Les Crises Les Crises
29.novembre.201929.11.2019 // Les Crises

Santiago – Beyrouth : Le fascisme revient… Par Richard Labévière

Merci 357
J'envoie

Source : Proche & Moyen-Orient, Richard Labévière, 28-10-2019

A Violetta, Alberto, Victor et tous les autres. Santiago, Concepcion, Valparaiso 1979 – 1982.

Revoir les « pacos » (les flics) et les « assassinos » (les militaires) dans les rues des abords de l’université Diego Portalès glace le sang. Déjà vu, trop vu ! Lorsque les nervis de la CIA assistaient des escadrons de la mort allant jusqu’à emmurer des blessés encore vivants derrière des murs de briques, rebouchées à la hâte avec du ciment prompt : les « enterrés vivants » ! Le 11 septembre 1973, des chasseurs-bombardiers survolent le palais de la Moneda : près de 3 500 morts, des dizaines de milliers de blessés et disparus ; les doigts du guitariste Victor Jara coupés à la hache…

En ordonnant le déploiement des forces de l’ordre dans les grandes villes du pays, le président Sebastian Pinera (centre-droit) a pris la responsabilité de raviver ces mauvais souvenirs… qui viennent de rafler une quinzaine de vies. Et il ose demander pardon en justifiant sa décision par l’impérieuse nécessité d’assurer « la sécurité » de ses concitoyens ! La sécurité ? La sécurité des gens, en particulier des petites gens… c’est d’abord manger à sa faim, accéder à l’eau potable, à des transports publics abordables pour aller travailler et à un seuil minimal de santé et d’éducation.

Au lieu de cela, et depuis le début de la fin de la dictature Pinochet (1990), les gouvernements socio-démocrates – dont celui de notre ami Ricardo Lagos avant ceux de Michelle Bachelet (2006 – 2010) – ont poursuivi les politiques ultra-libérales lancées sous la dictature par les fous furieux Chicago Boys de Milton Friedman, ayant utilisé le Chili comme le laboratoire de leurs délires, déjà tellement meurtriers à l’époque : tout privatiser… Tout ! Ne laisser subsister aucun service public, aucune activité qui échappe à l’initiative et la seule propriété privée considérée comme l’ADN du progrès ! Aujourd’hui, cette utopie morbide craque de toutes parts !

En France, la séquence des trahisons successives de la social-démocratie a été ouverte par François Mitterrand à partir de 1983. La série s’est poursuivie avec Lionel Jospin (Premier ministre), puis François Hollande (le pire des traîtres) et, aujourd’hui avec Emmanuel Macron (social-démocrate et « en même temps » droite sociale ou droite tout court…) et un Premier ministre qui se félicite de voir machines et robots prendre la place des êtres humains. Nous y reviendrons.

CONTESTATION GLOBALE

Au Chili donc, mais aussi en Uruguay, en Equateur, en Bolivie où Evo Morales a bricolé la constitution pour faire un mandat de plus, au Brésil où un président ouvertement fasciste fait brûler l’Amazonie pour contenter ses bailleurs de fonds de l’industrie agro-alimentaire, en Argentine aussi… presque partout sur le continent latino-américain, les concerts de casseroles défient les pouvoirs en place. Afin de répondre aux ajustements structurels réclamés par le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondial, l’Organisation mondiale du commerce (OMC), l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) et les organisations régionales comme l’Union européenne (UE), les gouvernements taxent les plus pauvres et les classes moyennes encore solvables.

Le président chilien Pinera fait passer le ticket de métro à 1 euro, coût prohibitif lorsqu’on sait qu’une majorité d’employés dépend des transports en commun et que le salaire moyen plafonne à quelques 400 euros mensuels. Ce réflexe de classe consistant à toujours faire payer les plus pauvres – toujours plus pauvres – pour épargner les plus riches – toujours plus riches – finit par atteindre ses limites. Les gens – qui n’en peuvent plus et n’ont plus rien à perdre – finissent par se révolter, employant les moyens les plus radicaux à l’encontre d’une classe politique rejetée en bloc !

Non seulement les représentants élus représentent de moins en moins leurs administrés, voire plus du tout, mais souvent ils sont pris la main dans le pot de confiture, prêts à tout pour se remplir les poches et défendre un système qui assure la reproduction de leurs privilèges. Cette évolution finit par identifier le régime parlementaire classique avec un système de corruption légalisée dont la principale finalité est sa propre reproduction.

