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28.février.201828.2.2018 // Les Crises

Syrieleaks : Suites, propagande et dividendes… Par Richard Labévière

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L’envers des cartes

Beyrouth, 26 février 2017.

A la demande de plusieurs lecteurs et auditeurs, nous revenons sur notre « information exclusive » de la semaine dernière (19 février 2018), publiée par prochetmoyen-orient.ch (numéro 166) : « Syrieleaks : un câble diplomatique britannique dévoile la stratégie occidentale ».

C’est le légendaire Pierre Lazareff qui disait que « pour un journaliste, sortir une exclusivité est toujours une épreuve, sinon une douleur ». Et le patron de France-Soir ne connaissait pas encore les réseaux numériques (abusivement nommés « réseaux sociaux »), les Fake News et les futures lois sur les Fake News

Il y a d’abord ceux qui vous somment d’exhiber le document sur le champ. Il y a aussi ceux qui vous disent que « les médias sérieux n’en parlent pas ». Il y a encore ceux qui vous demandent très tranquillement de dévoiler vos sources. Enfin, d’autres s’étonnent de « votre discrétion sur la toile », ne comprenant pas qu’on puisse vivre sans relater immédiatement faits, gestes, émotions sur les réseaux numériques !

Les mêmes ne peuvent imaginer qu’on ne dispose d’aucun compte face ou tweet ou autre, ni qu’on ait passé l’âge de se précipiter sur les plateaux des télévisions de l’immédiateté et de l’émotion en continu, aux côtés d’experts auto-proclamés de telle ou telle spécialité… En réalité, que s’est-il réellement passé ?

EPISTEMOLOGIE D’UN SCOOP

Daté du 12 janvier 2018, le télégramme diplomatique britannique (TD) – signé par Benjamin Norman (qui suit les dossiers du Proche-Orient à l’ambassade de Grande Bretagne à Washington) – a beaucoup circulé dans les coulisses de la Wehrkunde, la dernière Conférence sur la sécurité de Munich (du 16 au 18 février derniers). Pourquoi ? Parce que ce document – assez exceptionnel – révèle le contenu d’une réunion (du « Petit Groupe sur la Syrie », réunissant des diplomates de hauts rangs des Etats-Unis, de Grande Bretagne, de France, d’Arabie saoudite et de Jordanie), qui aurait dû rester strictement confidentiel.

Pourquoi ? Parce qu’elle révèle, par le menu, la « stratégie occidentale » concernant la guerre en Syrie : nourrir et multiplier les hostilités par tous les moyens pour empêcher une Pax Russiana ; poursuivre une intense campagne de communication sur les bombardements russes et syriens qui tuent des civils ; cadrer le représentant spécial des Nations unies pour la Syrie – Staffan de Mistura – par une feuille de route contraignante ; saboter la conférence de paix de Sotchi pour revenir à Genève dans un format tripartite : opposition syrienne, gouvernement syrien et Forces démocratiques syriennes (FDS – principalement constituées de supplétifs kurdes aux ordres du Pentagone).

En filigrane, le TD britannique décrivait les deux objectifs politiques principaux visés : saboter la conférence de Sotchi et préparer la même campagne de propagande massive qui accompagna la libération d’Alep en décembre 2016, destinée à ponctuer la reconquête, certes dévastatrice, par l’armée gouvernementale syrienne de la Ghouta orientale (banlieue de Damas) aux mains de différents groupes terroristes. A la lecture du document, on comprend que cette stratégie occidentale opte pour « une guerre sans fin » en Syrie, tout en dénonçant auprès de l’opinion publique internationale une nouvelle « catastrophe humanitaire ». En conclusion, le TD se félicite du leadership américain, exercé pour la mise en œuvre effective et la médiatisation – la plus large possible – de cette stratégie.

Voulant d’abord protéger sa source, prochetmoyen-orient.ch a choisi de ne pas publier la totalité du TD pour transmettre son fac-similé à ses amis de la rédaction de L’Humanité-Dimanche, afin d’en publier des extraits le jeudi 22 février. Toujours dans les coulisses de la réunion de Munich, un autre fac-similé a été transmis à plusieurs journalistes arabes. C’est ainsi que le quotidien Al-Akhbar de Beyrouth, en a fait sa une du même jeudi de février, reproduisant de larges extraits du document dans un dossier spécial de plusieurs pages. A l’exception de la presse française, ces deux titres ont été largement repris par des médias du monde entier…

Précision d’importance : toujours à Munich, le document en question avait fait l’objet d’une scrupuleuse authentification par deux experts de services européens de renseignement, ainsi que par le chef des forces de sécurité de l’un des pays arabes participant à la réunion bavaroise ! Voilà pour les mal-pensants, les imprécateurs des Fake News, des complots globaux, conspirations et nouvelles cuisines.

L’OPTION D’UNE GUERRE SANS FIN

Plus sérieusement, ce TD était parfaitement annonciateur de ce qui s’est passé par la suite et de ce qui se déroule encore actuellement sur le plan opérationnel en Syrie : ajouter de nouvelles guerres à la guerre en cours. Depuis plusieurs années, prochetmoyen-orient.ch qualifie le conflit syrien de « guerre civilo-globale », en précisant qu’il fait interagir quatre principales dynamiques : 1) Etats-Unis contre Russie ; 2) Arabie saoudite contre Iran ; 3) Turquie contre Kurdes ; 4) enfin, jihadistes globaux (Al-Qaïda) contre jihadistes locaux (Dae’ch, notamment).

