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23.décembre.201723.12.2017 // Les Crises

Que peuvent les fakes ? par François-Bernard Huyghe

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Source : François-Bernard Huyghe, 08-12-2017

L’idée que des techniques de désinformation et fake news peuvent déstabiliser les démocraties est devenue un mantra, renforcé chaque matin par la découverte d’une fausse déclaration, d’une rumeur ou d’une tentative de manipulation. Pour ne prendre que des exemples récents, lors de son passage à Paris, Obama stigmatisait l’impact des intoxications en rappelant que des millions d’usagers de Facebook y avaient été exposés lors de la campagne présidentielle US de 2016. Ou encore : il y a quelques jours, le Monde titrait sur les interférences russes via les réseaux sociaux et leur attribuait une bonne part de resposabilité dans le Brexit, l’élection de Trump et le résultat du referendum en Catalogne (en attendant sans doute que l’on apprenne que Moscou a manipulé le prix Goncourt et l’élection de Miss France). Les fakes ou assimilés (on mêle souvent la notion à d’autres évoquées sur ce site, comme celle de désinformation, complotisme, propagande éhontée, faux comptes, astroturfing, fuites massives de données confidentielles, action des bots et des trolls, hoaxes, « pièges à clics », hacking, etc.) et de façon générale toutes les informations en ligne) sont crédités d’un pouvoir étonnant. Et souvent par ceux-là mêmes qui , lors du printemps arabe, chantaient les Google et Twitter révolutions, l’Internet non censurable et les réseaux sociaux répandant la vérité et la démocratie depuis la base.

Or la question du pouvoir « démocraticide » du faux mérite des réponses plus nuancées . D’autant plus que l’argument de l’interférence étatique 2.0 ou de la propension des réseaux à la « post-vérité », se prêtent à des usages eux-mêmes douteux ou complotistes (tout est de la faute des Russes et des populistes). C’est typiquement un argument idéologique servant à expliquer les malheurs du temps (mauvais votes, par exemple) par l’intervention de manipulateurs, par la stupidité des classes populaire ou par la perversité des médias sociaux où chacun s’isole avec sa communauté pour partager des fantasmes. Bénéfice collatéral : la crainte d’être contaminé ou de répandre des faux, comme l’inhibition de tenir des discours de stigmatisation, de discrimination, de phobie, etc., sont d’excellents moyens de discréditer des protestations et de favoriser l’auto-censure. Du coup, on rajeunit une thèse qui faisait sourire pendant la guerre froide – l’hypothèse que l’antiaméricanisme, l’anti-impérialisme et communisme s’expliquaient par la manipulation de masses les plus naïves et par une simple mensonge – : dénonçons, fact-checkons, rassurons et ramenons le peuple au cercle des idées raisonnables (« basées sur les faits »). Affaire de communication…

Bien entendu, il n’est pas question de nier que les mensonges, les fabrications, les rumeurs et les délires ne prolifèrent en ligne (nous avons nous-même écrit sur la démocratisation du faux et son développement depuis une quinzaine d’années). Il existe des listes entières de fausses nouvelles défavorables à Hillary Clinton -et dont la plus folle est l’affaire du Pizzagate – dont se sont délectés les partisans de Trump (qui lui-même a été victime d’infiniment moins de fausses nouvelles). Tout cela existe et répond à des stratégies sophistiquées.
En revanche, il est permis de critiquer la notion naïve qu’un cerveau exposé à de fausses informations adopte mécaniquement des opinions erronées. Et quand bien même on admettrait que la séduction de la fausse nouvelle flatte nos fantasmes et est renforcée par son partage « entre pairs » à qui nous faisons confiance, resterait à expliquer le corollaire : la soudaine impuissance des médias, des experts et des élites à convaincre du vrai. Le fait que plus il y a de moyens de savoir et de démontrer ce qui s’est produit, moins ce discours a d’autorité.

Car, il faudrait ici admettre un principe d’efficacité à l’opposé de celui de la propagande classique basée sur la répétition massive de messages simples adressés à des masses passives. Il faudrait supposer comme un appétit des masses pour la falsification., une réceptivité particulière Il faudrait supposer que quelques messages, éventuellement accrédités par leur source « communautaire » (les gens qui vous ressemblent vous recommandent de croire que …), soient infiniment plus efficaces qu’énormément de messages – plus ou moins vérifiés et en tout cas conformes à la vision dominantes -, ceux qui nous atteignent par les bons vieux mass médias. Il y aurait donc un danger qui n’existait pas à l’époque de la télévision dominante, par exemple, celui que le jugement du peuple, donc le principe démocratique même, soient faussés par quelques uns, armés seulement de leur mépris des faits et des règles. Et du coup, pour être dans le camp de l’intelligence et du progrès.

