Les Crises Les Crises
5.juillet.20185.7.2018 // Les Crises

Légèreté Jupitérienne, inconséquence européenne … Par Guillaume Berlat

Merci 217
J'envoie

Source :Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 25-06-2018

« En diplomatie, les conneries ne s’ajoutent pas, elles se multiplient » nous rappelle fort justement l’humoriste Nicolas Canteloup. C’est qu’au cours des dernières semaines, la machine à débiter des bêtises a fonctionné à plein régime, tant du côté de Paris que de Bruxelles, sur la question migratoire, véritable épée de Damoclès sur la tête des États membres de l’Union européenne. Jupiter s’est surpassé dans sa diatribe dirigée contre le nouveau gouvernement italien issu des urnes sur la question migratoire, ne l’oublions pas quoi qu’en pensent nos bonnes âmes.

Encore un coup de génie diplomatique de celui qui se prend pour le nouveau maître du monde. Quant à la tribu des technocrates français ou européens, elle oscille invariablement entre silence coupable et paroles incongrues à l’encontre des peuples qui ne votent pas dans le sens qu’ils souhaitent. D’authentiques démocrates qui ignorent manifestement ce que signifient les termes de démocratie (régime dans lequel le peuple exerce la souveraineté) et d’état de droit (système institutionnel dans lequel la puissance publique est soumise au droit). Tout ceci conduit à un cocktail explosif de grossièreté jupitérienne et d’inconséquence européenne.

GROSSIÈRETÉ JUPITÉRIENNE ET DÉLICES DE LA « TWITTOSPHÈRE »

La crise franco-italienne sur la crise migratoire est éclairante sur bien des sujets : ignorance de nos élites sur le sens des mots, évanescence de nos brillants diplomates énarques, leçon de morale jupitérienne inopportune, manque d’humilité de Jupiter sur la scène internationale. Et, ce n’est qu’un bref aperçu de nos vices, nous qui prônons la vertu urbi et orbi.

Le diable est dans les mots1

« La parole a été donnée à l’homme pour cacher sa pensée » écrivait en 1831 Talleyrand. Emmanuel Macron aurait été bien inspiré de méditer cette maxime lorsqu’il a pris le parti d’invectiver inutilement les nouveaux dirigeants de Rome après leur refus d’accueillir dans ses ports l’Aquarius avec ses réfugiés2. Il avait aussitôt stigmatisé « l’irresponsabilité » italienne, s’attirant aussitôt leurs foudres. En effet, elles ont immédiatement réagi en taxant Jupiter « d’hypocrite ». L’affaire a pris un vilain tour : accès de tension dans les relations bilatérales, menace italienne d’annuler l’entretien de Giuseppe Conte à l’Élysée…3 Il faudra un appel « cordial » du président français au président du Conseil italien pour que la visite à Paris ait lieu et un déploiement inhabituel d’amabilités appuyées lors de la conférence de presse conjointe du 15 juin 2018 pour que le soufflet retombe4. La pravda du Quai d’Orsay (son éminente porte-parole) s’est dit « parfaitement conscient de la charge que la pression migratoire fait peser sur l’Italie et des efforts que ce pays ». Il fallait oser le dire. « Les cons, ça ose tout. C’est même à çà qu’on les reconnait » nous rappelle Michel Audiard dans les Tontons flingueurs

En bon français, c’est ce que l’on appelle aller à Canossa. L’expression « aller à Canossa », employée pour la première fois par Bismarck, est une formule idiomatique pour désigner le fait de s’agenouiller devant son ennemi. Elle fait référence à l’épisode historique de la pénitence de Canossa par l’empereur germanique Henri IV, en 10775. Emmanuel Macron, l’homme qui sait tout, aurait dû se souvenir de ce qu’écrit Patrick Rambaud en 2008, à savoir « qu’une certaine fadeur de l’expression convient aux diplomates ». Il préfère le « coup de com » permanent6.

Mais où sont nos diplomates d’antan ?

Le mot choisi dans la diplomatie, cela est d’autant plus important sur des sujets de désaccord7. C’est que le Quai d’Orsay où est passée la crème de nos écrivains, est une excellente école pour apprendre à maîtriser – à défaut des évènements – les subtilités du langage. Vraisemblablement plus utile dans le cas d’espèce que l’inspection générale des Finances dont il est issu. Mais, une fois de plus à quoi donc lui sert sa cellule diplomatique dirigée par le transparent Philippe Etienne (l’homme qui ne murmure pas à l’oreille de Jupiter) et qui compte dans ses rangs la star de la diplomatie, Alice Rufo, (membre influent de la Cour des comptes)8 ? Que d’inutiles et d’incompétents qui coûtent « un pognon de dingue » aux contribuables, pour reprendre la désormais célèbre saillie de notre « président philosophe » ! À quand un grand coup de balais au château pour renvoyer à leurs chères études tous ces énarques dont la suffisance n’a d’égal que leur insuffisance ! Pouvoir de la parole diplomatique quand les choses sont dites avec à-propos dans des termes aussi simples que possible et qui atteignent leur cible. Morale, compassion et communication : la nouvelle devise des affaires étrangères rompt avec la tradition de la raison d’État. Et c’est bien là que le bât blesse, et cela à maints égards.

Une leçon de morale peu opportune

C’est qu’au-delà de la forme regrettable du propos déplacé d’Emmanuel Macron, la substance de sa très docte parole prête à débat. Lorsque l’on critique autrui, l’on se doit d’être soi-même irréprochable. Comme le rappelle la parabole bien connue de la Bible : « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? ».

Le moins que l’on puisse dire est que la France est mal placée pour émettre des critiques contre la politique migratoire italienne ! Lorsque le ministre de l’Intérieur, Matteo Salvino déclare que « l’Italie n’a pas de leçon à recevoir de la France », il a parfaitement raison. Car, si cynisme il y a, c’est bien d’abord de la part de la France qui s’est bien gardée d’honorer ses promesses à Bruxelles (admettre sur son sol 3000 migrants relocalisés depuis l’Italie et la Grèce). Par ailleurs, les policiers français, de Vintimille à Briançon, comptent sur leurs collègues italiens pour refouler 10 000 candidats à l’immigration illégale chaque année, souvent en violation du droit9.

Que dire des campements de migrants à Paris évacués pour la 35ème fois consécutive et de la jungle de Calais qui se reconstitue à quelques mètres de l’ancienne comme si de rien n’était ? Sans parler de la nouvelle loi asile et immigration sur laquelle il y aurait beaucoup à dire sur le plan du strict respect de nos engagement internationaux, en particulier ceux contenues dans la Convention européenne des droits de l’Homme du Conseil de l’Europe. En dernière analyse, l’affaire de l’Aquarius, et son dénouement espagnol, ne nous exonère, pas plus que d’autres, de nos responsabilités10. Il donne bien entendu lieu à polémique dans notre pays11.

