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11.février.201811.2.2018 // Les Crises

Varoufakis s’est entouré de tenants de l’ordre dominant comme conseillers Partie 4, par Eric Toussaint

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Source : CADTM, Eric Toussaint, 18-01-2018

Si vous n’avez pas encore lu Conversations entre Adultes de Yanis Varoufakis, commandez-le à votre libraire. Cela se lit comme un polar politique, il y a du suspense, des rebondissements, des trahisons… L’immense intérêt de ce livre c’est que l’auteur donne sa version d’évènements qui ont influencé et influencent encore la situation internationale, en particulier en Europe mais aussi au-delà car la déception provoquée par la capitulation du gouvernement de la gauche radicale grecque marque profondément les esprits.

La série d’articles que je consacre au livre de Varoufakis constitue un guide pour des lecteurs et des lectrices de gauche qui ne souhaitent pas se contenter de la narration dominante donnée par les grands médias et les gouvernements de la Troïka ; des lecteurs et des lectrices qui ne se satisfont pas non plus de la version donnée par l’ex-ministre des Finances. En contrepoint du récit de Varoufakis j’indique des événements qu’il passe sous silence et j’exprime un avis différent du sien sur ce qu’il aurait fallu faire et sur ce qu’il a fait. Mon récit ne se substitue pas au sien, il se lit en parallèle.

La critique de la politique qui a été suivie par le gouvernement grec en 2015 ne consiste pas principalement à déterminer les responsabilités de Tsipras ou de Varoufakis en tant qu’individus

Il est essentiel de prendre le temps d’analyser la politique mise en pratique par Varoufakis et le gouvernement Tsipras car, pour la première fois au 21e siècle, un gouvernement de gauche radicale a été élu en Europe. Comprendre les failles et tirer les leçons de la manière dont celui-ci a affronté les problèmes qu’il rencontrait sont de la plus haute importance si on veut avoir une chance de ne pas aboutir à un nouveau fiasco. Dans d’autres pays d’Europe, une majorité d’électeurs et d’électrices pourrait porter au gouvernement des forces de gauche qui promettent de rompre avec la longue nuit néolibérale. Ces pays ne sont certes pas nombreux mais ils existent. De toute façon, même là où les chances d’arriver au gouvernement sont très limitées, il est fondamental de présenter un programme cohérent de mesures qui devraient être prises par un gouvernement aussi fidèle au peuple que le sont les gouvernants actuels à l’égard du grand capital.

La critique que je fais des choix de Varoufakis est précise et elle est dure, sans concession. Il n’en demeure pas moins que Varoufakis a pris la peine de communiquer ce qu’il considère être sa part de vérité. Il a pris des risques en le faisant. S’il n’avait pas écrit ce livre, bien des faits importants seraient restés inconnus. Il ne faut pas s’attendre à ce que Tsipras livre sérieusement sa version de ce qui s’est passé. Il lui est impossible de relater son action et de la justifier. Si un jour il lui arrive de signer un récit, il aura été écrit par quelqu’un d’autre et il sera rempli de lieux communs.

Il faut aussi faire une distinction entre Tsipras et Varoufakis : l’un a signé le 3e mémorandum et l’a fait passer au parlement grec, l’autre s’y est opposé, a quitté le gouvernement le 6 juillet et, en tant que député, a voté contre le mémorandum le 15 juillet 2015.

L’enjeu est de tirer des leçons sur ce qu’un gouvernement de gauche radicale peut faire dans la zone euro

L’enjeu de la critique de la politique qui a été suivie par le gouvernement grec en 2015 ne consiste pas principalement à déterminer les responsabilités respectives de Tsipras ou de Varoufakis en tant qu’individus. Ce qui est fondamental, c’est de réaliser une analyse de l’orientation politico-économique qui a été mise en pratique afin de déterminer les causes de l’échec, de voir ce qui aurait pu être tenté à la place et d’en tirer des leçons sur ce qu’un gouvernement de gauche radicale peut faire dans un pays de la périphérie de la zone euro.

Dans cette partie, nous présentons les conseillers dont s’est entouré Varoufakis. Force est de constater que, dès l’étape de sélection de ses principaux conseillers, Yanis Varoufakis s’est entouré de personnes peu disposées à réaliser les promesses de Syriza (c’est le moins qu’on puisse dire) et à mettre en œuvre des politiques alternatives afin de sortir la Grèce de l’emprise de la Troïka.


Les conseillers de Yanis Varoufakis comme ministre

Dans son ouvrage, Varoufakis décrit l’équipe de ses conseillers directs et lointains. La manière dont l’équipe a été composée est terrible. La logique qui a présidé aux choix des personnes explique en partie l’échec qui allait suivre. Ce n’est pas l’élément déterminant mais cela a joué un rôle.

Alekos Papadopoulos

Pour désigner un vice-ministre des Finances en charge de superviser le Trésor, un poste de la plus haute importance, Varoufakis raconte qu’il a consulté Alekos Papadopoulos, un ancien ministre des Finances des années 1990, issu du Pasok. Varoufakis explique qu’il avait collaboré avec Papadopoulos pour rédiger le programme économique que Georges Papandréou a présenté aux élections de 2004 remportées par les conservateurs de la Nouvelle démocratie. Syriza qui se présentait pour la première fois à des élections avait obtenu 6 députés avec 3,3 % des voix. Nouvelle démocratie de Karamanlis avait obtenu 45,4 % des voix et le Pasok conduit par Papandreou avait récolté 40,5 % des suffrages.

Varoufakis écrit : « Papadopoulos était dans l’opposition par rapport à Syriza, mais il était prêt à me soutenir personnellement et m’a promis de me trouver quelqu’un. (…) Le soir-même il m’a envoyé un sms en me donnant le nom de Dimitris Mardas » |1|. Varoufakis contacte Mardas directement et lui propose le poste de vice-ministre des Finances.

Dimítris Márdas

Il faut savoir que le 17 janvier 2015, huit jours avant la victoire de Syriza, Mardas a publié un article particulièrement agressif contre la députée de Syriza Rachel Makri sous le titre « Rachel Makri vs Kim Jong Un et Amin Dada ». L’article se concluait par la très éloquente question (soulignée par lui-même) « Sont-ce ceux-là qui vont nous gouverner ? ». Dix jours plus tard, ce même Mardas devenait, grâce à Varoufakis, ministre suppléant des Finances. Varoufakis explique dans son livre qu’après un mois comme ministre il s’est rendu compte qu’il avait fait un mauvais choix. Signalons que Mardas, qui a soutenu la capitulation en juillet 2015, a été élu député Syriza aux élections de septembre 2015. Papadopoulos a lui aussi soutenu le 3emémorandum de juillet 2015 |2|.

Varoufakis explique qu’en second lieu il devait choisir le Président du Conseil des économistes. Il se rend compte que ce poste avait été pourvu en son nom par le vice-premier ministre Dragasakis. Ce dernier avait en effet choisi George Chouliarakis, un économiste d’une trentaine d’années qui avait enseigné à l’Université de Manchester avant d’être transféré à la Banque centrale de Grèce. Chouliarakis a joué un rôle néfaste dès l’entrée en fonction de Varoufakis et pourtant celui-ci l’a gardé jusqu’à la fin. Son nom reviendra plusieurs fois dans le récit des évènements.

