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4.février.20164.2.2016 // Les Crises

Paul Moreira donne une vision déformée du conflit ukrainien, par Benoît Vitkine

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Source : Le Monde, Benoît Vitkine, 31-01-2016

Tomber les masques, révéler au grand jour ce que les médias auraient passé sous silence  : le rôle de l’extrême droite dans la révolution de Maïdan et son emprise sur l’Ukraine post-Maïdan. Voilà l’ambition affichée par le film de Paul Moreira, Ukraine, les masques de la révolution, qui part d’un constat ou plutôt, dit-il, d’« une légère sensation de [s’]être fait avoir ». Il va donc lever le voile.

Mais, au lieu de faire tomber les masques, le documentariste chausse des lunettes déformantes. Pravy Sektor, Azov, Svoboda… Moreira fait de ces groupes d’extrême droite les artisans de la révolution, lorsqu’ils n’en étaient que l’un des bras armés. Il les présente comme une force politique majeure, quand leurs scores électoraux sont dérisoires.

Odessa en Ukraine. PREMIÈRES LIGNES

Il en fait également les nouveaux maîtres de la rue ukrainienne, qui ne tardent pas à se transformer – sans qu’on comprenne bien pourquoi – en milices lourdement armées. Moreira nous emmène, par exemple, dans « un hangar où l’on fabrique une nouvelle génération de chars ». Il s’agit, en réalité, d’un atelier où l’on retape les rares blindés, vieux et cabossés, que Kiev a fini par ­offrir sur le tard à différents ­bataillons de volontaires, après qu’ils ont subi de lourdes pertes au front.

Le documentaire élude aussi toute analyse nuancée du nationalisme ukrainien et de ses ressorts, amalgamant nationalisme, extrême droite et néonazisme. Au sein même des groupes que ­Moreira étudie, les néonazis constituent une minorité.

Allusions mystérieuses

Il y a surtout une grande absente : l’agression russe contre l’Ukraine. Il faut attendre le milieu du film pour que soit évoquée, en quelques minutes, la guerre dans le Donbass. Celle-ci explique pourtant la radicalisation d’une partie de la population ukrainienne et le fait que Kiev ait dû se résoudre à armer des bataillons de volontaires. L’annexion par la force de la Crimée est, elle, balayée d’une phrase  : « Après la révolution ukrainienne, sa population a massivement voté par référendum son allégeance à la Russie. »

A la place, en guise d’analyse géopolitique, des allusions mystérieuses aux petits pains distribués sur Maïdan par la sous-secrétaire d’Etat américaine, ­Victoria Nuland, ou à la présence à Kiev, à l’occasion d’une conférence organisée depuis de longues années, de responsables de la CIA ou de militaires américains. Le propos se fait elliptique, mais le tableau prend forme. Pour Moreira, si Washington a fermé les yeux sur l’installation d’un nouveau fascisme en Ukraine, c’est au nom de la lutte contre la Russie de Vladimir Poutine, et pour installer au pouvoir « des ministres pro-business».

Dans cet océan de partis pris idéologiques, d’inexactitudes et de distorsions, une séquence sonne à peu près juste : celle consacrée aux événements du 2 mai 2014 à Odessa, au cours desquels 42 manifestants prorusses moururent brûlés vifs en marge d’affrontements avec les pro-ukrainiens. Même s’il surestime le rôle de Pravy Sektor et distribue de façon un peu trop péremptoire les responsabilités dans le drame, le film fait œuvre salutaire en s’étendant longuement sur cet épisode souvent négligé de l’après-Maïdan.

Pour le reste, le rôle de chevalier blanc que s’arroge Paul Moreira, en prétendant dévoiler des vérités passées sous silence, ne tient pas. L’expérimenté documentariste s’est attaqué à un sujet réel. Il a choisi de « regarder par lui-même », nous dit-il. Mais n’a vu que ce qu’il voulait voir, remplaçant les ­masques par des œillères.

Source : Le Monde, Benoît Vitkine, 31-01-2016


Du coup, les Ukrainiens se croient autorisés à faire comme chez eux :

 


Réponse à Paul Moreira

Source : Blog Mediapart, Anna Colin Lebedev, 1-02-2016

Paul Moreira a réagi dans son blog à certaines des critiques faites à son film « Ukraine, les masques de la révolution » par Benoît Vitkine dans Le Monde, dans le billet du Comité Ukraine sur le site de Libération et ici même sur ce blog. Voici notre réponse et, nous l’espérons, quelques éclairages sur les sujets déformés par le documentaire.

Paul Moreira a réagi dans son blog à certaines des critiques faites à son film « Ukraine, les masques de la révolution » par Benoît Vitkine dans Le Monde, dans le billet du Comité Ukraine sur le site de Libération et ici même sur ce blog.

Nous le remercions pour sa réponse qui se place sur le terrain constructif de la discussion sur les faits et les sources, plutôt que sur celui, stérile, de la dénonciation. Nous sommes prêtes à passer sur l’oubli de l’une des coauteures dans son commentaire ; nous sommes même prêtes à passer sur la qualification de « blog militant », destinée à discréditer, au nom de sa soi-disant politisation excessive notre argumentaire en faisant l’impasse sur un travail de recherche de plusieurs années sur le terrain ukrainien. Notre réponse aura donc la lourdeur d’un texte universitaire, mais c’est le prix à payer pour ne pas s’en tenir à des analyses taillées à coup de hache.

Si Paul Moreira éprouve tant de difficultés à répondre à nos critiques, c’est bien en raison de sa méconnaissance de l’Ukraine, au-delà des clichés. Nous répondrons en donnant quelques éléments d’éclairage sur le drame d’Odessa, la question ethnique et linguistique dans le conflit, les bataillons armés et la menace qu’ils représentent pour l’Etat ukrainien.

Le drame d’Odessa était-il un massacre de Russes d’Ukraine par des milices nationalistes ?

Alors que l’enquête est inachevée, le journaliste nous en donne déjà le verdict au terme de son investigation. « 45 Ukrainiens d’origine russe sont morts dans l’incendie d’un bâtiment provoqué par les cocktails Molotov de milices nationalistes ukrainiennes ».

Non, ce ne sont pas des « Ukrainiens d’origine russe », des « Russes d’Ukraine » ou des « russophones » qui ont été les victimes de la tragédie d’Odessa (qu’on ne qualifie effectivement pas de massacre, car seule l’enquête pourra juger de l’intentionnalité meurtrière).

Noooooooon, M. Moreira, c’était tous des Guatémaltèques !!!

Odessa est une ville plutôt russophone, avec une population mélangée depuis des siècles et un fort sentiment de spécificité, irréductible à l’allégeance à l’Ukraine ou à la Russie. L’affrontement de 2014 consécutif au Maïdan kiévien a opposé des partisans de la révolution (majoritairement russophones) et ses adversaires (majoritairement russophones). Les victimes auraient été des Russes, clame Moreira dans sa réponse, et c’est ce qui expliquerait l’omerta dont l’enquête ferait l’objet. Pour lui répondre, laissons une fois de plus la parole à Tatiana Guerassimova, dirigeante du « Groupe du 2 mai », ONG odessite qui milite pour une enquête indépendante sur le drame et dont les membres sont des journalistes présents sur les lieux au moment du drame, des intellectuels, des universitaires et mêmes des anciens de la police scientifique. Interrogée par Ioulia Shukan, elle répond : « C’est une drôle de manière de poser la question. En Ukraine, l’appartenance ethnique n’apparaît pas dans les papiers d’identité et nous ne savons pas à quel groupe ethnique appartenaient les victimes. Nous n’avons pas et n’avions pas de conflit ethnique et des personnes très différentes étaient présentes dans la Maison des syndicats [où les victimes ont péri]. Par exemple, Anatoli Kalin [l’une des victimes] était un adepte fervent des chemises brodées ukrainiennes et sa femme joue de la bandura [instrument traditionnel ukrainien] dans un groupe de musique. Alors que Igor Ivanov, l’un des [ultranationalistes de] Pravy Sektor n’est pas Ukrainien ».

Paul Moreira persiste aussi à ignorer les conclusions de deux enquêtes dont le sérieux ne fait guère de doute.

A l’évidence, elle n’a pas vu le reportage….

Il s’agit tout d’abord de l’enquête du « groupe du 2 mai » mentionné plus haut et qui a réalisé de nombreuses expertises à la Maison des syndicats, conduit des heures d’entretiens avec des représentants des deux côtés, des témoins, des familles de victimes, collecté et analysé des centaines de vidéos professionnelles et d’amateurs. La seconde enquête est celle du Conseil de l’Europe qui s’appuie, elle aussi, sur des matériaux réunis sur place.

Les deux enquêtes restituent avec finesse le contexte qui précède l’incendie, en pointant l’usage des armes à feu, dès les débuts des affrontements, par les deux camps. Elles soulignent que ce sont bien les tirs de l’un des membres des groupes armés pro-russes — Vitaliï Boudko alias Botsman— qui ont fait les premiers morts dans les rangs des pro-Ukrainiens, Igor Ivanov, évoqué précédemment, et Andreï Biroukov. Du côté des pro-Russes, trois personnes sont tombées dans ces affrontements de rue.

Très drôle, c’est exactement ce qu’a montré Moreira, dans une enquête sur Odessa remarquable !

Les deux enquêtes mettent en exergue l’inaction des responsables policiers qu’il s’agisse des hauts gradés qui ont refusé de mettre en œuvre un plan anti-émeute pour séparer les parties en présence, ou des agents de police déployés sur le terrain qui ne sont pas intervenus pas et ont laissé faire. Elles mettent également en évidence l’inaction des services de pompiers dont le standard a enregistré les alertes téléphoniques au sujet des incendies à la Maison des syndicats sans cependant y donner suite.