Avons-nous la moindre base empirique pour admettre cette version ? Que Trump ait été élu, par exemple, après que les fausses nouvelles, souvent propagées par de faux comptes aient touché 150 millions d’Américains (chiffre estimé de ceux qui ont consulté des fakes sur Facebook ou Google) ne prouve pas un lien de causalité. À moins de prêter à ces faux un pouvoir quasi magique par rapport à tous les autres contenus auxquels sont exposés les cerveaux humains.
Une récente étude du Columbia Journalism Rewiew relativise cette idée de « millions de vues ». Oui et alors ?

Si l’on tient compte, par exemple que Facebook a identifié 3.000 comptes « russes » exploitant un budget de 100.000 dollars pour répandre leur supposée desinformtzya, cela fait 0,1% des revenus publicitaires quotidiens de Facebook. Et si les 20 fakes les plus partagés de la campagne de 2016 ont fait l’objet de 8.711.000 partages (dixit Buzzfeed) cela représente 0,006% des actions engagées quotidiennement par les usagers de Facebook. Dans le même ordre d’idées, les Tweets présumés désinformateurs et d’origine russe représentent moins de 0,75% des tweets en rapport avec les élections.

De son côté Motherboard publiait une étude réfutant l’idée que des trolls de l’alt-right américaine et des réseaux liés à 4Chan aient pu jouer un rôle autre que marginal.
Dans le même ordre d’idées, les travaux d’un chercheur de Stanford et de New York University, « Social Media and Fake News in 2016 Election, analysent aussi les données. Si les fausses histories pro-Trump ont été quatre fois plus nombreuses que celles pro-Clinton, pour expliquer le résultat de l’élection par l’effet de nouvelles délirantes – du type « le pape soutient Trump » ou « Clinton a vendu des armes à Daech »-, il faudrait leur attribuer un pouvoir de renverser les votes équivalent de 36 campagnes télévisées.

Que les fausses nouvelles aient eu une capacité d’attirer l’attention (y compris de ceux qui n’y croyaient pas ou des médias classiques qui s’en indignaient) est incontestable. Pour autant, il est trop facile de réduire le scepticisme de l’opinion ou le succès des « révélations » supposées sur les pans du réel qui nous seraient dissimulés aux actions de minorités actives ou de majorités irationnelles.

Source : François-Bernard Huyghe, 08-12-2017

 

Fuites et révélations

Source : François-Bernard Huyghe, 12-12-2017

La défense contre des attaques informatiques qui menacent des intérêts nationaux est une priorité stratégique évidente. Chacun avec sa doctrine, chaque pays cherche à se protéger, lui, ses entreprises et ses citoyens, contre trois types d’attaque canoniques :
De l’espionnage cyber par vol de données et pénétration de mémoires, quelque chose qui devrait en principe se faire en secret pour que la victime ignore le plus longtemps possible qu’elle est ainsi exposée. Logique de la connaissance.
Du sabotage ou autre forme de paralysie des systèmes informationnels (un point auquel la France porte une attention particulière, y voyant un danger pour sa souveraineté). Dans ce cas, il s’agit d’empêcher un dispositif de fonctionner (donc, d’une certaine façon, de faire perdre du temps à l’adversaire) pour le désarmer, l’épuiser ou lui causer un dommage : un système de radars ne fonctionne plus, les ordinateurs d’une administration ne s’ouvrent plus, les fichiers ne sont plus lisibles,… Logique de la perturbation.
Et enfin une forme de « subversion » qui vise à décrédibiliser, humilier provoquer des pouvoirs et institutions et/ou à recruter des partisans pour des projets politiques activistes. Ici intervient le pouvoir du message – comme dans les opérations que monte Anonymous – : on révèle un scandale, on ridiculise un dirigeant, on dénonce, on mobilise ; bref le cyber devient le relais d’une opération qui déstabilise un pouvoir politique ou économique. Ceci demande évidemment un maximum de publicité, donc des relais, médias sociaux et/ou mass médias. Logique de l’opinion.

Découvrir ce que sait ou veut la cible, paralyser son action, lui faire perdre sa légitimité par écrans interposés…, sont les versions modernes de vielles méthodes : renseignement, perturbation des infrastructures ennemies, et propagande ou désinformation ont toujours fait partie du répertoire stratégique.

