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25.janvier.201525.1.2015 // Les Crises

Série Charlie

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Petit billet informatif

Les passions étant un peu retombées, je souhaite publier ici pas mal de billets / informations assez intéressantes qui me sont passées sous les yeux dans le drame Charlie Hebdo.

Nous avons tous été frappés de plein fouet par ce drame injustifiable, frappant une vingtaine d’innocents.

Comme cela restera à mon avis un élément très important pour notre avenir, je souhaiterais qu’on réfléchisse plus en profondeur.

Et ce dans le but de comprendre l’histoire de ce journal, les polémiques passées, réfléchir à la liberté d’expression, aux notions de sacré et tabous, aux causes profondes du terrorisme (qui sont quand même un peu plus profondes que quelques sourates dans le Coran…)…

Le tout en se posant en arrière plan la question : comment ne pas donner gain de cause à Al Qaeda, comment ne pas abandonner nos valeurs, comment faire en sorte que la Nation sorte renforcée de cette épreuve, et non pas affaiblie ou divisée.

Ce qui revient à dire : comment renforcer notre « vivre ensemble », dans la fraternité, en luttant contre toutes les « phobies » (islamophobie, judéophobie, voisinophobie, religiophobie, athéophobie, etc.), car on ne construit jamais rien sur la haine, sinon des ruines…

Je vous proposerai donc durant 7 à 10 jours plusieurs billets sur ce sujet – rendez-vous après cette date si le sujet ne vous intéresse pas (ou plus)…

Car si nous étions tous dans une bien légitime émotion (hommage de nouveau aux victimes de la barbarie et pensées pour leur famille) quand ce n’était pas de la passion exacerbée, il est temps de revenir à plus de réflexion…

N.B. pour les gens animés d’un mauvais esprits par rapport à cette image humoristique, cela ne signifie nullement qu’on pense juste, mais juste qu’on pense, ou au moins qu’one ssaye… (merci au lecteur du blog pour le slogan)

P.S; : n’hésitez pas à nous signaler en commentaire les liens vers les analyses qui vous ont marquées ces derniers jours…

P.P.S. tout commentaire haineux et a fortiori pouvant tomber sous le coup de la loi (certains tribunaux étant dingues ne ce moment) sera immédiatement supprimé – donc merci de modérez votre expression svp…

Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots.” [Martin Luther-King]

Commentaire recommandé

Kiwixar // 25.01.2015 à 10h32

Je trouve que le plug anal vert de la place Vendôme résume bien l’Occident « made in USA » : sadique et infantile.
Un peu comme une deuxième mort de l’Empire romain d’Occident, qui sera survécu par l’Empire romain d’Orient où se réfugieront les Arts et les Valeurs… à Moscou.

123 réactions et commentaires

  • luci2/29 // 25.01.2015 à 06h15

    Bonjour

    C’est le Message.fondamental,Unique dans sa concision,celle là qui inclut Tout depuis ce « jour là ».Jour maudit s’il en est.!
    Essayons de Ne Pas » Mourir Tous ensemble comme des idiots »,mais de Vivre.
    A chacun ,avec Tous,d’en faire Son affaire

      +4

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    • Charles A // 25.01.2015 à 18h18

      Le meilleur débat que j’ai vu ou lu sur le sujet, entre Wahnich et Badiou
      http://www.dailymotion.com/video/x2fgdr1_alain-badiou-sophie-wahnich-apres-la-tuerie_news#from=embediframe

        +3

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    • Charles A // 25.01.2015 à 18h26

      J’oubliai cet article de Julien Salingue
      Tueries à Charlie Hebdo et porte de Vincennes : ne pas s’interdire de réfléchir, agir pour ne pas subir
      http://npa2009.org/idees/tueries-charlie-hebdo-et-porte-de-vincennes-ne-pas-sinterdire-de-reflechir-agir-pour-ne-pas

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      • boduos // 25.01.2015 à 22h37

        @ Charles a
        justement,ne pas s’interdire de réfléchir,de prendre de la hauteur ;
        tiens, justement ,je suis sur Google map et je plonge sur gaza,puis sur la Syrie,puis sur le Nigeria puis sur le nord Cameroun (merde ,je vois des mercenaires français non musulmans qui encadre une brigade « boko aram » et pas de bol ,ils se font gauler après leur massacre de villageois)
        en une seule journée,je tombe sur plusieurs centaines de femmes,d’enfants,….égorgés,phosporisés tout blanc..
        je me remets à penser et pourquoi ces morts m’interpelleraient moins que mes onze dessinateurs métropolitains.? serais-je égoïste au point de ne m’indigner que lorsque je suis éclaboussé moi même de sang?
        pourquoi je défile et manifeste avec des oligarques qui,tous,pratiquent le terrorisme et des guerres préventives,intrusives,ingérentes qui ne leur ont pas été déclarées (sauf au mali ou l’on nous a appelés)
        sur ce blog,je sais que vous n’avez pas l’indignation sélective et pas attendu le 07.01 mais nous nous sommes davantage senti concernés à cette date.
        et est ce que l’électrochoc « subi » par nos apparatchiks hémiplégiques n’aboutirait qu’à renforcer le contrôle de toute la population pour un crime concernant apparemment 3 individus….? et justifier le » patriot act « déjà dans les tuyaux depuis novembre 2014.
        moi je reprends Google map et je les interroge sur ce qu’ils comptent faire pour stopper réellement toutes ces guerres plus horribles que l’attentat de Charlie.

        N’ayant lu qu’une critique,je ne peux citer qu’ un extrait de » la France Big Brother » de Laurent Obertone :  » être Charlie ,c’est se fabriquer une identité de secours.Brandir une sorte de grigri entre nous et la réalité « . Dans 1984,Orwell écrit (déjà) : » le commandement des anciens despotes était : -tu- ne- dois- pas »  » le commandement des totalitaires était ; -tu-dois  » « notre commandement est :- tu-es. »
        toute ressemblance avec des personnages ayant existé ne serait que fortuite.

          +6

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  • Caramba! // 25.01.2015 à 06h50

    « Quant à certains moments tout ça tombe, la solitude est alors entière, et en même temps c’est la fraternité qui est là. C’est très étrange parce qu’il demeure aussi la séparation. Il y a l’autre dans un état où je sais que je ne pourrai jamais le rejoindre parce qu’il est abîmé – dans tous les sens du terme – dans un songe, dans une pensée, dans un amour ou dans une détresse qui n’est qu’à lui, qui n’est connaissable que de lui, et qui n’est peut-être même pas exprimable, et en même temps c’est là où j’éprouve ce qui de lui et de moi appartient à un socle commun, appartient à la même humanité. »

    Dialogue sur la solitude

    Christian Bobin

      +9

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  • Grossomodo // 25.01.2015 à 07h14

    Bonne idée , ce débat .

    Ce matin je laissais libre cours à mes pensées … après un voyage sur le net ,( j’ai lu , entre autres , le blog Bonnet d’âne , et suivi les liens offerts…)

    Je pensais ,

    A l’état du monde…

    Tant de misères et d’injustices . De haine aussi .

    Et tant de capitaux concentrés et improductifs qui sont , si j’ai bien compris , cautionnés in fine par les citoyens …

    Et donc je reviens sur ce blog +++ « les crises » …

    Aujourd’hui élections en Grèce …

    Je vous laisse : j’ai un vieux moteur électrique universel à remettre en état …Et d’autres choses sur le feu .

    Et Chien réclame quelques attentions ….

    Cdt.
    Go.

      +3

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    • boduos // 26.01.2015 à 00h34

      l’existence précède l’essence,l’être précèderait donc une nature malléable de l’individu résultat de sa culture,de sa pensée..de .son vécu,de son éducation….., sans possible innéité.
      c’est le point de vue de Simone de Beauvoir : « on ne nait pas femme, on le devient  » ce qui peut nous amener dans l’absolu au gender…
      si par contre être dans l’acception shakespearienne (être ou ne pas être…..) signifie d’être accompli,structuré moralement,intellectuellement, fidèle et respectueux de son heredité ,de soi et de l’ autre ,effectivement cet être est en capacité de « penser » ; penser ne se résumant pas à la fermeture aux autres points de vue mais signifiant un discourt intérieur dynamique enrichi des dialogues avec autrui,avec son passé et ses aieux,avec ses philosophes,…..au moyen des meilleurs outils,du vocabulaire et de sa grammaire.
      Cet être peux faire l’objet de toutes tentatives d’aliénation mentale et de manipulation le greffant de telles contradictions qu’il ne puisse plus de réelles pensées.Il peut être bombardé de novlangue,il peut être des-alphabétisé ….Donc il n’est plus.

      Dans 1984,Orwell écrit : « le commandement des anciens despotes était : -tu-ne-dois-pas.
      Le commandement des totalitaires : -tu-dois.
      Notre commandement est ;-tu-es. »

      et là commence « Charlie »

        +0

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  • bettenhausen // 25.01.2015 à 07h31

    Il y a 1140 milliards de raisons de penser que tout va mal et pourtant c’est dans la noirceur la plus profonde que surgira l’étincelle de lumière . Notre perception de la réalité est malheureusement altérée par un ensemble de choses dont nous avons la conviction qu’elles nuisent à notre aspiration la plus profonde qui est de vivre libre. Nul n’est plus désespérément esclave que celui convaincu à tort d’être libre . Par notre inaction collective nous avons semé le désespoir dans le coeur de millions de gens. Nous récoltons à présent, les fruits de ce désespoir que nous avons semé .

      +13

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  • lemoine001 // 25.01.2015 à 07h33

    Al-Qaïda a gagné depuis longtemps dans nos têtes comme je le faisais remarquer dans un petit billet humoristique de novembre 2012 après avoir vu le dernier James Bond : SKYFALL
    Voici le texte :

    « C’est horrible, mais c’est évident : Al-Qaïda a gagné. La morale du film, c’est la morale d’Al-Qaïda : agressivité extrême, complet mépris pour la vie, à commencer par la sienne propre; violence sacrificielle pour tout mode d’action.

    James Bond est sacrifié par Mam (qui dirige le MI6), mais il survit : il revient et on lui demande pourquoi il a tant tardé. Il répond « I was enjoying death » et il repart en mission, une mission dont il n’a guère de chance de revenir. Une nouvelle fois, il se sacrifie et s’apprête à mourir dans un déchaînement de violence.

    Son dernier sacrifice est évidemment une explosion. Il est au service de Mam qui est la mort personnifiée. Elle est veuve, n’a pas d’autre lien avec la vie que ceux qu’elle envoie en mission, c’est-à-dire au sacrifice. Elle meurt elle aussi en service. C’était pour elle la seule issue car elle allait être démise de son pouvoir. M, son remplaçant, est déjà nommé. Elle est victime du seul de ses agents qui n’ait pas admis d’être délibérément sacrifié (encore est-il allé jusqu’à avaler sa capsule de cyanure). C’est celui qui se dérobait devant la mort qui est le « méchant ». C’est un monstre pervers et froid comme les autres, plus violent qu’eux encore et qui vit dans les ruines, le seul lieu qui lui convienne.

    Dans ce film, James Bond n’est pas jouisseur. L’instinct de mort l’emporte en lui sur la libido. Il est masochiste : il s’ouvre l’épaule avec son couteau pour en retirer des éclats de métal qu’il y avait volontairement laissé pour pouvoir les faire analyser. Il est orphelin. Ses parents ont été tués. Il ne revient sur les lieux de son enfance que pour y affronter la mort et pour les détruire. Il ne se préoccupe pas de séduire. Ses rapports avec les femmes sont distants. Il n’a pas ou a peu de désirs. Il boit en alcoolique, sans panache. Au casino, il ne joue pas, ne gagne pas et ne se comporte pas en dandy. Après avoir quitté la femme qui l’a soigné ou simplement celle avec laquelle il vient de passer la nuit (on ne sait pas), il risque sa vie par défi ou pour gagner un pari (là non plus, on ne sait pas) : il le fait en buvant un verre d’alcool avec un scorpion sur la main. Il fait cela sans paraitre y trouver de plaisir ou même d’excitation.

    Si à la fin du film James Bond est encore vivant, quand tous les autres sont morts, c’est pour se mettre au service du M qui l’envoie à nouveau en mission. Il est inapte comme les tests l’ont montré (il le sait et M le sait), mais il est toujours prêt pour mourir. Il partira donc à nouveau vers un, peut-être ultime, sacrifice. »

    PS : Si nous voulons vaincre la violence destructrice, commençons donc par aimer la vie et faire aimer la vie. Ayons un humour sain et tourné vers la vie et les autres.

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    • Feuille de Mars // 25.01.2015 à 10h19

      Bon sang je n’avais pas vu ce film sous cette angle. Mais c’est une excellente critique que vous faites là cher monsieur.