Les deux enquêtes sont enfin très explicites sur la qualification de l’incendie : il s’agit d’un accident dont les responsabilités sont partagées. À la page 13 du rapport du Conseil de l’Europe, on peut ainsi lire que « l’expertise médico-légale a établi cinq foyers de feu répartis entre le hall, dans les escaliers de gauche et de droite entre le rez-de-chaussée et le 1er étage, dans une pièce du 1er étage, ainsi que sur le palier entre le deuxième et le troisième étage. À l’exception du foyer dans le hall, les départs de feu dans d’autres endroits ne pouvaient résulter que des activités de personnes réfugiées à l’intérieur du bâtiment. L’expertise ne permet pas d’affirmer que ces départs de feu aient été causés de manière intentionnelle. Les portes fermées et l’effet d’aspiration dans la cage d’escalier ont contribué à une rapide propagation du feu à des étages supérieurs et surtout à l’augmentation extrême des températures à l’intérieur du bâtiment ». Au final, 42 personnes — et non 45 comme Paul Moreira s’entête à l’affirmer — ont péri à cause de l’incendie. 34 ont été asphyxiées à l’intérieur du bâtiment et 8 sont mortes des suites de leur chute alors qu’elles cherchaient à échapper aux flammes.

Le drame d’Odessa n’a sans doute pas reçu l’attention médiatique qu’il méritait. Les 43 morts de la Maison des syndicats sont sortis pendant longtemps du viseur médiatique, ajoutés à la longue liste des quelques 9000 victimes de ce conflit armé. Si les victimes d’Odessa auront toutes un nom et une histoire, des milliers de civils tués dans le conflit n’auront jamais ce privilège.

Civils tués pour la grande majorité par l’armée ukrainienne du nouveau pouvoir démocrate, mais chuuuuuuuuuuuuut

Un affrontement ethnique et linguistique ?

Le conflit ayant conduit au drame n’était pas ethnique ou linguistique mais politique, ce que ce blog a souligné à plusieurs reprises dès 2014. « Pour comprendre le conflit, il faut savoir une chose, explique le film. En Ukraine, il n’y a pas que des Ukrainiens, il y une énorme population russe. » Non, contrairement à ce qu’affirme d’une manière abrupte Paul Moreira, cela ne nous aide pas à comprendre le conflit. Si la société ukrainienne est effectivement diverse dans sa composition ethnique et ses préférences linguistiques, aucun signe de sécessionnisme ou de conflits interethnique n’était perceptible avant l’instrumentalisation par le pouvoir russe de l’argument du « soutien aux populations russes » pour justifier son intervention et dresser le Donbass contre Kiev. La confusion entre Russes et russophones est soigneusement entretenue par Moscou et le film se laisse facilement prendre à ce piège.

Avant surtout que des milices d’extrême-droite chassent le président démocratiquement élu, surtout par les ukrainiens de l’Est, et que le pouvoir les chatouille en voulant supprimer le statut de leur langue – il y a des symboles qui se payent cash…

La question linguistique a effectivement été utilisée dans le conflit, ainsi que Paul Moreira le souligne justement dans sa réponse. Oui, le vote par le parlement ukrainien du retrait au russe et à toutes les autres langues minoritaires de leur statut de langues régionales (pouvant être utilisées par les instances étatiques en parallèle de l’ukrainien) a été interprété par les populations de l’Est du pays comme une attaque contre eux. La loi n’a jamais été promulguée par le président, mais le mal était fait. La réputation d’anti-russophones a collé au pouvoir issu du Maïdan… une révolution en grande partie russophone et un gouvernement comptant plusieurs ministres ne parlant pas ukrainien. « A l’Est du pays, une grande partie de la population ne parle que le russe », dit le film. C’est faux : les enquêtes comme celles du Centre Razumkov et les travaux de chercheurs montrent que l’Ukraine est un pays bilingue, où plus de 90% de la population comprend les deux langues, mais où la majorité a une langue de préférence. De plus, le clivage n’est pas seulement régional mais bien plus complexe : les campagnes de l’Est sont souvent plus ukrainophones que les villes ; les jeunes souvent beaucoup plus ukrainophones que leurs aînés. Depuis le dernier billet de ce blog sur la question, la situation n’a pas beaucoup changé.

Les groupes armés pro-ukrainiens : de quoi parlons-nous ?

Paul Moreira se dit, dans sa réponse, préoccupé du devenir des groupes armés ultranationalistes après la fin du Maïdan. Comme nous l’affirmions dans notre premier billet, c’est une question fondamentale et un objet d’investigation majeur pour les chercheurs comme pour les médias. Cependant, cette question ne peut être analysée en dehors du contexte du conflit armé qui a donné naissance aux bataillons et donné une légitimité nouvelle à des discours patriotiques et à tous leurs avatars.

En effet, l’Ukraine que Paul Moreira a découverte avec le Maïdan a profondément changé au cours de ces deux dernières années. Une société qui n’a pas connu de conflit armé sur son territoire depuis la fin de la deuxième guerre mondiale s’est retrouvée agressée sur son territoire par la Russie, puis plongée dans un conflit dans lequel le Kremlin a nourri les peurs, puis encouragé, armé et dirigé une insurrection armée à l’Est. Aucune étude sérieuse ne conteste aujourd’hui le poids déterminant du pouvoir russe dans l’insurrection et la guerre du Donbass. L’Ukraine n’est pas devenue russophobe pour autant, contrairement à ce que prétendent les analyses simplistes ; elle est en revanche clairement kremlinophobe.

Des groupes armés issus du Maïdan ou des mouvements pro-révolutionnaires locaux ont commencé à s’organiser un peu partout dans le pays pour empêcher la propagation des insurrections anti-Kiev nourries par la Russie. A l’automne 2014, on comptait déjà une grosse trentaine de bataillons volontaires, composés d’hommes et de femmes de toutes les régions, de toutes les origines et de toutes les obédiences politiques. Azov et Pravy Sektor étaient de ces batillons ; Svoboda ne s’est par contre jamais rattaché à un bataillon spécifique, mais il semble que beaucoup de ses membres aient rejoint les bataillon Kyiv-2 ou Sych dont l’un des membres a lancé une grenade sur le parvis du Parlement fin août 2015. La relation à l’idéologie dans ces bataillons mériterait une étude spécifique : tous les observateurs pointent ainsi une très grande diversité des appartenances politiques et des opinions au sein d’un même bataillon. Ainsi, témoigne Stéphane Siohan au cours d’une enquête auprès du bataillon Aidar en février 2015, un antisémite virulent et un Juif étudiant la Torah le soir se sont ainsi retrouvés voisins de chambrée sur le front; des situations comparables pouvaient être observées dans d’autres bataillons. Cette insensibilité idéologique ne peut être comprise que dans le contexte de la révolution et de la guerre où ces préférences idéologiques ont pu être reléguées au second plan dès lors qu’il s’agissait de faire face à un ennemi commun. De fait, ce sont les bataillons volontaires, équipés et nourris par les bénévoles et les milieux d’affaires, qui ont remplacé l’armée officielle dans les premiers mois de la guerre. Oui, « ils ont abandonné bâtons et boucliers en bois et manipulent maintenant de vrais fusils ». Encore faut-il expliquer pourquoi. Paul Moreira dit bien dans le documentaire que si les bataillons ont acquis cette importance, c’est du fait de la faiblesse et de la désorganisation de l’armée ukrainienne, mais il ne s’attarde pas sur le contexte spécifique de la guerre et ses conséquences. Si les bataillons « n’ont jamais rendu les armes », comme l’affirme à juste le titre le journaliste, c’est parce qu’une guerre est toujours en cours.

Les bataillons, quelle menace pour l’Etat ukrainien ?

Sommes-nous ici en train de chercher des excuses aux mouvements ultranationalistes, de pinailler sur les nuances allant du « néo-nazi brun-foncé au beige clair du nationalisme », comme le suggère Paul Moreira dans sa réponse ? Bien au contraire.

Dès l’été 2014, l’Etat ukrainien a cherché à reprendre contrôle des bataillons volontaires en les intégrant aux forces armées régulières. En effet, ces bataillons que l’Etat ne finançait pas et ne contrôlait pas vraiment commençaient à constituer une menace pour son autorité et une gêne pour la conduite stratégique de la guerre dont ils représentaient pourtant la force principale. L’essentiel des bataillons a rejoint le Ministère de la Défense ; le bataillon Azov n’a pas été intégré à l’armée mais à la Garde Nationale qui relève du Ministère de l’Intérieur (encore une erreur factuelle du film) et Pravy Sektor est le seul à s’être maintenu comme un électron libre. Ses combattants ne sont aujourd’hui ni reconnus, ni soutenus, ni financés par l’Etat.

Les bataillons sont composés, depuis janvier 2015, de soldats sous contrat (dont beaucoup d’anciens combattants volontaires, mais aussi de nouvelles recrues) et de soldats mobilisés au cours de plusieurs vagues de conscription. Même intégrés dans les forces armées étatiques, ces bataillons continuent pourtant à poser problème à l’Etat. Si ce dernier est effectivement parvenu à reprendre le contrôle du recrutement et de la gestion des combattants, le ravitaillement des corps armés reste encore en partie dépendant des financements privés, des dons et du travail des bénévoles et la question du degré de contrôle étatique reste toujours ouverte, notamment lorsque des commandants charismatiques (Biletski mentionné dans le film, mais aussi d’autres) restent en fonction. L’enquête de Paul Moreira échoue, hélas, à nous apporter des réponses à ce sujet.