Mais les formes d’attaques 2.0 ne sont pas séparées si rigoureusement. Mêlant plusieurs principes certaines actions qui commencent par du piratage informatique peuvent servir à dérober des informations confidentielles – des documents authentiques- puis à les diffuser dans un second temps afin de handicaper un adversaire politique. Espionner pour subvertir, en somme. La face cachée des grandes institutions devient une faiblesse à la mesure de leur complexité et le vieux principe du pouvoir – qui est celui de paraître, d’occuper l’attention d’autrui, mais aussi d’assigner la part de secret – se retourne contre lui.

Fuiter et propager

La prolifération des fuites et la panique qu’elles suscitent reflètent d’abord la multiplication objective des secrets – les grandes organisations produisent « mécaniquement » de plus en plus de données sensibles. Tout aussi mécaniquement, ses responsables échangent des milliers de messages, pas forcément très bien sécurisé et on a vu à quelle fréquence se sont multipliées les publications de messageries internes de sociétés ou de politiques. S’ajoute la banalisation des compétences offensives : les professionnels de l’infiltration (dont des anciens de services d’Etat) ouvrent des officines, tandis que les méthodes de pénétration, failles et autres, se vendent sur un marché clandestin. Enfin, dans nos sociétés qui se réclament de la transparence et de la séduction, la rentabilité de la publication de données compromettantes pour toucher l’opinion hors de ses frontières, pour détruire à moindre coûts la réputation d’une entreprise ou d’une institution ou pour déstabiliser, est remarquable

Pratiquée par des « whistleblowers« , des lanceurs d’alerte de l’intérieur, ce viol/publication du secret est typiquement la méthode de Wikileaks. Ou des groupes qui se sont dotés des moyens informatiques similaires et de bons réseaux médiatiques. Il s’agit, en effet, d’aider ceux qui ont quelque chose à dénoncer et qui détiennent les documents pour le prouver : leur permettre de transférer les « révélations » en toute sécurité, les filtrer (éviter la surcharge d’information qui rendrait le tout incompréhensible et ne pas livrer au public des documents qui faisaient courir des risques à des innocents) et les diffuser en garantissant une certaine crédibilité ce qui peut supposer l’aide d’un consortium de médias classiques pour relayer. Les révélations peuvent provenir de l’intérieur ou de l’extérieur : des hackers peuvent s’emparer frauduleusement de quantités énormes de données, les messages d’un individu ou d’une organisation, par exemple, et les mettre sur la place publique pour déconsidérer la victime. Dans un livre récent (« Armes de déstabilisation massive » chez Fayard ») deux responsables de Intelligence on Line, P. Gastineau et P. Vasset, recensent une quarantaine de fuites massives depuis 2009 et soulignent que toutes ne sont pas innocentes. Nombre de celles qui ont le plus marqué l’opinion proviennent de Wikileaks -ou plutôt sont passées par la plate-forme Wikileaks- : banques des îles Caïman, dossiers d’actions militaires US en Afghanistan et en Irak, « cablegate » diplomatique, révélations de Snowden, publication des méthodes de l’Office of Technical Service delà CIA en 2017. Mais, de Kazakleaks en Luxleaks, on s’aperçoit que la liste des « révélés » couvre la planète : tantôt la famille du président turc, tantôt le fonds d’investissement sportif Doyen, tantôt un conseiller du Kremlin, tantôt le groupe sud-africain Gupta. Sans oublier les révélations sur des comptes dissimulés. Bref, si tous les puissants ont des secrets, ces secrets sont menacés de révélation par un membre de l’appareil, mais aussi par vol d’archives ou de correspondances réalisée par des professionnels voire des mercenaires.

La fuite a longtemps longtemps débattue en termes moraux : pour les uns, une forme dangereuse de « dictature de la transparence », pour les autres une formidable avancée démocratique : le pouvoir de dévoiler des dangers ou des crimes pour le bien des citoyens. Mais le soupçon naît maintenant que les lanceurs d’alerte ne sont pas forcément des employés en proie aux scrupules. L’instrumentalisation de la fuite, qui est en principe une technique du « faible », pourrait tenter des États ou des grandes compagnies : rester anonymes (même si l’on veut deviner qui le crime profite) et laisser se développer le scandale.

La publication de documents authentiques mais confidentiels devient un risque pour tout responsable politique ou économique. Du coup, les bureaucraties ainsi « pénétrées » cherchent non seulement à dissuader les intrus par des mesures techniques ou par la répression, mais aussi à décrédibiliser les révélations, les révélateurs et leurs intentions. Des contre-stratégies commencent à se dessiner.

