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28.novembre.201328.11.2013 // Les Crises

[L’État BNP] Le retour du fils prodigue ?

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Le Canard d’hier nous apprend que pour Villeroy de Galhau, ça patine : « le poste lui avait bel et bien proposé par Hollande lui-même, qui l’avait reçu à l’Élysée. Mais à l’époque, Villeroy avait réservé sa réponse. »Chapeau à Hollande. Comme je l’ai dit en septembre, de tels personnages faibles et falots sont très dangereux, car ils ont souvent de brusques passions irrépressibles de taper du point sur la table, ce qui conduit à de lourdes erreurs : la Syrie en septembre, Léonarda en octobre, Villeroy en novembre – les pronostics sont donc désormais ouverts sur la date d’utilisation de l’arme atomique…

En fait il semble bien que Matignon, en désaccord, ait fait fuiter l’information le semaine dernière pour faire capoter ceci… Au passage, pensée émue pour les conseillers à Matignon qui ont pris le risque de déplaire au Monarque, pour sauver ce qui reste de la morale publique.

Mention à Moscovici, qui a dit d’après le Canard : « L’arrivée de Villeroy de Galhau, qui est mon ami depuis trente ans, mon copain de promo, est aujourd’hui compromise. » Ouf, j’ai eu peur qu’on l’ait choisi pour ses compétences en fait…

Souvenons-nous… :

[Jésus] leur dit encore :  » Un homme avait deux fils, dont le plus jeune dit à son père : « Mon père, donne-moi la part du bien public qui me doit échoir. » Ainsi, le père leur partagea son bien. Et peu de temps après, ce plus jeune fils ayant tout amassé, s’en alla dehors dans une banque pas très éloignée, et il y fit fructifier son bien en vivant dans la débauche financière.

Après qu’il eut tout amassé, il survint une grande discussion avec son responsable ; et il commença à être dans l’indigence morale. Alors il s’en alla, et se mit au service de ce banquier-là, qui l’envoya dans ses desks de trading pour paître avec les pourceaux. Et il eût bien voulu se rassasier de l’oseille que les pourceaux amassaient ; mais personne ne lui en donnait beaucoup.

Étant donc rentré en lui-même, il dit : Comment pourrais-je complaire à mon responsable ? Quand je pense aux serviteurs fidèles de son père, qui ont du pouvoir en abondance ; et moi je meurs de quasi-pauvreté par rapport à mes amis ! Je me lèverai, et m’en irai vers mon père, et je lui dirai : « Mon père, j’ai péché contre le pays et contre toi, et je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme l’un de tes domestiques ».

Il enfila des guenilles, partit donc, et vint vers son père. Et comme il était encore loin, son père le vit, et fut touché de compassion ; et courant à lui, il se jeta à son cou et le baisa. Et son fils lui dit : « Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, et je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ». Mais le père dit à ses serviteurs : « Apportez la plus belle robe et l’en revêtez ; et mettez-lui un anneau au doigt et des souliers aux pieds ; et amenez un veau gras et le tuez ; mangeons et réjouissons-nous ; parce que mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, mais il est retrouvé.

Et ils commencèrent à se réjouir. Cependant son fils aîné, qui était à la campagne revint ; et comme il approchait de la maison, il entendit les chants et les danses. Et il appela un des serviteurs, à qui il demanda ce que c’était. Et le serviteur lui dit : « Ton frère est de retour et ton père a tué un veau gras, parce qu’il l’a recouvré en bonne santé ». Mais il se mit en colère, et ne voulut point entrer. Son père donc sortit, et le pria d’entrer. Mais il répondit à son père : « Voici, il y a tant d’années que je te sers fidèlement, sans avoir jamais contrevenu à ton commandement de ne pas frayer avec la finance, et tu ne m’as jamais donné un chevreau pour me réjouir avec mes amis. Mais quand ton fils que voici, qui a mangé tout son bien avec des financiers débauchés, est revenu, tu as fait tuer un veau gras pour lui ».

Et son père lui dit : « Mon fils, tu es toujours avec moi, et tout ce que j’ai est à toi. Mais il fallait bien faire un festin et se réjouir, parce que ton frère que voilà, était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu , et il est retrouvé. »

Mais le fils lui dit « Père, je comprends ta joie, mais elle t’aveugle. Ne vois-tu donc pas qu’il n’est revenu que pour repartir plus tard, après avoir régulièrement trahi ta confiance, pour retourner faire fortune dans cette banque du pays de Sodome et Gomorrhe, comme il t’a déjà trahi par le passé…

Mais le père, autiste, prit ceci pour de la jalousie, et ne l’écouta pas, allant nourrir une vipère dans son sein…

D’après l’évangile selon St Luc, 15

La source originale


Signez la pétition : essayons d’attendre 4 000 signatures – la combat n’est pas encore gagné !

 

19 réactions et commentaires

  • step // 28.11.2013 à 11h06

    J’ai une légère inquiétude sur la traduction de la bible de ta bibliothèque, c’est très néomoderne et quelques termes font anachroniques 😉 Jesus à l’époque du shadow banking ?