Reste aussi à solder les arriérés des premiers mois d’une guerre conduite par des combattants mal formés et souvent livrés à eux-mêmes. Une question a fait ainsi couler beaucoup d’encre des deux côtés de la ligne de front : celle des exactions et violations des droits de l’homme commises par certains bataillons. Le sujet n’est plus tabou en Ukraine, en dépit du grand respect que la population a pour ses combattants, et a été abordé dans plusieurs rapports des organisations des droits de l’homme. Tout en soulignant que l’échelle et la nature violences rapportées côté ukrainien sont sans commune mesure avec les exactions commises par les pro-séparatistes, un rapport conjoint Centre de Libertés Civiques (CCL)-FIDH 2015 fait le point sur les cas aujourd’hui recensés. De nombreuses poursuites en justice ont été lancées contre les combattants ukrainiens soupçonnés de violence à l’égard des civils. Ce ne sont toutefois pas les bataillons idéologiquement les plus orientés qui sont principalement dans le viseur de la justice, mais d’autres moins « marqués », comme Aïdar ou Tornado dont plusieurs dizaines de membres ont été accusés d’enlèvements, d’extorsion ou de torture. Aucun fait de haine raciale n’a été mis à jour. Aveuglement de l’Etat qui épargne ses éléments les plus extrémistes dans cette guerre ? Pourquoi pas et c’est une hypothèse, mais le film de Paul Moreira n’apporte aucun élément tangible qui nous permette d’en savoir plus.

Il ne dit rien non plus de la place du nationalisme dans la société ukrainienne contemporaine, au-delà du cliché de la révolution ultranationaliste. La pluralité idéologique du Maïdan – de l’extrême gauche à l’extrême droite, en passant par un éventail de préférences et d’indifférences politiques, – est passée sous silence et donne l’impression d’une révolution dont le bras armé serait exclusivement néonazi. Nos enquêtes de terrain, tout comme celles de nos collègues, donnent pourtant une image bien différente qui sans nier l’implication des groupes extrémistes, leur redonne leur juste place : des groupes tolérés, minoritaires mais non insignifiants, unités parmi d’autres unités sur le Maïdan. Leur visibilité est en partie le résultat d’une stratégie de communication : ainsi, dans les manifestation pro-Kiev en 2014, Svoboda et Pravy Sektor étaient parmi les rares groupes à sortir des drapeaux, rendant moins visibles les groupes politiques plus modérés. Cette analyse est d’ailleurs partagée par des chercheurs critiques du Maïdan comme Volodymyr Ishchenko. Découvrant le Maïdan sur son écran de télévision et sur la chaîne Youtube, Paul Moreira a confondu l’abondance des images avec l’échelle réelle des actions.

Le postulat de la contamination automatique qui sous-tend le raisonnement de Paul Moreira ne semble pas validé en Ukraine : la présence de groupes d’extrême droite sur la place n’a pas eu pour effet de « diffuser » leur idéologie dans le milieu des révolutionnaires et dans la société ukrainienne, comme en attestent la faiblesse des scores obtenus par les candidats d’extrême droite lors des élections présidentielles et législatives. Aucun des partis ultranationalistes n’a en effet réussi à franchir le seuil minimum permettant d’entrer au parlement. Les scores obtenus sont en nette diminution par rapport au parlement précédent, même si une dizaine d’ultranationalistes ont été élus à titre individuel. Non, les groupes ultranationalistes n’ont pas pris le pouvoir en Ukraine. L’une des raisons de cette relative faible diffusion réside sûrement dans l’abondance de propositions politiques nationalistes modérées dans la société ukrainienne. La question de l’acceptation large d’un nationalisme réactif en Ukraine mérite, elle aussi, toute notre attention critique.

Pourquoi cette réaction vive au documentaire de Paul Moreira ?

Le lecteur de ce billet pourra sans doute se dire que Paul Moreira a eu raison de se lancer dans une enquête sur les groupes armés, tant ceux-là semblent poser question dans l’Ukraine contemporaine. Nous le pensons également. Nous pensons aussi que les changements profonds qu’un conflit armé ou une préoccupation sécuritaire entrainent dans une société sont un sujet de préoccupation majeur, y compris chez nous en Europe de l’Ouest. Cependant, jouer sur les peurs et la diabolisation n’est pas le meilleur moyen de comprendre et de faire comprendre. Ce que nous regrettons, c’est que forte d’une intention initiale louable, l’enquête de Paul Moreira ait à ce point manqué de rigueur, s’appuyant sur des sources peu fiables et se laissant entrainer sur la pente glissante du sensationnalisme et du complotisme. Dans ce conflit elle est devenue, hélas, une arme de guerre.

Source : Blog Mediapart, Anna Colin Lebedev, 1-02-2016


L’ambassade d’Ukraine veut faire interdire un docu sur Canal+

Back in USSR ?

Source : Causeur, Marc Cohen, 1-02-2016

 

Ce soir Canal+ devrait diffuser dans le cadre de « Spécial investigation » un documentaire de Paul Moreira qui évoque la question très controversée du rôle des milices néonazies en Ukraine, avant, pendant et après Maïdan. J’ai utilisé le conditionnel « devrait » parce que d’intenses pressions sont exercées actuellement sur la chaîne pour qu’elle déprogramme purement et simplement le doc de Moreira.

Dans un communiqué officiel, l’ambassade s’en prend violemment au réalisateur qui, bien sûr, « donne au spectateur une représentation travestie et mensongère de la situation en Ukraine. »

En vertu de quoi, explique l’ambassade d’Ukraine, « la version de M. Moreira des événements en Ukraine, y compris l’annexion illégale de la Crimée, est une douce musique aux oreilles des partisans des théories du complot et des propagandistes pro-russes. Cela fait de ce reportage un pamphlet à la hauteur des pires traditions de désinformation. »

Suite logique du raisonnement officiel ukrainien : « L’auteur a créé un film qui génère des préjugés et induit les téléspectateurs en confusion sur les événements tragiques que l’Ukraine a subi ces derniers temps. » L’adjectif « ukrainophobe » n’a pas été utilisé, mais c’est tout juste…

Mais le meilleur est pour la fin, le gouvernement de Kiev aurait pu tout à fait légitimement demander un droit de réponse ou un débat contradictoire sur la chaîne. Mais pas du tout, ce que demande l’ambassade à la chaîne, c’est la censure pure et simple, l’interdiction. Jugez par vous-même : « Ce n’est pas du pluralisme dans les médias, mais de la tromperie, et Canal+ serait bien avisé de reconsidérer la diffusion du film. Vous le savez, sans doute, ce genre de journalisme déloyal est une arme très puissante qui peut en effet être utilisé au détriment de vos téléspectateurs… »

Alors, cher ambassadeur d’Ukraine, j’ai deux ou trois petites choses à vous dire.

Primo : dans cette longue lettre, vous ne contestez concrètement aucun des « mensonges » et autres « désinformations » ou procédés « conspirationnistes » dont vous accusez Moreira. Pourquoi ? Pourquoi ne pas argumenter factuellement si par exemple la contre-enquête sur le massacre de 45 civils russophones à Odessa, dans l’incendie de la maison des Syndicats, relève de la propagande téléguidée par le Kremlin ?

Secundo : merci de nous faire prendre à tous un coup de jeune : on croirait vraiment que cette lettre a été écrite en URSS aux pires temps de Brejnev.

Tertio : on a bien sûr le droit d’être en désaccord, total ou partiel, avec Paul Moreira. Perso, ça m’est arrivé plus d’une fois, et parfois très rudement. Mais on n’a pas le droit de criminaliser son travail ou sa réflexion et encore moins d’exiger sa censure.

On note dans que dans cette campagne, le lobbying de l’ambassade a été efficacement relayé par certains de nos confrères, notamment Benoît Vitkine, le très engagé spécialiste de l’Ukraine au Monde. Celui-ci reproche notamment à Moreira « d’éluder aussi toute analyse nuancée du nationalisme ukrainien et de ses ressorts, amalgamant nationalisme, extrême droite et néonazisme. Au sein même des groupes que Moreira étudie, les néonazis constituent une minorité. » Avouez qu’on a connu le quotidien du soir plus offensif contre le nationalisme radical, et moins sourcilleux de trier le bon grain de l’ivraie entre « extrême droite et néonazisme ». Nuance, nuance…

Pas de nuance, en revanche, pour le bilan globalement très négatif du doc, pour Vitkine, qui conclut ainsi : « Le rôle de chevalier blanc que s’arroge Paul Moreira, en prétendant dévoiler des vérités passées sous silence, ne tient pas. L’expérimenté documentariste s’est attaqué à un sujet réel. Il a choisi de “regarder par lui-même”, nous dit-il. Mais n’a vu que ce qu’il voulait voir, remplaçant les masques par des œillères. »

Des attaques auxquelles Moreira fait une réponse fort argumentée sur son blog : « Benoît Vitkine insinue, sans rien citer à l’appui, que mon propos serait de mettre en lumière “l’installation d’un nouveau fascisme en Ukraine.” Vitkine doit être sacrément en colère pour écrire des choses pareilles. Je n’ai jamais dit que le fascisme s’était installé en Ukraine. La phrase clé de mon doc est : “La révolution ukrainienne a engendré un monstre qui va bientôt se retourner contre son créateur.” Puis je raconte comment des groupes d’extrême droite ont attaqué le Parlement et tué trois policiers en août 2015. Jamais je n’ai laissé entendre qu’ils étaient au pouvoir. Même si le pouvoir a pu se servir d’eux. »

Il est un argument dont Moreira n’use pas, sans doute par timidité confraternelle. Il a tort. A mes yeux, il aurait du mettre en demeure Vitkine d’expliquer pourquoi il ne parle à aucun moment de la volonté de censure de l’ambassade d’Ukraine alors que son papier a été publié 48 heures après le communiqué de l’ambassade, et republié 72 heures après. La censure, c’est peanuts, au Monde en 2016 ?

