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1.novembre.20181.11.2018 // Les Crises

Lyncher le passé, par Chris Hedges

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Source : Truthdig, Chris Hedges, 01-10-2018

Mr. Fish / Truthdig

Par Chris Hedges

1er octobre 2018

JONESBORO, Géorgie.– Je suis monté à bord du car d’excursion « Autant en emporte le vent » devant le dépôt de train construit en 1867 pour remplacer le dépôt incendié pendant la guerre civile. Le bâtiment abrite aujourd’hui le Musée de la Route de Tara. On peut y voir des souvenirs du film Autant en emporte le vent, y compris des poupées de Mamma, jouée dans le film par Hattie McDaniel, et les culottes à dentelle et le chapeau vert portés par Vivien Leigh, qui a joué Scarlett O’Hara.

Rick, le chauffeur de car, a enclenché la piste audio, écrite et racontée par un historien local, Peter Bonner. Nous avons écouté l’histoire familière du noble Sud et de sa « Cause perdue ». Nous avons entendu parler du courage des soldats confédérés de Jonesboro qui se sont vaillamment battus les 31 août et 1er septembre 1864 pour empêcher l’armée de l’Union d’entrer à Atlanta. On nous a parlé de la gentillesse et du charme des belles du Sud. Nous avons appris que la guerre a été menée non pas pour protéger l’institution de l’esclavage, mais le caractère sacré des droits des États. Enfin, on nous a assuré que les esclaves fidèles, les « mammas », les « tantes » et les « oncles », aimaient leurs maîtres blancs, et étaient aimés en retour et ne se réjouissaient pas de leur émancipation.

Le fait que ce mythe persiste et s’est peut-être amplifié à mesure que le pays se polarise, souvent selon des critères raciaux, signifie que des segments entiers de la population américaine ne peuvent plus communiquer. Une fois que le mythe remplace l’histoire, il n’est plus possible d’avoir une discussion rationnelle fondée sur des faits vérifiables. Le mythe permet aux gens de nier qui ils sont et les crimes qu’ils ont commis et continuent de commettre. Ce n’est qu’en nous confrontant au passé que nous pourrons mettre fin à la perpétuation de ces crimes sous d’autres formes.

Lorsque la loyauté envers le clan est plus importante que la vérité, les faits ou la justice – un clanisme qui s’est manifesté lors des audiences du candidat à la Cour suprême Brett Kavanaugh – une société ouverte est éteinte. Les réparations pour les Afro-Américains ne sont pas seulement justes, elles sont la seule voie pour nous, en tant que nation, comme pour les réparations de l’Allemagne aux Juifs, de bâtir une histoire commune basée sur la vérité, de nous racheter pour les crimes de la nation et d’inverser l’héritage de la suprématie blanche. La cause du Sud, comme l’écrivait Ulysse S. Grant dans ses mémoires incisives, était « l’une des pires pour lesquelles un peuple ait jamais combattu, et pour laquelle il y avait le moins d’excuse ».

David Blight dans Race and Reunion : The Civil War in American Memory relate que dans les décennies qui ont suivi la guerre, les Blancs du Sud et du Nord ont furieusement réécrit l’histoire du conflit. « Tant que nous aurons une politique raciale en Amérique, nous aurons une politique de la mémoire de la guerre de Sécession », note Blight. La cause profonde de la guerre, la nécessité d’émanciper 4 millions de personnes maintenues en esclavage, a été gommée, a-t-il dit, et remplacée par le « dénigrement de la dignité noire et une tentative d’effacement de l’émancipation du récit national à propos des enjeux de la guerre ». Comme le déplorait W.E.B. Du Bois dans son livre Black Reconstruction, qui portait sur la brève période de l’après-guerre, de 1865 à 1877, où les Afro-Américains ont eu un certain espace politique dans le Sud pour rebâtir leur vie, « peu d’efforts ont été faits pour préserver les archives sur les efforts et les discours des noirs, leurs actions, leur travail et leurs salaires, foyers et familles. Presque tout cela a été rabaissé sous une masse de ridicule et de caricature, d’omission délibérée et d’affirmations mensongères. »

La guerre civile, telle qu’elle est décrite dans des romans et des films comme Autant en emporte le vent, des récits comme La guerre civile de Shelby Foote et des émissions de télévision comme la série documentaire de Ken Burns sur le conflit, est généralement réduite à des histoires sur l’abnégation héroïque et le courage dont ont fait preuve les soldats du Nord et du Sud qui ont combattu comme frères contre frères. Les souffrances effroyables, les pillages et les viols généralisés et les massacres insensés sont romancés. (Pour trois soldats morts sur un champ de bataille, cinq autres sont morts de maladie et, dans l’ensemble, 620 000 Américains, soit 2 % de la population du pays, ont péri pendant la guerre). Pendant ce temps, la lutte beaucoup plus importante, la lutte des Noirs pour sortir de l’esclavage et se libérer, est effectivement éclipsée dans ces récits d’apitoiement et d’auto-glorification des blancs.

Autant en emporte le vent, le roman de 1936 de Margaret Mitchell, s’est vendu à plus de 30 millions d’exemplaires dans le monde et, selon un sondage, est le deuxième livre préféré des Américains, après la Bible. La version cinématographique de 1939 du livre est le film le plus lucratif de tous les temps, en dollars indexés sur l’inflation. Le livre et le film sont des célébrations sans vergogne du mythe historique, de l’omission historique et de la suprématie blanche.

Le romantisme de la Lost Cause [La « Cause perdue » est un mouvement littéraire américain régional qui cherche à faire un rapprochement entre la société blanche traditionnelle du Sud des États-Unis qu’ils admirent, et la défaite des États confédérés d’Amérique lors de la guerre de Sécession (1861-1865) NdT] et la vénération des chefs militaires confédérés ont une forte emprise sur l’imagination des Blancs, surtout chez ceux pour qui la marginalisation économique et politique est de plus en plus prononcée. Le mythe de la Confédération ressemble à un retrait dans un passé fictif que j’ai vu en Yougoslavie pendant la guerre de Bosnie, un conflit ethnique qui a duré de 1992 à 1995. Ce repli a donné aux Yougoslaves – serbes, musulmans ou croates – qui avaient été mis à l’écart par l’effondrement économique et par l’échec d’un système politique, des identités fabriquées, enracinées dans un passé idéalisé de gloire, de supériorité morale et de noblesse. Cela leur permettait de vénérer leurs propres vertus supposées uniques et innées. Ces fantasmes d’un passé idéalisé s’accompagnaient d’une diabolisation des ethnies opposées, diabolisation utilisée par les démagogues pour alimenter la haine et la violence qui ont mené à une guerre sauvage.

« C’était un homme qui a abandonné son pays pour se battre pour son État, ce qui, il y a 150 ans, était plus important que le pays », a déclaré le chef d’état-major de la Maison-Blanche et ancien général John Kelly du Corps des Marines, l’an dernier, au sujet du commandant militaire confédéré Robert E. Lee, un propriétaire d’esclaves. « En ce temps-là c’était toujours d’abord la loyauté envers l’État. Maintenant, c’est différent aujourd’hui ». Kelly attribue la guerre de Sécession à « l’absence de capacité de trouver un compromis », ajoutant que « les hommes et les femmes de bonne foi des deux côtés ont pris position là où leur conscience les a guidés ».

Pendant mon excursion en car en Géorgie, une femme de l’audioguide a incarné Scarlett O’Hara alors que la musique du film de 1939 passait en fond sonore : « Maintenant, asseyez-vous et profitez de ce voyage à l’époque des cavaliers, des vraies dames et des champs de coton, celle de ce qu’on appelle le Vieux Sud. »

Le thème de l’excursion pourrait se résumer ainsi : « Autant en emporte le vent dépeint fidèlement la vie dans le Sud pendant et après la guerre civile ». À maintes reprises, les événements et les personnages du roman et du film ont été reliés à des événements et à des personnes actuels. Nulle part ailleurs cela n’a été aussi pernicieux que dans les descriptions d’hommes et de femmes noirs réduits en esclavage.

« J’ai appris qu’il y a 144 ans, une servante noire aimait tellement ses « maîtres » qu’elle a demandé à être enterrée dans leur concession familiale… Et quand j’ai appris que ses maîtres avaient volontiers accepté une telle demande d’inhumation, j’ai dû en conclure qu’il devait y avoir un lien plus fort, peut-être un lien d’amour d’esclave à maître, et de maître à esclave », écrit Bonner dans son petit livre Lost in Yesterday [Perdu dans la passé, NdT], qui est vendu dans le Road to Tara Museum. « A mon avis, cette relation particulière et souvent incomprise a été représentée à travers la fiction et les médias de divertissement, » sous une multitude de formes arbitraires. »

Bonner poursuit en affirmant que les esclaves du livre et du film – Mamma, Pork, Prissy et Big Sam – tous partisans de la Confédération et loyaux envers la famille O’Hara, représentent une image fidèle de beaucoup, peut-être la plupart, des Noirs du Sud de l’avant guerre civile. Il cite la petite pierre tombale aux pieds de Philip et Eleanor Fitzgerald dans le cimetière local qui dit « Grace, servante noire des Fitzgerald » et insiste sur le fait « que Grace a été honorée comme membre de la famille ».

Le fait que, sur la pierre tombale, Grace n’a reçu aucun nom de famille et a été enterrée, comme un animal de compagnie, aux pieds de ceux qui la possédaient semble échapper à Bonner. Grace avait-elle une famille ? Une mère ? Un père ? Des frères ? Des sœurs ? Des grands-parents ? Des tantes ? Des oncles ? Cousins ? Un mari ? Des enfants à elle ? Ou ont-ils été vendus par ses propriétaires bien-aimés ?

Nous nous sommes arrêtés à l’extérieur de la maison de la plantation Stately Oaks de 1839, qui se trouvait à l’origine sur ses environ 163 hectares avant d’être conduits dans la ville. Elle fait maintenant partie du Margaret Mitchell Memorial Park. Le manoir accueille des personnages blancs en costumes d’époque, y compris des uniformes confédérés, l’équivalent des personnages vêtus d’uniformes SS proposant la visite d’Auschwitz le cœur léger.

Dans des baraques sordides et surpeuplées à l’extérieur de Stately Oaks, des enfants sont nés, ont vécu et sont morts en esclavage. Ils ont passé leur vie à travailler dur, dans la misère et la pauvreté. Ils ont vu avec angoisse des mères, des pères, des sœurs et des frères être vendus et qu’on ne reverra plus jamais. Ils vivaient dans la peur et l’humiliation constantes. Ils étaient battus, enchaînés, fouettés, castrés et parfois abattus ou pendus. Les maîtres esclavagistes violaient régulièrement filles et femmes noires, parfois devant leur famille, et vendaient souvent leurs enfants métis.

« Comme les patriarches d’antan », confie Mary Chesnut, une Carolinienne du Sud blanche, dans son journal intime en mars 1861, « nos hommes vivent tous dans la même maison avec leurs femmes et leurs concubines ; et les mulâtres qu’on voit dans chaque famille ressemblent partiellement aux enfants blancs. N’importe quelle lady est prête à vous dire qui est le père de tous les enfants mulâtres de tous les ménages sauf le sien. Ceux-là, semble-t-elle penser, tombent du ciel. »

La tradition du Sud, comme l’a souligné James Baldwin, « n’est pas du tout une tradition ». C’est « une légende qui contient une accusation. Et cette accusation, formulée beaucoup plus simplement qu’elle ne devrait l’être, est que le Nord, en gagnant la guerre, n’a laissé au Sud qu’un seul moyen d’affirmer son identité et ce moyen était le Nègre. »

La capacité d’ignorer l’horreur de l’esclavage, d’effacer physiquement sa réalité et de construire à sa place un fantasme blanc de bonté, de courage et de vertu témoigne de la profonde maladie de la société américaine. La plupart des monuments confédérés ont été érigés sous la direction de Daughters of the Confederacy [Filles de la Confédération, NdT] de 1890 à 1920, époque où la terreur du lynchage par le Ku Klux Klan était à son comble. Ces statues ont été conçues pour romancer la suprématie blanche et diviser les Noirs en bons et mauvais « nègres ». Il n’y a pas de statues pour les gouverneurs et les sénateurs de la reconstruction ou les dirigeants politiques noirs, sans parler des dirigeants des révoltes d’esclaves comme Nat Turner ou Denmark Vesey. Les quelques généraux confédérés, comme James Longstreet, qui ont soutenu les droits des Noirs après la guerre, ne sont pas commémorés, pas plus que les 186 000 soldats noirs – 134 111 appelés des États esclavagistes – qui ont servi dans l’armée de l’Union. L’historien James Loewen appelle le Sud « un paysage de déni ».