Après la Tunisie, l’Egypte et l’Irak, le système libanais est le plus emblématique de la catégorie. Les anciens Seigneurs de la guerre civile (1975 – 1990) continuent à verrouiller le système politique toujours entre les mains des grandes familles. Et lorsque le Premier ministre Saad Hariri annonce l’instauration d’une taxe sur la téléphonie gratuite, il n’est pas surprenant de voir la rue s’enflammer… pour exiger la fin – la fin – d’un tel système.

LIBAN : LE RETOUR DES BARRAGES

Au Liban, les ordures ne sont plus ramassées depuis plus de trois ans. Elles finissent par contaminer les nappes phréatiques à l’origine de nouvelles maladies infectieuses qui contaminent les enfants des quartiers populaires. Qui peut croire que dans un pays comme le Liban, la production d’électricité puisse dépendre de « bateaux-centrales » loués à prix d’or à la Turquie, alors qu’ils ne fonctionnent pas, occasionnant d’innombrables coupures quotidiennes. Qui peut croire que le Liban n’ait pas réussi à construire (depuis la fin de la guerre civile) quelques centrales thermiques, hydrauliques ou nucléaires ? Qui peut croire qu’au Liban, il faille à ce point protéger le lobby des vendeurs de moteurs et groupes électrogènes ? Ne parlons pas de l’accès à la santé et à l’éducation auxquelles les plus pauvres et les classes moyennes ont de moins en moins accès.

Confrontées à des difficultés économiques globales, les diasporas libanaises (importantes en Amérique du Nord et du Sud, en Europe, en Asie et en Australie), ramènent moins d’argent au pays. Sans compter que les autorités américaines exercent des sanctions qui n’osent dire leur nom pour fragiliser une économie entièrement dollarisée, afin de mettre la pression sur un gouvernement qui comporte plusieurs ministres du Hezbollah !

Dans ce contexte des plus volatiles, les réflexes miliciens et fascisants refont surface. Les Forces libanaises (FL) de Samir Geagea – qui disposaient pourtant de plusieurs ministres et qui restent pleinement comptables de la corruption généralisée mis en accusation – en profitent pour à nouveau couper les routes, instaurant des barrages sur de grands axes de circulation. En pleine convergence avec les services américains, qui misent sur le désordre et l’instabilité pour renverser le cabinet, afin d’exclure les Chi’ites de la représentation nationale et du gouvernement, les FL et leurs porte-voix médiatiques (dont Michel Touma de L’Orient-la-Nuit – voir la revue de presse de cette semaine), jouent la politique du pire en ravivant les vieilles techniques de la guerre civile.

LA REALITE DU BREXIT

Dans Le Monde des 20 et 21 octobre derniers, une chercheuse – Myriam Benraad, qui n’est pas la plus nulle – affirme que « les révoltes actuelles d’une jeunesse apolitique s’inscrivent dans le continuum des ‘printemps arabes’ de 2011 et des déceptions qui ont suivi… ». Sur la jeunesse apolitique, prudence car manifestantes et manifestants sont souvent porteurs d’un discours hyper-politique : changer tout, mais pas pour que rien ne change ! Changer tout pour rompre avec des systèmes qui ont échoué à répondre aux besoins essentiels et à la dignité minimale dont les gens ont impérativement besoin. On est bien là, face à un retour, sinon flamboyant, du moins significatif du politique !

Mais là où le discours de Madame Benraad ne fonctionne vraiment plus, c’est précisément sur les « printemps arabes » sur lesquels on a dit beaucoup de bêtises ! Ces révoltes – qui n’ont jamais – jamais – été des « révolutions » sont (à partir de janvier 2011 en Tunisie, puis en Egypte, en Libye, etc.), sont elles-mêmes issues de questions et de revendications sociales très anciennes et très profondes en Tunisie, en Egypte, en Libye, en Irak, au Liban, etc. Partout dans ces pays d’économie rentière, l’argent filait dans les mêmes poches au détriment de la majorité des populations confrontées à des difficultés de survie de plus en plus incompressibles. Et c’est bien à l’aune de l’implacable machinerie ultra-libérale, qui fonctionne comme Le Dépeupleur de Samuel Beckett, qu’il convient d’apprécier et d’analyser les mouvements sociaux récents survenus dans les pays que nous avons précédemment cités, mais aussi au Soudan, en Algérie, et aussi en Grande Bretagne avec le Brexit.