Ce silence regrettable de mon confrère du Monde appelle un dernier commentaire de ma part. On n’a pas le droit de rester neutre face à une tentative honteuse de censure. Ici, c’est la France, pas le Qatar ou la Corée du Nord.

*Photo : SIPA.00676237_000010


Une journaliste télé de l’Obs, Ingrid Sion, a eu un comportement normal quand on regarde le reportage :

Rencontre avec les leaders des nationalistes radicaux dans un pays déchiré entre pro-Russes et pro-Ukrainiens.

Nous avons encore en mémoire les images des Ukrainiens manifestant contre le pouvoir corrompu et autoritaire de leur président Viktor Ianoukovitch, pro-Russe. C’était en février 2014, et le mouvement entraîna la chute du régime de Kiev. Mais, deux ans après, les promesses de liberté du nouveau gouvernement pro-occidental ont-elles été tenues ? Non, à en croire la remarquable enquête de Paul Moreira : car “la révolution a armé et installé tout près du pouvoir” du président Petro Porochenko des groupes d’extrême droite. Avec le soutien de Washington.

Dans une Ukraine déchirée entre pro-Ukrainiens (à l’ouest) et pro-Russes (à l’est), le reporter a rencontré les leaders des nationalistes radicaux : l’ex-porte-parole des ultranationalistes du Secteur droit, Igor Mosiychuk, élu député. Andriy Biletsky, chef du bataillon néonazi Azov. Le leader du parti fasciste Svoboda, Oleg Tiagnibok, actuellement dans l’opposition, a refusé, lui, l’interview. La police semble dépassée par les agissements de ces bandes armées. Ce n’est pas elle mais la milice du Secteur droit qui contrôle la frontière avec la Crimée, annexée par Poutine, et bloque tous les camions de ravitaillement.

L’enquête de “Spécial investigation” revient aussi sur le massacre à Odessa, le 2 mai 2014, de 42 militants pro-Russes, pour la plupart brûlés vifs dans l’incendie de la Maison des Syndicats. Commentaire du chef de la milice locale : “Ces bâtards ont essayé de nous imposer cette saloperie de monde russe. Ils ont mérité cette mort.”

Source : L’Obs


Mais les chiens de garde ont vite réagi, en meute, pleins de leur morgue habituelle :

Lettre ouverte à Paul Moreira après « Ukraine, les masques de la révolution »

Le documentaire diffusé lundi soir dans Spécial Investigation sur Canal+, suscite de nombreuses réactions. 18 journalistes, tous connaisseurs du dossier pour avoir travaillé sur place, adressent une lettre ouverte au réalisateur.

Nous sommes des reporters travaillant régulièrement en Ukraine. Certains sont correspondants permanents à Kiev et dans la région, d’autres sont des envoyés spéciaux très réguliers. Par écrit, radio, télévision et photo, nous avons tous couvert sur le terrain la révolution de Maïdan, l’annexion de la Crimée et la guerre du Donbass.

Nous cumulons des dizaines de paires d’yeux, d’oreilles, de carnets, de stylos, de caméras et de boîtiers photos. Nous sommes russophones pour une grande partie, russophiles et ukrainophiles sans distinction, et journalistes avant tout.

C’est vrai que tous ces journalistes russophiles qu’on entend à longueur de journée, ça commence à être pénible non ?

Lundi 1er février, nous avons été choqués par le documentaire de Paul Moreira « Ukraine – Les Masques de la Révolution« , diffusé par Canal+, sur Spécial Investigation. Non pas par la thèse défendue par le film. Nous décrivons et analysons l’extrême-droite en Ukraine de longue date. Nous démontrons dans nos travaux que la guerre l’a rendue plus virulente, lourdement armée, et qu’elle constitue un danger pour l’avenir du pays.

Non. Ce qui nous a mis profondément mal à l’aise dans ce film, c’est l’absence de mise en perspective d’une question complexe, inscrite dans les profondeurs de la relation russo-ukrainienne. La confusion qui s’ensuit est entretenue par une série d’erreurs factuelles, des informations non recoupées, mais aussi des raccourcis et des manipulations de montage.

Comment passer sous silence l’utilisation d’images YouTube non datées de marches aux flambeaux néo-nazies, ultérieures à Maïdan, insérées dans le montage de façon à les faire passer pour un épisode de la révolution ? Ou bien les approximations sur les affiliations partisanes de personnages-clé de la démonstration ?

Nous déplorons, entre autres, un traitement extrêmement grossier de la question linguistique en Ukraine. Elle peut certes s’avérer délicate en certaines occasions. Mais le pays n’en est pas moins l’un des plus bilingues d’Europe. Par manque de connaissances de ce pays, Paul Moreira commet un raccourci dramatique lorsqu’il qualifie de « Russes » ou d’« Ukrainiens d’origine russe » les habitants d’un pays où, en 2016, l’identité ne se définit certainement pas selon le seul facteur ethno-linguistique.

Ah, donc pas UN journaliste n’emploiera l’expression « pro-russe » pour des Ukrainiens, tout va bien.

L’opposition entre ukrainophone et russophone tient-elle la route, quand de nombreux représentants des mouvements nationalistes ukrainiens répondent aux questions de Paul Moreira dans la langue de Pouchkine? La plupart des Ukrainiens manient indifféremment les langues ukrainienne et russe. Et, depuis 2004, le clivage est/ouest du pays n’est plus une grille de lecture complètement opérante. Nous sommes inquiets de constater que Paul Moreira reproduit un phénomène qu’il prétend dénoncer dans un entretien publié dans l’Humanité: écrire une histoire « en noir et blanc ».

Ainsi, nous sommes atterrés de la présentation binaire de l’annexion de la Crimée.

alors qu’eux, c’est sans arrêt la subtilité, les points de vue équilibrés…

« Après la révolution, la population [de la Crimée] a massivement voté par référendum son allégeance à la Russie », se contente d’affirmer Paul Moreira. Tout en éludant soigneusement le contexte particulier dans lequel s’est tenu le vote, à savoir le déploiement méthodique des forces militaires russes sur la péninsule. Pour ne citer que cet élément.

Le grand tour de passe-passe de ce film est de faire de groupes extrémistes paramilitaires le vecteur principal de la révolution ukrainienne. Ils ont été le bras armé d’une mobilisation populaire qui avait sa propre justification citoyenne. Ils se sont renforcés et développés a posteriori, en réaction à l’invasion de la Crimée par la Russie, et à l’apparition de phénomènes séparatistes dans l’est du pays.

C’est rigolo qu’au 20/02/2014, 1130 policiers aient été blessés par l’action du Saint-Esprit.

La guerre du Donbass, guerre hybride qui a fait près de 10.000 morts depuis avril 2014, explique la quasi-totalité des phénomènes décrits par Paul Moreira. Et pourtant, elle est évacuée comme un fait secondaire au milieu du film. L’éluder est une faute majeure. Les bataillons volontaires ukrainiens, extrêmement diversifiés sociologiquement, sont composés pour partie d’une composante nationaliste radicale. Ce n’est plus un secret pour personne. Hétérogènes, complexes à analyser, ces formations sont le miroir d’une société ukrainienne confrontée à la guerre.

Et oui, oh, de la subtilité pour analyser des fascistes en armes qui combattent, après avoir chassé un président démocratiquement élu et resté assez populaire, enfin !

Ils inquiètent par le manque de contrôle de l’Etat-major militaire sur eux. Ce problème a été soulevé par plusieurs rapports d’ONG internationales, et de nombreux reportages dans la presse française. Bien qu’il prétende s’intéresser à ces bataillons, le film de Paul Moreira n’aborde jamais les efforts du gouvernement ukrainien vis-à-vis des bataillons de volontaires, qui ont presque tous été désarmés ou intégrés aux forces étatiques au cours de l’année 2015.

Contrairement à ce qu’affirme haut et fort Paul Moreira, nous avons en permanence traité de cette question dans notre couverture des événements en Ukraine.

Eh oui, comme chacun des citoyens français a pu s’en rendre compte… On se demande me^me ce que nous apprend Moreira du coup…

Nous considérons qu’il s’agit d’un phénomène qui n’est pas saisi à bras le corps, voire instrumentalisé par les autorités ukrainiennes. Mais par l’épreuve des faits, nous rejetons vivement la théorie d’un renversement du pouvoir en février 2014 par des groupes paramilitaires d’extrême-droite.

Au fou ?

Mais un Président élu qui détient toujours la police et l’armée, de quoi a-t-il assez peur pour fuir ?

Un passage de ce film peut-être, sans doute le plus important, aurait pu nous réconcilier : celui consacré à la journée terrible du 2 mai 2014 à Odessa, lorsque des affrontements sanglants entre manifestants pro-ukrainiens et manifestants pro-russes ont abouti à la mort atroce, dans un incendie, de 42 victimes, principalement pro-russes. Près de deux ans après, la justice ukrainienne n’a pas fait la lumière sur la tragédie d’Odessa. Contrairement à ce que la narration de Paul Moreira peut laisser croire, ce drame n’est pas le seul de ces deux dernières années qui reste non-résolu.

Oui, s’ils pouvaient parler des 100 morts de Maidan et du pouvoir qui a fait disparaitre toutes les preuves, ce serait sympa…

Mais ce que la thèse à charge de M. Moreira, défendue depuis le premier jour de son tournage, l’empêche de voir,

Pour qui a vu le reportage, il y a de quoi rire, Moreira ne défend aucune « thèse », il rapporte des faits, et pose une inquiétude sur le futur des milices fascisantes, basta…

c’est que contrairement à ce qu’il avance, tous ces événements ont été reportés, étudiés, documentés, par les médias français et le reste de la presse internationale. Depuis deux ans, nous étudions les transformations d’un pays majeur et méconnu en Europe.

J’aime comme les chiens de garde se frottent le nombril pour la très haute qualité de leur travail à chaque naufrage éthique…

Nous devons faire face, dans le même temps, à la couverture d’une guerre ouverte entre deux pays.

Bien sûr… Aucun Ukrainien ne combat à l’Est, c’est bien connu

Beaucoup d’entre nous sont des téléspectateurs de la première heure des documentaires de Paul Moreira, qui ont parfois forgé notre vocation. Nous saluons confraternellement le travail le plus souvent sérieux et nécessaire de la société de production Premières Lignes. C’est pourquoi il nous a tant surpris et peiné de le voir céder, sur le dossier ukrainien, à une si dangereuse paresse intellectuelle.

C’est beau les clowns…

Signatures :

Ksenia Bolchakova, Yves Bourdillon, Gulliver Cragg, Marc Crepin, Régis Genté, Laurent Geslin, Sébastien Gobert, Paul Gogo, Emmanuel Grynszpan, Capucine Granier-Deferre, Alain Guillemoles, James Keogh, Céline Lussato, Elise Menand, Stéphane Siohan, Olivier Tallès, Elena Volochine, Rafael Yaghobzadeh.

Des noms à retenir, donc.

Source : l’Obs

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Vladimir K // 04.02.2016 à 05h46

C’est marrant comme on nous parle systématiquement de la présence militaire russe en Crimée pour décrédibiliser le référendum.

Dans ce cas, laissez moi parler du référendum des Îles Malouines en 2013 pour garder le statut de territoire Britannique d’Outre mer.

Présence de 2000 militaires britanniques pour 1670 votants, dont une majorité de fonctionnaires britanniques… là évidemment le référendum n’est pas biaisé, puisque ce sont les anglais.

54 réactions et commentaires

  • rod // 04.02.2016 à 04h07

    « Le Monde » comme « Libération » sont les journaux du renouveau de la manipulation de l’information a l’occidentale. Tout est fait pour manipuler les faits, intervenir les dates, camoufler l’évidence derrière des grandes paroles de reporters soi disant « russophiles pour la plupart… » qu’ont bien sur la main sur le cœur, juré, craché, mais dont on n’en voit que la russophobie et la malhonnêteté dans leur couverture super médiatique. Mais c’est qu’ils n’en ont même pas honte de leur manque de professionnalisme. Pour qui nous prennent-ils ? J’ai envie de dire, l’histoire vous jugera. Mais nous savons tous, que ces gens changent doucement de chemise des que le vent tourne… et qu’importe finalement… ils sont ce qu’ils sont. On devrait changer le nom de ces journaux a « La Honte » et « Prison Bobo » pour le deuxième. J’ai sincèrement pitié de ces journalistes.

      +35

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  • Javier dl // 04.02.2016 à 05h13

    Blablabla…

    Le kieviste fanatique de service (Benoit V.) énonce:
    « Si la société ukrainienne est effectivement diverse dans sa composition ethnique et ses préférences linguistiques, aucun signe de sécessionnisme ou de conflits interethnique n’était perceptible avant l’instrumentalisation par le pouvoir russe de l’argument du « soutien aux populations russes » pour justifier son intervention et dresser le Donbass contre Kiev.

    Excellent ça, aurait-il oublié que la Criméé avait massivement voté en 1991 pour son indépendance vis-à-vis de la RSS d’Ukraine, vote qui a été spectaculairement ignoré au milieu du Chaos de l’effondrement de l’URSS? Et que tous les efforts de la Crimée à l’intérieur de la jeune république d’Ukraine pour gagner en autonomie vis-à-vis de Kiev on été magnifiquement sabotés les uns après les autres (poste de président de la Crimée, constitution de la Crimée supprimés, maire de Sébastopol nommé par Kiev et non élu par les habitants comme il se devrait….). Ou bien aurait-il acté que la Crimée ne fait pas partie de la « société ukrainienne ». (si c’était ce dernier cas on aurait pu supposer qu’il a grandi dans sa tête mais vu la teneur de l’article c’est peu probable)

    Ce que je retiendrai est que la première caractéristique des bataillons est la « grande diversité d’opinion »… hahaha.

      +58

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    • Garibaldi2 // 04.02.2016 à 07h52

      Bonjour,

      Vous semblez particulièrement au fait de l’historique des événements qui en Crimée ont suivi la fin de l’URSS. Pourriez-vous développer un peu plus … Merci d’avance.

        +3

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      • Javier dl // 04.02.2016 à 11h12

        Merci de votre intérêt. Vous pourrez tout savoir sur l’histoire politique mouvementée de la République de Crimée sur ces pages Wikipédia:
        https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9f%C3%A9rendum_de_1991_en_Crim%C3%A9e

        https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique_de_Crim%C3%A9e_(1992-1995)

        https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique_autonome_de_Crim%C3%A9e

        Quand au référendum de 1991, (ce n’est pas écrit dans les articles wikipédia en français mais dans ceux en russe oui), la question était: « souhaitez-vous le rétablissement de la RSS de Crimée », c’est-à-dire le retour au statut pré-1954, ou la Crimée était un sujet de l’URSS, donc autant autonome vis-à-vis de l’Ukraine que de la Russie. Cependant la conséquence du référendum fut l’établissement de la RSS Autonome de Crimée au sein de la RSS d’Ukraine. Allez comprendre comment…

          +14

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        • Lt Anderson // 04.02.2016 à 16h39

          Concernant le traité signé, il serait question de l’intervention d’avocats liés à Soros dans la rédaction du document et de l’état éthylique de Yeltsine pour parachever le tout.

            +3

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    • Olga // 07.02.2016 à 04h54

      L’article de B. Vitkine aussi bien que long texte sur Blog Mediapart d’Anna Colin Lebedev( je suppose payé par la lettre :)) m’ont revoltés et degoutés!

      Je constate que P.Moreira n’a pas montré les cadres les plus affreux du massacre d’Odessa ou des crimes des bataillons volontaires ( voir bataillon prives payés par les oligarch ukrainiens) contre la population civile dans le Donbass.
      Mais il a fait bon analyse de la crise ukrainienne, qui est la suit de longue programmation et preparation par nos « amies » ou plutôt « le maître » / « le chef d’orchestre » de Washington.

        +2

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    • Olga // 07.02.2016 à 04h56

      B. Vitkine se confonds le vrai raison et les conséquences du conflit ukrainien.
      La tuerie des militants anti-maydan en fevrier 2014 (de Crimea et du sud de l’Ukraine, 7 ou 8 buses en tout) sur la route de retour de Kiev; l’interdiction de la langue russe quelques jours apres le coup d’etat à Kiev (qui etait la deuxieme langue d’etat dans les regions du sud et de l’est de l’ukraine), reabilitation des ultranationalists ukrainiens- les criminels de deuxieme guerre mondiale… tous ces faits ont revolté la population en Crimea comme à Odessa, Kherson, Nikolaev, Zaporozhie, Kharkov, Donetck et Lougansk.

      Vitkine ne sais pas ou « oublié » que c’est le gouvernement ukrainien provisoire a commencé les bombardements à l’est de l’ukraine, just apres le referendum, apres le 2 mai 2014.
      Vous pouvez imaginer: Londres lance la bombardement apres le referendum en Ecosse? Ou Madrid?

        +3

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      • Lysbeth Lévy // 07.02.2016 à 06h26

        Je comprends ce que vous voulez dire Olga, bien sur que c’est comme si les bombardements avaient lieu sur nos villes, Paris, Lyon, ou Toulouse, comme ils ont eu lieu en ex-Yougoslavie, avec de l’uranium appauvri en guise de richesse. C’est honteux de fêter chaque année la fin de la seconde guerre mondiale « plus jamais ça » alors que nous assistons encore à des conflits meurtriers en Europe.

        Bien sur les américains tirent toujours leur épingle du jeu, sur leur « ile-monde » et se servent de nous, européens, dans leur grand jeu géopolitique contre la Russie. L’Ukraine aujourd’hui et hier la Serbie, ou là aussi ils s’en sont pris à un pays frère de la Russie, les serbes étant orthodoxe. Petit a petit les Usa, arrache des morceaux de terre aux « pays proche de la Russie » et veulent encore beaucoup plus. Il ne faut pas oublier qu’en cas de conflit nous européens sommes sacrifiés. Après la chute de l’Urss, les Usa voulaient encore étendre l’OTAN contrairement à ce qu’ils disent, Zibgniew Brzezinski le voulait déjà….

          +0

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    • Olga // 07.02.2016 à 05h11

      Heureusement pour la Crimée, ce region a eu le pouvoir nominative propre: le parlement de la république autonome. Même si ce pouvoir existé que sur le papier ces derrières 10-15 ans…

        +2

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  • Nerouiev // 04.02.2016 à 05h17

    Pouvions-nous attendre autre chose d’un journal pris au piège d’une désinformation continuelle sur l’Ukraine? La réaction Russe à ce film diffusé en France à été au contraire très positive en ce sens qu’à notre tour nous rejoignons les italiens pour une ré-nformation sur ce sujet. Ils disent aussi que le côté positif est que ce film a été interdit en Ukraine.
    Peu importe les réactions, le film montre des réalités occultées, qu’i ont été cachées au public et qui, je dirais, n’a pas forcément besoin des commentaires pour voir. La brèche est ouverte et c’est le plus important pour que les gens fidèles à ce, ou ces, médias aient un début de doute. C’est également important pour expliquer que des députés se déplacent en Crimée. Mais ayant ouvert le doute, une certaine liberté de la presse peut à son tour commencer à s’exprimer.