« Les monuments publics », écrit l’historien Eric Foner, « sont construits par ceux qui ont suffisamment de pouvoir pour déterminer quelles parties de l’histoire méritent d’être commémorées et quelle vision de l’histoire doit être transmise. »

L’une des célébrations publiques les plus scandaleuses de la suprématie blanche est Stone Mountain à l’extérieur d’Atlanta. Dans la pierre grise sont gravées des figures monumentales du président confédéré Jefferson Davis et des généraux Robert E. Lee et Thomas « Stonewall » Jackson. Les chefs confédérés, tous montés sur des chevaux, tiennent leur chapeau sur leur cœur. La sculpture couvre plus de 6 000 m² de parois rocheuses et s’élève à 122 mètres. C’est le plus grand bas-relief du monde. C’est aussi le site le plus visité de Géorgie.

William Faulkner a publié Absalom, Absalom, [en français : Absalon, Absalon !, NdT] une condamnation virulente de l’esclavage et du Vieux Sud l’année même où Mitchell a publié « Autant en emporte le vent. Le propriétaire d’esclaves haineux et vétéran confédéré Thomas Sutpen dans le roman de Faulkner, contrairement aux personnages de Autant en emporte le vent, est un « monstre démoniaque ». Sutpen, qui se livre au métissage, achète ses esclaves « avec le même soin et la même perspicacité avec lesquels il a choisi ses autres animaux d’élevage : chevaux, mulets et bovins ». Faulkner a compris que « le passé n’est jamais mort. Ce n’est même pas du passé », qu’il est soumis à une révision constante par ceux qui cherchent à justifier et à cacher leurs crimes. Il a averti que les mensonges que nous nous racontons sur nous-mêmes conduisent à la misère morale et à l’autodestruction.

L’autocar s’est arrêté au cimetière commémoratif Patrick Cleburne, qui abrite les dépouilles de quelque 1 000 soldats confédérés morts au cours de la bataille de Jonesboro. La plupart ne sont pas identifiés. La passerelle est aménagée en forme de drapeau confédéré. Un drapeau confédéré flotte à l’entrée.

« En 1872, l’État de Géorgie paie Stephen Cars, un ébéniste local, pour qu’il enterre à nouveau les restes des soldats du Sud et les place ici au cimetière commémoratif Patrick Cleburne », dit l’enregistrement audio. « M. Cars n’a pas enterré plus d’un millier de soldats tout seul. M. Cars avait un esclave nommé Tom, parti avec un capitaine yankee après la bataille de Jonesboro. À la fin de la guerre, Tom est retourné chez M. Cars en lui demandant de reprendre son travail. C’est en 1872 que Tom et M. Stephen Cars ont inhumé de nouveau les soldats confédérés dans ce cimetière. J’ai raconté cette histoire à l’autorité du bâtiment de l’État de Géorgie il y a des années, ils supervisent le cimetière, et ils ont remarqué que Tom ressemblait beaucoup à Big Sam, l’esclave O’Hara. »

Le car s’est arrêté devant une maison verte de 10 pièces construite en 1880 qui appartenait autrefois au président du Middle Georgia College.

« Pendant la Reconstruction [La Reconstruction (appelée en anglais américain Reconstruction Era, l’époque de la reconstruction) est la période de l’histoire des États-Unis ayant succédé à la guerre de Sécession NdT], cinq Sudistes n’étaient pas autorisés à se rassembler sans la présence d’un maréchal fédéral », a déclaré M. Bonner dans l’audioguide. « Dans Autant en emporte le vent, les réunions se tenaient en secret. A Jonesboro, il y a eu ces réunions secrètes qui ont porté sur les problèmes auxquels la ville a dû faire face, y compris la violence dans les bidonvilles. Shantytown (les bidonvilles) existait vraiment à Jonesboro et dans beaucoup d’autres villes qui comptaient une importante population d’anciens esclaves sans emploi ou sans maison. Lorsque cette maison a été restaurée en 1995, on a découvert qu’elle avait une pièce secrète dans le grenier, que l’on pense avoir été utilisée pour ces réunions secrètes. Il y avait aussi une échelle dans le mur menant à la cave. Dans la cave, les gens croyaient avoir trouvé un tunnel. Cependant, après des recherches plus approfondies, ils ont découvert qu’il ne s’agissait pas d’un tunnel, mais d’un abri anti-bombes où les autorités municipales prévoyaient d’entreposer les dossiers du comté s’ils reprenaient la guerre » (c’est-à-dire si et quand ils reprendraient la lutte contre l’Union).

On peut parier sans risques que cette maison était aussi un lieu de rencontre pour les hommes de main lourdement armés du Ku Klux Klan, qui, chevauchant à quatre de front, parcouraient de nuit les rues de Jonesboro pour terroriser les Noirs dans le « bidonville ». Plus de 4 000 personnes ont été lynchées entre la fin de la guerre civile et la Seconde Guerre mondiale aux États-Unis. La Géorgie vient au deuxième rang pour le nombre de lynchages, avec 589. Seul le Mississippi, avec 654 meurtres, en avait plus.

Le lynchage était un spectacle public populaire en Géorgie qui pouvait durer des heures et comprenait des tortures et des mutilations sadiques. Les enfants étaient dispensés d’école et les travailleurs avaient droit à un jour de congé pour assister aux événements. Lorsque Sam Hose, qui avait jeté sa hache sur un homme blanc et l’avait tué après qu’il eut pointé son arme sur lui, a été lynché le 23 avril 1899, près de Newman, en Géorgie, 1 000 personnes étaient présentes. Beaucoup d’entre elles sont arrivées par un train d’excursion spécial en provenance d’Atlanta. Hose a été dénudé et enchaîné à un arbre. Ses bourreaux ont empilé des bûches imbibées de kérosène autour de lui . Ils lui ont coupé les oreilles, les doigts et les parties génitales. Ils l’ont défiguré. Les membres de la foule ont plongé des couteaux dans son corps. Les bûches flambaient.

« Les seuls sons qui sortaient des lèvres de la victime, alors même que son sang grésillait dans les flammes, étaient « Oh, mon Dieu ! Oh, Jésus » », écrit Léon Litwack dans Trouble in mind : Black Southerners in the Age of Jim Crow. « Avant même que le corps de Hose ait refroidi, son cœur et son foie ont été enlevés et coupés en plusieurs morceaux et ses os ont été écrasés en petites particules. La foule s’est battue pour ces souvenirs, et les « possesseurs les plus chanceux » ont fait de beaux profits sur les ventes. (De petits morceaux d’os ont coûté 25 cents, un morceau de foie « cuit croustillant » a été vendu 10 cents). Peu après le lynchage, l’un des participants serait parti pour la capitale de l’État, espérant remettre au gouverneur de Géorgie une tranche du cœur de Sam Hose. »

Sur le tronc d’un arbre près du lynchage, une pancarte disait : « Nous devons protéger nos femmes du Sud. »

En mai 1918, Mary Turner, enceinte de huit mois, dénonce publiquement le lynchage de son mari, Hazel « Hayes » Turner, assassiné la veille. Elle a menacé de poursuivre en justice ceux qui l’ont lynché. Une foule de plusieurs centaines de personnes à Valdosta, en Géorgie, l’a traquée. Ils ont attaché les chevilles de la femme enceinte et l’ont suspendue à l’envers à un arbre. Ils ont aspergé ses vêtements d’essence et l’ont incendiée. Quelqu’un a utilisé un couteau à charcuterie pour lui arracher l’utérus. Son bébé est tombé par terre et a pleuré brièvement. Un membre de la foule a écrasé la tête du nourrisson sous le talon de sa botte. Des centaines de balles ont été tirées dans son corps. L’Associated Press a rapporté que Mary Turner avait fait des « remarques imprudentes » sur le lynchage de son mari « et le peuple, dans son indignation, s’est insurgé contre ses remarques, ainsi que son attitude ».

En 1894, commentant les lynchages, Ida B. Wells, rédactrice en chef et militante de la campagne d’évangélisation, déclarait : « Nos chrétiens américains sont trop occupés à sauver l’âme des chrétiens blancs de l’enfer pour sauver la vie des Noirs des incendies allumés par les chrétiens blancs ».

James Baldwin, dans la seconde moitié du XXe siècle, a averti à maintes reprises les Américains blancs que leur refus incessant d’affronter honnêtement leur passé, et eux-mêmes, mènerait à des distorsions grotesques du genre de celles que Donald Trump représente des décennies plus tard. Il y a un coût important, écrivait-il, pour une vie vécue dans le mensonge.

« Les gens paient pour ce qu’ils font et, encore plus, pour ce qu’ils se sont permis de devenir », écrit Baldwin. « Et ils le paient très simplement par la vie qu’ils mènent. L’essentiel, ici, c’est que la somme de ces abdications individuelles menace la vie dans le monde entier. Car, en général, en tant qu’entités sociales, morales, politiques et sexuelles, les Américains blancs sont probablement les personnes les plus malades et certainement les plus dangereuses entre toutes les couleurs de peau que l’on trouve dans le monde aujourd’hui. »

Le premier lynchage enregistré en Géorgie a eu lieu près de Jonesboro en 1880. Nous n’avons que le nom de la victime, Milly Thompson. Personne ne sait si Thompson était un homme ou une femme. Il n’y a aucune trace de Thompson commettant un crime. Mais je soupçonne que, comme dans le cas de la plupart des victimes lynchées, le crime que Thompson a commis était le crime de liberté. Si vous étiez noir, dans ce pays de cavaliers galants et de belles du Sud, et que vous vous opposiez à être un bien mobilier humain et à vous soumettre aux blancs, ils vous tuaient.

Source : Truthdig, Chris Hedges, 01-10-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Duracuir // 01.11.2018 à 09h55

révisionnisme pour révisionnisme, celui de Chris Hedge n’est pas mal non plus dans le genre sectaire et fallacieux.
Ceci dit, les soldats confédérés n’étaient même pas un sur trente à posséder des esclaves.
Ceci dit, la Confédération a lutté contre le nord à un homme contre cinq et un rapport industriel de 1 sur 100.
Ceci dit, l’abolition de l’esclavage n’a JAMAIS été un but de guerre de l’Union avant les derniers mois de la guerre.
Ceci dit, les sénateurs EXCLUSIVEMENT DU NORD, n’ont voté l’abolition dans les derniers mois A UNE SEULE VOIX prés, et après combien de magouilles? C’est dire la motivation du Nord à l’abolition.
Ceci dit, les mêmes sénateurs abolitionnistes ont interdit TOUT DROIT CIVIQUE aux esclaves libérés, et ceci a duré UN SIÈCLE.
Ceci dit, le premier noir accepté dans un hopital aux USA fut à CHICAGO en …. 1932!!!!!
Il fallait évidemment en finit avec l’esclavage, mais prétendre que l’abolition fut la cause de cette guerre est aussi révisionniste et scandaleux que de prétendre que les occidentaux ont bombardé l’Irak, la Libye ou la Syrie au nom des droits de l »homme.
Je rappelle que la France esclavagiste de 1830 prit prétexte de l’abolition de l’esclavage pour envahir… l’Algérie.
La GB esclavagiste du XIXe siècle pris pretexte de l’esclavagisme pour envahir le Soudan.
Non le Nord ne s’est pas battu pour l’abolition. Non, le Sud ne s’est pas battu pour l’esclavage.
Oui, les soldats du Sud se sont montrés forts vaillants(au même titre que les soldats allemands le furent pour une cause ignoble), oui les généraux Sherman et Sheridan furent des grands criminels de guerres dont les exactions font rougir la bannière étoilée(d’ailleurs ils s’occupèrent des Indiens après la guerre).
Le guerre de secession n’est qu’un avatar de l’impérialisme puritain Anglais allié au mercantilisme calviniste Hollandais qui commença par abattre les Indiens, puis les Français, puis les Anglais, puis les Mexicains, puis le Sud dont le modèle économique(sans parler d’esclavage) contredisait ses vues, après il y eu les Espagnols, les républiques banalières(Union Fruit) d’Amérique centrale et ainsi de suite.

97 réactions et commentaires

  • gracques // 01.11.2018 à 07h27

    Toujours là barbarie la plus abjecte se pare des vertus de l’ordre et de la bienseance.
    Surtout il ne faut pas que ce verni craquele .

      +4

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    • Pierre Kiroul // 01.11.2018 à 08h54

      Bonjour Gracques ! Mais il ne faut pas oublier que la vérité historique est faite du silence des morts.

        +13

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  • calal // 01.11.2018 à 08h25

    l’homme est un loup pour l’homme.
    Ce qui veut dire que le seul predateur que j’ai a craindre c’est un autre homme.
    C’est a dire que des que je croise un autre etre humain,il faut que j’evalue si c’est un predateur ou un autre « herbivore » comme moi.
    Est ce que mon chef est un predateur,ma compagne mon compagnon,mon enfant ,mon president,le policier, le migrant,sont ils des predateurs,le suis-je moi meme?

      +3

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    • tepavac // 01.11.2018 à 14h26

      « Est ce que mon chef est un predateur,ma compagne mon compagnon,mon enfant ,mon president,le policier, le migrant,sont ils des predateurs,le suis-je moi même? »

      Excellente interrogation dans ce fatras de coms plus émotifs que qu’analytiques et dont les hauteurs de vues sont du R.de.Ch.