Sur le sujet, laissons la parole au cinéaste Ken Loach dont le dernier film – Sorry We Missed You contre l’Ubérisation de la société – sort en ce moment : « toute cette histoire est une diversion. Une dispute entre deux factions de la droite. D’un côté, le monde des affaires, qui veut rester dans l’Europe pour protéger ses marchés ; de l’autre, une droite extrême, une droite pirate, qui pense qu’elle pourra exploiter encore plus aisément les gens en étant en dehors du marché commun. Salaires bas, dérégulation, profits rapides : nous n’avons eu droit qu’à cela, un débat de droite avec ses relents de faux nationalisme, de xénophobie et de chauvinisme. Mais le Brexit n’est pas l’essentiel : le sujet, c’est la pauvreté – qui augmente y compris chez ceux qui travaillent -, la multiplication des sans-abri, le système de santé qui s’effondre, les transports collectifs chaotiques, l’emploi et le stress au travail tels que je les montre dans le film ».

Et, au-delà d’improbables replâtrages politiques, les réponses pertinentes, sinon salutaires ramènent essentiellement à la question institutionnelle, qui au Liban comme en Grande Bretagne, devrait entraîner une profonde réforme, sinon une vraie révolution constitutionnelle. En deçà et au-delà de tous les blablas des « grands débats » et autres « tirages au sort », notre pays est loin d’être épargné.

DES GILETS JAUNES AUX ROBOTS

En France, le mouvement des Gilets Jaunes – apparu en octobre 2018 – trouve son origine dans la diffusion, principalement par les « réseaux numériques », d’appels à manifester contre l’augmentation du prix des carburants issue de la hausse de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE). À partir du 17 novembre 2018, la contestation s’organise autour de blocages de routes et de ronds-points tous les samedis. Ces protestations mobilisent surtout les habitants des zones rurales et péri-urbaines, mais s’organisent aussi dans les centres-villes où se produisent plusieurs affrontements violents, notamment sur les Champs-Elysées à Paris.

Rapidement, les revendications s’élargissent aux domaines sociaux et politiques. Lors des rassemblements, plusieurs milliers de personnes sont blessées. Des organisations comme Amnesty International critiquent une conduite inadaptée du maintien de l’ordre. Les Nations unies et le Conseil de l’Europe s’interrogent sur l’usage d’armes comme les LBD et les grenades de désencerclement. Parmi les 17 personnes mortes lors des barrages routiers entre le 17 novembre et le 21 décembre 2018, trois sont des Gilets jaunes participant aux blocages et sept des conducteurs de véhicule. Le 2 décembre 2018, Zineb Redouane, une Marseillaise de 80 ans, meurt à l’hôpital d’un choc opératoire, après avoir été vraisemblablement blessée au visage par une grenade lacrymogène MP7 alors qu’elle fermait les volets de son appartement, situé au 4ème étage.

Le 17 janvier 2019, une enquête européenne recense 1 700 blessés (dont 94 dit « graves » avec des mains arrachées et des yeux crevés) chez les Gilets Jaunes ainsi que 1 000 blessés chez les forces de l’ordre. Le 19 mars 2019, l’ex-délinquant – aujourd’hui ministre de l’Intérieur – Christophe Castaner, fait état de « près de 4 000 blessés chez les manifestants et les forces de l’ordre ». Le sociologue Fabien Jobard indique que le bilan humain « dépasse tout ce que l’on a pu connaître en France depuis Mai 68, lorsque le niveau de violence et l’armement des manifestants étaient autrement plus élevés, et le niveau de protection des policiers, au regard de ce qu’il est aujourd’hui, tout simplement ridicule ». Mais ce sont surtout les libertés civiles et politiques qui en ont pris un sérieux coup, dont la liberté de manifester.