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  • Bernardin // 28.11.2013 à 11h19

    Drôle de lecture de la parabole du fils prodigue… pas sûr que l’Eglise valide cette interprétation très subjective !

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  • patrice // 28.11.2013 à 11h43

    moi qui avait déjà des doute sur la probité du père…

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  • BA // 28.11.2013 à 12h43

    En décembre 2011 et février 2012, la Banque Centrale Européenne a prêté 1019 milliards d’euros aux banques privées.

    Durée du prêt : trois ans.

    Taux d’intérêt : seulement 1 %.

    Résultat : échec total. Les banques privées prêtent de moins en moins aux entreprises. L’économie réelle n’a pas du tout profité de cet argent.

    Jeudi 28 novembre 2013 :

    Zone euro : les crédits au secteur privé reculent davantage en octobre.

    Le recul de l’octroi de crédits au secteur privé en zone euro s’est accentué en octobre, avec une baisse de 2,1% sur un an, après un repli de 2% en septembre, a annoncé la Banque centrale européenne (BCE).

    Le recul de septembre a finalement été supérieur à ce que la BCE avait annoncé initialement (-1,9%).

    Les crédits aux entreprises non-financières se sont dégradés avec un recul de 3,7% sur un an, contre un recul de 3,6% en septembre, a précisé l’institution monétaire de Francfort dans un communiqué.

    http://www.romandie.com/news/n/Zone_euro_les_credits_au_secteur_prive_reculent_davantage_en_octobre58281120131116.asp

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    • Fabrice // 28.11.2013 à 13h13

      c’est même pire, maintenant, elles provoquent la ruine d’entreprises viables pour s’emparer de leurs actifs :

      http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0203147025464-banque-nouveau-scandale-en-vue-pour-rbs-632137.php

      alors RBS cas isolé ou pas ?

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    • BabarMillésimé // 28.11.2013 à 15h03

      La réponse est toute trouvée à cette plainte, BA. C’est une question. Quel aurait été le credit crunch sans les 500 milliards de nouvelles liquidités injectées au total par les Ltro ?
      L’ère nippone BA, on y est, et bien comme y faut.

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      • BOURDEAUX // 28.11.2013 à 17h24

        « Quel aurait été le credit crunch sans les 500 milliards de nouvelles liquidités injectées au total par les Ltro ? »
        heeuuu…laissez-moi réfléchir…Nos amis traders auraient eu moins de jetons pour jouer…J’AI TROUVé ! le credit crunch aurait été: un CAC 40 à 2500 pts ! j’ai bon ?
        On s’en fout, non ?
        ¨Parce que la baisse du credit aux entreprises, faut pas rigoler : quand les entrepreneurs n’en demandent plus parce qu’ils n’ont pas de perspectives d’investissement ni de croissance, fort logiquement les octrois de credits diminuent…

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  • BOURDEAUX // 28.11.2013 à 17h13

    Histoire de titiller encore une fois Olivier sur les termes de sa pétition, selon lesquels il faudrait juste interdire à l’état de recruter d’ex-banquiers au trésor ; je signale que T Philliponnat, à la tête de finance watch, est un ex-banquier. Il remplit pourtant sa mission avec une irréfutable sincérité, qu’Olivier, me semble-t-il, ne contestera pas. Je veux dire, encore une fois, que c’est plutôt contre les allers retours entre la haute fonction publique et les groupes privés qu’il faut lutter, et non contre l’ « étiquette » des gens recrutés par l’état. Après tout, bosser dans une banque ne vous greffe pas automatiquement une petite glande dans la tête, faisant de vous un irrémédiable ennemi des intérêts collectifs.
    Olivier me répondra que le scandale résidait surtout dans le fait que de GALHAU avait été en pointe dans la défense du modèle de banque universelle. Certes, mais alors, le scandale de sa possible nomination relevait de la simple et habituelle trahison d’un engagement électorale (« mon ennemi, c’est la finance »etc…), et non pas dans l’absence de morale publique.

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    • samuel // 28.11.2013 à 20h34

      Oui, mais sans faire une attaque systémique de tout ceux qui slalomeraient du privé au public, on est bien obligé de faire système. (c’est pour la forme, c’est pas une apologie du système…)
      Et par conséquent de trouver des solutions qui peuvent être occasionnellement érroné, mais qui sont dans la plus part des cas: « de bon aloi ».