      Ceci dit, on peut noter ce « pourrissement moral », cette « haine de la vie » depuis déjà pas mal d’années chez l’archétype du héros occidental (puisque James Bond incarne l’occident qui a su triompher du communisme, des escrocs internationaux, qui aime les femmes sans les opprimer, qui aime jouir de la vie et se servir d’objets à la pointe de la technologie…bref, l’occidental tel qu’il se représente).

      Il suffit de regarder d’autres héros archétypaux qui nous sont présentés par les grands médias, là où on nous proposait dans les années 50 des héros qui aimaient leur famille et la protégeaient, ou des héros dans les années 70 qui faisaient tout pour ne pas aller à la guerre ou qui luttaient contre la haine, qu’avons-nous comme modèles aujourd’hui ?

      -Jack Bauer : un héros qui justifie ses actions, y compris la torture et le chantage, par la lutte contre le terrorisme…exactement comme les tortionnaires de Abou Grahib.

      -Des héros de jeu vidéo pour qui la guerre est « un jeu », dont le but est de marquer des points (tuer des gens) en essayant de se faire tuer le moins possibles (car mourir n’est pas un drame, juste une formalité pénalisante) : cela rejoint un peu ces officiers japonais à Nankin qui faisaient des concours du plus grand nombre de civils chinois à décapiter et qui, une fois l’ennemi en approche, décidaient de se suicider ou de se jeter le sourire aux lèvres sous les balles ennemies car, pour eux, leur vie n’était qu’un rêve ou un détail qu’il fallait sacrifier pour l’empereur.

      -Dans les blockbusters « grands publics », on a des super-héros ou des robots géants aux rapports humains aussi froids & aseptisés qu’infantiles, des personnages irréalistes mais qui détruisent des villes entières de façon très réalistes dans des combats aussi manichéens que peu justifiés. Les villes ne sont que des décors à détruire, on ne montre jamais de « dégâts collatéraux », on ne montre jamais ceux qui ont leur foyer détruit, ni la reconstruction…juste la destruction présentée au grand public, dont des enfants, comme une activité amusante et divertissante.

      -Même les œuvres se voulant métaphysique et profondes sont marquées par le sceau de l’impérialisme : un film comme Interstellaire nous montre une planète terre où l’on ne croit plus dans une Amérique triomphante et où (bizarrement) les gens sont condamnés à mourir par une catastrophe naturelle jamais expliquée … Et lorsque l’humanité est déplacée vers une planète plus « vivable » après de nombreux sacrifices : que voit-on flotter au-dessus des premières colonies qui sont sensées être notre salut à tous ? Le « stars’n stripes » flottant fièrement au vent. Ou autrement dit, un monde qui ne croit plus en la destinée manifeste américaine mérite de mourir et d’être abandonné…seuls les lieux où le drapeau étoilé flotte au vent survivra à toutes les catastrophes.

      Autrefois, l’occident s’enorgueillissait de produire de grands philosophes, des artistes inspirés, des héros de fiction profondément humains et bons qui mettaient la vie de soi et des autres ainsi que les rapports sociaux au-dessus de tout. Quelles sont nos valeurs aujourd’hui ? Des « philosophes » qui justifient les « guerres humanitaires », des « artistes » pour qui la provocation facile est une bonne source de revenue plutôt que la recherche artistique et l’inspiration et des héros guerriers et bellicistes qui tuent et rendent le meurtre « sexy et attirant » plus qu’autre chose.

      L’occident est malade.

        +35

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      • Kiwixar // 25.01.2015 à 10h32

        Je trouve que le plug anal vert de la place Vendôme résume bien l’Occident « made in USA » : sadique et infantile.
        Un peu comme une deuxième mort de l’Empire romain d’Occident, qui sera survécu par l’Empire romain d’Orient où se réfugieront les Arts et les Valeurs… à Moscou.

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        • Feuille de Mars // 25.01.2015 à 10h45

          sadique (le plug anal) infantile (une chose aussi vulgaire, géante, coûteuse et visible par tous, y compris les enfants) et hypocrite (le mensonge sur le sapin de noël).

          C’est exactement ça.

          Si nous sommes la nouvelle Rome finissante, je souhaite aux russes de ne jamais devenir la nouvelle Byzance.

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        • boduos // 26.01.2015 à 00h52

          @kiwixar
          le plug signifie « je vous le mets,ça vous plait vous en redemandez,vous êtes des c.. »
          et ceci devient la révérence bourgeoise obligatoire ,le mat surmonté de son chapeau dans »Guillaume Tell » symbole de l’arbitraire et de la soumission.

          le but était de ridiculiser la France,on a bien compris.

            +2

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          • Kiwixar // 26.01.2015 à 02h03

            Je suis loin d’être un expert en psychologie/psychiatrie, mais le plug anal et l’attitude de l’Otanie me font penser au « stade anal » chez l’enfant, étape qui peut revenir chez un adulte qui a des « problèmes » (les Américains ont des « problèmes » psychologiques, et graves) :

            = http://fr.wikipedia.org/wiki/Stade_anal =

            « Selon la théorie freudienne, le stade anal est impliqué plus particulièrement dans la paranoïa, dans la névrose obsessionnelle et dans la mélancolie. »

            Paranoïa, névrose obsessionnelle, mélancolie : ne sont-ce pas ce qu’on observe chez nos « amis » zuniens, et qu’ils essaient de nous refourguer?
            On voit leur sadisme partout, et en particulier dans la torture un peu partout (exemple Guantanamo) de types qui n’ont rien à raconter.

            « We tortured some folks » (Barack Obama, Prix Nobel de la Paix)

            Cet infantilisme des Zuniens est très très dangereux : ils sont capables de faire leur petit caprice et de faire sauter la planète (nucléairement) plutôt que d’accepter d’être remis à leur place, un pays parmi les autres.

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    • Jean de la défense // 25.01.2015 à 11h16

      James Bond est sacrifié en effet, parce que le film ne sait comment surenchérir, à plusieurs reprises en fait (scène du métro souterrain qui fonce sur le héros…). Film particulièrement sombre et brutal, à l’instar de l’ensemble de la production hollywoodienne actuelle de type cinéma d’action. Le scénario se caractérise par une succession bluffs, histoire d’impressionner l’audience.

      En revanche, « Maps to the Stars », de Cronenberg, est au moins pertinent concernant l’usine à rêves… Cronenberg y dépeint des individus perdus et isolés n’ayant d’obsession que leur propre quête de notoriété. Dans ce contexte, le rapport incestueux se perpétue d’une génération à la suivante, les enfants reproduisant à l’identique l’histoire des parents, comme s’il n’y avait ni progrès ni issue, ni avenir… Le poème « Liberté j’écris ton nom » d’Eluard, sonne comme un regret.

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    • Chris // 25.01.2015 à 14h30

      Vous avez raison, l’Occident entretient une culture de mort, chaos et destruction. (déstructuration dirait un Philippe Grasset)
      Le thème de la mort a toujours été présent dans toutes les cultures, mais dans la perspective d’une continuité, en oeuvrant à l’avenir des générations. Or, depuis Hiroshima et Nagasaki, nos sociétés occidentales ont comme intériorisé une rupture, un « après moi le déluge, youpie tout est permis ». L’espace publique est devenu poubelle : on ne crache plus par terre mais sur son voisin. Plus c’est tordu et destructurant, plus on s’extasie… et en redemande. Ce phénomène s’exprime tout naturellement dans les arts : la mocheté et l’instantanéité ont un succès fou. Nous consommons express : objets comme individus sont devenus des prêts à jeter.
      J’y réfléchis depuis de nombreuses années, car je souffre dans un environnement dysharmonique (couleurs, sons, rythmes, relations, éthique et même pensées !).
      En temps réel, j’ai suivi les travaux d’un Laborit qui m’ont apporté quelques explications. J’ai adjoint l’éthologie, qui elle, m’a fourni bien des réponses. J’ai ausculté le rapport Meadows sous toutes ses coutures ! Je me suis intéressée aux religions, à l’histoire des peuples et son corolaire la géographie qui sous-tend l’aventure humaine (climat et sol ont un rôle essentiel quoiqu’en pensent les Dr Folamour et Mabuse). Démarche autodidacte et holistique sur quelques décennies.
      Bizarrement, ma quête pour comprendre le monde m’a toujours ramenée aux religions.
      Je n’aborde pas les religions en termes de croyances qui elles, relèvent généralement de sédimentations mémorielles et parfois de capacités individuelles spatio-temporelles (chamans, mystiques), mais en termes de règles fondamentales y compris les interdits pour obtenir une cohésion sociétale et sa pérennité. Les droits de l’Hommes n’en étant qu’une très pâle copie.
      Mes conclusions en vrac : les troubles psychopathologiques/gènes liés au pouvoir et à l’argent, conjugués au relâchement des moeurs sont les causes essentielles des effondrements civilisationnels. Le système occidental mis en place (globalisation + financiarisation), véritable cancer, m’apparaît être le turbo idéal pour y arriver, alors même qu’il prétend survivre dans un monde fini. Je mets résolument de côté la colonisation de Mars pour y échapper !
      Si je fais abstraction des « ismes », des excès médiévaux et diversités ethnologiques de l’Islam, cette religion, ou plutôt doctrine/idéologie, qui interdit l’usure, me paraît la mieux placée pour survivre au cataclysme programmé. Le Bouddisme et de l’Orthodoxie primitif ont aussi de bons atouts.

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    • fx // 25.01.2015 à 18h51

      cher M. Lemoine001 (007 ?), pourriez-vous me faire la même analyse de Mad-max I ou II, voire I puis II, avec ce passage de la civilisation à la sauvagerie. Dans le I, la sauvagerie instille la civilisation, dans le II où la civilisation est révolue avec la raréfaction du pétrole, c’est la civilisation qui commence à vouloir structurer la sauvagerie, d’ailleurs l’acteur (le balaise) qui est le chef de la police dans le I, est celui qui est le chef des « sauvages » dans le II. Cela est parfaitement voulu, enfin j’aime à le penser ainsi.

      dans l’attente, bien cordialement

        +0

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      • lemoine001 // 25.01.2015 à 19h57

        Je n’ai pas vu ces films. Je ne vais que très rarement au cinéma et souvent quand on m’y traine.

        Je suis persuadé que vous êtes tout autant que moi en capacité d’analyser ces films. Je n’ai aucune compétence particulière dans ce domaine.

        Le simple fait de résumer l’action d’un film oblige à l’interpréter. Il suffit de commencer par là et de voir où cela mène.

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      • Feuille de Mars // 25.01.2015 à 20h23

        Les Mad Max ne sont pas réalistes : dans un futur où la civilisation a disparue en raison (entre autres) de la raréfaction du pétrole…les survivants conduisent des grosses cylindrées qui consomment beaucoup. Cherchez l’erreur !

        Bon, blague à part, les Mad Max sont, avec d’autres films comme Postman, Waterworld ou l’excellent Maleville, la pierre angulaire cinématographique du genre « post-apocalyptique ». C’est-à-dire un genre qui pose la question de ce que l’on deviendrait après une grosse catastrophe qui aurait réduit en poussière la société hiérarchisée.

        Grosso modo : presque toutes ces œuvres montrent une société où les gens se divisent en clans ou chefferies tous plus ou moins en guerre les uns contre les autres pour des enjeux plus terre-à-terre que la politique (la nourriture, les esclaves, les femmes). Dans des combats de basse-intensité mais néanmoins très violents où les armes blanches ont retrouvé une place importante.

        L’apparence de ce genre de situation peut faire penser globalement à ce que l’on trouve dans un pays en état de guerre endémique (genre : Haïti, Congo, Afghanistan…) ou à des situations historiques anciennes (période des grandes invasions au haut moyen-âge) mais sous des latitudes qui sont plus proches des nôtres et à une époque située dans un futur plus ou moins proche.

        On peut avoir 2 types de lecture par rapport à ce genre d’œuvre :

        -on peut se dire que l’arrogance, qui a trait à l’homme occidental moderne qui se pense supérieur au « primitif » du moyen-âge ou au stéréotype de l’Afrique post-coloniale plongée dans le chaos, n’a pas lieu d’être et que ce même occidental « évolué » retrouverait très vite des mœurs moins modernes et pacifiques en cas de fin de la société de l’abondance telle qu’on la connait. Là, on penserait que le film post-apocalyptique de type mad max ferait passer un message encourageant le spectateur à un peu plus d’humilité et à penser à la chance qu’il a d’être né dans un partie du monde et à une époque à peu près pacifiée.

