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27.novembre.201527.11.2015 // Les Crises

Olivier Roy : « Le djihadisme est une révolte générationnelle et nihiliste »

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Source : Le Monde, 24.11.2015

Un dessin affiché à Bordeaux montre un djihadiste demandant : « Tu connais le Coran ? ». L’autre lui répondant : « Le quoi ? » JEAN-PIERRE MULLER / AFP

Par Olivier Roy, politologue spécialiste de l’islam

La France en guerre ! Peut-être. Mais contre qui ou contre quoi ? Daech n’envoie pas des Syriens commettre des attentats en France pour dissuader le gouvernement français de le bombarder. Daech puise dans un réservoir de jeunes Français radicalisés qui, quoi qu’il arrive au Moyen-Orient, sont déjà entrés en dissidence et cherchent une cause, un label, un grand récit pour y apposer la signature sanglante de leur révolte personnelle. L’écrasement de Daech ne changera rien à cette révolte.

Le ralliement de ces jeunes à Daech est opportuniste : hier, ils étaient avec Al-Qaida, avant-hier (1995), ils se faisaient sous-traitants du GIA algérien ou pratiquaient, de la Bosnie à l’Afghanistan en passant par la Tchétchénie, leur petit nomadisme du djihad individuel (comme le « gang de Roubaix »). Et demain, ils se battront sous une autre bannière, à moins que la mort en action, l’âge ou la désillusion ne vident leurs rangs comme ce fut le cas de l’ultragauche des années 1970.

Il n’y a pas de troisième, quatrième ou énième génération de djihadistes. Depuis 1996, nous sommes confrontés à un phénomène très stable : la radicalisation de deux catégories de jeunes Français, à savoir des « deuxième génération » musulmans et des convertis « de souche ».

Le problème essentiel pour la France n’est donc pas le califat du désert syrien, qui s’évaporera tôt ou tard comme un vieux mirage devenu cauchemar, le problème, c’est la révolte de ces jeunes. Et la vraie question est de savoir ce que représentent ces jeunes, s’ils sont l’avant-garde d’une guerre à venir ou au contraire les ratés d’un borborygme de l’Histoire.

Quelques milliers sur plusieurs millions

Deux lectures aujourd’hui dominent la scène et structurent les débats télévisés ou les pages opinions des journaux : en gros, l’explication culturaliste et l’explication tiers-mondiste. La première met en avant la récurrente et lancinante guerre des civilisations : la révolte de jeunes musulmans montre à quel point l’islam ne peut s’intégrer, du moins tant qu’une réforme théologique n’aura pas radié du Coran l’appel au djihad.

La seconde évoque avec constance la souffrance postcoloniale, l’identification des jeunes à la cause palestinienne, leur rejet des interventions occidentales au Moyen-Orient et leur exclusion d’une société française raciste et islamophobe ; bref, la vieille antienne : tant qu’on n’aura pas résolu le conflit israélo-palestinien, nous connaîtrons la révolte.

Mais les deux explications butent sur le même problème : si les causes de la radicalisation étaient structurelles, alors pourquoi ne touche-t-elle qu’une frange minime et très circonscrite de ceux qui peuvent se dire musulmans en France ? Quelques milliers sur plusieurs millions.

Car ces jeunes radicaux sont identifiés ! Tous les terroristes qui sont passés à l’action avaient leur fameuse fiche « S ». Je n’entre pas ici dans la question de la prévention, je remarque simplement que l’information est là et accessible. Alors regardons qui ils sont et essayons d’en tirer des conclusions.

Islamisation de la radicalité

Presque tous les djihadistes français appartiennent à deux catégories très précises : ils sont soit des « deuxième génération », nés ou venus enfants en France, soit des convertis (dont le nombre augmente avec le temps, mais qui constituaient déjà 25 % des radicaux à la fin des années 1990). Ce qui veut dire que, parmi les radicaux, il n’y a guère de « première génération » (même immigré récent), mais surtout pas de « troisième génération ».

Or cette dernière catégorie existe et s’accroît : les immigrés marocains des années 1970 sont grands-pères et on ne trouve pas leurs petits-enfants parmi les terroristes. Et pourquoi des convertis qui n’ont jamais souffert du racisme veulent-ils brusquement venger l’humiliation subie par les musulmans ? Surtout que beaucoup de convertis viennent des campagnes françaises, comme Maxime Hauchard, et ont peu de raisons de s’identifier à une communauté musulmane qui n’a pour eux qu’une existence virtuelle. Bref, ce n’est pas la « révolte de l’islam » ou celle des « musulmans », mais un problème précis concernant deux catégories de jeunes, originaires de l’immigration en majorité, mais aussi Français « de souche ». Il ne s’agit pas de la radicalisation de l’islam, mais de l’islamisation de la radicalité.

Qu’y a-t-il de commun entre les « deuxième génération » et les convertis ? Il s’agit d’abord d’une révolte générationnelle : les deux rompent avec leurs parents, ou plus exactement avec ce que leurs parents représentent en termes de culture et de religion. Les « deuxième génération » n’adhèrent jamais à l’islam de leurs parents, ils ne représentent jamais une tradition qui se révolterait contre l’occidentalisation. Ils sont occidentalisés, ils parlent mieux le français que leurs parents. Tous ont partagé la culture « jeune » de leur génération, ils ont bu de l’alcool, fumé du shit, dragué les filles en boîte de nuit. Une grande partie d’entre eux a fait un passage en prison. Et puis un beau matin, ils se sont (re)convertis, en choisissant l’islam salafiste, c’est-à-dire un islam qui rejette le concept de culture, un islam de la norme qui leur permet de se reconstruire tout seuls. Car ils ne veulent ni de la culture de leurs parents ni d’une culture « occidentale », devenues symboles de leur haine de soi.