L’art d’annuler les fuites

La première consiste à désigner un État comme responsable de la fuite : des agences de cybersécurité ou les services de renseignement d’un pays attribuent l’attaque sur la base d’éléments techniques (analyse des méthodes d’intrusion employées, et des capacités informatiques qu’elles supposent) mais aussi politiques. Directement (en vertu du principe seul un État aurait pu le faire) ou indirectement (par exemple en désignant le hacker Fancy Bear comme coupable et le relier au Kremlin), on peut ainsi livrer les conclusions d’une enquête qui va incriminer les vilains habituels. Ainsi les fuites de Sony, ce serait la Corée, celle de milliers de mail de la diplomatie saoudienne, ce serait l’Ira, etc. Le « hack & leak » (pirater et révéler) deviendrait la version moderne de la desinformatzyia et des mesures actives de l’ère soviétique dénoncées pendant la guerre froide.

Le cas le plus spectaculaire est celui des mails démocrates piratés durant la campagne présidentielle américaine. La communauté de l’intelligence affirme que la mise sur la place publique de mails piratés du parti démocrate serait une action des services russes avec la complicité d’Assange et Trump – produisant ainsi un contre-discours destiné à annuler l’impact des révélations (qui, au demeurant, ne contenaient rien de bouleversant et dont il n’est nullement prouvé qu’elles aient déterminé le résultat du vote). L’accusation a été relayée par une action étatique (ici menaces de l’administration américaine de punir les « coupables » éventuellement par des armes informatiques à la fin de la présidence d’Obama). D’une affaire d’algorithmes furtifs et de scandale médiatique, on passe à la rhétorique politique, aux sanctions diplomatiques voire demain à la rétorsion para-militaire. Sans parler du sparadrap – le soupçon de complicité – dont Trump n’arrive pas à se débarrasser depuis. Ce genre d’accusations repose sur des analyses techniques (le « style » de l’attaque, des indices comme des bouts de code en cyrillique, les capacités attribuées à tel ou tel groupe de hacker) mais aussi sur un raisonnement politique. En l’occurrence la complicité supposée Russie, Trump, Wikileaks qui est loin d’être prouvée. Il y a quelques jours, les médias américains, CNN en tête, ont proclamé avoir la preuve : un mail (piraté ?) qui offrait à Trump l’accès aux courriels piratés du parti démocrate le 4 septembre 2016, plusieurs jours avant que les documents ne soient publiés. Vérification faite, le mail datait du 14 septembre et ne disaient rien que ne soit public à cette date. CNN & co. ont aussi leurs faux à usage idéologique et ont dû reconnaître leur erreur.
Au-delà de l’anecdote de l’arroseur arrosé, ceci révèle comment se télescopent les phénomènes des leaks – qui après tout peuvent résulter d’une intention perverse mais son censés porter sur des faits authentiques – et celui des fakes, dont la définition suppose qu’ils portent sur des faits imaginaires ou des documents truqués. Par ailleurs, l’enquête sur la source, le but et les complicités dans l’affaire du parti démocrate a réussi a faire oublier le contenu de la fuite : de petites manœuvres et de petits réseaux d’Hillary Clinton dans le monde du parti, des médias et du lobbying et de la finance, qui ne méritaient certainement pas la corde. Peu ou prou ce dont tout le monde se doutait.

Lors de l’élection présidentielle française, les Macronleaks sont censé avoir mis sur la place publique une énorme quantité de correspondances électroniques internes à En Marche, mais ils n’ont eu aucun impact sur le vote pour des raisons assez simples :
Personne n’a eu matériellement le temps d’analyser les documents avant l’élection et les rares qui s’y sont essayés après disent qu’ils n’ont aucun intérêt
En tout état de cause, ils sont apparus dans le délai où la loi interdit toute propagande ou publication susceptible d’influencer l’électeur dans les dernières heures
L’équipe de Macron a réagi en annonçant qu’il y avait des faux glissés parmi la masses des courriels et que, bien entendu, c’était un coup des Russes. Du coup, personne ne pouvait citer ces documents, au demeurant d’une terrible banalité, sans encourir un soupçon moral, celui d’être contaminé par les fantasmes populistes par exemple.