      Je ne vais pas me faire des potes en disant cela, moi même n’étant pas exclus de cette triste vérité sur la nature humaine, mais entre le clan et la vérité, sur un sujet aussi central, je choisie la vérité. On invoque le lynchage mais pas le génocide contre les autochtones, on invoque le racisme mais pas le vol des terres Mexicaines….

        +3

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  • Wollaston // 01.11.2018 à 08h56

    Quelques commentaires:
    1 «La guerre civile, telle qu’elle est décrite dans des romans et des films » soit la source de toute la culture histoire des américains moyens (cf pierre Conessa). En disant cela, L’auteur espère t-il réveiller son peuple ou écrit il pour quelques lecteurs qui se pensent supérieur?

    2 On sais que le passé est toujours revisité pour commenter le présent, alors quel est le but ici?
    Nous dire que les blancs sont méchants.
    Que Trump est blanc, donc méchant.
    Et qu’il faudrait des réparations….
    Perso j’en ai assez.
    1 Ce n’est pas la couleurs qui fait le méchant, c’est celui qui a le plus gros fusil (demandez aux chinois ce qu’ils pensent des japonais du XXÈME siècle).
    2 occupons nous de réparer les horreurs du présent plutôt que celles du passé (et les causes ne manque pas)
    3 démontons les faux récits historiques et éléments de langage qui justifient nos massacres ACTUELS (Syrie, Libye, Palestine etc…)
    4 et pour ceux qui tiennent à étudier le passé, apprendre l’Histoire c’est ouvrir les livres des historiens officiels ET des historiens dit révisionnistes (sinon ça ne vaut pas plus qu’un catéchisme pour enfants sages).
    Au boulot!

      +27

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    • Emmanuel // 01.11.2018 à 10h08

      Oui et non ; car, si j’ai bien lu, ce que décrit Chris Hedges, c’est bien une situation présente de sa visite dans cette région du Sud. Il s’agit donc du réminiscence actuelle, et un travail sur la mémoire et sur l’histoire, est toujours intéressante, voire nécessaire. Le non-dits engendrent des monstres….

        +14

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    • Pierre D // 01.11.2018 à 10h38

      @Wollaston: «Nous dire que les blancs sont méchants.
      Que Trump est blanc, donc méchant.»

      Où avez-vous vu ça dans ce papier? Le Nord était plus Blanc que le Sud et c’était les « gentils ». La Guerre de Sécession n’a pas opposé les blancs aux noirs, mais le nord au sud.

      Ce n’est pas parce que pour vous « blanc » est synonyme de « raciste » (« méchant »), qu’il faut comprendre « blanc » à chaque fois que vous lisez « raciste ».

        +6

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      • Fritz // 01.11.2018 à 11h05

        Où avez-vous vu que Wollaston soutient l’équation blanc = méchant raciste ?
        C’est ce qu’il reproche au texte de Hedges : « Perso j’en ai assez. Ce n’est pas la couleur qui fait le méchant ».

          +6

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        • Pierre D // 01.11.2018 à 11h11

          Nulle part, si ce n’est que c’est ainsi qu’il dit comprendre l’article de Hedges alors qu’il est « hors sujet » comme vous dites.

          Autant dire qu’il prend prétexte de l’article pour nous instruire de sa vison personnelle de l’univers.

          Trump n’est pas « méchant », il est raciste à en vomir.

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          • tepavac // 01.11.2018 à 14h50

            « comprendre l’article de Hedges alors qu’il est “hors sujet” comme vous dites. »
            Hors sujet dites-vous, on voit que vous ne suivez pas les délires idéologiques et médiatiques outre atlantique sur la question. où même vendre, acheter ou boire du lait devient un motif sur les élucubrations discriminatoires politico-médiatique.

              +7

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            • Marie (Pan Pan) // 01.11.2018 à 18h58

              Ah oui le lait ( pas le chocolat au lait qui sort du pis de la vache mais tout aussi délirant ),
              inutile d’aller si loin, il y a peu une certaine personne d’une couleur certaine et d’un certain courant de « pensée » militant
              nous expliquait le caractère discriminant de la couleur des pansements…

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            • Fritz // 01.11.2018 à 20h38

              C’est vrai, les pansements ont été inventés par et pour les Blancs. Euh, les Roses. Euh…

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    • John V. Doe // 01.11.2018 à 11h02

      L’Europe monothéiste a été le plus féroce et le plus violent des conquérants de l’histoire. Je pense que ce fait est difficilement contestable aujourd’hui. Le massacre systématique, sans autre raison que le pouvoir, l’enrichissement et l’appropriation des terres n’a pas connu d’égal depuis 40 ou 50 siècles. Partout ailleurs, les conquérants ne partageaient certes pas le pouvoir mais bien la vie des anciens occupants. Chaque fois qu’ils en ont eu l’occasion, les européens ont froidement éliminé tout ce qui existait avant eux.

      Ce n’est pas génétique, c’était juste culturel : ils étaient persuadés de détenir les deux seules vérités : l’évangile et la le pouvoir royal absolu, le tout arrosé d’une solide dose de racisme justifié par ces « faits ». Ils avaient été endoctrinés par quelques siècles de guerre de religion et d’inquisition à tenir la violence comme seul moyen de régner si pas de vivre. ils ont exporté ces vérités et imposé leur intolérance crasse à tout ce qui n’était pas eux-mêmes, brutalement et sans merci.

      Les USA actuels sont les héritiers de ces fanatiques racistes. Leur « liberté » ne l’a jamais été que pour les riches blancs. Je vous invite à lire « Une histoire populaire des États-Unis » de Howard Zinn (Agone pour l’editeur francophone) pour vous en persuader. C’est aujourd’hui une œuvre majeure de l’historiographie américaine.

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      • Veloute // 01.11.2018 à 15h17

         » L’Europe monothéiste a été le plus féroce et le plus violent des conquérants de l’histoire. » –> De l’histoire de l’Europe, vous voulez dire ? Parce qu’ailleurs, ce ne sont ni ont été des chattons. Notez, je suis nul en hiérarchie des massacres, alors…
        « Je pense [petite réserve pour ne pas paraître santencieux] que ce fait [ « ce fait », donc indiscutable] est difficilement contestable [parce que c’est un « fait », ergo…] aujourd’hui [parce qu’aujourd’hui, l’humanité engluée dans les campagnes de psy-op et les débats sur les fake news est au top du savoir comme de la méthodologie en matière d’histoire. C’est bien connu]. »
        C’était bien vu de tempérer en introduisant par « je pense que », sans quoi cela aurait été violent.

        Gnagnagna  » n’a pas connu d’égal depuis 40 ou 50 siècles. »… Depuis ?!!… Les grands monothéismes n’ont qu’une vingtaine de sièc… « Au cours » !!! Là, ça fait sens… Enfin, si on a le guide de critères de classement des massacres en main – et il arrive !!!

        « Partout ailleurs, les conquérants ne partageaient certes pas le pouvoir mais bien la vie des anciens occupants. »

        Bon déjà, il faudra m’expliquer comment partager la vie « d’anciens occupants » (s’ils sont anciens : ils ne sont plus là, par définition). 😀

        Allez, je fais un effort : on va faire « comme si » tous les empires de l’histoire des 40-50 derniers siècles (avant, c’est plus compliquer d’établir « des faits incontestables aujourd’hui » parce qu’on a perdu les photos. C ballot) étaient l’empire romain. Mieux ! On va faire comme si encore de nos jours, il n’y aurait que les monothéistes européens et leurs héritiers qui ne se contenteraient pas de prendre le pouvoir mais élimineraient toute trace de « l’ancien occupant » (je m’adapte). Daesh qui dynamite des musées et des bouddhas est héritiers du monothéisme européen. CQFD

        Belle rhétorique, vraiment. A garder cependant pour Facbook. Hormi le ouin-ouin herbivore plus haut qui chuine sur le loup pour l’homme, le niveau est habituellement assez élevé ici pour ne pas gober ce type de démonstration.

        (John V Doe… comme le youtuber-vegan-tête-à-claque ?!! Ooooooh…)

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      • tepavac // 01.11.2018 à 15h26

        « L’Europe monothéiste a été le plus féroce et le plus violent des conquérants de l’histoire »

        Oui, si l’on excepte de l’histoire la tondeuse a gazon d’Attila, les têtes qui ornaient les terres conquises comme des champs de pastèques par les Mogoles et les Tatares ou encore comme l’eugénisme avant l’heure du célèbre berceau de l’humanité qui excluait d’office les enfants « dépigmentés », rouquins ou mal portants.

        Arrivé en dernier lieu dans l’histoire des civilisations qui ont précédées, on remarque surtout , que nos barbares se sont tous réfugiés sous les auspices d’un seul pays, les états Unis d’Amérique, havre de paix et sanctuaire de tous les despotes de la planète.

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      • Marie (Pan Pan) // 01.11.2018 à 19h23

        John V. Doe,
        Ma famille « malheureusement » chrétienne en terre Ottomane
        ( Ô j’implore John V. Doe votre tolérance de vertueux progressiste ! un million de mea-culpa ne pourra me laver de ma couleur de peau ni pardonner la « monstrueuse » foi monothéiste de mes aïeux) apprécieraient votre commentaire.
        Leur dhimmitude tant citée et louée par les chantres actuels du mythe de la coexistence pacifique et enrichissante en terre musulmane,
        n’a été qu’une source d’humiliation, de souffrance quotidienne jusqu’à ce que les lames bien intentionnées de leurs maitres et conquérants viennent y mettre un terme.
        Un peu d’humilité et plus de connaissances avant de rédiger quoique ce soit.
        Merci.

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      • Philvar // 02.11.2018 à 15h56

        « Chaque fois qu’ils en ont eu l’occasion, les européens ont froidement éliminé tout ce qui existait avant eux. Ce n’est pas génétique, c’était juste culturel  »
        Chez les lions, qui font la même chose, vous pouvez affirmer que c’est culturel ? Ou génétique = les miens sont meilleurs que les tiens puisque je t’ai vaincu ! Et n’est-ce pas un peu la même chose dans le judeo-christiano-islam qui pense en voie du sang et qui gère les femmes comme des animaux ?

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  • Laurent // 01.11.2018 à 08h56

    Pour aller plus loin, je vous invite à voir la critique de Durendal sur « Autant en emporte le vent » – (« un brûlot raciste, sudiste, dégueulasse et l’histoire d’amour, niet ! » sic)
    https://www.youtube.com/watch?v=NYv8HwC5pgI

    Après avoir vu sa critique, je me suis demandé comment autant de gens pouvaient aimer ce film. A croire qu’ils n’ont rien compris, ou n’ont pas cherché à comprendre.

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    • Marie (Pan Pan) // 02.11.2018 à 19h34

      et bien, Winston Smith est un employé trés efficace…

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  • Fritz // 01.11.2018 à 09h03

    Chris Hedges oublie de préciser que les esclaves noirs du Sud ont été libérés dans les pires conditions : au prix d’une guerre impitoyable. L’écrasement du Sud esclavagiste et libre-échangiste par le Nord capitaliste et protectionniste ne justifie pas le racisme et moins encore les lynchages, mais il explique la prolifération de ce racisme dans la société américaine après 1865.

    On ne peut demander une sympathie pour les Sudistes à M. Hedges, né dans le Vermont, en cette Nouvelle-Angleterre qui a donné aussi Harriet Beecher Stowe (La Case de l’oncle Tom)…

    Si le Sud avait gagné la guerre, en refoulant les armées du Nord ou en prenant Washington (si proche de la ligne Mason-Dixon, comme du Delaware et du Maryland qui avaient voté Breckinridge en 1860), le mythe états-unien aurait volé en éclats. Le monde s’en serait-il plus mal porté ?

    On peut supposer que le développement des forces productives, et pourquoi pas une révolte des esclaves, aurait mené à leur affranchissement général, sans passer par la victoire du Nord.

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    • Pierre D // 01.11.2018 à 10h49

      La Guerre de Sécession n’a jamais été une guerre pour libérer les esclaves noirs, mais pour réintroduire dans le giron des USA les états confédérés du Sud qui avaient fait sécession.

      L’abolition de l’esclavage a concerné l’ensemble des USA une fois l’Union rétablie… et Lincoln s’est toujours opposé à l’égalité des droits civiques entre noirs et blancs.

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      • Chris // 01.11.2018 à 13h28

        Merci Pierre de relever ce fait purement économique… mais déterminant.
        L’usage d’esclaves noirs dans une économie du Sud florissante lui assurait indépendance et richesse.
        Le Nord, en route pour sa première révolution industrielle (à l’instar de la Grande-Bretagne) avait absolument besoin de cette main-d’oeuvre, laquelle ne serait même plus à entretenir…
        https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_%C3%89tats-Unis_de_1776_%C3%A0_1865

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      • tepavac // 01.11.2018 à 14h08

        « mais pour réintroduire dans le giron des USA les états confédérés du Sud qui avaient fait sécession. »
        Comme quoi, déjà à l’origine, cette propension existait déjà, à nier la démocratie et la libre autodétermination des peuples a disposer d’eux mêmes.

        C’est intéressant de remarquer comment cet acte d’annexion d’un territoire, celui du sud, est caché par des motifs soi-disant humanitaires, alors que nous savons, les témoignages sur ce sujet étant exhaustifs, que l’esclavagisme à continué et à été exercé même par les plus hautes personnalités du clan des « nordistes ».

        Quoi d »étonnant finalement que cette entreprise à l’idéologie impérialiste, poursuive son œuvre à principe hégémonique sur le reste du monde.

        C. Hedges bien que pétrie de bonnes intentions, semble empêtré dans un débat de « famille », où pour un Américain il est difficile d’avouer le crime contre l’humanité qui lui a donné naissance, celui de nier l’existence des autres formes de cultures d’organisations sociales et économiques.
        Entendons nous bien, je ne parles pas de la culture « esclavagiste » que je réprouve instinctivement, mais bel et bien de la libre autodétermination des populations à se choisir un destin commun. C’est bien cela qu’ils refusent aux autres, celui de vivre selon leur rythme de vie.
        La vérité telle que nous l’observons dans les faits depuis un siècle, c’est que ce pays, les Etats-unis, est un prédateur.

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      • Patrick // 01.11.2018 à 14h22

        Il y avait une opposition claire entre des états du sud agricoles et qui exportaient beaucoup et des états du nord industriels et protectionnistes ( et endettés , déjà !! ).
        Aucun soldat blanc du nord n’aurait risqué sa vie pour aller défendre des esclaves noirs du sud.

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        • tepavac // 01.11.2018 à 22h10

           » états du nord industriels et protectionnistes ( et endettés , déjà !! )  »

          Information intéressante, bien plus sérieuse que les calembredaines sur l’obscure naissance d’un antagonisme entre le camp du bien et celui du mal.

          Avez-vous des informations documentées sur cette « dette » nordiste, qui en était le bénéficiaire ?

          Ce serait un bon début pour débattre plus intelligemment avec un support, plus adapté a la recherche de la vérité à son tout début, avant même qu’une scission se réalise ou même, serait penser.

          Le peu que je sache, c’est l’image véhiculée, le sud riches rentiers de terres agricoles et d’élevage, se reposant sur leur lauriers, et le nord, plus industrieux, plus hétéroclite et soumit aux vagues des nouveaux habitants avait le dynamisme pour engendrer le progrès technique.

          et donc une dette….

          Ce qu’il y a de curieux avec ce genre de dette, c’est que le débiteur, même très endetté, aura toujours un « prêt » par une bonne âme, pour lever une armée et faire la guerre à son voisin….
          Après ça devient saligaud de perdant je savais que ton chien était enragé….

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    • Renard // 01.11.2018 à 15h32

      Ajoutons que l’abolition de l’esclavage a été promue par les libéraux du Nord uniquement suite au calcul utilitariste de leur maître Tocqueville qui montrait que cela revenait moins cher aux possédants d’embaucher des ouvriers que de posséder des esclaves.

      C’est cette partie de l’histoire qui est systématiquement oublié par la gauche libérale américaine, qui reste focalisé à outrance sur l’esclavage (il fait en parler aussi mais rester uniquement focalisé sur cette période cela s’appelle de la manipulation politique).

      Le pauvre ouvrier noir du sud qui a du émigrer vers le nord où il connaîtra misère et exploitation – sans les coups de fouets – aux côtés de ses camarades blancs et noirs n’a lui droit à aucune mémoire et aucune compassion.

      Pourquoi cette sélection mémorielle ? Et bien il est facile de dénoncer l’esclavage qui est fini depuis belle lurette et puisque aujourd’hui tout le monde y est opposé ; alors qu’évoquer la condition des ouvriers américains du 19e implique une critique du capitalisme que nous vivons toujours actuellement. Et là : sujet tabou. Pas touche au bébé du libéralisme.

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  • calal // 01.11.2018 à 09h27

    l’action de mme bovary ne se passe t elle pas a la meme epoque que celle de germinal?

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    • Sandrine // 01.11.2018 à 11h03

      Pas tout à fait. Germinal est contemporain de la strcuration du mouvement à la fin du XIXe siècle. Madame Bovary décrit le monde bourgeois au début du second empire – et critique le romantisme des décennies précédentes.

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  • Duracuir // 01.11.2018 à 09h55

    révisionnisme pour révisionnisme, celui de Chris Hedge n’est pas mal non plus dans le genre sectaire et fallacieux.
    Ceci dit, les soldats confédérés n’étaient même pas un sur trente à posséder des esclaves.
    Ceci dit, la Confédération a lutté contre le nord à un homme contre cinq et un rapport industriel de 1 sur 100.
    Ceci dit, l’abolition de l’esclavage n’a JAMAIS été un but de guerre de l’Union avant les derniers mois de la guerre.
    Ceci dit, les sénateurs EXCLUSIVEMENT DU NORD, n’ont voté l’abolition dans les derniers mois A UNE SEULE VOIX prés, et après combien de magouilles? C’est dire la motivation du Nord à l’abolition.
    Ceci dit, les mêmes sénateurs abolitionnistes ont interdit TOUT DROIT CIVIQUE aux esclaves libérés, et ceci a duré UN SIÈCLE.
    Ceci dit, le premier noir accepté dans un hopital aux USA fut à CHICAGO en …. 1932!!!!!
    Il fallait évidemment en finit avec l’esclavage, mais prétendre que l’abolition fut la cause de cette guerre est aussi révisionniste et scandaleux que de prétendre que les occidentaux ont bombardé l’Irak, la Libye ou la Syrie au nom des droits de l »homme.
    Je rappelle que la France esclavagiste de 1830 prit prétexte de l’abolition de l’esclavage pour envahir… l’Algérie.
    La GB esclavagiste du XIXe siècle pris pretexte de l’esclavagisme pour envahir le Soudan.
    Non le Nord ne s’est pas battu pour l’abolition. Non, le Sud ne s’est pas battu pour l’esclavage.
    Oui, les soldats du Sud se sont montrés forts vaillants(au même titre que les soldats allemands le furent pour une cause ignoble), oui les généraux Sherman et Sheridan furent des grands criminels de guerres dont les exactions font rougir la bannière étoilée(d’ailleurs ils s’occupèrent des Indiens après la guerre).
    Le guerre de secession n’est qu’un avatar de l’impérialisme puritain Anglais allié au mercantilisme calviniste Hollandais qui commença par abattre les Indiens, puis les Français, puis les Anglais, puis les Mexicains, puis le Sud dont le modèle économique(sans parler d’esclavage) contredisait ses vues, après il y eu les Espagnols, les républiques banalières(Union Fruit) d’Amérique centrale et ainsi de suite.

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    • Sandrine // 01.11.2018 à 11h13

      Vous ne pouvez pas dissocier la « vaillance » des soldats et le but de la guerre qu’ils mènent. La plupart des criminels de guerre sont par ailleurs de braves pères de famille, respectueux des traditions et animés par l’idealisme patriotique – voir pour certains par des croyances religieuses sincères.

      Quand cessera-t-on de glorifier la « vaillance » militaire et de la prendre pour un modèle de vertu virile alors qu’elle est la mère de tous les vices!

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      • Duracuir // 01.11.2018 à 11h33

        n’importe quoi. Vraiment n’importe quoi. Dire de criminels de guerre qu’ils ont su être vaillants ne signifie pas que tous les vaillants sont des criminels de guerre. Puis asséner que la vaillance est la mère de tous les vices est pire qu’une erreur, une simple ânerie.
        D’ailleurs, si mes concitoyens, moi même et vous aussi étions plus vaillants pour défendre notre modèle de société alors notre monde se porterait probablement un peu mieux.
        Jaurès était vaillant, tout comme Gandhi ou Mandela pourtant apôtres de non-violence. Vous mélangez tout.

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        • Sandrine // 01.11.2018 à 12h44

          Amalgamer la « vaillance » de Jaurès ou des Gandhi avec la « vaillance » des soldats allemands sur le front russe, c’est vraiment fort de café! Il fallait oser… et puisque vous traiter mon propos d’ânerie, je n’ai pas trop de scrupules à vous rétorquer que « les c**s ça ose vraiment tout »
          La vaillance militaire est à l’opposé du courage moral et politique. La vaillance militaire c’est l’alliance entre la pulsion de conservation de soi et l’instinct de destruction encadrée, d’une main de fer, par le principe de l’obéissance aveugle . Comment ne voyez vous pas que les guerres reposent sur l’exploitation immorale des ces pulsions humaines-la? Si les buts de la guerre sont justes (et ils le sont rarement) alors il peut être juste d’exploiter la puissance immorale de l’instinct de mort afin de parvenir à ses fins. Mais si les buts de la guerre sont injustes (et ne venez pas me dire que les buts de la guerre à l’est en 41–45 étaient justes!) alors la « vaillance » militaire n’est que pur déchaînement de « sauvagerie » – le contraire exact de la vertu.

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          • tepavac // 01.11.2018 à 16h26

            Sandrine, les propos de Duracuir sont sans doute excessifs et le ressentez-vous comme une injure, mais sur le fond il a raison, dire du courage que c’est la mère de tous les vices, est une ânerie sémantique.

            A vous lire nous comprenons que vous vous érigez contre le principe de la coercition dont le but est de soumettre par la force.
            Le courage n’étant qu’une attitude à défendre sa position en dépit des menaces pesant sur soi même, dans un camp comme de l’autre.

            Il n’est pas toujours aisé d’exprimer son opinion par un enchainement de mots rigoureux, il nous arrive à tous d’employer un mauvais terme pour désigner un concept précis, certaines âmes charitables nous en font la remarque avec plus ou moins de pédagogie, c’est navrant pour nous même, mais ne laisse en rien présager une exclusion sur le fond que vous évoquez après coup et dont je vous donne raison.

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            • Sandrine // 01.11.2018 à 18h47

              Je ne suis pas contre le principe de coercition.
              J’explique plus bas dans ma réponse à Veloute la raison pour laquelle j’ai « relevé » ce point du message de Duracuir, pourquoi il m’est apparu comme un «relativisme » anodin en apparence mais en réalité assez inquiétant -et surtout symptomatique de ce que je lis de plus en plus régulièrement dans de nombreux commentaires de ce site – et que j’apparente a une banalisation de la violence.

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          • Veloute // 01.11.2018 à 16h28

            Pardon pour la tautologie mais la vaillance au combat, c’est la vaillance au combat. Point. Il n’y a pas de morale à mettre là où il n’y en a pas, a fortiori lorsqu’on parle de troufions, de chair à canon.
            Pareillement, vous nous gratifiez d’une analyse psy à la petite semaine des mécanismes à l’oeuvre dans les conflits humains. Fort bien ! Mais épargnez-nous votre moraline vulgaire, svp. La psychologie ne s’embarrasse pas de tels concepts :  » puissance immorale de l’instinct de mort ». La pulsion de mort déjà, « thanathos ». Chez quel auteur est-elle devenue immorale, ensuite ? Puis, chez quel auteur cette pulsion en est-elle venue à désigner une pulsion homicide ?

            A votre différence, j’aurais des scrupules, appelez cela l’éducation, à vous taxer de « c** », ce bien que vous osez beaucoup.

            Cependant,
            « La vaillance militaire est à l’opposé du courage moral et politique. » Oui. Ce pourraît juste, mais vous n’en faites rien. Solder les combats en balançant à deux reprises (donc une de trop) plusieurs mégatonnes sur la tronche de civils, vaillance militaire ou courage politique ? « Courage moral » (ça veut dire quoi, d’ailleurs?) ?

            Ne m’en voulez pas : j’essaie de me débattre pour le jeu avec le champ lexical hétéroclite et mal maîtrisé que vous laissez : las!

            Psycho de bazar, recul face à l »histoire absent, vous bouchez les trous en amalgamant le tout avec de grand mots (les gros mots, ce sont ceux avec des « * », autant pour le « courage ») : « juste, injuste, moral, immoral ». Pour un peu, cela rappellerait certains philosophes médiévaux, si on oubliait qu’ils avaient bien plus de rigueur dans le vocabulaire et, donc, dans les concepts. Prenez-les en exemple avant de gratifier autrui de « c** ».

            A bon entendeur.

              +10

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            • Sandrine // 01.11.2018 à 18h25

              « La vaillance au combat c’est la vaillance au combat.point »
              C’est bien ce que je dis. Elle n’a pas à être amalgamée avec le courage moral ou politique d’un Jaures ou d’un Ghandi. Il n’y a là aucune psychologie de bazard ou moraline.
              Vous auriez mieux fait de relire mon post au lieu de vous embarquer dans votre tirade injurieuse, qui vous soulage peut-être, mais ne fait nullement avancer le débat.

              La vaillance n’est pas le courage. La vaillance, c’est l’energie que l’on met à la tâche. L’énergie n’est ni bonne ni mauvaise, elle est « immorale » (ou plutôt a-morale si vous préférez).
              Par contre, le but du combat que l’on mène, lui, ne peut pas être a-moral – disons qu’il ne devrait pas l’être car la plupart des guerres sont menées dans un but de puissance et d’hegemonie. Et c’est bien cela que je considère comme la mère de tous les vices.

              Je comprends bien que Duracuir ne voulait pas faire l’apologie de tout cela. Néanmoins, ce n’est pas la première fois que je lis dans ses commentaires (et dans ceux de nombreux autres commentateurs de ce site) ce type de « relativisation » de la guerre allemande à l’est – au motif que les Allemands furent de bons soldats ayant enduré bravement une guerre difficile pour eux. Vous allez dire que je fais de la psychologie de bazar mais cela me semble venir de beaucoup plus loin qu’il n’y parait au premier abord. Je pense que pour beaucoup, sans qu’ils n’osent peut-être se l’avouer consciemment, ces soldats allemands du front de l’est incarnent ce fameux idéal viril guerrier si cher à nos sociétés depuis tellement longtemps.
              Un idéal que l’on retrouve fonctionnant à plein régime dans l’image des soldats américains (dont les vaillants sudistes, justement).

              Urgent à déconstruire- et à combattre, donc.

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            • Sam // 05.11.2018 à 14h20

              Ca me fait penser à Au revoir là haut, de Pierre Lemaître : honorer les morts au combat, glorifier l’image du soldat combattant.
              Mais seulement l’image. Les vrais combattants furent oubliés, humiliés, et brisés par la guerre eurent toutes les peines du monde pour se réinsérer dans une société qui refusait de les regarder, pour « tourner la page ».
              Les vrais combattants n’ont jamais glorifié la guerre, l’honneur ou le combat, ils ont dénoncé en masse les horreurs et traumatismes que la guerre leur a infligé.
              Il n’y a que les psychopathes pour avoir aimé ça. Et les gradés de l’arrière, de hautes lignées et couverts de médailles, qui parlent de courage loin du front.

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          • Duracuir // 01.11.2018 à 18h46

            Sandrine:
            vaillance, définition Larousse: « Courage physique en face du danger. Résistance à l’adversité, à la souffrance ».
            On est très loin de vos amalgames avec l’exclusivité guerrière de la chose. Et oui, Jaures, Gandhi ou Mandela durent des parangons de vaillance.
            Je me permets de vous rappeler une phrase de Platon:
            « la corruption des cités commence par la fraude des mots ».
            Alors on passe à autre chose?

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            • Sandrine // 01.11.2018 à 19h13

              Le courage physique n’est pas le courage moral. Les ressorts psychologiques et physiologiques de ce qu’on appelle d’un même mot (en français) sont très différent. Se cacher derrière une définition générale et decontextualisee est une arme de sophiste.

              C’est bien dommage que vous vous voiliez ainsi la face en refusant de reconnaître que votre comparaison était une façon (peut-être involontaire) de banaliser la violence guerrière.
              Je souligne que l’on peut difficilement croire que vous avez fait cette comparaison entre sudistes et allemands de la seconde guerre mondiale « par inadvertance ». La comparaison n’était pas du tout indispensable dans le contexte de votre message , vous vouliez donc délibérément glisser cette idée d’un parallèle entre les deux – et cela vous tenait manifestement à cœur.

              Il n’y a de pire aveugle que celui qui refuse de voir.

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      • Veloute // 01.11.2018 à 15h36

        « Quand cessera-t-on de glorifier la « vaillance » militaire et de la prendre pour un modèle de vertu virile alors qu’elle est la mère de tous les vices! » Dont la luxure, l’avarice, la convoitise et autre paresse ! 😀 ahahahah

        Wow mais nous avons des maîtres rhétoriciens ici ! Vaillance au combat -> but de la guerre -> criminels de guerre, d’un bond d’un seul, tout dans le même sac.

        C’est bien connu : le conscrit arraché à sa (souvent jeune) vie se bât pour défendre ses idéaux et non pas pour sauver son cul dans un conflit dont il ignore tout des enjeux réels (hors propagande de guerre).

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        • Sandrine // 01.11.2018 à 16h52

          Je réagissais au fait que l’on puisse associer « vaillance » et « cause ignoble ».
          Duracuir sous entend que le trouffion de base (en l’occurrence le trouffion allemand sur le front de l’est) peut être loué pour sa vaillance, même si la cause pour laquelle il se bat est pourrie.
          Vous allez plus loin, vous dites que le trouffion en question n’était probablement pas au courant des raisons véritables pour lesquelles on l’avait envoyé se battre (vaillamment). Je ne peux que vous inviter à lire les courriers que les soldats envoyèrent à leurs familles au cours de ladite guerre à l’est (il existe quantité d’ouvrages sur le sujet, vous trouverez facilement). Vous verrez que Hitler n’a jamais rien caché à personne et que tous étaient bien au fait que l’on devait coloniser l’est en éradiquant une partie des autochtones si l’on voulait que l’Allemagne vive…
          Le fait de se battre pour sa patrie n’est pas suffisant en soi pour justifier le meurtre (ce qui est le principe de toute guerre, vous serez d’accord je suppose)

          Or je soutiens que les trouffions de tous les pays du monde seraient beaucoup moins prompt à se laisser embrigader et enrôler pour mener des guerres douteuses si ils n’étaient pas fascinés par la magie de l’unifome et par le mythe du guerrier viril qui irrigue toute notre culture depuis quelques millénaires. Si l’homme (et la femme qui désire l’homme guerrier) se projetait un peu moins dans cet idéal de vertu virile (vertu au sens romain du terme et non pas au sens de « moraline »), il serait peut-être plus attentif aux valeurs pouvant véritablement lui permettre de mener une vie heureuse.

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          • Booster // 01.11.2018 à 19h42

            Sandrine, aucun de nous n’est digne ou apte à parler de la vaillance au combat. Le conscrit au front affronte un monstre qu’aucun de vos « courageux » politiciens, à l’immense courage le cul sur un fauteuil ou pire dans une geôle luxe, n’a du faire face. Ah dommage les temps où le roi était sur le champs de bataille, épée en main. Au moins en cas de guerre il y jouait aussi sa vie.

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            • Alfred // 01.11.2018 à 23h08

              Pour avoir malgré moi risqué ma peau je me permet de partager un point de vue. Le mot courage est selon moins une arnaque car il décrit en fait deux réalités distinctes et contraires (qui sont volontairement amalgamées dans un but de tromperie). Face à un risque de mort concret il n’y a que deux choses qui libèrent l’action: soit l’absence d’imagination (l’inconscience, l’absence ou le refus de prise de conscience complete); c’est en fait le cas le plus courant. soit la volonté (c’est le cas le plus rare) qui permet de passer outre la tétanie.
              Dans le cas où la conscience de la mort est pleine est entière, le mot adéquat pour décrire ce qui permet de se bouger les fesses c’est « volonté ».
              Le courage c’est soit de l’inconscience, soit de la volonté. Mélanger les deux est fort commode après coup car la volonté suffisante face au néant est plutôt rare et laisse plus de marques….

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            • Sandrine // 02.11.2018 à 09h19

              Merci pour votre témoignage, Alfred, qui confirme ce que j’ai pu lire par ailleurs, même chez quelqu’un comme Ernst Jünger. Lui esthétise son expérience du combat, mais c’est à mon avis pour atteindre un au-delà du traumatisme.

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          • Veloute // 01.11.2018 à 22h30

            Sandrine,

            Je ne réagirai pas au fait que vous me prêtez plus haut une « tirade injurieuse ». Je n’ai qualifié personne ici de con, avec ou sans astérisque, que je sache.

            J’écarte d’un revers las de la main l’inévitable gnagnagna-Hitler. Le destin suicidé de l’espèce humaine n’a – hélas ! – pas connu >>QUE !<< la seconde guerre mondiale (en fait, c'est marqué dans le titre : il y en a eu au moins une avant. Scoop).

            En revanche, je vais maintenir que vous avancez avec un vocabulaire imprécis vers des conclusions, inévitablement du coup, douteuses. Et "mal nommer les choses, c'est ajouter du malheur au monde", A. Camus.

            Exemple : "Le fait de se battre pour sa patrie n’est pas suffisant en soi pour justifier le meurtre (ce qui est le principe de toute guerre, vous serez d’accord je suppose)".

            Vous supposez mal.
            Je prends la guerre pour ce qu'elle est, plus pratique pour l'exercice critique, le cas échéant. Faut-il que j'explique ? Bon, ok, d'accord…
            S'il est justifié, légitime et légal (ce qui est "le principe en de toute guerre") un "meurtre" n'est plus un "meurtre". Par définition. C'est, d'ailleurs et entre autres, ce qui peut distinguer les faits de guerre des "crimes" de guerre que vous évoquiez mal à propos (c'est une constante) quelque part plus haut.

            Je maintiens également votre considération partielle, et donc partiale, de l'histoire, je cite pour l'exemple : "Or je soutiens que les trouFions [avec un "f"] de tous les pays du monde seraient beaucoup moins prompt à se laisser embrigader et enrôler pour mener des guerres douteuses si ils n’étaient pas fascinés par la magie de l’unifome et par le mythe du guerrier viril qui irrigue toute notre culture depuis quelques millénaires."

            Ce serait donc pour péter la classe dans les uniformes des SS et de la Wehrmacht signés Hugo Boss que le troufion allemand se serait enrôlé ?! Trop forts les nazis !

            Je relève au passage que nous n’aurions donc qu’une seule culture, interplanétaire et a fortiori intemporelle puisque depuis « quelques millénaires ».

            « Si… » Pause. Alors on a bien préalablement planté une définition très personnelle du phénomène anthropologique qu’est la guerre ; on va maintenant, avec ce « si » planter un déni, non pas de réalité, mais de cette définition très personnelle pour introduire une conclusion de cureton ou bisounours. On reprend :

            « Si l’homme (et [la pouffe impressionnable par le starko Hugo Boss, je traduis le clicheton] gnagnagna la guerre = c’est la faute au phallus lacanien… valeurs… véritablement… vie heureuse. » Hum… Euuuh… Amen ?

            Voilà : vocabulaire imprécis, approximations (je suis gentil) historiques, moraline500 effervescent. CQFD.

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            • Sandrine // 03.11.2018 à 19h32

              Je relis votre commentaire, un peu plus à froid et moins énervée qu’hier. J’y vois moins d’agression qu’a la première lecture mais je suis toujours en profond désaccord avec ce que vous écrivez.
              Tout d’abord parce que vous me prêtez des propos que je n’ai pas du tout écrit. Je ne prétends pas que ma formulation était limpide et appropriée mais je n’ai jamais écrit que les uniformes de boss était la cause de l’enrôlement des soldats allemands ; je n’ai parlé nulle part de « pouffe » ni de « phallus ». Mais bon passons, c’est votre interprétation.
              Passons aussi sur mes soi-disant « approximations historiques » (Ah bon, lesquelles précisément ? Vous pourriez détailler ?)

              Ce qui me gêne beaucoup plus, c’est la légèreté avec laquelle vous prenez la guerre. Vous écrivez : si c’est légal ce n’est plus un meurtre.
              Et vous m’accusez de « moraline 500 effervescent » parce que j’ecris que les guerres injustes ne sont jamais glorieuses meme si les participants sont « vaillants » (un mot qu’on ne devrait jamais employer pour qualifier le travail d’un soldat : vaillant est un mot positif et la guerre c’est toujours sale – même si c’est parfois un mal nécessaire en cas de légitime défense).
              C’est à cause de raisonnements comme le vôtre que des peuples ferment les yeux sur les massacres et les atrocités commises par les armées de leur pays.
              Vous (et tous ceux qui ont ajouté des points à votre commentaire) vous sentez très spirituel en faisant de l’humour sur « le phallus » et « les pouffes » mais en revanche vous ne vous rendez absolument pas compte du cynisme effrayant de votre affirmation. Vous en êtes même visblement très satisfait.
              Un témoignage du nihilisme contemporain, sans doute.

              A bon entendeur, salut.

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    • bhhell // 02.11.2018 à 07h15

      Le propos de Hedges n’est jamais de glorifier un camp contre l’autre. Il n’a de cesse de montrer que la légende démocratique des Etats Unis est justement une légende, et que l’abolitionnisme n’a jamais été ratifié dans les esprits. Il doit consacrer au moins 50% de son travail à souligner cette réalité. Pour lui, les pères fondateurs et les nordistes sont viscéralement corrompus. La démocratie ne n’est jamais imposée dans ce pays. C’est l’essence de son message et il n’aurait aucune difficulté à partager votre analyse de la guerre de Sécession. Il souligne même que les partis socialistes américains du début du 20e s étaient eux-mêmes intrinsèquement racistes et défendaient seulement les droits sociaux des blancs.
      Il ne faut pas lire cette critique des sudistes comme un éloge indirect de la cause nordiste! Hedges critique Trump, il n’est pas pour autant pro démocrate, pro Clinton, au contraire. La critique d’un camp ne vaut pas adhésion à l’autre. Vous serez en peine de trouver un dualisme chez Hedges entre les bons nordistes et les méchants sudistes.

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  • Sharivan // 01.11.2018 à 10h01

    Aujourd’hui, personne (je l’espère) ne nie l’horreur de la barbarie qu’ont subit les esclaves américains, et ce malgré le « mythe » de l’esclave « heureux avec ses maîtres ». Mais cumuler les points godwin pour réclamer des « réparations » (pour qui? par qui? sur quelles bases?) ne me semble pas relever de la volonté d’apaisement entre « communautés ». Comme le disait Mitterrand « C’est l’entretien de la haine. »

    Baldwin: « …en général, (…) les Américains blancs sont probablement les personnes les plus malades et certainement les plus dangereuses entre toutes les couleurs de peau que l’on trouve dans le monde aujourd’hui. »
    Faire des généralités sur la couleur de peau ça porte un nom…

    Je suis triste pour mon grand-père, mort dans les mines de charbon, qu’il n’ait pas pris conscience de la suprématie de sa blancheur.

    Alexandre Dumas disait « On peut violer l’histoire à condition de lui faire de beaux enfants. »
    C’est toujours bien de savoir d’où l’on vient, mais si ces « recherches en paternité » nous conduisent dans le mur, je n’en vois pas l’utilité.
    Je préfère continuer de croire que dans certain cas, les relations entre maître et esclave, en dépit du caractère immorale de la situation, aient pu être cordiales plutôt que d’en généraliser l’horreur.

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  • J M Parnet // 01.11.2018 à 10h10

    Mon épouse est américaine, ses racines du côté maternel plongeant dans le « Sud profond ». Elle rigolerait un bon coup en lisant ce pauvre Chris Hedges réécrire l’histoire du milieu du 19ème siècle avec le paradigme du début du 20ème.
    Une chose est sûre: quand nous allons aux Eats-Unis, le Français conservateur et patriote se sent beaucoup plus en confiance dans le Sud que chez les bobos de Nouvelle-Angleterre ou de la côte Ouest.
    Une autre chose est probable: comme en Algérie avec les Algériens qui ont connu les VRAIES conditions de la colonisation française, je suis prêt à parier que, si on faisait en 2018 un sondage auprès de la population noire du Deep South, un pourcentage important des répondants – 30 à 40% peut-être ? – déclarerait que leurs ancêtres des 18ème et 19ème siècles avaient une vie plus heureuse que la leur aujourd’hui…

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  • Pierre D // 01.11.2018 à 10h10

    « Le noble Sud » (the noble South)

    Billie Holiday lui préférait « the gallant south »

    Pastoral scene of the gallant south
    The bulging eyes and the twisted mouth
    Scent of magnolias, sweet and fresh
    Then the sudden smell of burning flesh

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  • RGT // 01.11.2018 à 10h20

    Ceux qui ont le plus profité du « commerce de l’ébène » ne sont pas malheureusement les « utilisateurs finaux ».

    Ce sont bel et bien les dirigeants des états qui ont permis ces pratiques ignobles (qui remontent ne l’oublions pas à la Grèce antique dans les traditions €uropéennes).
    Et tous ceux qui ont profité de ce commerce qui nécessitait de ne pas avoir de principes moraux (coucou Voltaire).

    De nos jours, l’esclavagisme existe toujours mais de manière plus discrète et sournoise.
    Cerise sur le gâteau, les esclavagistes n’ont même plus besoin de nourrir et loger leur serviteurs, ce qui est une source de problèmes de moins.

    L’esclavagisme n’est qu’une manifestation de l’exploitation de l’homme par l’homme qui remonte à la nuit des temps.

    Cette pratique ne pourra être réellement supprimée que lorsque chaque être humain pourra bénéficier d’une garantie de ressources suffisantes pendant toute son existence.

    Une sorte de « revenu universel » mais à l’échelle planétaire, ce qui obligerait les vrais esclavagistes à partager le fruit de leurs cupidité tout en supprimant la source de leurs profits.

    Donc, on se bat pour que les « glandeurs » ne puissent pas vivre « dans le luxe » en ne foutant rien.
    Au moins, on a la garantie d’avoir de la « matière première » à profusion pour servir les maîtres dans la joie et le bonheur d’une « société équitable et harmonieuse ».

    Je vais me faire insulter par les « libéraux » de tous poils. Tant mieux, il y aura au moins une réaction à mes pensées.

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    • Sandrine // 01.11.2018 à 11h23

      Ou avez-vous vu que l’esclavagisme remontait à la Grèce ancienne?
      L’esclavage est lié à la naissance de l’agriculture – auparavant, il était plus profitable de manger (au sens propre) ses ennemis plutôt que de les laisser en vie à l’etat d’esclave. L’esclavage a existé à des degrés divers partout sur la terre dans les civilisations les plus diverses (même chez les amérindiens d’Amérique du Nord)

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      • tepavac // 01.11.2018 à 17h31

        Vous devriez explorer quelques docs sur l’éthologie, vous serez surprise par les espèces qui en utilisent d’autres à leur propre avantage.

        Nous ne parlerons même pas du corps de ces espèces dont le notre, qui de par sa construction est déjà un symbiote amalgamant divers espèces d’organismes sans lesquels nous cesserions de vivre.

        La réflexion pour savoir qui est esclave de l »autre, est un sujet dont nous avons peu de recul sauf sur les cas flagrants de coercition et de mise sous tutelle par des actes violents.

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      • RGT // 02.11.2018 à 08h51

        L’esclavage INSTITUTIONNEL D’ÉTAT remonte à cette époque.

        Et je vais me faire de nombreux ennemis quand j’affirme que les égyptiens antiques interdisaient l’esclavagisme…
        Hélas pour les lecteurs assidus de la « Sainte Bible », les tribus d’Israël n’ont JAMAIS été les esclaves des pharaons.

        Les constructeurs des pyramides étaient de simples paysans qui étaient PAYÉS pour réaliser ces constructions.
        Et les volontaires pour ces grands travaux ne manquaient par car ces activités leur permettaient de mettre du « beurre dans les épinards » en dehors des périodes de récolte.

        Par contre, les tribus d’Israël pratiquaient sans vergogne l’esclavagisme à l’encontre des tribus qui ne partageaient pas leur « foi »… Cette tradition n’a d’ailleurs pas été supprimée des « livres saints » de cette religion et a donc mené (par respect des « traditions ») les religions monothéistes suivantes (jusqu’au capitalisme) à approuver ces pratiques.

        Avant l’antiquité l’esclavagisme était « artisanal » et découlait d’un « effet d’aubaine », mais à partir de cette époque il est devenu institutionnel et perdure encore de nos jours.

        Directement ou sournoisement.

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        • Jeanne L // 02.11.2018 à 15h01

          Esclave est un statut juridique, l’esclave « appartient » à son maître son propriétaire, qui l’achète tout entier. L’ouvrier lui est « libre », il possède une chose sa force de travail qu’il vend à son patron , pardon son entreprise, celui-ci, celle-ci ne possède pas le travailleur, mais uniquement la force de travail et en conséquence le produit qu’effectue le travailleur, Marx montre bien que dans l’histoire il y a une appropriation d’une partie de ce qu’a produit la force de travail qui n’apparait pas dans le contrat totalement libre que passe juridiquement le travailleur et son entreprise.Cette appropriation de la plus-value est le fondement du mode de production capitaliste.
          L’esclave lui ne se possède pas lui même, et même si un esclave peut être riche ou plutôt vivre richement il reste un esclave. Les courtisanes de luxe dans les lupanars romains, les gladiateurs vedettes , les maîtres de philosophie (comme Epictète) bien connus et réputés étaient des esclaves.
          L’esclavage était généralisé dans le monde antique des mines du Laurion au pauvre pédagogue le baby sitter qui menait les mômes à l’école, du chef de cabinet du Prince au petit garçon qui servait les désirs de son maître le noble Sénèque stoïcien de son état et précepteur de Néron.
          Les esclaves recevaient des dons, étaient parfois bien traités, mais pouvaient aussi souffrir dans les mines d’or ou d’argent, mourir sous les coups dans les cirques, faire de l’abatage sexuel dans les lupanars etc..
          Bref, le monde antique repose sur l’esclavage généralisé, le salariat est pratiquement inconnu sous la forme du contrat libre de travail et les guerres serviles ont gravement ébranlé l’ordre de la Pax romana.
          Dans l’Antiquité, sous le polythéisme comme dans l’Empire romain devenu Chrétien, les esclaves ont produit et fait tourner la machine, mais à Rome comme en Grèce, la « couleur de la peau » ne fait pas l’esclave, uniquement le « statut juridique » . C’est ce que remarquera dans sa brochure magnifique l’abbé Grégoire sous la Restauration.

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          • Philvar // 02.11.2018 à 15h44

            La France a connu exactement la même chose mais sous le nom pudique de « servage » !

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            • Jeanne L // 02.11.2018 à 18h27

              Le servage n’est pas exactement l’esclavage, car la « personne » du serf est « libre », il est libre de se marier, il est libre d’agir pour certains actes,sans passer par son seigneur, il est responsable de ses actes. Mais il dépend de celui-ci,est attaché à la terre qui ne lui appartient pas et « doit » au seigneur une partie de son temps et de son travail, qui sont séparés physiquement du temps de travail et de la tâche qu’il effectue pour subvenir à ses propres besoins. D’autre part les « travailleurs libres » ceux qui ne sont pas serfs, mais membres libres de la communauté paysanne sur les terres du seigneur « doivent « eux aussi fournir une quantité de travail pour le Seigneur en sus du travail qu’ils fournissent pour eux mêmes.
              Le système du servage n’est pas exactement le même que celui du système de l’esclavage même si c’est un système d’exploitation socialisé de la nature pour la satisfaction des besoins des hommes (et un système d’exploitation de l’homme par l’homme) qui est quelque peu différent, c’est en comprenant les ressemblances mais aussi (et surtout) les différences qu’on aura peut-être une chance de s’émanciper, d’où l’importance de la connaissance de l’histoire pour la formation des citoyens et des travailleurs.

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    • ible // 01.11.2018 à 17h39

      « Ce sont bel et bien les dirigeants des états qui ont permis ces pratiques ignobles »

      Vous avez évidemment à l’esprit par exemple les rois du Bénin ?

      Car vous savez, bien sûr bien sûr, que les Africains envoyés comme esclaves au Nouveau Monde par les européens étaient _achetés_ à des « fournisseurs » africains ? Qui me semble-t-il se sont crêpé le chignon, chacun cherchant à garder pour lui-même le monopole de ce juteux commerce.

      Les peuples amérindiens, eux, du nord au sud sans oublier les Antilles et le fin fond de l’Amazonie, menaient des expéditions pour _rafler_ des esclaves.

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    • Marie (Pan Pan) // 01.11.2018 à 21h45

      RGT,
      Allez rebelote!
      Aprés la hiérarchie des massacres, avec en tête ces immmmmmondes européens,
      c’est la hiérarchie des esclavagismes, et toujours en tête de peloton les mêmes tenants du maillot jaune!
      Au hasard d’un virage ou deux dans une bibliothèque plus exhaustive que la votre, vous trouverez la Chine du XVIe siècle avant JC, l’Egypte antique, le royaume de Koush ( Nubie antique) et autres royaumes d’Afrique de l’Ouest et de l’Est…et là encore plus loin, tout au fond sous une épaisse poussière ( rares sont ceux apparemment qui y posent leurs mains et leurs yeux historiquement correct), vous trouvez les Babyloniens, les Assyriens, les Akkadiens, les Achéménides…
      Rien que du beau linge entretenu et servi par des nuées d’esclaves !
      Pas plus que la poudre à canon les européens n’ont inventé le traite des êtres humains et le marché aux esclaves.
      Comme toute invention digne d’intérêt économique ils en ont profité comme bien d’autres avant eux.

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      • RGT // 02.11.2018 à 09h12

        Je me contente simplement de rappeler que les occidentaux ont quand-même réussi à « optimiser » cette pratique pour en faire une véritable industrie codifiée dans le marbre de la Sainte Loi.

        Quant aux « fournisseurs », ils n’étaient pas franchement propres mais n’auraient jamais mis en place ces trafics s’il n’y avait pas eu des « clients » leur offrant la technologie, les conseils et la logistique pour parvenir à leurs fins.
        D’ailleurs, j’ai dans l’idée que s’ils n’avaient pas « choisi » de coopérer ils se seraient trouvés en première ligne pour participer au « grand voyage vers la Civilisation ».

        En €urope, l’époque précédente était aussi caractérisée par le servage qui n’était rien d’autre qu’une forme d’esclavage mais sans déplacement de population…

        Le principal problème, c’est que certains humais s’arrogent le droit d’exploiter les autres sans vergogne en invoquant leur « supériorité » religieuse, de caste et désormais économique.

        Elle est belle l’humanité.

        Concernant les amérindiens évoqués par Ible, il est nécessaire de préciser que les tribus habitant dans le nord de ce continent, et organisés en « petites » tribus très horizontales ne pratiquaient pas l’esclavage mais pratiquaient une démocratie réelle qui ferait rêver n’importe quel utopiste.