Le 16 octobre dernier, un train TER reliant Charleville-Mézières à Reims percute un convoi routier exceptionnel bloqué sur un passage à niveau. La collision fait onze blessés. Lui-même touché et seul agent SNCF à bord, le conducteur du train se retrouve sans moyens de communication en état de fonctionnement. Il doit porter secours aux quelque 70 passagers et sécuriser les abords pour éviter un sur-accident. L’affaire déclenche une grève nationale des agents de la SNCF qui mettent en avant la question de la sécurité pour justifier leur mouvement non-déclaré. Le Premier ministre Edouard Philippe monte aussitôt au créneau pour dénoncer une « grève illégale ». Occultant la question centrale de la sécurité et de la présence humaine à bord des trains, la communication gouvernementale cherche à noyer le poisson en accusant les syndicats de la SNCF de vouloir profiter de cet accident pour « tester » un grand mouvement de mobilisation contre la réforme des retraites, annoncé pour le 5 décembre prochain.

POUR UN NOUVEAU CNR

Mais le plus révélateur est de voir Edouard Philippe cautionner, comme un progrès – oui un progrès – la disparition des contrôleurs dans les trains, cherchant à expliquer que l’automatisation est inéluctable parce que, justement, on ne peut arrêter le « progrès »… Les arguments d’Edouard Philippe illustrent à la perfection cet idéologie techniciste qui cherche à exclure la dimension humaine de toutes activités économiques, à commencer par l’agriculture, de plus en plus industrialisée, devenant de plus en plus inutile avec les accords de libre-échange, jusqu’aux services régis par des algorithmes et des usagers soumis à double peine : ils effectuent eux-mêmes les tâches qui leurs donnent accès aux services qu’ils viennent de payer…

Fortement encouragée, sinon imposée par les formats de l’ultra-libéralisme économique – qui ne veut plus s’encombrer d’êtres humains, de leur gestion et de leurs revendications -, cette robotisation s’accompagne d’une numérisation généralisée des activités dans tous les domaines. Aussi voit-on testées en France les techniques de « reconnaissance faciale » que nos belles âmes droit-de-l’hommistes reprochent tellement au pouvoir autoritaire chinois. L’Etat français teste « Alicem », une application qui permettra de se connecter aux services publics « grâce » ou plutôt à cause d’un procédé de reconnaissance faciale. Une fois en place, qui pourra empêcher la généralisation de ce système aux secteurs les plus sensibles de nos libertés civiles et politiques ?

Du Chili au Liban, en passant par d’autres pays d’Amérique Latine, des Proche et Moyen-Orient, d’Asie, mais aussi d’Europe comme la France, le fascisme vient et revient avec la complicité active des élites économiques et administratives, ainsi que de certains milieux scientifiques. Autrement dit, comme disent nos amis Vaudois : « on ne vas pas vers le beau… ». Il faudra trouver des alternatives, comme les membres du Conseil National de la Résistance (CNR) l’ont fait en leur temps. Il faudra inventer un nouveau CNR, ou plutôt les nouveaux réseaux d’une résistance rhizomatique, démultipliée et adaptée à la disruption globale de l’ultra-libéralisme économique qui cherche à remplacer l’être humain par des machines, des robots et des « applis » numériques. Nous y sommes !

En attendant et malgré tout, bonne lecture et bonne semaine.

Pour aider le site Proche & Moyen-Orient c’est ici

Source : Proche & Moyen-Orient, Richard Labévière, 28-10-2019

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Madudu // 29.11.2019 à 10h18

« Des élites racistes et de la haute bourgeoisie », devriez-vous dire.

En utilisant une catégorie raciste telle que « des élites blanches », vous contribuez à répandre et à banaliser le racisme.

Par ailleurs, il suffit de regarder à quoi ressemble les concernés pour constater qu’ils sont issus d’un métissage.

Mais écrieriez-vous « des élites métisses et de la haute bourgeoisie » ? Assurément non, car en disant « blanches » vous entendiez quelque chose de particulier qui a à voir avec un caractère injuste et dominateur : c’est bel et bien une catégorie raciste que vous utilisez.

21 réactions et commentaires

  • weilan // 29.11.2019 à 08h32

    Article déjà ancien et qui, forcément, ne mentionne pas la Bolivie où, là aussi on assassine au nom de la loi et de l’ordre.
    « Ordre » des élites blanches et de la haute bourgeoisie naturellement.
    Quant à l’Equateur, la révolte des gueux y fut rapidement et assez pacifiquement calmée, même si les mécontentements populaires (surtout indigènes) bouillonnent sous la surface.

