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18.octobre.201818.10.2018 // Les Crises

Matt Taibbi : Méfiez-vous de la pente glissante de la censure sur Facebook.

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Source : Rolling Stone, Matt Taibbi, 02-08-2018

Le réseau social est trop gros et délabré pour fonctionner correctement et ces « réparations » ne feront que créer plus de problèmes

Par Matt Taibbi

Valentin Wolf/imageBROKER/REX Shutterstock, Ilana Panich-Linsman/The New York Times/Redux

Il se peut que vous ayez entendu parler cette semaine de la façon dont Facebook a fermé une série de comptes. Comme l’a indiqué Politico, Facebook a déclaré que ces comptes « ont essayé d’attiser les tensions politiques et sociales aux États-Unis et a indiqué que l’activité de ces comptes était similaire – et dans certains cas liée – à celle de comptes russes au cours de l’élection de 2016 ».

Similaire ? Qu’est ce que « similaire » signifie ?

L’abîme mortel dans lequel sont précipitées les libertés individuelles est généralement créé par des personnes ou des idées extrémistes/impopulaires et une situation d’urgence nationale en termes de sécurité.

C’est là où nous en sommes avec cette nouvelle et troublante discussion initiée entre Facebook, le Congrès et l’administration Trump.

Lisez cette citation détonante du Sénateur Mark Warner (Démocrate – Virginie) à propos de la fermeture des comptes « inauthentiques » :

« La révélation d’aujourd’hui est une preuve supplémentaire que le Kremlin continue d’exploiter des plateformes telles que Facebook pour semer la division et répandre de fausses informations… J’attends de Facebook, ainsi que d’autres de ces plateformes, qu’elles continuent d’identifier l’activité des trolls russes et qu’elles continuent de travailler avec le Congrès… »

C’était écrit dans un article dans lequel Facebook déclarait ne pas connaître la source des toutes les pages. Elles pourraient être russes, ou elles pourraient juste être une idée de Warner pour « semer la division ». Est-on à l’aise avec cet éventail de possibilités ?

Beaucoup des pages bloquées ressemblent à des parodies de l’idée que se font certains bureaucrates paranoïaques du discours dangereux.

Une page appelée « Black Elevation » montre une photographie de Huey Newton et propose à ses lecteurs un travail. « Aztlan Warriors » montre un mème célébrant des gens comme Geronimo et Zapata, les remerciant de leur service au cours de la « guerre de 500 ans contre le colonialisme ».

Et une page bloquée de « Mindful Being » a partagé ce qui suit, qui semble être un morceau choisi de Deep Thoughts de Jack Handey :

« Nous devons désapprendre ce que nous avons appris car un esprit conditionné ne peut comprendre l’infini. »

Facebook a également effacé une page « No Unite The Right 2 », qui faisait de la publicité pour une action de mobilisation pour commémorer l’anniversaire des violences de Charlottesville en Virginie.

Facebook a été « aidé » dans ses efforts pour faire disparaître ces dangereux mèmes par l’Atlantic Council, dont le comité dirigeant compte des personnes avec des noms aussi inspirants que Henry Kissinger, l’ancien dirigeant de la CIA Michael Hayden, l’ancien directeur adjoint de la CIA Michael Morell et l’ancien directeur de la Sécurité Intérieure sous l’ère Bush Michael Chertoff. (Ce dernier est la personne qui utilisait un code couleur démentiel pour décrire son système de classification du niveau de terrorisme.)

Ces gens ont maintenant le contrôle sur ce qui est en fait un levier direct du réseau de distribution national d’informations. Il est difficile de minimiser la potentielle bêtise qui se cache derrière cette union des plateformes Internet et des aspirants censeurs du gouvernement.

Comme indiqué dans le magazine Rolling Stone plus tôt cette année, 70 % des américains s’informent grâce à seulement deux sources: Facebook et Google. Comme ce chiffre est en augmentation, le pouvoir de quelques personnes de décider quelle information doit ou non atteindre le public va significativement augmenter.

D’une certaine façon, c’est l’autre pavé dans la mare après le brouhaha médiatique de la semaine dernière autour d’Alex Jones, le fou d’Infowars. Jones a vu quatre de ses vidéos retirées de YouTube et sa page Facebook bloquée pour 30 jours, même s’il semble trouver un moyen de contourner cela quasiment instantanément.

Ces actions ont été célébrées sur les réseaux sociaux car qui ne hait pas Alex Jones ?