Ensuite Varoufakis a intégré à son équipe Elena Panaritis, parce qu’elle connaissait bien le langage et le modus operandi de la Troïka. Panaritis, en tant que députée du Pasok, avait voté en faveur du premier mémorandum de 2010. Avant cela, elle avait travaillé à Washington, surtout à la Banque mondiale, où elle s’était construit, selon Varoufakis, un excellent réseau de personnalités proches des institutions basées à Washington. Notamment l’ancien Secrétaire du Trésor, Larry Summers, à qui elle a présenté Varoufakis. Panaritis, dans les années 1990, a travaillé pour la Banque mondiale au Pérou où elle a collaboré avec le régime néolibéral, corrompu et dictatorial d’Alberto Fujimori. Varoufakis raconte : « Quand je l’ai revue avant les élections, je n’ai pas hésité une seconde à lui demander de me rejoindre. Il n’y a pas mieux pour se battre contre le diable que quelqu’un qui l’a servi et qui est devenu son pire ennemi. » |3| La suite a montré que loin d’être devenue son pire ennemi, elle a continué à collaborer avec lui.

Elena Panaritis

Sa nomination comme conseillère du ministre des Finances a provoqué dès le début des remous dans Syriza et Tsipras a essayé de convaincre Varoufakis de s’en défaire. Ensuite, il s’en est très bien accommodé. Plus tard, quand Varoufakis, en mai 2015, a fait nommer, avec l’accord de Tsipras, Panaritis représentante de la Grèce au FMI, cela a provoqué une telle levée de boucliers dans Syriza et au parlement, qu’elle a finalement dû renoncer à ce poste le 1er juin 2015 |4|.

Dans son équipe, Varoufakis a également incorporé Glenn Kim, spécialiste des marchés financiers et en particulier du marché des dettes souveraines. En 2012, il avait collaboré à la mise en œuvre de la restructuration de la dette grecque notamment comme consultant des autorités allemandes. Quand Varoufakis a pris contact avec Glenn Kim, celui-ci lui a dit qu’il travaillait comme consultant pour le gouvernement islandais, qu’il aidait à mettre fin au contrôle des capitaux en vigueur depuis 2008. Cela convenait très bien à Varoufakis qui, à tort, ne voulait surtout pas recourir à un contrôle des mouvements de capitaux, alors qu’il aurait dû prendre en compte les résultats positifs obtenus en Islande.

Varoufakis écrit : « Un cynique dirait que les experts genre Glenn travaillent exclusivement pour l’argent et pour leur carrière personnelle. Peut-être. Mais être entouré de personnes comme lui, qui connaissent toutes les arcanes du pouvoir, est un atout précieux. » Précisons que Glenn Kim a continué à conseiller Tsipras après la capitulation de juillet 2015 |5|.

Matthieu Pigasse

« Des personnalités avec lesquelles il ne fallait surtout pas s’allier si on voulait réellement promouvoir une solution favorable au peuple grec. »

Varoufakis se félicite d’avoir accepté les services de la Banque Lazard et de son directeur, le Français Matthieu Pigasse |6|. La banque Lazard avait collaboré, en échange de dizaines de millions d’euros de commission, à la restructuration de la dette grecque réalisée par la Troïka en 2012. Selon Varoufakis, Matthieu Pigasse et Daniel Cohen (professeur à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm à Paris et conseiller de Lazard |7|) qui l’accompagnait « ont réussi à me convaincre en me vantant les avantages de leur complicité, en s’excusant et me proposant leurs précieux services pro bono pour remettre la Grèce debout. Avec des transfuges de cette trempe à nos côtés, notre force technique était décuplée, voire plus. » |8|

Dans l’équipe internationale dont s’est entouré Varoufakis, il faut citer James Galbraith qui lui a apporté un soutien constant et qui a fait plusieurs séjours à Athènes pendant les six premiers mois de l’année 2015. Parmi les personnes que mentionnent Varoufakis comme l’ayant aidé de très près, James Galbraith est le seul à être digne de confiance même s’il a soutenu une orientation beaucoup trop conciliatrice à l’égard des créanciers. James Galbraith est un économiste néokeynésien des États-Unis, proche du Parti démocrate, connaisseur de la politique internationale. En 2009, il avait eu des contacts étroits avec le gouvernement de Georges Papandréou. Galbraith a travaillé principalement sur le plan B et cela dans le plus grand secret. Il témoigne lui-même de cela dans l’ouvrage Crise grecque, tragédie européenne |9|. De tous les membres de l’équipe que mentionne Varoufakis, Galbraith est le seul à propos duquel on peut considérer qu’il pouvait réellement apporter une aide constructive aux autorités grecques. Il a défendu, aux côtés de Varoufakis, une orientation trop modérée qui ne correspondait pas aux défis qu’il fallait relever et il le reconnaît partiellement |10|. Daniel Munevar, un collaborateur de Galbraith, a apporté activement son soutien à Varoufakis dans la négociation avec les créanciers à partir de mars 2015 mais Varoufakis ne mentionne pas son nom |11|.

James Galbraith

Varoufakis préfère mentionner des personnalités étrangères faisant partie directement de l’establishment : « Outre Norman (Lamont), mes partisans d’outremer comprenaient Jeff Sachs, économiste à l’Université de Columbia, Thomas Mayer, de la Deutsche Bank, Larry Summers, et Jamie Galbraith » |12|. Des personnalités avec lesquelles il ne fallait surtout pas s’allier, à part Galbraith, si on voulait réellement promouvoir une solution favorable au peuple grec. En voici quelques exemples.


Larry Summers, Jeffrey Sachs et d’autres : Varoufakis continue avec des choix incompatibles avec le programme de Syriza

Le parcours de Lawrence ‘Larry’ Summers comporte un certain nombre de taches qui auraient dû être indélébiles… et empêcher toute collaboration. Varoufakis a pourtant cherché systématiquement celle-ci et en est très satisfait. Il déclare dans l’introduction de son livre : « Nous étions largement d’accord sur l’essentiel, et ce n’était pas rien d’avoir le soutien du formidable Larry Summers (…) » |13|.

Le passé de Summers mérite qu’on souligne quelques étapes importantes.

Lawrence Summers

En décembre 1991, alors économiste en chef de la Banque mondiale, Summers écrit dans une note interne : « Les pays sous-peuplés d’Afrique sont largement sous-pollués. La qualité de l’air y est d’un niveau inutilement élevé par rapport à Los Angeles ou Mexico. Il faut encourager une migration plus importante des industries polluantes vers les pays moins avancés. Une certaine dose de pollution devrait exister dans les pays où les salaires sont les plus bas. Je pense que la logique économique qui veut que des masses de déchets toxiques soient déversées là où les salaires sont les plus faibles est imparable. […] L’inquiétude [à propos des agents toxiques] sera de toute évidence beaucoup plus élevée dans un pays où les gens vivent assez longtemps pour attraper le cancer que dans un pays où la mortalité infantile est de 200 pour 1 000 à cinq ans |14| ». Il ajoute même, toujours en 1991 : « Il n’y a pas de […] limites à la capacité d’absorption de la planète susceptibles de nous bloquer dans un avenir prévisible. Le risque d’une apocalypse due au réchauffement du climat ou à toute autre cause est inexistant. L’idée que le monde court à sa perte est profondément fausse. L’idée que nous devrions imposer des limites à la croissance à cause de limites naturelles est une erreur profonde ; c’est en outre une idée dont le coût social serait stupéfiant si jamais elle était appliquée |15| ».