        -Mais partant de ce constat, on pourrait y trouver une lecture un peu moins positive de ce genre de film consistant, en gros, à dire : « Si la société occidental libérale-libertaire actuelle s’effondre…vous retournerez à l’état-sauvage et vous serez la proie de plus fort que vous ! Donc travaillez consciencieusement pour que cette société injuste puisse continuer de perdurer sans quoi … Malheurs à vous ! »

        Sous ce genre de fiction peut donc se dissimuler 2 types de morales se ressemblant mais finalement assez différentes l’une de l’autre : un message encourageant à l’humilité (on a pas toujours eu la chance de vivre comme on vie et ce ne sera peut-être pas toujours le cas) et un message encourageant plutôt la soumission, qui est le pendant négatif de l’humilité (Si vous vous passez de la société telle qu’elle est et de sa hiérarchie actuelle, vous serez ravalé au rang de bête sauvage !)

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        • Alae // 26.01.2015 à 13h01

          @Feuille de Mars
          Vous avez raison, les Mad Max ou ce type de films ne sont pas réalistes. Ce ne sont que des projections de l’esprit d’Américains repus qui appliquent leur « core doctrine », l’anti-étatisme et la haine de toute centralisation à la SF.
          L’Amérique, une des sociétés les plus divisées au monde, ne croit qu’au « dog eat dog » (l’homme est un loup pour l’homme), au « seul contre tous » et au chacun pour soi. C’est quand même l’un des seuls pays à définir la démocratie comme « la tyrannie de la majorité » ou une « mob rule » (loi de la basse populace, loi du plus fort… nous n’avons pas de traduction exacte). Transcrivez ça au futur, et vous obtenez forcément leurs petites troupes de prédateurs en guerre les unes avec les autres, leurs héros solitaires armés jusqu’aux dents prêts à en découdre avec les méchants, etc.
          Alors qu’en réalité, quand une catastrophe frappe un pays ou une région, les gens font tout naturellement l’inverse de ce que les Américains pensent : ils se solidarisent illico.

            +1

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  • mistermask // 25.01.2015 à 07h47

    Pour moi la question n’est pas « comment renforcer », mais plutôt « est-il possible de vivre ensemble ? »…

    De ce que je sais de l’histoire, la religion, de par sa nature de culte, a toujours été opposée à tout autre type de contrôle.
    C’est un simple code éthique, avec ses mythes pour illustrer chaque « leçon ».
    Le souci d’actualité est certes lié à la culture de l’intervenant ou à ses habitudes, mais surtout à sa définition de l’Éthique.
    Intégrer un exemple de maladie mentale ou de monstruosité humaine reconnue à l’unanimité au sein d’un débat sur la culture(parce que c’est ce que ca semble être) revient à accepter toute forme de déviance extrême au sein de celui-ci.

    Personnellement, pour bien centrer ces interventions, je vous conseillerai de ne pas modérer les commentaires tant qu’ils restent dans le sujet. Car c’est finalement de l’extrémisme dont il est question, et l’extrémisme est donc à prendre en compte.

      +10

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    • Sud // 25.01.2015 à 09h40

      Tiens tiens tiens… Ne pas modérer les commentaires.
      Justement, je pensais que modérer un commentaire « au motif que certains tribunaux sont dingues », me pesait un peu.

      Je cite OB : « P.S. tout commentaire haineux et a fortiori pouvant tomber sous le coup de la loi (certains tribunaux étant dingues ne ce moment) sera immédiatement supprimé – donc modérer-vous vous -même svp… »

      Et si la loi était devenue dingue elle aussi ?… Faudrait-il se modérer ?

        +10

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      • Feuille de Mars // 25.01.2015 à 13h07

        Ni moi non-plus, pourtant c’est nous qui mettons au pouvoir ceux qui votent ces lois dans notre dos.

          +3

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        • Stéphane Grimier // 25.01.2015 à 13h51

          « Ni moi non-plus, pourtant c’est nous qui mettons au pouvoir ceux qui votent ces lois dans notre dos. »
          .
          Ça c’est ce qu’on vous laisse croire et que vous croyez. En rendant impossible par de multitudes « règles » de contrôle (signatures, listes, représentativité des sexes, partis, financement à +5%, cumul des mandats, etc, etc), l’élection de citoyens non alignés, on peut parler de parodie d’élection démocratique, ce que je franchis allégrement tant après 45 ans de comedia dell’arte (depuis Pompidou en fait) j’en suis plus que convaincu, et le résultat plus que patent. Les gens ne sont pas cons par nature à réélire leurs fossoyeurs, ils sont conditionnés à l’être. Cette situation n’est la citoyenneté. Ce n’est qu’un rôle dans le village potemkine démocratique occidental.

            +14

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      • Vallois // 25.01.2015 à 15h52

        Socrate a été condamné pour avoir corrompu la jeunesse et n’avoir pas respecté les dieux de la Cité.

        Et bien je crois qu’en transposant les discours des membres du gouvernement et des associations auxiliaires, on trouve les mêmes accusations contre les libres-penseurs…
        c’est d’ailleurs à cela qu’on les reconnaît, même si on n’est pas du tout d’accord avec eux. La liberté d’expression ne suppose pas qu’on reconnaît l’expression, la pensée naît de la polémique.

          +2

        Alerter
  • Gbalou // 25.01.2015 à 08h23

    Je pense donc je suis !… En ne souhaitant pas participer à la manifestation du 11 janvier, en qualifiant d’hypocrite cette manifestation d’union nationale, prétendez-vous rassembler autour de vos propositions ? VOUS MARCHEZ SUR LA TÊTE !… « Je suis donc je pense » : A ce point que les partis politiques sont en crise, croyez-vous être en capacité de comprendre les enjeux du vivre ensemble ? Ne faudrait-il pas d’abord arrêter de censurer la parole qui vient de ces ghettos ? Ne pas reconnaitre les talents est laisser la place à la médiocrité !…

      +1

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  • Caramba! // 25.01.2015 à 08h30

    Bonjour mistermask, je ne comprends pas votre phrase.

    « Intégrer un exemple de maladie mentale ou de monstruosité humaine reconnue à l’unanimité au sein d’un débat sur la culture(parce que c’est ce que ca semble être) revient à accepter toute forme de déviance extrême au sein de celui-ci. »

      +1

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    • Gaïa // 25.01.2015 à 17h40

      Et pendant qu’on s’interroge sur le droit au blasphème, on oublie d’identifier les vrais blasphémés. Ceux que les puissants écrasent de leur dogme économique et isolent dans la pauvreté , ceux qui meurent sous les bombes, sont déplacés puis montrés comme des parias pour répondre à la soif des nantis. Finalement qui exerce le droit au blasphème en toute tranquillité pendant que nos républicains le réclame à grands cris?

        +2

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    • mistermask // 28.01.2015 à 04h52

      Bonjour,
      par cette phrase je mets en lumiere la subjectivité qu’implique pour moi tout terme d’appreciation de la psychologie humaine.

      Coulibaly et compagnie ont commis des actes qui sont reconnus par la majorité de la race humaine comme horribles, contraires à l’ethique.
      la mort, la destruction et tout ce qui s’ y rapporte(douleur, …) sont des concepts logiquement associés au mal par nature.

      Or, le meurtre et ses dérivés trouvent bien des partisans suivant les circonstances. Et si on prend la douleur sous toutes ses formes, alors même la carricature peut être considérée comme mauvaise.

      L’extrémisme quant à lui, en tant que concept également, subit un procédé de reflexion similaire à la différence que dans ce cas l’analyse est bien plus centrée sur les moeurs.

      La déviance en général est une conséquence de règles qui visent à normaliser une attitude en phase avec la société.

      Il convient donc avant tout de travailler sur ces notions en fonction des courants de pensée qui définissent les partis concernés, mais aussi en fonction des intervenants et de leurs points de vue.
      au final, la subjectivité étant subjective(ooooh), il serait logique de laisser la parole à quiconque ayant ses opinions, etant donné qu’on cherche finalement ici à comprendre en toute objectivité.

      Comme dit Alae, ca autorise tout dérapage et c’est ca qui creuse la question.
      feuille de mars résume une partie de ma pensée.

        +0

      Alerter
  • Irribarria Franck // 25.01.2015 à 08h38

    Bonjour,

    Pour tout ceux et celles qui souhaitent disposer d’une autre grille de lecture sur les événements horribles qui se sont produits, deux lectures, indispensables : les armée secrète de l’OTAN « réseau gladio » et l’indispensable « Crimes sans châtiments  » de jean loup Izambert.

    Pour les plus intéressés, vous trouverez dans crimes sans châtiments, un panel d’ouvrage cité en référence, qui feront de vous un citoyen très bien renseigner sur les horreurs commisent en notre nom, de puis de trop nombreuse année déjà, par une très large majorité de notre personnel politique.

    Cordialement

    Franck

      +12

    Alerter
  • François // 25.01.2015 à 09h03

    Le Président préside,
    La Chancelière chancelle
    La Banque Centrale gouverne.
    Le Peuple est Charpie

      +6

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  • jeanpatrick // 25.01.2015 à 09h11

    « je suis donc je pense », je suis parce que je sens la vie en moi, parce que mes perceptions sensorielles me donnent la possibilité, d’abord, de sentir ma vie, de sentir la vie des autres et tout cela me donne la possibilité de penser ma vie et de penser la vie des autres. Qu’est-ce qu’on veut dire avec « je suis », nous utilisons des mots dans lesquels j’aimerais savoir ce que l’on met à l’intérieur de ces mots. Je suis fatigué d’entendre toujours les memes mots dans des bouches différentes, et je me demande si ces mots ont la meme signification dans des bouches différentes? Ces mots qu’on utilise, ces mots qu’on interprète comme on veut, ces mots que nous manipulons comme on veut, ces mots, ces mots………..ouvrons plutot nos sensations, nos émotions, nos perceptions et réfléchissons ensemble. A tous les défenseurs de Charlie, je vous conseille d’aller voir ou revoir le film « L’An 01 » de Doillon, Resnais, Cabu, Reiser. Arretons-nous un moment, et repartons de 0. Serons-nous capables de le faire? Moi, oui! Et toi?

      +1

    Alerter
  • goy // 25.01.2015 à 09h47

    Attention à votre post-scriptum, il pourrait être mal interprété….

      +0

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  • Patrick Luder // 25.01.2015 à 09h47

    « vivre ensemble » est certes un regard aiguisé sur nous-même et notre propre terre, mais aussi un regard sur l’autre lointain, car si l’autre n’arrive pas à vivre, nos n’y arriverons pas non plus de notre côté …

      +4

    Alerter
  • Nerouiev // 25.01.2015 à 10h03

    Bonne idée que ce débat car quand j’écoute autour de moi je n’entends que des réponses tranchées et binaires et donc sans profondeur. C’est souvent le but des symboles : diviser.

      +1

    Alerter
  • Julie // 25.01.2015 à 10h05

    Peut-on penser alors que l’auto-censure a commencé son règne, que des gens prennent de la prison ferme pour avoir écrit des conneries sur Facebook (édifiant: http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/01/20/01016-20150120ARTFIG00292-un-agent-de-surete-aeroportuaire-condamne-pour-apologie-du-terrorisme.php), et que cela ne semble gêner personne que selon qu’on soit puissant (Tesson) ou misérable (l’ado dans la Loire, l’agent de sécurité à Marseille), la justice ne nous traite pas du tout pareil? Le syndicat de la magistrature a tout de même appelé à des possibilités d’obstruction,
    http://www.syndicat-magistrature.org/Apologie-du-terrorisme-Resister-a.html

    Pour vivre ensemble, il faudrait commencer par comprendre que des adolescents ne peuvent être pénalisés comme des adultes; qu’un débat sert à exprimer des idées, des réactions, des émotions, y compris lorsque quelqu’un se fait, consciemment ou non, l’avocat du diable.

    Finalement, il faut comprendre ainsi la présence de Davutoglu et des ambassadeurs saoudien et jordanien à la manif Charlie: la France va appliquer la notion de la liberté d’expression qu’on trouve là-bas. Et pas un ministre ne démissionne?

    Le vivre ensemble, cela commencerait par un renouvellement réguliers des personnels politiques, afin d’assurer la représentativité de tous les groupes et de tous les intérêts forcément différents et divergents qui composent ce pays. Ce serait aussi ne pas voir sur les grandes chaînes les mêmes têtes depuis des décennies, expliquant comme si c’était normal que l’invité « fait la tournée des plateaux et radios » pour assure « la promotion de son livre » (ce n’est donc pas la reconnaissance de la qualité de ce qu’il fait qui est la raison de sa venue).

    Pendant ce temps-là, les organes de propagande continuent leur sale boulot, participant à la bouillie qui fait que les gens ne peuvent plus distinguer qui dit quoi et qui fait quoi.

    Hier on lisait ceci
    http://angryarab.blogspot.de/2015/01/zahran-allush-from-yesterday.html
    (à propos d’une déclaration de Zahran Alloush, sur lequel voir http://en.wikipedia.org/wiki/Jaysh_al-Islam)
    Ce que le Monde décide d’ignorer pour reformuler « à sa manière » sensiblement le même propos (via le blog d’un pseudo-diplomate qui depuis le début de la guerre civile en Syrie a donnée régulièrement des prédictions ou des informations qui pour 90 pourcent se sont avérées fausses ou biaisées: http://syrie.blog.lemonde.fr/2015/01/24/le-regime-syrien-projetterait-de-bombarder-une-eglise-de-damas/
    (on appréciera, comme d’habitude avec ce blog, les « sources »; mais ce qui compte c’est que le titre qui apparaît sur la page « Lemonde.fr » frappe les esprits): « Le site All4Syria affirme ce jour que « le régime syrien a l’intention de commettre prochainement un massacre dans la capitale ». Selon une source au sein du pouvoir en place, il projette en effet de bombarder un lieu de culte chrétien, qui pourrait être l’église orthodoxe du quartier de Qassaa, à la veille de la rencontre de Moscou dont l’ouverture est prévue le 26 janvier courant.  »
    Donc, le régime syrien, désireux de participer à des efforts de dialogue organisés par Moscou (des pressions avaient déjà entraîné un report, de ce qu’on avait lu fin-décembre), chercherait à les faire capoter, et aurait trouvé que le meilleur moyen est de s’attaquer aux chrétiens.

    Après ca (et le débit constant de ce type d’insanités), « penser » va être difficile.

    Pendant ce temps, on va continuer à ficher des gens dont le seul tort est de s’informer, parce qu’ils regarderont des sites où des vidéos et des sources « délictueuses » sont citées, sans aucune compréhension globale de ce dont il est question (lavage de cerveau par des secte mortifères qui ont érigé le meurtre et/ou le suicide en modus operandi en s’abritant derrière la question du djihad).

      +8

    Alerter
    • Julie // 25.01.2015 à 21h45

      Les « grands médias » n’ont pas le temps de parler de ça.
      http://www.joshualandis.com/blog/jabhat-al-nusra-druze-idlib-province/

      Jabhat al Nosra/al Nusra oblige les Druzes de la région d’Idlib à se convertir ET à détruire tous les tombeaux de saints ou lieux de cultes.

      Tiens, tiens… comme au Mali? comme en Afghanistan sous les Talibans?
      Ne nous a pas expliqué ces derniers jours que le souverain saoudien a été enterré dans une tombe sans pierre tombale, car le Wahhabisme interdit la visite des tombes?
      Ce serait donc le Wahhabisme qui influence ces groupes armés qui se revendiquent de l’Islam?
      Mais les gouvernants nous font l’éloge de ce roi éclairé et soutien de la cause des femmes (dixit Lagarde)!! En leur interdisant de conduire et de voyager sans autorisation sans doute? Quant au droit de vote des femmes, il paraît que c’est prévu pour 2015, et seulement aux municipales -ah oui, c’est vrai, personne ne vote au fait, à part aux municipales.

        +3

      Alerter
    • boduos // 26.01.2015 à 01h21

      @julie
      le michel samaha cité dans le monde comme transportant des explosifs donnés par les syriens,on ne dit pas ce qu’il est devenu.
      michel est un prenom maronite au liban.et il s’appretait à faire sauter des maronites?
      le jour ou l’on saura pour hariri…

        +0

      Alerter
  • Bardamu // 25.01.2015 à 10h05

    Bonjour,
    Un débat assez intéressant à voir sur le replay de FR2 : Comment penser l’après 7 janvier 2015 ?
    http://pluzz.francetv.fr/videos/les_grandes_questions_f5.html
    Bien que l’animateur soit le « fumeux » FOG, le débat est a écouter car les invités se respectent et disent des choses pertinentes à mon sens.
    Hélas les intellectuelles philosophes interrogatrices sont piteuses, avec une mention spéciale pour Adèle Van Reeth. Je crains que Mme Pingeot ne fut sur le plateau que grâce à son nom.

      +3

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    • reneegate // 26.01.2015 à 00h21

      C’est à ce sujet que j’ai diffusé cet article : http://www.la-lef.fr/ah-si-les-francais-savaient/
      Quant aux interrogatrices, le reste est superflu vraiment, elles étaient piteuses de parti pris, mais cela est systématique désormais dans ces medias. La censure a été effectuée dès l’enseignement et ensuite lors des diverses sélections, d’abord l’enrollement dans un « think tank » financé par des dollars papiers (ça coute pas cher c’est nous qui permettons de le créer) , puis la participation à des émissions acronymes chez ONPC ou FOG …. C’est la liberté d’une seule presse, d’une seule expression. J’ai toujours entendu dire que ceux qui ne pouvaient plus s’exprimer, finissaient par devenir violent (la parole libératrice). Nous exigeons quand même une sacré dose de patience de la part de Palestiniens par exemple (mais aussi d’Irakiens, de libyens, de Syriens aujourd’hui), systématiquement bafoués par ce style de fraiches émolues, voyant leurs droits spoliés depuis des décennies et leurs familles décimées….
      Ceux qui prétendent chercher des solutions et qui ne parlent pas de nos agressions extérieures ne sont pas crédibles.

        +0

      Alerter
  • DUGUESGLIN // 25.01.2015 à 10h13

    Pour ma part je tiens à conserver ma liberté de penser. Je ne suis ni charliste ni islamiste.
    Le fait de nous imposer une alternative artificielle ne me convient pas.

      +22

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    • DUGUESGLIN // 25.01.2015 à 10h25

      D’autant plus que les manœuvres sont grossières et ont pour but d’occulter le fonds des problèmes qui sont très sérieux. Notamment la question de l’euro, mais aussi la question de notre souveraineté au sein de l’europe soumise.La question de notre devenir en tant que nation libre et indépendante, libre de choisir ses amis et non de condamner des ennemis artificiels désignés d’avance.

        +15

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      • DUGUESGLIN // 25.01.2015 à 10h40

        La fédération russe, par l’immensité de son territoire permet à chacun de vivre selon sa foi et sa culture. Mais les lois fédérales sont incontournables. La Tchétchénie s’est libérée de l’islamisme et, tout en restant musulmane, se montre très patriotique et unie à la fédération de Russie.
        La société russe est multi-culturelle, ce qui diffère radicalement de la société pluri-culturelle qui, elle, est cause de contradiction et de discordance, surtout sur un territoire restreint.
        En Russie chacun est respecté dans ses racines et sa culture. En France ce n’est pas le cas à commencer par les français, eux-mêmes qui se sentent méprisés dans leurs racines et leur culture,voire culpabilisés. Il est plus facile d’être accueillant quand on se sent reconnu.

          +16

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        • Chris // 25.01.2015 à 14h57

          Il est plus facile d’être accueillant quand on se sent reconnu.

          Et vice-versa !
          C’est un « pèlerin » européen qui vous le dit.
          Les maîtres mots sont identité et reconnaissance sociale : les n°3 et 4 de l’indéboulonnable pyramide de Maslow.
          Et si on est chanceux, on monte sur le podium n° 5 « besoin de s’accomplir »

            +2

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        • Olga // 25.01.2015 à 16h20

          L’Union Soviétique était aussi multi-culturel, tous étaient et se sentaient égaux. Après son démembrement (la « mode » apprenait les soviétiques humilier eux-même, n’est-ce pas les cas de l’Europe maintenant?) certains ex-républiques soviétiques furent transformées en ennemis acharnés de la Russie. Les gens sont très manipulables quand ils ne sont pas conscients de ce qui se passe.

            +2

          Alerter
  • Catherine DAVID // 25.01.2015 à 10h20

    Pourquoi je ne participerai pas au rassemblement dimanche…

    La nuit dit-on porte conseil . La véritable Unité Nationale Républicaine
    réclamée en ce jour n’a pas attendu l’ordre gouvernemental.
    L’expression même de cette Unité, l’indignation face à la barbarie est
    visible depuis mercredi dans toutes les villes de France !
    L’Unité Nationale Populaire Républicaine s’est exprimée dans toute sa
    spontanéité depuis ce jour et encore samedi pour tous ceux qui
    travaillent….Face à l’urgence, ils ont agit avec force et n’ont pas attendu les
    consignes gouvernementales. Il n’y a d’ Unité Nationale que Républicaine
    et POPULAIRE !
    Les représentants de l’état se sont arrogés le droit de définir quel sera le
    jour de l’ Unité Nationale. Ils ont donc décidé que celui-ci aurait lieu
    dimanche et non samedi !
    Pourquoi et au nom de quoi ?
    Afin d’organiser la grande parade parisienne des forces
    de l’OTAN et le défilé de ses vassaux européens, ceux -là
    même qui ont crée et armé les bras de ces fous de dieu !
    Ceux-là même qui, pour tous les  » CAC 40 DE LA
    FINANCE PLANETAIRE  » sont prêts à mettre à feu et
    à sang tout ce qui ne rentre pas dans le rang et entrave
    de ce fait leurs sombres projets pour l’humanité !
    Aujourd’hui, comme en 14, on nous ressort la sacro-sainte Unité
    Nationale……La mémoire historique nous ferait-elle défaut ?
    Catherine

    Ce fut ma réponse à l’ appel gouvernementale…….Et j’ai bien fait car lorsque j’ai vu la photo de
    famille en tête de cortège, il y avait de quoi gerber ! CATHERINE.

      +13

    Alerter
  • papy // 25.01.2015 à 10h30

    argent = consumérisme = individualisme = jalousie =/= « vivre ensemble »

      +2

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  • dvd // 25.01.2015 à 10h37

    Bonjour Olivier, bonjour à tous,

    « Je suis donc je pense » fait référence à l’humanité, au caractère humain qui suppose celui de penser.
    Sauf que depuis le « Je pense donc je suis (cogito ergo sum) » de Descartes, la biologie du comportement a bien évolué et on sait que de nombreuses espèces animales ont une pensée, même si elle est moins complexe que la notre.

    Rappelons ici que le cerveau est constitué de 3 « couches » (MacLean) que sont :
    – le cerveau reptilien, permettant de répondre aux besoins de base (boire, manger, copuler)
    – le système limbique qui lui gère la mémoire et (donc) les émotions
    – le cortex orbito-frontal, dit associatif car il associe entre elles des informations n’ayant AUCUN lien dans la réalité concrète, assurant ainsi le processus imaginaire.

    Si l’on admet que « penser » serait uniquement d’utiliser son cortex associatif (au passage manifester dans la rue ne serait pas majoritairement le fruit de la pensée…), il faut admettre que d’autres animaux pensent.

    Qu’est-ce qui caractériserait donc l’Homme si ce n’est « cogito ergo sum » ?

    Je pencherais pour un mix entre la complexité de la pensée et la possibilité de communiquer avec d’autres : je proposerais « communiquer sur des notions abstraites et complexes ».

    A partir du moment où l’on interdit de communiquer entre individus sur certaines de ces notions, ne peut-on pas estimer que la société nie le statut d’Homme à certains ?

    Quand la fuite n’est plus permise et que la résignation n’est plus tenable, que peut-on attendre sinon la violence de la lutte de gens auxquels on nie la qualité d’être humain en leur interdisant de s’exprimer ?

    Extrait du livre « Une Vie » d’Henri Laborit (1996) :
    « Dans la mesure où je sais que je ne suis pas libre, que je suis entièrement automatisé à être ce que je suis, si je rencontre quelqu’un d’intolérant qui, lui, pense qu’il détient la vérité et veut me l’imposer, il ne me restera qu’à fuir, ce que j’ai fait toute ma vie. Si l’on ne peut pas fuir, on se soumet. Mais il n’est pas agréable de se soumettre. On devient alors agressif, on place des bombes. On devient terroriste, parce que l’on n’est pas entendu. Je dirai presque qu’il n’y a rien de plus normal que le terrorisme. »

    Au passage, cet extrait pourrait-il être considéré comme une apologie du terrorisme ?!
    Voyez-vous les conséquences des lois scélérates que l’on tente de nous imposer ?…

    Bonne réflexion 🙂

      +9

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    • Caramba! // 25.01.2015 à 16h39

      dvd Le 25 janvier 2015 à 10h37

      Si je peux me permettre, dans les besoins de base il y a « l’abri », c’est d’une importance capitale, à mon avis.

        +2

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  • anneessens ghislaime // 25.01.2015 à 10h38

    Bonjour ,
    Les moments où on est en force, ce sont les moments d’amour, qu’on le reçoive ou qu’on le donne. (Je ne parle pas uniquement du sentiment amoureux). C’est l’amour de la vérité qui me fait lire ce site, car de là vient la compréhension qui me permet de vivre pleinement une situation intolérable tout en parvenant à prendre le recul nécessaire pour entrevoir des solutions qui, à court ou à long terme, nous mèneront en avant. La haine nous éloigne de nous-mêmes et bloque notre capacité de réflexion. Il me semble essentiel de tenir compte du P.S. d’Olivier.