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      • BOURDEAUX // 28.11.2013 à 21h43

        En fait de système, je pensais plutôt à quelque chose comme : « si vous entrez au trésor ou dans quelque autre organe vital de l’état, vous n’en ressortirez que sous la contrainte d’une sorte de clause de « non-concurrence » qui soumettrait la suite de votre carrière à l’aval de votre ancien employeur  » pas compliqué 🙂

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        • samuel // 28.11.2013 à 22h32

          le diable ce cache dans les détails :), vu qu’on respecte déjà pas les clauses actuelles…. (qui sont ce que vous proposer)

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          • samuel // 29.11.2013 à 13h26

            L’important ce n’est pas d’être systématique (qu’un cantonnier devienne commerçant on s’en fou), mais une fois arrivé à un certain niveau (haut fonctionnaire, général, par exemple pour le public, pour le privé c’est plus compliqué, mais il faut privilégié les hautes responsabilités dans des secteurs clefs, sécurité, finance, assurance) tu t’engages à ne pas quitter le public ou le privé, sinon tu n’acceptes pas ta promotion.
            Après on a souvent un parallèle avec les politiques, mais on ne peut pas faire des personnes ayant des responsabilités des sous citoyen. La meilleur solution c’est de limiter les mandats.

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  • Macarel // 28.11.2013 à 19h39

    Quelle est la différence entre le communisme et le capitalisme ?

    Le communisme c’est la queue devant les magasins, le capitalisme la queue devant les agences pour l’emploi!

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  • Vénus-Etoile du Berger // 28.11.2013 à 19h50

    Un Historien et spécialiste de la communication politique, qualifie d’«erreur» la promesse présidentielle d’inversion de la courbe du chômage et met en garde contre le risque de «décrédibilisation de la parole politique».

    Pensait-il pouvoir échapper au bilan de sa promesse?

    Il a commis l’erreur de ses prédécesseurs. Pendant la crise de 1974, Jacques Chirac promettait que les Français allaient voir «le bout du tunnel». Nicolas Sarkozy, en 2007, jurait que le chômage allait baisser sous les 5% avant la fin de son quinquennat. Tous se sont fait piéger. C’est une façon de faire de la politique à l’ancienne, qui ne correspond plus aux attentes des Français.

    Car aujourd’hui, grâce à Internet, aux archives, les promesses restent.

    La crédibilité de la parole présidentielle est-elle en jeu?

    Oui, ce genre d’épisodes alimente le sentiment d’impuissance donné par la classe politique. C’est un contrat entre le président et les Français qui pourrait être rompu. Cela peut compromettre de futures annonces présidentielles.
    http://www.lefigaro.fr/politique/2013/11/28/01002-20131128ARTFIG00456-francois-hollande-s-est-enferme-dans-sa-propre-promesse.php

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  • Vénus-Etoile du Berger // 28.11.2013 à 20h16

    Inversion de la courbe du chômage :
    Longtemps, François Hollande a maintenu son objectif, malgré les prévisions pessimistes des économistes.

    L’Elysée est forcé de se rendre à l’évidence: le calendrier fixé s’annonce compliqué à tenir.

    François Hollande a semblé vouloir préparer les esprits à une possible reculade.
    «C’est vrai que j’ai fixé l’objectif de l’inversion de la courbe du chômage» d’ici la fin de l’année, a-t-il reconnu en ouvrant une table ronde dans une PME qui doit signer des contrats de génération.

    «C’est une bataille que nous avons engagée, elle se fera mois par mois, et nous devons y travailler sans cesse. Ça nous prendra tout le temps qui est nécessaire, ce mois-ci comme les autres mois. Mais ce qui compte, c’est cette tendance que nous devons maintenant imposer, c’est que le chômage doit cesser d’augmenter», a insisté le président de la République.

    http://www.lefigaro.fr/politique/2013/11/28/01002-20131128ARTFIG00137-inversion-de-la-courbe-du-chomage-l-embrouillamini-de-hollande.php

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  • Vénus-Etoile du Berger // 28.11.2013 à 20h55

    avis aux repreneurs: les librairies Chapitre sont en dépôt de bilan

    la deuxième chaîne de librairies de France
    53 sur 57 points de vente n’ont toujours pas de repreneur et se retrouvent en cessation de paiement.

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  • jducac // 29.11.2013 à 07h10

    Quitter l’Etat, c’est prendre le risque d’y perdre en sécurité de l’emploi mais c’est généralement se donner des chances de gagner en rémunération.
    Revenir au sein d’une administration quand on a pu conserver son statut de fonctionnaire, c’est la marque d’un échec et, généralement, la certitude d’y perdre tant en rémunération qu’en considération. Un revenant, est mal vu par ceux qui sont restés fidèles et qui voient d’un mauvais œil cet enfant prodigue venir occuper un poste que beaucoup, de ceux qui sont restés, convoitent depuis longtemps. Il est aussi mal vu par ceux qui tiennent l’écurie et qui voient ainsi rentrer un tocard ayant été éliminé du grand prix.

    http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F14679.xhtml

    Mais les rares qui reviennent dans le giron de l’Etat, après être passés par la banque, ne sont pas tous des tocards.

    http://www.dailymotion.com/video/x7hahj_georges-pompidou-1er-ministre-1967_news

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  • Patrick Luder // 29.11.2013 à 08h03

    L’agence de notation PL prévoit une perspective négative au 1er blog économique 😉

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