      +49

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    • Olga // 07.02.2016 à 05h14

      La version avec sub titres en russe a été retiré de youtube !!!

        +0

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  • Vladimir K // 04.02.2016 à 05h46

    C’est marrant comme on nous parle systématiquement de la présence militaire russe en Crimée pour décrédibiliser le référendum.

    Dans ce cas, laissez moi parler du référendum des Îles Malouines en 2013 pour garder le statut de territoire Britannique d’Outre mer.

    Présence de 2000 militaires britanniques pour 1670 votants, dont une majorité de fonctionnaires britanniques… là évidemment le référendum n’est pas biaisé, puisque ce sont les anglais.

      +70

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    • Lea_ // 04.02.2016 à 19h51

      Sans parler de Mayotte annexée par la France en mars 2009

        +13

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  • bluetonga // 04.02.2016 à 07h11

    Bon ben comme d’habitude, les experts rappellent qu’ils sont des experts, il le soulignent grassement même, et dénoncent donc l’amateurisme grossier de l’infortuné monsieur Moreira à qui il a échappé que les Ukrainiens forment une nation particulièrement solidaire nonobstant les nombreux points qui les opposent au point de s’entre-égorger depuis deux ans dans l’Est du pays. Guerre qui ne s’explique que par l »infâme et quasi-hebdomadaire « agression » des russes, qui à l’instar des créatures de la mythique série éponyme, ne laissent ni prisonnier ni cadavre que l’on puisse exhiber par la suite. Zoom rapide sur les cookies de madame Nulland, rien sur ses conversations téléphoniques. Dommage.

    Mention spéciale à madame Colin Lebedev qui a la bonne grâce de nous avertir : « Notre réponse aura donc la lourdeur d’un texte universitaire. » De fait, c’est du lourd, et rares sont les mouches dont elle épargne les fondements ou les poissons qu’elle sauve de la noyade.

      +45

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  • Kits // 04.02.2016 à 07h22

    Benoît Vitkine est tellement convaincu par ce qu’il écrit qu’il ne se rend même plus compte qu’il ne sait pas sur quoi il écrit. L’incompétence n’a plus de limite non plus. Il y a un an ou un peu plus, il avait fait un papier sur « le retour de Felix Dzerjinski en Russie » (bouuuuhhh) et illustré ledit papier avec une photo de Staline avec Ordjonikidze et Mikoyan. Pas de Dzerjinski. Je le lui ai fait remarquer. Il m’a (poliment) remercié, ajoutant qu’il ne s’en serait jamais rendu compte. Mais si Benoît est le frère d’Antoine, membre du Cercle de l’Oratoire, l’aveuglement atlantisme s’explique aisément.

      +35

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    • Ailleret // 04.02.2016 à 18h42

      Benoît Vitkine est bien le frère d’Antoine Vitkine.

        +3

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  • Bigtof // 04.02.2016 à 07h57

    Ce que j’aime bien, c’est :

    « Nous avons proposé une sélection de films documentaires que Canal+ pourrait présenter… »

    Tout un programme ! Ils ont peut-être fait leur révolution, mais pas sur la liberté des médias….

      +10

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  • Garibaldi2 // 04.02.2016 à 08h00

    Je n’ai pas regardé le documentaire, mais je peux dire aux détracteurs de Moreira qu’il n’est point besoin qu’un groupe soit majoritaire pour faire basculer une situation insurrectionnelle, ou même la créer de toute pièce, ce fut le cas lors du renversement de Mossadegh en Iran (1953) par des émeutiers pilotés par les USA et financés par la GB et les US : l’opération AJAX

      +32

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  • Max // 04.02.2016 à 08h02

    Ne l’ayant pas vu, je ne me prononce pas sur le reportage diffusé par Canal + en espérant le voir sur You tube ou Russ tube.
    Hier soir sur Arte, il y avait un reportage pro-Maidan a 22h25 et actuellement sur Netflix il y a un documentaire pro-Maidan, chacun(e) a le droit de les regarder ou pas sans pression extérieur, il doit en être de même pour le reportage (re)diffusé par Canal +.
    Ce reportage de plus est en crypté, imaginons l’ire de journaux comme le Monde et Libération si cela avait été en clair.
    L’intervention de ces medias, en parallèle de l’ambassade du régime de Kiev, ne vise qu’a une chose, il ne peut, il ne doit y avoir qu’une seule lecture sur les événements du Maidan, la leur.
    Pourtant, le reportage de Paul Moreira ne représente qu’une petite goute d’eau dans le fleuve des publications pro-Maidan mais même la cela leur est insoutenable.
    Leurs points de vues doit être gravé dans le marbre, il ne peut y avoir qu’une seule vérité la leur, ils méritent amplement le titre de Chiens de Garde.

      +28

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  • Goldoni // 04.02.2016 à 08h14

    Les chiens de garde n’ont plus aucune crédibilité… La déstabilisation de l’Ukraine a coûté 5 milliards de dollars selon le sénat américain c’est en cela que Mme Nuland s’est trouvée légitime pour constituer le gouvernement ukrainien où elle a installé les nationalistes et autres fascistes. Ces supplétifs qui avaient fait le job… À quel prix?

      +14

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  • Gwynpaine // 04.02.2016 à 08h20
  • atomik_49 // 04.02.2016 à 08h23

    La réaction de nos « nouveaux chiens de garde » est à la hauteur du malaise que ce reportage fait passer dans l’opinion publique : On nous aurait donc menti !!!
    Déjà, les énormes efforts pour faire déprogrammer le reportage sont très symptomatiques de cette peur d’être contredit.
    Puis, la diffusion du reportage ayant été maintenu, il fallait aussitôt ouvrir un contre-feu pour essayer de « récupérer » au moins une partie de l’opinion déboussolée.
    J’ai trouvé la décision de rediffusion du reportage très à propos : une réponse en forme de « pan sur le bec ».

      +16

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  • Thomas13 // 04.02.2016 à 08h45

    Passionnant d’observer ce qui est en train de se produire.

    Je ne sais pas si P. Moreira est encore sincère lorsqu’il dit sur France Info que la thèse de l’invasion russe est globalement vraie ou bien si il essaye simplement de ne pas se faire interdire.
    Passionnant de voir comment la propagande est en train de lâcher mais résiste par tous les moyens.

    Au final, bien sûr, ils vont noyer le poisson, mais jusqu’où ira enquêter M. Moreira ou d’autres journalistes s’ils sont honnêtes ?

    A suivre

      +10

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  • Ras // 04.02.2016 à 09h17

    Je suis tombé sur cet article de Celine Lussato, l’une des cosignataire de « Lettre ouverte à Paul Moreira », déjà repris sur le site Les Crises :

    http://www.les-crises.fr/rumeurs-autour-de-labsence-de-poutine-celine-lussato/

    Elle avait déjà une fixation schizophrénique sur Poutine à l’époque (16 Mars 2015). On ne change pas…

      +4

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  • valles // 04.02.2016 à 09h29

    De toute façon ce que pensent les Européens n’a plus d’importance comme l’a fait remarquer depuis le début Nuland, nous sommes tout juste bon à exécuter les commandements d’expulsions pour les liquidateurs de l’illusion démocratique qui ne cherchent qu’a installer la chienlit des capitaux mondialistes.
    Bienvenue chez Costco (Idiocraty. 2-15)

      +21

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  • caliban // 04.02.2016 à 10h24

    Le mieux qui puisse arriver à cette presse de révérence c’est de couler, avec les banques qui les soutiennent. En outre le contribuable ferait de substantielles économies si Le Monde et Libération fermaient.

    Il y a plus d’exactitude dans TéléZ (également subventionné) que dans ces canards aux plumes lustrées de suffisance, qui se perçoivent comme un Quatrième pouvoir mais qui ne sont que des raconteurs d’histoire officielle.

      +15

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  • SanKuKai // 04.02.2016 à 10h37

    Sur le même thème, hier Soir sur BBC 2, les anglais ont eu droit à une émission stupéfiante. Je pense qu’elle mériterait d’être dans le blog.

    Il s’agit d’une fiction de réunions de l’OTAN en cas d’attaque sournoise Russe en Lituanie. L’idée étant de décider si le gentil OTAN doit appliquer l’article 5 de la charte de l’OTAN.
    Les évènements sont du genre:
    – La Russie arme des rebelles Russophones qui prennent des batiments publiques,
    – La Russie fait des « Exercices militaires » à sa frontière,
    – Le gentil OTAN envoie de « l’aide » non léthale (formation militaire, assitance sur le terrain avec consigne de ne pas intervenir dans le conflit),
    – Les « pro-Russes » enlèvent 4 soldats Britaniques et les Anglais envoient leur forces spéciales qui les récupèrent avec succès (tellement qu’ils sont super efficaces et que les pro-Russes sont des branquignoles),
    – L’armée Lithuanienne abat un avion de chasse Russe qui tombe en territoire Russe,
    – L’armée Russe abat un hélicoptère avec un missile lancé depuis la Russie…

    C’est juste incroyable. C’est digne de la guerre 14, on prépare doucement les mentalités à la prochaine guerre contre les Russes.

    C’est encore disponible en anglais sur BBC iPlayer, mais pas pour longtemps (téléchargeable).
    http://www.bbc.co.uk/iplayer/episode/b06zw32h/this-world-world-war-three-inside-the-war-room

      +18

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    • Max // 04.02.2016 à 13h39

      Tous les scenarios de l’OTAN reposent sur un postulat, pas d’affrontement nucléaire avec la Russie. C’est simple pour deux raisons.
      1) la valeur de ce que la Russie peut détruire, dans les pays de l’OTAN est largement supérieure à ce que l’OTAN peut détruire en Russie.
      2) 2 La destruction de la Russie c’est la destruction des USA garantie.
      Donc ils font des scenarios à deux balles n’incluant que des armes dites classiques et ils tentent de se persuader que les russes accepteront leurs règles.

      Le cas de la Chine est différents, la guerre y est surtout financière.

        +7

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    • grumly // 05.02.2016 à 02h55

      Je viens de regarder le film, malheureusement il est accessible sur le site uniquement depuis le Royaume-uni (mais on peut le trouver en version pirate). Effectivement, je pense que ça mérite d’en parler sur le site, d’autant qu’apparemment ce sont d’anciens généraux, diplomates qui jouent leur propre rôle. La situation est la même qu’en Ukraine sauf là les Russes ont le mauvais rôle partout, c’est eux qui tentent un coup d’état en Lettonie (pas en Lituanie) et en plus ils répliquent quand ils sont attaqués. J’ai quand même relevé une phrase dans le film en faveur des Russes, c’est quand ils disent que le 1er convoi humanitaire envoyé en Ukraine par les Russe était bien un convoi humanitaire et pas des armes.

      Un autre passage intéressant c’est la façon dont Angela Merkel est mise en valeur. En gros les USA veulent l’escalade alors que Merkel n’est pas d’accord et c’est la seule que Poutine écoute, et elle est suivie par plein de pays d’Europe. Plus tard ça dégénère, des missiles nucléaires sont envoyés, et, évidemment, Merkel avait raison.

        +4

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  • bluerider // 04.02.2016 à 11h00

    Anna Colin-Lebedev : franchement, appartenir à la noble institution universitaire et publier un tel torchon, ça vaut une mise à pied. Exemple parfait de noyautage idéologique sous couvert de factuel. Il lui suffisait de nous dire en préambule : « Je vais noyer le poisson. Pour ceux que cela intéresse, continuer de me lire ». Nous aurions perdu moins de temps.

      +16

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  • Yannick // 04.02.2016 à 11h02

    « Au final, 42 personnes — et non 45 comme Paul Moreira s’entête à l’affirmer […]
    Les 43 morts de la Maison des syndicats… »

    LOL, c’est l’hôpital qui se fout de la charité !
    Donc, elle reproche à Moreira de parler de 45 morts, alors qu’il n’y en a eu « que » 42… puis deux phrases plus loin, elle parle de 43 morts…

    A mon avis, on ne connaitra jamais le nombre de morts exact, mais il me semble que c’est plus d’une centaine en réalité (il y avait une vidéo ou un néo-na… un combattant de la liberté de Pravy Sektor comptait les cadavres, je ne sais plus à combien il s’était arrêté mais ce n’était ni 42, 43 ou 45…)

      +17

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  • Louis Robert // 04.02.2016 à 13h08

    Vitkine: « Mais, au lieu de faire tomber les masques, le documentariste chausse des lunettes déformantes. Pravy Sektor, Azov, Svoboda… Moreira fait de ces groupes d’extrême droite les artisans de la révolution, lorsqu’ils n’en étaient que l’un des bras armés. Il les présente comme une force politique majeure, quand leurs scores électoraux sont dérisoires. »

    Hallucinant! Ne même pas saisir que c’est précisément le rôle décisif de ce bras armé fasciste-nazi dans le coup d’état puis l’octroi de tant de postes clés du régime à des dirigeants éminents parmi ces putschistes criminels ne représentant que leur engeance qui font problème! Sans compter l’aveu de Nuland sur la subversion impériale, les complicités de l’UE, etc. — « Le pauvre homme! »

    Mais le comble de l’effronterie, c’est de voir ce lot de « journalistes » bomber le torse, se permettre de nous regarder de haut, et revendiquer le droit de nous répéter, encore et toujours, leur n’importe quoi! Le dérisoire entêtement pour seule vertu.

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  • vincent // 04.02.2016 à 13h40

    Le plus étonnant dans cette histoire c’est la grande « non » confiance de ces « journalistes » à la capacité d’esprit critique des citoyens français.

    En premier lieu on fait une demande de pétition pour censurer le documentaire sous le prétexte qu’il est de la propagande Russe. Se rendent ils comptes de la contradiction dans laquelle ils se trouvent???
    Nous sommes le pays de la liberté d’expression, non? Pourquoi donc censurer un documentaire qui offre une autre version du discours? Et si c’est de la propagande, eh bien laissez les gens en juger par eux même. Car à ce titre là on les entends pas beaucoup sur la propagande de « promesses électorales » ou de la vision totalement erronée de certains pays transmise chez nous.

    Leurs réactions primaire témoignent d’une inquiétude de leur part, et démontrent que Moreira a tapé là où il faut, leurs actions tendent plus à rendre crédible le documentaire, alors que s’ils avaient rien fait cela serait passer presque inaperçu.

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  • vincent // 04.02.2016 à 14h29

    Je cite la conclusion de l’article
    « Cependant, jouer sur les peurs et la diabolisation n’est pas le meilleur moyen de comprendre et de faire comprendre »

    Euh on se moque de qui????

    Parce que faire passer Vladimir Poutine pour un grand salaud méchant et pas gentils, ce n’est pas de la diabolisation peut être?? Ce qui est sur c’est que dans leur réaction ne sont pas dans une posture de compréhension, et hop on nous catalogue de complotistes.

    Moi j’ai une idée

    Si on retire toutes les associations, toutes les organisation, tout les représentant politique et qu’on laissait parler l’Ukrainien standard. Parce qu’après tout, on ne demande jamais l’avis des premiers concernés. Comme en Syrie ou en France d’ailleurs.

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  • Vladimir K // 04.02.2016 à 15h06

    Dans le papier de Colin-Lebedev :
    Interrogée par Ioulia Shukan, elle [Tatiana Guerassimova, dirigeante du « Groupe du 2 mai »] répond : « C’est une drôle de manière de poser la question. En Ukraine, l’appartenance ethnique n’apparaît pas dans les papiers d’identité

    Ouuuuh le vilain mensonge :
    Cette information existe sur les cartes d’identités (passeports intérieurs) depuis l’époque soviétique…

    Et oh surprise ! elle est toujours là sur le modèle 2016 : C’est une carte qui n’est distribuée qu’aux citoyens ukrainiens, alors que vient faire la mention « nationalité » ?

    Peut-être parce que comme en français, il semblerait que la notion de nationalité « громадянство » en Ukrainien soit double : citoyenneté et appartenance à un groupe socio-culturel.

    https://uk.wikipedia.org/wiki/Паспорт_громадянина_України

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  • Garibaldi2 // 04.02.2016 à 15h40

    Pas facile à décrypter quand on ne lit pas le russe ! Merci d’indiquer où sur le document photographié apparaît l’appartenance ethnique, à moins que je n’ai pas bien compris le sens de votre message.

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  • nouche // 04.02.2016 à 16h00

    Anna Colin Lebedev, a propos d’Odessa :
    « Paul Moreira persiste aussi à ignorer les conclusions de deux enquêtes dont le sérieux ne fait guère de doute. »

    Je vous invite a lire ce communique du conseil de l’Europe qui parle justement du « serieux » des enquetes menees, le titre :
    Investigation of May 2014 events in Odesa failed to comply with requirements of European Human Right Convention
    https://wcd.coe.int/ViewDoc.jsp?Ref=DC-PR155(2015)&Language=lanEnglish&Ver=original&Site=DC&BackColorInternet=F5CA75&BackColorIntranet=F5CA75&BackColorLogged=A9BACE

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    • Garibaldi2 // 04.02.2016 à 18h02

      A propos de l’incendie à Odessa, elle écrit que selon l’enquête du conseil de l’Europe, confirmé par l’enquête du  »groupe du 2 mai », l’incendie est accidentel, et que le conseil de l’Europe précise que :  »À l’exception du foyer dans le hall, les départs de feu dans d’autres endroits ne pouvaient résulter que des activités de personnes réfugiées à l’intérieur du bâtiment. L’expertise ne permet pas d’affirmer que ces départs de feu aient été causés de manière intentionnelle. » Autrement dit, ces personnes devaient être en train de faire cuire des merguez et le feu a pris aux rideaux ?! !

      Elle écrit :  »Alors que l’enquête est inachevée .. » quelle enquête est inachevée ? Elle en cite 2 qui sont achevées, puisqu’au moins celle du conseil de l’Europe s’est terminée par un rapport ! Et que l’autre approuve les conclusions de la première! Elle est bien confuse cette dame. Donc l’incendie datant de mai 2014, 18 mois après on n’a toujours pas de conclusions de l’enquête officielle ? (car il ne peut s’agir d’une autre) alors que 2 enquêtes indépendantes ont été bouclées!

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    • Garibaldi2 // 04.02.2016 à 18h11

      Bien votre lien, merci … On peut y lire que  »Le Comité s’est aussi penché sur la question de l’action publique et du déroulement des procès » Donc il y a eu des procès concernant les responsabilités dans cet incendie, mais Anna Colin Lebedev nous explique que  »l’enquête est inachevée ». C’est un sacré binz son truc !

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      • nouche // 04.02.2016 à 19h29

        il y a eu beaucoup de scandales autour des enquetes

        exemple :
        une parlementaire de la Rada, secretaire de la commission d’enquete sur Odessa, a du demander que l’on retire sa signature des documents officiels de l’enquete.
        En effet elle a remarque que ce qu’elle a signe et ce qui a ete publie officiellement sur le site du parlement etaient des documents differents !
        on appelle cela de la falsification.