Il nous conduit à privilégier avec l’Allemagne la piste de « hot spots » hors Union européenne, idée que nous dénoncions, il y a quelques mois encore.

L’humilité de Jupiter ne doute de rien

Après des débuts en fanfare, la politique étrangère d’Emmanuel Macron se heurte à la complexité croissante du monde. Or l’Union s’est transformée en terrain de lutte identitaire. Après le Brexit et le populisme sans complexe de la Hongrie et de la Pologne, est venue l’heure de l’Italie qui défie l’Union européenne. Sans parler de l’Allemagne, qui subit à son tour les vives secousses des eurosceptiques12… La France aurait-elle seulement un partenaire stable dans la réforme de l’Union ?13 Cernée par la montée des populismes, l’Allemagne freine les ambitions françaises (défense14, immigration, zone euro même si elle aurait évolué lors du conseil des ministres franco-allemand de Meseberg du 19 juin 2018…15). Ceci reste encore à démontrer dans les faits tant le diable est dans les détails. Pour Angela Merkel, le principal objectif reste de maintenir la cohésion européenne16.

Fidèle à son analyse, elle ne veut pas de grand bond en avant qui pourrait effrayer les eurosceptiques. C’est, en vérité, tout le projet « macrono-sorbonien » qui entre en souffrance, comme si ce jeune président avait contre lui toute une vieille époque, très ingrate17. C’est pourquoi, un minimum de retenue et d’humilité s’impose aux autorités françaises dans leurs critiques à l’endroit de l’Italie pour éviter de tomber dans le piège du ridicule ! « Le ridicule déshonore plus que le déshonneur » (La Rochefoucauld). Retenue et humilité au regard de l’inconséquence qui frappe le projet européen en ce début de XXIe siècle, en dépit de la propagande de nos chers fédérastes qui feignent de ne rien comprendre aux évolutions les plus récentes ! Ce sont eux qui tuent à petit feu le projet européen par excès d’entousiasme.

Il est vrai que, dans un autre domaine, la diplomatie jupitérienne donne toute la mesure de sa duplicité, à savoir celle que nous appliquons au Yémen, « lorsque, sous prétexte qu’il est un bon client pour son industrie d’armement, la France s’engage au Proche-Orient aux côtés de l’un des pires va-t-en guerre de la région et souhaite dans le même temps vanter l’intensification et la diversification de ses ambitions humanitaires et pacifistes, la communication a du mal à passer »18. On mesure ainsi les limites de la diplomatie du en même temps qui prétend vouloir la paix tout en travaillant à la guerre. Les voies de Jupiter sont décidément impénétrables. Décidemment, nous sommes au cœur de la grande « Macrillusion » et de son président thaumaturge.

Grossièreté jupitérienne dans un contexte d’inconséquence européenne ! On ne pouvait rêver mieux en termes de relance du projet européen alors que la question migratoire continue de diviser, d’opposer les 27/28 tant sur le diagnostic que sur le remède collectif idoine. Quand traitera-t-on des vrais problèmes à Bruxelles sur un plan stratégique et non sur un plan médiatique ? Là est la question fondamentale.

INCONSÉQUENCE EUROPÉNNE : LA MARQUE DE FABRIQUE BRUXELLOISE

La récente crise migratoire autour des pérégrinations de l’Aquarius démontrent que l’Europe de Schengen et de Dublin est une véritable passoire et au-delà une Europe des nouveaux somnambules. Les élections européennes de 2019 risquent d’être une véritable piqûre de rappel pour nos élites inconscientes.

Une Europe véritable passoire

C’est que dans le domaine du contrôle des phénomènes migratoires, l’Union européenne a donné toute la mesure de son impuissance : inapplicabilité des accords de Dublin, remise en cause des accords de Schengen, incapacité d’imposer des sanctions fortes (elle sait si bien le faire avec la Russie) à tous les pays de départ, incapacité à faire respecter le droit pour les déboutés du droit d’asile…19 Au lieu de cela, elle propose de répartir les migrants et sermonne la Hongrie, la Pologne qui s’y refusent (refus de participer au mini-sommet sur les migrations du 24 juin à Bruxelles20) ! Des procédures stupides, elle ne sait faire que cela. Une machine à produire des normes mais incapable de proposer des solutions raisonnables et réalistes21. Il n’est qu’à voir le sauve-qui-peut général dans l’affaire de l’Aquarius pour se faire une petite idée de la débandade européenne sur des sujets de première importance pour les citoyens des 27/28.

Que dire de nos brillants diplomates français en poste à la Représentation de la France auprès de l’Union européenne à Bruxelles (RP dans le langage des connaisseurs) qui sont incapables de comprendre le problème de ce machin qui tourne uniquement à vide (ils excellent dans le jeu des procédures) alors qu’il faudrait prendre des décisions stratégiques (le mot est tabou à Bruxelles) ? Ils sont pourtant considérés comme l’élite de la diplomatie française. À quand la politique de la chaise vide pour secouer les esprits routiniers ? À quand une audition parlementaire publique de nos derniers ambassadeurs à la RP pour leur tirer les vers du nez, pour mesurer l’étendue de leur responsabilité ? Vaste programme.

Une Europe des nouveaux somnambules

Quant aux gouvernements européens, ils se montrent incapables de faire primer l’intérêt général européen sur à la somme des intérêts nationaux égoïstes (Cf. les dernières réunions des ministres de l’Intérieur à Sofia ou le dernier sommet européen à Bruxelles des 19 et 20 juin 2018).

Pour se débarrasser du problème, nos fourbes dirigeants, Emmanuel Macron en tête, ne cessent de clamer que « seule l’Europe a la solution au problème ». La ministre en charge des Affaires européennes, auxquelles elle ne connait rien (Nathalie Loiseau au nom prédestiné) vient nous expliquer que le problème des migrants va être traité au niveau du conseil européen, comme toujours. Et puis après, on renverra la patate chaude à la prochaine réunion ! Nous apprenons que la Commission européenne convoque, en urgence, un mini-sommet le 24 juin 2018 pour préparer celui des 28 et 29 juin 2018 alors que le problème des migrations est pendant depuis 2015. Bravo pour la réactivité !

Ces irresponsables omettent de rappeler que si l’accord de Schengen a permis la libre-circulation à l’intérieur de l’espace, il a simplement omis de la faire précéder d’un strict contrôle de l’entrée à la frontière extérieure. Nous en payons aujourd’hui le prix, intérêt et principal. Cette brillante sous-ministre vient encore de se distinguer devant le Sénat en annonçant la tenue de la conférence humanitaire sur le Yémen organisée à Paris le 27 juin 2018 alors que nous sommes les complices de crimes contre l’humanité perpétrés par l’Arabie saoudites et ses séides22.