Devenu vice-secrétaire au Trésor sous Clinton en 1995, Summers pèse de tout son poids avec son mentor, le secrétaire d’État, Robert Rubin, pour obtenir l’élimination en 1999 de la loi qui séparait les métiers de banque de dépôt et de banque d’investissement et la remplacer par une loi dictée par les banquiers |16|. En 1998, avec Alan Greenspan, directeur de la Réserve fédérale et Robert Rubin, Summers avait aussi réussi à convaincre l’autorité de contrôle des bourses des matières premières, la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), d’abandonner toutes les barrières qui « entravaient » le marché des dérivés de crédits vendus de gré à gré (Over The Counter – OTC). La porte est alors grande ouverte pour une accélération de la dérèglementation bancaire et financière qui a abouti à la crise de 2007-2008 aux États-Unis et qui a eu des retombées en Grèce en 2009-2010.

Ajoutons qu’en 2000, Summers fait pression, en tant que secrétaire d’État au Trésor, sur le président de la Banque mondiale, James Wolfensohn, pour que celui-ci se débarrasse de Joseph Stiglitz, qui lui a succédé au poste d’économiste en chef et qui est très critique sur les orientations néolibérales que Summers et Rubin mettent en œuvre aux quatre coins de la planète où s’allument des incendies financiers. Après l’arrivée du président républicain George W. Bush, il poursuit sa carrière en devenant président de l’université de Harvard en 2001, mais se signale particulièrement en février 2005 en se mettant à dos la communauté universitaire après une discussion au Bureau national de la recherche économique (NBER) |17|. Interrogé sur les raisons pour lesquelles on retrouve peu de femmes à un poste élevé dans le domaine scientifique, il affirme que celles-ci sont intrinsèquement moins douées que les hommes pour les sciences, en écartant comme explications possibles l’origine sociale et familiale ou une volonté de discrimination. Cela provoque une grande polémique |18| tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’université. Malgré ses excuses, les protestations d’une majorité de professeurs et d’étudiants de Harvard l’obligent à démissionner en 2006.

En 2009, Summers est devenu membre de l’équipe de transition du président élu Barack Obama et a dirigé le Conseil économique national. En septembre 2010, Summers a quitté l’équipe d’Obama et a repris sa carrière à l’université d’Harvard tout en jouant un rôle dans les coulisses de la politique notamment à Washington. Varoufakis raconte qu’il a demandé à Helena Panaritis de le mettre en contact avec Summers en 2015 afin de pouvoir avoir une influence sur Obama d’une part et sur le FMI d’autre part.

Jeffrey Sachs

Varoufakis a demandé également à Jeffrey Sachs, spécialisé lui aussi dans les jeux d’influence dans les coulisses de Washington, de collaborer de manière rapprochée, ce que celui-ci a accepté en se rendant plusieurs fois à Athènes, à Bruxelles, à Londres, à Washington en 2015, afin de renforcer l’équipe de Varoufakis. Jeffrey Sachs, comme Lawrence Summers, est lié au parti démocrate, et est présenté dans les médias dominants comme favorable à une solution douce aux crises de la dette en tenant compte des intérêts des pauvres |19|. Pourtant, Jeffrey Sachs a été conseiller de gouvernements néolibéraux qui ont appliqué la politique de la thérapie du choc dans leur pays : Bolivie (1985), Pologne (1989), Russie (1991). Dans son livre La Stratégie du choc. Montée d’un capitalisme du désastre (2008), Naomi Klein a dressé un réquisitoire implacable contre Jeffrey Sachs et les politiques qu’il a recommandées en collaboration avec le FMI, la Banque mondiale et les classes dominantes locales.

Varoufakis mentionne également le soutien indéfectible qu’il a reçu de Lord Norman Lamontqui a été Chancelier de l’Échiquier (ministre des Finances de Grande-Bretagne) dans le gouvernement du conservateur John Major de 1990 à 1993. « Mon amitié avec Lord Lamont of Lerwick, Tory et eurosceptique pur jus, le Chancelier qui avait permis à la Grande-Bretagne d’échapper au Système monétaire européen, s’accordait mal avec mon image d’extrême-gauchiste. » Varoufakis souligne l’importance de la collaboration avec Norman Lamont : « J’ai passé 162 jours à la tête du ministère des Finances et Norman a toujours été un soutien inébranlable, notamment pour finaliser la dernière version de mes propositions de réforme de la dette et de la fiscalité à soumettre à l’UE et au FMI » |20|.

Parmi les autres experts étrangers auxquels Varoufakis a eu recours et qui ont participé à l’élaboration des propositions qu’il a faites aux créanciers : Willem Buiter, qui a rejoint la banque Citigroup en 2010 comme économiste en chef, et Thomas Mayer, ex-économiste en chef de la Deutsche Bank.

Si l’on s’en tient au récit de Varoufakis, le rôle de ces personnalités n’a pas été anodin. Se référant au énième plan qu’il a proposé en mai 2015 aux créanciers, il écrit : « Le temps que j’atterrisse, le Plan pour la Grèce était finalisé. Jeff Sachs avait brillamment rectifié la version que je lui avais envoyée deux jours plus tôt. Norman Lamont avait effectué des ajouts importants ; l’équipe de Lazard avait affiné la proposition d’échange de dettes et Larry Summers avait avalisé l’ensemble. » |21|


Spyros Sagias, un autre exemple d’un défenseur de l’ordre dominant faisant partie du cercle étroit de Tsipras et de Varoufakis

Varoufakis explique qu’il a établi une relation étroite avec Spyros Sagias qui est devenu le conseiller juridique du Premier ministre Tsipras, avec qui il a fait connaissance quelques jours avant les élections. Le choix de Sagias par Tsipras en dit également long sur les priorités de Tsipras au moment de choisir son entourage en tant que chef du gouvernement. Il voulait autant que possible s’entourer de personnages pouvant établir des ponts avec l’establishment, avec le patronat, avec les créanciers. Sagias avait conseillé le gouvernement du socialiste Simitis dans les années 1990 au moment où celui-ci entamait un important programme de privatisations.

Spyros Sagias

Varoufakis décrit Sagias de la manière suivante : « Sagias n’était pas un homme politique mais, comme il se présenta plus ou moins en riant, un avocat systémique. (…) Pas un seul grand contrat d’affaires où étaient en jeu intérêts privés et secteur public n’échappait à sa sagacité : privatisations, vastes projets immobiliers, fusions, il dominait tout. Il avait conseillé Cosco, le conglomérat chinois qui avait acheté des parts du Pirée et rêvait d’en acquérir la totalité, une privatisation à laquelle Syriza était farouchement opposé ». Il ajoute : « Le jour où Pappas m’avait dit que Sagias serait sans doute secrétaire de cabinet, j’avais été heureusement surpris : on aurait un as du droit parmi nous, un conseiller sachant rédiger des projets de loi imparables et déterrer les secrets honteux de l’ancien régime ». « Je l’aime bien, Sagias, pensais-je. Il avait conscience de fricoter avec l’oligarchie et ne s’en cachait pas » |22|. Sagias, comme le montre Varoufakis plus loin dans son livre, a soutenu les choix successifs qui ont amené à la capitulation définitive.

