, c’est que le pétrole de schiste et le gaz de schiste ne sont qu’une bulle de dettes. Ils ne génèrent même pas assez de cash pour couvrir les intérêts des emprunts contractés par les industriels du schiste.

      C’est un énorme Ponzi qui ne tient encore debout que parce que la FED et Wall Street l’alimentent à fonds perdus avec des dollars gagés sur rien.

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      • Alfred // 18.11.2018 à 14h58

        Comme je l’explique plus haut il ne s’agit pas de faire des bénéfices mais de blanchir les QE sur le dollar en actifs étrangers à travers le véhicule des hydrocarbures. On s’en fout que ça soit aussi sur de la monnaie de singe. Le seul intérêt c’est d’acheter de la forêt africaine, de la terre agricole ukrainiene ou une entreprise allemande en échange d’hydrocarbure payés avec du vent (et un désastre naturel mais ça c’est gratuit vu de Wall street)).

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  • Mana belih // 18.11.2018 à 19h04

    J’espère le despotisme America a ses limites et que l’Europe est assez intelligente pour se préserver d’une bataille où il n’a pas sa place, l’Iran est un marché dont ne peut pas se passer de nombreux pays, et il est un puissant adversaire de l’Arabie saoudite, sans oublier que ceux sont des perses, un grand peuple et éduqué, Trump ne peut pas comprendre une situation aussi complexe, un business plan ne suffit pas à la réflexion, l’Iran n’est pas juste un fournisseur, ni un client, et il ne veut pas la guerre non plus, il continue une politique qui aurait été plus une politique de Hilary, c’est incompréhensible que lui il fasse ça, il a fait ce qu’il fallait avec la Corée , parce qu’il avait les mains libres, là j’espère qu’il s’avisera a temps, le peuple iranien mérite qu’on l’entende, qu’on l’estime a sa juste valeur, ils ont tellement à apporter

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  • Sergio // 18.11.2018 à 20h41

    Je ne comprends pas où va le monde. En quoi les sanctions punissent-elles le gouvernement iranien? C’est seulement le peuple qui souffre. Au nom de quoi?

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  • christiangedeon // 19.11.2018 à 10h58

    Donc ,l’empire est en train de s’écrouler et patin couffin. Et va être remplacé par « l’asie « ,et repatin couffin. Et les incendies de Californie et les ouragans de Floride sont les signes du ciel. L’obsession de la fin de l’empire américain proclamée urbi et orbi ,devenue quasiment mantraest selon,heureusement ou malheureusement,démentie chaque jour par les faits. Et ceux qui voient dans le chaos actuel le signe précurseur de l’écroulement voient l’arbrisseau,mais pas la forêt. Le chaos est le meilleur allié de « l’empire « . Plus il y a de chaos,plus l’empire se réjouit. car plus sa force est grande,car moins il a d’opposants crédibles. Regardez la prudence (admirable au demeurant) de Vladimir Poutine. Regardez Xi Jin Ping proposant de négocier et de renégocier tout ce qui peut l’être,changement de pied radical. Les proto empire et ex empire ont envie de tout,sauf de l’écroulement de l’empire. Cette histoire de fin de l’empire relève à la fois de Pavlov et d’Alice au pays des merveilles.

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