Que dire de la brillante chancelière allemande qui renvoyait Matteo Renzi dans ses buts lorsqu’il réclamait un peu plus de solidarité de ses partenaires ! Que dire de cette Dame qui faisait applaudir les migrants à leur arrivée sur le sol allemand mais qui a ainsi permis l’entrée de l’AFD au Bundestag et dont le ministre de l’Intérieur, issu de la CSU s’associe à l’initiative autrichienne visant à créer un « axe des bonnes volontés » (Berlin, Rome, Vienne) pour traiter sur un plan bilatéral la question des migrants en violation des règles européennes ? La coalition CDU/CSU est en voie d’implosion, justement sur la question des migrants. Cela devrait donner matière à réflexion à nos élites stupides sur les conséquences de l’irréalisme dans la diplomatie. Aujourd’hui, le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini s’attaque aux ONG qui aident les migrants en mer23.

Force est de constater que la politique inconséquente et inconsciente de tous ces idéalistes à la petite semaine constitue le meilleur carburant des extrêmes dans l’Union24 sans parler d’une résurgence de fléaux endogènes25. À quand, une majorité de ces partis dans tous les parlements ?26 En un sens, l’Europe est une publicité vivante pour le Rassemblement national. En dépit du consensus populaire (aujourd’hui, mais qu’en sera-t-il demain ?)27, les nouveaux dirigeants espagnols auraient eu intérêt à méditer l’exemple allemand avant de rédiger sur les banderoles accueillant les réfugiés de l’Aquarius : « Bienvenue chez vous ». Faire preuve d’humanité ne veut pas dire faire preuve d’irresponsabilité car gouverner, c’est prévoir ! Ce que nos dirigeants médiatiques ont trop tendance à perdre de vue (Cf. la catastrophique intervention en Libye organisée par Nicolas Sarkozy et BHL dont nous payons encore au prix fort l’addition sur le plan migratoire). Quand les Européens se décideront-ils à traiter le problème migratoire dans sa globalité ?28

Une Europe soumise à la piqûre de rappel des élections de 2019

Les élections européennes de 2019 risquent d’apporter de belles surprises. Mais, nos dirigeants n’auront pas la fallacieuse excuse de prétendre qu’ils ne savaient pas. Qu’ils le veuillent ou non, la prochaine élection européenne sera un référendum sur l’Union. Ce référendum se jouera autour de l’immigration et des réfugiés29. Il sera perdu si une nouvelle donne – l’indispensable sursaut (« la crise des migrants est le 11 septembre de l’Europe », politologue bulgare)30 – n’est pas mise en place autour d’une convergence du droit de l’immigration et de l’asile mais aussi du principe de la reconnaissance du volontariat pour l’accueil des réfugiés, de la reprise du contrôle des frontières extérieures – ce qui passe par la mise en place d’un dispositif coordonné de surveillance de la Méditerranée -, d’une aide massive au développement de l’Afrique conditionnée à la réadmission des refoulés.

Il ne suffit pas d’affirmer que l’Europe doit reprendre en main son destin, il faut d’urgence passer aux actes. Cent ans après la Première Guerre mondiale, l’Union européenne connait une crise existentielle qui peut conduire à sa désintégration. Et ce du fait d’une nouvelle génération de somnambules31. Ils ont peine à tirer les conclusions de la colère des peuples contre leurs représentants qu’ils ont la tentation de dégager (Cf. le résultat des élections en Italie, voire en Slovénie). À trop vouloir broyer les nations et les peuples, l’Union européenne risque d’en payer le prix fort. Mais, dire cela, n’est pas politiquement correct pour les professionnels de la langue de bois et de la polémique stérile qui bride la pensée et la parole.

Contrairement à ce qu’écrit Le Monde, la modeste avancée sur la zone euro (elle doit être avalisée par nos partenaires, et ce ne sera pas une mince affaire) enregistrée au château de Meseberg lors du dernier conseil franco-allemand ne constitue pas « une lueur d’espoir pour l’Europe » et encore moins un sérieux coup d’arrêt au vent des populismes, la « lèpre »32 comme la qualifie Emmanuel Macron à Quimper le 21 juin 2018. Tant que les 27/28 ne mettront pas tous les problèmes sur la table et oseront prendre des décisions stratégiques qui les engagent pour le futur, le risque d’implosion de l’Union européenne sera élevé33.

N’oublions pas que deux ans après le vote britannique sur le « Brexit », Theresa May est sur la corde raide, un pas en avant, un pas en arrière34. Où est l’affectio societatis qui était la marque des pères fondateurs ? Qui plus est sur le dossier iranien, l’Europe a perdu une bonne occasion de montrer qu’elle existe, qu’elle n’est pas une fiction et qu’elle n’a pas besoin de l’autorisation américaine pour négocier et commercer avec qui elle veut. Pour une leçon, c’est une leçon35. L’accord conclu, le 21 juin 2018, avec la Grèce par les ministres des Finances de l’euro ne constitue qu’une modeste satisfaction.

Parlant à l’Assemblé nationale, un mois avant la révolution française de 1848, Alexis de Tocqueville déclarait : « Prenez garde, le vent des révolutions s’est levé. Ne le sentez-vous ? ». Mais, ceux qui étaient rassemblés ce jour-là ne le sentaient pas36. Au rythme où vont les choses, la question migratoire risque d’être le catalyseur de la réaction qui pourrait conduire à l’implosion de l’Union européenne à l’instar de ce qui s’est produit en 1940 avec la SDN, et Jupiter a mis du temps à s’en rendre compte37.

Un nouveau remake de « L’étrange défaite » si bien vue en son temps par Marc Bloch. Soit une forme de cynisme total par rapport à la gravité de la situation38, soit une forme d’inconscience mâtinée d’une pointe de méthode du bon docteur Coué. Quand Donald Trump érige des barrières douanières au nom de la sauvegarde des emplois, ses alliés européens défendent une dérégulation faisant le lit de l’extrême droite et des nationalistes dans leurs différents pays à croire qu’ils sont insensibles à la sécession de leurs peuples, y compris désormais au Canada39.

Pas question de s’interroger sur une mondialisation qui fait exploser les inégalités sur toute la planète, en provoquant une course perpétuelle au moins-disant social. On croit rêver. Si Donald Trump est un pyromane, il est aussi – ce que l’on a trop tendance à oublier – un révélateur des maux de notre système international, un repoussoir commode. En définitive, et, pour en revenir à elle, la question migratoire est (aujourd’hui comme hier) traitée avec la plus grande désinvolture (sorte de mise en scène de cour de récréation), entre grossièreté jupitérienne et inconséquence européenne.