      +17

    Alerter
    • Madudu // 29.11.2019 à 10h18

      « Des élites racistes et de la haute bourgeoisie », devriez-vous dire.

      En utilisant une catégorie raciste telle que « des élites blanches », vous contribuez à répandre et à banaliser le racisme.

      Par ailleurs, il suffit de regarder à quoi ressemble les concernés pour constater qu’ils sont issus d’un métissage.

      Mais écrieriez-vous « des élites métisses et de la haute bourgeoisie » ? Assurément non, car en disant « blanches » vous entendiez quelque chose de particulier qui a à voir avec un caractère injuste et dominateur : c’est bel et bien une catégorie raciste que vous utilisez.

        +25

      Alerter
      • Anarkopsykotik // 29.11.2019 à 20h06

        >écrieriez-vous “des élites métisses et de la haute bourgeoisie
        dans un pays ou c’est le cas, oui, ce qui n’est franchement pas le cas de la bolivie. Vous avez vu les photos du gouvernement avant/après le coup d’état ?

        En tout cas, même si “Des élites racistes et de la haute bourgeoisie” aurait été une meilleure formule, en bolivie, les saloperies d’élites fascistes sont à peu près tous blancs

          +6

        Alerter
        • alexandre // 04.12.2019 à 12h44

          « à peu près tous blancs »
          Donc ceux qui ne sont pas blanc passeront a travers les critiquent..
          Et ceux qui sont blanc et non racistes seront très certainement victimes comme les autres blancs.

            +0

          Alerter
      • OG // 29.11.2019 à 22h00

        Ajoutons, Madudu, que l’article lui-même est d’une pauvreté affligeante et d’une propagande digne des Casques blancs syriens. Avec le mot qui fait trembler les foules dans le titre, il ne pouvait de toute façon pas en être autrement…

        On a une révolte populaire légitime contre la cherté de la vie. Très vite, c’est parti en vrille : pillages, incendies volontaires, hôpitaux (!) attaqués etc. Les premières victimes de ces violences sont évidemment les pauvres eux-mêmes. A côté de mon école, un bureau a été incendié et le gardien de nuit en a réchappé de peu.
        La majorité des 15 morts l’ont été dans ces violences et non du fait de la répression policière, ce qu’évite soigneusement de dire Labévière.

        Une grande partie des manifestants désavouent ces comportements de gens qui, comme les Black blocks au service de Macron, ont pour but de décrédibiliser un puissant mouvement social.
        Piñera a essayé de jouer sur cette corde en tentant de ramener l’ordre (couvre-feu etc.) Les casseurs ont été arrêtés, les violences ont largement décrû pour le bien de tous, ce qui n’empêche pas la contestation sociale de continuer de plus belle, là aussi pour le bien de tous.

          +5

        Alerter
      • weilan // 29.11.2019 à 22h29

        Madudu : Visiblement, vous n’avez jamais parcouru ces pays andins, de l’Equateur à la Bolivie en passant par le Pérou. La situation des autochtones amérindiens y est – hélas- très majoritairement misérable.

          +6

        Alerter
        • Madudu // 29.11.2019 à 23h20

          Ne vous sentez pas obligé d’en rendre compte avec une grille de lecture teintée de racisme …

          Vous pourriez par exemple vous concentrer sur des approches socio-économique, politique, philosophique ou historique.

            +1

          Alerter
        • OG // 30.11.2019 à 00h05

          Sauf qu’au Chili, les pauvres sont aussi blancs que les riches.
          Manifestement, vous n’y êtes vous non plus jamais allé…

            +3

          Alerter
  • Myrkur34 // 29.11.2019 à 08h38

    Entre Macron qui se prend pour Nabuchodonosor et Philippe qui joue au petit télégraphiste néo-libéral, on rêve éveillé avec ce gouvernement.
    Sinon on nous gave avec le déficit des régimes spéciaux comblé par le régime général…. La solution(simple ou simpliste ?) ne serait elle pas d’augmenter le prix des billets pour combler ces déficits de cotisants?
    Un vrai service public, çà se paye non ?