        Les structures sociales et politiques humaines se constituent au départ sous des formes très égalitaires. C’est ensuite en grossissant qu’elles dérivent vers des ploutocraties associées à toutes les dérives en termes de respect des droits humains.
        En Amérique du sud, les grands « états » ou « empires » sont devenus rapidement très inégalitaires et c’est à ce moment là que tout est parti en vrille. Et il en va de même sur la planète entière.

        Le seul moyen de préserver le respect des populations consiste simplement à s’organiser dans des structures politiques qui permettent à chaque individu de pouvoir s’exprimer et d’éviter qu’un « guide » auto-proclamé n’impose sa volonté à l’ensemble de la population.

        Le problème, c’est que si une structure grossit et passe le cap de la ploutocratie elle aura besoin de faire de la « croissance externe » pour consolider son pouvoir et ira « péter la gueule » de ses voisins, un par un, en commençant par le plus petit.

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  • Philvar // 01.11.2018 à 11h37

    Je ne connais pas assez l’histoire américaine pour donner mon avis sur ces faits. Mais par contre ce que je sais c’est que la France a mieux réussi sa digestion de la révolution de 1789 en oblitérant à la quasi unanimité les faits gênants ; par exemple que le slogan de la révolution était : il faut tuer (guillotiner) tous ceux qui savent quelque chose : lire, écrire, compter, et surtout l’histoire. J’ai trouvé une encyclopédie de 1803 qui était construite sur les gens remarquables et non sur les faits. 95% ont fini guillotinés et il y a vint tomes ! Vous pouvez toujours chercher de nos jours le sort final d’innombrables savants, même parmi les plus connus : un pieux silence recouvre ces faits. L’histoire est probablement la pire escroquerie car le vainqueur seul la modifie et ne s’en prive pas. Cela se vit tous les jours et sur mon assez longue vie j’en ai déjà connu quatre différentes. Cet article est le classique du vainqueur mais simplement bien trop manichéiste ; dans un monde il y a toujours de tout : des gentils, des méchants, des très méchants, des tueurs, des moutons et des loups. C’est la vie !
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_personnalit%C3%A9s_guillotin%C3%A9es_pendant_la_R%C3%A9volution_fran%C3%A7aise

      +3

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  • Karpov // 01.11.2018 à 11h40

    Amusant le nombre de commentaires concernant un episode lointain de l’histoire d’un pays etranger qui ne concernant aucun des blogueurs !

    (et je ne parle meme pas de la connaissance historique profonde de ces derniers sur la Guerre de Secession).

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    • Fritz // 01.11.2018 à 12h33

      Amusant ce commentaire qui dénigre les autres commentaires !

      (par excès de modestie, son auteur n’expose pas ici sa connaissance historique profonde de la guerre de Sécession).

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      • Karpov // 01.11.2018 à 13h44

        ou est le probleme ?

        ne s’agit-il pas d’un episode historique lointain ? (dont tous les protagonists sont decedes)
        ne s’agit-il pas d’un pays lointain, qui n’implique pas directement la France ?

        …..et peut-etre, suis-je professeur d’histoire aux Etats-unis…. d’ou l’absence d’accents sur les voyelles du fait du clavier Anglo-Saxon…… qui peut savoir ?

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        • tepavac // 01.11.2018 à 22h54

          Bien au contraire, cela intéresse grandement !
          C’est un sujet d’étude for intéressant, même pour un pays lointain…..

          Parlez nous donc de votre histoire, celle qui a donné naissance au raid sur les onze états du sud ?

          Nul ne croit ici que c’est pour l’abolition de l’esclavage, aucun banquier sérieux engloutirait une fortune, dans une action de guerre en la faveur d’un droit moral, et sans retour sur investissement
          Et la seconde raison est encore plus prosaïque, on ne fait pas le bien en faisant le mal.
          Or nous parlons ici de 600000 victimes de cette croisade au nom d’une liberté dont tous les droits ne sont pas encore respecter aujourd’hui.

          Ceci nous interpelle et nous en débattons, où est le problème ?

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    • Caliban // 01.11.2018 à 12h58

      @Karpov

      Merci pour votre remarque.

      Cet article a le mérite de nous fournir un exemple « idéal typique » d’une histoire manipulée avec des conséquence encore vivantes sur les mémoires des citoyens états-uniens.

      Pour les États-uniens – que nous ne sommes pas – c’est une invitation à une profonde introspection. Pour nous, habitants du Vieux Continent, cela devrait nous faire réfléchir sur le lien entre
      • la capacité des Etats-uniens à nier leur passé fait de génocides
      • et leur faculté à vivre dans le déni du réel, au point d’élire un présentateur de télé-réalité comme leur représentant suprême

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      • Karpov // 01.11.2018 à 14h33

        Les Etats-unis vivent dans la hantise d’une guerre civile (il n’y a qu’a voir les rayons de livres consacres a la guerre de Secession dans leurs bibliotheques publiques). Cela se traduit d’abord par un etat des lieux, via le fameux discours annuel sur « l’etat de l’Union »,…. mais aussi via toutes les lois et reglements qui mettent en valeur les differentes communites.

        (on en arrive ainsi a avoir une loi qui oblige l’industrie du cinema a toujours avoir un acteur noir dans tous les films americains. Cela serait amusant jusqu’au moment ou l’on a Morgan Freeman qui apparait dans le Robin des Bois avec Kevin Kostner……que vient donc faire un Africain dans l’Angleterre medieval ?)

        Ils sont donc conditionnes (serment et allegeance au drapeau a l’ecole) a etre « Americains ».

        Pour la partie « genocide »…. bien que le terme ne soit absolument pas reconnu aux USA pour leur histoire,….. certaines etudes font etat de l’extermination de 99% de la population indienne originelle (appellee « Nations premieres »)… mais bon, c’etait des mechants indiens…….non ?

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        • clauzip12 // 01.11.2018 à 16h02

          Les USA redoutent vraisemblablement une guerre civile.
          Progressivement la ou les police s’équipent de matériel de guerre qu’ils disent périmé ou usagé,les lois telle le patriot act réduisent drastiquement les libertés,les GAFAM aux ordres surveillent en permanence.. .
          Des cadres très supérieurs disposant de dollars à ne savoir qu’en faire se créent des « habitations » de repli soit aux USA soit à l’étranger comme en Nouvelle Zélande ou une loi a été promulguée limitant ou interdisant les achats de terres pour les étrangers.
          Il disent que le délabrement de la société civile entrainera immanquablement des désordres majeurs ?
          Cette situation en évolution est à leurs yeux et pour leurs intérêts les envisage à penser au pire.
          Le nombre de villes et agglomérations transformées en champ de ruines,les 40 millions de personnes sans emploi(chômeurs ou chômeurs non déclarés,emploi de qqs heures par semaine payés sous le tarif réglementaire souvent…)angoissent tout ceux qui par des moyens divers sont informés de la situation.
          Les moyens maenstream sont utilisés par 50% environ diffusent le mémé message et n’entrent pas dans la problématique sociétale qui n’est pas discutable
          Néanmoins,selon ce que j’en ai lu,les cadres alors qu’ils redoutent une crise grave et craignent pour leur vie ne remettent aucunement en cause le système ultra libéral du pays,alors qu’il est en échec!

            +4

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        • Philvar // 01.11.2018 à 16h10

          Et, selon les jésuites ils n’avaient pas d’âme.

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        • tepavac // 01.11.2018 à 23h12

          « Les Etats-unis vivent dans la hantise d’une guerre civile »
          Vous voulez dire que celles qu’ils déclenchent chez autrui ne les hantes pas ?

          C’est quoi un sujet d’expérimentation ? c’est pour étudier et trouver un remède aux guerres ?

          Expliquez pourquoi un tel pays, si vaste, si puissant, si exceptionnel, ne propose rien d’autre comme alternatives que celles de la violence ?

          Comprenez-vous, notre hantise ?

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        • Philvar // 03.11.2018 à 15h00

          Les étatzuniens ont toujours fait un complexe sur leur courte histoire comparée à l’Europe. C’est peut-être une des raisons de leur omniprésence dans le monde pour s’en créer rapidement une un peu à n’importe quel prix. De plus leur histoire quoique courte n’est pas très brillante = génocide indien, esclavagisme, guerre de sécession, guerre contre Japon et Hiroshima et Nagasaki – leur seule « gloire » est leur intervention contre l’hitlérisme et ne parlons pas de leurs interventions au moyen-orient !

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      • Caliban // 01.11.2018 à 15h03

        @Karpov

        Merci pour votre ajout.

        Puis-je vous demander de préciser ce que vous entendez par « hantise de la guerre civile ».

        Il me semble – vu de loin – exagéré de croire que les étatsuniens ont peur d’une nouvelle guerre de sécession, et d’abord parce que le découpage Nord / Sud n’est plus aussi pertinent (https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lection_pr%C3%A9sidentielle_am%C3%A9ricaine_de_2016#/media/File:ElectoralCollege2016.svg)

        Plus qu’une menace sur l’unité fédérale, ce serait peut-être plus la hantise d’une nouvelle remise en cause des fondamentaux comme celle qui s’est produite dans les années 60 et 70 :
        • à l’intérieur : la lutte pour les Droits civiques qui a fortement bouleversé l’Amérique Wasp
        • à l’extérieur et dans la continuité : la défaite du Vietnam a mis un coup d’arrêt à la toute puissance militaire étatsunienne

        Au début des années 80, Hollywood est venu à la rescousse en fournissant des blockbusters fort à propos (Stallone, Tom Cruise, …) et un Président issu de ses rangs.

        Qu’en est-il aujourd’hui à Hollywood ? Comment les films traitent-ils de cette honte planétaire qu’est Trump ? C’est sûrement plus compliqué qu’avec Reagan de le faire apparaître à l’écran …

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        • tepavac // 01.11.2018 à 23h38

           » exagéré de croire que les étatsuniens ont peur d’une nouvelle guerre »…civile serait plus appropriée, guerre civile.

          C’est malheureusement en voie de développement, les épisodes à rebondissement des élections présidentielles ont dévoilé toutes une chaine de corruption jusqu’aux plus hautes instances de l’état. Ceci n’est pas étonnant c’est pareille partout, ce que je souligne ici, c’est le symptôme de se qui se brise sous la pression des tensions tant sociales qu’internationales. Les maillons faibles, les intrus, sautent toujours les premiers.

          Et comme les problèmes n’arrivent jamais seuls, voilà encore une caravane de migrants se dirigeant vers la frontière du pays des libertés…

          Comment tout ceci va être géré?????

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    • Chris // 01.11.2018 à 16h54

      Lointain ?
      Pas si lointain pour les Français qui participèrent à la colonisation des Amériques tel le Québec, Louisiane et Mexique…
      Puis ceux qui y émigrèrent pour une nouvelle vie… comme certains membres et alliés de ma famille au début et milieu du XXe siècle.
      Perso, c’est plutôt l’Est qui m’attire : quand même plus civilisé…

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  • René Fabri // 01.11.2018 à 12h26

    Croire qu’un enregistrement audio de dix minutes pourrait résumer l’histoire de l’esclavage et de la guerre de sécession, relève de la naïveté. D’un autre côté, si la vérité est racontée trop précisément, que le lieutenant N. a lu le journal, écrit deux lettres, et bu une tasse de thé dans cette maison, ça n’intéressera pas beaucoup de monde.

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  • Chris // 01.11.2018 à 13h13

    Les « lyncheurs » américains, les « gestapeurs » (néo)nazis et les « décapiteurs » saoudiens se ressemblent comme deux gouttes d’eau.

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    • Sandrine // 01.11.2018 à 15h42

      Pas trop d’accord avec votre commentaire Chris. Je crois au contraire que ce sont des réalités très différentes. Les lyncheurs voulaient faire respecter une soi-disant loi non écrite selon laquelle les noirs devaient admettre le suprématie blanche (d’ou les supplices infligés à ceux parmi les noirs que l’on soupçonnait d’avoir «osé » regarder de manière supposément concupiscente une femme blanche par exemple ). Il y avait une dimension mystique ainsi qu’un côté politique (« anarchiste de droite ») dans leur action.
      Les gestapistes, eux, étaient des fonctionnaires de police (plus ou moins) zélés qui dans bien des cas ont pratiqué la torture ou la déportation plus par sens du devoir civique (par « vertu » pour paraphraser Robespierre) que par mystique supremaciste blanche.
      Les guestapistes sont assez proches en ce sens des bourreaux stipendiés par l’etat Saoudien (ou de n’importe quel pays où l’on pratique torture et peine de mort) sauf que l’imaginaire qui sous-tend leur action (ce qui fait qu’ils se lèvent le matin pour aller au boulot) est probablement assez différent de celui des guestapistes. Ces derniers, de ce point de vue-la, se rapprochent plus des lyncheurs américains.