Sur le plan opérationnel, les révélations du TD de Benjamin Norman se sont avérées parfaitement pertinentes. En annonçant la formation d’un corps de supplétifs de 30 000 combattants (quelques jours avant le sommet de Sotchi), le Pentagone appuyait délibérément sur le bouton rouge d’une nouvelle intervention militaire turque. Non seulement Washington donnait implicitement son feu vert à Ankara, mais en prime, les stratèges américains créaient une indémêlable zizanie entre factions kurdes pour consolider leurs alliés des FDS, dont ils entendent imposer la présence à Genève…

Autrement préoccupante, est la cinquième et nouvelle dimension de cette « guerre civilo-globale », à savoir l’extension et l’officialisation d’une ingérence israélienne massive. A Munich toujours, Benjamin Nétanyahou a brandi, à la tribune officielle de la conférence, un morceau de tôle en affirmant qu’il s’agissait du débris d’un drone iranien abattu dans l’espace aérien israélien. Ce numéro lui a permis de menacer l’Iran, martelant encore et encore que ses « forces du mal » cherchaient à s’installer durablement aux frontières de l’Etat hébreu et que cette éventualité justifiait désormais des actions militaires « préventives ».

Cela dit, Tel-Aviv était surtout furieux d’avoir eu l’un de ses avions de chasse abattu en Syrie par un missile de l’armée gouvernementale. Toujours est-il – cela fait longtemps et chaque jour que Dieu fait – que l’on voit chasseurs et bateaux de guerre israéliens violer « préventivement » les espaces aériens et maritimes libanais, sans que cette réalité n’émeuve beaucoup la « communauté internationale », à commencer par les Etats-Unis et leurs alliés européens… Sur cette menace récurrente, on ne saurait que conseiller la lecture ou la relecture du livre magistral du politologue franco-libanais Frédéric Domont et de son coauteur, Walid Charara : Le Hezbollah, un mouvement islamo-nationaliste.

En définitive, aux quatre dynamiques de la « guerre civilo-globale » de Syrie, s’en ajoute désormais une cinquième – celles des ingérences militaires israéliennes -, au moment même où Donald Trump annonce la mise en chantier de « Mini-Nucs », des armes nucléaires de théâtre ! Cette annonce est doublement préoccupante : parce qu’elle rompt avec la doctrine nucléaire classique de dissuasion qui repose sur l’existence d’« armes de non – emploi » ; dans un contexte qui voit le rapprochement, non seulement des Etats-Unis et d’Israël, mais aussi de l’Arabie saoudite, trois des acteurs de la « guerre civilo-globale » qui veulent en découdre avec Téhéran !

BOMBARDEMENTS, MENSONGES ET VIDEO

Pendant ce temps, en ville et dans nos étranges lucarnes, on assiste au même déferlement propagandiste qui a prévalu lors de la libération d’Alep durant le dernier semestre 2016. A ce sujet, le dernier livre de Maria Khodynskaya-Golenishcheva déconstruit très précisément les logiques de communication et de propagande mises alors en œuvre par les médias américains et occidentaux. Aujourd’hui, pour la Ghouta, la même machinerie est en action, à l’identique.

Par contre, pas un mot sur les dizaines d’obus de mortier (tirés par les terroristes de la Ghouta) qui s’abattent quotidiennement sur la place des Abbassides (nord-est de Damas), ni sur les quartiers chrétiens (comme par hasard) – Bab Touma et Bab Cherki – du centre-ville. Au moment où nous mettons sous presse, on dénombre plus d’une centaine de victimes et de nombreux blessés, mais ces morts-là n’intéressent pas la presse occidentale !

Personne ne peut nier la violence et l’horreur des opérations qui se déroulent actuellement dans la Ghouta orientale et d’autres banlieues de Damas où les groupes jihadistes utilisent les populations civiles comme boucliers humains sous les bombardements du régime. Le quotidien français Libération cite complaisamment un ancien ambassadeur de France à Damas – Michel Duclos – qui semble découvrir que « les Russes et le régime de Bachar al-Assad semblent déterminer à récupérer tout le territoire syrien, comme ils l’ont souvent répété ». Toute proportion gardée bien entendu, les Syriens qui vivent dans leur pays seraient ils légitimes s’ils condamnaient les autorités françaises cherchant à reprendre le contrôle de la ZAD de Notre Dame des Landes, ou à remettre les nationalistes corses au pas? La question que l’on doit toujours se poser dans les guerres civiles, les plus atroces des guerres : qui sont les vrais sauvages ? On ne saurait que conseiller la relecture de Montaigne à cet égard !

Durant la bataille d’Alep, la presse occidentale pleurait à chaudes larmes sur une « ville martyr » et « assiégée » alors que dans le même temps elle parlait de la « libération » de Mossoul… Quoi de plus logique de voir l’armée gouvernementale d’un Etat-nation chercher à reprendre le contrôle de la totalité de son territoire dans l’exhaustivité de ses frontières historiques ? Et, de grâce, qu’on ne vienne pas essayer de faire passer les terroristes de Jabhat al-Nosra, et d’autres groupes armés – soutenus par l’Occident, les pays du Golfe et Israël – pour des « combattants de la liberté » !

Maria Khodynskaya l’explique très précisément dans son livre déjà cité : depuis plusieurs années les diplomates russes demandent à leurs homologues américains et européens la liste des groupes « armés » dits « modérés, laïcs et démocratiques ». Sans surprise, cette liste n’a jamais pu être produite, alors qu’actuellement les forces spéciales américaines recyclent des terroristes de Dae’ch dans de nouvelles unités des… FDS et d’autres factions armées destinées à poursuivre la lutte contre « le régime de Bachar al-Assad ».