Guillaume Berlat
25 juin 2018

1 Arnaud de La Grange, Le diable est dans les mots, Le Figaro, 13 juin 2018, p. 1.
2 Raphaëlle Rérolle/Jérôme Gautheret/Sandrine Morel, L’odyssée de l’Aquarius, Le Monde, 19 juin 2018, pp. 14-15.
3 Isabelle Lasserre, La crise migratoire provoque des tensions entre Paris et Rome, Le Figaro, 14 juin 2018, p. 9
4 Marc Semo, Entre la France et l’Italie, une si cordiale mésentente, Le Monde, 17-18 juin 2018, p. 2.
5 https://fr.wikipedia.org/wiki/Canossa
6 Virginie Malingre, Macron, le « coup de com » permanent, Le Monde, 22 juin 2018, p. 9.
7 Jean-Paul Pancracio, En diplomatie, chassez les superlatifs, http://observatoire-de-la-diplomatie.com/diplomatie-chassez-superlatifs/ , 12 juin 2018.
8 Jean Daspry, Alice Rufo sur le divan, www.prochetmoyen-orient.ch , 4 juin 2018.
9 Hervé Nathan, Les faux-jetons de l’immigration, Marianne, 15-21 juin 2018, p. 29.
10 Association GISTI, Le geste de l’Espagne n’exonère ni l’Italie, ni l’UE de leurs responsabilités, Le Blog de Association GISTI, www.mediapart.fr , 17 juin 2018.
11 Aquarius : le « j’accuse » de Christiane Taubira, www.lejdd , 16 juin 2018.
12 Erik Emptaz, Merkel rassure Macron : « je ne vais pas me laisser débarquer », Le Canard enchaîné, 20 juin 2018, p. 1.
13 Nicolas Barotte, Europe : Merkel se positionne face à Macron, Le Figaro, 5 juin 2018, p. 7.
14 Guillaume Berlat, Europe de la défense, Europe de l’indécence, www.prochetmoyen-orient.ch , 4 juin 2018.
15 Thibaut Madelin, Accord historique entre de Macron et Merkel sur la réforme de la zone euro, Les Échos, 20 juin 2018, pp. 1 et 5.
16 Thomas Schnee, Migrants : Angela Merkel gagne un sursis de deux semaines, www.mediapart.fr , 18 juin 2018.
17 Christian Makarian, Politique extérieure : la voie étroite, www.lexpress.fr , 17 juin 2018.
18 François Burgat, Le grand écart de la diplomatie française au Yémen, Le Blog de François Burgat, www.mediapart.fr , 18 juin 2018.
19 Renaud Dély, L’illusion de la forteresse, Marianne, 22-28 juin 2018, p. 4.
20 Cécile Ducourtieux/Jean-Pierre Stroobants, Migrants : les pays de l’Est refusent toute concession à Merkel, Le Monde, 23 juin 2018, p. 4.
21 Mireille Delmas-Marty, Pour un principe d’hospitalité opposable aux États, Le Monde, 19 juin 2018, p. 21.
22 Claude Angeli, Les Saoudiens accueillis en « bienfaiteurs » du Yémen, Le Canard enchaîné, 20 juin 2018, p. 3.
23 Jérôme Gautheret, Migrants : Matteo Salvini s’attaque aux ONG, Le Monde, 23 juin 2018, p. 22.
24 Jean-Pierre Stroobants/Thomas Wieder, Merkel, Macron et l’UE face aux migrants, Le Monde, 17-18 juin 2018, p. 2.
25 Alain Gaduleau, L’Europe, cette « démocrature » en col blanc, Marianne, 15-21 juin 2018, p. 52.
26 Anne-François Hivert, En Suède, l’extrême droite s’installe, Le Monde, 19 juin 2018, p. 22.
27 Sandrine Morel, En Espagne, consensus sur l’Aquarius, Le Monde, 19 juin 2018, p. 5.
28 Stephen Smith, La ruée vers l’Europe. La jeune Afrique en route vers le vieux Continent, Fayard, 2018.
29 Cécile Ducourtieux/Jean-Pierre Stroobants, Macron et Merkel acculés sur l’immigration, Le Monde, 21 juin 2018, p. 2.
30 Yves Thréard, L’indispensable sursaut, Le Figaro, 5 juin 2018, p. 1.
31 Nicolas Baverez, Europe : les nouveaux somnambules, Le Figaro, 11 juin 2018, p. 19.
32 Cédric Piétranlunga, Macron répond aux critiques sur les migrants, Le Monde, 23 juin 2018, p. 12.
33 Éditorial, Une lueur d’espoir pour l’Europe, Le Monde, 22 juin 2018, p. 22.
34 Alain Frachon, Brexit, deux ans plus tard, Le Monde, 22 juin 2018, p. 22.
35 Jack Dion, Waterloo européen, Marianne, 22-28 juin 2018, p. 20.
36 Laure Mandeville/Joshua Mitchell, De la démocratie en Occident : relire Tocqueville pour répondre à Trump, Le Figaro, 6 juin 2018, p. 16.
37 Cécile Ducourtieux, Macron a-t-il si bien choisi son combat ?, Le Monde, 21 juin 2018, p. 23.
38 Jack Dion, Comment Macron s’est trumpé sur toute la ligne, Marianne, 15-21 juin 2018, p. 54.
39 Anne Pélouas, Au Québec, l’extrême droite gagne en visibilité, Le Monde, 21 juin 2018, p. 4.

Pour aider le site Proche & Moyen-Orient c’est ici

Source :Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 25-06-2018

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Patrick // 05.07.2018 à 08h51

ça me rappelle une blague : »
Sarko nous a fait regretter Chirac
Hollande nous a fait regretter Sarko
Imagine la tête de celui qui nous fera regretter Hollande !!  »

et ben maintenant , on sait , on l’a 🙂

45 réactions et commentaires

  • pasdetempsaperdre // 05.07.2018 à 05h27

    « Cernée par la montée des populismes, l’Allemagne freine les ambitions françaises .. »J’ai arrêté de lire attentivement là, ça sent trop le parti-pris €uro-béat, aprés ça, le peu que j’ai piqué de ci de là le confirme « récente crise migratoire autour des pérégrinations de l’Aquarius démontrent que l’Europe de Schengen et de Dublin est une véritable passoire »(haa bon, on ne le savait pas!), « … l’Europe a perdu une bonne occasion de montrer qu’elle existe, qu’elle n’est pas une fiction et qu’elle n’a pas besoin de l’autorisation américaine … »(blague éculée!)
    « …la question migratoire risque d’être le catalyseur de la réaction qui pourrait conduire à l’implosion de l’Union européenne à l’instar de ce qui s’est produit en 1940… »ça c’est la cerise sur la gateau! On voit la « pensée » du rédacteur: si l’€urope coulait ce serait le retour des heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire(copyrigh Open Society Foundations), quel conformisme, il nous sort tous les clichés pro-€urope, ça sent l’écoute de al voix de son maitre.