Ajoutons que pendant le gouvernement Tsipras I, il a aussi aidé Cosco à acquérir les parties du Port du Pirée que l’entreprise chinoise ne possédait pas encore |23|. C’est d’ailleurs la firme de Sagias qui avait rédigé la première convention avec Cosco en 2008. Après avoir quitté ses fonctions de secrétaire du gouvernement, Sagias s’est remis encore plus activement à son cabinet d’affaires |24|. Il est redevenu le conseil attitré de grands intérêts étrangers pour favoriser de nouvelles privatisations. Il a servi les intérêts de l’Émir du Qatar en 2016 qui souhaitait acquérir une île grecque, l’île d’Oxyas à Zakinthos, appartenant à une zone Natura. Sagias a également été le conseil de Cosco en 2016-2017 dans un litige avec les travailleurs du port du Pirée, quand il s’est agi de trouver une formule de départ anticipé (ou de licenciement déguisé) pour plus d’une centaine de travailleurs proches de l’âge de la retraite.

Dans la cinquième partie nous aborderons les évènements de janvier-février 2015 : les journées qui ont précédé la victoire attendue de Syriza le 25 janvier, la création du gouvernement Tsipras, le programme de Syriza, l’entrée en fonction de Yanis Varoufakis comme ministre des Finances et les négociations qui conduisent à l’accord funeste du 20 février 2015.

 

Notes

|1| Y. Varoufakis, Conversations entre adultes. Dans les coulisses secrètes de l’Europe, Les Liens Qui Libèrent, Paris, 2017, Chapitre 5, p. 127.

|2| Voir Vice, « The Former Finance Minister Who Tried to Warn Greece About the Crisis », publié le 15 juillet 2015, consulté le 12 novembre 2017

|3| Y. Varoufakis, op.cit., Chapitre 5, p. 129.

|4| Adea Guillot, « Grèce : l’ex-députée socialiste Elena Panaritis renonce au FMI », publié le 1er juin 2015, Le Monde

|5| Alors que, sous Varoufakis, il avait été défrayé de manière modeste, il a remis, en août 2015, une facture de 375 000 euros pour la période antérieure à juillet 2015. Cela a provoqué des remous et a alimenté la campagne de discrédit lancé par la presse dominante grecque contre Varoufakis. GRReporter, « A Korean adviser of Varoufakis claims a fee of €375,000 », publié le 9 août 2017, consulté le 12 novembre 2017

|6| La Banque Lazard est un groupe mondial de conseil financier et de gestion d’actifs. Entreprise franco-américaine à sa création en 1848, Lazard est aujourd’hui cotée à la bourse de New York et est présente dans 43 villes dans 27 pays. Son dirigeant le plus connu en France est Matthieu Pigasse. Sous sa conduite la banque a conseillé différents gouvernements en matière de dette ou de gestion d’actifs (entendez privatisations) : l’Équateur en 2008-2009 en ce qui concerne la dette, la Grèce en 2012 et en 2015, le Venezuela en 2012-2013. M.Pigasse a des intérêts directs dans le quotidien Le Monde, dans Huffington Post et dans le magazine Les Inrockuptibles. À la fin de l’année 2017, Matthieu Pigasse et la Banque Lazard se sont rangés aux côtés du régime corrompu et répressif du président congolais Denis Sassou-Nguesso pour l’aider dans ses relations avec les créanciers.

|7| Spécialiste de la dette souveraine, il est conseiller à la banque Lazard, avec laquelle il a conseillé le Premier ministre grec Georges Papandréou et le président équatorien Rafael Correa pour la renégociation de la dette de leurs pays. Il a participé, avec la Banque mondiale, à l’« initiative de réduction de la dette des pays pauvres très endettés » (initiative PPTE). Il est éditorialiste au quotidien Le Monde. Daniel Cohen a également été conseiller de François Fillon, Premier ministre de Nicolas Sarkozy de 2010 à 2012. Puis il a soutenu François Hollande, président de 2012 à 2017.

|8| Y. Varoufakis, op.cit., chapitre 5, p. 131.

|9| James K. Galbraith, Crise grecque, tragédie européenne, Éd. du Seuil, Paris, 2016

|10| Voir l’article de Martine Orange « L’économiste James Galbraith raconte les coulisses du plan B grec »

|11| Daniel Munevar est un économiste postkeynésien originaire de Bogotá, en Colombie. De mars à juillet 2015, il a travaillé comme assistant de Yanis Varoufakis alors qu’il était ministre des Finances ; il le conseillait en matière de politique budgétaire et de soutenabilité de la dette. Auparavant, il était conseiller au Ministère des Finances de Colombie. En 2009-2010, il a été permanent du CADTM en Belgique puis de retour en Amérique latine, il a cordonné le réseau du CADTM en Amérique latine de 2011 à 2014. C’est une des figures marquantes dans l’étude de la dette publique en Amérique latine. Il a publié de nombreux articles et études. Il a participé avec Éric Toussaint, Pierre Gottiniaux et Antonio Sanabria à la rédaction des Chiffres de la dette 2015. Il travaille depuis 2017 à Genève à la CNUCED.
Daniel Munevar fait référence à sa participation à l’équipe de Varoufakis dans cet article. Dans le livre déjà mentionné, James Galbraith souligne l’importance de l’aide que lui a apportée Daniel Munevar.

|12| Y. Varoufakis, op.cit., chapitre 5, p. 133.

|13| Y. Varoufakis, op.cit., p. 17

|14| Des extraits ont été publiés par The Economist (8 février 1992) ainsi que par The Financial Times(10 février 1992) sous le titre « Préservez la planète des économistes ».

|15| Lawrence Summers, à l’occasion de l’Assemblée annuelle de la Banque mondiale et du FMI à Bangkok en 1991, interview avec Kirsten Garrett, « Background Briefing », Australian Broadcasting Company, second programme.

|16| La loi adoptée sous la conduite de Robert Rubin et de Lawrence Summers est connue comme la loi Gramm-Leach-Bliley Act Financial Services Modernization Act de 1999. Cette loi américaine a été adoptée par le Congrès, dominé par une majorité républicaine, et promulguée par l’administration Clinton le 12 novembre 1999. Elle permet aux banques d’affaire et aux banques de dépôts de fusionner en mettant en place des services de banques universelles qui assurent aussi bien les services d’une banque de dépôt que d’une banque d’investissement et que d’une compagnie d’assurance. Le vote de cette loi a été l’objet d’un intense lobbying des banques pour permettre la fusion de Citibank avec la compagnie d’assurances Travelers Group, afin de former le conglomérat Citigroup, l’un des plus importants groupes de services financiers au monde. L’adoption de la nouvelle législation revenait à abroger la loi Glass Steagall Act, ou Banking Act, en place depuis 1933, qui a notamment déclaré incompatibles les métiers de banque de dépôt et de banque d’investissement et qui a permis d’éviter de grandes crises bancaires aux États-Unis jusqu’à celle de 2007-2008.

|17| Financial Times, 26-27 février 2005.