Aucune surprise ! Les services américains sont coutumiers du fait. Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, ils ont recyclé nombre d’anciens nervis de la Gestapo dans leurs unités spéciales, bras armés de la Guerre froide. Ils ont employé nombre de nazis au service des dictatures latino-américaines – dans la cadre du Plan Condor, au Chili, en Argentine, au Brésil ou à Panama -, et d’autres tueurs professionnels, les « Contras » pour anéantir la révolution sandiniste à partir de la fin des années 1970. On pourrait multiplier des exemples plus récents en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Ukraine…

Comment les Américains osent-ils, encore aujourd’hui, donner des leçons de « guerres propres », comme si une telle fantasmagorie pouvait exister… En attendant un rendez-vous à Sodeco, sur la Ligne verte du Beyrouth de la guerre civile (1975 – 1989), je scrute de belles maisons ottomanes dont murs, colonnes et voûtes sont encore perforées d’impacts de balles et de tirs de mortiers. Relisant Jules Roy – il faut relire Jules Roy sur l’Indochine, la guerre d’Algérie et d’autres malheurs du monde – je retrouve ce passage où l’écrivain évoque une conversation avec un avocat des Forces libanaises : « si je lui avouais qu’à l’époque nous ne nous posions même pas de questions, moi du moins, qui ne suis pourtant pas insensible. Aller jeter des bombes au phosphore et des bombes explosives sur des villes allemandes pour tout incendier et tout raser nous semblait dans le cadre de notre mission. Pas le choix : question de vie ou de mort, seul moyen de reculer l’heure où l’Allemagne emploierait les armes secrètes qu’elle n’était pas loin de mettre au point. Peut-être aurait-il été plus efficace d’anéantir les usines où l’on assemblait les ogives et les moteurs des fusées, mais quel plus sûr moyen d’écraser le moral de l’adversaire : bousiller civils, femmes et enfants ? Non, non, je n’ai jamais hésité. Sur mon carnet de vol, on ne trouve pas Dresde, mais Duisbourg, Hambourg, Stuttgart, Coblence, Cologne deux fois, sans compter les usines d’essence synthétique ou de roulements à billes de la Ruhr, le train-train habituel, le dieu Moloch qui dévore les équipages. Je réponds simplement que je n’avais pas beaucoup de scrupules en ce temps-là ».

Notre époque sans mémoire aurait-elle oublié les guerres que nos démocraties ont mené, comment elles les ont menées et avec quelles conséquences ? Depuis la fin de la Guerre froide, la nature de la guerre a foncièrement changé, surtout avec « la guerre contre le terrorisme », déclarée par Georges W. Bush dès le lendemain des attentats du 11 septembre 2001, une « guerre » qui n’a pas encore dit toutes ses ruses. Mais, après la disparition du bloc de l’Est, il fallait impérativement reconstruire un ennemi étatique d’envergure qui puisse garantir la reproduction du complexe militaro-industiel, en garantir les millions d’emplois et les juteux dividendes.

Dans cette perspective, une poignée de main effective entre Donald Trump et Vladimir Poutine eût été catastrophique, les bourses occidentales étant littéralement tétanisées par une telle perspective, d’où le feuilleton sans fin de l’ingérence russe dans les élections américaines et les systèmes médiatiques européens. Dès 2012, Alain Joxe nous expliquait que l’objectif des nouvelles guerres américaines – et par extension occidentales – ne visait plus la victoire sur le terrain, le contrôle du territoire et des populations, mais bien la production, l’exportation et la généralisation de nouvelles armes, de nouveaux logiciels de cyberguerres, faisant basculer les rapports de force jusqu’à leur numérisation totale.

La mondialisation contemporaine a instauré la « guerre de tous contre tous », et par tous les moyens possibles afin de produire de nouveaux outils d’accumulation du capital. Dans la droite ligne de cette logique mortifère s’est imposé le continuum nécessaire entre la guerre, la propagande et le profit. Le TD de Benjamin Norman nous annonce « une guerre sans fin » en Syrie et plus largement aux Proche et Moyen-Orient, illustrant à la perfection le constat édifiant de Cecil Rhodes : « l’argent, c’est le sang des autres… »

Bonne lecture et à la semaine prochaine.

Richard Labévière

P.J. Un article avec le télégramme en question…

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Fritz // 28.02.2018 à 07h13

Merci d’en dire plus sur ce télégramme diplomatique, M. Labévière. Oui, il dévoile l’hypocrisie abjecte de ces États-voyous (y compris la France), puisque leur stratégie « opte pour « une guerre sans fin » en Syrie, tout en dénonçant auprès de l’opinion publique internationale une nouvelle « catastrophe humanitaire » », dans la Ghouta comme à Alep.

Les mêmes États sont incapables de fournir aux Russes la liste des groupes rebelles « démocrates et laïcs »… ceux qui font du « bon boulot » sur le terrain.

53 réactions et commentaires

  • Fritz // 28.02.2018 à 07h13

    Merci d’en dire plus sur ce télégramme diplomatique, M. Labévière. Oui, il dévoile l’hypocrisie abjecte de ces États-voyous (y compris la France), puisque leur stratégie « opte pour « une guerre sans fin » en Syrie, tout en dénonçant auprès de l’opinion publique internationale une nouvelle « catastrophe humanitaire » », dans la Ghouta comme à Alep.

    Les mêmes États sont incapables de fournir aux Russes la liste des groupes rebelles « démocrates et laïcs »… ceux qui font du « bon boulot » sur le terrain.

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    • V_Parlier // 28.02.2018 à 14h53

      Ce qui est assez incroyable, c’est que même ceux qui étaient sensés croire « sincèrement » au bien fondé de la position occidentale sur la Syrie couvrent cette révélation. Pas de buzz médiatique, rien. C’est plutôt dégoutant.

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    • christian gedeon // 01.03.2018 à 10h11

      Juste une remarque. le couloir humanitaire,réel,qui est ouvert dans la Ghouta reste vide…et c’est…France 24 qui le dit,dis donc! Comme à Alep,les habitants sont retenus en otages. Je n’exonère en rien le gouvernement pour ceux de ses actes qui sont condamnables,mais le fait est là

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  • Christian Gedeon // 28.02.2018 à 07h24

    Belle analyse indignée,a juste titre. Deux bémols. Égyptiens et syriens ont aussi recyclé d’anciens nazis,tout comme les soviétiques…tout le monde s’est servi en deutsche qualitat sans être trop regardant,n’est ce pas? Et il faut. rappeler,pour être complet et objectif que Bachar el Assad a ete l’allié des américains pendant la première guerre du Golfe,et que s’il n’avait pas dépensé tellement de temps,d’énergie et d’hommes à essayer de phagocyter le Liban,il n’en serait peut-être pas là où il en est. Ça ne justifie en rien l’invraisemblable guerre de destruction menée en Syrie et le fait que son territoire soit envahi par des dizaines de milliers de mercenaires étrangers,mais rien n’arrive tout à fait par hasard. Quant aux US leur but,comme d’habitude,n’est pas de « gagner » mais de « ramollir  » le pays a un point tel que d’une façon ou une autre,il rentre dans sa sphère d’influence…et pour le moment,c’est complètement raté.