La clé de la révolte, c’est d’abord l’absence de transmission d’une religion insérée culturellement. C’est un problème qui ne concerne ni les « première génération », porteurs de l’islam culturel du pays d’origine, mais qui n’ont pas su le transmettre, ni les « troisième génération », qui parlent français avec leurs parents et ont grâce à eux une familiarité avec les modes d’expression de l’islam dans la société française : même si cela peut être conflictuel, c’est « dicible ». Si on trouve beaucoup moins de Turcs que de Maghrébins dans les mouvements radicaux, c’est sans doute que, pour les Turcs, la transition a pu être assurée, car l’Etat turc a pris en charge la transmission en envoyant instituteurs et imams (ce qui pose d’autres problèmes, mais permet d’esquiver l’adhésion au salafisme et à la violence).

Lire la suite sur : Le Monde, 24.11.2015

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Commentaire recommandé

DUGUESCLIN // 27.11.2015 à 05h40

Pour un certain nombre de jeunes la société qu’on leur propose n’offre aucun espoir. Ils n’ont aucune valeur à défendre, aucun espoir de trouver une place dans une société qui leur apparaît comme pourrie. Entre la haine pour certains et le désespoir pour les autres le nombre de suicidaires augmente. Le djihadisme peut apparaître comme une porte de sortie dans cette société qu’ils considèrent comme pourrie. Il leur offre de détruire cette société satanique, avec l’espoir que leur sacrifice salvateur ou purificateur leur permettra de gagner le paradis. La société qui se veut progressiste abandonne l’essentiel, non seulement elle donne du pouvoir aux rapaces dominateurs par une zombification rampante, mais aussi la matière première au djihadisme.

56 réactions et commentaires

  • Charles // 27.11.2015 à 03h28

    Le professeur et chercheur spécialiste du Proche et Moyen Orient Gilbert Achcar explique bien pourquoi des français rejoignent Daech et ont commis ces attentats inouis:

    « Le rapport avec ce qu’a représenté la guerre d’Algérie n’a échappé à personne  : une grande partie des jeunes impliqués dans les émeutes des banlieues étaient des produits de la longue histoire coloniale de la France en Afrique. Tout comme la majeure partie de la frange djihadiste française de ces dernières années, née de l’exacerbation des rancœurs qui explosèrent en 2005 et des espoirs déçus à coups de promesses non tenues. Ce sont ceux qui pâtissent de ce que nul autre que Manuel Valls, dans un moment fugace de lucidité politique, le 20 janvier, a appelé un « apartheid territorial, social, ethnique  ».

    Intégralité de son analyse dans cet article:

    Pourquoi la France a tort de renouer avec l’état d’exception
    http://wp.me/p5oNrG-gIk

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    • social21eme // 27.11.2015 à 09h00

      in finé, c’est la capitalisme impitoyable qui doit etre mis au banc des accusés, ses multiples théories outils légitiment l’individualisme, et l’adoration du mode de vie « parvenue » ne peuvent pas être compatible avec l’aspiration d’une société voulant réaliser le vivre ensemble.

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      • Lt Anderson // 27.11.2015 à 10h35

        Il est temps de réhabiliter « Socialisme ou Barbarie ».

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      • Deres // 27.11.2015 à 11h17

        Le vivrensemble est une grande erreur car il veut remplacer la fraternité. On veut donc remplacer la thématique de vivre avec des frères par vivre avec des voisins donc séparés par des murs. Bref une logique de communauté disjointes ne faisant que se côtoyer à l’opposé des vrais notions créatrices de la République française une et indivisible.

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      • francois19 // 27.11.2015 à 14h56

        « Car ils ne veulent ni de la culture de leurs parents ni d’une culture « occidentale », devenues symboles de leur haine de soi. »

        Un peu facile… A lire l’article, comme le dit social21eme, on a l’impression que finalement, c’est parce que la culture occidentale connaît des dérives, que les jeunes se radicalisent, et vont chercher dans l’islam un moyen d’exprimer leur radicalité.

        Heureusement, le dernier paragraphe apporte une ouverture et une idée nouvelle…

        Mais pour ceux qui ont oublié de lire le dernier paragraphe, une première question non politiquement correcte: si les jeunes se radicalisent, et vont chercher dans l’islam un moyen d’exprimer leur radicalité pourquoi dans l’islam et pas dans le bouddisme, ou dans le christianisme par exemple? (et comme je veux éviter de me faire trucider par tous les bien-pensants, avant de répondre, merci de lire le lien que j’ai posté un peu plus bas…)

        Et une deuxième question: on peut avoir un dégoût de soi, et d’un mode de vie sans pour autant avoir envie de trucider son voisin, non?

        Après effectivement, on parle heureusement d’une minorité, effectivement, il est indéniable que la société a sa part de responsabilités dans la creation de monstres… mais bon… les dérives du capitalisme n’expliquent pas tout…

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    • oz // 27.11.2015 à 09h15

      Il ne faut cependant pas oublier que Gilbert Achcar etait un partisan convaincu de l’attaque de l’OTAN contre la Libye, et qu’il est encore un defenseur acharne de la ligne « Assad doit partir ». Ses analyses sont tres orientees…

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  • DUGUESCLIN // 27.11.2015 à 04h58

    Ce n’est certainement pas avec des bombes que l’on peut imposer la « démocratie ». Surtout quand on utilise des prétendues valeurs démocratiques pour justifier la destruction dont le but non avoué est de s’accaparer des richesses des autres.
    De deux maux, il faut choisir le moindre. Des dictatures laïques sont moins destructrices que des dictatures terroristes, et laissent un espoir, même mince, de possibles améliorations.
    Mais les bombardements, eux, ne laissent aucun espoir. Ceux qui les subissent ne peuvent que se révolter et se sentent en légitime défense. A leur tour ils sont manipulés et utilisés sous un pseudo djihadisme qui devient une arme de combat. A la terreur des bombardements répond la terreur du djihadisme.
    Cela s’appelle une escalade.
    Pour qu’une démocratie intervienne dans un pays souverain, elle ne peut le faire que pour soutenir une population demanderesse, elle doit se montrer exemplaire, et se transformer en espoir pour des populations qui aspirent à un mieux vivre.
    Non seulement les populations du Golf n’ont rien demandé, mais les interventions américaines n’avaient rien d’exemplaire et rien à voir avec les valeurs démocratiques qu’elles prétendaient défendre. Elles ont provoqué le désespoir, un sentiment de trahison, entraînant les réactions qui ont permis au djihadisme de prospérer. Comment après se plaindre de la haine que cela à provoquer?
    Mais le mal est fait et difficile à réparer.
    La population syrienne prise en otage qui espérait un peu plus de démocratisation, désormais préfère leur dictateur. Non seulement les interventions (essentiellement américaines avec les complicités européennes) ont échoué à rallier les populations mais ont provoqué en réaction la montée en puissance du djihadisme. L’échec est total.
    Le dernier espoir d’une grande majorité en Syrie est l’intervention russe qui entend défendre les souverainetés. La Russie préfère le partenariat à la domination, ce qui fait sa force et le soutien qu’elle rencontre dans les populations arabes. C’est ce qui fait la force de l’armée nationale syrienne qui reprend confiance et a choisi son camp. La France, qui avait cette vocation, a manqué son rendez-vous en ralliant le camp de l’américano-atlantisme. Elle s’est fait haïr et même si, tardivement, elle rejoint le camp de la coalition russe (sur la pointe des pieds), elle a faillit à sa vocation et en conservera des stigmates.

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    • DUGUESCLIN // 27.11.2015 à 05h40

      Pour un certain nombre de jeunes la société qu’on leur propose n’offre aucun espoir. Ils n’ont aucune valeur à défendre, aucun espoir de trouver une place dans une société qui leur apparaît comme pourrie. Entre la haine pour certains et le désespoir pour les autres le nombre de suicidaires augmente. Le djihadisme peut apparaître comme une porte de sortie dans cette société qu’ils considèrent comme pourrie. Il leur offre de détruire cette société satanique, avec l’espoir que leur sacrifice salvateur ou purificateur leur permettra de gagner le paradis. La société qui se veut progressiste abandonne l’essentiel, non seulement elle donne du pouvoir aux rapaces dominateurs par une zombification rampante, mais aussi la matière première au djihadisme.

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      • Deres // 27.11.2015 à 11h23

        Vous n’avez pas compris le sens de l’article.
        Il explique juste qu’au sein de chaque génération, il y a une frange inévitable d’individus en rébellion. Cette rébellion peut prendre de nombreuses formes. Et malheureusement, pour une partie de ces rebelles, il y a actuellement une rébellion « prête à l’emploi » qui leur tend les bras et qui est particulièrement dangereuse. En son absence, les jeunes rebelles choisirait une autre voie de rébellion et on ne se rendrait qu’à peine compte de leur existence au niveau national (hooliganisme, zadistes, gauchiste ou droitiste, retour à la nature, grande cause, …).

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    • social21eme // 27.11.2015 à 09h12

      S’accaparer ouvertement, peut etre pas, mais prendre sa part dans ce jeu de mondialisation type monopoly guerrier oui!

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    • DonkiShoot // 27.11.2015 à 09h21

      Nous ne devons agir qu’en force d’interposition et seulement en cas de massacre.
      L’ingérence est à proscrire absolument.
      Nos fausses democraties ne sont pas un modèle à exporter car c’est le pouvoir de l’argent avant tout et culturellement inexportable dans les pays où l’argent n’est pas un dieu comme chez nous.

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      • Vanklaus // 27.11.2015 à 11h31

        l’exportation de la démocratie n’est qu’un prétexte ce qui s’exporte en vérité sont les armes , les révoltes syriennes pacifique ne pouvaient pas dégénérer en lutte armée généralisé si il n’y avais pas l’entrer en jeu de mercenaires et d’armes et une légitimation politique au niveau occidental . des centaines de millier de syriens sont mort a cause des armes française et maintenant la France faut s’incruster dans la table des vainqueurs alors que les russes et l’armée syrienne sont en passe de mettre fin au terrorisme .

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  • itsumokokokara // 27.11.2015 à 07h13

    L’explication est bonne, mais ne concerne que la conversion à l’Islam radical de certains, pas à l’engagement dans l’action violente.

    Pour mémoire, les chefs du gang de Roubaix, Caze et Dumont, étaient francais de souche. Et nombre de ceux qui sont partis en Syrie le sont aussi.

    l’Islam n’est qu’une bannière comme une autre. Tous ces gens auraient pu etre d’extreme gauche, mais ils ont choisi l’Islam radical.

    Pour quelqu’un qui a un idéal romantique de lutte politique armée ou un désir de mort nihiliste, l’Islam radical est la seule mouvance qui offre des opportunités réelles d’action et de mort violentes.

    Il n’y a plus de guérillas communistes à rejoindre, et il n’y a plus en Europe de mouvements ultra-violents comme action directe, fraction armée rouge etc pour inspirer un passage à l’acte.
    L’extreme-gauche d’aujourd’hui parle et écrit beaucoup, parfois très violemment, mais au pire vous allez vous défouler contre des CRS, ou vous bagarrer avec des skinheads. Le PCF et la LCR n’ont jamais envoyé de brigades volontaires en Bosnie, et n’en ont aucune en Syrie.

    l’Islam radical vous offre clés en main un Dieu, un idéal de communauté universelle, une cause absolue, et des justifications à vos actions les plus violentes. Un idéaliste comme un psychopathe y trouvent leur compte. On peut faire de l’humanitaire les armes à la main comme assouvir ses pulsions morbides.

    En termes capitalistes c’est une simple question d’offre et de demande. Aujourd’hui l’offre islamiste a un quasi monopole sur le marché de la violence politique. La vraie question est de savoir pourquoi la demande est aussi forte.

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  • vesso // 27.11.2015 à 07h16

    Oui, et un jour ce seront des chômeurs et des retraités floués qui se radicaliseront. Alors quelle cause extérieure le pouvoir invoquera t il ?

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    • couci couça // 27.11.2015 à 10h58

      Oui mais une guerre civile si tout continue à se dégrader n’est pas à exclure .
      Mais le plus probable c’est l’extrême droitisation de notre pays .

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    • Subotai // 27.11.2015 à 19h20

      Vous seriez peut être surpris d’entendre les propos de certains citoyens des plus rassis et bourgeois devant le comportement aberrant de nos politiciens. Le vote Le Pen est peut être la dernière manifestation de la foi en un certain processus démocratique.
      Le coté pile de la pièce dont la face est la révolte islamisée.
      La révolte gronde sourdement.

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  • BELLEMAIN Serge // 27.11.2015 à 07h50

    Et pendant ce temps là….42000 chômeurs en plus! Mais s’il vous plaît, n’y voyez pas une relation de cause à effet. Pas plus d’ailleurs avec le fait que les plus riches sont toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres, ici et ailleurs. En janvier 1982, lorsque j’ai pris la direction de la MJC de Vénissieux, au plus fort des « évènements des Minguettes », les statistiques, aussi froides en l’espèce que pour le chômage qui comme la petite bête monte, monte, monte, élaborées par nos énarques de l’époque annonçaient une quarantaine de quartiers en DSQ (Développement Social des Quartiers), et en 1997 quant je quittais la direction de la MJC de Vaulx en Velin (évènements du Mas du Taureau), la dernière généra

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    • SQP // 27.11.2015 à 13h59

      La seule relation à faire pour le chiffre du chômage de ce mois ci, est avec celui du mois précédent.

      Les milliers de personnes qui se sont fait radier il y a un mois, pour permettre à certains de pérorer quelques jours dans les médias avec une baisse, ont fini par se réinscrire…

      http://pix.toile-libre.org/upload/original/1448627947.png

      J’ai mis une ombre sur les baisses de chômage que je trouve très suspectes car elles correspondent à pic dans l’autre sens le mois d’après (réduit d’autant par une ombre).

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  • Sanya // 27.11.2015 à 07h52

    Et pour la radicalisation en Arabie saoudite, en Chine, en Ouzbékistan, le Bangladesh, c’est aussi l’apartheid ?

    La radicalisation, encore un truc pour dénier la lutte des classes, pour diviser selon d’autres critères, pour détourner les masses de la réalité afin qu’elle se déchire et ne s’organise pas. « L’islam est la solution », pour les oligarques…

    A croire que seuls les Français d’origine étrangère soufrent. Q’un pauvre d’origine auvergnate est moins à plaindre qu’un pauvre originaire de Constantine. Que l’un est du côté des colonisateurs et l’autre des colonisés… A croire que la France a toujours été un pays fort démocratique et que sa population a consciemment et volontairement choisi ses guerres, ses colonisations par référendum.
    En quoi un journalier, un ouvrier du XIXe est un nanti exploiteur face aux nababs qui vendaient leur propre population aux négriers ?

    On demande aujourd’hui aux petites gens de porter une responsabilité, une crime qu’ils n’ont pas commis. Paul n’est pas plus coupable que Rachid. Les oligarques s’en tirent toujours sans vergogne et on ne leur demande jamais de rendre des compte. Pourtant eux ne sont pas des anonymes. Si les historiens ou les investigateurs se penchent dans les archives, ils trouveront de noms. Comment est-il possible que ces gens qui nous mènent vers les guerres ne soient jamais dénoncés. Eux ont intérêt que la population reste ignorante, mystifiée. Ils ont en horreur l’universalité des penseurs des lumières, l’idéologie qui s’est forgée en France pendant cette période, ils vomissent les hommes intègres, les rassembleurs, les faiseurs de lumière, la vérité, la réalité. Ils vomissent le message des évangiles et les discours de Robespierre.

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    • Joséphine // 27.11.2015 à 08h34

      « Q’un pauvre d’origine auvergnate est moins à plaindre qu’un pauvre originaire de Constantine »: la question c’est pas de plaindre, c’est de comprendre. Et des causes, ou facteurs, ou conditions au passage à l’acte, il y en a plusieurs. Quant à l’auvergnat dont vous parlez, un des assassins de DAECH qui a fait parler de lui avec les vidéos de décapitations, est un normand, de l’Eure. Que la question de la lutte des classes soit encore et toujours d’actualité, ok, mais là, vous plaquez une lecture sur une autre, sans prendre la peine de la lire.

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      • Sanya // 27.11.2015 à 13h49

        Chère Joséphine, quand j’ai posté ce matin, il n’y avait que 2 commentaires visibles en ligne, mon commentaire faisait suite à ceux-ci. J’ai pris la peine de lire, et je pense que la lecture selon la lutte des classes est plus pertinente que celle de notre ministre qui parle d' »apartheid ».

        Le texte parle de « deuxième génération », à votre avis, 2e génération de Normands ou d’Auvergnats ? La question est en effet vraiment de comprendre, qu’un pauvre est un pauvre quelle que soit son origine, sans excuse, sans les diviser en catégories, en donnant des justifications qui ne sauraient en être, mais semblent plutôt le résultat de manipulations, de propagande, d’endoctrinement organisé. Les voiles sont subitement apparus à la fin des années 80, après 10 de prêches à la Tarik Ramadan et consort.

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        • Cyri // 27.11.2015 à 23h08

          Je dirais plutôt années 90 ? Al Jazeera n’est jamais citée, mais cette chaine Qatari gratuite et largement diffusée a remplacé les chaînes Françaises et nationales dans beaucoup de chaumières des pays arabes. Et la plupart des gens ici savent l’effet que peut avoir un média sur les masses, et il faut voir ce qu’on y diffuse …

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      • Sanya // 27.11.2015 à 13h56

        Il y en a qui s’amusent à jeter les pauvres contre les pauvres. Et pour ceux-là, « l’islam est la solution ».

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        • Vanklaus // 27.11.2015 à 17h52

          il s’agit surtout de diversions qu’use les dirigeants comme toujours pour contenir les foules avec la création d’ennemi fictif et de l’entretenir , au dernière nouvelle ce ne sont pas les musulmans qui détiennent la finance internationale et qui ferme les usines pour rendements insuffisants , ce ne se sont pas les musulmans qui occupe la majorité des postes politique en France , ce ne sont pas les musulmans qui sont dans l’exécutif et qui ont décidé d’armer des  » modérés  » en Syrie , les musulmans ne sont que des victimes comme tant d’autre millions en France mais dont on veux mettre en avant comme défouloir .

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  • valles // 27.11.2015 à 07h56

    « Il ne s’agit pas de la radicalisation de l’islam, mais de l’islamisation de la radicalité. »
    Quand les enquêteurs du stade de France définissent l’attaque du stade de France comme des suicides plutôt qu’une opération kamikaze cela laisse perplexe, mais bon aucune excuse sociale ne peut excuser le désespoir.
    La sociale bourgeoisie de la gauche n’en a pas fini de nous surprendre.

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    • Joséphine // 27.11.2015 à 08h36

      peut être que « kamikaze » a une origine bien spécifique? êtes vous spécialiste de la culture japonaise?

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      • francois19 // 27.11.2015 à 16h08

        Kami kaze signifie vent divin en japonais. Cela vient d’une légende selon laquelle des typhons auraient mis en déroute la flotte de Kubilai Khan au XIIIème siècle et permis de mettre un terme aux tentatives d’invasions mongoles. Ceci dit, je ne vois pas ce que cette précision peut apporter au débat, Joséphine…

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        • Manant // 27.11.2015 à 18h32

          Ce n’est pas une légende, mais un fait attesté par les historiens contemporains. C’est bien un vent puissant qui fit couler la flotte mongole, et c’est cet événement qui donna naissance à l’expression « vent divin » puisque les Japonais lui doivent leur salut.

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    • valles // 28.11.2015 à 12h51
  • francois19 // 27.11.2015 à 08h02

    A mon sens, cet article est bien meilleur sur le même sujet (mais pas centré sur la France)

    https://www.facebook.com/notes/adrien-candiard/comprendre-lislam-ou-plutôt-pourquoi-on-ny-comprend-rien/10156260954685603

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  • BELLEMAIN Serge // 27.11.2015 à 08h03

    génération d’énarques en comptabilisait plus de 400 de quartiers sensibles. On a du vocabulaire dans ce monde là. Je ne dirai pas que rien n’a été fait par l’Etat entre ces deux dates, en particulier on a mis des pinceaux dans les mains des sauvageons pour repeindre les cages d’escalier, mais les politiques engagées ont multiplié les quartiers de relégation sociale, et ce n’est pas que statistique froide! Ce sont aussi des conséquences. Le terreau du terrorisme n’est pas que dans ces quartiers, il n’en est que la partie visible de l’iceberg. Alors 42000 chômeurs en plus, pas de lien, toujours pas avec la rupture du « pacte républicain », consommée depuis tant d’années? Putain!, l’emploi, le travail, ne sont ils pas ce qui nous fait Homme? Ne permettent ils pas de se construire un futur, une vie de chacun parmi tous? Sans la résolution de la question sociale, je crains devoir affirmer que notre « classe politique » n’est qu’une bande de branleurs, des mercenaires au service des intérêts de la classe sociale au pouvoir.

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    • Joséphine // 27.11.2015 à 08h38

      et si d’emploi il n’y en avait plus? comment fait on alors?

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      • BELLEMAIN Serge // 27.11.2015 à 09h27

        Je viens du « monde associatif »…pour une bonne part il permet encore et il structure de la vie sociale dans « notre société ». Il y a là un énorme bassin d’emplois avec des métiers qui sont assurés bénévolement par des professionnels faute de financement. Et il y a la question de la ré-industrialisation de la France : la recherche de toujours plus de profit par les actionnaires des multinationales justifie t elle la liquidation de nos régions? J’ai suivi deux formations de gestion d’entreprise, la première en 1980, et le critère d’analyse de l’efficacité économique d’une entreprise était la « rentabilité économique », à comparer, mais oui, avec les intérêts servis par un compte d’épargne, puis en 1997 où le critère d’analyse était devenu « la rentabilité financière » de l’entreprise, au point que notre prof de gestion, après un travail sur un plan d’affaires (« business plan » pour les américanophiles) et après nous avoir félicité pour la qualité de notre travail nous demanda de le refaire en tenant compte de l’exigence du Fonds de pension, actionnaire de la société, qui exigeait du 15% de rémunération du capital (dividendes) à la fin de l’exercice comptable! Le capitalisme, qui se mondialise, est à ce stade de « développement » où il entend produire de l’argent avec l’argent (spéculation sur les marchés financiers) plus rentable pour lui que de dégager des marges de la production de biens…les travailleurs, les peuples ne sont encore plus aujourd’hui qu’hier que des variables d’ajustement, par le chômage, et s’il le faut par la guerre. Si je ne me trompe : 1% des ménages français possède (au singulier) près de 50% du patrimoine de la France, et si aucune politique n’inverse la tendance (oui la politique fait la tendance!!!!), eh bien à court terme ce sera plus de 50%. Il y a là matière à financer la création d’emplois, non? Voilà quelques pistes pour lutter contre la désespérance qui infuse notre société. Et ce ne sont pas les drapeaux tricolores au fenêtres, les chorales chantant à tue tête la Marseillaise et les défilés au pas, ou non, préparés, suivis et commentés par nos médias de masse aux mains du gouvernement ou des 7 plus grosses fortunes de France, qui feront la réalité. Elle existe en dehors d’eux.

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        • lvzor // 27.11.2015 à 11h05

          « Le capitalisme, qui se mondialise, est à ce stade de “développement” où il entend produire de l’argent avec l’argent (spéculation sur les marchés financiers) plus rentable pour lui que de dégager des marges de la production de biens… »

          Extrêmement vrai, et la conséquence en est que le système n’a plus besoin de consommateurs, ni par conséquent de producteurs, d’où la nécessité de se débarrasser des gens « superflus » qui autrement représenteraient un risque pour la ploutocratie apatride qui régit le monde… La guerre a de beaux jours devant elle… 🙁

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        • Joséphine // 27.11.2015 à 18h32

          je suis moi-même responsable d’une association. C’est pas une m j c, le public est plus âgé, mais la problématique est la même: l’insertion sociale. Alors oui, il y a du travail, mais pas d’emploi, en tout cas, pas sans les aides d’Etat (contrats aidés) et évidemment pas sans les subventions. L’emploi, tel que financé aujourd’hui, existe de moins en moins. Ce qui implique de financer autrement le travail. .

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      • Sabine Ferguson // 27.11.2015 à 12h05

        Bien vu Joséphine!
        Et c’est la question que ne veulent (se) poser ni nos chers dirigeants (ce qui compte c’est gagner les prochaines élections) ni les « intello-philosophes-penseurs » qui vendent leurs bouquins vides de réflexion sur tous les plateaux et micros des merdias vendus aux possédants (ils se foutent complètement des Sans-dents)
        Il faut absolument et urgemment re-penser notre société et personne parmi ces castes puissantes et/ou influentes ne le fait.
        Pas notre intérêt, se disent – ils. Quelle imbécilité.
        Ce n’est pas pour rien que riment ignorance et arrogance.

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      • Cyri // 27.11.2015 à 23h15

        Il y a des gens qui pensent les alternatives justement. Par exemple https://www.youtube.com/watch?v=uhg0SUYOXjw

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  • bourdeaux // 27.11.2015 à 08h11

    Merci pour ce texte d’O ROY que je connaissais pour ses analyses sur l’Iran. J’adhère complètement à son explication du phénomène jihadiste en France. Islamisation de la radicalité résume très bien les choses : les frustrations se trouvent toujours une tête de turc, celles de la jeunesse désœuvrée s’est trouvée celle de « l’infidèle ».

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  • gracques // 27.11.2015 à 08h15

    Pour répondre à la fois à l’article , remarquable et aux deux intervenants qui semblent le critiquer car son angle d’attaque n’est pas à strictement parler politique.
    Pensez vous vraiment que les action directes et fraction armée rouge était l’al’avant garde de la classe ouvrière des années 70?
    Un point de départ rationnel (même si il peut être réducteur pour certains) est d’étudier le parcours des fiches S qui sont jusqu’à présent le vivier des porteurs de mort….. et là , le éd acteur de l’l’article montre que l’islam est instrumentale par les ‘fiches S’, la religion n’est pas la cause , c’est le prétexte.
    Pour les tenants de l’explication historique colonialiste ou purement sociale , n’y a til pas la aussi instrumentalisation du terrorisme (regardez le résultat de ce que je dénonce ) pour faire avancer une cause très estimable en élle même (jjustice pour tous).
    Ne pas se tromper dans le diagnostic permettra de répondre avec le moins de dégat possible.
    Si il s’agit d un phénomène social très marginal on peut le résoudre calmement , et éviter les surenchères de l’el’ext petits rême droite …… le politiser outre mesure pour en tirer des avantages pour les fractions desavantagees de la société pourrait se révéler contre productif.
    Il ne s’agit pas de faire profil bas ! Non , mais de faire accepter à des ‘dde souche’ que la revendication sociale les concerne aussi et nn’est pas réservée aux banlieues et enfants etpetits enfants des colonies

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    • P. Peterovich // 27.11.2015 à 14h52

      « Pensez vous vraiment que les action directes et fraction armée rouge était l’avant garde de la classe ouvrière des années 70 ? »

      J’adore ! C’est tellement vrai…

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  • scipio // 27.11.2015 à 09h47

    Il ne faut pas négliger une dimension importante qu’omet l’article: le rôle de l’éducation.
    Que je sache ces jeunes français ont reçus une éducation dans des écoles en France vraisemblablement publique et laïque.
    Comment alors se fait-il que cette éducation ne les ait pas détourné de ce que l’auteur appel « le nihilisme »?

    Cet article reste assez vague sur les causes profondes de la radicalisation de ces jeunes et ne présente pas réellement leurs profils. Les exemples médiatiques, radicalisation en fratrie, ou en famille, les causes de la radicalisation apparentes présentées comme vraies, etc… constituent ce qu’on pourrait appeler une analyse sociologisante du phénoméne mais en aucun cas une analyse sociologique en bon et due forme car qu’en est-il des 1000 (environ) autres qui ont rejoints les rangs de DAECH en Syrie ou ailleurs? ont-ils les mêmes profils types que ceux présentés dans l’article?

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    • Bozi la mouche // 27.11.2015 à 10h19

      Cet article est dans le vrai : ce n’est pas une guerre de religion…je crois que nos ennemis ne sont pas là où on l’écrit…et ils tapent là où nous avons des vulnérabilités …Chirurgicalement…
      Une vraie question : pourquoi notre modèle suscite t-il tant de haine ?

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      • Subotai // 27.11.2015 à 19h30

        «  »Une vraie question : pourquoi notre modèle suscite t-il tant de haine ? » »
        **************
        Parce que nous voulons l’imposer aux autres – à coup de bombes.

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      • groucho // 27.11.2015 à 20h27

        Si vous faisiez partie des sans-dents vous le sauriez… Et vous sauriez aussi que même les sans-dents peuvent mordre, à l’occasion !
        C’est ça qui inquiète les élites, qu’ils finissent par en avoir réellement marre et qu’ils refassent le coup de la Bastille ou quelque chose de cette sorte.
        Vous croyez que ça sert à quoi d’autre, l’état d’urgence et tout ce qui s’en suit ?

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    • couci couça // 27.11.2015 à 11h04

      Ben justement quand on a été témoin actif pendant des années de ce qui se passe dans nos écoles et à l’extérieur , de la part d’individus « asociaux » et de familles prosélytes , je me dis que le problème ne date pas d’ hier .
      Et l’école n’est pas la cause mais le symptôme .

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  • Julie // 27.11.2015 à 10h01

    Le nihilisme c’est ce qu’il reste quand la seule perspective d’emploi c’est vigile à 1500 euros par mois quand le moindre studio est loué 500 euros par mois et qu’à 1500 de salaire mensuel vous n’avez pas de ristourne sur votre loyer et que vous êtes imposable.

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    • Subotai // 27.11.2015 à 19h36

      Le truc rigolo, c’est que tout le monde a oublié les punks après leur récupération médiatique.
      Mais l’ambiance thatcherienne de l’Angleterre de l’époque donnait déjà un parfum de l’avenir:
      No Future!

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      • jubile // 05.12.2015 à 17h52

        Les punks étaient à des années lumière de ces djihadistes. Le punk proclamait le no future face à la proposition économique ultralibérale de Thatcher. Ils se réclamaient des surréalistes, des futuristes, contre les hippies et les soixante huitard. Quleques uns ont laissé des plumes, Mais le punk c’est tout le contraire des djihadistes, ils étaient souvent antiracistes et antinazis, créatifs, s’exprimaient par la musique (Velvet underground, Cure, Joy division, Patti Smith, Rita Mitsouko), la mode (gauthier, vivienne westwood), la télévision. Leurs sous-cultures ont émergé et ont explosé. Ils ont tout changé. L’impertinence, la provocation d’Antoine de Caunes, c’est punk. ETC. avant que le néo conservatisme et puritanisme reviennent en force depuis. Pour finir, le punk n’a jamais tué personne, sauf ceux qui ont préféré « live fast and die young », sans penser a un au-delà meilleur hypothétique.

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    • groucho // 27.11.2015 à 20h44

      Là on voit combien vous êtes à côté de la plaque !
      Le revenu médian (donc le salaire pour ceux qui n’ont que ça comme revenu) est actuellement aux alentours de 1600 € par mois. Ce qui signifie que la moitié des français ont des revenus inférieurs à 1600 €.
      Autre chiffre : le minimum vieillesse : 720 € par mois.
      Encore un : il me semble que 10% de la population est en-dessous du seuil de pauvreté (60% du revenu médian), soit 960 € par mois.

      Donc à 1500 € vous êtes plutôt bien loti ! C’est déjà de la classe moyenne.

      (je ne garantis pas l’exactitude des chiffres, mais ce sont les ordres de grandeur)

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  • Furax // 27.11.2015 à 10h52

    Ce qui est tout de même incroyable, c’est que des gens s’échinent à nous expliquer que les islamistes qui haïssent la France bien qu’ayant légalement la nationalité française, agissent pour d’autres raisons que celles que ces mêmes islamistes invoquent haut et fort.

    Ca me fait penser aux appeasers qui cherchaient des mobiles acceptables à ce qu’ambitionnait Hitler, raisonnables du point de vue des démocraties occidentales, alors que depuis 1924, tout avait été écrit et annoncé par Hitler dans Mein kampf.

    Les djihadistes, ce sont des gens qui sont devenus salafistes-wahabbites et qui veulent réaliser activement par la violence le projet politique du salafisme-wahabbite.

    Ils s’identifient aux conquérants de l’Islam qui, par une action militaire aussi foudroyante que méthodique, ont submergé la moitié de ce qui était le monde connu d’alors. C’est le référent culturel, historique, politique, bref c’est le référent identitaire qu’ils ont choisi.

    Il n’y a là-dedans aucun nihilisme, même s’ils ont une approche mortifère de l’esprit de sacrifice et s’ils ont abaissé à un niveau qu’on n’avait plus vu depuis longtemps le mépris de la vie humaine (celle des autres bien plus que la leur).
    Les djihadistes ne sont pas plus des nihilistes ni une révolte générationnelle que les saoudiens wahabbites quand, dans les années 1920, ils se sont lancés dans la conquête ultra-violente de l’essentiel de la péninsule arabique, avec des méthodes étonnamment comparables à celle de Daesh si ce n’est qu’ils le faisaient avec les moyens des années 1920 et non pas avec les moyens des années 2010.

    Les djihadistes ne sont pas plus des nihilistes que les nazis. Se focaliser sur le seul caractère individuel de leur démarche, hors de tout contexte, c’est louper complètement le tableau d’ensemble et c’est nier le sens qu’ils entendent donner à leur participation à un projet, le but qu’ils cherchent à atteindre.

    Ce que certains nomment par incompréhension ou par déni le nihilisme, c’est juste l’incarnation du mal en politique. Ces gens ont une vision et une démarche qui consiste à nier l’humanité de tout ce qui leur fait obstacle et de tout ce qui leur résiste.

    La qualification de nihiliste, c’est juste le symptôme de l’incapacité à comprendre ou accepter qu’il existe des gens qui pensent différemment de nous, qui ne partagent pas nos valeurs, et qui haïssent ce que nous sommes, ce que nous incarnons et comment nous vivons. Certes, ils haïssent tout cela, mais ils ne désirent pas rien. Ils aiment, désirent et ambitionnent non pas le néant mais autre chose : un autre chose où ils dictent leur loi et anéantissent ceux qui refusent de s’y soumettre.

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  • KM // 27.11.2015 à 12h06

    « Le ralliement de ces jeunes à Daech est opportuniste : hier, ils étaient avec Al-Qaida, avant-hier (1995), ils se faisaient sous-traitants du GIA algérien ou pratiquaient, de la Bosnie à l’Afghanistan en passant par la Tchétchénie, (…) »
    Et il n’y aurait pas un lien entre ces différentes organisations par hasard ?

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  • jules // 27.11.2015 à 14h24

    Pouvez-vous, s’il vous plaît :

    1. exposer ce que vous entendez par « poncifs » ;

    2. énumérer les « poncifs » que vous avez repérés dans ce texte ;

    3. expliquer distinctement en quelques mots, pour chacun d’eux :

    a. pourquoi c’est un poncif ;
    b. quel aurait dû être, selon vous, le raisonnement judicieux.

    Merci d’avance.

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  • xc // 27.11.2015 à 18h50

    Une tentative d’explication de plus… J’ignore si Bloy a raison. J’espère qu’il aura un jour l’occasion, pour vérifier sa thèse, de questionner les terroristes capturés.

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    • Subotai // 27.11.2015 à 19h43

      On ne « capture* » plus, on tue.
      Plus d’instruction, de procès, plus de débats, plus de mise en lumière…
      Aussi maintenant c’est je meurs en tuant – Butch Cassidy & the Kid.
      Ca c’est pour ceux qui croient qu’il faut être musulman pour avoir ce comportement.
      * Significatif le mot employé – On n’arrête pas (un humain), on capture (une bête)

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  • Julien // 27.11.2015 à 19h58

    Article très intéressant cependant :

    L’analyse de la radicalité ne peut se faire sans analyser le terreau dont elle est extraite.
    Il est vrai que la démarche, la recherche de radicalité est une démarche individuelle, l’auteur décrit bien des parcours de radicalités, une recherche de radicalité per se, des contextes sociologiques à l’oeuvre (transmission…)

    Mais, la forme de la radicalité, la manière d’action elle, dépend à la fois du contenu idéologique, qui sert de toile de fond, et de la masse de laquelle on s’extrait pour assouvir un désir d’absolu, trouver une fraternité d’arme, etc…
    La radicalité se définit par rapport à une norme, de manière symétrique, la nature de la norme influence la manière dont s’exprime la radicalité, lorsque l’on rentre dans une démarche de radicalité, on le fait par rapport à une norme environnante, par rapport à un point de départ.

    Les zadistes adhèrent également à une forme de radicalité. Radicalité de l’engagement, du mode de vie qui en découle, fraternité, rupture générationnelle…mais cette radicalité ne s’exprime pas dans le meurtre de masse, parce que d’une part, l’idéologie en toile de fond est plus volontiers associée au pacifisme qu’au combat armé, et que d’autre part, il n’y a pas besoin de prendre les armes pour se différencier du reste de la population sensible aux thèmes écologiques

    Dans le cas qui nous intéresse, on a d’une part, une toile de fond qui propose un contenu iconographique compatible avec ce type d’action (pas question ici d’essentialiser l’islam, ni de débattre de versets et de leur interprétation, simplement de rappeller que la conquête les armes à la main a sa place à la fois dans l’histoire, y compris récente, dans l’imaginaire collectif – ce sur quoi s’appuie daesh entre autre dans ses vidéos de propagande).
    Mais également une masse où l’affichage, si ce n’est la compréhension, d’un islam radical non djihadiste est acceptable, voire valorisé.

    Codes vestimentaires, positionnement sur les thèmes sociétaux, endogamie sur base religieuse, rapport au corps, place de la femme, prêches dans une langue qui ne permet pas la compréhension, identification principale en tant que croyant et non citoyen…En mettant de côté le racialisme anti-racisme, et en adoptant la même grille de lecture que pour les catholiques, on arriverait à la conclusion qu’une part importante, et croissante de la population est composée d’intégristes, même si l’immense majorité de ceux-ci ne mèneront jamais d’actions violentes.

    Pour chiffrer le propos au delà d’une perception directe du phénomène qui n’est probablement pas accessible à la majorité des lecteurs ici, on peut prendre les résultats de l’élection tunisienne en France de 2011. 90% de participation sur les 600 000 inscrits, 50% pour Ennahda, un score nettement supérieur qu’en Tunisie même. Ce chiffre est à relativiser évidemment, on peut discuter de la nature/perception d’Ennahda à l’époque, des raisons du vote etc…Mais tout de même.

    A partir du moment où la masse des pratiquants intégristes (là encore, je reprend la grille d’analyse appliquée au catholicisme) constitue une part importante de l’environnement immédiat, on comprend bien que le parcours de radicalisation emmène plus loin que la religiosité rigoriste, plus loin même que l’islamisme façon frères musulmans.

    Dans les années 80/début des 90, pas besoin de poser des bombes. Le rapport à la religion dans les quartiers était sensiblement le même que dans le reste de la population, porter la barbe suffisait à se considérer comme une avant-garde, les barbus étaient mal vu.

    Islamisation de la radicalité certes, mais parce qu’islamisation de la société. La norme acceptable s’est déplacée, la radicalité avec.

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  • Greco // 27.11.2015 à 21h53

    C’est qui est dommage/idiot/ etc., c’est quelque chose dont ils évitent à parler :
    Les jeunes français qui vont en Syrie/ Irak etc. pour pratiquer l’idéologie du jihad militaire -j’insiste sur le fait que le jihadisme est une sorte d’idéologie militante- me font penser à une autre époque :
    Les années 30 ou des milliers de jeunes de toute l’Europe, ont formés les Brigades Internationales, luttant à coté de Républicains/ trotskistes/anarchistes espagnols pour défendre la démocratie espagnole contre le dictateur Franco et son allié Hitler.
    Mais cette époque semble trés lointaine……

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