|18| La polémique a été également alimentée par la désapprobation de l’attaque lancée par Summers contre Cornel West, un universitaire noir et progressiste, professeur de Religion et d’études afro-américaines à l’université de Princeton. Summers, prosioniste notoire, dénonça West comme antisémite parce que celui-ci soutenait l’action des étudiants qui exigeaient un boycott d’Israël tant que son gouvernement ne respecterait pas les droits des Palestiniens. Voir Financial Times du 26-27 février 2005. Cornel West, qui a soutenu Obama avec enthousiasme, s’est étonné que celui-ci veuille s’entourer de Summers et de Rubin. Voir www.democracynow.org/2008/11…

|19| Sachs a publié en 2005 un livre intitulé La fin de la pauvreté (The End of Poverty : How We Can Make it Happen in Our Lifetime) qui a été très bien accueilli par l’establishment. En 2007-2008 le CADTM a participé à la réalisation et à la diffusion du film documentaire La fin de la pauvreté ? qui constitue la démonstration opposée à celle de Sachs. Ce film du cinéaste Philippe Diaz a été sélectionné au festival de Cannes en 2008 par la semaine de la Critique (il contient des interviews de Joseph Stiglitz, Susan George, Amartya Sen, Éric Toussaint, John Perkins). Sachs a publié un nouveau livre mainstream en 2015 sur le développement durable. Voici un exemple de commentaire promotionnel qu’on peut trouver dans la presse : « Conseiller spécial du secrétaire général de l’ONU, l’économiste Jeffrey Sachs compte parmi les personnalités les plus influentes en matière de développement durable. Inspirateur des 8 objectifs du millénaire pour le développement (OMD) qui ont couru de 2000 à 2015, Sachs sait briller et être entendu dans tous les milieux. »

|20| Y. Varoufakis, op.cit., chapitre 5, p. 132.

|21| Y. Varoufakis, op.cit., chapitre 15, p. 398

|22| Adéa Guillot et Cécile Ducourtieux du quotidien Le Monde écrivaient à propos de Sagias« Longtemps proche du PASOK, il a participé à de nombreuses négociations de contrats publics et conseille régulièrement des investisseurs étrangers souhaitant s’implanter en Grèce. »

|23| Je reviendrai plus loin sur le rôle joué par Varoufakis lui-même dans la poursuite de la privatisation du port du Pirée et sur ses relations avec Cosco.

|24| Voir le site officiel de la firme de Sagias.

Source : CADTM, Eric Toussaint, 18-01-2018

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Commentaire recommandé

Kilsan Aïtous // 11.02.2018 à 13h46

Si la Grèce était sortie de l’UE et de l’euro, elle aurait commencé sa guérison.

51 réactions et commentaires

  • Emmanuel // 11.02.2018 à 07h04

    Du solide, et qui mérite réflexion. Je crois qu’on perçoit bien le problème qui s’est posé à V. lors de la prise de pouvoir : constituer une équipe qui ait les compétences suffisantes pour pouvoir agir efficacement dans le système existant, c’est à dire le FMI, les financiers, etc…Bienvenu dans le monde réel, et là se sont trouvées des « bonnes volontés », probablement d’abord intéressées par leurs carrières et leurs porte-monnaie, expertes et donc ayant par définition fait leurs preuves dans le système…néolibéral (le pompon revient à Lawrence Summers…). Si je ne me trompe pas, un problème similaire s’était posé en son temps à des personnalités comme Obama et Schröder…. avec le résultat que l’on sait. Un vrai problème stratégique, en effet, qui pose le problème de comment s’y prendre autrement en pareille situation …

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    • Alfred // 11.02.2018 à 08h36

      Si la prise de pouvoir est honnête, c’est à dire si les électeurs vous confient le mandat de sortir du système en connaissance de cause (tempête économique à la clé en raison à la fois de la guerre économique et des ajustements / erreurs dus au changement de système), c’est à dire si les électeurs sont prêts à perdre du confort (produits ni disponibles, pouvoir d’achat non garanti) alors le problème ne se pose plus. En terre inconnue il n’est plus besoin des anciens pilotes qui ne connaissent que l’autre face du monde. Dans un « paradis » néo sovietico écolo de transition » le gars à haute valeur ajoutée c’est le spécialiste des nomenclatures et de la planification chez SAP, pas le premier banquier venu adepte de l’école de Chicago. Surtout si la nouvelle monnaie est la calorie (infalsifiable et sur laquelle on ne peut jouer).
      (Ceci dit le jour où on passera à la calorie comme monnaie universelle ce sera pour le meilleur (tôt et au bénéfice de tous) ou pour le pire (au dernier moment et dans un monde eugéniste)).

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      • gracques // 11.02.2018 à 09h28

        Oui , mais ce genre de ‘peuple’ n’existe pas ! Sauf temporairement 1793, 1917 et les vagues sont fortes…… dans nos sociétés européennes assagies ou sémi séniles (au choix) il n’y aura pas un tel choix démocratique .

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        • basile // 11.02.2018 à 09h59

          tout dépend aussi l’âge des individus

          Peut-être qu’à 18 ans on est prêts à tout casser. Quoique, les Cohn-Bendit, ça se comprend, les parents lui assuraient sa bouffe.

          mais pour beaucoup, il faut assurer la vie de la famille en priorité, et ça dure quelques décennies.

          et quand la vie est derrière, et les arrières sont assurés, tout mettre par terre ne fait plus peur. Au contraire, ça fait de la distraction. Mais le gros des troupes a besoin de stabilité et ne suit pas. A moins d’être dans une très grande misère.

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    • Bibendum // 11.02.2018 à 08h51

      « comment s’y prendre autrement en pareille situation … »?

      Quand on découvre le cynisme de Sumers comment penser qu’il puisse y avoir une alternative autre que le sacrifice, sinon la capitulation, et s’interroger sur la pertinence de ce choix, ou de l’autre.

      « […] L’inquiétude [à propos des agents toxiques] sera de toute évidence beaucoup plus élevée dans un pays où les gens vivent assez longtemps pour attraper le cancer que dans un pays où la mortalité infantile est de 200 pour 1 000 à cinq ans |14| ».

      Le véritable problème est de nature humaine, toute l’humanité. Tant que celle-ci reste essentiellement individualisée ce genre de logique prévaudra. Est-il possible d’inverser le paradigme ? Au long cours peut-être…

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    • Bibendum // 11.02.2018 à 09h05

      J’essaie encore 😉
      « comment s’y prendre autrement en pareille situation … »?

      Quand on découvre le cynisme de Sumers comment penser qu’il puisse y avoir une alternative autre que le sacrifice, sinon la capitulation, et s’interroger sur la pertinence de ce choix, ou de l’autre.

      « […] L’inquiétude [à propos des agents toxiques] sera de toute évidence beaucoup plus élevée dans un pays où les gens vivent assez longtemps pour attraper le cancer que dans un pays où la mortalité infantile est de 200 pour 1 000 à cinq ans |14| ».

      Le véritable problème est de nature humaine, toute l’humanité. Tant que celle-ci reste essentiellement individualisée ce genre de logique prévaudra. Est-il possible d’inverser le paradigme ? Au long cours peut-être…

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      • Bibendum // 11.02.2018 à 10h22

        Mais je ne me fait guerre d’illusion. Lorsque en France nous avions au pouvoir le général, dont on ne peut pas vraiment douter de son intégrité, nous pouvions accéder à ses analyses utiles à la compréhension des enjeux.

        Mais l’idéologie « jouir sans entrave » la emporté sur celle moins sexy « liberté, égalité, FRATERNITÉ ».

        SON référendum lui a permis « d’abdiquer » face au rouleau compresseur de l’individualisme.

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        • Bibendum // 11.02.2018 à 10h43

          « En réalité, le général de Gaulle avait été très ébranlé par les événements de Mai 68. J’ai eu le sentiment, pendant toute la campagne référendaire, qu’au fond il avait envie qu’on le mette dehors, qu’il avait envie de claquer la porte, qu’il avait envie de partir brusquement et que ce soit un choc historique », analyse l’éditorialiste.

          « Non seulement il était prêt à prendre le risque – et il l’a pris -, mais en plus on avait vraiment l’impression qu’il voulait une sortie héroïque sur l’air de ‘je veux réformer la France, elle ne veut plus, eh bien je m’en vais !' », poursuit encore Alain Duhamel.

          Si le peuple vote mal, doit on le changer ? Le référendum de 2005 montre magistralement qu’à moins d’avoir un très large consensus le choix du peuple est à court terme. Un peu de manipulation et quelques manoeuvres plus tard et la masse abdique, sans trop broncher.

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          • Bibendum // 11.02.2018 à 11h12

            « Ainsi, des pouvoirs de plus en plus grands sont concentrés entre les mains de l’exécutif et de ses bureaucrates. Or, la nature du pouvoir est telle que même ceux qui ne l’ont pas recherché mais auxquels il a été imposé, ont tendance à y prendre goût… »

            Aldous Huxley en 57 commentant l’époque, relativement à celle où il écrivit « le meilleur des mondes » en 31. Il fessait le constat que son anticipation se réalisait bien plus vite qu’il ne l’avait pensé. Il ne pensait pas que ce fut de son vivant, ni de ses enfants. Mais cela se ferait et cela se fait. Les nouvelles générations sont éduquées pour vivre dans le meilleur des mondes.

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            • Bibendum // 11.02.2018 à 14h14

              Et en guise de conclusion à mes 4 précédents posts une petite fantaisie:

              http://lesakerfrancophone.fr/fiction

              Voir l’humanité sur terre comme des bactéries dans une boîte de pétri. Une prise de conscience est nécessaire pour éviter la saturation et il ne fait aucun doute que « nos » puissants ont cette conscience. Reste à anticiper le chemin qu’ils veulent imposer à la masse humaine; quasiment 8 milliards d’âmes. Libéral ? Social ? Collectiviste ? Eugéniste ? Et vous ? Votre voisin ? La politique est une mise en scène. La réalité, sortie de la caverne, est éblouissante. Merci Platon!

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  • Bibendum // 11.02.2018 à 08h55

    @ Alfred

    « comment s’y prendre autrement en pareille situation … »?

    Quand on découvre le cynisme de Sumers comment penser qu’il puisse y avoir une alternative autre que le sacrifice, sinon la capitulation, et s’interroger sur la pertinence de ce choix, ou de l’autre.

    « […] L’inquiétude [à propos des agents toxiques] sera de toute évidence beaucoup plus élevée dans un pays où les gens vivent assez longtemps pour attraper le cancer que dans un pays où la mortalité infantile est de 200 pour 1 000 à cinq ans |14| ».

    Le véritable problème est de nature humaine, toute l’humanité. Tant que celle-ci reste essentiellement individualisée ce genre de logique prévaudra. Est-il possible d’inverser le paradigme ? Au long cours peut-être…

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  • Ermisse // 11.02.2018 à 09h48

    J’ai lu le livre de Varoufakis. Ce qui m’a frappé assez vite, c’est la naïveté du personnage, qui n’a pas compris que la priorité de ses interlocuteurs européens était d’éliminer Syriza du pouvoir ou, à défaut, de vider son programme de toute substance. Il est poignant de le voir faire inlassablement proposition sur proposition, en y passant ses nuits, lorsque le lecteur sait que c’est en vain. La Grèce devait rester colonisée, par tous les moyens. Point barre.

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    • Kilsan Aïtous // 11.02.2018 à 09h57

      Fausse naïveté. Si un Français lambda comprend, un prof / politique du niveau de Varoufakis comprend aussi. C’est simplement un livre pour se dédouaner. Il nous prend pour des naïfs.

      Même constat pour un Mélenchon qui roule sa bosse depuis les années 70 en politique. Si un Français moyen comprend, Mélenchon comprend aussi. Or il a soutenu et encensé jusqu’à tout récemment tout ce petit monde de Syriza.

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      • gelmad // 11.02.2018 à 14h53

        Je pense qu’il a assez vite compris JLM. D’ailleurs il n’est plus proche du tout de Syriza mais plutot Unité populaire de Zoe Konstantopoulou

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        • Kilsan Aïtous // 11.02.2018 à 15h27

          Assez vite ? Je trouve qu’il a longtemps bien participé à l’enfumage. Mais que maintenant ça devient vraiment trop voyant… Un peu comme pour l’UE. Jamais clair, jamais clairvoyant pour un vieux routier de la politique comme lui.

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          • medmed // 11.02.2018 à 23h18

            Non, mais ces procès d’intentions envers Melenchon sont totalement débile. Personne ne pouvait prévoir un retournement veste pareil de Tsipras.

            C’est un peu trop facile après coup, et surtout malhonnête de dire que Melenchon aurait dû savoir. Personne n’est devin et personne ne sait lire l’avenir..

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            • Kilsan Aïtous // 12.02.2018 à 08h20

              Le simple fait qu’il était ultra médiatisé et que tout le monde politique (souvenez-vous des propos d’Hollande), l’encensait devait nous mettre la puce à l’oreille. Bien sûr que Mélenchon savait, et ça lui convenait bien. Ils savaient, c’est nous qu’on berçait d’illusions.

              Certains ont prévu ce « retournement » tout simplement parce qu’il n’en est pas un. Ca n’a rien à voir avec les boules de cristal.

              Puis-je citer l’UPR ou vais-je me faire censurer ?
              https://www.upr.fr/actualite/europe/les-grecs-vont-maintenant-pouvoir-constater-que-syriza-est-un-parti-leurre

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            • degorde // 12.02.2018 à 14h55

              Etes vous sûr qu’on ne pouvait pas prévoir un tel retournement de veste de Syriza tout de suite ? Je trouve que l’alliance avec l’ANEL était déjà parlante ajoutée à d’autres indices. En outre Tsipras n’avait jamais évoqué une sortie de l’UE.
              Quant à JLM en juillet 2015 il s’est livré à un enfumage sur la raison de la capitulation de Tsipras.
              Il est intéressant à cet égard de relire le texte de la conférence de presse commune Tsipras/Obama de fin octobre 2016 à Athènes

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    • Kilsan Aïtous // 11.02.2018 à 10h06

      « Il est poignant de le voir faire inlassablement proposition sur proposition, en y passant ses nuits, lorsque le lecteur sait que c’est en vain. La Grèce devait rester colonisée, par tous les moyens.  »

      C’est exactement le scénario prévu par le programme FI : proposition sur proposition, plan A suivi de plan B, jusqu’à ce que le « naïf » Mélenchon comprenne que c’est en vain. La France doit rester colonisée par tous les moyens. Et la vaseline Syriza, FI est un moyen comme un autre.

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      • Emmanuel // 11.02.2018 à 11h10

        Je comprends tout à fait votre réaction. Mais ce serait quoi votre plan ?

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        • Kilsan Aïtous // 11.02.2018 à 13h46

          Si la Grèce était sortie de l’UE et de l’euro, elle aurait commencé sa guérison.

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          • Bibendum // 11.02.2018 à 13h56

            Peut-être, avec un scénario certainement terrible pour le peuple. On se souvient de la dislocation de l’URSS et des conséquences

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            • Kilsan Aïtous // 11.02.2018 à 14h01

              Le scénario terrible pour le peuple, il a lieu actuellement. Ce sont les mêmes forces qui ont disloqué l’URSS et qui maintiennent l’UE.

              Il n’y a qu’à regarder ce que veut Soros pour savoir quoi penser et faire. Et en effet ce n’est pas le bien être du peuple qui l’intéresse.

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            • tepavac // 11.02.2018 à 16h38

              Oui, nous en voyons le résultat aujourd’hui…
              L’empire s’est aplati et est la risée du monde, pendant que la Russie continue son bonhomme de chemin. Il en est de même pour d’autres pays Européen qui s’en sorte très bien.

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          • Leterrible // 11.02.2018 à 16h27

            @Kilsan Aïtous (11/2 à 13h46….entre autres…)

            Puis-je vous conseiller ce court et parfaitement lisible article :
            http://www.cadtm.org/Tsipras-n-a-jamais-envisage-une
            de Daniel Munevar , frère de lait de notre bon Éric…
            en vous rappelant que SYRIZA n’est PAS, à l’origine , (et ne sera jamais) UN parti au sens où nous pouvons l’entendre…mais un AGGLOMÉRAT hétéroclite d’activistes( au sens de « désireux d’être actifs ») politiques de tous bords , principalement TOUTES les facettes contradictoires de ce que nous nommons « la gauche »… [[Faites-vous une représentation personnalisée d’un hypothétique Syriza français ..et imaginez que ce magma arrive au pouvoir..]]

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            • Kilsan Aïtous // 11.02.2018 à 17h21

              FI n’est pas non plus un parti mais un agglomérat hétéroclite d’activistes. Donc la comparaison reste pertinente.

              Votre article dit sans rire que Syriza ne voulait pas sortir de l’euro et donc n’était pas préparé à une sortie de l’euro, et que donc si un miracle miraculeux avait fait que la Grèce sorte de l’euro, eh bien ce se serait mal passé….
              (article tiré d’un discours de Nuit Debout où Varoufakis s’était fait acclamé quelques minutes avant de se dépêcher de se rendre chez son ami Macron…)

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            • Kilsan Aïtous // 11.02.2018 à 17h31

              C’est vraiment similaire au programme concocté par FI qui ne se prépare pas non plus concrètement à une sortie de l’euro. Comment procéderait Mélenchon ? Mystère et boule de gomme, tout simplement parce que ce n’est pas au programme. Au programme, on négocie et les autres membres craquent devant ses propositions et l’UE est sauvée.

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            • Leterrible // 11.02.2018 à 18h03

              @Kilsan Aïtous(11/2 à 17h21&17h31)
              Je ne vous parle PAS de Mélenchon ni de F.I.
              Ces derniers (Mélenchon&FI) feraient-ils ENCORE, malgré leur défaite , tellement peur au citoyen que vous êtes ?? au point de le cartonner à tort et à travers dès que l’occasion se présente? Le travail de FOND citoyen qui SEMBLE s’effectuer chez « eux » peut-être??
              Vous n’êtes pas le seul pour qui ça tourne à l’obsession.. Dommage.

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            • Kilsan Aïtous // 11.02.2018 à 18h36

              Je ne veux simplement pas que nous nous fassions syrizer. Il faut pousser FI et Mélenchon à être clairs et de faire ce travail de fond citoyen, au lieu de nous enfumer.

              Est-ce que vous pouvez comprendre la colère de celui qui se fait entuber encore une fois par ceux qui se disent de gauche ? Ce qui étonnant c’est que ça continue à marcher : au lieu d’exiger d’avoir un vrai parti d’opposition, on se contente d’un nouveau leurre, on se contente de la couleur, de l’emballage en faisant confiance. Comme tous ces nouveaux partis : Syrisa, Podemos, 5 étoiles, FI… partis remplaçants les PS et PC discrédités pour jouer le même rôle qu’eux. Et quand ils seront eux aussi discrédités, il en apparaîtra encore et encore un nouveau….

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          • Emmanuel // 11.02.2018 à 18h16

            OK pour la sortie de l’euro et de l’UE, et après on fait quoi ? D’autant que la Grèce ce n’est pas la GB, qui déjà n’était pas dans l’euro, et en plus, était un contributeur net très important. Et sachant également que la Grèce doit faire face aussi à quelques problèmes intérieurs, voire à une situation géopolitique et un poids économique très relatif qui rendrait le pays vulnérable dans le cadre de rapports de force et de négociations par exemple (ce n’est pas le cas de la Russie non plus). Ce que je veux dire, c’est qu’un tel projet ça se regarde de très près au cas par cas et ça se prépare de longue main, n’en déplaise à certains ici, ça ne tombe pas du tout sous le sens. Je connais bien les arguments à ce sujet (pour la France en particulier) que je respecte tout à fait d’ailleurs, et personnellement j’attends toujours un débat de fond argumenté et contradictoire, en fonction d’une réelle vision élargie, et en me réservant sur la conclusion…

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            • Kilsan Aïtous // 11.02.2018 à 18h40

              Et avant l’UE, on faisait comment ? On était mort ? La Grèce n’existait pas ? C’était pire que maintenant ?

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            • ouvrierpcf // 12.02.2018 à 16h13

              la question n’est pas de savoir et après C ‘est un fait intangible Avant 2020 cela reste possible après c’est inscrit dans le traité TCE
              Si la GB n’était pas dans lEURO , elle aurait du par exemple quand même privatiser la BBC ; ces prescriptions ces obligations ces intangibles sont inscrits indélébilement dans le TCE ;comme est inscrit la défense Européenne et ses polices et ses armées et ses camps de rétention regardez pour les émigrants !! [modéré] et si un traité prévoit des conditions d’entrée il prévoit des conditions de sortie (article 50 du TCE)
              comme un autre traité peut aussi être rédigé conçu voté et appliqué entre états souverains

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    • Le Rouméliote // 11.02.2018 à 12h21

      C’est tout à fait ça, Ermisse. Cela s’explique par l’histoire personnelle de Varoufakis en tant que grec et par la fascination de ce qu’il croyait être le pouvoir. Il décrit très bien le fonctionnement des institutions européennes, leur soumission aux diktats des banquiers et il n’a pas vu qu’il s’était entouré de crapauds (sauf Galbraith) qui lui tiraient dans le dos. La création de Diem25 participe de la même naïveté : croire que l’UE peut être démocratisée, alors que c’est impossible.

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      • Julie // 13.02.2018 à 13h21

        Plus sa peur justifiée d’une montée de l’extrême-droite. Le Brexit et AfD viennent confirmer les craintes qu’il avait et qui alors étaient limitées à Aube dorée et peut-être au FN

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  • tchoo // 11.02.2018 à 10h35

    Et pan sur la gueule à Mélenchon avec un mensonge ça fait pas de mal.
    Au delà des futilités imbéciles, on voit toute l’ impréparation de Varoufakis, qui pouvait avoir de bonnes idées mais aucuns proches ou entourages pour les mettre en oeuvre

      +3

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    • Kilsan Aïtous // 11.02.2018 à 14h17

      Dommage qu’il n’ait jamais eu l’idée de sortir de l’EU, ce bon ami de Macron tant louangé par Mélenchon.

        +10

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      • Emmanuel // 11.02.2018 à 18h36

        Je crois que là vous tombez un peu dans le simplisme 1/ pas y avoir pensé, vous croyez ? 2/ Bon ami de Macron, n’est-ce pas un peu simple, et encore récemment, à lire ses dernières déclarations au sujet de sa politique, par exemple ? 3/ Mélenchon l’a « louangé » quand il apportait son soutien à Tsipras, avant la capitulation devant la troïka, si mes souvenirs sont bons….