Comme nous l’avions fait à propos des fakes, nous pourrions nous demander quel est le pouvoir réel des fuites. Pour l’économie, ou plutôt contre des entreprises ou des managers, elles sont certainement redoutables et sans doute rentables pour ceux qui dirigent l’opération. Quant aux conséquences politiques, on peut se demander s’il y a une proportion entre l’énormité de révélations comme celles sur le système de surveillance planétaire ou d’évasion fiscale planétaire, et la modération des sanctions politiques qui s’en sont ensuivies. Après tout la Nsa continue à nous surveiller, les paradis fiscaux à proliférer… La révélation de documents secrets, destinée à provoquer une indignation populaire, n’est donc pas une arme absolue. Même mis en forme pour être pédagogique, le message n’a pas une efficacité proportionnelle à sa valeur « théorique » de scandale. Et, du coup, nous découvrons que le pouvoir en cause n’est plus seulement celui de faire savoir, mais aussi celui de légitimer ou délégitimer la source. L’attribution (la capacité de désigner un responsable de la fuite) et l’interprétation (passablement complotiste dans certains cas) de ses intentions peuvent annihiler l’effet de révélation.

Source : François-Bernard Huyghe, 12-12-2017

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brigitte // 23.12.2017 à 08h15

Marre à la puissance mille des anglicismes!!
Vous ne savez plus dire « fausses infos » de même que vous préfèrez « hoax » à canular, de peur de ne pas être compris par la terre entière…. si ce n’est pas de l’abêtissement et de l’inculture organisée, ça, alors qu’est ce que c’est?? vous voulez que je vous le traduise en globiche peut-être?

35 réactions et commentaires

  • LBSSO // 23.12.2017 à 07h56

    Les « fake news » ne sont que quelques gouttes d’eau dans une « cascade de propagande » .
    En amont ? L’abêtissement et l’inculture organisés.
    En aval ? Rien, rien,cette cascade est une chute.
    Les-Crises.fr ? Un rocher. Merci.

      +20

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    • brigitte // 23.12.2017 à 08h15

      Marre à la puissance mille des anglicismes!!
      Vous ne savez plus dire « fausses infos » de même que vous préfèrez « hoax » à canular, de peur de ne pas être compris par la terre entière…. si ce n’est pas de l’abêtissement et de l’inculture organisée, ça, alors qu’est ce que c’est?? vous voulez que je vous le traduise en globiche peut-être?

        +57

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      • Richard // 23.12.2017 à 08h45

        On vous montre la lune et vous critiquez le doigt. On avance.
        D’ailleurs on dit globish (cf Larousse). Inculture ?

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        • Fritz // 23.12.2017 à 13h49

          Inculture ? Non, mais un humour incompris de ceux qui appellent à respecter l’orthographe de l’Inngliche (ou du globiche, aïe dontt nô).

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        • brigitte // 23.12.2017 à 19h09

          Globiche est la version francisée de globish. Hé oui j’ai décidé de faire comme les hispaniques qui écrivent « futbol » au lieu de « football », ce qui donnerait « foutbol » en français. Respectons au moins la phonétique…
          Pour ce qui est de votre pseudo-citation, je suis désolée mais pour moi la lune c’est la langue et le doigt c’est le propos de l’article. Admettez que d’autres opinions puissent s’exprimer.
          L’inculture est dans votre camp!

            +6

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          • Richard // 24.12.2017 à 09h34

            Je critique le fait que vous trainer LBSSO dans la boue, car au cas où vous ne l’auriez pas vu, vous avez commenté non pas l’article, mais vous avez répondu au commentaire de LBSSO en l’attaquant sur le terme « fake news ». Il n’y est pour rien le pauvre. Vous n’avez même pas remarqué je parie que le doigt n’était pas l’article. Quand on allume un feu, on regarde où. Inculture de l’informatique ?

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            • Fritz // 24.12.2017 à 11h25

              Allez, peace, peace, laissez peacer…
              Moi aussi, j’en ai assez des anglicismes, et je ne pense pas que @brigitte ait traîné @LBSSO dans la boue. Pour autant, je n’accuse personne d’inculture.

                +1

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      • LBSSO // 23.12.2017 à 09h08

        Le « b » minuscule de « brigitte »
        Vous ne savez pas que des expressions entre guillemets peuvent correspondre à des citations? « Fake news » est cité par cet article et pareillement « cascade de propagande  » fait référence à cet article:
        http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/02/08/les-fake-news-n-ont-pas-decide-de-l-election-de-trump_5076624_3232.html. Donc vous pouvez adresser un mail à l’auteur.
        De votre part, plus pertinent cette fois-ci et enrichissant pour tout le monde, aurait été une remarque sur les différents types de guillemets utilisés dans la langue française que je n’ai pas respectés .Exemple:
        « Comme brigitte me disait “Tais-toi”, j’ai poursuivi »

        Bon Noël Brigitte.