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    • Fritz // 28.02.2018 à 09h29

      Bachar avait entre 15 et 23 ans lors de la première guerre du Golfe, entre l’Irak et l’Iran.
      Lors de la seconde (qui mérite à peine ce nom), il avait 25 ans.

      Vous voulez dire Hafez al-Assad, cher Christian… Et vous avez raison de rappeler son demi-soutien à la guerre de papa Bush contre l’Irak, ce qui lui a permis de mettre la main sur le Liban, et d’éliminer les récalcitrants comme Dany Chamoun.

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      • christian gedeon // 28.02.2018 à 09h34

        Oui absolument il s’agit bien se son père…merci Fritz. Et merci de rappeler la mémoire de Dany Chamoun,assassiné avec sa famille par les sbires des syriens. Un grand homme,fils d’un grand homme.

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        • Pegaz // 28.02.2018 à 12h48

          Dany Chamoun,assassiné avec sa famille par les sbires des syriens.! ! !
          Avez-vous des sources?

          Car pour le moment:
          Celui qui a été accusé à tort ou à raison de cet assassinat est Samir Geagea, pas vraiment pro-syrien

          Un ex-seigneur de guerre risque la mort au Liban, Samir Geagea
          http://www.liberation.fr/planete/1995/05/06/un-ex-seigneur-de-guerre-risque-la-mort-au-liban-samir-geagea_133384

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          • Christian Gedeon // 28.02.2018 à 13h08

            Hobeika. Vous savez Geagea,on peut en penser ce qu’on veut. Mais lui est allé en prison,tres longtemps,lui seul. Et quels qu’aient été les defauts des FL, le Liban leur doit d’avoir survécu,nolens volens.

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          • Chris // 28.02.2018 à 13h13

            Je lis :
            « Samir Geagea, qui avait mené, au côté de la Syrie, une guerre sans merci contre le général Aoun, aurait voulu devenir le leader incontesté du camp chrétien en éliminant son dernier rival, Dany Chamoun »
            Perso, j’en déduis que la Syrie était dans le coup ! Ou me trompé-je ?

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            • christiangedeon // 28.02.2018 à 16h34

              En aucun cas « aux côtés  » de la Syrie…en même temps serait plus exact. Le Général Aoun avait à l’époque commis une erreur terrible d’analyse,celle de vouloir « rétablir l’autorité de l’état  » dans le secteur chrétien à la force des armes et pas par une patiente négociation. Avec valeureuse petite armée libanaise,il a attaqué sur trois fronts en même temps. Druzes,Syriens et Forces libanaises. C’était courir à l’échec,et il l’ a sûrement fait en ayant reçu des « assurances « . Erreur fatale au MO. la réaction des FL a été d’autant plus violente que ,par souci « d’égalité  » une bonne partie des troupes engagées contre eux étaient de confession musulmane,et que les « assurances,notamment de couverture aérienne contre les syriens sont restées lettre morte. Au passage,les syriens ont éxécuté pratiquement tous les officiers sunnites qui leur sont tombés sous la main après la reddition du palais présidentiel. Il n’y a que le Général de Gaulle qui pouvait aller dans l’orient compliqué avec des idées simples.

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            • christiangedeon // 28.02.2018 à 16h44

              Quant à l’élimination de Dany qui jouissait d’une immense popularité,la Syrie et ses agents libanais ont tout fait pour la mettre sur le dos de Geagea pour le discréditer,et faire en sorte que son emprisonnement ne déclenche pas l’irrémédiable. Une partie des chrétiens,complètement sonnés, a cru à cette fable,encore colportée aujourd’hui par des « analystes  » qui ne comprennent rien au jeu libanais.Voius savez,l’essentiel de ce qui a été écrit sur le Liban de la guerre visait à discréditer les chrétiens en général et leurs leaders en particulier.

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          • Chris // 28.02.2018 à 13h15

            « Parmi tous les anciens seigneurs de la guerre, Samir Geagea est le seul à figurer aujourd’hui au banc des accusés. Nabih Berri, chef de la milice chiite Amal, préside le Parlement, le leader druze Walid Joumblatt dirige le ministère des Déplacés. Tous ont été couverts par la loi d’amnistie, adoptée au lendemain du conflit. Tous ont également accepté la Pax Syriana, imposée au Liban. Tous, excepté Samir Geagea »

            Ou juste un opportuniste, nageant en eaux troubles ?

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      • Christian Gedeon // 01.03.2018 à 02h42

        Cher Fritz. Notre Raffarin national dit qu’il faut parler avec Assad. Le papy rocker traduit probablement une opinion plus répandue chez les sénateurs et députés qu’on ne croit. À suivre avec attention,cette histoire.

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    • Pegaz // 28.02.2018 à 11h42

      La Syrie a essayé de phagocyter le Liban … de mettre la main sur le Liban ! ! !
      Face à la complexité du conflit libanais ces assertions ne sont pas confirmées par ces analyses

      La guerre du Liban (1975-1990) : entre fragmentation interne et interventions extérieures
      Chap. III – La Syrie
      https://www.lesclesdumoyenorient.com/La-guerre-du-Liban-1975-1990-entre.html

      Chronologie illustrée du conflit libanais (1975-1990)
      1988 – 1990 : diarchie, retour de la Syrie et fin de la guerre civile
      https://www.lesclesdumoyenorient.com/Chronologie-illustree-du-conflit.html

      L’engagement de la Syrie dans la guerre du Liban (1975-1990)
      https://www.lesclesdumoyenorient.fr/Syrie.html#engag

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      • Fritz // 28.02.2018 à 11h55

        Certes, et on pourrait revenir sur les causes de la première intervention syrienne au Liban, en 1976. Mais ce n’est pas le sujet du billet proposé. Je n’ajouterai donc aucun commentaire là-dessus. Quant à Christian Gedeon, son expérience vaut bien des analyses.

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      • christiangedeon // 28.02.2018 à 15h48

        Juste pour info,la Syrie n’ a jamais vraiment reconnu l’indépendance du Liban,et se refuse encore aujourd’hui à clairement délimiter les frontières le long de la chaîne de l’anti Liban.Il y a entre le Liban et la Syrie un malentendu fondamental,qui ne dépend pas de « qui » est au pouvoir en Syrie. Avant la mainmise alaouite sur le pays,la situation était exactement la même avec les sunnites. Nous espérons simplement que cette fois la Syrie a compris la leçon,car,n’en doutez pas,son aventurisme libanais a fortement contribué à paver le terrain de la crise syrienne,à mon grand regret pour le peuple syrien que je plains sincèrement.Maintenant,il faut espérer que les syriens vont s’occuper de la seule Syrie et hélas,il y a et il y aura beaucoup à faire.

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  • Owen // 28.02.2018 à 07h37

    Avoir fait savoir l’existence d’une telle réunion et de ce document est une nécessité de lutte contre les guerres. Par rapport à ceux qui, au contraire, participent à la propagande de guerre, Richard Labévière est clair sur son travail de journaliste.

    Si les médias ont marché à fond, les préconisations du TD (notamment « revigorer Genève pour que Sotchi devienne hors de propos ») n’ont pas eu d’effet sur l’entrevue entre Sergueï Lavrov et Jean-Pierre le Drian.

    Le Drian: « Il faut profiter de cette trêve pour la reprise du dialogue sous l’égide des Nation Unies, avec le préalable constitutionnel, que le comité pour, heu, mmhh, constitutionnel dont le principe a été valid… adopté à Sotchi, soit le creuset pour mettre en oeuvre l’outil pour la mise en oeuvre de la nouvelle constitution syrienne, heu, ne, nous, convient et il faut faire en sorte que ce comité par contre puisse fonctionner, vraiment, représentatif de l’ensemble de la diversité syrienne, c’est le moyen indispensable sou l’égide des N.U. pour que, au delà de la trêve, pour que nous puissions aller vers une paix durable en Syrie ».
    C’est dur…

    https://www.youtube.com/watch?v=x-uQRtoME6s (11:02).

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    • Fritz // 28.02.2018 à 08h53

      Eh oui, c’est dur d’avaler des couleuvres quand on annonçait la chute imminente d’Assad il y a six ou sept ans…
      En plus, il est perdu, le petit Jean-Yves : il n’a qu’un drapeau français derrière lui, sans le zoli drapeau bleu étoilé de l’Union immaculée.

      Tout de même, ça a de l’allure, ces deux drapeaux tricolores. France et Russie. Faisons un rêve…

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      • Owen // 28.02.2018 à 10h26

        Oui, François Hollande doit se retourner dans sa tombe en entendant son ministre.

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        • PaleFace // 01.03.2018 à 16h30

          Je me souviens encore de l’immonde propagande des médias français (et occidentaux par extension) qui prétendaient à l’envie que les forces militaires russes (enfin Poutine quoi) ne ciblaient que les « rebelles modérés » et épargnaient les « vrais terroristes. »

          Il y a même eu un début de désinformation (le mot qui existait avant le vomitif anglicisme fake news tant à la mode) voulant nous faire croire que les « vrais terroristes » étaient financés par le « régime de Bachar » et « Poutine le sanguinaire. »

          Dieu merci cette propagande n’a pas pris.

          Quoi qu’il en soit, il serait intéressant de confronter nos sublimes et intègres « journalistes » à l’évolution de la situation sur place, afin de démonter tous leurs mensonges dignes d’une haute trahison.

          Mais, malheureusement, les gens du commun (les sans dents qui malgré tout on parfois un peu de bon sens), n’ont jamais droit de cité sur les plateaux télé, exclusivement réservé à l’Elite consanguine de « spécialistes. »

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  • Nade // 28.02.2018 à 07h58

    A trop regarder au loin…

    …Et ce sont nos impôts qui financent cela. Donc, on n’est pas d’accord, on se donne bonne conscience en s’insurgeant, mais on finance. Chacun.
    Telle bombe c’est la tienne, mais cet obus est le mien. Même, j’ai sacrément bossé pour l’acheter.

    … Tu sais ? Une caisse de consignation où l’on pourrait verser notre contribution à la France, placée pour le jour où la France voudrait en faire quelque chose de bien ?

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  • Chris Ella // 28.02.2018 à 08h01

    Oh min Jésus-Christ, j’ai froid au dos quand je lis cet article, les dirigeants occidentaux sont fous et diaboliques. Verser le sang des millions de personnes pour se faire de l’argent, ils vont dévorer leurs enfants et eux même par la suite

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  • LBSSO // 28.02.2018 à 08h24

    « On assiste au même déferlement propagandiste qui a prévalu lors de la libération d’Alep durant le dernier semestre 2016 » R Labévière

    « Et si Vladimir Poutine n’avait pas complètement tort »

    France Inter , hier 18h50 ,chronique de Jean-Marc Four.Extraits :
    « Et si Poutine avait ses raisons et qu’elles ne sont pas toutes mauvaises »
    -« lutter contre l’extrémisme sunnite.La Goutha abrite bien des civils mais aussi plusieurs groupes islamistes radicaux ».
    -« protéger les chrétiens d’Orient qui sont régulièrement visés par ces groupes »
    -« sauvegarder l’intégrité de la Syrie »
    « La Russie a gagné haut la main car elle a adopté une stratégie efficace (le contrôle de l’espace aérien) pour un coût estimé 4 fois moins important que l’investissement américain ».
    « Avec un nombre de victimes civiles qui est réel mais qui n’est pas supérieur à celui des frappes occidentales »
    « Poutine devient l’interlocuteur », « Assad semble lui échapper » mais il sait que « construire la paix est plus difficile ». « Les occidentaux seraient bien en mal de lui faire la leçon compte tenu des résultats en Irak et en Lybie »
    https://www.franceinter.fr/programmes/2018-02-27 ( « Un jour dans le monde à 38mn )

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    • LBSSO // 28.02.2018 à 08h39

      Sur France 24 (!) avec la même idée:
      Intervention de Régis LE SOMMIER Grand reporter, Directeur-adjoint de Paris Match. De 7mnn34s à 10mn puis de 14mn10s à 17mn27.
      http://www.france24.com/fr/20180226-le-debat-guerre-syrie-ghouta-orientale-onu-treve-humanitaire-partie-2
      (ps: témoignage intéressant sur les trafiques d’armes)

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      • V_Parlier // 28.02.2018 à 14h59

        Le Sommier sort en effet souvent des sentiers battus. Au début il montre patte blanche (en commençant par servir la soupe admise pour rester autorisé à venir), mais ensuite il attaque dur et c’est souvent intéressant.

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      • PaleFace // 01.03.2018 à 16h37

        L’intervention de Sommier est intéressante, comme toujours, mais mon Dieu que la journaliste est insupportable !

        Je dois vraiment prendre sur moi pour regarder ça, et je lui recommanderais bien, et très fraternellement, d’héberger chez elle un de ces sympathiques et tellement romantiques « rebelles. »

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    • tepavac // 28.02.2018 à 22h36

      La ritournelle des civils de la Ghouta!
      A écouter cette propagande, on imagine presque tous les civils Syriens dans ce quartier.

      Et les 8 millions qui tentent de vivre autour de ce quartier sous la menace constante, soit d’attentat aveugle, soit par des obus, eux n’ont droit qu’a subir dans le silence médiatique absolu.

      A ce propos, ceux qui vont à l’encontre de la doxha, voila ce qui arrive;

      C’est Le Médias, à peine éclos et déjà sous le tire nourrie de l’Empire. Trois petit liens, a vous d’en tirer une conviction;

      https://www.lemediatv.fr/

      L’histoire;
      https://francais.rt.com/international/48352-desaccord-traitement-conflit-syrien-depart-mamere-media

      Le JT en question sur la Syrie;
      https://twitter.com/LeMediaTV/status/968101552853585923

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    • Daniel // 01.03.2018 à 01h46

      Hélas, franceinter a aujourd’hui (mercredi) repris ses « bonnes » habitudes: « affaires sensibles » consacré à la Syrie. Tout est de la faute du président de la Syrie, bien sûr. J’ai écouté 5 minutes, pas pu en supporter plus. Tous les mensonges sont considérés comme des faits acquis. A force de répéter des mensonges, on crée une autre réalité. Ce sujet traité aujourd’hui fait partie de la campagne de propagande.

      A propos: la presse occidentale n’a – à ma connaissance – jamais fait le décompte au jour le jour des victimes civiles à Mossoul, à Raqqa, au Yémen, en Lybie ou en Irak. Du moment que les bombes sont made in Occident, elles sont « libératrices », « purificatrices », « bienvenues », tout l’opposé des bombes sataniques des Russes et des Syriens.

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  • WASTERLAIN Serge // 28.02.2018 à 09h21

    Très bon article qui répond à l’attente de certains intervenants septiques de l’article précédent.

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    • Fritz // 28.02.2018 à 09h22

      « sceptiques ». Ne jetez pas ces intervenants dans la fosse… Leurs doutes étaient légitimes.

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      • christian gedeon // 28.02.2018 à 10h04

        En effet tellement çà paraissait énorme. Preuve que plus rien n’arrête les malfaisants,même les trucs les plus énormes.Mais combien étions nous au début de l’affaire syrienne à crier au loup? pas très nombreux,hein? Encore pire,combien étions nous pour l’affaire lybienne? L’idiotisation des « masses  » est patente je crois. Et çà continue tranquillement. En fait Tripoli,Benghazi,Damas ou Alep,Sanaa ou Aden,le « peuple  » s’en fout.

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  • Malbrough // 28.02.2018 à 09h40

    J’apprécie beaucoup cet article ….
    Mais au gré de la lecture, je me suis posé la question :
    « Comment , par quels moyens , pouvait on abattre l’Allemagne nazie dans le dernier conflit mondial 40/45
    sans toucher à son territoire ….?
    Je rappelle qu’à la fin du conflit 14/18 le territoire allemand était intact (ses infrastructures , ses villes , ses usines….) « 

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    • christian gedeon // 28.02.2018 à 10h07

      Il n’y avait pas de bombardiers à l’époque,n’est ce pas? Et c’est fou comment les gens oublient les bombardements de la seconde guerre mondiale,pour réclamer des frappes « chirurgicales « .

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    • Louis Robert // 28.02.2018 à 21h59

      Comment?

      Comme l’ont fait les Soviétiques, non pas en envahissant l’Allemagne (le Reich était alors battu), mais bien sur leur propre sol!

      1. Refusant toute collaboration avec l’ennemi… jusqu’à tout détruire sur son passage (« terre
      brûlée »).
      2. Combattant sans cesse, aux multiples fronts et parmi les partisans, dans les innombrables villes héros et sur les arrières, avec acharnement, héroïquement, jour et nuit.
      3. Défendant encore et encore, jusqu’à la victoire, toute parcelle de la mère patrie.

      Et que dire de comment les Vietnamiens s’y sont pris pour vaincre successivement, chez eux, la France colonialiste, puis l’Empire d’Occident?

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    • tepavac // 28.02.2018 à 22h59

      “Comment , par quels moyens , pouvait on abattre l’Allemagne nazie dans le dernier conflit mondial 40/45
      sans toucher à son territoire ….? »

      C’est toujours difficile de l’accepter, parce que cela nous est inhumain, mais certains pensaient déjà qu’il fallait dépeupler.