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  • Le Wallon // 11.02.2018 à 10h40

    Il aurait voulu saboter lui-même son plan de sauvetage de la Grèce qu’il ne s’y serait pas pris autrement ! Emmanuel Todd a raison : Académia rend les gens plus que stupides. On ne négocie pas avec l’ennemi, on tente par tous les moyens de le vaincre ! Y. Varoufakis n’est qu’un stupide personnage.

      +5

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  • Degorde // 11.02.2018 à 10h44

    En cas de victoire un jour, Mélenchon a une liste de collaborateurs toute prête.

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  • Kilsan Aïtous // 11.02.2018 à 14h24

    Vous savez que « collaborateurs » est un mot connoté. Quand il est utilisé concernant quelqu’un qui a aussi déclaré « faire le don de sa personne », ça n’augure rien de bon.

      +5

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    • degorde // 13.02.2018 à 09h16

      Ca n’est pas du tout dans ce sens que j’employais ce mot; j’aurais pu et peut être dû employer celui d’assistants ou conseillers. JLM ne se propose pas de faire le don de sa personne au pays.

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  • tepavac // 11.02.2018 à 16h25

    Merci de ce billet éclairant !
    Résumons et relisons comme si tous ces acteurs nous étaient de parfait inconnus dans un monde parallèle.
    – Voilà un homme qui intervient dans les relations de plusieurs pays qui se livrent à une « concurrence » commerciale des plus débridées qui soit. Tout y est, espionnages, sanctions, fausses informations destinées à affaiblir les « compétiteurs », corruptions et morts suspectes, le tout saupoudré de quelques missiles pour les plus récalcitrants.
    L’homme à l’aspect dynamique,affable et sympathique, prétend défendre un pays dépouillé par les autres concurrents avec l’aide…. des dépouilleurs ???

    Pas n’importe lesquelles non, il prend comme directeurs de projet ceux-la même qui sont à l’origine de cette mise à mort programmée.

    Ce qui devait arriver arriva et aujourd’hui cet homme nous dit qu’il a été trahit par ceux qu’il a lui même adouber.

    L’interrogation est semble t-il évidente, cet homme est-il si « bisounours » qu’il le prétend , au point d’aller chercher le général de l’armée adverse, un peu comme si la population juive aurait demandé à himmler de venir les protéger, ou est-il un attrape-nigaud au service d’un concurrent ???

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    • Leterrible // 11.02.2018 à 17h49

      @tepavac(11/2 à 16h25)
      écrit :  » Merci de ce billet éclairant! Résumons et relisons comme si  » …
      C’est le bouquin que vous devriez lire.
      Vous vous feriez ENSUITE une idée des angles de lecture/analyse commentée de notre ami Éric au travers des chapitres précédents accessibles dans les archives récentes de ce blog (en attendant le chapitre suivant).
      Idéalement reprendre enfin les « tweets » originaux en parallèle de ces « adultes en conversation »..car ils tweetaient, à l’époque, TOUS comme des malades..!!..avant, pendant, après les « rounds de négociation » , « négociations » SANS témoins/scribes/rapports/compte-rendus… Pas de trace.Point.
      Et après , bien après, vous « résumerez..relirez.. »

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      • tepavac // 11.02.2018 à 18h55

        J’avoue avoir ce défaut, je privilégie toujours les faits aux brouillard et verbiages épistolaires d’après-coup.

        Peut-être arrivera t-il un jour ou je ne serait plus capable de comprendre ce que je vois et devrais-je m’appuyer sur un clairvoyant pour me guider dans mon aveuglement, mais ce jour n’est pas encore arrivé, je peux encore librement penser et même ne pas toujours être d’accord avec moi même.

        Merci de votre aimable intention, néanmoins, relisez mon commentaire, il ne s’adressait aucunement à l’auteur de l’information, je précise d’ailleurs que c’est éclairant, mais bien de Varoufakis, je ne comprend donc pas votre propos ???

        Bien cordialement

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        • Leterrible // 11.02.2018 à 20h27

          @tepavac (11/2 à 18h55)
          Merci pour votre réponse mesurée et cohérente.
          Dans l’article http://www.cadtm.org/Tsipras-n-a-jamais-envisage-une que je rappelle plus haut , je souligne::
          … »La Grèce en est un bon exemple, si elle était sortie de l’€ en juillet 2015, elle aurait dû se confronter à des circonstances très particulières. Nous vivons dans une société capitaliste où la monnaie est le ressort des toutes les relations sociales. Les gens se demandent avant tout comment être payés, faire les courses, payer les médicaments etc… Dans des circonstances de sortie de l’€, le seul moyen de maintenir une cohérence sociale – ce qui est absolument nécessaire – c’est la confiance. Pour créer une nouvelle monnaie à partir de rien, il faut que les gens puissent établir entre eux la confiance, il faut une discussion ouverte dans la société, pas forcément un consensus, mais il est nécessaire que les gens soient informés afin d’être préparés à une sortie de l’€. »….
          et : (à suivre)

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          • Leterrible // 11.02.2018 à 20h30

            (suite)
            et:… »Vos comptes en banque sont en €, si on change de monnaie, les codes IBAN (qui sont internationaux) font que c’est moins facile de changer de monnaie que de juste dire qu’on va revenir au Franc, par exemple ; il faut changer des législations, des connexions entre systèmes bancaires etc. d’où la métaphore de la toile d’araignée, ce qui ne veut pas dire que ce n’est pas possible, mais que c’est complexe, et que cela nécessite qu’il y ait un consensus politique au sein de la population. »….
            et SURTOUT : (= Question subsidiaire: on fait comment concrètement ??)
            … » Le gouvernement Grec n’a pas accès à l’information exacte sur les réserves de trésorerie, depuis l’entrée du pays dans la zone € (comme le reste des pays de la zone) seul le gouverneur de la banque centrale Grec détient ce type d’informations…. Si on sort de l’€ il faudra reconstruire l’État, comme en Grèce où il n’y en a plus. L’Europe se fout des partis et de la démocratie, sortir de l’€, je veux bien qu’on en débatte, mais je suis assez sceptique « …
            Autant savoir avant de condamner VAROUFAKIS.

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            • Kilsan Aïtous // 12.02.2018 à 08h12

              On a réussit à entrer dans l’euro, on réussira bien à en sortir.

              Ces gens sont simplement du même bord que Soros. A chaque fois que nous voulons autre chose que ce qu’ils ont décidé pour nous, ils nous promettent l’apocalypse, le fin de la civilisation, le retour de l’âge de glace.

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  • Julie // 13.02.2018 à 13h13

    C’est très malhonnête d’écrire cela
    « Varoufakis explique qu’en second lieu il devait choisir le Président du Conseil des économistes. Il se rend compte que ce poste avait été pourvu en son nom par le vice-premier ministre Dragasakis. Ce dernier avait en effet choisi George Chouliarakis, un économiste d’une trentaine d’années qui avait enseigné à l’Université de Manchester avant d’être transféré à la Banque centrale de Grèce. Chouliarakis a joué un rôle néfaste dès l’entrée en fonction de Varoufakis et pourtant celui-ci l’a gardé jusqu’à la fin. Son nom reviendra plusieurs fois dans le récit des évènements. »

    Varoufakis explique les doutes qu’il a eu quand on a nommé Dragasakis vice-premier ministre, comme pour le chapeauter. Il raconte dans le détail les multiples trahisons de Chouliarakis, qui hélas lui sont apparues au grand jour alors qu’il était trop tard, en avril, et qu’il se refusait à quitter le titanic en plein naufrage alors que sa lettre de démission était écrite

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