          +9

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      • Canal de Provence // 23.12.2017 à 09h22

        D’accord avec vous Brigitte, peut-être moins passionnément. Les mots influencent la pensée. L’abus d’anglicismes signe la colonisation anglo-saxone de notre culture.

          +26

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      • kriss34 // 23.12.2017 à 09h56

        En l’occurrence, fake news ce n’est pas fausse info mais info falsifiée/trafiquée/bidonnée ce qui n’est pas la même.

          +7

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        • R. // 23.12.2017 à 10h47

          Raison de plus pour utiliser le français, non?

            +13

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          • hédouin // 23.12.2017 à 11h11

            Raison de plus pour utiliser le mot « faux » qui a l’avantage d’être un terme générique utilisé dans toutes les disciplines et d’être aussi bien l’inverse de vrai que de juste.

              +7

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            • Fritz // 23.12.2017 à 11h29

              Bonjour, @hédouin. Heureux de vous revoir sur ce blog, vous y êtes le bienvenu même si nous ne sommes pas d’accord. Pour le sujet qui nous concerne, je trouve suffisant le mot « bobard », sans chercher à décalquer l’anglais « fake news ».

                +2

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            • hédouin // 23.12.2017 à 14h59

              Bobard,non c’est trop faible.Et plus important la démocratie n’a que peu de choses à voir avec la souveraineté nationale ,qui elle relève,elle , plutôt de La République.

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            • Fritz // 23.12.2017 à 15h03

              Démos = le peuple ; kratein = gouverner. Selon l’étymologie, une démocratie est un régime où le peuple (au sens ethnique ou politique) gouverne, sans obéir à une autorité monarchique, étrangère ou supranationale.

              Quant à la prétendue faiblesse du mot « bobard », lisez ou relisez le petit livre de David Mathieu, Bombes et bobards (L’Age d’homme, 2000), sur la guerre du Kosovo.

                +2

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            • Chris // 23.12.2017 à 16h46

              Indeed, du fake qui fucks et fait swinguer les esprits!
              Contents ?

                +0

              Alerter
      • LEVACHER // 23.12.2017 à 10h35

        Oui il suffit ces anglicisme sont si nombreux que s’en est au point d’en vomir, une véritable nausée.
        Fake news est une information mensongère. Sinon pour une meilleure explication il.nous faut consulter la charte de Munich de 1971.

        Mais oui il faut lutter contre les bien trop nombreuses informations mensongères surtout dans un pays en guerre.

        Et nous sommes en guerre même si nous ne l’avons pas réellement ouvertement et précisément décidé.

        Mais nous avons ou ils ont été nombreux à soutenir une guerre contre le «terrorisme» si celà même est possible.

        Surtout après avoir pris connaissance des nombreuses guerres illégales et donc mensongères de l’OTAN, le Dr Danielle Ganser nous enseigne également sur les principaux acteurs du terrorisme dans notre histoire recente.

        Mais est-ce le temps d’en parler pendant cette période des fêtes de Noël, de la consommation ou de la naissance du Christ, je ne sais plus, sans doute moi même victime d’informations mensongères…

        Bien à vous !

          +12

        Alerter
        • Didier // 23.12.2017 à 10h59

          Que cette période soit considérée comme celle « de la naissance du Christ » est en soi une information mensongère.

            +6

          Alerter
  • Xavier // 23.12.2017 à 08h18

    Posez l’hypothèse suivante et insérez-la dans votre grille de lecture de la société :
    « Les médias sont chargés de fournir un habillage langagier afin de justifier les hiérarchies de dominance ».

    Vous n’êtes pas prêts d’invalider cette hypothèse…

    Reste à comprendre pourquoi ces hiérarchies s’établissent et on avancera grandement dans la possibilité de les éviter ? À moins que nous n’y figurions en bonne place si l’on considère le système Monde et pas France…

    http://Www.Nouvellegrille.Info pour mieux appréhender cette grille de lecture.

      +5

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  • Alfred // 23.12.2017 à 08h37

    Il y a quand même des moments où on s’amuse bien : facedebouc laisse tomber son carton rouge sur les fausses nouvelles (selon lui) car cela attire les curieux et les gens se les partagent davantage. La populace est décidément chiante…
    http://www.zerohedge.com/news/2017-12-22/facebook-ditches-its-fake-news-flag-after-realizing-people-shared-flagged-articles-e
    (Pourquoi en attente de modération ?)

      +7

    Alerter
  • 2018 : l’ouverture de la chasse. // 23.12.2017 à 08h38

    Fake news ou pas Fake news 2018 sonnera l’ouverture de la chasse !