Les plaignants de l’affaire Jones regroupent les parents des victimes de Sandy Hook, qui ont une rancune légitime envers Jones et sa couverture conspirationniste de l’événement. Les rapports d’Infowars affirmant que les parents endeuillés étaient des imposteurs filmés sur fond vert n’étaient pas seulement visiblement faux et des causes légitimes de poursuites judiciaires mais ils ont aussi semblé franchir une ligne quand ils ont publié des cartes avec les adresses des membres des familles qui ont été victimes de menaces.

Lorsque Jones et ses sympathisants ont crié à la censure et au parti pris, ils ont donné l’impression d’être un tant soit peu hypocrites. Après tout, la droite n’a jamais cessé de défendre le droit à la liberté d’expression des grandes sociétés.

Les juges conservateurs sont à l’origine de décisions qui utilisent le premier amendement afin de freiner la réglementation des secteurs du tabac et des armes et de justifier les dépenses illimitées de campagne électorale. En s’attachant à définir l’influence des grandes sociétés comme étant de la liberté d’expression, Citizens United a franchi un tournant décisif dans la dégradation du premier amendement.

Comme beaucoup de personnes l’ont souligné la semaine dernière, l’interdiction faite à Jones de s’exprimer ne relevait pas d’une question de droit relatif à la parole, ou pour le moins, pas tout à fait. Peu importe le nombre de fois où Jones a crié à une « censure digne d’Hitler » et peu importe le nombre de pages, au contenu décousu, que lui et ses sbires ont pu écrire pour leur « rapport urgent » sur « les plans de l’État profond pour tuer le premier amendement », cela n’a rien changé au fait, objectivement vrai, que l’interdiction qui leur était faite n’était pas (à ce stade) un problème de premier amendement.

Après tout, le premier amendement ne concerne que les pouvoirs de l’État sur la restriction de la liberté de parole. Il ne s’intéresse pas à ce que des entreprises privées comme Facebook, Google, YouTube et Twitter peuvent faire au travers des modalités d’utilisation de leurs services.

C’est donc vrai ; il n’y avait pas de problème de premier amendement dans l’interdiction faite à Jones. Mais, c’est là le problème.

Avant l’internet, le système qui permettait de régler les questions de propos diffamatoires était le procès, ce qui était assez efficace. En matière de pénalité, les normes étaient aussi très élevées. En 1964, dans l’affaire du New York Times contre Sullivan – une affaire de référence en matière de lois anti-diffamatoires concernant les personnalités publiques – la cour a tout fait pour s’assurer que les plaignants aient à prouver l’existence d’un mépris, désinvolte ou connu, des faits.

Entre autre chose, la cour s’inquiétait qu’en l’absence d’une règle solide, les organes de presse s’attacheraient à trop de prudence en ne publiant que des déclarations qui éviteraient de très loin la zone légalement dangereuse.

Dans l’ensemble, cela a fonctionné. D’un point de vue historique, à cause du risque financier, qui faisait surtout peur aux éditeurs de presse, peu de cas du type d’Infowars ont atteint une large diffusion. Pour avoir un large pouvoir de diffusion, il vous fallait des ressources, mais celles-ci pouvaient être mise en péril en cas de diffamation.

Tout ceci changea avec le média numérique. En 1996, à l’ère des mastodontes où il fallait composer un numéro pour se connecter à l’internet, le Congrès adopta le Communications Decency Act, qui comprenait le point de repère langagier suivant :

« Nul fournisseur ou utilisateur d’un service informatique interactif ne sera traité comme éditeur ou locuteur de toute information fournie par un autre fournisseur de contenus informatifs. »

En bref, cela voulait dire que les fournisseurs d’internet ne seraient pas traités comme des organes de presse. Au regard de la loi, ils s’apparentaient davantage à des librairies ou des kiosques à journaux qu’à CBS ou Random House.

La loi permettait à ces plateformes de croître de manière exponentielle sans la crainte d’un procès. Des sociétés comme Facebook et Google se transformèrent en diffuseurs de médias tout puissants et purent profiter de programmes dans le style d’Infowars sans être tenues responsables de leurs contenus.

Cette situation entraîna l’apparition de contenu tellement infect que le premier amendement fini par avoir une réputation d’arnaque raciste, et les diffuseurs de médias en ligne , au lieu d’être poursuivis en justice en tant qu’éditeurs, commencèrent à apparaître comme d’éventuels agents de l’ordre ou des censeurs bénéfiques.

Aujourd’hui, dans ce moment de crise et de forte tension politique, le public semble incapable de comprendre à quel point il est grave de permettre au gouvernement ou à n’importe qui d’autre de se servir de ce pouvoir.

Il est déjà scandaleux que ces médias privés, régulateurs de fait, aient des algorithmes secrets qui étouffent certains organes de presse en ligne en faveur d’autres. Prenez, par exemple, des médias comme Alternet, Truthdig et d’autres qui se sont plaints du fait que les grosses plateformes ont réduit la portée des sites alternatifs au nom du combat contre les « fake news ».

Mais la révélation de cette semaine est pire. Lorsque Facebook travaille avec le gouvernement et des organisations aspirant à devenir des inquisiteurs, comme l’Atlantic Council, pour supprimer des sites pour des raisons de sécurité nationale, en utilisant une méthodologie secrète, cela ouvre la porte à des scénarios cauchemardesques comme ceux qu’on trouve dans des romans dystopiques.

Le simple pouvoir de marché de ces entreprises sur la circulation de l’information a toujours été la véritable menace. C’est pourquoi leur démantèlement aurait dû devenir depuis longtemps une priorité nationale urgente.

Au lieu de cela, comme cela a été évident lors de l’audition au Sénat de Mark Zuckerberg plus tôt cette année, les politiciens sont plus désireux d’utiliser le pouvoir de ces sociétés que de le faire baisser. Les plates-formes, pour leur part, cèderont plutôt que d’être réglementées. La fin du jeu est on ne peut plus claire. C’est ainsi que commencent les mariages autoritaires, et les gens devraient être très inquiets.

Source : Rolling Stone, Matt Taibbi, 02-08-2018

 

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Commentaire recommandé

Toff de Aix // 18.10.2018 à 08h31

Le gros problème avec Facebook, c’est la perception que les gens en ont. Perception erronée, mais cette confusion est volontairement entretenue par la firme, pour des raisons évidentes de business.

Facebook, c’est à l’origine l’équivalent numérique du carnet de bal de promo aux States, vous savez ce trombinoscope où il y a les photos de chaque élève, par année de promo, et qui sert à se retrouver dans des soirées de « souvenir » organisées à l’occasion par d’anciens élèves, mais qui ne peut aussi servir à se constituer un réseau de relations.

Aujourd’hui les utilisateurs de ce machin ont accès à un « mur », un « fil d’actualités » personnalisé, qui soi disant « informe », mais qui est en réalité doublement mensonger.

Premier mensonge : l’ algorithme de Facebook filtre tout ce que vous voyez, il y a des contenues qui sont autorisés, et d’autres non. Exemplaires parmi tant d’autres les responsables de Facebook rencontrent régulièrement des responsables du gouvernement israélien, et ceux ci leur remettent une liste de pages à fermer (en général des pages pro palestiniennes, d’activistes ou d’opposants). Ce fait est assez connu aujourd’hui..

Deuxièmement mensonge, plus pernicieux : l’algorithme connaît vos préférences, grâce au Deep Learning, et vous propose donc des actualités ou contenus en rapport avec celles-ci. Facebook à débauché il ya à quelques années Yann Le Cunn, un des français les plus en pointe dans ce domaine, et celui-ci est reconnu comme un des spécialistes mondiaux de ce type d’algorithme. Citation : “Sans l’algorithme de tri du fil d’actualité par exemple, 2 à 3 000 informations arriveraient chaque jour sur une timeline: des nouvelles des amis ou des actualités… C‘est beaucoup trop, explique le chercheur. Le système automatique de Facebook basé sur l’apprentissage va donc analyser les contenus et faire des choix en fonction de nos goûts et des choses qui sont susceptibles de nous intéresser“

Source : https://frenchmorning.com/yann-lecun-francais-invente-facebook-futur/

Donc pour résumer, on n’exerce pas son esprit critique quand on passe son temps à « s’informer » sur Facebook, car on n’a accès qu’à un contenu filtré politiquement, et qui ira toujours dans le même sens, le notre… Rajoutez par dessus le tout que le but ultime de la manœuvre, c’est quand même de vendre du temps de cerveau disponible aux annonceurs, et ce temps de cerveau disponible c’est bien sûr le votre.

Et vous vous rendez compte de l’ampleur de la supercherie… On dispose d’un système qui a toutes les caractéristiques d’un moyen de contrôle social évolutif : performant, adaptatif, favorisant et flattant les plus bas instincts de l’homme (son ego), lui faisant croire qu’il est est au centre de quelque chose, qu’il réfléchit par lui même…

Le numérique n’est qu’un outil, un outil peut aider grandement son utilisateur, mais tout dépend de l’usage qui en est fait.

Aujourd’hui cet outil est perverti car l’usage qu’on vous en propose, son « mode d’emploi », n’est pas clairement explicité. C’est pervers et malhonnête, surtout envers les plus jeunes, qui sont la cible privilégiée de ces « réseaux sociaux » de malheur. On est en train de former des générations de décérébrés ! Un outil, si évolué soit il, devrait toujours permette à l’homme de se grandir, pas de retourner en arrière.

34 réactions et commentaires

  • Le Belge // 18.10.2018 à 07h04

    Qu’est-ce que je voulais dire ? Ah oui ! Facebook c’est comme le tabac, c’est nocif pour la démocratie et la vie privée.

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    • Fritz // 18.10.2018 à 11h15

      Pas d’accord. Fumer est un acte social, et comme le disait Einstein, « Avant de répondre à une question, on devrait toujours allumer une pipe ». La censure qui sévit sur fessebouc vient des mêmes milieux qui imposent un discours délirant contre le tabac, pour imposer une nouvelle Prohibition.

        +2

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  • MANU // 18.10.2018 à 08h10

    Facebook, c’est pas mal comme outil social. C’est une plate-forme qui permet de garder des contacts avec des gens qu’on a rencontré à l’étranger. C’est très pratique et le newsfeed peut nous inspirer dans notre vie quotidienne.

    Mais il faut comprendre ce qu’est Facebook et ce qu’il n’est pas. Je sais FB n’est pas populaire ici pour des raisons évidentes, et mille fois entendus.

    C’est pour cela qu’il faut l’utiliser à bon escient.

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    • Alfred // 18.10.2018 à 09h17

      Pour garder le contact vous avez les mails non?
      quand à  » newsfeed peut nous inspirer dans notre vie quotidienne », c’est exactement comme la pub à la télé.
      Facebook est le premier outil de collecte volontaire de données de l’histoire. Tous les services de renseignements de moignons de pays sous développés (dont la France) en sont jaloux. Gràce à Facebook il vous est impossible de disparaitre comme Dupond de Ligonnes ou d’autres. Pour l’instant ça n’a pas d’importance. Plus tard vous n’en savez rien. Personne ne regarde spécifiquement ce que vous faites sur Facebook (tout le monde s’en fout). Par contre de façon globale cela permet de prévoir les tendances notemment politiques. Par contre aussi, le jour où vous êtes sous la loupe, inutile de vous cacher chez un ami d’enfance ou de rencontre.

        +10

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      • Manu // 18.10.2018 à 10h28

        Oui, j’envoie des mails, enfin des courriers. Mais peut-être vouliez vous dire des emails, enfin des courriels ? 😉 – Je plaisante.

        Je ne pense pas que FB soir le premier outil de collecte. Par contre, peut-être le deuxième. Je pense que les cookies possèdent beaucoup plus d’informations. Par exemple, les recherches que vous faites sur les sites pornos, dont personne n’est au courant, et bien vos cookies, eux, ils le savent très bien… Et ils savent même que votre femme ne fait pas de recherche sur des sites pornons. Par contre, je crois avoir lu que FB les récupère, même lorsque votre compte est fermé !! Je connais tous ces arguments et je suis tout à fait d’accord avec vous.

        Je dis justement que notre activité personnelle est traquée sur internet, et il faut accepter l’idée que si on veut qu’une information ne soit pas accessible sur internet, elle ne doit jamais être saisie sur ordinateur avec une carte réseau. J’ai un ami qui s’amusait à hacker des ordinateurs quand il était étudiant, à espionner leur vie privé. Maintenant, il est responsable de la sécurité internet pour un grand groupe…

        Mais FB, pour conserver un contact à l’international et interagir tous les jours est vraiment pratique, surtout quand on a compris tous les dangers….

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        • Locksman // 18.10.2018 à 12h28

          Facebook agit comme un concentrateur, si je reprends l’article :
          « Comme indiqué dans le magazine Rolling Stone plus tôt cette année, 70 % des américains s’informent grâce à seulement deux sources: Facebook et Google. »

          Ces 70% la sont tous dans la nasse, sans effort ils remplissent eux même leurs propre fiche signalétique et diffuse mêmes des photos de leurs vacances ou de leurs derniers repas je parie.
          Ceux qui ne sont pas sur Facebook peuvent bien évidement être suivit et ont peut facilement aspirer les données de leurs ordinateurs, mais ça demandera des méthodes plus complexes et infiniment moins centralisé qu’avec Facebook ou Google.

          Benjamin Bayard explique que si tous les utilisateurs d’internet prenaient un minium de mesure de protection pour contrer le flicage en cryptant ses mails, ou en empêchant son pc de se connecter aux serveurs mouchard de Facebook par exemple, la surveillance de masse serait toujours techniquement possible mais la complexité et le cout la rendrait impossible. Dès lors qu’on ne diffuse pas ses données personnel sur des réseaux centralisé dont les serveurs sont basé aux États-Unis et qu’ont utilisent tous différentes méthodes de cryptage ca compliquerait énormément la tache de ceux qui récoltent nos données.

          Cela dit, je crains que Facebook n’est encore de beaux jours devant lui, même si je me souviens vaguement avoir lu un article qui parlait d’un rapport de prévision de la CIA qui prévoyait que Facebook et Twitter aurait disparu avant 2020. Alors wait and see…

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          • MANU // 19.10.2018 à 10h07

            Pardonnez moi de vous reprendre. Mais on ne crypte pas des mails, mais des courriers, ou au mieux, dans ce cas présent, des courriels.

            Vous voulez protéger votre esprit, commençons par protéger l’usage de la langue française. Vous êtes le deuxième utilisateur à utiliser des mots anglais dans un mauvais contexte.

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        • Chris // 18.10.2018 à 13h21

          Franchement, je ne vois pas l’intérêt d’étaler sa vie privée sur un un réseau social, sauf à être exhibitionniste, nombriliste ou naïf. A choix… ou tous ensemble !
          Avec le temps, vous finirez par comprendre que vous donnez des verges pour vous faire fouetter.
          Mon avis :
          Les réseaux sociaux sont à l’information ce qu’est la pornographie au sexe !

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          • MANU // 18.10.2018 à 21h14

            Que vous ne voyez pas l’intérêt, je comprends. Mais plusieurs centaines de millions de personnes le voient. Et le but, c’est de les Protéger…

            C’est une question d’ego, de cercles d’amis et de famille. Personnellement je peux comprendre. Sans parler des applications professionnel,de loisirs, d’activités…

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          • tepavac // 19.10.2018 à 13h45

             » je ne vois pas l’intérêt d’étaler sa vie privée sur un un réseau social »

            le manque d’affection, l’isolement,le besoin de se sentir exister, l’instinct grégaire…..

            Quelle qu’en soit la raison, ce n’est pas un motif suffisant pour légaliser l’espionnage ET la censure par des officines dans les échanges entre personnes privées.

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        • RGT // 19.10.2018 à 23h16

          Il est possible de configurer votre navigateur pour qu’il efface les cookies en sortant, et qu’il refuse d’envoyer un cookie à un autre site que celui qui l’a émis.

          La meilleure solution pour ne pas être pisté (mais un peu longue à utiliser, et encore) : Installer un navigateur dans une machine virtuelle (VM) et sauvegarder cette machine virtuelle avant d’avoir lancé le navigateur.

          Ensuite, avant d’aller surfer sur des sites « incompatibles », fermer la VM, écraser la VM « utilisée » avec la VM « neuve » sauvegardée, puis la relancer.

          Vous aurez toujours une machine « toute neuve sortie d’usine » et vierge de toute information.
          il ne restera que votre adresse IP, mais avec un VPN sans IP fixe ce n’est pas un problème…

          Et si vous êtes parano, il y a aussi une VM qui fait tourner un OS anonymisé, Tails par exemple, et derrière un VPN.
          C’est le top, mais sans doute un peu lourd si vous n’avez pas un linuxien barbu avec une chemise pleine de taches de café pour vous expliquer comment faire.

          P.S. Il est déconseillé de faire tourner un Winbouze dans la VM, tous vos efforts seraient anéantis par les spywares de Micro$oft.

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  • Toff de Aix // 18.10.2018 à 08h31

    Le gros problème avec Facebook, c’est la perception que les gens en ont. Perception erronée, mais cette confusion est volontairement entretenue par la firme, pour des raisons évidentes de business.

    Facebook, c’est à l’origine l’équivalent numérique du carnet de bal de promo aux States, vous savez ce trombinoscope où il y a les photos de chaque élève, par année de promo, et qui sert à se retrouver dans des soirées de « souvenir » organisées à l’occasion par d’anciens élèves, mais qui ne peut aussi servir à se constituer un réseau de relations.

    Aujourd’hui les utilisateurs de ce machin ont accès à un « mur », un « fil d’actualités » personnalisé, qui soi disant « informe », mais qui est en réalité doublement mensonger.

    Premier mensonge : l’ algorithme de Facebook filtre tout ce que vous voyez, il y a des contenues qui sont autorisés, et d’autres non. Exemplaires parmi tant d’autres les responsables de Facebook rencontrent régulièrement des responsables du gouvernement israélien, et ceux ci leur remettent une liste de pages à fermer (en général des pages pro palestiniennes, d’activistes ou d’opposants). Ce fait est assez connu aujourd’hui..

    Deuxièmement mensonge, plus pernicieux : l’algorithme connaît vos préférences, grâce au Deep Learning, et vous propose donc des actualités ou contenus en rapport avec celles-ci. Facebook à débauché il ya à quelques années Yann Le Cunn, un des français les plus en pointe dans ce domaine, et celui-ci est reconnu comme un des spécialistes mondiaux de ce type d’algorithme. Citation : “Sans l’algorithme de tri du fil d’actualité par exemple, 2 à 3 000 informations arriveraient chaque jour sur une timeline: des nouvelles des amis ou des actualités… C‘est beaucoup trop, explique le chercheur. Le système automatique de Facebook basé sur l’apprentissage va donc analyser les contenus et faire des choix en fonction de nos goûts et des choses qui sont susceptibles de nous intéresser“

    Source : https://frenchmorning.com/yann-lecun-francais-invente-facebook-futur/

    Donc pour résumer, on n’exerce pas son esprit critique quand on passe son temps à « s’informer » sur Facebook, car on n’a accès qu’à un contenu filtré politiquement, et qui ira toujours dans le même sens, le notre… Rajoutez par dessus le tout que le but ultime de la manœuvre, c’est quand même de vendre du temps de cerveau disponible aux annonceurs, et ce temps de cerveau disponible c’est bien sûr le votre.

    Et vous vous rendez compte de l’ampleur de la supercherie… On dispose d’un système qui a toutes les caractéristiques d’un moyen de contrôle social évolutif : performant, adaptatif, favorisant et flattant les plus bas instincts de l’homme (son ego), lui faisant croire qu’il est est au centre de quelque chose, qu’il réfléchit par lui même…

    Le numérique n’est qu’un outil, un outil peut aider grandement son utilisateur, mais tout dépend de l’usage qui en est fait.

    Aujourd’hui cet outil est perverti car l’usage qu’on vous en propose, son « mode d’emploi », n’est pas clairement explicité. C’est pervers et malhonnête, surtout envers les plus jeunes, qui sont la cible privilégiée de ces « réseaux sociaux » de malheur. On est en train de former des générations de décérébrés ! Un outil, si évolué soit il, devrait toujours permette à l’homme de se grandir, pas de retourner en arrière.

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    • vlois // 18.10.2018 à 08h51

      Yann Le Cunn fait-il parti de ces scientifiques qui profitent des données de la recherche fondamentale sensées être pour le bien général et qui utilise ces données à des fins mercantiles et avilisantes pour l’homme ?

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      • Toff de Aix // 18.10.2018 à 09h02

        Non, c’est un scientifique, point. Comme beaucoup de scientifiques, il fait de la recherche, et tant que cela lui est permis, il le fait…

        Vieux débat, toujours intéressant ceci dit. Déjà Einstein, à son époque, avait écrit au président Roosevelt une lettre sur la nécessité vitale d’obtenir la bombe atomique avant les nazis… Initiant ainsi le projet Manhattan… Pour le regretter quelques années plus tard… Estimant qu’il s’était planté. L’Histoire lui a donné raison.

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        • Chris // 18.10.2018 à 13h26

          A propos de la technologie, Einstein avait aussi prédit :
          Je crains le jour où la technologie dépassera les capacités humaines. Le monde risque alors de voir une génération de parfaits imbéciles.

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        • MANU // 20.10.2018 à 07h32

          Einstein na pas pensé la lettre, ni écrite, on lui a demandé de la signer…. Ce qui est différent…

          https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Lettre_Einstein-Szilárd

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    • calal // 18.10.2018 à 09h20

      Tout action produit une reaction. Avant la propagande se faisait par la tele maintenant par facebook.Tnat que l’etat et la loi ne m’oblige pas a aller sur facebook,ca va.
      Les gens vont comprendre qu’ils se font baiser et s’adapteront.
      Quelque part,facebook c’est l’ancetre de la matrice de Matrix.Si des gens veulent s’y enfermer ou s’y refugier la plutot que dans world of warcraft ou fortenight,grand bien leur fasse.Apres tout le marche apporte une « solution » a chaque segment de la demande.Les nanas ca preferent facebook a la drogue,l’alcool ou les jeux videos…

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    • Jsword // 18.10.2018 à 17h15

      « Deuxièmement mensonge, plus pernicieux : l’algorithme connaît vos préférences, grâce au Deep Learning, et vous propose donc des actualités ou contenus en rapport avec celles-ci. »

      Et il est également prouvé que si un de vos « ami » poste régulièrement des choses contraires à vos propres idées, vous allez le dégager de vos « ami ».

      Le tonton réac et/ou raciste ou une copine qui poste 3 articles par jour sur la cruauté animale par exemple (même si la cause est juste au bout d’un moment c’est gonflant de ne lire que ça…)

      Du coup ça ne sert pas à grand chose de poster des trucs argumentés sur un sujet, puisque les gens ne le liront pas si ils ne sont pas déjà sur la même longueur d’onde que vous.

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    • Vladimir K // 19.10.2018 à 05h04

      « Facebook, c’est à l’origine l’équivalent numérique du carnet de bal de promo aux States »

      En fait, c’est une copie des « Copains d’avant », qui a été lancé 3 ans avant Facebook. Comme souvent, les français n’ont pas su exporter leur succès, et ont même commis des erreurs, comme de rendre le site payant.

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    • Tardieu // 19.10.2018 à 09h30

      Pure démagogie !

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    • Tardieu // 19.10.2018 à 10h07

      « Le gros problème avec Facebook, c’est la perception que les gens en ont. Perception erronée, mais cette confusion est volontairement entretenue »… également par vous.

      Le problème ici ou ailleurs n’est pas uniquement une question de perception, mais surtout qui détient le pouvoir, quelle classe, donc qui va faire quoi avec quoi. Or, quand on pose cette question, si on va au bout de notre analyse et qu’on est honnête, on s’aperçoit qu’il n’existe pas de solutions aux problèmes qu’on rencontre et qu’on en arrive à la conclusion que pour les résoudre il faut impérativement abolir le capitalisme.

      Dans le cas contraire, on se condamne à terminer son brillant exposé dans une impasse, c’est imparable, en sortant des trucs dans le genre qu’on ne sait pas trop quoi penser, qu’on n’a pas de solutions à proposer, patati patata, bref, parce qu’on ne veut pas s’engager dans la voie de la rupture avec le capitalisme, on préfère continuer de le cautionner en le critiquant et la vie continue comme avant…

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  • pol ux // 18.10.2018 à 09h13

    Rolling Stone, Matt Taibbi semble découvrir que FACEBOOK est une société privée américaine qui fait ce qu’elle veut.
    Appelez le réseau social, si ça vous chante, donnez lui n’importe quel qualificatif, c’est une machine à business avant tout !

    Rolling Stone, Matt Taibbi devrait plutôt s’inquiéter des dérives de nos MEDIAS qui sont bien sociaux eux car financés par des deniers publics.

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    • pol ux // 18.10.2018 à 09h20

      D’ailleurs, il est absolument scandaleux que le CSA ne soit jamais intervenu contre la publicité gratuite en continu dans nos médias pour cette organisme privé. Pas une émission de télévision ou de radio qui se termine par « rendez-vous sur notre page facebook  » , c’est absolument scandaleux.

      L’artisan du coin qui peine à terminer le mois et à payer ses taxes et impôts n’a pas droit à sa publicité gratuite mais cette société américaine qui croule sous les milliards, ne paye pas ses impôts chez nous, parvient à faire toutes les entourloupes pour payer le moins de taxes possibles, bénéficie d’un laisser-passer sans limites sur nos médias. Ils ont engagé des sourds et aveugles au CSA ?

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      • Tardieu // 19.10.2018 à 09h44

        Vous vous plaignez du CSA et vous en redemandez, et il en va de même pour tout, un tel aveuglement est extraordinaire !

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  • Nanie // 18.10.2018 à 09h33

    Tout à fait d’accord avec l’auteur selon le fait que FBbook entre ds l’intimité des gens et les manipule par le biais d’articles émotionnels. FBoook est le bureau de renseignements rapportés à tous les chefs de gouvernements.
    FBoook reste la gazette des « sans soucis » pour ceux qui sont indifférents à la politique

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    • Marie // 18.10.2018 à 18h03

      Sont-ce les mêmes qui ponctuent toutes leurs phrases avec un  » y-a-pas-d’souci  » ?
      Plus sérieusement,
      chacune de nos activités et interventions sur le Net sont pointées,
      tout aussi probablement collectées et utilisées,
      mais FB pousse le consentement en un asservissement volontaire comme l’écrivait La Boétie (Discours de la servitude volontaire), précurseur de notre Soft Totalitarisme ( oui encore de langliche ).
      Bref, toujours la même histoire du client qui choisie de l’être, du dit « pouvoir » du consommateur,
      sauf que FB comme la télé et tout le reste sont des armes de déneuronisation massive et qu’il faut aujourd’hui naître avec de sacrées prédispositions génétiques pour y échapper!

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  • fox 23 // 18.10.2018 à 13h50

    Newfeed, ça vous arrive de parler le Français ? Fatiguant ces anglicismes que certains se croient obligé de rajouter dans les conversations pour faire Djeunes.
    99% ont une correspondance dans notre langue, ne participez pas à sa mise au rebut au profit de l’étasunien !

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  • Patrick // 18.10.2018 à 18h35

    J’en suis à mon troisième profil Facebook ( j’avais créé plusieurs comptes bidons quand c’était encore facile , maintenant il semblerait que ce soit plus dur )
    Les deux premiers ont été bloqués sous le prétexte que ce n’était pas mon vrai nom et que je devais fournir une pièce d’identité ( fume !! )
    Là , j’ai toujours un pseudo à la c.. , avec une adresse mail à la c.. que je ne consulte jamais , et des données perso à la c…
    c’est utile pour garder certains contacts ou aller pêcher deux ou trois infos.
    Maintenant , si nous sommes nombreux dans ce cas , les fichiers FB doivent être bien pourris.
    En fait le meilleur moyen de lutter contre toutes les censures et tous ceux qui veulent nous espionner sur Internet , c’est encore de créer un maximum de « bruit » et de pourrir les données.

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    • Koui // 18.10.2018 à 21h54

      Oui, leurs chiffres sont aussi bidon que ceux du disinfolab car la plupart des gens qui ont des idées personnelles font du brouillage. On est suivi, on le sais et on a peur. Plus on aura peur, plus on sèmera des fausses pistes pour perdre leurs e-chiens. S’il faut citer une source, ce sera Le Monde, car qui a envie d’être prorusse , pré-S ou membre de la complosphere. Dieu sait jusqu’à quel niveau la e-STASI va monter et qui seront ses victimes.

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    • Alfred // 18.10.2018 à 22h32

      Je pense que Facebook connait votre identité avec un certain niveau de certitude simplement par l’historique de votre réseau de relation de 2000 personnes sur 5 ans (chiffres au pif). (C’est à dire les historiques d’interaction de ces 2000 personnes dans lesquels vous apparaissez). Statistiquement facebook peut être quasiment certain que vous etes. Et n’est qu’une question de temps et de puissance de calcul. Vos quelques infos bidons sauterons facilement avec un nombre de données sures suffisantes.
      (Mais c’est bien quand même de le faire, ça complique toujours la tâche).

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      • Vladimir K // 19.10.2018 à 05h08

        En effet, ça ne sert pas à grand chose d’essayer de brouiller des pistes dans les profils facebook. De nombreux sites marchands incluent un code Facebook Pixel (un équivalent de Google Analytics à la sauce FB), ce qui fait qu’à partir du moment où vous allez avec une même machine de facebook à un site marchand, vous êtes identifié, puisque vous donnez vos vraies coordonnées au site marchand (ne serait-ce que pour la livraison)

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        • Patrick // 19.10.2018 à 20h06

          J’utilise FB pas très souvent et uniquement à partir d’un vieux portable sous Linux qui n’est pas mon portable usuel (également sous Linux )
          J’ai bien conscience que tout le monde peut être pisté, mais si nous sommes des milliers à générer du bruit et des faux profils ça devient vite très coûteux et peu efficace.

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  • Fabrice // 19.10.2018 à 08h04

    Pour palier le problème Facebook je pense que des alternatives existent je connais la zonefr. https://www.zonefr.com/

    Mais il y en a d’autres je crois

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