      Il fût une époque, ou ce fût même coutumier par le fait des rois cousins, qui envoyaient les « récalcitrants » affamés combattre les « affamés » du cousin d’en face, et ce, pendant que ces roitelets en dentelle, assistaient au loin, à ce suicide de malheureux;

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  • Léon Meynet // 28.02.2018 à 09h41

    Je suis content de lire enfin un article avec des références précises qui me conforte dans ce que je pensais des tenants et aboutissants de cette sale guerre. Et la France, n’est pas très glorieuse dans cette affaire car, comme jadis en Lybie, c’est bien elle et son ministre des affaires étrangère sous Hollande qui a mis le feu au poudre en diabolisant – et ça continue – le légitime président de ce pays Bachar El Assad. Merci Richard pour cette mise au point.

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  • Nanker // 28.02.2018 à 10h00

    « poursuivre une intense campagne de communication sur les bombardements russes et syriens qui tuent des civils »

    En parlant de cela ce matin sur RFI (la radio sur laquelle avait brillamment oeuvré Labévière il y a des années) nous avons eu droit ce matin à 8h en guise de couverture de la guerre dans la Ghouta… à un interview d’un groupe salafiste terroriste : Jaych Al-Islam.

    Le gentil monsieur qui s’exprimait dans le poste charitablement rebaptisé « rebelle » par le « journaliste » de RFI a pu très tranquillement balancé 3 minutes de propagande pro-terroriste sur une radio écoutée dans le monde entier.
    Comparaison n’est pas raison mais si RFI avait existé en 1945 ils auraient sans doute couvert la bataille de Berlin en allant interviewer par téléphone un combattant de la division Charlemagne (« oui oui nous sommes bombardés tous les jours par les méchants Russes mais nous tenons bon! »).

    En résumé il y a les vrais scoops (comme celui de Labévière) et les faux scoops filandreux qui flirtent avec la désinformation la plus crasse (comme celui de RFI).

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    • Fritz // 28.02.2018 à 10h50

      RFI en 1945 (fiction) :

      — Bonjour, depuis nos studios de Flensburg (nous avons dû évacuer ceux de Sigmaringen), nous appelons notre correspondant à Berlin. Allo Rudy ?
      — Bonjour, la ville est bombardée jour et nuit par les forces du régime de Staline, mais elle résiste.
      J’ai à côté de moi Henri, un volontaire de la Charlemagne qui se bat contre le bolchevisme. Un mot sur la situation, Henri ?
      — Merci Rudy. C’est dur, les hordes asiatiques nous assiègent, le régime de Staline tire des katiouchas et largue des barils de poudre, ce matin le dernier hôpital civil a été détruit.
      — Le dernier ? Mais vous nous l’avez déjà dit avant-hier, et hier aussi.
      — Oui Rudy, mais là c’est vraiment le dernier hôpital, le der des der. Tenez, vous pouvez demander à cette ONG, les Weisse Helme ou casques blancs.
      — Merci Henri. Nous sommes aussi en contact avec l’OBDS (Observatoire berlinois des droits du Surhomme).
      — Ce que je voulais dire, Rudy, c’est que nous autres de la Charlemagne, nous luttons pour l’Europe et contre la Russie, contre le bolchevisme. Et nous attendons le soutien de la communauté internationale.
      — Tout à fait, Henri, vous avez le soutien de la communauté internationale. Tenez, je vous mets en relation avec le Duce… Euh… Les studios de Flensburg me disent qu’il n’est plus en état de répondre…
      — BOUM
      — Henri ? Euh… Lui aussi n’est plus en état de répondre… Le régime de Staline fait jouer ses orgues. A vous les studios…

        +34

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  • Nanker // 28.02.2018 à 10h26

    @ LBSSO :

    J’ajouterai l’intéressant n° du « Grain à moudre » d’hier où Caroline Galactéros avec le franc-parler qui la caractérise a remis les points sur les « i » à propos des « rebelles » syriens « pacifiques » qui, rappelle-t-elle, possèdent un armement considérable, dont des orgues de Staline.
    https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-a-moudre/syrie-le-pire-est-devant-nous

    Et pour le scoop faisandé de RFI que j’évoquais plus haut voici le lien :
    http://www.rfi.fr/moyen-orient/20180227-syrie-rebelles-s-engagent-chasser-jihadistes-ghouta-orientale

    Un grand moment du journalisme à la française… Encore bravo!

      +8

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  • Louis Robert // 28.02.2018 à 11h23

    Texte remarquable de courage.

    *

    « BOMBARDEMENTS, MENSONGES ET VIDEO

    Pendant ce temps, en ville et dans nos étranges lucarnes, on assiste au même déferlement propagandiste qui a prévalu lors de la libération d’Alep durant le dernier semestre 2016. A ce sujet, le dernier livre de Maria Khodynskaya-Golenishcheva déconstruit très précisément les logiques de communication et de propagande mises alors en œuvre par les médias américains et occidentaux. Aujourd’hui, pour la Ghouta, la même machinerie est en action, à l’identique. »

    Là-dessus, je tiens à signaler que l’analyse d’Alexander Mercouris vaut vraiment le détour.

    « East Ghouta: the last great battle of the Syrian war? »

    http://theduran.com/east-ghouta-last-great-battle-syrian-war/

      +6

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  • Christian Gedeon // 28.02.2018 à 11h26

    La Ghouta tombera quand certaines forces,dont probablement des spéciales,auront été exfiltrees,comme à Alep,comme à Homs,rt c’est fort probablement un des objets des négociations en cours,et tout ce petit monde finira par se retrouver dans le chaudron d’Idleb. A moins que ne se déclenche la tres redoutée confrontation entre Israel et l’Iran en Syrie,qui ne sera pas,je vous le dis à l’avance,ce qu’elle paraîtra être dans un premier temps. Juste une réflexion…pense t on sérieusement que Assad a envie de garder des dizaines de milliers de pasdarans et assimilés sur son territoire? Lire le MO ,c’est lire le coup d’après. De celui d’après. De celui d’après. Désolé pour les partisans des axes,mais ils se trompent lourdement.

      +5

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  • RAS // 28.02.2018 à 12h59

    Pour clore tous débat sur la syrie, il faudrait trouver un lien direct avec la corée du nord. Ca avait bien fonctionné contre Saddam Hussein et ses ADM.