    Et les vaines paroles seront alors délaissées au profit de la reapolitik… De toute manière, quel que soit le lieu, quelle que soit l’époque, loin des tergiversations de midinettes ou les pitoyables rhétoriques de puceaux, cela a toujours été l’unique manière d’imposer un réel changement à la société.

    Le retour à la réalité sonnera aussi l’heure des comptes…

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  • hédouin // 23.12.2017 à 09h21

    Les fausses informations sont une guerre contre les 25 à 30 vraies démocraties dans le monde ,dont la nôtre au premier chef .Certains des commentaires çi dessus sont pour le moins ambigus ou carrément suspects.Nos démocraties même imparfaites doivent être défendues bec et ongles,sans états d’ame.

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    • Fritz // 23.12.2017 à 11h44

      Permettez-moi un anglicisme : qualifier nos régimes oligarchiques-médiatiques-apolitiques de « démocraties », alors même qu’ils ont renié le principe de souveraineté nationale (traduction française du mot grec demokratia), c’est utiliser un « fake word ».

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  • tepavac // 23.12.2017 à 09h55

    J’aime bien les bon samaritains qui, tout en prétendant éclairer le public, développent tout un discours qui rend abscons le sujet traité, ..et qui noie dans la confusion nos certitudes les plus incertaines.

    Ha après cette bonne lecture matinale, je vais pouvoir aller, le port altier et le regard plein de rêve, au devant de ce monde si lumineux….

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  • Dominique // 23.12.2017 à 10h13

    Bonjour.
    En ce qui concerne le « pizzagate » mentionné dans l’article, il a été, si je ne dis pas de bêtise, alimenté par des mails révélés par Wikileaks. Je ne crois pas que les mails aient été déclarés faux par quelque agence étasunienne. Nous avons donc de vrais documents, interprétés de façon apparemment fausse. Mais est-ce qu’un service judiciaire ou un journaliste a pu déterminer de quoi il relevait dans ces mails plus que bizarres, d’autant plus que des sommes non négligeables ont été dépensées pour des « pizzas » traversant plusieurs États ? Ne serait-ce pas à cause de ce manque d’explications que la seule qui ait été donnée soit si populaire ?

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    • LEVACHER // 23.12.2017 à 10h45

      Merci de rétablir l’éclairage sur cette affaire.
      La lumière d’où jaillit la vérité qu’il nous faut chercher disait Jaurès ce qui l’a tué. Car avant de déclarer la guerre il fallait assombrir pour mieux ou continuer de mentir et dans cette tempête la lumière de Jaurès était pour des millions un phare permettant de ne point se perdre.
      Olivier avec sa torche tente avec courage de nous aider à y parvenir pour un meilleur avenir. Merci OB !

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  • Michel Ickx // 23.12.2017 à 12h04

    Dans cet embrouillamini de nouvelles mensongères, de fuites, de censure, de chasse aux sorcières (Babayagas) dignes du plus virulent Maccarthysme, les décodeurs qui prétendent détenir la vérité perdent toute crédibilité.

    Ils nous apparaissent comme les véritables tenants de la théorie du complot.

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  • Laurent Fournier // 23.12.2017 à 17h57

    Je suis plutôt convaincu par l’argument de fond du premier article: Ce que les media dominés (comme dit Hervé Kempf) appellent « fake news » ne peut pas, d’un point de vue simplement logique, avoir l’influence qu’ils disent. Egalement convaincu par le second argument: Qualifier tout ce qui ne va pas dans le sens des media dominés « d’influence russe », de « complotisme », « d’antisémitisme », etc. est une stratégie d’intimidation destinée à justifier la censure et pousser à l’autocensure.

    Puisqu’on parle d’anglicisme, il faudrait juste mentionner que les canulars ne datent pas d’hier: Le nucléaire ou la bougie, l’amiante sauve des vies, les nuages radioactifs s’arrêtent aux frontières, l’armée irakienne a jeté par terre les bébés des couveuses, Saddam Hussein menaçait le monde avec des armes de destruction massive… sont des canulars universellement reconnus. Pour ceux-ci: Assad a gazé les Syriens, Lafarge a protégé ses employés en Syrie, la France a lutté contre l’état islamique… Attendons 2-3 ans pour qu’ils le soient aussi.

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    • hédouin // 23.12.2017 à 18h47

      Beaucoup de complications sur un sujet simple .Bien sûr qu’il y aura toujours des informations partisanes,des affirmations qui reflètent aussi (pas seulement )l’intérêt de celui qui les émet.L’objectivité est une vaste fumisterie.Le récepteur lui même sélectionne ce qui lui convient(pas seulement ).Mais le vrai et le faux s’équilibrerait plus ou moins en démocratie (pas grave) .Le problème des fake news, c’est qu’elles sont l’instrument d’une stratégie ,elle même instrument d’un projet .Poutine a un projet politique sur l’U.E.( que personnellement ,je refuse totalement ,et que je me suis engagé à combattre).