      +0

    Alerter
  • Arkhenes // 29.11.2019 à 08h47

    Les gens de gauches ont la sale habitude de galvauder le terme fascisme. Il s’agirait de grandir. Tout ce qui est criticable dans ce monde n’est pas du fascisme. Cette fixette ne permet pas de formuler des analyses opérationnelles, et surtout de nommer le Mal.
    A Beyrouth et à Santiago, ce n’est pas le fascisme qui réprime. C’est le libéralisme. Libéralisme en réponse duquel, justement, le fascisme a été une réaction. Ce qui lui a valu un soutien, fulgurant plus que durable, des masses opressées par ce même libéralisme, et qui croyaient voir leur salut dans les propositions sociales du fascisme.
    J’imagine que s’il y a à gauche une certaine aversion pour l’utilisation du mot libéralisme dans ce contexte, c’est parce qu’historiquement, et comme l’a bien dit Macron, le libéralisme est une valeur de la gauche politique. Du coup, soit on lui donne un surnom (« ultra-libéralisme/néo-libéralisme ») soit on opère une inversion accusatoire, comme le fait cet article.
    Le fascisme s’est suicidé il y a 75 ans. Si l’on se bat contre le fascisme en 2019, on ne peut être que dans un faux combat.

      +19

    Alerter
    • chr bernard // 29.11.2019 à 17h09

      @Arkhenes // 29.11.2019 à 08h47

      Je vous sens lecteur de Michéa, et je suis d’accord avec vous !

        +2

      Alerter
    • Sam // 29.11.2019 à 23h31

      Si on se bat contre le fascisme d’il y a 75 ans ans, c’est sûr que c’est un faux combat.
      C’est celui d’aujourd’hui qu’il faut combattre, cette idée qui se répand chez ceux qui nous dirigent vers l’abîme qu’après tout, certains d’entre nous ne comptent pour rien. Au scientisme de l’époque s’est substitué la futurologie actuelle.
      Le fascisme c’est le libéralisme, ou plutôt sa fin inéluctable. Le libéralisme c’est cette aristocratie industrielle avec leurs larbins passés maîtres dans l’art du sophisme qui joue une partie de poker géante avec notre planète et nous.

        +1

      Alerter
    • Macarel // 30.11.2019 à 10h45

      Ce sont les injustices sociales créées par un système libéral débridé qui font le lit de partis fascistes.
      Le fascisme c’est la prise du pouvoir par un parti totalitaire qui impose « son » ordre par la force la plus brutale qui soit, en violation des droits humains les plus élémentaires. Ce qui suppose évidement l’abolition des institutions démocratiques et l’ illégalisation de toute opposition à ce pouvoir. Cependant les dérives fascistoïdes sont déjà observables dans le comportement répressif des gouvernements « libéraux autoritaires », comme ceux d’Amérique latine, mais aussi malheureusement dans la France de Macron. Un pays qui s’est fait une réputation comme « Champion des Droits de l’Homme. » …

        +1

      Alerter
  • Le Belge // 29.11.2019 à 09h40

    Partout dans le monde, la Caste doit être balayée ! Partout ! Un grand reset est nécessaire et se fera, avec ou sans violence car ceci dépend de la capacité de la Caste à lâcher un très gros lest.

    Bonne journée à toutes et à tous.

      +12

    Alerter
    • christian gedeon // 29.11.2019 à 17h25

      C’est qui « la caste? »On veut bien balayer ,mais qui et où? Grand soir qui élimine,petit matin qui pleure.

        +0

      Alerter
    • Julien // 30.11.2019 à 11h37

      La caste c’est l’état profond. L’état profond par extension c’est le mal. Le satanisme. Donc ils ne lâcheront rien sans éradiquer la moitié de la planète c’est une certitude et c’est ce qui se passera vous verrez … ou pas.