    Et devinez quoi ? 🙂

    https://www.huffingtonpost.fr/2018/02/28/la-coree-du-nord-aurait-envoye-a-la-syrie-de-quoi-fabriquer-des-armes-chimiques_a_23373048/

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    • Fritz // 28.02.2018 à 13h03

      Génial ! Allez, le temps des aveux est venu : moi aussi, j’ai livré des armes chimiques à Bachar (une caisse de camemberts « Le Rustique », expédiée en Colissimo).

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    • Eric83 // 28.02.2018 à 14h56

      Merci pour cette fable qui est à pleurer de rire tant les ficelles sont énormes et dignes de celles concernant les armes de destructions massives en Irak…
      mais cette fable n’en est pas moins grave car elle prépare l’opinion US aux guerres contre la Syrie et la Corée du Nord en faisant d’une pierre deux coups.

      Si ce n’était l’objectif, alors le NYT explique au monde entier que tous les services de renseignements occidentaux, depuis 2012, sont gravement inefficaces pour ne pas dire incompétents concernant deux pays, la Syrie et la Corée du Nord, pays qui doivent pourtant être parmi les pays les plus surveillés de la planète !

      En filigrane, cela voudrait dire que des centaines de milliards d’argent public dépensés par les gouvernements occidentaux pour le renseignement sont dilapidés en pure perte… et/ou servent à financer autre chose que le renseignement.

        +5

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    • chb // 02.03.2018 à 23h34

      Autre filon : mettre sur le dos du « régime » une autre attaque chimique. Même Macron, un moment favorable à une négociation avec al Assad plutôt qu’à un putsch téléguidé, réagira au franchissement de la « red line ».
      Et justement la Turquie a livré trois camions de chlore, selon al Jaafari (le diplo syrien auprès de l’ONU). source https://www.youtube.com/watch?v=KzFddTaxZjQ

        +0

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  • Nanker // 28.02.2018 à 13h34

    Excellent Fritz, excellent!!!!

    Sauf que plutôt « un volontaire de la Charlemagne qui se bat contre le bolchevisme » j’aurais préféré « un volontaire de la Charlemagne qui se bat contre une Allemagne libre ». Ca collerait plus avec la ligne éditoriale actuelle de RFI concernant la Syrie.

    Toujours à propos de RFI rappelons que c’est le média français le plus suivi dans le monde, on parle de 40 millions d’auditeurs répartis sur la planète. Rappelons aussi que contrairement aux autres radios du service public (France Inter France Infos France Culture) RFI ne dépend pas du groupe Radio France mais est rattachée au Quai d’Orsay dont elle est la voix sur la planète.

    RFI canal officiel de la France, voix de la diplomatie française… si le reportage diffusé ce matin est indicatif de la position du gouvernement français sur la question syrienne cela recoupe le contenu du document divulgué par Labévière. Et c’est inquiétant…

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    • Fritz // 28.02.2018 à 13h50

      Exactement, RFI applique la « feuille de route » du 12 janvier 2018, divulguée par Labévière.
      Le seul titre de l’interviouve est éloquent : « les rebelles s’engagent à chasser les jihadistes de la Ghouta orientale ». Comme si ces rebelles n’étaient pas des jihadistes…

      Sinon, en 1945, RFI aurait interviouvé un volontaire luttant « POUR une Allemagne libre », comme il y eut une « Armée syrienne libre ». Le Führer n’avait-il pas défini sa guerre comme « le combat de la grande Allemagne pour la liberté » (Der großdeutsche Freiheitskampf ) ?

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  • Eric83 // 28.02.2018 à 13h38

    Complot : Entreprise en préparation formée secrètement entre deux ou plusieurs personnes contre l’intérêt d’un état, d’un groupe de personnes ou une personne.

    Sans équivoque puisque tous les conditions de la définition sont réunies, le  » Petit groupe sur la Syrie » complote contre l’Etat Syrien et contre tous les Etats qui recherchent une solution diplomatique pour faire stopper la guerre et pour qu’un nouveau gouvernement soit élu par et pour les Syriens.

    L’Etat Français peut-il être condamné pour complotisme, selon le Droit Français et/ou International ? Dans le cadre du Droit International, cette question se pose bien entendu pour les cinq membres du « Petit groupe sur la Syrie » ?

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  • RAS // 28.02.2018 à 16h30

    En plus de lien avec la corée du Nord, il conviendrait de prouver que la Syrie compte attaquer Israël avec des ADM de fabrication Iranienne…

    C’est en bonne voie:

    http://www.foxnews.com/world/2018/02/27/new-satellite-photos-show-iran-establishing-another-base-in-syria.html

    Pour infos, ImageSat International travail pour le gouvernement Israelien.

    http://www.israeldefense.co.il/en/company/imagesat-international

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    • caliban // 28.02.2018 à 23h17

      Heureusement que les Syriens ont du pétrole, sinon Maduro aurait été impliqué.

      Ce qui m’étonne toujours c’est cette fable sur l’OSDH, cité comme une source fiable alors qu’elle est unique (et dans tous les sens du terme, puisque visiblement il s’agit d’1 seule personne basée à Londres). Comment peut-on se prétendre journaliste lorsqu’on a si peu d’égards pour les bases du métier : recouper ses sources. Et puis, l’expérience d’Alep-est aurait dû mettre la puce à l’oreille de journalistes véritables.

      Leur capacité à inventer des « faikeniouzes » en cadence est assez étonnante 🙁

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  • Claude // 02.03.2018 à 12h47

    ce qui est intéressant c’est que ça filtre de partout :

    trop ne supportent pas le mal qui se répand avec les médias à leur botte qui font de la propagande (lire aussi le billet de JLM relayé par lescrises ce jour ou hier)

    Les psychopathes qui dominent avec leurs réseaux mafieux et leurs politiciens à leur service n’ont plus assez de monstres opérationnels à leur service pour leurs sales besognes (militaires, journalistes, etc se rebiffent et laissent filtrer les infos relayées par la presse réellement libre et les sites sérieux et honnêtes comme lescrises).

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