    Un article pour euro-béat ou euro-béta, IL Y A MIEUX A LIRE!

      +29

    Alerter
    • Marc Michel Bouchard // 05.07.2018 à 09h15

      Oui. Il faudrait savoir si monsieur Berlat est pour le retour de nations souveraines en Europe disposant toutes de diplomaties et toujours en réaction certes contre les deux guerres mondiales connues et rejetées ou en faveur d’une Europe empruntant à la forme confédérale de la Suisse laissant la quasi souveraineté aux nations dont la direction centrale ne serait qu’un aménagement des pouvoirs nationaux? Le régime ou le mode d’un pouvoir fédéral encore plus fort que l’U.E actuel qui est d’une direction fédérale en formation sous forme rabaissée et maintenue déclinée des États existants ne saurait qu’un cauchemar car l’Europe n’a pas la structure culturelle fondatrice et constitutionnelle des États-Unis fédéraux qui malgré leur domination historique des Afro-américains et des autochtones ont justement tous faits pour se créer leur table rase du passé autre qu’anglo-saxon. Et au Canada, ce sont les francophones québécois et des autres provinces qui remplacent les noirs américains mais ici toujours avec les autochtones indiens pour dire une domination anglophone fédéraliste marquée au Canada. Le fédéralisme est possiblement la première forme peu démocrate du libéralisme classique avec le grand pouvoir des bourgeoisies.

        +3

      Alerter
      • Haricophile // 05.07.2018 à 14h05

        … sans oublier une très meurtrière guerre civile dite « de sécession » qui a pas mal contribué au modèle.

          +1

        Alerter
      • l’aieul // 05.07.2018 à 19h11

        Le truc qui m’énerve le plus c’est l’idée que l’union européenne est la seule garante de la paix.
        La seule et unique raison de l’absence de conflit majeur c’est l’arme atomique.
        Les dix années de guerre civile en Yougoslavie et la TOTALE impuissance des institutions internationales en la matière, que ce soit l’ONU, l’UE ou l’OTAN à résoudre la crise yougoslave (qui n’est toujours pas résolue et a été simplement gelée par une occupation militaire à vocation éternelle) en a fait mille fois la preuve en Europe et TOUTES les multiples guerres menés de part le monde, du terrible conflit dans l’Est du Congo aux croisades américaines et j’en passe en ont fait mille fois la preuve dans le monde.
        La seule chose qui calme des conflits et abouti à de vrais solution politiques c’est les 3/4 du temps l’intervention UNILATÉRALE d’un pays tiers (la France en Afrique, l’Australie en Océanie, la Russie en Syrie) qui a cœur de préserver ses intérêts, donc la stabilité (et cherche donc des solutions à long terme, là où une institution internationale cherche surtout à justifier son existence et son budget. Si le problème disparaît eux aussi…).

        L’idée que l’UE est garante de la paix depuis la seconde guerre mondiale en Europe alors que l’UE en tant qu’entité politique est naît APRÈS LA GUERRE FROIDE (1 Novembre 1993) est d’une stupidité sans nom.

          +7

        Alerter
  • Pierre D // 05.07.2018 à 06h18

    Le Père Limpinpin « va à Canossa » et « il ne pleut pas comme à Gravelotte » la diplomatie de l’UE réagit avec vigueur et détermination comme toujours… elle caquette.

    La nostalgie n’est plus ce qu’elle était.

      +4

    Alerter
  • patrickv // 05.07.2018 à 06h35

    Guillaume Berlat,
    encore un qui ne peut « comprendre la pensée complexe » de Manu (pardon: « Mr le président)
    bienvenu au club, dont je fais parti :))
    sur l’UE, et ses décisions « capitales », je ne peux m’empêcher de rappeler une norme européenne (annulée, maintenant, heureusement), qui autorisait à ne vendre QUE les carottes à forme « normale » (cliché), et interdisait de vendre les carottes déformées par les lois de la nature !
    quant à Manu (pardon: Mr le président), il ne se rend pas compte de ce qu’il est ! j’ai lu, sur Médiapart un article qui parle de Manu (pardon: Mr le président), qui dit de lui : « un roi adulescent » (adulte ET adolescent en même temps)
    votre article parle de « aller à Canossa ».
    moi, à mon age, élevé, je pense plutot à aller à Jakta-est ! :)))

      +15

    Alerter
    • Robert // 05.07.2018 à 06h57

      Le spectacle de la fête de la musique à l’ Elysée était révélateur sur ce plan. Un spectacle indécent du à un manque total de maturité quant à la fonction présidentielle… On se prend à regretter Sarko et Hollande pour ce qui est de la dignité de la fonction !

        +23

      Alerter
      • Patrick // 05.07.2018 à 08h51

        ça me rappelle une blague : »
        Sarko nous a fait regretter Chirac
        Hollande nous a fait regretter Sarko
        Imagine la tête de celui qui nous fera regretter Hollande !!  »

        et ben maintenant , on sait , on l’a 🙂

          +46

        Alerter
        • Le Rouméliote // 05.07.2018 à 11h44

          Et quelqu’un pourra-t-il nous faire regretter Manu ? Le père Ubu ?

            +5

          Alerter
          • zx8118 // 05.07.2018 à 17h20

            Blasphème ! On ne remplace pas Jupiter, Jupiter c’est Jupiter, on marche derrière lui et on pense printemps mes amis.

            Une bonne et une mauvaise nouvelle, (micr)on a voulu supprimer la « sécurité sociale », suite aux protestations, (micr)on a fait marche arrière. Ce n’est qu’une inscription dans la Constitution certes, sauf que la réforme des mots (supression, changement de sens, double pensée) précède toujours celle des actes. C’est donc une bataille de détail de gagné, jusqu’à la prochaine forfaiture.
            https://francais.rt.com/france/52168-face-indignations-lrem-renonce-supprimer-securite-sociale

              +8

            Alerter
            • Catalina // 06.07.2018 à 00h50

              Combien de changements constitutionnels faits sans référendum ?
              et macron nous revomit  » la Constitution a été décidée par référendum »

                +2

              Alerter
          • Idomar // 06.07.2018 à 16h30

            Non il n’y en aura pas d’autre en vertu de la règle du jamais deux dans trois.
            Manu, l’adolescent qui n’a ni la stature ni la sagesse d’un président, est le troisième et dernier.
            Ouf !

              +0

            Alerter
      • Alfred // 05.07.2018 à 09h17

        Entre Mr bling, le capitaine de pédalo et Manu c’est allé de mal en pis (certains voient Mitterrand comme le dernier vrai président de la France mais il me semble qu’il est impossible de ranger Chirac au même niveau que les trois autres). Imaginez donc le niveau de ce qui va venir… On va avoir le choix entre Marlène et miss univers transexuelle ? Il faudrait penser au demander à Jacadi ce qu’il a arrêté pour nous.

          +20

        Alerter
        • Nerouiev // 05.07.2018 à 09h29

          Je pense que Jacadi à pensé à une femme, peut-être une qui a arrêté la politique pour aller faire un stage aux States.

            +10

          Alerter
          • LEFROD // 05.07.2018 à 17h32

            Et pourquoi pas un monsieur-madame? Ça, ça serait progressiste et avant-gardiste!

              +2

            Alerter
          • Emmanuel // 05.07.2018 à 22h51

            Après la probable débâcle macronienne en terme de popularité (c’est loin 2022, d’autant que l’UE libérale et immigrationniste se fissure de toutes parts), que nos oligarques choisissent une femme en 2022 sera-t-il un moyen de nous vendre une lessive annoncée comme  » vraiment différente  » et porteuse d’espoir après les échecs successifs des dernières présidences ?

            Je me demande également si à force de dégradations successives, Chirac, Sarko, Hollande, Macron et autres à venir, on ne finira pas avec un militaire à l’Elysée. Cela m’étonnerait quand même beaucoup.

              +1

            Alerter
            • Catalina // 06.07.2018 à 00h53

              je pense que l’IA à qui les saoudiens ont donné leur nationalité serait une homme-femme parfaite comme prézident ! !
              ;O)

                +1

              Alerter
            • Owen // 06.07.2018 à 18h19

              Je n’y crois pas. Si on fait d’un robot programmé à l’IA un président avec comme instruction: « tu t’occupes de la France », ça risque de trop bien marcher et d’être trop voyant.

                +0

              Alerter
  • Hervé // 05.07.2018 à 06h35

    Bien que partant un peu dans tous les sens, reprochant tout et son contraire à l’Europe, voilà un texte qui mérite publicité tant les tares de nos systèmes politiques actuels sont bien décrits.
    Je recommande.

      +9

    Alerter
  • Fabrice // 05.07.2018 à 06h42

    …pourquoi la question de l’immigration serait elle sèrieuse?! Y aurait-il beaucoup de refus des civils européens, contre un salaire et une arme, de refouler du migrant envahissant manu militari!
    …vous savez cette arme et ces cordons de bourses qui ensemblent, lorsque vous les possédez, vous donnent de toutes façon raison!
    …raison du plus fort qui sera toujours, sinon la plus morale, la plus en vigueur.
    Jupiter et sa clic ne se prennent pas pour les maîtres du monde, ils le sont et le resteront tant qu’ils auront l’armée et la banque…suffit juste de continuer à nous appauvrir à petit feu, ce en quoi ils excellent.

      +8

    Alerter
  • Robert // 05.07.2018 à 06h54

    Voilà une réflexion intéressante qui pose les vrais problèmes. La crise migratoire est effectivement le révélateur d’une Europe technocratique coupée des peuples qui la composent, ignorant l’histoire et niant les réalités, elle n’apparait pas porteuse de lendemains qui chantent… Oscillant entre cynisme, lâcheté, incompétence, la politique européenne n’est pas à la hauteur des enjeux !

      +18

    Alerter
  • DUGUESCLIN // 05.07.2018 à 07h01

    Merci à Guillaume Berlat de sa verve éclairante et bien épicée.
    « Nemo auditur propriam turpitudinem allegans »
    Les clauses immorales du contrat européiste, qui sont le cheval de bataille des eurolâtres, restent pour le moment dans le domaine de l’immoral, mais devrons-nous dans un proche avenir les considérer comme délictuelles?
    Pour le moment nos eurolâtres inconséquents ne vont pas tarder à se plaindre avec véhémence en osant se réclamer de leur propre turpitude.
    Gouverner contre son peuple devrait être un délit inscrit dans la constitution.

      +32

    Alerter
    • ty89 // 05.07.2018 à 20h41

      « Gouverner contre son peuple devrait être un délit inscrit dans la constitution. »

      Mais c’était le cas… jusqu’à ce que le premier des trois idiot décide de supprimer cette disposition de la constitution 🙂
      Elle est pas belle la vie?

      ps: Sarkozy a supprimé le crime de haute trahison de la constitution pour le Président.

        +9

      Alerter
      • Idomar // 06.07.2018 à 16h34

        Preuve que le système politique actuel et le parlement ne servent à rien d’autre qu’à valider les décisions élyséennes.
        On est bien en monarchie, et ce ne sont pas les députés lrem qui initieront quelque ajustement que ce soit.

          +1

        Alerter
  • Ricard’eau // 05.07.2018 à 07h24

    Il faut pas oublier que ces migrants ça arrange pas mal de patrons… J’ai pu lire dans la presse régional des rencontres organisés entre patrons demandeurs et des migrants ( légalisés ? ) en forme de journées/salon de travail ou les patrons embauchent à vitesse grand V cette main s’ouvre docile

    Ça profite toujours a quelqu’un…

      +18

    Alerter
    • ledufakademy // 05.07.2018 à 09h00

      peux tu citer tes sources s’il te plait ?

        +0

      Alerter
      • pasdetempsaperdre // 05.07.2018 à 10h04

        Je l’ai vu en Italie, sur le lac Majeur, il y a peu: le matin, une armée d’étrangers(la langue!), tous noir(e)s, prendre un des bateaux qui mènent sur les iles du lac. Puis sur les iles, quand on va se jeter un café ou prendre une glace, parfois la serveuse ne fait pas « Italienne du nord », pareil pour celui qui marne en cuisine, l’est bien noir pour un gusse qui marne à la lumière des néons….M’étonnerait qu’il soient employés uniquement pour secourir de malheureux réfugiès politiques.

          +3

        Alerter
    • Patrick // 05.07.2018 à 09h23

      ouais, bof !!
      en tant que patron je ne vois pas vraiment l’intérêt d’embaucher des gars pas formés et ne parlant pas ou mal le français. De toute façon ils ne seront pas payés moins chers que des français.
      A la limite , il faudrait faire des aménagements pour pourvoir embaucher ces gars à des tarifs bien inférieurs , je crois qu’en Allemagne ils font des trucs dans ce sens.

        +3

      Alerter
  • zx8118 // 05.07.2018 à 07h52

    Non pas 2’35 » de bohneur mais 2’42 » de consternation, où comment Philippe et Hulot montre l’étendue de leur savoir :
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=22&v=KCdYfjEfvSQ
    Les satellites de Jupiter sont aussi space que la planète mère.

    Le degré jamais atteint des problèmes de la planète n’a d’équivalent que celui de l’incompétence des dirigeants sensés les résoudre. Me viens à l’esprit les mots récemment entendus de Francis Cousin, un marxiste deborien, ce sera l’effondrement, avec cris et gémissements, ou bien la révolution.

      +14

    Alerter
    • Ardéchoix // 05.07.2018 à 10h24

      Donc pour dire les choses de façon  » caricaturale »1mn , au lieu de bombarder les dépôts (d’armes chimique) en Syrie, nous nous bombardons. Résultat: cela est bon pour notre industrie d’armement et la reconstruction donc le BTP, résultat de la croissance. Pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué. AU SECOURS

        +5

      Alerter
    • Tinette // 05.07.2018 à 14h52

      Réponse à zx8118. Merci pour l’info. A chaque fois, je me dis,  » nous avons touché le fond « . Et bien non, il y a toujours plus de fientes déversées par ces fats !
      Quand un (ir)responsable politique ose dire, face caméra  » si on ne prend pas les bonnes décisions, c’est une société entière qui s’effondre, qui disparait » : peut-être avons nous réellement touché le fond. Ils en rigolent et ils le savent.
      Donc, après la drogue, les dégâts engendrés par les pétroliers devraient relever le PIB (avant la prostitution sans doute mais avec les revenus de ces auto-élus rémunérés par nos impôts ?) ; mais alors pourquoi nos respectables retraités dans les maisons de retraite ont vu leurs émoluments amoindris ? Sont-ils moins rentables que la amoco cadix, alors qu’ils créent de l’emploi ?
      « Richesse collective, face-book live, collapse… » : langue de bois lorsque l’on gagne très bien sa vie sur le dos des contribuables à ne rien à dire ?

        +3

      Alerter
  • Marc Michel Bouchard // 05.07.2018 à 08h39

    L’article met en éclairage plusieurs aspects. Les gouvernants technophiles de l’U.E jusqu’au couacs des derniers mois après le résultat du Brexit, ne devaient guère craindre l’électorat muselé par des gouvernements qui ont faits l’illusion de la démocratie comme celui de Macron présentement, ces apôtres de la gouvernance des traités ont dictés la vérité canonique et morale mais croient plus difficilement maintenant, faire de l’Europe des nations, une nation d’automates régulés par le marché et la concurrence comme d’individus voués au droit légal comme d’un culte de la désincarnation. La diplomatie n’est rien dans ses manières arrangées sans l’expression du débat politique qui passe par les parlements vivants et des médias libres. Macron est du mauvais côté, il se croit ouvert à tous sur les identités variées tout en sacrifiant la souveraineté populaire qui malgré des représentants élus et non directs a trouvé dans le passé, la capacité de donner un peu de pouvoir aux ouvriers par les syndicats et bloquer le tout pouvoir
    d’actionnaires de capitaux privés liés à des administrateurs publics déracinés du sol. Le bien public déconstruit c’est la connerie d’un post modernisme trop libéralisé qui va vers son Waterloo. Et à quand le développement autocentré de l’Afrique et à un capitalisme non dévoreur de ressources d’un continent?

      +1

    Alerter
  • Max // 05.07.2018 à 10h46

    Détachant de plus en plus l’Europe Centrale et du Nord de l’UE, les troupes des USA s’installent du nord de l’Europe à la Mer Noire, leur 6eme flotte mouille à Naples verrouillant la Méditerranée. L’Italie a demandé a l’OTAN (et donc aux USA) de s’occuper des bateaux des ong’s pro-migrants, court-circuitant de ce fait les directives de l’UE.
    Si la Navy répond positivement à l’Italie, comment l’UE va t’elle réagir ?

      +4

    Alerter
  • Ben // 05.07.2018 à 11h16

    Il existe un décalage inquiétant entre le constat de nullité de Macron et le chœur des louanges dont il bénéficie dans le petit monde médiatique, culturel, et universitaire. Il fallait entendre hier matin sur France Culture les déclarations d’admiration hyperboliques de l’historien Michel Winock à l’égard de Macron, tout comme l’approbation appuyée de l’animatrice de l’émission. Complètement surréaliste.
    Cet épisode ridicule n’est pas exceptionnel. Tout ce petit monde ne cesse de se pâmer devant Macron. Que ce soit Arte ou France Culture, c’est tous les jours la cour de Versailles qui caquète au sujet du roi. Ainsi, Macron n’est qu’un symptôme. Notre classe supérieure éduquée ayant atteint des postes élevés dans la société forme un ensemble narcissique et médiocre, à l’image de ce roi des grenouilles qui nous accable du haut de son immense imposture.

      +26

    Alerter
    • LEFROD // 05.07.2018 à 17h40

      Puissions nous être en 1989, que notre mur tombe à son tour… j’ai vraiment l’impression de vivre sous Brejnev, avec une Pravda déclinée en x chaînes de télévision, journaux et radios. Le pluralisme dans l’unicité! Pas besoin de goulag, notre goulag est mental,et nous y sommes tous.

        +11

      Alerter
  • Le Rouméliote // 05.07.2018 à 11h39

    « le soufflet retombe »… J’espère que le jeu de mot est volontaire entre le soufflé qui tombe et le soufflet que Macron se prend dans la figure !
    Sinon, M. Berlat décrit bien la situation, sauf qu’il ne comprend rien à la nature profonde de l’UE ! Parler d' »affectio societatis » des « pères » fondateurs de l »Europe » est une vaste blague. Qu’il lise les Mémoires de Jean Monnet et il verra qu’il n’y en a aucune ! Le but du « grand-père fondateur » était de dissoudre les nations, coupables de tous les maux selon lui, dans une mécanique économique normative dont elles ne pourraient plus sortir. En gros, il s’agissait de « couillonner » les peuples. Non, M. Berlat, l’UE est indéformable et irréformable. Elle doit mourir, comme l’URSS. Un point, c’est tout. Ça va turbuler sérieusement avec les nationalismes chauffés à blanc contre les « migrants »… par la politique de l’UE elle-même. L’UE qui a le toupet de ne rien faire et, « en même temps », de laisser croire qu’elle est « la solution » ! En fait, tout ce qui intéresse l’UE, c’est le maintien de l’euro, le reste, elle s’en tape ! Et en cela, elle est fidèle au projet des « pépères fondateurs ».

      +20

    Alerter
    • Chris // 05.07.2018 à 13h22

      En fait, tout ce qui intéresse l’UE, c’est le maintien de l’euro, le reste, elle s’en tape ! Et en cela, elle est fidèle au projet des “pépères fondateurs”.
      C’est exactement ça !