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  • bluetonga // 01.11.2018 à 13h39

    Autant je trouve que Chris Hedges est un très grand journaliste, inspiré pour ne pas dire habité, indispensable en ces temps de cruelle indigence éthique et intellectuelle de la part de sa profession, autant je trouve qu’il pourrait alléger le prêchi-prêcha. Le racisme américain plonge ses racines dans une quantité de facteurs historiques et sociologiques. La pratique de l’esclavage en a certainement été un des principaux piliers, la ségrégation qui s’en est suivie en a directement hérité et l’a perpétué jusqu’à présent. Pourtant le racisme n’était certainement pas l’apanage du Sud, les émeutes raciales et les lynchages survenaient également dans le Nord, le thème de l’abolition était d’ailleurs impopulaire pour le recrutement des volontaires nordistes, et peu mentionné dans la correspondance des soldats des deux camps. Le véritable motif était comme d’habitude économique, le Sud s’accommodant très mal des taxes d’importation que le Nord prétendait imposer à la nation dans on ensemble. PC Roberts, un vieux « sudiste », en traite dans divers articles :

    https://www.paulcraigroberts.org/2017/08/23/know-called-civil-war-not-slavery/
    https://www.paulcraigroberts.org/2017/12/01/professor-dilorenzo-explains-real-cause-war-northern-aggression/

    C. Hedges s’attaque au mythe du « vaillant vieux Sud », comme étant historiquement déformé et indécent, et nous donne un bref échantillon de ses horreurs. Oui, c’est vrai, bien sûr. Cette déformation est même obscène en regard de l’injustice qui la sous-tend. Mais la survivance de ce mythe auprès d’une partie de la population blanche sudiste ne tient pas à la nostalgie des cruautés et de l’injustice de l’esclavage, à son racisme inhérent. Il s’agit de la nostalgie d’un Sud rural, bucolique presque, organisé autour d’un certain « art de vivre », où se mêlent indolence, fierté et vaillance, et qui petit David, a tenu tête quatre longues années au Goliath Nordiste. C’est celle d’un monde replié sur lui-même, en autarcie, où chaque petit blanc pouvait se débrouiller sans trop de problème, au contraire des « déchets blancs » (white trash) d’aujourd’hui.

    Pour éradiquer le racisme, il faudrait penser en termes de solidarité humaine. Mais le moteur de la société américaine, c’est la compétition tous azimuts, entre individus et groupes d’individus. Le racisme est un des corolaires inéluctables de cette posture.

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    • Caliban // 01.11.2018 à 14h23

      « Pour éradiquer le racisme »
      Je ne suis pas certain que ce soit le propos de l’auteur de l’article.

      Ce que vous pointez est fort juste, mais la question me semble plus être ici la manipulation de l’Histoire de son pays. Comment cette manipulation / ce déni des crimes commis ressurgi dans la société étatsunienne d’aujourd’hui, avec la polarisation d’une partie de la population contre l’autre.

      J’extrapole certainement mais je crois que les étatsuniens, dont l’auteur, cherche à comprendre ce qui s’est joué avec l’élection d’un bonimenteur de foire comme Trump. Regarder en arrière est une manière (introspective et à mon avis salutaire) de résorber le trauma.

      N’étant pas à une extrapolation près, je serais curieux de savoir si les films hollywoodiens (largement co-scénaristes du roman national selon M. Conesa) osent se vanter voire afficher l’image de leur nouveau Président. Comment ils s’en sortent ?

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      • bluetonga // 01.11.2018 à 16h24

        Bonjour Caliban, vous avez raison. Mais les thèmes du vieux Sud, de la guerre de Sécession, le sort fait aux noirs pendant cette période, les lynchages, sont indissociables de la pomme de discorde profondément incrustée au sein de la société américaine qu’est le racisme. Le caractère outrancier des propos relayés par la visite guidée le sont d’abord par la scotomisation ou minimisation – pas le déni – du caractère abominable de cette période pour les noirs américains, dépourvus de droits, dont on disposait au gré de sa fantaisie.

        Toute nation se fonde et s’entretient sur des mythes, qui déforment la réalité en créant des faits de toute pièce, en en éliminant d’autres. Nous avons les nôtres. Je pointe simplement le fait que les mythes sont indispensables aux nations ou aux communautés parce qu’il réfléchissent une image positive de cette communauté, pas une image monstrueuse. Les vieux Russes d’aujourd’hui éprouvent une nostalgie de l’URSS non pas pour les goulags mais pour la sécurité, la solidarité et la fierté inhérentes à l’époque. Le mythe est de l’ordre du religieux, de la croyance qui soude et à laquelle on adhère, pas de la froide et objective recherche historique.

        Par ailleurs, cette focalisation de l’auteur sur Trump est un peu crispante. Trump vulgaire, inculte, roublard, cynique est un symptôme, pas une cause. Il est le parfait produit d’une société arriviste et matérialiste, et l’Amérique actuelle lui offre peu d’alternative crédible. Pour l’anecdote, Hillary Clinton vient d’être prise en flagrant délit de cliché raciste (« ils se ressemblent tous » pour excuser la journaliste qui vient de confondre deux politiciens noirs américains) mais les médias mainstream n’y verront certainement pas un sujet de préoccupation. Mais si jamais ça avait été Trump…

        https://www.youtube.com/watch?v=PZyrqQRDUwM

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  • Kilsan Aïtous // 01.11.2018 à 13h55

    « Les réparations pour les Afro-Américains ne sont pas seulement justes, elles sont la seule voie pour nous, en tant que nation, comme pour les réparations de l’Allemagne aux Juifs, de bâtir une histoire commune basée sur la vérité, de nous racheter pour les crimes de la nation et d’inverser l’héritage de la suprématie blanche. »

    On demande aussi à la « France » de réparer pour les crimes commis contre les juifs et contre la colonisation. Tant pis si la plupart de ceux qui doivent réparer ont aussi subi. Est-ce ainsi qu’on bâti une histoire commune basée sur la vérité ? et pendant ce temps-là, des Blair, Albright, Bush, Sarkozy, Obama, Clinton, Hollande, …. coulent des retraites paisibles.

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    • Sandrine // 01.11.2018 à 16h12

      Je ne suis pas trop convaincue par la pratique contemporaine (toute neo-liberale…) des « réparations ».
      C’est une approche comptable qui établit une pernicieuse équivalence entre souffrance morale/ physique et quantité en monnaie sonnante et trébuchante.

      Je suis à ce propos très troublée par la pratique assez récente des restitutions d’oeuvers d’art de musées nationaux à des particuliers juifs dont les ancêtres en avait été spoliés pendant la guerre. Ces œuvres restituées font parfois ensuite l’objet de transactions financières conserables, alors qu’auparasant elles avaient un caractère de bien public.
      Mais la n’est pas le seul problème. Je ne vois pas en quoi verser des réparations aux descendants compense la souffrance de ceux qui ont subi les outrages. C’est une logique de vendetta qui ne peut qu’attiser le ressentiment de ceux à qui ce dédommagement en argent pour un crime de sang ne pourra toujours que laisser un goût amer.
      La logique du pardon serait à mon avis beaucoup plus efficace.

        +8

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    • Paul // 01.11.2018 à 17h20

      Bonsoir Kilsan
      et nous faisons encore bien mieux en nous acoquinant avec l’Infernal Foutoir Mondial Institutionnalisé lequel prête de l’argent à des Peuples de Pays dont nous somme responsable de la misère ,et du sous -développement tout en garantissant à ceux- ci un auto- esclavage perpétuel , car ils ne seront jamais capable de rembourser , ou au meilleur dans ‘’ x’’ décennies .

      L’Esclavagisme nouvelle forme .

        +2

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      • Philvar // 02.11.2018 à 16h40

        Quelle différence avec l’autochtone qui a emprunté pour acheter son appart ? à 30 ans !

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        • Marie (Pan Pan) // 02.11.2018 à 19h31

          Il est moins fantasmant…

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          • Philvar // 03.11.2018 à 14h47

            Mais il en ch.. tout autant avec la crainte de saisie s’il perd son boulot !

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    • Wollaston // 02.11.2018 à 08h30

      Si je suis votre logique des réparations, jusqu’où devons nous remonter ?
      Seconde guerre mondiale? Première? Guerres coloniales? Indiens d’Amérique du nord? Du sud? Traite africaine? Guerres médiévales, romaines ?….
      Mais plus près, il va falloir aussi des réparations pour la Libye, la Syrie, l’Irak…
      Pardon du passé et meilleurs implications pour éviter les répétitions au présent, ça me semble plus efficace non?

        +1

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    • Philvar // 04.11.2018 à 10h44

      Alors les arabes vont devoir payer des sommes considérables pour le 2.000.000 d’esclaves blancs qu’ils ont fait lors des mêmes périodes ?

        +1

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  • Toutatis // 01.11.2018 à 16h34

    Ce qui est notable dans cet article c’est que l’auteur est en faveur d’une version unique de l’histoire, basée sur une « vérité » dont il est évidemment le porte-étendard, et que le pays entier devrait révérer. Cette volonté d’imposer une vision unique à toute la société ressemble à ce qui s’est passé dans l’ex-URSS, où on tenté un remodelage des consciences, qui a largement échoué, même en 70 ans d’un pouvoir coercitif. Une attitude plus constructive serait d’admettre plusieurs versions « en même temps », ayant des rapports dialectiques.

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  • Subotai // 01.11.2018 à 18h16

    Je pense que ce que l’auteur dit plutôt c’est qu’aujourd’hui, en 2018, une réécriture dangereuse de l’histoire est faite, de manière anodine ET sous forme de divertissement, parce ce qu’elle soutien et valorise une idéologie qui ne peut qu’amplifier les dérèglements et les risques pour la société étasunienne ACTUELLE.
    On peut supposer que les motivations de l’auteur restent fondamentalement étasuniennes: Etat-UNIS |toujours|, Démocratie, Egalité, Boboïsme et culcul la praline…mais, à continuer ainsi on nourrit du ressentiment de tous côtés et on fait monter la pression.
    Vive la Déglingue!

      +1

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  • jacques // 02.11.2018 à 15h22

    Encore un récit larmoyant et pontificateur .
    L’esclavage est très ancien l’ancien testament et d’autres textes plus anciens en parlent.
    Mais pour ce qui concerne l’esclavage américain,il faut rappeler certaines choses: les esclaves venaient d’Afrique ,ils étaient vendus et capturés par des africains qui les vendaient aux arabes d’abord puis aux arabes et européens ensuite puis après la fin de l’esclavage aux seuls arabes .Les arabes ni les européens n’auraient les moyens militaires de capturer et acheminer les esclaves de façon rentable dans le nord de l’Afrique ou en Amérique.
    L’esclavage perdure toujours en Arabie et en Afrique du nord (Mauritanie et résurgence en Libye ) et ailleurs dans le monde contrairement à ce qu’écrit M. Hedge .

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    • Philvar // 02.11.2018 à 16h07

      L’Ancien Testament ne parle jamais d’esclavage car l’Égypte pharaonique ne connais pas la notion d’esclavage. Voir la pierre de Rosette et le village des nomades ayant construit le Versailles de Ramsès où on a trouvé des maisons avec deux pièces et une écurie/étable, de la vaisselle et de la monnaie !

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      • Sam // 06.11.2018 à 14h04

        Joseph, fils de Jacob, vendu par ses frères à des marchands d’esclaves, interprète les rêves de pharaon et devient l’un des hommes les plus importants du pays (dans la Genèse).
        Mais bon, les hébreux avaient une dent contre les égyptiens, et cette période mythique est fabulée…
        Dans l’Exode, il y a des lois sur les esclaves dans la société hébraïque.

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  • Philvar // 02.11.2018 à 16h12

    Ce qui m’impressionne le plus dans les articles et les commentaires c’est que il est fait fi de toute connaissance du sujet mais son utilisation pour présenter et défendre ses idées, croyances ou endoctrinements à cet occasion. Cela me fait penser aux « dettes » des états qui n’ont aucunes justification puisqu’il n’y a comme prêteurs que le pays même ou la Banque Centrale correspondant qui émet de la fausse monnaie puisqu’elle ne repose sur rien de tangible. à la lumière de ces deux exemples simples mais il y en a beaucoup d’autres, nous serions entrés,de plain pied et corps et âmes, dans l’ère du virtuel ?

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  • Nanie // 03.11.2018 à 09h59

    …et tout continue, comme par le passé..
    Impérialisme, colonialisme déguisé dans en associations de solidarité (exceptées quelques unes dont l’initiative part de l’action individuelle) et dont les magouilles pour le profit restent la devise, racisme exprimé par la violence, la haine, le déchaînement des passions…les quelques progrès constatés au cours des siècles, ne concernent que les Blancs… lesquels finissent par s’ entre tuer par le biais des classes sociales, elles aussi discriminatoires. Les exemples du vécu dépassent de beaucoup les analyses en économie et en politique.

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    • Philvar // 03.11.2018 à 10h53

      Vous pouvez y ajouter socialisme, communisme, etc… Ce n’est que la nature humaine et pas seulement blanche : regardez l’histoire africaine, la cruauté des guerres asiatiques… Sans parler du moyen-orient

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