        La falsification portait justement sur des noms qui auraient disparu des rapports, des leaders radicaux nationalistes comme par hasard.

        http://tass.ru/en/world/748804

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  • Vassili Arkhipov // 04.02.2016 à 17h19

    « Anatoli Kalin [l’une des victimes] était un adepte fervent des chemises brodées ukrainiennes et sa femme joue de la bandura [instrument traditionnel ukrainien] dans un groupe de musique. Alors que Igor Ivanov, l’un des [ultranationalistes de] Pravy Sektor n’est pas Ukrainien ». »
    Alors là on a du très, très très lourd. Sa femme joue de la bandura, et le mec se fringue en costume trad ukrainien. Moi madame de Médiapart je porte parfois des chemises à col malgache et je joue du djembé, malgré mon teint blanc polaire, je dois être un peu africain non? Et puis qui a dit que les russophones détestaient l’Ukraine et n’étaient pas aussi patriotes que les autres ?
    Quand au Ivanov, évidemment que ce genre de groupuscule attire de la clientèle internationale, c’est pas dans tous les pays qu’on peut vivre son nazisme en dehors du regard des autres et commémorer des funérailles de SS sans se faire agresser par la vindicte de populations intolérantes !
    Tout ça pour prendre au vol une formulation maladroite de Moreira (evidemment qu’on ne peut pas affirmer que c’étaient des Russes ethniques) pour occulter le fait que c’était des Anti-Maidan, ce qui est la seule chose importante en l’état, et comme on est à Odessa, avec très probablement une majorité de russophones ! (c’est pourtant dit dans le paragraphe).

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    • Vassili Arkhipov // 04.02.2016 à 17h19

      « A l’Est du pays, une grande partie de la population ne parle que le russe », dit le film. C’est faux : […] les travaux de chercheurs montrent que l’Ukraine est un pays bilingue, où plus de 90% de la population comprend les deux langues, […]. Les campagnes de l’Est sont souvent plus ukrainophones que les villes ; les jeunes souvent beaucoup plus ukrainophones que leurs aînés »
      Le fait que l’ukraine soit un pays où les gens comprennent les deux langues n’a rien à voir avec une considération géographique sur la répartition de l’usage de chacune de ces langues. Quand à l’opposition villes/ campagnes, y aurait il un apprenti géographe niveau maternelle option collage pour expliquer à ces messieurs que la différence de peuplement entre villes et campagnes est proprement ENORME, et que donc leur argument ne vaut pas tripette ?
      Bon, j’arrête là l’analyse de texte, j’admire l’équipe de ce blog parce que moi c’est au dessus de mes forces d’aller jusqu’à la fin, pourtant le reste est de la stupidité 24 carats aussi.

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  • Garibaldi2 // 04.02.2016 à 18h27

    Igor Ivanov Vous trouverez son nom dans la liste des victimes, dans un commentaire d’un participant avec le pseudonyme  »Tea-Party France » sur ce site : http://www.contrepoints.org/2014/05/06/165307-nous-sommes-tous-des-ukrainiens

      +1

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  • Ailleret // 04.02.2016 à 19h11

    Deux remarques sur la « lettre ouverte à Paul Moreira » :
    1) Ce n’est pas une lettre à Paul Moreira, car les auteurs parlent de Moreira sans jamais s’adresser à Moreira.
    2) L’un des signataires de cette « lettre », Marc Crepin, correspondant de France Inter à Moscou, a donné une version lumineuse des événements d’Odessa. Voici le verbatim de son intervention sur France Inter, le soir même (2 mai 2014, journal de 23 h) :

    « ce qui vient d’arriver ce soir tient apparemment plus d’un dérapage de la violence que d’une action préméditée, l’immeuble des syndicats semble-t-il était occupé par les prorusses lorsque l’incendie a éclaté, beaucoup de personnes ont pris peur et se sont réfugiées dans les étages, mais lorsque les flammes se sont propagées un peu partout, d’autres ont sauté par la fenêtre, c’est ce qui explique la gravité de ce bilan ».

    Conclusion : plus de 40 morts, peut-être des « prorusses » (allez savoir) qui « occupaient » un bâtiment, parce qu’un incendie « a éclaté » tout seul, c’est pas d’bol.

    On le voit, M. Marc Crepin informe ses auditeurs. Il est pleinement qualifié pour donner des leçons de journalisme à Paul Moreira.

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  • Lysbeth Lévy // 04.02.2016 à 19h39

    Ah nos propagandistes made in OTAN ne manquent pas de culot que ça en est une horreur de les lire. Franchement et l’ingérence occidentale, anglo-saxonne à tous les niveaux ils en font quoi ? Déjà le ministre de l’économie Abromavicius lithuanien, démissionne de son poste pour cause d’impossibilité de « réformer » :
    http://www.kyivpost.com/article/content/ukraine-politics/abromaviciuss-resignation-prompts-calls-for-new-parliament-coalition-government-reshuffle-407340.html?utm_content=buffer86eb0&utm_medium=social&utm_source=twitter.com&utm_campaign=buffer

    « Abromavicius est le troisième technocrate d’annoncer qu’il quittait le gouvernement en moins de deux mois après avoir servi pendant seulement 10 mois. Auparavant, le ministre de l’Infrastructure Andriy Pyvovarskiy et ministre de l’Agriculture Oleksiy Pavlenko avaient annoncé leur démission. »
    Le journal Kyevois donne des résultats d’un sondage très mauvais pour le régime en place :  » Un sondage très récent par le groupe sociologique Note montre que seulement 8 pour cent des Ukrainiens sont satisfaits du travail du gouvernement du Premier ministre Arseni Iatseniouk. La cote de popularité du président Porochenko est à 21 pour cent, selon le sondage » » Dont acte…

    PS merci la modération je fais attention….

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  • Phil Bou // 04.02.2016 à 22h20

    La vraie crise de rire, c’est avec l’appel des 18 ‘journalistes’… C’est style ‘Ne croyez pas les images que vous voyez, les sons que vous entendez; les propos que vous comprenez; c’est nous qui avons raison, qui savons, qui entendons, qui voyons…’

    Comment ne pas éprouver une vraie haine en leur endroit ? Se rendent-ils même compte de leurs invraisemblables propos ? En toute honnêteté, au vu de la pathologie, ceci n’est même pas sûr.

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  • Astatruc // 05.02.2016 à 10h46

    Les internautes à Paul Moreira : «Vous nous avez montré ce que les médias occidentaux ont caché»

    https://francais.rt.com/international/14947-internautes-paul-moreira

    Merci M. Moreira
    Finalement, les gens sont pas si bêtes que les journaleux veulent bien le penser.
    « Quand le mensonge prend l’ascenseur, la vérité prend l’escalier mais elle finit toujours par arriver »
    🙂

      +3

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  • Iskander Zakhar // 05.02.2016 à 13h46

    Il est écrit dans l’article de : Blog Mediapart, Anna Colin Lebedev, 1-02-2016:
    « Au final, 42 personnes — et non 45 comme Paul Moreira s’entête à l’affirmer — ont péri à cause de l’incendie. 34 ont été asphyxiées à l’intérieur du bâtiment et 8 sont mortes des suites de leur chute alors qu’elles cherchaient à échapper aux flammes. »

    Je dois dire que je suis particulièrement choqué par cette phrase ! Comme si le nombre des victimes avait une importance vis-à-vis de la gravité des faits ! Mais bon sang, plusieurs dizaines de personnes ont péri brûlées-vives ou asphyxiées dans une grande ville d’un grand pays européen et on ergote autour de 3 victimes de plus ou de moins ! C’est vraiment à en tomber à la renverse !

      +3

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  • Iskander Zakhar // 05.02.2016 à 13h54

    Il est écrit dans l’article de : Blog Mediapart, Anna Colin Lebedev, 1-02-2016 :

    « Les deux enquêtes sont enfin très explicites sur la qualification de l’incendie : il s’agit d’un accident dont les responsabilités sont partagées. À la page 13 du rapport du Conseil de l’Europe, […] « l’expertise médico-légale a établi cinq foyers de feu […] À l’exception du foyer dans le hall, les départs de feu dans d’autres endroits ne pouvaient résulter que des activités de personnes réfugiées à l’intérieur du bâtiment. »

    Si l’incendie est accidentel :
    1. Pourquoi y a-t-il plusieurs départs de feu ?
    2. Qui prouve que les différents foyers qui ne sont pas dans le hall n’ont pas été allumés par la suite et par les instigateurs de l’affaire, en vue de masquer leur forfait ?

    La conclusion de ces enquêtes peut laisser perplexe… sauf à conclure que les gens enfermés dans la maison des syndicats se sont volontairement immolés par le feu !

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  • Olga // 07.02.2016 à 05h32

    Merci beaucoup pour le source anglophone!

      +0

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  • Lysbeth Lévy // 10.02.2016 à 17h05

    La suite de l’affaire Moreira, une journaliste « indépendante » : Anna jaillaird Chesanovska, (elle pige a la Règle du Jeu de BHL !!) annonce que Paul Moreira est accusé de plagiat :

    :http://www.huffingtonpost.fr/anna-jaillard-chesanovska/paul-moreira-documentaire-ukraine-plagiat_b_9183802.html

    Le dernier article du Comité Ukraine parle de manipulations et entretiens biaisés :

    http://comite-ukraine.blogs.liberation.fr/2016/02/03/ukraine-les-masques-de-la-revolution-ou-la-manipulation-au-montage/

    Comme l’impression que ces journaleux « pro-Maidan »,veulent sa peau de toutes les façons possibles !

    Le journalisme « jaune » n’est pas mort avec Randolph Hearst, il a même fait des petits et ils sont nombreux….

      +2

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  • Olga // 19.02.2016 à 17h29

    Paul Moreira, MERCI POUR LA VÉRITÉ!
    Vous n’êtes pas seul!

    Les « timides » media internationales pendant le coup d’Etat en Ukraine…
    https://www.youtube.com/watch?v=3PU9Es2dy4Y

      +1

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