        +3

      Alerter
  • caliban // 05.07.2018 à 11h53

    Etrange d’évoquer « la question migratoire » sans prononcer un mot sur les émigrations massives (Espagne, Portugal, Grèce …) provoquées par les politiques d’austérité de l’UE. Les gens fuient de partout des conditions de vie insupportables, c’est un constat à rappeler avant de prendre de décider quoique ce soit.

    L’UE est à revoir de la cave au grenier, c’est pas simplement les façades qu’il s’agit de repeindre.

      +8

    Alerter
    • caliban // 05.07.2018 à 13h49

      @Patrick

      Votre raisonnement est celui des technocrates de l’UE qui pensent les migrants comme des « stocks de population » ou du « capital humain ».
      http://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php/Migration_and_migrant_population_statistics/fr

      Par ailleurs, il serait bon de se méfier des généralités. Parmi les « Bac -5 » (quel mépris!), il y a probablement
      • des profils extrêmement variés
      • et les personnes les plus dynamiques et courageuses de leur pays

      Ils ont également en commun d’être capables de réunir la somme exigée par les passeurs. Je doute qu’on ait à faire aux plus déshérités ; en revanche la certitude réside dans le fait qu’ils vont cruellement manquer à leur pays.

        +4

      Alerter
      • Patrick // 05.07.2018 à 16h32

        c’était une boutade , mais elle est sans doute très proche de la réalité.
        Les jeunes français qui émigrent sont souvent très qualifiés , alors qu’à quelques exceptions près on a du mal à trouver des gens qualifiés dans le flot de migrants.
        Le prix de la traversée ( 2000 € ? ) n’est certainement pas un indicateur du niveau de formation.

          +3

        Alerter
        • Patrick // 05.07.2018 à 16h50

          J’ai trouvé plus d’infos pour les tarifs : » En moyenne, le prix d’une traversée pour un clandestin oscille entre 800 et 8.000 euros. D’après les informations recueillies par la presse italienne, une place de bateau dans le Blue Sky M aurait coûté aux migrants la somme de 5.500 dollars par personne. A noter que les groupes comptant plus de 25 personnes ont pu bénéficier d’un rabais de 1.000 dollars par tête. Un passager de l’Ezadeen assurait quant à lui, sur France 2 avoir payé 7.000 dollars son voyage. Soit environ 5.800 euros.  » , ( source ONUDC ).
          On comprend mieux comment les ONG financent leurs bateaux.

            +2

          Alerter
  • DIOGÈNE // 05.07.2018 à 11h56

    Ah Aaaaah !!!
    Dans Jupitérien on entend “T’es Rien”… Non ?
    Car ça n’est point la fonction ou la lignée qui donne le crédit d’emblée, mais bien plutôt un réel qui nous encense de nos actes valeureux. Le soucis ici, c’est que notre Jupiter (Qui n’est pas le miens, car Macron s’habille d’un manteau qui ne masque point celui qui se cache en dessous),… ce Jupiter donc, s’est hélas trompé de fonction, de Dieu du Ciel il vient de passer à Dieu du vent. Peut-être pour cela aussi que son animal favori (à Jupiter) soit l’aigle, ce qui expliquerait le culte sans borne qu’il voue à son homologue allemande.
    Merci pour ta Verve cher Guillaume Berlat !!!
    Et profitons donc de ce jeudi mes amis, jour de fête Jupitérien, afin de foudroyer de vérités les thuriféraires d’épidémies factices telles que : la lèpre de l’Europe, illibéralisme et autres billevesées qui n’arrangent que ceux qui nous perdent…
    De mon cynosarge (désolé, il est dédié à Héraclès),
    le lépreux vous salue

      +6

    Alerter
  • Dominique // 05.07.2018 à 12h02

    Bonjour à tous.
    Je suis personnellement opposé à l’UE, mais pas du tout pour des questions migratoires. l’UE est construite selon une logique ultralibérale et néocon, atlantiste et otanesque, et, partant, agressive et en rien protectrice. Là est le problème, et c’est pour ça que les peuples, conscients de cet état de choses, n’en veulent pas.

      +10

    Alerter
  • Michel Bergès // 05.07.2018 à 12h26

    L’article, trop long, parsemé de trop de « citations », démontre bien la réalité édifiante et hypocrite de la nouvelle SDN.
    Il faut alors en tirer des conclusions : quitter l’UE en organisant un Frexit. C’est ce à quoi le « référendum » sur l’UE de 2019 nous amènera, après nos amis anglais, auxquels la Reine Elisabeth vient d’accorder le mardi 26 juin 2018 son « Royal Assent » à la loi de retrait, après plusieurs mois de débats au Parlement britannique. La politique a toujours une logique implacable, en définitive.

      +7

    Alerter
  • RGT // 05.07.2018 à 19h33

    Hormis toute considération sur le fond, je me permettrai une remarque sur les causes (certains prétendront que je commence à être un peu lourd, mais je ne peux pas m’en empêcher).

    Donc, les causes de toutes ces stupidités incommensurables proviennent bien de tous les « grands hommes », énarques et diplômés de tout poil, qui grâce à leurs réussites scolaires exemplaires durant lesquelles ils ont démontré leur capacité d’aplaventrisme remarquable, ont réussi à se faire propulser dans les fonctions les plus élevées des administrations nationales et trans-nationales.

    Quand par malheur un « intrus » parvient à « voler » la place de l’un des leurs, ils font tous bloc pour éviter que cette infamie ne se produise à nouveau et risque de mettre leurs précieux plans de carrière en défaut.

    Pour agiter leurs langues (fourchues, de visages pales menteurs) ils sont remarquables et le vulgus pecum n’a aucune chance lors d’une joute verbale.

    Sauf si les interlocuteurs ne s’attachent pas au contenant et aux phrases pompeuses et alambiquées et qu’ils analysent le contenu du message.
    Dans ce cas, même un SDF n’ayant jamais été scolarisé les écrase à plate couture, mais il y a peu de chances que ça arrive, les « intermédiaires » se contenteront toujours de présenter ce « combat » en faveur de celui qui pourra les faire bénéficier de ses « largesses ».

    Si ça ne tenait qu’à moi, je les recyclerai tous dans une profession pour laquelle les frétillements frénétiques de leur appendice lingual permettrait d’exceller dans le nettoyage en profondeur d’objets nécessitant un traitement intensif.
    Avec un salaire approprié bien sûr, pour qu’ils puissent être en phase avec leurs « idéaux » : Salaire équivalent à ceux que touchent les personnes qui pratiquent actuellement ces tâches avec des accessoires (kärcher, ultrasons, pompes, brosses, etc…) leur permettant de compenser leurs carences naturelles.

      +6

    Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications