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Pourquoi l’Iran a-t-il besoin de missiles balistiques ? Par Sirous Amerian

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Source : The Defense Post, Sirous Amerian, 18-04-2018

L’Iran a testé un missile balistique à moyenne portée Shahab-3 à Qom en juin 2011. Image : Ruhollah Vahdati/ISNA

Par Sirous Amerian

18 avril 2018

L’Iran a été au centre des actualités mondiales cette dernière décennie, avec son programme nucléaire devenu le centre d’attention. Cette question mise de côté, au moins temporairement, on pouvait s’attendre à ce que l’Iran cesse de polariser l’attention par la signature du Plan d’action global conjoint [ou Accord de Vienne sur le nucléaire iranien, NdT] il y a trois ans, mais ce ne fut pas le cas.

Après avoir décrit l’accord de Vienne comme épouvantable et avoir promis de le déchirer une fois élu, le président Donald Trump s’efforce de focaliser l’attention et de maintenir la pression sur l’Iran. En plus de la question nucléaire, la présence de l’Iran en Syrie et son arsenal de missiles balistiques sont vendus comme des menaces majeures pour la sécurité régionale ainsi qu’internationale.

L’Iran a un vaste et compliqué arsenal de missiles balistiques, comprenant des missiles de courte portée tels que le Zeizal et des missiles plus lourds et de longue portée tels que le Shahab-3 ou le Sejil, qui peuvent atteindre 2000 kilomètres, ceux-ci existant en différents modèles avec propulsion liquide ou solide. En bref, les missiles balistiques sont à la fois l’arme défensive clé et l’élément offensif de la stratégie iranienne, pour lesquels Téhéran a investi beaucoup de temps, d’effectifs et d’argent dans le développement et l’amélioration. Pourquoi les mettraient-ils de côté sous la pression des États-Unis et de l’Europe ?

L’Iran est situé au Moyen-Orient, dans une région volatile, où il a quelques amis et beaucoup d’ennemis. Ses ennemis, principalement l’Arabie Saoudite, Israël et les Émirats arabes unis, sont des pays avancés, riches et bien armés qui dépensent énormément pour conserver et améliorer leurs capacités militaires.

L’Arabie saoudite, selon les derniers chiffres, est aujourd’hui le troisième plus important acheteur du monde dans le domaine militaire. Avec 57 milliards de dollars, Riyad dépasse des pays comme l’Inde, la France, la Russie et le Japon. Israël est à la 14e place, selon la même source, et dépense environ 14 milliards de dollars par an pour son armée, quand les EAU [Émirats arabes unis, NdT] viennent en 16e position avec une dépense d’environ 14,3 milliards de dollars pour leur armée l’année dernière. Avec une dépense annuelle de 6,3 milliards de dollars, l’Iran est en 33e position.

Au vu de ce classement des dépenses militaires, les capacités militaires de l’Iran sont moindres et faibles comparées à celles de ses voisins. Les forces armées de l’Iran seraient mieux décrites comme un musée vivant. Et il en est ainsi de ses trois principaux corps.

Les forces aériennes de la République islamique d’Iran comptent en grande partie des avions américains construits il y a 40-50 ans tels que des F-14, F-4F et des F-5 et un plus nombre d’avion soviétiques, le Mig-29A et Su-24, achetés il y a deux ou trois décennies – qui furent plus tard complétés par des avions de Saddam Hussein fuyant la guerre du Golfe Persique.

Comparés aux F-15 de pointe de l’Arabie saoudite et aux Eurofighter Typhoons, aux Mirages et F-16 des EAU et aux F-15, F-16 et nouveaux F-35 d’Israël – tous en nombre élevé et armés de radars et missiles dernier cri avec des capacités modernes AWACS – Les forces aériennes iraniennes sont une plaisanterie comparées à leurs adversaires modernisés.

La force terrestre et la marine ne font pas exception. Beaucoup de bataillons mécanisés sont armés de T-72 et de générations encore plus vieilles de tanks soviétiques, qui se sont avérés largement inefficaces il y a trois décennies contre les tanks modernes de l’Occident durant la première guerre du Golfe. Il y a eu quelques progrès avec l’amélioration des vieux tanks avec un nouvel équipement et blindage, mais ce fut lent et Téhéran n’a pas réussi à moderniser tous les systèmes obsolètes.

Du côté des effectifs, environ deux tiers des forces terrestres et des autres branches sont remplies de conscrits, des hommes âgés de 18 et plus, qui ont pour obligation d’effectuer leur service militaire durant deux ans où ils sont alors sous forte pression : ces jeunes hommes ne reçoivent pas un salaire décent, sont humiliés en permanence par les officiers et commandants, et sont stationnés le long de frontières, loin de leur famille, ou dans des villes où ils effectuent des corvées telles que cuisiner et nettoyer les toilettes. La plupart ne reçoivent pas une alimentation correcte et un équipement tel que des uniformes.

Une série de photos récentes faites par des conscrits montre le triste visage de la conscription, qui affecte la santé mentale des jeunes hommes. Si vous vous asseyez et discutez avec eux, une majorité de ceux qui ont fait leur service et sont revenus n’auront pas de très bons souvenirs de cette période. Il ne faut donc pas s’attendre de leur part à un bon moral et à une efficacité au combat.

L’Iran, en réalité, n’a tout simplement pas la capacité de mener une offensive contre un pays de la région, excepté peut-être l’Afghanistan, ou acteur mineur comme le Koweït.

Les nouveaux corps qui ont reçu un meilleur traitement et équipement sont les forces de missiles sous le commandement de la Garde révolutionnaire islamique, et la Base de défense aérienne Khatam al-Anbia. Comme l’indique son nom, la base de défense aérienne est un commandement en charge des systèmes sol-air et est défensive par nature.

Mais il est même improbable que l’Iran utilise ses missiles comme un élément offensif.

Les missiles balistiques de l’Iran sont tous conventionnels et non armés de têtes nucléaires. Il ne peut les utiliser pour détruire un quelconque adversaire sans courir le risque d’une frappe en représailles. Si utilisés pour frapper en premier, ces missiles provoqueraient certainement de larges dommages à une ou deux cibles ou terroriseraient la population des villes, mais ils ne pourraient détruire toutes les bases et centres industriels qu’un adversaire pourrait avoir.

L’Iran sait que s’il prend l’initiative d’attaquer Israël ou les alliés arabes des Américains avec ses missiles balistiques, non seulement c’est une invitation à prendre le pays comme cible de représailles, mais que cela donnerait également à Trump et à son nouveau conseiller pour la Sécurité nationale, John Bolton, l’excuse nécessaire pour passer de la promotion d’un changement de régime en douceur à un changement de régime à la manière forte et à une guerre pure et simple contre l’Iran. Les ayatollahs à Téhéran peuvent peut-être haïr les Israéliens et les Saoudiens, mais ce sentiment est moins puissant que leur amour du pouvoir.

Donc quel est l’objectif des missiles balistiques de l’Iran ? Ils servent à la fois un objectif dissuasif et défensif : en maintenant un nombre important de missiles balistiques prêts à frapper n’importe quel pays qui s’en prendrait à lui, l’Iran rend une frappe contre lui plus coûteuse pour ses adversaires.

Israël, le premier ennemi de Téhéran, a déjà à deux reprises attaqué sans prévenir la Syrie et l’Irak, et n’a jamais subi de représailles, ces pays n’en ayant pas la capacité. La même chose ne pourrait pas arriver avec l’Iran car il a les moyens de répondre à une telle attaque. En appelant au retrait des missiles balistiques de l’Iran, les Européens et Trump veulent couper les griffes du chat et ôter à Téhéran sa seule option crédible de défense.

Rendre une frappe contre l’Iran plus sure et moins coûteuse pour les pays de la région est dangereux pour la stabilité de la région. Cela ferait de l’Iran une cible facile pour quiconque en ayant les capacités et la volonté, et le Moyen-Orient ne manque pas de prétendants. Ne laissons pas faire cela, et apprenons à vivre avec un Iran doté de missiles balistiques pour sa propre défense.

Sirous Amerian est doctorant et assistant diplômé au Centre for Defence and Security Studies de l’Université Massey en Nouvelle-Zélande. Pendant son séjour en Iran, il a travaillé comme analyste politique pour l’Institut iranien d’études eurasiennes (IRAS). Il tweete sur @AmerianS.

Tous les points de vue et opinions exprimés dans cet article sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement les opinions ou les positions de The Defense Post.

Source : The Defense Post, Sirous Amerian, 18-04-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Kiwixar // 08.05.2018 à 09h01

L’article ne mentionne pas le plus important : le pétrole occidental qui se trouve, par mégarde ou manque de bol, entreposé dans le sous-sol de l’Iran.

L’Otanie doit donc :
1) appliquer des sanctions afin de limiter le développement économique de l’Iran, afin que ce pays ne consomme pas trop de son pétrole (le pétrole à l’Otanie) en interne
2) combiner la menace et le mot gentil (fonctionne mieux que le mot gentil tout seul) pour continuer à inciter l’Iran d’accepter du papier (vert devant, marron derrière) en échange du pétrole
3) limiter les capacités défensives de l’Iran afin de mieux, un jour, venir les convaincre par la force d’embrasser la démocratie, les droits de l’homme et tout le tralala (notamment : une banque centrale indépendante des citoyens donc dépendante de l’oligarchie transnationale)

Le point (2) étant actuellement menacé en raison de la dédollarisation, la « communauté internationale » va sans doute prétendre que les ADM de Saddam Hussein étaient en fait entreprosées en Irakn, euh Irank, euh Iran, et qu’une intervention militaire est donc légalitime, légitigale, bon légitime. De toute façon la raison du plus fort est toujours la meilleure.

36 réactions et commentaires

  • max // 08.05.2018 à 07h44

    L’article est lucide, face a de tels ennemies potentiels l’Iran n’a pas la capacité de les empêcher de violer impunément et a répétition ses frontières, il lui manque, semble t’il, un élément primordial : la bombe.
    Pour compenser, avoir une présence militaire forte a la frontière de l’Arabie Saoudite (via l’Irak) et d’Israël (via la Syrie) est une donc nécessité ainsi l’Iran peut utiliser des missiles a courtes et moyennes portées qu’elle a en nombre et infliger des dommages dissuasifs.
    Cela dit, il n’est pas certain qu’une campagne aérienne contre l’Iran soit efficace.

      +13

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    • Mr K. // 08.05.2018 à 11h48

      @ Max. Votre commentaire comporte des suppositions plus ou moins gratuites.

      1- Vous parlez de « la bombe ». Pourriez-vous développer s’il vous plaît et nous donner des sources?
      Cela fait plus de vingt ans que l’Iran est à, entre 2 ans et 6 mois, d’avoir la bombe atomique… on l’attend toujours.

      Un article de « The Guardian » de 2015 lorsque Binyamin Netanyahu brandissait à l’ONU déjà la menace fictive de la bombe iranienne. En tout cas c’était l’avis du Mossad qui dans un document secret rendu public écrivait : « [L’Iran] n’effectue pas les opérations nécessaires à la production d’armes [atomiques] ».

      https://www.theguardian.com/world/2015/feb/23/leaked-spy-cables-netanyahu-iran-bomb-mossad

      2- Vous parlez pour l’Iran de la nécessité d’ « avoir une présence militaire forte a la frontière de l’Arabie Saoudite (via l’Irak) et d’Israël (via la Syrie) ». Avez-vous des informations pour étayer ces présences fortes de l’Iran « à ces frontières » ou s’agit-il dans votre esprit d’une anticipation d’actions forcément en cours de la part d’un Iran tentaculaire et belliqueux?

      Une remarque : le plateau du Golan fait à ce jour encore partie de la Syrie du point de vue du droit international. Lorsque vous parlez de la frontière « d’Israël (via la Syrie) », il me semble que géographiquement vous êtes allé trop vite ou que dans votre esprit le Golan fait partie d’Israël?

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      • Chris // 08.05.2018 à 14h34

        « il me semble que géographiquement vous êtes allé trop vite ou que dans votre esprit le Golan fait partie d’Israël ? »
        De juré non, mais de facto, Israël s’est approprié le Golan.
        Quel droit international ? Questionnement otano-israélien ! LOL.

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        • Mr K. // 08.05.2018 à 15h18

          Plus largement, petit à petit, avec le temps qui passe des idées, des mots, font leur chemin et ne demandent qu’à s’exprimer, de manière anodine, presque naturellement.

          Alors que le contenu fondamental de l’article ci-dessus sera vite oublié parce que très ponctuel et non relayé, des mots énoncés surement de bonne foi, poliment, gentiment, imperceptiblement, continuent de proche en proche à nous mener vers une guerre de moins en moins improbable.

          Jerusalem Post : « Des responsables américains affirment qu’Israël se prépare à la guerre avec l’Iran en Syrie ».

          https://www.jpost.com/Middle-East/Report-US-officials-say-Israel-preparing-for-war-with-Iran-in-Syria-553249

          Qui ira jusqu’où?

            +4

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          • Dominique // 09.05.2018 à 16h33

            « Des responsables américains affirment qu’Israël se prépare à la guerre avec l’Iran en Syrie »
            L’EI ne pouvant plus faire disparaitre le gouvernement syrien (Vous ne comprenez pas de quoi je parle ? Et si je vous dis « le régime de Bachar », ça va mieux?), il faut bien trouver une autre raison de faire la guerre en Syrie. Et qui qu’on trouve sur place ? Le hezbollah ! Il est libanais et on a rien à battre du Liban, z’ont pas d’pétrole. Par contre, il est soutenu par l’Iran ! Yes !! On va pouvoir d’un coup emmerder un max deux ennemis de l’Empire : la Syrie et l’Iran ! Pourquoi s’gêner, dis ?

              +1

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            • Alfred // 09.05.2018 à 19h58

              Les Libanais ont des hydrocarbures comme les chypriotes, les Egyptiens, les Israéliens (et… les palestiniens). Il semblerait par contre qu’un état fasse tout pour que deux autres états ou quasi aient un peu de mal à exploiter leurs ressources. (Les chypriotes eux ne sont em….dés que par les Turcs).
              Tout cela change un peu la donne.

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            • Dominique // 10.05.2018 à 14h12

              @Alfred
              En effet, c’est nouveau, Total (qui ne communique pas sur les quantités espérées) va bientôt exploiter un gisement Offshore près de la frontière israélienne.

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  • Isidor Ducasse // 08.05.2018 à 08h27

    Pour toute intervention au moyen-orient veuillez demander une autorisation à Vladimir Poutine.

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    • Bouddha Vert // 08.05.2018 à 22h01

      Peut être même à la Chine prête à acheter le pétrole Iranien contre de l’or, et c’est bien ce qui ennuie nos chers ricains toujours à la recherche de clients pour leurs billets verts.

        +5

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  • Kiwixar // 08.05.2018 à 09h01

    L’article ne mentionne pas le plus important : le pétrole occidental qui se trouve, par mégarde ou manque de bol, entreposé dans le sous-sol de l’Iran.

    L’Otanie doit donc :
    1) appliquer des sanctions afin de limiter le développement économique de l’Iran, afin que ce pays ne consomme pas trop de son pétrole (le pétrole à l’Otanie) en interne
    2) combiner la menace et le mot gentil (fonctionne mieux que le mot gentil tout seul) pour continuer à inciter l’Iran d’accepter du papier (vert devant, marron derrière) en échange du pétrole
    3) limiter les capacités défensives de l’Iran afin de mieux, un jour, venir les convaincre par la force d’embrasser la démocratie, les droits de l’homme et tout le tralala (notamment : une banque centrale indépendante des citoyens donc dépendante de l’oligarchie transnationale)

    Le point (2) étant actuellement menacé en raison de la dédollarisation, la « communauté internationale » va sans doute prétendre que les ADM de Saddam Hussein étaient en fait entreprosées en Irakn, euh Irank, euh Iran, et qu’une intervention militaire est donc légalitime, légitigale, bon légitime. De toute façon la raison du plus fort est toujours la meilleure.

      +51

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    • Madudu // 08.05.2018 à 09h58

      Il faut ajouter que l’Iran est situé en plein « rimland » du « heartland ».

      Termes qui signifient respectivement « rivages maritimes entourant » et « coeur de l’Eurasie » (l’actuelle Fédération de Russie en constitue l’essentiel) dans le jargon du « Grand Jeu » géopolitique états-unien contre l’Eurasie.

      La géographie étant ce qu’elle est la grande île d’Amérique du Nord ne peut pas dominer le monde durablement, elle n’est pas correctement positionnée pour ça. Notamment, il existe une autre île immense qui à la longue devrait devenir la plus grande puissance continentale : l’île-monde Eurasie.

      Du coup les géopolitologues états-uniens, sûrs de leur exception miraculeuse, en ont conclu que l’univers a absolument besoin que l’Eurasie n’évolue pas vers ce qu’elle tend à devenir spontanément, il faut absolument que les états-unis (béni de Dieu qui les a élus maîtres du monde) empêchent l’Eurasie de devenir cohérente, intégrée et durablement pacifiée.

      Depuis le début du dernier épisode, initié par Bush junior, l’idée est de détruire le Moyen-Orient pour ensuite atteindre l’Iran. Une fois l’Iran détruit il serait impossible pour le « heartland » d’atteindre l’Océan Indien, ce qui est le véritable objectif à long terme : détruire le « heartland » pour de bon.

      Le « heartland » étant à moitié coupé de l’Atlantique, « Union » « Européenne » oblige, et son accès au Pacifique n’étant pas très praticable, ce serait la dernière étape de l’étouffement de l’Eurasie.

      Mais ça ne fonctionne déjà plus, bientôt l’UE tombera et l’Eurasie fera un grand pas en avant vers la cohérence, l’intégration et la paix.

        +21

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      • Kiwixar // 08.05.2018 à 11h17

        J’ai du mal à imaginer la paix dans l’époque (très proche) de diminution de l’énergie disponible par habitant, quand les pays producteurs d’hydrocarbures devront utiliser la majeure partie de leur production en interne. Famines, migrations massives, gouvernements instables, somalisations. Peut-être des décennies de morcellements en fiefs féodaux.

        Qu’a fait l’humanité en 150 ans d’énergie quasi-gratuite? La guerre et le quasi-esclavage d’une grande partie des peuples. Qu’est-ce qu’elle fera quand l’énergie sera chère? La guerre et l’esclavage. Pas de raison que ça change.

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        • Madudu // 08.05.2018 à 19h16

          C’est du défaitisme ça, monsieur :p

          Il y a un élément fondamental qui va nécessairement renverser un grand nombre de dynamiques : la raréfaction du pétrole va limiter les volumes de marchandises échangées à l’international et augmenter l’importance relative (pas la quantité absolue) des échanges régionaux et nationaux.

          Cela implique que les apatrides vont nécessairement tout perdre, qu’ils tentent de nous réduire en esclavage ou pas. Dans un monde où les sources d’énergies renouvelables dominent (hydroélectrique + biomasse sous toutes ses formes en constitueront a priori l’essentiel) les sources ne sont plus concentrées mais diffuses, et la productivité dépend des gens et non pas des grosses machines ou des usines ultra-modernes complètement robotisées.

          Le grand capital va se retrouver par terre à la merci des peuples, pour des raisons structurelles. Maintenant, c’est à nous (les peuples) de proposer des modalités d’organisation viables et c’est à nous de réinventer une aspiration désirable compatible avec la nouvelle donne (sobriété et mesure à tous les étages).

          Nous ne « reviendrons » de toute façon pas au moyen âge car les moteurs à explosion et à vapeur continueront à nous servir, et nos connaissances en matière d’agriculture ne seront pas perdues. Par contre le moyen-âge sera assurément une source d’inspiration féconde dans ce monde à venir dominé par la sobriété matérielle et la vie en communautés inamovibles, déterminées par leur territoire.

          L’économie est entièrement à réinventer, l’agriculture aussi, la petite et moyenne industrie également, sans compter les modalités du transport international de marchandises (la route va régresser au profit du fluvial, du rail et du maritime), etc.

          Donc il y a toutes les raisons que ça change, seulement ça ne va pas se faire tout seul et si on laisse ça aux apatrides ça va passer par beaucoup de malheurs. Aux peuples de prendre l’initiative maintenant, à l’imitation des peuples déjà entrés en résistance comme ceux de Russie, d’Iran, etc.

          Toute chose commence par balbutier, le balbutiement n’est pas l’indice d’un échec inévitable.

            +12

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  • Eric83 // 08.05.2018 à 09h18

    Les résultats des élections d’hier au Liban sont semblent-ils favorables pour l’Iran mais risquent d’attiser les provocations de « la communauté internationale ».
    La première, lourde de potentielles conséquences, viendra-t-elle de Trump ce soir avec l’annonce de sa décision sur la reconduction, ou non, de l’accord sur le nucléaire iranien ?

      +5

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  • Fritz // 08.05.2018 à 09h33

    « couper les griffes du chat (du shah ?) », ou couper les griffes du lion ? Certes, le matériel militaire iranien ne fait pas le poids devant l’arsenal des Occidentaux-Saoudiens. Mais il reste dissuasif… appartenant à une vieille nation qui n’a attaqué personne depuis le XVIIIe siècle, mais qui sait se défendre, les Irakiens des années 1980 peuvent en témoigner.

    Il y a quelques années, Ali Larijani avait le sourire lorsqu’il évoquait les capacités balistiques dissuasives de son pays : https://www.youtube.com/watch?v=GpXhF7XDHZY (à partir de 3’30).

      +17

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    • RGT // 08.05.2018 à 14h02

      Une nation aussi vieille que l’histoire elle-même…

      L’Iran est le nom moderne de la Perse.
      Et déjà, durant l’antiquité, les « occidentaux » tentaient d’asservir ce pays qui ne s’est pas laissé faire.

      Souvenez-vous, « 300 » (péplum hollywoodien peu respectueux de l’histoire).

      La véritable cause de l’invasion de la Grèce par les armées perses venait du fait que des « petits loubards » allaient dans ce pays qui avait banni l’esclavage (comme l’Égypte d’ailleurs, la bible perd d’un coup beaucoup de crédibilité) pour faire des razzias, dépouiller ses habitants et ramener des cohortes d’esclaves.

      La réponse Perse n’était qu’une opération DÉFENSIVE pour intimer aux grecs d’arrêter d’aller foutre le bordel chez leurs voisins qui étaient largement plus civilisés.
      Comme nous sommes les « héritiers » de la Grèce, nous avons bien sûr glissé ces « petites histoires » sous le tapis (persan).

      Et les romains ne valaient pas mieux… ils avaient les mêmes « valeurs » : asservir les autres et les piller sans vergogne.

      Depuis rien n’a changé, les grecs ont été remplacés par les britanniques puis les USA, mais les objectifs n’ont quant à eux pas changé : Commettre des pillages et des rapines en soumettant les autres peuples en esclavage.

      Elles sont belles les « valeurs » occidentales.

      Finalement, les banlieues et autres zones de « non droit » ne sont que l’image à l’échelle locale et réduite des états occidentaux vis à vis de leurs voisins.

        +21

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    • Marie Colin // 09.05.2018 à 01h19

      Vous faites bien de rappeler que l’Iran est tout sauf un pays agresseur contrairement aux fous de guerres occidentaux (ce qui inclut bien sur l’état colonial raciste dit israélien…)

        +3

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  • John V. Doe // 08.05.2018 à 10h35

    Sans défense aérienne valable (S-400, Pantsir, radars récents) sur l’ensemble de son territoire ni même sur ses infrastructures stratégiques, l’Iran ressemble à une souris pour le chat que vont croquer les USA. Les quelques missiles sol-sol existants feront certes un peu de dégât mais je doute que ce soit dissuasif notamment vis-à-vis de l’Arabie qui se fiche éperdument de sa population. Quand à l’armée, l’article souligne bien qu’elle est dans un pire état que ne l’était celle de l’Irak.

    Voilà donc encore un pays que l’otanie va ramener à l’âge de pierre et soumettre au pillage à moyen terme.

      +3

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    • RGT // 08.05.2018 à 14h27

      « Voilà donc encore un pays que l’otanie va ramener à l’âge de pierre et soumettre au pillage à moyen terme. »

      Peut-être pas si sûr…

      Les iraniens n’apprécient pas trop les ayatollahs mais contrairement aux occidentaux ils ont une mémoire très courte ils se souviennent bien des « bienfaits » de la « libération » de leur pays d’un gouvernement « corrompu » (socialiste qui avait nationalisé les compagnies pétrolières) en 1953 et le retour de leur « Divin Shah » sur son trône (Opération Ajax)…

      Les ayatollahs, même s’ils ne sont pas des exemples de démocratie, ne sont pas corrompus par les puissances occidentales et sont bien « gentils » à côté de la la SAVAK du Shah entraînée par la CIA…

      J’ai la certitude que tous les iraniens se battraient farouchement pour ne pas revenir en arrière, ce qui signifierait pour les agresseurs un bourbier à côté duquel le Vietnam serait une promenade de plaisir.

      Pour défendre leur pays et leurs familles (pas leurs dirigeants) les iraniens seront, j’en suis certain, prêts à se battre jusqu’au dernier.

      N’oubliez pas la guerre Iran/Irak, avec notre « Ami » Saddam qui massacrait des troupes iraniennes à l’aide des armes les plus modernes fournies par l’occident.
      En face, les iraniens n’avaient que des « lance-pierres » mais ils ont tenu malgré un handicap faramineux.

      Les iraniens, comme les vietnamiens ou les nord-coréens sont des peuples fiers qui ont bien trop souffert de la « domestication » pour la supporter à nouveau.

      Qu’on leur foute la paix et qu’ils se débrouillent entre eux pour régler leurs problèmes.

      L’Irak, la Libye, la Syrie… Je pense qu’il s’agit désormais de la plus grande motivation des peuples de la région pour se battre contre leurs « libérateurs à l’insu de leur plein gré ».

        +23

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    • Les Mouches // 08.05.2018 à 15h29

      Je rejoins le camarade ci-dessus. L’Iran ça reste près de 80 millions d’habitants et un terrain de jeu qui ressemble à un véritable bourbier avec de la montagne et du désert partout. Vous parlez de défense aérienne, il semblerait qu’ils aient des S-300 et au vu de l’efficacité des S-200 syriens, il semble que le S-300 soit suffisant pour faire de gros dégâts à d’éventuelles attaques aériennes.

      Et rajoutons qu’en tant qu’allié proche des russes et chinois (et sa proximité géographique avec ces pays), cela lui assure un soutien politique et militaire, soit par une intervention directe comme en Syrie, soit au moins par la fournitures d’armes et de mercenaires.

      Donc que l’otanie tente le coup s’ils le souhaitent, mais l’Iran n’est pas la Syrie…et les temps ont changé depuis l’intervention en Irak, donc on ne peut pas se baser sur cette dernière.

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      • Alfred // 08.05.2018 à 20h55

        Effectivement. Et.je pense qu’il est bien vite oublié dans les commentaires : -le poids du golfe persique dans la production le transit d’hydrocarbures (c’est le noeud mondial)
        – les missiles iraniens cibleraient en priorité les raffineries, terminaux, champs pétroliers et gaziers des bédouins d’en face (dont les patriots qui les défendent on fait régulièrement la preuve de leur extrêmement relative efficacité).
        – les bédouins ont beau avoir intérêt à la guerre pour avoir un baril au dessus de 80 torche culs vert (conditions de leur équilibre budgétaire en ce moment), il leur faudrait quelques ressources survivantes pour arriver à vendre des hydrocarbures.. et c’est.pas gagné.
        Bref. l’Iran a très clairement les moyens de faire avaler leur dents aux alliés de la nation indispensable et inutile (comme alliée).
        Bibi et ben salmane ont peut être intérêt à faire du bruit mais n’ont pas les moyens d’un contact véritable, ni les usa. S’ils s’aventureaient à le faire, les russes, les chinois et d’autres leur feraient payer cher par de multiples moyens détournés et lu voir directs. ce serait l’accélération du déclin americain. Non pas pour sauver l’Iran par amour. Mais pour mettre un coup d’arrêt.
        Je prend les paris: une montée de la tension oui (voir une énième tentative de révolution colorée et e côté des sanctions oui oui). Un scénario à la libyenne ou à l’irakienne c’est hors de portée.

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      • John V. Doe // 09.05.2018 à 15h38

        Sans vouloir faire de polémique, je pense que vous vous faites des illusions tant sur l’efficacité des anti-missiles dont dispose l’Iran que sur la capacité des anti-missiles USA en Arabie Saoudite.

        Les anti-missiles russes ont prouvé une efficacité de 70% face à une salve limitée de missiles de croisière, lents et pour tout dire dépassés. Ils sont beaucoup moins efficaces contre des missiles rapides tels que ceux lancés par les avions israéliens depuis l’espace aérien libanais. Mais même 30% de réussite pour une salve de missile c’est suffisant pour détruire de l’infrastructure civile comme les américains le pratiquent depuis la guerre de Yougoslavie.

        Les anti-missiles américains, moins performant que les anti-missiles russes récents, semblent raisonnablement efficaces contre les missiles Houtis, probablement d’origine iranienne.

        La dissuasion iranienne me semble donc actuellement faible. D’autant qu’avant de partir en guerre, on peut s’attendre à un gros renforcement américain de l’Arabie Saoudite et probablement d’Israël où sévit un fou furieux du même calibre que Trump.

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        • Alfred // 09.05.2018 à 19h11

          Je ne prétend pas que l’Iran gagnerait une confrontation militaire (je ne suis pas spécialiste du domaine pour commencer) mais que: -1 les adversaires locaux obtiendraient au mieux une victoire à la phyrus (il ne suffit même d’un faible nombre de missile qui « passent au travers » pour abattre un grand exporter de pétrole pendant un certain temps).
          2 l’économie mondiale sentirait passer l’épisode (et les chinois et les russes ne seraient pas les seuls à ne pas goûter l’affaire; ce qui risquerait d’amener à quelques prises de positions et comptabilités propre à mettre en valeur la nudité du roi).
          Autant qu’une histoire de missiles c’est il me semble une histoire de géographie.

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    • Marie Colin // 09.05.2018 à 01h22

      j’ai plutôt le sentiment que le jour où les Iraniens verront leur pays agressé ils retrouveront toute leur fierté nationale et je ne donnerais pas cher de l’attaquant, quels que soient ses mirobolants armements ! il ne manque pas d’exemples dans l’histoire récente…

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  • Chris // 08.05.2018 à 12h25

    Un autre article, très fourni, entre autres sur l’Iran, lequel ouvre une réflexion élargie des conflits actuels :
    http://www.entelekheia.fr/je-sais-qui-est-le-pays-suivant-sur-la-liste-des-invasions-des-usa/
    John Perkins, auteur des ‘Confessions d’un assassin financier’, a également écrit que la vraie raison de l’attaque de la Libye était l’abandon du dollar et de l’euro par Kadhafi.
    Qu’est-ce que ces sept pays cités par Wesley Clarck ont en commun ?
    Aucune de leurs banques centrales n’est référencée comme l’une des 56 banques-membres de la BIS/BRI (Bank for International Settlements, banque des règlements internationaux). Cela les place hors de portée du long bras régulateur de cette banque centrale des banques centrales. Les plus renégats du lot pourraient être la Libye et l’Irak, les deux qui ont été attaqués ».
    En février 2006, la Syrie a abandonné le dollar comme principale monnaie d’échanges internationaux.
    Le 4 janvier, le Pakistan lâchait le dollar dans ses échanges commerciaux avec la Chine, et le même jour, les USA l’ont placé sur une liste de surveillance de violations des libertés religieuses.
    La semaine dernière, l’Iran a finalement basculé dans le camp ennemi : il est passé du dollar à l’euro. Et, pardi, cette semaine, le complexe militaro-industriel des USA, les médias grand public et Israël se sont rejoints pour affirmer que l’Iran mentait sur son programme de développement nucléaire.

    Voilà qui éclaire aussi le programme en coupe réglée de l’ex-banquier Macron… des sous pour l’oligarchie mondiale !
    On est très mal.

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  • Nelda // 08.05.2018 à 14h47

    C’est beau de mettre sa confiance dans un régime de mollahs tyranniques pratiquant le terrorisme, armé et menaçant, et. annonçant sans fard son animosité viscéral à l’égard d’ Israël. Au nom d’un anti-ocidentalisme unilatéral, on se réfugie chez la mère-grand chiite. Quand le système soviétique a été vaincu par la guerre froide, ce n’était pas une question de pétrole; quand malgré l’évidence que l’hitlérisme menait à la guerre, et même après qu’elle ait commencé, par trouille, l’apaisement a été prêché. Et si les Américains son venus au secours des pays d’Europe, ce n’était pas pour leur pétrole. A défaut d’être reconnaissants, on pourrait s’efforcer d’être équitables dans ses jugements avant de se précipiter dans la gueule du loup, en commençant par nier le danger de la mâchoire militaire iranienne.

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    • Jo // 08.05.2018 à 16h45

      Merci pour ce bel exemple de propagande occidentale reposant sur force mensonges.

      Le but des élites US c’est une guerre entre pays européens. Comme en 39-45.

      L’armée US n’aurait pas fait le poids face à la machine de guerre allemande si celle-ci n’avait pas les 9 dixièmes de ses forces sur le flanc oriental. Sans parler de la date très tardive de la-dite intervention.

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    • Fritz // 08.05.2018 à 17h51

      Nelda, j’adore votre humour pince-sans-rire. Merci, vous m’avez mis de bonne humeur pour la soirée.
      Vous oubliez un point : les mollahs tyranniques et terroristes qui vont nous engloutir dans leurs mâchoires battent leurs femmes (en tchador comme chacun sait).

      Et si vos propos sont sérieux… Vous enfoncez Bernard Guetta.

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      • Le Minotaure // 08.05.2018 à 20h26

        Début fin 1943, la priorité de la Wermarcht n’est plus l’Est mais l’Ouest. Le front Est concentre 53% des grandes unités terrestres début juin 1944, soit 2,6 millions d’hommes face aux 5,4 millions de l’armée rouge. Et on ne parle que des forces terrestres. Dès 1942 le gros des moyens de la Luftwaffe est concentré à l’Ouest pour la défense du ciel allemand, et elle se fait progressivement massacrer par les anglo-saxons qui ont permis aux soviétiques de rétablir l’équilibre dans les combats aériens du front de l’Est. Quand à la marine allemande, elle est presque exclusivement tournée vers les combats à l’Ouest.

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        • Mr K. // 09.05.2018 à 05h36

          @ Le Minotaure.
          Vos chiffres sont intéressants, pourriez-vous nous donner vos sources s’il vous plaît?

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        • Mr K. // 11.05.2018 à 07h10

          @ Le Minotaure :

          Vous affirmez : « Début fin 1943, la priorité de la Wermarcht n’est plus l’Est mais l’Ouest. »

          Vos affirmations non sourcées sont gravement contredites par le billet « des crises » suivant :

          https://www.les-crises.fr/la-fabrique-du-cretin-defaite-nazis/

          Soit :
          ___Front Est _Front Ouest _Autres
          1942: 179(79%) 38(17%) 9(4%)
          1943: 187(73%) 50(20%) 19(7%)
          1944: 165(60%) 86(31%) 23(9%)

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    • SCC // 08.05.2018 à 20h24

      Moi j’en ai un peu marre de cet sempiternel argument sur que serions-nous devenus sans les américains (nous serions sous le joug des nazis ou des russes). Mis à part la nécessité, je dis bien la nécessité, pour les américains d’intervenir en Europe (à moins que vous croyiez que c’était désintéressé et uniquement par bonté d’âme), pendant combien de siècles et de millénaires l’Europe devra-t-être redevable aux USA de leur contribution à la fin de la deuxième guerre et ensuite de leur « protection » contre les communistes? Moi je suis redevable aux soldats américains qui sont venus se battre à des milliers de kilomètres de chez eux avec un réel idéal de liberté et d’aide (celui que leurs supérieurs leur ont mis dans le crâne à coup de propagande), pas au gouvernement américain et à la hiérarchie militaire qui avaient des dessins bien plus terre à terre (pensez-vous réellement que les USA auraient laissé les russes s’emparer de la technologie et des scientifiques allemands?), et encore moins aux gouvernements postérieurs et particulièrement ceux de la fin du siècle passé et de ce début de siècle du bordel intégral qu’ils ont mis et qu’ils mettent partout dans leur « idéal » de domination totale aux dépends de tous.
      L’Iran est gouverné par des ayatollahs? C’est leur affaire. Avant ces ayatollahs il y a avait une dictature sanglante. Que les anglo-saxons ont mise en place. Action, réaction.
      Si des soldats américains sont morts sur les champs de bataille européens « pour la bonne cause », plus aucun soldat américain n’est mort depuis pour une quelconque bonne cause, mais uniquement pour assouvir le besoin de primauté absolue que leur pays a décrétée de manière unilatérale et presque divine. Aujourd’hui, en aucun cas ce que les USA ont accompli pendant la deuxième guerre ne peut justifier d’accepter les monstruosités qu’ils commettent aujourd’hui au nom de leur stratégie nationale (cfr le PNAC).
      Je ne suis plus redevable aux USA. Stop avec cet argument.

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  • Georges // 08.05.2018 à 19h18

    Il me semble me rappeler qu’Israël avait bombardé le chantier de construction d’une centrale nucléaire (contrat français) il y a une vingtaine ou trentaine d’années.

    Pour la guerre, Iran/Irak, les occidentaux déploraient l’utilisation de l’arme chimique comme si elle était le fait des deux camps, mais il me semble que par la suite on a bien identifié que c’était L’Irak qui avait utilisé la guerre chimique (avec des fournitures venant de l’Allemagne de l’Ouest).

    A l'(époque, l’Irak était un des 15 membres du Conseil de Sécurité et il avait été réprimandé « sagement » pour avoir gazé un village de Kurdes, il me semble que ça avait fait du 5 000 morts, mais c’était un allié de l’Occident pour faire plier l’Iran qui avait bloqué l’ambassade américaine suite à la décision des USA de bloquer leurs avoirs après la révolution ayant évacuée le Shah.

    Et ne pas oublier la descente de l’avion de ligne iranien au-dessus des eaux internationales et assez proche des côtes de l’Iran par un navire étasunien. Dans les 230 morts, « jugés nécessaires par le fait que l’avion de ligne s’était un peu trop approché du dit navire ». Dans nos médias, une simple information.

    Merci de confirmer ou d’infirmer mes propos, mais je suis tout de même assez sûr de moi, mais c’est il y a longtemps.

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    • Fritz // 08.05.2018 à 20h19

      Vos propos sont justes, Georges. Permettez-moi de les dater, de mémoire et sans consulter mes papiers ni Internet :

      1) L’aviation israélienne a bombardé la centrale atomique d’Osirak en juin 1981, il y a bientôt 37 ans.

      2) C’est bien l’Irak qui a utilisé l’arme chimique pendant la guerre qu’il avait déclenchée contre l’Iran, fin 1983 et début 1984, juste avant l’arrivée de l’Américain Donald Rumsfeld qui serra la main de Saddam Hussein (pour les précisions, vois le livre de Pierre Balta, Le conflit Irak-Iran, La Documentation française). De nombreux soldats iraniens sont morts gazés.

      3) C’est en 1988, à la fin de cette guerre (la vraie « guerre du Golfe »), que la ville de Halabja a subi un bombardement chimique, dans le Kurdistan irakien, non loin de la ligne de front. Là encore, ce sont les Irakiens qui ont utilisé les gaz de combat. Cela faisait sept ans que les Iraniens avaient relâché les diplomates états-uniens séquestrés à Téhéran, le 20 janvier 1981 exactement, grâce à la médiation algérienne (n’oublions pas le ministre Mohamed Seddik Benyahia).

      4) Quant à l’Airbus abattu par les missiles du croiseur Vincennes au-dessus du détroit d’Ormuz (vol Iran Air 655), la responsabilité criminelle du commandant Will Rogers est entière. Morgue américaine, affolement, énervement devant le harcèlement des vedettes iraniennes… Il y eut 290 morts. Au moins Rogers a-t-il reproduit dans son livre la lettre poignante que lui avait écrite le frère de Mohsen Rezaian, le pilote de l’Airbus.

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