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      • Tanguy // 28.12.2017 à 20h46

        « Poutine a un projet politique sur l’U.E.( que personnellement ,je refuse totalement ,et que je me suis engagé à combattre). ». Je ne connais pas ce projet, pourriez vous en dire plus? Où donner un lien vers des écrits (de lui) expliquant son « projet pour l’UE »?

        Merci d’avance,

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        • hédouin // 29.12.2017 à 17h41

          Comme tout outil( les fake news ne sont que des outils) il faut se demander quel projet servent-ils?Jusque là nous étions attentifs à la désinformation US servant l’impérialisme américain .Il faut désormais comprendre le projet culturel de Poutine ( les USA étant kaputt).Son projet est la Renaissance de l’Eurasie,on peut lire avec profit et prudence Jean Parvulescu , »V.P.et l’Eurasie ».Hélène Carrère d’Encausse n’omet jamais de gratifier Poutine du statut de très grand homme d’Etat pour nous réveiller.Martine Laruelle c’est interessant et profond .Cela fait aussi 20 ans que je travaille avec des Bulgares ,des Roumains et des Serbes.

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          • hédouin // 29.12.2017 à 18h37

            nb ,j’ai retrouvé le livre « l’idéologie eurasiste russe ou comment pense l’empire » mais le bon prénom est Marlène et non Martine

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  • Laurent Fournier // 23.12.2017 à 19h11

    Olivier Berruyer est un agent russe. Il seme la division dans la societe democratique en offrant une plateforme a des articles critiquant le gouvernement et manquant de respect envers le president de la republique. Idiot utile du poutinisme ou machiavel, son operation d’infiltration ehontee lorsqu’il faisait semblant de croire, face a ses lecteurs incredules, que des avions de ligne detournes sont a l’origine des effondrements du 11 septembre 2001, est une preuve imparable de son double langage et de son double jeu. Et d’ailleurs il va censurer mon commentaire, car la liberte d’expression courageuse, dont je fais montre, est bien trop dangereuse pour le Kremlin, qui lui paye son blog et fait livrer de la vodka a son bureau tous les lundi matin.

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  • Seraphim // 25.12.2017 à 03h02

    Cette analyse est tout à fait exacte. Il faudrait d’ailleurs en appliquer les termes et les conclusions aux porteurs d’information disons « alternatives », très diverses dont ce blog. La passion mise, l’énergie inlassablement dépensée à se démarquer de « fake » plus faux que le « fake »m’a toujours paru manquer des connaissances sociologiques et psychologiques rappelées dans cet article, et pire, de confiance en l’intelligence des lecteurs (ce même travers donc que les médias classiques): ce « non, non, je ne suis pas complotiste, oui oui vous avez raison messieurs les censeurs, ces illuminatis sont une plaie etc.. Et pourquoi donc? Les sites carrément conspirationnistes ne manquent pas de sel et confinent plus à la littérature, la science-fiction qu’a l’agence de presse. Soit. Et alors? N’avons-nous pas désespérément besoin de littérature et ne sommes-nous pas capables comme au théâtre de faire la part du jeu, de l’image, de l’allusion et de la vérité des sentiments et des situations? Sur le champ qui plus est!

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  • Huyghe // 25.12.2017 à 19h11

    Auteur des articles repris par l’ami Berruyer, et dénoncé pour globish et usage de globish, me voici obligé de me justifier. En employant des
    anglicismes cum grano salis (je peux, les latinismes ?), je voulais juste suggérer que le pseudo concept de « fakes » traduisait une influence venue d’outre-Atlantique. Il existe des dizaines d’autres néologismes (post-truth, bullshit, fact-checking, astroturfing, hack & leak, trolling, etc.) qui envahissent le débat et qui sont tous produits par les think tanks (tiens, encore un) ou par les élites américaines. Je laisse deviner pourquoi la thèse dominante – selon laquelle nos mauvais comportements (Brexit, élection Trump, populismes, etc.) proviennent de mauvaises informations – a besoin du vocabulaire de la puissance dominante pour s’exprimer.
    Pour les lecteurs plus intéressés (beati pauces), je signale le n° 52-53 de la revue Médium de Régis Debray qui propose un « globish glossaire » , expliquant tout cela (voir mediologie.org)

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