        +0

      Alerter
  • François Marquet // 29.11.2019 à 09h47

    D’autant plus stupide de taxer les pauvres (augmentation du ticket de métro a Santiago) qu’au Chili il y a du grain à moudre: la mine de chuquicamata (cuivre) fournit une bonne part des revenus du pays, et le lithium du salar d’atacama promet tout autant

      +3

    Alerter
  • christian gedeon // 29.11.2019 à 12h14

    Aïe,aïe… donc Samir Geagea et les Forces Libanaises. Mis,seuls,au banc des accusés de la situation libanaise.Fascistes,rien que çà? Oh comme on dit si tous ne sont des voyous,un ceratin nombre en font partie,comme dans les partis politiques libanais,et notamment Amal de Istiz Nabeu ( Nabih Berry). Votre serviteur avait aussi été traité de fasciste à son arrivée en France il y a déjà plus de quarante ans. parce que partisan de Bechir Gemayel,parce que favorable aux Phalangistes( les Kataëb). Je n’avais pas compris,et je comprends toujours pas. Quelles que soient les belles paroles des uns et des autres,si la résistance acharnée des Kataëb n’avait pas eu lieu,il y a belle lurette que les chrétiens du Liban aurait fait leurs valises…pourquoi cette injustice? Qui était l’agressé? Qui voulait faire du Liban une patrie de substitution  » pour les palestiniens? Qui adit que la reconquête de Jérusalem passait d’abord par la destruction de Jounieh,stronghold vitalde la résistance chrétienne? On peut toujours,comme Georges Corm que j’admire par ailleurs,vouloir réécrire l’Histoire en s’en tenant aux grands principes. mais sur le terrain ces grabnds principes étaient aux abonnés absents,et seule la survie comptait. Alors,que les FL aient leur lot de crimes sur la conscience,personne ne le discute…mais pourquoi seulement les FL? C’est un parti pris complètement subjectif,et surtout une vision monoculaire des guerres du Liban.

      +2

    Alerter
  • Louis Robert // 29.11.2019 à 12h57

    « Du Chili au Liban, en passant par d’autres pays d’Amérique Latine, des Proche et Moyen-Orient, d’Asie, mais aussi d’Europe comme la France…, comme disent nos amis Vaudois : « on ne vas pas vers le beau… ». Il faudra trouver des alternatives… »?

    *

    Dans notre monde fini (Paul Valéry), sous contraintes énergétique (Jancovici) et de ressources essentielles sinon vitales (Meadows), au cœur des dérèglements environnementaux et climatiques (GIEC), alors que se poursuit l’extermination des espèces (Barrau) et que s’accélère l’effondrement systémique mondial, planétaire, en cours, deux pôles:

    1, la volonté en acte des peuples à prendre chacun sa place légitime dans le monde,

    2. les soubresauts hors contrôle, hors limites, criminels, de l’Empire agonisant qui s’obstine à tenter de dominer absolument jusques et y compris… dans « l’autre monde » s’il le faut.

    Nouvel ordre mondial ou chaos au cri de « TINA! — There Is No Alternative! », le temps du choix est maintenant… s’il n’est pas déjà trop tard.

    Shakespeare:

    « Under which king, Bezonian, speak or die! »

      +3

    Alerter
  • weilan // 29.11.2019 à 22h22

    Il faut noter également que la population colombienne commence aussi à se rebeller contre le pouvoir. Pouvoir exercé d’une main de fer par des néocons dûment adoubés par Washington et qui ne cesse de s’ingérer dans la situation au Venezuela voisin.

      +4

    Alerter
  • Macarel // 30.11.2019 à 10h54

    « La rigueur budgétaire à laquelle nous contraint l’interprétation actuelle des traités est tout simplement en train d’engendrer un effet Brünning en France : encore moins d’inflation, davantage de gilets jaunes ou rouges dans la rue, de pompiers, de policiers, de profs, d’urgentistes, d’aides-soignants en colère… et, à la fin, plus de voix pour le Rassemblement national. Par un paradoxe qui n’est qu’apparent, tout en se présentant comme l’ultime rempart démocratique contre le fascisme, la République en marche fait le lit du Rassemblement national. Regardez l’Italie qui, depuis Berlusconi, sert de laboratoire politique à toute l’Europe avec une dizaine d’années d’avance sur nous : Renzi y a tenu le rôle que tente d’occuper aujourd’hui Macron. Ce qui n’a nullement empêché Salvini d’arriver au pouvoir, bien au contraire. »
    Gaël Giraud, économiste, directeur de recherche au CNRS, professeur à l’École nationale des Ponts et Chaussées et auteur. Spécialisé sur les interactions entre économie et écologie, il est également l’ancien chef économiste de l’Agence française de développement (AFD).

    https://lvsl.fr/gael-giraud-les-banques-sont-intrinsequement-hostiles-a-la-transition-ecologique/

      +1

    Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications