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21.août.201721.8.2017 // Les Crises

L’hypocrisie américaine des « Droits de l’Homme », par Todd E. Pierce

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Source : Todd E. Pierce, Consortium News, 27-07-2017

Bien avant l’arrivée de Trump à la présidence, le gouvernement américain se moquait déjà des « droits de l’homme », condamnant les abus commis par les États adverses, mais gardant le silence sur les crimes commis par les agents américains ou leurs alliés, explique Todd E. Pierce.

Le secrétaire d’État Rex Tillserson envisagerait de fermer le Bureau de la justice pénale internationale (Office of Global Criminal Justice), une petite agence au maigre budget de 3 millions de dollars par an, affiliée au département d’État.

Quelques-uns des premiers détenus de la prison de Guantanamo Bay, comme exhibés par les militaires US

D’après son site web, le bureau « émet des recommandations au Secrétaire d’État […] sur des sujets liés aux crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocides ». Il « coordonne également les positions du gouvernement américain par rapport aux cours internationales et mixtes poursuivant actuellement des personnes responsables de génocides, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité – non seulement les crimes commis en ex-Yougoslavie, au Rwanda, au Sierra Leone et au Cambodge – mais également au Kenya, en Libye, en Côte d’Ivoire, au Guatemala et partout ailleurs dans le monde ».

Le bureau déploie aussi « une gamme d’outils diplomatiques, légaux, économiques, militaires et de renseignement pour contribuer à faire connaître la vérité, juger les responsables, protéger et venir en aide aux victimes, permettre la réconciliation, prévenir les atrocités, et établir l’état de droit ».

D’après le New York Times, les défenseurs des droits de l’homme ont pris cette proposition comme un exemple de « l’indifférence de l’administration Trump face aux droits de l’homme en dehors de la Corée du Nord, de l’Iran ou de Cuba ». Les militants pour les droits de l’homme disent aussi que fermer le bureau « entraverait les actions pour faire connaître les atrocités et amener les criminels devant la justice ». Newsweek signalait, toutefois, que l’administration Obama avait semble-t-il envisagé également de diminuer les moyens alloués au bureau et de le fusionner avec une autre agence.

Selon l’article de Newsweek, le bureau proposait des récompenses pour des informations sur les « criminels de guerre, et s’est élevé contre des dictateurs brutaux, parmi lesquels le président du Soudan Omar al-Bachir et le président syrien Bachar El Assad ». Mais l’article remarquait aussi qu’il « n’a pas critiqué l’Arabie saoudite ni les autres alliés des Américains ayant de tristes bilans en matière de droits de la personne ».

Le même article de Newsweek explique que le Bureau a été créé suite au vote de la loi contre les crimes de guerre de 1996. Cette loi définit un crime de guerre comme une « grave violation » de la Convention de Genève. La loi contre les crimes de guerre, codifiée comme le paragraphe 2441 de l’article 18 du Code américain, définit comme une infraction, « que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur des États-Unis » le fait de commettre un crime de guerre, s’il est un membre des forces armées des États-Unis ou un Américain de nationalité. La journaliste de Newsweek, Nina Burleigh, indique justement que lorsque « la CIA a commencé à utiliser la torture au début de la guerre d’Irak et plus tard, à emprisonner pour des périodes indéterminées et sans procès des gens à Guantanamo, les États-Unis violaient ouvertement la Convention [de Genève NdT] « . Comme noté plus haut, le Bureau de la justice pénale internationale a dénoncé le président syrien Bachar El Assad. Mais il semble n’avoir eu aucun problème avec le gouvernement syrien lorsque les responsables de la CIA ont auparavant sous-traité la torture au gouvernement syrien dans ce qui s’appelait guerre mondiale contre le terrorisme.

Un symbole d’hypocrisie

Si jamais une agence gouvernementale a symbolisé l’hypocrisie américaine, c’est bien le bureau de la justice pénale internationale. Il n’est pas difficile de comprendre, lorsqu’on déchiffre l’énoncé de sa mission, que « partout ailleurs dans le monde » ne signifie pas « chefs des nations alliées des États-Unis ».

Barack Obama et George W. Bush à la Maison-Blanche.

L’hypocrisie ne s’arrête pas là : tout en ayant une agence gouvernementale chargée de « contribuer à faire connaître la vérité, juger les responsables, protéger et aider les victimes, permettre la réconciliation, prévenir les atrocités et établir l’État de droit », le ministère américain de la Justice agit à l’exact opposé en appliquant la loi sur les crimes de guerre elle-même.

Cette hypocrisie est visible dans une série d’affaires qui commence avec le jugement rendu en 2006 par le tribunal de district de D.C. dans l’affaire Rasul c. Rumsfeld. Comme l’explique le professeur en droit Steve Vladeck, interrogé au sujet de cette affaire dans un article datant de 2006, « La torture ou d’autres formes de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants entrent-ils dans le cadre des fonctions d’un employé du gouvernement ? Au moins de façon plutôt surprenante, … la réponse à cette question est ‘oui’ ».

Depuis 2006, le principe auquel Vladeck fait référence dans le jugement Rasul c. Rumsfeld est devenu un principe séculaire de la jurisprudence américaine, et un symbole de l’hypocrisie américaine lorsqu’il se compare aux autres déclarations américaines sur la torture et les crimes de guerre, comme en témoignent les nombreuses affaires jusqu’à présent.

La façon dont ces jugements sont rédigés élimine toute illusion quant à l’opposition du gouvernement des États-Unis aux crimes de guerre lorsque ceux-ci sont commis par « un membre des forces armées des États-Unis ou un Américain de nationalité », puisque la loi leur a conféré l’impunité de l’enfreindre. Le Président Obama l’a exprimé dans sa célèbre déclaration selon laquelle les membres de la CIA qui sont coupables de torture ne seraient pas tenus pénalement responsables pour des agissements définis comme « crimes de guerre », c’est-à-dire pour torture. Pas surprenant, donc, que Donald Trump puisse si facilement dire qu’il croit que la torture fonctionne, puisque c’est ce que beaucoup de responsables de la CIA continuent de dire.

Ne pas poursuivre en justice les crimes de guerre est en soi un crime de guerre selon le droit international, et pour reprendre les mots du « Bureau de la justice pénale internationale », est l’opposé de sa mission de « contribuer à faire connaître la vérité » et de « juger les responsables ». Mais en allant encore plus loin, le gouvernement américain a conçu une procédure légale afin de priver les victimes de protection et d’assistance. C’est exactement ce dont sont accusés par le Bureau de la justice pénale internationale les chefs des pays en lice pour un changement de régime organisé par les USA .

Protection des tortionnaires

La question soulevée lors d’une série de procès impliquant le crime de guerre de la torture est celle de savoir si les prisonniers de Guantanamo qui furent les victimes des responsables du gouvernement américains peuvent poursuivre ces responsables pour réparations civiles. Les tribunaux ont cependant considéré que les responsables du gouvernement bénéficiaient de l’immunité pour les actes qu’ils avaient commis et étaient poursuivis pour torture, laquelle entrait « dans le cadre des fonctions de leur emploi ». Ces jugements se basent sur des procédures basées sur la loi Westfall, bien trop complexe pour être expliquée ici, mais qui est utilisée pour annuler la loi contre les crimes de guerre.

Le sceau de la CIA à l’entrée du QG de l’agence d’espionnage (photo gouvernement US)

Typique du verbiage que l’on trouve dans les jugements du tribunal : « de nombreux détenus ont été l’objet d’abus, dont ’rasage forcé, isolement cellulaire, privation de sommeil, déplacement en fers et chaînes, lunettes noircies et cache-oreilles’, et interruption des… pratiques religieuses », même une fois que les CSRT [Tribunaux d’examen du statut de combattant] avaient jugé qu’ils n’étaient pas des combattants ennemis… Le tribunal a estimé que les actions des accusés étaient « du type de ce pour quoi ils étaient employés » quand bien même le traitement abusif avait eu lieu lorsque plusieurs des plaignants « n’avaient aucune valeur en terme de renseignement ».

Le tribunal soulignait que « bien que la justification du renseignement se soit évaporée, la nécessité de maintenir un environnement de détention ordonné demeurait après l’affranchissement des CSRT ». Le tribunal poursuivait : « Autorisée ou non, la conduite était forcément à prévoir car maintenir la paix, la sécurité et la sûreté dans un endroit comme Guantanamo Bay est une affaire stricte et difficile ».

C’est ce que disaient les militaires allemands et les officiers de la Gestapo des prisons où ils travaillaient lors de leur procès pour crimes de guerre à Nuremberg. La plus commune de leurs défenses légales contre les accusations de crimes de guerre était que les accusés ne faisaient que suivre « les ordres venant d’en haut », en Allemand, « Befehl ist Befehl », les ordres sont les ordres, une tactique connue désormais comme la défense de Nuremberg. En d’autres termes, la précédente génération de criminels de guerre invoquaient l’argument selon lequel leurs actions entraient « dans le cadre de leur emploi ». Cette défense a échoué à Nuremberg pour les Allemands, mais elle fonctionne à présent pour les responsables américains dans les tribunaux américains.

La fermeture du Bureau de la justice pénale internationale ne fait qu’officialiser ce qui est la politique américaine depuis le 11 septembre. Si l’hypocrisie est le tribu que le vice paye à la vertu, alors le gouvernement américain a couvert le vice de tribu avec l’hypocrisie du Bureau de la justice pénale internationale. S’il ferme, cela signifie que nous ne paierons même plus le tribu au vice; en place, nous adhérerons pleinement au vice faisant preuve de notre « authenticité ». Et ce pourrait être le seul exemple où le « Bureau de la justice pénale internationale » remplit sa mission de « faire connaître la vérité ».

Le Major retraité Todd E. Pierce est un ancien avocat de la défense du procureur général des Armées au centre de détention de Guantanamo Bay, Cuba.

Source : Todd E. Pierce, Consortium News, 27-07-2017

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

Toff de Aix // 21.08.2017 à 08h09

Cette hypocrisie prend racine dans la conviction en l’exceptionnalisme américain : il s’agit d’une croyance, quasi mystique, qu’ont les states et leurs représentants, d’être le peuple élu de dieu, le sauveur, le gendarme du monde comme ils disent.

C’est cette conviction qui fait primer leur droit à géométrie variable sur la totalité du territoire mondial ; en créant un droit exportable, y compris en territoire souverain externe, ils sont convaincus d’agir dans la plus stricte légalité. Bien sûr, il s’agit de LEUR légalité.
Mais qu’en ont-ils à faire, des prétentions des autres ? C’est bien le problème de la croyance : à l’inverse de la logique, elle est impossible à contrecarrer avec des arguments raisonnables.

Ainsi guantanamo peut se maintenir : le droit américain ne s’applique pas sur son sol.

De même pour abou graïb, ou pour les amendes à des entreprises étrangères accusées d’avoir commercé avec LEURS ennemis. Et le dernier exemple en date : la loi de sanctions votée par le congrès, destinée à favoriser le gaz US face au gaz russe, et qui prétend donc imposer à l’Europe ses choix énergétiques.

Leur droit prime ainsi totalement sur tous les autres : il s’agit rien de moins qu’une prétention à l’hégémonie.
Ce qui est rassurant, au fond : tous les prétendants à ce genre d’empire, tous sans exception (on pense bien sûr immédiatement à Rome et à sa Pax Romana, mais on pourrait aussi parler de Bonaparte, ou du 3eme Reich..) ont mal fini.

L’histoire repasse toujours les plats.

22 réactions et commentaires

  • Catalina // 21.08.2017 à 04h43

    à quand une « loi » américaine autorisant les USA à pratiquer un génocide « légal » sur tout pays qui posséderait « illicitement » dans son sous-sol les matières premières dont ce pays a besoin pour poursuivre son mode de vie ?
    à quand une « loi » américaine stipulant que seuls les Américains ont le droit de vivre sur notre planète ? à quand une « loi » stipulant que « tuer » n’est pas « tuer » mais offrir les portes de l’éternité ?

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  • Johnn // 21.08.2017 à 06h20

    Délicieuse conclusion :
    « S’il ferme, cela signifie que nous ne paierons même plus le tribu au vice; en place, nous adhérerons pleinement au vice faisant preuve de notre « authenticité ». Et ce pourrait être le seul exemple où le « Bureau de la justice pénale internationale » remplit sa mission de « faire connaître la vérité ». »

      +4

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  • Toff de Aix // 21.08.2017 à 08h09

    Cette hypocrisie prend racine dans la conviction en l’exceptionnalisme américain : il s’agit d’une croyance, quasi mystique, qu’ont les states et leurs représentants, d’être le peuple élu de dieu, le sauveur, le gendarme du monde comme ils disent.

    C’est cette conviction qui fait primer leur droit à géométrie variable sur la totalité du territoire mondial ; en créant un droit exportable, y compris en territoire souverain externe, ils sont convaincus d’agir dans la plus stricte légalité. Bien sûr, il s’agit de LEUR légalité.
    Mais qu’en ont-ils à faire, des prétentions des autres ? C’est bien le problème de la croyance : à l’inverse de la logique, elle est impossible à contrecarrer avec des arguments raisonnables.

    Ainsi guantanamo peut se maintenir : le droit américain ne s’applique pas sur son sol.

    De même pour abou graïb, ou pour les amendes à des entreprises étrangères accusées d’avoir commercé avec LEURS ennemis. Et le dernier exemple en date : la loi de sanctions votée par le congrès, destinée à favoriser le gaz US face au gaz russe, et qui prétend donc imposer à l’Europe ses choix énergétiques.

    Leur droit prime ainsi totalement sur tous les autres : il s’agit rien de moins qu’une prétention à l’hégémonie.
    Ce qui est rassurant, au fond : tous les prétendants à ce genre d’empire, tous sans exception (on pense bien sûr immédiatement à Rome et à sa Pax Romana, mais on pourrait aussi parler de Bonaparte, ou du 3eme Reich..) ont mal fini.

    L’histoire repasse toujours les plats.

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    • Raoul // 21.08.2017 à 11h03

      Je suis d’accord que là réside la principale explication à leur attitude. C’est, en quelque sorte, l’extension à toute une nation de la doctrine de la prédestination, chère aux protestants. Dès lors, les actes commis par les États-Unis ne peuvent être mauvais puisque cette nation est la nation élue pour diriger le monde.

      Mais les États-Unis ne peuvent se contenter d’une justification religieuse de leurs actes. Ils ont aussi le culte du légalisme. Leurs actes, y compris et d’ailleurs surtout, les plus blâmables doivent avoir une base légale, selon la loi des États-Unis s’entend. Ainsi, c’est le plus souvent légalement que les indiens ont été expropriés et, s’ils se rebellaient, on les exterminaient tout aussi légalement.

      On massacre, certes, mais conformément à la loi de Dieu et des hommes.

        +15

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      • Gordion // 21.08.2017 à 11h26

        Oui.

        Pour compléter le diptyque que vous rappelez justement – la justification évangéliste du protestantisme et le légalisme – j’ajouterais la judiciarisation de la société (les procès en sorcellerie, la condamnation du nazisme à Nuremberg, etc). Cette dérive à outrance a définitivement façonné les relations gouvernementales, économiques, institutionnelles, personnelles, conduisant à un renoncement des volontés face à la menace de procès en diffamation, en infraction à la législation américaine (l’extraterritorialité de la loi).

        Bref, des armes de dissuasion massive qui sont bon marché, contrôlées par des cabinets juridiques américains le plus souvent, le droit procédural échappant encore au monopole américain.

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        • PL // 21.08.2017 à 18h54

          Cette élection divine des Protestants ne repose absolument sur rien d’autre que de s’être auto-désignés comme tels, c’est de l’Impérialisme et rien d’autre.

          Quand au légalisme qui leur permet de justifier de faire le mal, c’est exactement ce que Jésus condamnait chez les Pharisiens.

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          • Gordion // 23.08.2017 à 11h52

            Certes, vous vous souvenez sans doute du « peuple élu » dans la tradition talmudique, de « la fille aînée de l’Eglise » pour la France, je gage que j’en oublie.

            Religion = moyen d’alors d’assujettir la pensée, donc le peuple?

            Aujourd’hui, les méthodes modernes de domination sont plus sophistiquées.

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    • Ellilou // 21.08.2017 à 11h11

      Le concept du « God given country » leur permet de faire passer toutes les horreurs sur lesquelles a été fondé leur pays. Si ce n’est pas au nom de dieu, comment justifier l’horreur absolue du génocide amérindien ou de l’esclavagisme? Leur « exceptionnalisme » , leur « manifest destiny » sont des explications qui doivent aider beaucoup de braves gens à avaler certaines pilules bien amères dans l’histoire des États-Unis d’Amérique.

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    • RESIST@NCE // 21.08.2017 à 11h38

      Simple, clair, net et précis. Mais bon, invraisemblable et délirant aux yeux des Charlie’s qui, heureusement sont quasi inexistants ici. Ce qui du reste, renforce l’idée que ce site est suspect. « De plus en plus suce pet Madame Michu ! ». Brrrr…

      http://www.comite-valmy.org/spip.php?article8906

        +3

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    • Benhima // 22.08.2017 à 16h17

      N’est ce pas la même chose pour la France ?
      Il n’y a pas d’armée européenne, en partie because la France l’utiliserait pour ses basses manœuvres en Afrique Sub-Saharienne.
      La France a aussi pratiqué la rendition. La Libye est en ruine…..
      Notre énergie propre ( nucléaire) bousille la vie de milliers de gens. Au Niger, à proximité des mines, tout est contaminé. La guerre au Mali..,au nord de l’or, au sud , de l’uranium. Les chancelleries étrangères sont effrayées par la politique étrangère française. Je me permets de vous renvoyer au texte de Achille Mbembe, écrivain camerounais, en réaction aux propos de Macron. Que dire des britanniques….vive la Chine. Joke mais pas tant que ça. Les Chinois ne distribuent pas des armes aux Hutus, à Daesh….

        +1

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  • RGT // 21.08.2017 à 08h35

    Faites ce que je dis mais ne dites (surtout pas) ce que je fais.

    Cette « tradition » date du début de la création de cet état, elle est écrite profondément dans ses gènes.

    Les premières victimes étant bien sûr les autochtones qui se sont faits massacrer, génocider, spolier depuis la fin du XVIII ème siècle.

    Comment voulez-vous que ce pays « exceptionnel » puisse alors donner l’exemple aux autres nations et peuples sans que quelques « dérives » n’apparaissent de partout ?

    Le summum survient quand, suite à une action « bienfaisante » de son gouvernement, les « hooligans » locaux se rebellent pour simplement vivre comme ils le désirent sans subir de diktat.
    A ce moment là, au prétexte de défendre la « liberté » les USA déversent des milliers de tonnes de bombes sur la population civile pour la « sauver » contre sa volonté.

    Mais ce n’est JAMAIS un crime de guerre car ils le font « pour le bien » et que les autres sont TOUS des « ennemis prêts à massacrer les soldats de la liberté ».

      +26

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  • christian gedeon // 21.08.2017 à 09h43

    Hypocrisie américaine? Certes,certes…mais quand même très bien partagée par un peu le reste du monde,n’est ce pas?Tiens au hasard,la Ligue arabe,bien contente de voir la destruction de l’Irak et de la Syrie,qui en a même été suspendue…au hasard hein? Sans esprit malin…au hasard aussi,tiens,la France de Sarkozy qui a bombardé,massacré et assisté en direct à l’exécution par le pal de Khaddafi,juste au hasard…sans esprit malin.Au hasard aussi,notre amie la Chine qui continue à défendre bec et ongles le régime nord coréen,démocratie ultime comme chacun sait…alors les US,oui…les autres,no? Soyons sérieux,un peu.

      +3

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    • Ellilou // 21.08.2017 à 11h18

      Les exemples que vous citez sont certes vrais mais ces pays ne cherchent pas à se faire passer pour des défenseurs du monde libre, des libertés, des droits de l’homme blablabla… et n’ont pas la position hégémonique qu’ont les USA dans le monde. Ce ne sont que des « petits bras » ( à part la Chine), voire pour certains des « sujets » du grand pays de la liberté. Plus on est puissant, plus notre capacité à faire le bien ou le mal est importante et pus on a le droit d’être critiqués. Mais peut-être suis-je dans l’erreur?

        +14

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      • Gordion // 21.08.2017 à 11h31

        La France ne fait-elle pas la promotion des droits de l’homme, n’est-elle pas la défenderesse des libertés, de la démocratie, n’a-t-elle pas accueilli des millions de personnes au nom du droit d’asile/lutte contre les persécutions (l’exemple arménien me vient naturellement à l’esprit)?

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        • Toff de Aix // 21.08.2017 à 13h16

          Cédric Herrou serait sans doute à 200% d’accord avec vous…

          Blague à part, l’exemple que vous citez, l’attitude que vous prenez en exemple, la France « patrie des droits de l’homme » etc. Etc. tout ça c’était il y a bien longtemps…

          Aujourd’hui nous ne prenons même plus ce masque, nous faisons comme les autres : lybie, Syrie, Mali,… De la prédation, uniquement de la prédation, sous un motif faiblard de « protection de la démocratie et des droits de l’homme » que viennent immédiatement démentir les chiffres faramineux de nos ventes d’armes et les légions d’honneur distribuées aux tyrans enturbannés. Pendant ce temps là, les migrants crèvent dans la jungle, où dehors, dans l’indifférence générale.

            +12

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  • Pegaz // 21.08.2017 à 09h54

    « Le destin manifeste », ou « destinée manifeste » est une idéologie selon laquelle la nation américaine avait pour mission divine de répandre la démocratie et la civilisation vers l’Ouest.

    Elle était défendue par les républicains-démocrates aux États-Unis dans les années 1840, plus particulièrement par les « faucons » sous la présidence de James Polk.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Destin%C3%A9e_manifeste

    (A l’imparfait pour le décrire… si seulement c’était vrai !)

      +7

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  • Lysbeth Levy // 21.08.2017 à 17h32

    Sur ce fameux exceptionnalisme américain qui passe au dessus toutes les lois mêmes celles qu’ils obligent les « autres pays » a observer sur le cas du Vénézuela simultanément avec le MO et l’Afrique cette phrase : « C’est, à mon sens, le comte de Gobineau qui a le mieux décrit l’idiosyncrasie de « l’Anglosaxon américain », il y a presque 170 ans:
    « Sa nature raisonnante et amie des formes légales lui a fait trouver mille subterfuges pour concilier le cri de l’équité avec le cri plus impérieux encore d’une rapacité sans bornes. Il a inventé des mots, des théories, des déclamations pour innocenter sa conduite. Peut-être a-t-il reconnu, au fond du dernier retrait de sa conscience, l’impropriété de ces tristes excuses. Il n’en a pas moins persévéré dans l’exercice de tout envahir, qui est sa première loi, et la plus nettement gravée dans son cœur. » (Traité sur l’inégalité, 1853)  » http://www.mondialisation.ca/m-trump-nest-pas-fou-il-menace-le-venezuela-parce-quil-veut-son-petrole/5604716

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  • Kaemo // 21.08.2017 à 17h43

    « une petite agence au maigre budget de 3 millions de dollars par an »

    Je me demande comment ce Bureau peut encore fonctionner avec si peu de moyen. Il doit être malheureusement déjà cliniquement mort. Et dire que le budget de l’Hadopi, avec le succès qu’on lui connait, est de 9 millions d’euros pour l’année 2017…

      +1

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  • Koui // 21.08.2017 à 19h51

    Bien souvent, l’idéologie des droits de l’homme se fonde sur le principe du « pas vu, pas pris ». Il suffit donc de ne pas comptabiliser les victimes et de nier les fournitures d’armes aux extrémistes. Wikileaks a rendu public des documents internes qui mettaient en lumière des actes criminels caches de l’empire. C’est ce qui explique la rage contre Assange et d’autres. La France a aussi un système très efficace pour dissimuler ses activités criminelles. C’est ce qu’il faut détruire. Ainsi le procès de gbagbo a la CPI n’a aucun sens si les dossiers français sur la guerre en côté d’ivoire restent secrets. Commencont par nettoyer chez nous plutôt qu’au USA, puisque nous n’avons aucune influence la bas

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    • Fred79 // 21.08.2017 à 23h24

      Bah! C’est que nous n’avons aucune influence chez nous non plus.

        +2

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