      +0

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  • caroline Porteu // 25.01.2015 à 10h43

    Beaucoup de fondamentaux sont oubliés dans le Je suis Charlie .

    Le droit au blasphème est indissociable de la lilberté de conscience . Car sans droit de douter et de critiquer et encore plus d’exprimer cette critique , cette liberté n’existe pas .
    C’est ce droit qui permet les débats démocratiques y compris sur des sujets aussi importants que le dogme et qui permet , grâce à la séparation des pouvoirs (temporels et spirituels, d’ou sont issus la séparation législatif , exécutif et judiciaire) de respecter la notion d’égalité du citoyen devant la Loi ..

    Ce qui est impossible dans une théocratie .

    Pour alimenter la réflexion , je ne peux proposer un débat de très bon niveau qui a eu lieu sur France 5 hier , avec les invités suivants :
    Jean Luc Mélenchon
    Ghaleid Bensheikh
    Alexandre Del Valle

    http://www.france5.fr/emission/50b896a5bb947831d1008027/54b140da706765279634ca05

      +5

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    • master t // 25.01.2015 à 11h03

      « le droit au blaspheme est indissociable de la liberte d’expression » et par syllogisme le blaspheme peut etre considéré de nos jours, par les moyens de propagation de l’information, comme un acte d’irresponsabilité qui engendre, à sa suite, des boucles de rétro actions extremement négatives… la haine des mots et des images féconde des progénitures dont il ne faudra pas se plaindre, quand bien meme elles nous apparaissent démesurées.

      La liberté d’expression ne constitue pas un blanc seing au grand n’importe quoi, au contraire elle est un invitation -surtout aujourd’hui- à un effort et une attention toute particulière à défendre des idées par une reelle intelligence adaptative… On n’insulte pas son voisin parcequ’on le pense con, mais en tentant de le raisonner…. un con ignore qu’il l’est jusqu’à que le doute s’immisce dans son esprit, nous sommes alors le meilleur miroir inversé de ses erreurs.

        +11

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    • Alae // 25.01.2015 à 13h21

      @caroline Porteu, « Le droit au blasphème est indissociable de la lilberté de conscience . Car sans droit de douter et de critiquer et encore plus d’exprimer cette critique , cette liberté n’existe pas .  »

      Le droit au blasphème ou la liberté d’expression n’ont rien à voir avec le cas Charlie. Ce qui est en jeu ici, c’est l’importance accordée au Surmoi dans la société post-moderne actuelle.
      Le Surmoi est un mécanisme d’autocensure fondateur de l’humanité. Il permet la vie en société par les restrictions de chacun sur lui-même. Sans lui, pas de civilisation qui tienne.
      Votre surmoi, c’est le mécanisme autorégulateur qui vous interdit d’accueillir votre nouveau voisin un peu enveloppé par des mots comme « salut, t’es trop gros et t’es moche. Tu dois faire un régime, sinon tu passeras pas la cage d’escalier lol » ou de voler sa nourriture à un enfant.
      Il EST l’humanité.

      Une définition toute simple du Surmoi, par Freud lui-même : « Je pense que nul d’entre nous ne consentirait à monter dans une automobile dont le chauffeur déclarerait ne pas vouloir être gêné par les édits réglant la circulation et n’obéir qu’aux élans exaltants de sa fantaisie. »
      Le code de la route, qui permet aux voitures de rouler sur les routes sans trop de dégâts, est-il une « atteinte aux libertés » ou une nécessité vitale pour le groupe ? Le Surmoi, code de la route individuel de la communauté humaine, est-il une « atteinte aux libertés » ou un besoin fondamental qui assure la survie de la société ?
      Socialement, la Surmoi se rattache à la notion de Common decency d’Orwell. Il est fondamental.
      Un personnage sans Surmoi est atteint de deux troubles possibles : le narcissisme pathologique (qu’on pourrait dénommer « mal du siècle ») ou carrément, dans les cas extrêmes, la sociopathie.

      On est bien loin de la liberté qui, pour être acceptable, implique de ne pas empiéter sur celle des autres et de ne pas faire de mal.

        +13

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      • mianne // 26.01.2015 à 01h35

        Droit au blasphème ou sanction du blasphème ? Pour un athée, Dieu n’existe pas, la notion de « blasphème » n’existe pas, pas plus que la notion de couleur pour l’aveugle de naissance. Comment la justice pourrait-elle le sanctionner sur quelque chose d’inexistant ?
        C’est comme si l’on sanctionnait le commerçant qui plaisante sur les fées ou le Père Noël sous prétexte que certains y croient .

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      • caroline Porteu // 26.01.2015 à 08h07

        Je ne suis pas d’accord avec vous .. . L’humour dont la carricature fait partie , même si chacun est libre d’apprécier ou de ne pas apprécier l’humour en question , remonte à des temps immémoriaux qui étaient en France le principe du Fou du Roi , intouchable par définition quoiqu’il puisse dire puisqu’il était fou .
        En fait les délires du Fou permettaient éventuellement de contrer les dérives autoritaires d’un souverain tout puissant .

        Et je crois au contraire que le droit au blasphème est le point central de « Je suis Charlie » . Car c’est ce droit que l’ONU veut remettre en question avec la diffamation des religions qui est justement revenue sur le tapis .

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        • Alae // 26.01.2015 à 11h43

          « le principe du Fou du Roi , intouchable par définition quoiqu’il puisse dire puisqu’il était fou »

          Vous le dites vous-même : il était considéré comme fou, un simple bouffon. C’est malheureux, mais il était souvent choisi parmi les gens disgracieux, bossus ou difformes, et son costume même signalait sa marginalité et son ridicule. Par essence, on ne pouvait pas prendre au sérieux ce qu’il disait, et s’il était protégé, personne d’autre n’aurait osé reprendre ses propos. C’était un marginal qui se rattachait à l’inversion traditionnelle, un grain de folie qui agissait comme une soupape et, paradoxalement, servait à renforcer l’ordre en place. Il était d’ailleurs souvent attentif à ne pas aller trop loin, ou à ponctuer ses excès de grimaces et de cabrioles pour souligner son état de fou (dans le sens de personne « pas bien dans sa tête »).

          Il ne serait venu à l’idée de personne d’officialiser son discours, d’en faire une référence « normale » et encore moins de philosopher sur ses saillies ou d’en faire un cheval de bataille.

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          • mistermask // 28.01.2015 à 12h20

            Allons bon mon message a disparu… Peut-être l’utilisation du mot « bou-ffon » qui correspond exactement au fou du roi, qui a été automatiquement mis à l’écart du texte… -_-

            Bref, je ne retaperai pas de pavé, je vais grossièrement résumer, mais les « fous du roi »(sic) étaient considérés comme des intellectuels et étaient parfois sollicités par leurs seigneurs pour autre chose que le divertissement.

            Les seigneurs cultivés appréciaient la caricature car elle reflétait leur personnalité et la société de l’époque. le recul et la réflexion apportés par le « fou du roi » étaient bienvenus. et justement, oui certains philosophaient.

            Le statut de fou ne servait pas principalement à juguler son art ou à le discréditer. C’était avant-tout un passe-droit qui lui donnait un pouvoir immense, mais dangereux.

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  • Ardéchoix // 25.01.2015 à 10h43

    Je pense qu’il faut que la société civile intègre l’école, j’ai fait l’expérience il y a quelques temps avec des élèves en bac pro commerce . Très intéressant.
    Je pense, je suis.

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    • Chris // 25.01.2015 à 15h04

      Pouvez-vous préciser votre pensée, je n’ai pas saisi la portée de votre commentaire.

        +0

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  • master t // 25.01.2015 à 10h43

    Comment concilier, voir réconcilier le principe de Fraternité et ce « vivre ensemble », qui nous tiendrait à coeur, tout en se confrontant à la réalité et ses pressions/contraintes?.

    Les differences culturelles/cultuelles au sein géographique d’une nation, elle meme enracinée dans un terreau historique culturel/cultuel initialement pluriel mais qui par effet catalyse de la revolution industrielle a vu s’accélérer une immigration qui a dans son ultime étape bondis ces quatre derniere décennies au nom d’une nécessaire perennisation démographique dans le but de tout autant soutenir le systeme des retraites que de permettre un renversement du rapport de force entre classe laborieuse et entreprenariale. En accélerant l’immigration de populations ex-coloniales on a créé une césure de plus en plus béante entre natifs, y incluant plusieures générations immigrées mais déjà intégrées, à de nouvelles générations arrivées massivement et qui n’ont pas pu encore s’intégrer. Il se dresse plusieurs conflits sociologiques et psychologiques, dont « l’identification à l’autre » me parait etre le plus saillant. J’observe chez la génération des quarantenaires, dont les parents sont issus de l’immigration outre méditeranenne, une perception du changement de population dans les banlieues parisiennes qui les met mal à l’aise au point qu’eux meme en viennent à s’extirper du lieu ou ils vivaient, pour nombre d’entre eux, depuis leur prime enfance. C’est donc un glissement social majeur qui opère sous nos yeux, en tout cas de ceux qui sont directement et sensiblement concernés.

    L’immigration en sois n’est pas le probleme mais plutot la manière dont les choses se produisent et les raisons profondes qui les animent.
    Nos politiques ont permis, par leurs choix successifs, d’imposer un long fleuve tranquille de gens pauvres (pour l’essentiel) venus irriguer la terre promise de leurs légitimes espoirs et
    désirs d’avenir… à leur place nous en fairions autant, pret à braver tous les dangers pour y parvenir.

    Nous sommes devant 2 défis majeurs:
    – l’un concerne le temps d’absorbtion d’un tel flux entrant migratoire, la sur abondance créant alors son flot de contraintes exacerbé qui se manifeste pour les natifs comme une atteinte personnelle au « vivre ensemble » et un questionnement sur l’avenir de leurs enfants (dumping social et salarial plus dur pour les classes prolétariennes) mais aussi plus largement du pays (n’oublions pas les natifs de souches plus anciennes).
    – l’autre problème est conjoncturel et en voie d’etre structurel, cela concerne l’économie et ses sous bassements idéologiques et sémentiques (croissance dans un monde finis, recours aux energies à bas couts, matieres premieres, redistribution des richesses, robolution, introduction de l’intelligence artificielle qui aboutira par darwinisme social à l’émergence d’une super classe pouvant se passer d’une population considérée comme inutiles et énergivores….).
    Nous sommes collectivement à un carrefour de notre Histoire, la crise sociale et économique vaut comme épreuve décisive de « rite de passage » entre un « ancien » et « nouveau » monde quant à la France et ses problemes elle se trouve, elle aussi, embarquée bon gré malgré.

    Devant les discours « vivrensemblesques » se dessine une réalité en friction constante et croissante avec nos utopies; il s’agirait plutot de reconsidérer 2 nécessités absolues, celles de concilier COEUR et RAISON pour que notre hypothétique et futur enfer ne soit pas pavé de bonnes intentions, le cas contraire, nous irions droit dans le mur haineux d’affrontements bien plus violents qu’ils n’apparaissent aujourd’hui. N’oublions pas à qui pourrait profiter le crime d’ une telle division, opposition de la population et sur quel terreau économique et psychologique les horreurs historiques deviennent fécondes!. Ne nous laissons pas imposer, à sa suite, une structure politique ouvertement fasciste au sens ou Mussolini l’affectionnait (rapport incestueux entre oligarchie et état ou la violence d’état est le mode de gouvernance naturel vis à vis du peuple).

    PS: En politique rien n’est le fait du hasard tout concourt selon des scénarios pré établis qui constituent des caps à suivre -et poursuivre- jusqu’à que s’impose un élément nouveau, imprévisible qui vient à modifier la raison d’etre du cap précedemment choisis, par choix volontaire ou subis!. Au peuple d’imposer ce choix… meme s’il y a quelque chose d’utopique et d’inatteignable, l’Histoire n’est jamais écrite à l’avance.

      +3

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  • olposoch // 25.01.2015 à 10h46

    Respect et tolérance aussi pour les gays.
    qu’ils puissent se marier, fonder leur famille, et vivre comme bon leur semble dans une société ouverte aux différences…

      +2

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  • Tonton Poupou // 25.01.2015 à 10h51

    Enfin ce bon vieux Georges Brassens, nous dit tout ce qu’il pense de ceux prêts au sacrifice de part et d’autre :
    Mourir pour des idées, l’idée est excellente
    Moi j’ai failli mourir de ne l’avoir pas eue
    Car tous ceux qui l’avaient, multitude accablante
    En hurlant à la mort me sont tombés dessus
    Ils ont su me convaincre et ma muse insolente
    Abjurant ses erreurs, se rallie à leur foi
    Avec un soupçon de réserve toutefois
    Mourrons pour des idées, d’accord, mais de mort lente,
    D’accord, mais de mort lente

    Jugeant qu’il n’y a pas péril en la demeure
    Allons vers l’autre monde en flânant en chemin
    Car, à forcer l’allure, il arrive qu’on meure
    Pour des idées n’ayant plus cours le lendemain
    Or, s’il est une chose amère, désolante
    En rendant l’âme à Dieu c’est bien de constater
    Qu’on a fait fausse route, qu’on s’est trompé d’idée
    Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente
    D’accord, mais de mort lente

    Les Saint Jean Bouche d’Or qui prêchent le martyre
    Le plus souvent, d’ailleurs, s’attardent ici-bas
    Mourir pour des idées, c’est le cas de le dire
    C’est leur raison de vivre, ils ne s’en privent pas
    Dans presque tous les camps on en voit qui supplantent
    Bientôt Mathusalem dans la longévité
    J’en conclus qu’ils doivent se dire, en aparté
    « Mourrons pour des idées, d’accord, mais de mort lente
    D’accord, mais de mort lente
    Des idées réclamant le fameux sacrifice
    Les sectes de tout poil en offrent des séquelles
    Et la question se pose aux victimes novices
    Mourir pour des idées, c’est bien beau mais lesquelles ?
    Et comme toutes sont entre elles ressemblantes
    Quand il les voit venir, avec leur gros drapeau
    Le sage, en hésitant, tourne autour du tombeau
    Mourrons pour des idées, d’accord, mais de mort lente
    D’accord, mais de mort lente

    Encor s’il suffisait de quelques hécatombes
    Pour qu’enfin tout changeât, qu’enfin tout s’arrangeât
    Depuis tant de « grands soirs » que tant de têtes tombent
    Au paradis sur terre on y serait déjà
    Mais l’âge d’or sans cesse est remis aux calendes
    Les dieux ont toujours soif, n’en ont jamais assez
    Et c’est la mort, la mort toujours recommencée
    Mourrons pour des idées, d’accord, mais de mort lente
    D’accord, mais de mort lente

    O vous, les boutefeux, ô vous les bons apôtres
    Mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas
    Mais de grâce, morbleu! laissez vivre les autres!
    La vie est à peu près leur seul luxe ici bas
    Car, enfin, la Camarde est assez vigilante
    Elle n’a pas besoin qu’on lui tienne la faux
    Plus de danse macabre autour des échafauds!
    Mourrons pour des idées, d’accord, mais de mort lente
    D’accord, mais de mort lente.

      +12

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  • Guadet // 25.01.2015 à 10h55

    Il y a un premier moyen très évident mais malheureusement peu pratiqué pour favoriser le vivre ensemble dans le contexte national : l’apprentissage du français.

    Depuis cinquante ans le temps qui y est consacré a été divisé par deux alors même qu’il aurait dû être augmenté pour répondre au défi de l’immigration.

    Moins tu parles correctement français et moins tu te sens français ; et moins tu as accès aux trésors de la culture française et à ses valeurs.

      +11

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  • Nomade // 25.01.2015 à 11h03

    Bonjour,

    Comment faire une place à une nouvelle vision du monde autre que celles vendues depuis des décennies dans un monde où les histoires du passé continuent de nous hanter ?

    Et quand on sait que souvent l’histoire « réelle » est ecrite par les vainqueurs…
    Cette histoire où les humains se sont toujours divisés pour établir leurs champs de contrôle et de manipulation, qu’il soit géographique, économique, social, religieux,….
    Continuer à penser de cette manière est je crains une nouvelle experience qui aboutira aux mêmes résultats. Regresser à nos reflexes reptiliens, c’est à dire faire le mort, attaquer ou fuir.

    Et si au lieu de rechercher les causes possibles et/ou hypothétiques de ces problèmes, nous prenons le temps de penser d’une autre manière ?
    Orienté solutions futures ?

    « On ne peut pas résoudre un problème avec le même type de pensée que celle qui l’a créé. » Albert Einstein

      +1

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  • Rose du sud // 25.01.2015 à 11h04

    1°J’aime beaucoup ce blog réalisé par des NON-journalistes qui souhaitent nous informer .
    2° Pour avoir été abonnée à des journaux en ligne, je sais ce que veux dire la liberté de tout dire sans modération…Il arrive qu’à force de répétitions on soit vraiment blessé(e), aussi j’aime justement la modération des commentaires laissant toutefois aux idées diverses de s’exprimer.
    3° je recopie si je réussis le commentaire écrit ce matin

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    • Rose du sud // 25.01.2015 à 11h09

      Suite excusez moi. Rose du sud Le 25 janvier 2015 à 10h43

      Utopie?
      Puissent ces jeunes réaliser malgré le toujours PUNIR de nos gouvernants, la “cité” harmonieuse de Charles Péguy qui souhaitait à la fin du 19ème siècle que dans une cité, il n’y ait plus d’exclus par la misère.
      Il disait aussi que la Fraternité est le plus beau des sentiments et qu’il a toujours existé en cas de malheurs. Il est nettement supérieur à cette solidarité mise à toutes les sauces et qui n’est qu’une solidarité pour son propre camp.
      Vive la Fraternité entre tous les humains, que représente la jeunesse qui rêve d’Espoir.!
      Cette jeunesse là je la soutiens! Celle qui met son ENERGIE dans le positif et non dans le négatif comme ceux qui ne vivent plus que dans le désespoir.
      Comme le dit si bien Boris Cyrulnik.
      On peut changer les idées négatives des personnes en leur parlant « doucement » personnellement j’ajouterais et pendant longtemps sans se décourager.

        +4

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  • openmind // 25.01.2015 à 11h10

    Quelques réflexions de Nikita Mikhalkov grand cinéaste, penseur russe.

    « L’idée de vivre ensemble c’est porter en grande estime et tolérance la foi de ton voisin, ne pas lui empêcher de vivre ses jours de prière sans changer les tiens. Il faut respecter la foi de l’autre puisque la vie est donnée par Dieu à tout le monde, elle est donc un don sacré. Pour l’homme croyant et les musulmans entre autres, la raison de vivre est la raison pour laquelle ils peuvent mourir. Eux sont prêts à mourir pour Mahomet, les Russes pour la Foi, le Tsar et la Patrie et ils meurent pour cela. Ces dessinateurs étaient-ils prêts à mourir pour les caricatures qu’ils ont créé eux-mêmes avec un humour toujours en dessous de la ceinture? Apparemment non, donc il n’y a pas d’égalité, ils veulent la liberté de la parole pour insulter l’autre, sans être pour autant dérangé. »

    A partir de là on peut discuter sur le vivre ensemble: pas d’insultes sinon on ne peut y arriver.

    Au vu de la position aveugle de nos dirigeants sur la liberté d’expression à tout prix et que les méchants c’est ceux qui se sentent offensés, c’est pas gagné: il faut donc changer les dirigeants qui nous conduisent vers une potentielle guerre civile prédite par Zemmour entre autres…mais si on arrête de se comporter comme des tarés au moyen orient, Afrique, Ukraine….ça peut se calmer…

    C’est vraiment pas gagné que je vous dis….

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    • Caramba! // 25.01.2015 à 17h12

      openmind Le 25 janvier 2015 à 11h10
      Comment voulez-vous que cela se calme?Nous parlons pour nous.Mais si nous étions dans un de ces pays et que nous ayons perdu nos proches, nos voisins, que notre terre soit dévastée et envahie par l’ennemi, que nous vivions dans les no man’s land(camps de réfugiés), terreaux de toutes les colères, tellement la vie y est dure….ou crévions de faim, franchement, croyez-vous que l’heure serait au calme?
      Non, on a mis le bordel un peu partout et maintenant, il arrive chez nous.
      C’est l’effet boomerang et perso, je pense pas que ça va se calmer.
      Comment même en vouloir à tous ces gens alors que nous gaspillons pendant qu’ils crèvent de faim?

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  • 4lterg // 25.01.2015 à 11h19

    Pardonnez ce petit message de neurasthénie climatique.
    Je serai bien là pour « être » et « suivre » les prochains billets sur ce thème, avec plaisir.

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  • TC // 25.01.2015 à 11h48

    Pour espérer un jour que le « vivre ensemble » devienne une réalité, il faudrait déjà croire en l’Homme et malheureusement, l’Histoire nous apprend chaque jour davantage à devenir non-croyant.

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  • dvd // 25.01.2015 à 11h59

    Parle-t-on ici du droit de s’exprimer ou de la liberté de s’exprimer ?

    La question peut paraitre anodine mais la différence ne l’est pas !

    Si il faut défendre le DROIT de s’exprimer, OUI !
    S’il faut reconnaitre la liberté d’expression, je suis très sceptique : qui est LIBRE de ses actes ?
    Ne croyez-vous pas que notre expression est la somme de beaucoup de déterminismes, ce qui ne peut apparaitre comme une liberté qu’à vouloir continuer de les ignorer ?!…

    Le débat est d’ailleurs savamment contenu par le système qui nous a hypnotisé avec des idées très douteuses se basant sur nos émotions, « Liberté, Égalité, Fraternité » pour ainsi éviter les réflexions plus gênantes que sont « Conscience, Connaissance, Imagination »…

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  • lemoine001 // 25.01.2015 à 13h27

    Avant de savoir comment surmonter les divisions (ce qui s’oppose au « vivre ensemble ») peut-être faut-il mesurer tout le travail qui a été fait pour créer ces oppositions, ses haines mêmes.

    J’assistais hier au séminaire de Jean Salem « Marx au 21ème siècle ». Le thème du jour était « marxisme et lutte anticoloniale ». Pour expliquer la faiblesse de l’internationalisme dans la classe ouvrière française, l’historien Alain Ruscio rappelait l’importance des expositions coloniales.

    Ces expositions se sont déroulées régulièrement depuis 1866 jusqu’à la deuxième guerre mondiale. Elles avaient pour objet de faire naître un sentiment de supériorité raciale et culturelle dans la population française et son corollaire le mépris de l’autre, de l’indigène, du sauvage etc. . Elles ont enraciné des préjugés tenaces et un racisme populaire qui est encore très prégnant.

    Les plus grandes expositions avaient lieu à Paris mais elles étaient doublées d’expositions plus modestes dans toutes les régions. L’école républicaine (que l’on vante tant de nos jours) en renforçait l’effet en exposant des cartes où apparaissaient « nos colonies » et leurs richesses ainsi que les types d’hommes qu’on y trouvait.

    Pour situer l’ampleur du phénomène, il faut bien avoir à l’esprit que l’exposition de 1931 a eu 8 millions de visiteurs. Cela représentait un français sur cinq ! Elle a duré six mois. Une contre exposition organisée par le PCF, la CGT U et le groupe surréaliste, qui s’est tenue sur l’actuelle place du Colonel Fabien, a reçu 300.000 visiteurs. Le rapport dit, à lui tout seul, à la fois l’immensité du travail idéologique de destruction de la solidarité et du respect réciproque humain et la faiblesse dramatique de l’opposition.

    Ce de quoi se nourrissent aujourd’hui le rejet des autres et le ressentiment des groupes qui se voient méprisés et discriminés, vient de loin. Il faudra des décennies pour défaire ce qui est le fruit de décennies de travail idéologique (disposant d’immenses moyens). Ce d’autant plus que la crise favorise le rejet de l’étranger.

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    • sadsam // 25.01.2015 à 15h23

      @Lemoine 001

      Ces expos ont aussi permis aux visiteurs, tout au moins à certains, à une époque où il n’y avait ni disques, ni vols charter, d’aborder les cultures d’autres peuples.

      Parmi de multiples exemples, Debussy âgé de 27 ans y a découvert l’art du gamelan indonésien
      http://www.lagazettedebali.info/journal/articles/media-et-culture/histoire/l-influence-du-gamelan-sur-la-musique-de-debussy.html.

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    • Guadet // 26.01.2015 à 08h43

      @ Lemoine001

      « Les expositions coloniales avaient pour objet de faire naître un sentiment de supériorité raciale et culturelle dans la population française et son corollaire le mépris de l’autre, de l’indigène, du sauvage etc. »
      Comme historien connaissant bien cette époque, je peux vous affirmer que c’est faux. D’abord, au niveau de la réception, ce n’est pas ainsi que les choses sont présentées par les médias. On y joue sur l’exotisme, sur l’espoir de découvrir un riche royaume des Mille-et-une nuits, sur les vielles légendes des croisades et du roi Jean. Cela pousse à mettre en valeur les différences, l’étrangeté des cultures. En 1931 encore, alors que l’idéologie raciste s’impose en Europe, la grande exposition coloniale parisienne voit le triomphe de « l’art nègre », qu’on respectait plus qu’aujourd’hui puisqu’on n’y voyait pas qu’un art « premier ».
      Au niveau de l’organisation, le financement essentiellement privé provient d’entreprises et d’investisseurs voulant tirer profit de l’exploitation des colonies. Ils veulent drainer dans ce but des fonds et des colons. Pour cela, il faut vanter non seulement les richesses naturelles, mais aussi la présence sur place d’une population constituant une main d’œuvre et des consommateurs. Faire penser qu’il n’y a que des sauvages serait contre productif. Il faut au contraire faire miroiter le savoir-faire et l’aisance des populations indigènes.

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      • Alae // 26.01.2015 à 11h53

        @Guadet

        Les stéréotypes sur les « populations natives » allaient quand même bon train… Il suffit de lire les auteurs du XIXème siècle pour voir fleurir les généralisations douteuses et les visions romanesques à deux balles.

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  • RichardB // 25.01.2015 à 13h42

    Liberté, égalité, fraternité, noble devise. Mais à y regarder de plus près, l’un de ces termes possède plus de force, de réalisme et d’humanisme que les deux autres. La fraternité seule nous sauve !

    Liberté.
    Libre ! de quoi ? de qui ? Pensez-vous une seconde être libre, vraiment libre ? Libre de votre environnement, de votre condition, de votre éducation, de vos croyances ? Que pensent de cette liberté votre patron, l’œil rivé sur la pendule, le policier soulevant votre essuie-glaces, le percepteur qui totalise vos euros si librement gagnés, le chef de parti politique ou le président d’association réclamant votre adhésion annuelle, chiffrée faute d’être morale. Et le prof de votre gamin, tyrannisé ? (notez l’importance de la virgule, à ôter suivant le cas). Et votre propriétaire souvent en avance, votre locataire toujours en retard ; et le curé culpabilisant les absences du dimanche, et les médias nous téléleurrant chaque 20h et les « Ricaintrusifs », Google, MS, Facebook & cie aux libres accès à toutes libertés… virtuelles ? Et l’apesanteur ? Et Dieu ? Et votre conjoint ? Que pensent donc tous ces tyrans potentiels de votre pseudo liberté ? Essayez donc de leur échapper. Libres, oui, mais sous condition !

    Égalité.
    Ah ! l’égalité ! quel mot magique. Elle est pourtant le mensonge le plus couru des politiques et démagogues, leur promesse la moins tenue ? Et pour cause : égalité pour tous, justice équitable pour tous, quelle utopie ! Toute l’histoire de l’humanité, de toute existence même, repose sur la non-égalité, sur l’affrontement entre le fort et le faible, sur la volonté du plus et du mieux. C’est même l’égalité manquante par essence à toute création qui est le moteur et la raison de toute vie ; un monde d’égalité absolue ne survivrait pas à son uniformité et à la suffisance qui en découlerait. La notion de progrès elle-même est paradoxalement synonyme d’inégalité, de par le temps, les lieux et son mode de distribution. Et nous, dans notre quotidien, tous égaux ? Allons ! quid de la naissance ? qui riche, qui pauvre, qui gaspille, qui mendie. Et la beauté, la laideur ? combien pèse pour chacun de nous ce corps compagnon de vie et de mort ? cela vous est égal ? grand, petit, gros, maigre, visage ingrat, face d’ange ? Nobel ou « mal comprenant », instruit à Neuilly ou détruit en banlieue ? Égalité devant la maladie ? rien de plus inégalement partagé par la nature ou les dieux, chacun a une histoire familiale pour en apporter la preuve. Quant à l’égalité démocratique ? oui, je vote… mais pour celui, ou celle, désigné par des plus égaux que moi. L’égalité des peuples, l’égalité des races, l’égalité des sexes, l’égalité dans la culture… un rêve. Non pas que cela me soit indifférent mais il ne faut pas être naïf, toute égalité est relative. Donc… inégale.

    Fraternité.
    Je veux être libre ? cela ne dépend pas uniquement de moi. Je veux être doté des mêmes atouts que n’importe quel autre être humain ? encore une fois il me faut demander, espérer l’égalité. En fait, la liberté est un leurre, l’égalité une utopie. Seule la fraternité est vérité, elle qui enfante les vraies valeurs fondamentales de l’humanité, l’amour et le respect. La fraternité n’est pas le rempart absolu contre la barbarie, les libertés bafouées et l’inégalité instituée mais elle en adoucit la rudesse, elle renforce espoir et espérances, elle amalgame les injustices dans le pardon et les privations dans le partage. Sans contrainte, sans attente ni paiement, je peux donner de l’amour, de l’amitié, du respect, je peux faire acte de fraternité à tout moment, cela m’appartient totalement.
    La fraternité est la survie de l’homme dans un univers enchaîné et inégalitaire. La liberté se gagne et se perd, l’égalité se distribue ou se subit. La fraternité se partage.Toujours.

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    • dvd // 25.01.2015 à 14h24

      On est dans le dur 😉

      D’abord une réflexion personnelle : peu m’importe d’être égaux aux autres, du moment que les autres me laissent un espace pour vivre mes choix.
      Force est de constater que le capitalisme occidental se caractérise par un impérialisme intolérant qui laisse peu de contrées pour le fuir.
      De fait, les dominants de ce système on besoin de nous comme pièces de la pyramide qui les maintient, ils ne sont pas prêts à laisser la porte ouverte aux gens de s’échapper de ce qu’ils ont choisi pour eux, et donc pour nous…
      Un peu comme le « droit de retrait » accordé aux fonctionnaires, il devrait exister un droit de ne pas avoir à se positionner dans un système qui, à l’instar de l’Océania de 1984, se veut de plus en plus manichéen. S’il est un fascisme moderne, c’est celui-ci.

      Ensuite qq citations de Laborit :

      « … l’égalité des chances à devenir inégal. Alors si vous ne voyez pas le ridicule de la conception, c’est que vraiment elle est bien engrammée, mais vous la voyez sûrement… »

      « Tant que les informations seront entre les mains de quelques-uns, que leur diffusion se fera de haut en bas, après filtrage, et qu’elles seront reçues à travers les grilles imposées par ceux qui ne désirent pas, pour la satisfaction de la dominance, que cette grille soit contestée ou qu’elle se transforme, la démocratie est un vain mot, la fausse monnaie du socialisme ».

      « Il serait souhaitable de remplacer la devise républicaine « Liberté, Egalité, Fraternité » par « Conscience, connaissance, imagination ».

        +0

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  • 4lterg // 25.01.2015 à 14h04

    Quelle littérature. Beau fil.

    Mais je n’arrive pas à me défaire de cette idée simplette: On ne règle pas ses différents, quels qu’ils soient, à coup de bastos’. Comment parler de liberté, de fraternité, etc… sous la menace d’une arme (de terroriste ou de police) ?

    Peut-être d’abord revoir la mission de l’armée : neutraliser (les armes), et non menacer, armer, frapper ou dissuader. Ca ne changerait pas grand chose pour les militaires puisqu’il faudra toujours apprendre les stratégies, faire de l’intelligence, suivre les évolutions technologiques, leurs dadas, mais avec un nouveau challenge : Interdiction de tuer un bonhomme, interdiction de laisser un bonhomme se faire tuer.

    La justice, après.

      +1

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  • Louis Robert // 25.01.2015 à 14h29

    Je me permets de suggérer fortement, oui et avec insistance, qu’il faudra bien un jour en parler, de cette loi à laquelle vous référez sans en parler, ainsi qu’à son application présente (les exemples aberrants se multiplient). Il ne faudrait pas qu’au pays de Liberté, etc., on en vienne à aimer davantage sa servitude (Huxley) et Big Brother (Orwell) que dans l’Empire, à commencer par ce que certains désignent encore comme « The Land of the Free »… Selon moi, le plus tôt on dénoncera les abus policiers et judiciaires avec la dernière énergie, le mieux ce sera. Tergiverser ici et choisir de se taire en s’allongeant, c’est laisser dégénérer les libertés fondamentales (La Liberté) et la démocratie. Là-dessus, on ne saurait édifier un « vivre ensemble ». Seul un « mourir ensemble » s’ensuivra, et dans l’indignité. L’heure des choix déchirants et d’un courage plus grand chaque jour est venue. C’est maintenant que se tenir debout devant le Pouvoir (ce Pouvoir bien de chez nous et bien nôtre) prend tout son sens, comme ce sera bientôt le cas partout en Occident.

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    • dvd // 25.01.2015 à 14h40

      Amusant de vous lire au moment ou dans 1984 je tombe sur :

      « On avait toujours dans l’estomac et dans la peau une sorte de protestation, la sensation qu’on avait été dupé, dépossédé de quelque chose à quoi on avait droit. »

      On croit avoir « droit » à la croissance, à la consommation, alors que raisonnablement il faudra décroitre, mais en plus, en reniant nos principes et en suivant nos oligarques pour essayer de maintenir ce rêve éveillé, on perdra tout d’un coup…

        +1

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  • openmind // 25.01.2015 à 14h50

    Au fil de ces magnifiques participations et réflexions, je crois important de dire qu’avant tout débat, il faut s’informer, se cultiver, découvrir les autres à travers leur culture et divers coutumes et régions, l’école française doit insister plus lourdement sur cette considération de l’autre et non son mépris si souvent sous entendu dans nos merdias….ou autres.
    Pour la politique de contrôle des masses qui est en train de nous tomber dessus, j’ai une question: combien de nos jeunes (16-25ans) ont lu 1984 de Orwell?

    Je fais le test cette semaine avec 115 élèves.

      +1

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  • Crapaud Rouge // 25.01.2015 à 14h57

    Très bon sujet que le « vivre ensemble » ! L’histoire montre que c’est tout à fait possible, à condition de ne pas faire tout un fromage de telle ou telle pratique religieuse. Ces pratiques, (qui débordent parfois dans la rue), sont une petite fenêtre ouverte sur l’extérieur de notre « modernité » : elles sont essentielles pour nous rappeler que nous avons une histoire, des traditions, un folklore, autant de choses bien plus naturelles que les bagnoles, les portables et Internet.

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  • reneegate // 25.01.2015 à 15h11

    Va t on enfin ouvrir les yeux et savoir écouter ceux qui n’ont pas attendu le 7 janvier pour combattre les takfiristes : http://www.la-lef.fr/ah-si-les-francais-savaient/
    Le problème en France c’est que les ennemis de Fabius sont cela même qui combattent le wahabisme. Et ses amis? ils ne sont pas fréquentables.
    Les Français ne doivent pas payer pour les mauvaises fréquentations de leur gouvernement, car ces élus se sont bien gardés de faire les présentations avant les élections.

      +3

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    • Louis Robert // 25.01.2015 à 15h44

      Les citoyens paient toujours pour ce que sont et font ceux qu’ils ont élus (démocratie oblige!), et surtout s’ils les tolèrent au pouvoir, après le leur avoir abandonné. Démocratie est exercice quotidien, incessant du pouvoir par les citoyens (le peuple) ou n’est qu’imposture et prix fort à payer pour n’avoir pas le courage d’agir à chaque instant comme un démocrate se doit le faire.

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      • mianne // 26.01.2015 à 01h53

        Ce qui revient à dire que tant qu’un pays laisse ses dirigeants, en toute impunité, ne pas appliquer les programmes électoraux sur lesquels ils ont été élus ou prendre des décisions importantes pour lesquelles le peuple n’a pas été consulté ( comme par exemple une entrée dans l’OTAN) ou encore bafouer les résultats d’un referendum (comme celui de 2005), il ne mérite pas le nom de démocratie mais celui d’état totalitaire.

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        • Anne // 31.01.2015 à 20h05

          @ mianne Trés bien dit, constat accablant.
          Nous avons le devoir de faire respecter nos choix et nos suffrages

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  • Christophe Vieren // 25.01.2015 à 15h30

    Quel est le lieu par excellence où l’on pourrait penser collectivement le plus ?
    Réponse l’école
    En conséquence : tant que l’on pensera l’école en terme de fabrication de bons consommateurs, et si possible en séparant les catégories qui composent socialement notre peuple*, le combat est perdu d’avance : ni la famille, ni la TV, ni les réseaux dits « sociaux » ne peut tenir ce rôle d’éducation et de confrontation des idées.

    _________________
    * écoles privées mais aussi école publique associé à des quartiers de milieux socioprofessionnels différents.

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  • Lux In Tenebris Lucet // 25.01.2015 à 15h55

    Bonjour

    « Et ce dans le but de comprendre l’histoire de ce journal, les polémiques passées, réfléchir à la liberté d’expression, aux notions de sacré et tabous, aux causes profondes du terrorisme (qui sont quand même un peu plus profondes que quelques sourates dans le Coran…)… »

    Les « quelques Sourates » du Coran que vous évoquez tombent directement sous la condamnation de notre code pénal.
    Avec de telles affirmations, au vu du sort des minorités dans les pays concernés, je crois que ce sera au code pénal Français de s’adapter aux sourates qui posent problème, vu que le coran est Incréé plûtot que l’inverse. Vous semblez raisonner sur une vision idyllique et hypothétique d’un Islam phantasmé qui n’existe nulle part au monde.

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    • Bardamu // 25.01.2015 à 16h48

      A propos de ces sourates qui reviennent régulièrement, il en est (trop ?) rapidement question dans l’émission que j’ai déjà mentionnée (Les Grandes Questions sur FR5 et pas FR2 comme je l’ai noté par erreur) où G. Bencheikh les évoquent.
      Je pense que certains passages de la Marseillaise pourraient aussi passer pour un appel au meurtre. Et pourtant chacun convient que cela a été écrit en un autre temps, dans d’autres conditions que celles que nous connaissons aujourd’hui.

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    • Passant // 26.01.2015 à 04h29

      Dans la torah / l’ancien testament, il y a aussi des passages contraires à notre code pénal.
      Ils ne sont pas appliqués.

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  • Babar // 25.01.2015 à 16h10

    La plupart des lecteurs de ce blog vivent dans un état de droit avec des règles se rapprochant des différentes versions des droits de l’homme rappelées généralement dans une constitution et précisées par un corpus de lois (code civil et autres périodiquement actualisés).

    Les articles font habituellement consensus car nous apparaissant rationnels. Bien sur chaque état de droit a des spécificités, nous savons que les paroles racistes sont réprimées en France par exemple et non aux USAs, l’inverse serait vrai pour la critique des religions (certains états américains enseignent le créationnisme simultanément au darwinisme).

    A l’inverse, des états totalitaires, des communautés animistes ou religieuses ont des lois d’exceptions, des dogmes, des commandements, des interdits, des tabous etc… spécifiques qui n’apparaissent pas toujours rationnels ou universels. Ces règles de vie sous réserve qu’elles ne contreviennent pas aux lois de l’état de droit peuvent parfaitement faire autorité chez leurs adeptes mais elles n’ont pas vocation à s’imposer à tous les citoyens voire en notre époque de globalisation à tous les humains et ce serait faire injure aux communautés religieuses de les penser incapables de comprendre cela.

    Je m’imagine mal vivre en France soumis à « tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain »… Nous serions nombreux avec un casier judiciaire. Il en serait de même de la gourmandise, du fait de manger du porc ou de ne pas représenter « le » prophète.
    Cela n’a rien à voir avec le respect de la religion, pire je pense que c’est respecter une religion que de ne pas faire semblant de s’y plier quand on est pas croyant. C’est peut-être un péché pour un croyant de blasphémer mais la notion même de péché ou de blasphème est non pertinente pour un athée. Je ne vois pas qu’il serait respectueux de simuler une foi.

    Je respecte les religions et leur droit de l’exercer dans la sphère privée mais n’épouse pas pour autant leurs interdit ou convictions. Ce serait invivable s’il fallait se plier à l’ensemble farfelu de croyances à travers le monde.

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  • bluetonga // 25.01.2015 à 16h13

    Pour vivre ensemble, il faut lutter ensemble. La solidarité naît de la conviction que nous sommes menacés en tant que groupe et que nos chances sont meilleures en agissant en groupe.

    C’est le pacte des loups, la nécessités pour les petits groupes d’animaux sociaux de coopérer dans des tâches dont le rendement sera au bout du compte supérieur pour chacun. La coopération implique des principes : la hiérarchie, une direction, et la confiance entre partenaires qui ne s’attaquent pas mutuellement. A la base de ces impératifs d’animaux sociaux, il y a la notion de justice et d’équité. Il y a quelques poignées de millénaires, l’humanité entière obéissait à ces règles. Avant eux déjà, les primates, et probablement d’autres espèces sociales, étaient déjà sensibles à la notion de justice.

    Combattre ensemble implique des règles, vivre ensemble également. Chacun défend son
    territoire, c’est à dire son statut dans la communauté. Dans une société qui fonctionne
    bien, on n’empiète pas sur le territoire de l’autre sans de bonnes raisons ou sans conséquence.

    Le drame de Charlie Hebdo est constamment discuté sous l’angle de la religion, de la liberté d’expression, du droit au blasphème. Il me semble que le traumatisme est plutôt celui d’un divorce entre communautés dans le contexte d’une crise de société profonde, à la fois économique, morale et politique.

    Les assassins venaient des cités, des ghettos. Leur gestes ont été nourris de colère, de frustration et d’amertume. Leur horizon était bouchés, ils étaient citoyens de second ordre en naissant. Notre monde n’offre plus guère d’opportunités à nos enfants, encore moins s’ils sont crépus et basanés. D’erreurs en errements, ils ont fini par trouver une communauté où ils ont pu obtenir ce qu’ils cherchaient : de l’appréciation et du sens, aussi absurde soit-il. Ils ont renoncé à s’intégrer dans un univers où les dés étaient pipés, ils ont fait le choix d’une meute et accepté le sacrifice qu’on leur proposait.

    Le vivre ensemble implique de l’espoir, des perspectives, de la justice, une reconnaissance
    du mérite. Notre art du vivre ensemble se délite parce que notre économie périclite, les débouchés se raréfient, le contrôle sur nos vies et nos choix s’amenuise. Les tensions, plus que raciales, ethniques ou religieuses, sont engendrées par la compétition pour les ressources. Les Européens de souche pestent contre les immigrés qui viennent parasiter et saboter leurs « états-providence », qui surchargent la barque au point de la faire couler. Ils oublient que les immigrés d’aujourd’hui étaient les colonisés de hier, qu’ils ont été d’abord appelés à l’époque du travail abondant, pour vider les poubelles et faire la plonge.

    Pour vivre ensemble, il faut retrouver une vraie démocratie, un système véritablement orienté vers
    le vivre-ensemble, et non plus vers la poursuite effrénée du gain et du consumérisme. Il faut
    que ce système offre des perspectives, des règles claires sur la manière d’accéder à la
    reconnaissance et à la subsistance. Il faut que la justice et l’équité priment sur l’affairisme, le cynisme et le mensonge. Et je doute que ceci puisse arriver uniquement de par la bonne volonté de nos élites soudain converties à la cause du bien commun.

      +3

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    • dvd // 25.01.2015 à 17h20

      Oui, mais AVANT de pouvoir « définir un système orienté vers le vivre-ensemble », encore faut-il connaitre avoir conscience de nos déterminismes individuels.

      Toute tentative de vivre-ensemble sans cela est voué à l’échec, il est dommage que des siècles d’essais ratés ne nous mettent pas plus en garde que ça…

      « Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici cela a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change. »
      Henri Laborit dans « Mon Oncle d’Amérique »

        +0

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  • DocteurGrosdois // 25.01.2015 à 16h46

    Je suggère à tous de regarder les vidéos de la soirée organisée par la revue Fakir peu de temps après la manif.
    Les interventions de Lordon et Mordillat valent leur jus.

    http://youtu.be/XDwJyFHI2fc

      +1

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  • Jean Calop // 25.01.2015 à 17h56

    « Qu’importe
    que l’étoile soit éloignée
    et la rose défaite.
    Nous avons encore
    la brillance et l’arôme »

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  • JC // 25.01.2015 à 18h09

    Le problème c’est qu’on débat de sujets qui n’ont peut-être rien à voir avec ce qu’il s’est passé. On peut lutter contre les conséquences évidentes et voulues, ça c’est clair (islamophobie qui monte), contre l’hypocrisie ambiante, mais ça sert à rien en revanche d’analyser ce que l’islam pense des caricatures, l’histoire de CH, etc., alors qu’on a encore beaucoup trop de zones d’ombre dans cette affaire. C’est comme si on débattait déjà sur l’expulsion de l’ambassadeur d’Israël et du Mossad parce qu’on était sûr d’un coup similaire à ce qu’ils nous ont déjà fait. C’est trop tôt, il faut enquêter avant.

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    • Chris // 25.01.2015 à 19h31

      A propos de l’Islam, un article écrit par un Tunisien, Farhat Othman qui affirme que la caricature n’est pas interdite en islam, mais dans la Bible :
      http://www.contrepoints.org/2015/01/24/195568-la-verite-sur-la-caricature-en-islam

        +1

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      • Chris // 26.01.2015 à 15h41

        En effet, lorsque Moïse redescendit de la montagne avec les tables de la loi, il entra dans une grande colère, voyant sa tribu retomber dans l’idolâtrie. Bon, le contexte est plus subtil que ça, mais l’idée y est grosso modo !

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  • Andrea // 25.01.2015 à 18h24

    Bon, acèrbe et de l’éxterieur.

    Ce que je vois c’est que la repression de tout opinion différent, non mainstream, est maintenant, en France, difficile à mettre en public.

    Seuls les discours de type général et dans le sens lénifiants, souvent vide de sens, style, on doit travailler le vivre ensemble, il faut plus d’éducation, de sécurité, il faut traquer les gens, cuex qui resiquent de déraper, c’est bien dommage, oui c’est la société toute entière qui est responsable, mais il y a un “mal” qu’il faut éradiquer .. ou encore l’islam c’est le terrorisme, etc. etc. sont admis.

    Comment le faire – banlieues, organisation territoriales, emploi, impôts, droits des citoyens, les illégaux, salaires, allocs, formation, etc. tous devraient être changés.radicalement …?

    Ou alors, populaire également, a ha, on les massacre en dehors (Palestine, Iraq, Syrie, Lybie, etc.) et alors en-dedans ils prennent leur revanche, c’est normal, ce qui ne fait appel qu’à des schémas simplistes et des théories de bas niveaux, et ne fait que obsurcir le débat et renforcer la distinction entre musulmans et les ‘bien-pensants’ laics ou autres, cad. le gouvernement, les grandes corporations, les banques, etc. qui tous rigolent bien dans le dos du public. (Sans vouloir minimiser les guerres menées par l’Occident dans différent pays..)

    Arrestation de soulards qui disent n’importe quoi, d’ados qui se rebiffent et produisent des phrases non politiquement correctes sans même comprendre vraiment, de personnes qui veulent se faire voir avec leur créativité caricaturale (la même accordée à Charlie Hebdo) sur Facebouk, vlan, en prison, ou amendes, etc. Tous pensaient avoir une liberté de parole – non seulement d’expression qui couvre des écrits, des pamphlets, des positions politiques ou publiques, diffusées largement ou publiées – simplement le droit à des blagues, des aneries, des positions sur la seconde, du serieux qu’on peut discuter, etc.

    C’est un comble de manifester pour la liberté d’expression et ensuite passer à une repression tous azimuts du même ‘droit’ (entre guillemets car il n’existe pas vraiment.)

    Le plus grave c’est que tout cela ne servira en rien à la France.

    A l’intérieur, plus de problèmes, de déficits, d’hysterie, de contrôle, etc., cela coute sans retour ou même rendra la situation plus tendue. (Etre fiché produit des oppositions et de violences.)

    Vu de l’extérieur, les gens se moquent de ces absurdités, la France est la risée internationale, d’autres sont tranquillement contents (Netanyahou et d’autres..), heh ho, plus de d’islamophobie, plus de controle de la population, c’est bon à prendre … on écoutera Hollande pour 10 minutes et basta, loin du bal, caniche, il est pas besoin de se fatiguer.

    Vu de l’extérieur la France a perdu la tête!

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  • Alain // 25.01.2015 à 18h50

    J’aime ce slogan car aujourd’hui tout est fait pour que le citoyen ne pense plus: on ne donne plus d’arguments, d’analyses, … juste des conclusions, des slogans, des mots d’ordre, ….

    Lorsque les citoyens pensent les politiques ne peuvent plus faire n’importe quoi

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    • BASANO // 25.01.2015 à 19h06

      « Le cerveau du peuple doit être accaparé (1), sinon il pourrait s’ennuyer,

      et s’il s’ennuie, il pourrait lire,

      et s’il lit, il pourrait s’instruire,

      et s’il s’instruit, il pourrait réfléchir,

      et s’il réfléchit, il pourrait penser,

      et s’il pense, il pourrait peut-être trouver que l’ordre établi n’est pas si bien que cela. » (Pierre Tourev)
      (1) : par la Télé-Réalité, les séries télévisées, les films américains, le football, le loto, les consoles de jeux vidéo… et la publicité. Les Romains avaient les Jeux du Cirque.

        +3

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