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4.novembre.20174.11.2017 // Les Crises

En s’enfuyant de Barcelone à Bruxelles, le président catalan a fait un coup dont il espère qu’il permettra d’aboutir à une indépendance pacifique

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Source : Le Nouvel Obs, Jean-Baptiste Naudet, 03-11-2017

En s’enfuyant de Barcelone à Bruxelles, le 30 octobre, au moment où la justice espagnole lançait des poursuites contre lui pour « rébellion » après la proclamation l’indépendance de la Catalogne, Carles Puigdemont, le président de ce territoire grand comme la Belgique, a sans doute fait un coup bien pensé, bien organisé, bien préparé à l’avance.

Pendant que sa voiture traversait sans s’arrêter la frontière française pour filer prendre l’avion de Marseille à Bruxelles afin d’échapper aux contrôles espagnols à l’aéroport de Barcelone, il a dû jubiler. Bénéficiant en Belgique de sympathies, voire de complicités, chez les séparatistes flamands, le séparatiste catalan fait même un coup multiple.

Une démarche non violente

Premier avantage, le plus évident : il fait un pied de nez à Madrid, échappant en douceur, pour le moment, à une arrestation en Espagne. Il donne des conférences de presse, attirant les médias européens et internationaux. Il y dénonce le manque chronique d’indépendance de la justice espagnole. Il souligne aux yeux de tous la disproportion entre la répression (il risque jusqu’à trente ans de prison) et son « crime » : avoir pacifiquement et démocratiquement déclaré l’indépendance, ce qui est illégal selon la Constitution espagnole.

Même s’il ne craint pas la prison, il évite aussi ce qu’il redoute le plus : que son arrestation, sa détention par la justice espagnole ne déclenche à Barcelone des manifestations monstres qui risqueraient de devenir violentes, décrédibiliser ainsi une révolution catalane qu’il préfère lente, longue mais exclusivement démocratique et pacifique. De plus, il continue à diriger le mouvement indépendantiste catalan à distance, ce qu’il n’aurait pu faire depuis une cellule à Madrid.

Et même si la Belgique, qui, autre avantage, est l’un des rares pays européens à pouvoir lui accorder l’asile politique, exécute le mandat d’arrêt européen lancé par l’Espagne, Carles Puigdemont usera de tous les recours et appels juridiques. Il peut sérieusement espérer ne pas croupir dans une prison madrilène avant le 21 décembre, date des élections régionales en Catalogne, anticipées en raison de la crise.

Des élections qui prendront l’allure… […]

suite à lire sur : Le Nouvel Obs, Jean-Baptiste Naudet, 03-11-2017

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Patrique // 04.11.2017 à 09h39

En allant à Bruxelles « capitale » de l’UE et de l’OTAN, Puigdemont a confirmé qu’il était séparatiste et non indépendantiste puisqu’il prône une continuité dans la dépendance de la région catalane à l’UE et à l’OTAN.
Seule une toute petite minorité de catalans souhaitent l’indépendance. Notamment le CUP.
Puigdement s’inscrit totalement dans le cadre des eurorégions créées par les européistes pour détruire les Etats-nations cadres des démocraties.
Il faut donc qualifier Puigdemont de « dépendantiste » et non d’indépendantiste.

106 réactions et commentaires

  • LBSSO // 04.11.2017 à 06h21

    Outre que la fuite en Belgique de M Puigdemont témoigne d’une volonté de poursuivre son combat de manière visible,pacifique et pro-européenne , elle revêt deux autres avantages:

    « Il veut en fait profiter de la forte protection offerte par la justice belge en matière d’extradition. Les justices belge et espagnole ont un contentieux important à ce sujet, assez rare pour deux pays de l’Union. La Belgique a plusieurs fois refusé d’extrader des membres d’ETA, aussi Puigdemont cherche à internationaliser le conflit via les tribunaux ».Antoine de Laporte.
    https://l-arene-nue.blogspot.fr/2017/11/la-republique-catalane-na-pas-ete.html?m=1

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    • Duracuir // 04.11.2017 à 09h03

      Pas comme la France de Valls qui a osé livrer une ressortissante Française à l’Espagne pour un délit n’existant pas en France et commis en France.
      Ce fut un vrai jour de honte.

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      • xc // 04.11.2017 à 09h45

        Basque pour porter les coups contre l’Espagne, mais française pour bénéficier de la protection de notre pays.

        C’était en application d’un mandat européen. L’UE est censée n’être composée que d’États démocratiques. Nos devons donc présumer que ces mandats ne sont émis que dans le respect des mêmes valeurs que les nôtres.

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        • Manuel // 04.11.2017 à 10h22

          C’est ne pas connaître l’Espagne il y a deux mois le congrès espagnol, hors le PP, reconnaissait l’existence d’une brigade policière politique, dont entre autres buts il y avait faire tomber le maire précédent de Barcelone

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        • Xuu // 05.11.2017 à 08h25

          elle avait simplement participé à des meetings….

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  • Crapaud Rouge // 04.11.2017 à 06h58

    Un article de Bastamag, « Catalogne : comment en est-on arrivé là ? »,
    (https://www.bastamag.net/Catalogne-comment-en-est-on-arrive-la), me fait désormais hésiter. Avant, je prenais les indépendantistes pour des « idiots », tant ça me semblait irréaliste de vouloir l’indépendance. Mais l’article explique :
    – « Ainsi, le PP a toujours fermé toutes les portes d’une autonomie accrue de la Catalogne et à plus forte raison de son indépendance. »
    – « En obtenant gain de cause devant la Cour constitutionnelle, le PP ravive la revendication d’indépendance qui jusqu’alors n’emportait l’adhésion que de 15 % des Catalans. »
    – « La crise économique aidant, les alternatives () échouant à imposer une option de remplacement au PP, à sa corruption et à ses politiques d’austérité, l’indépendantisme s’est imposé auprès de nombreux Catalans comme « la solution ». »
    Maintenant je « comprends » les indépendantistes, je les imagine motivés par une colère entretenue de longue date face à leur impuissance à changer quoique ce soit au gouvernement central. Donc tout ça finira mal : le mouvement sera étouffé sous la botte de Madrid, et des extrémistes en viendront à la clandestinité et la violence. Et quand des bombes pèteront dans le métro, ce n’est évidemment pas le gouvernement central qui sera accusé…

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    • LBSSO // 04.11.2017 à 10h01

      Si poussés à la faute, placés dans un corner, les indépendantistes en venaient à commettre des attentats ,alors oui,vous avez eu raison de les prendre pour des « idiots ».

      J’avais apprécié la formule de @sandrine avec laquelle vous aviez échangé le 13 10 ici.
      Elle expliquait: l’UE défend le régionalisme mais pas le nationalisme régionaliste.
      Elle voulait signifier que ce dernier est plus difficilement contrôlable.
      Aussi:
      – si C Puigdemont a  » l’intelligence » d’envisager « simplement » une région fondée sur un régionalisme plus autonome et non un nationalisme régional,
      -si Madrid,d’autre part, est capable de formuler une telle proposition
      alors  » des bombes [ne] pèteront pas dans le métro » car ce serait un compromis acceptable par le gouvernement central,la Catalogne et par l’UE qui évidemment s’en mêle.

      ps: si des attentats dans des lieux publics surviennent le gouvernement central portera une responsabilité politique évidente ; les auteurs seront ,eux, coupables d’avoir tué des victimes innocentes.

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      • Papagateau // 04.11.2017 à 17h08

        Quelles sont les revendications des indépendantistes catalans (hormis le respect de la démocratie des 50,001 % a un instant donné, sur un territoire redécoupé sur critère ethnique) :

        1- l’interdiction du castillan parlé par la moitié de la population… Pas très démocratique (notamment à Barcelone « la capitale » qui pourrait demander son indépendance…. de la Catalogne!).
        2- l’arrêt de sa contribution au budget des allocations sociales espagnoles … Ce qui ne serait pas très social.

        Nationaliste, anti-minoritaire (au % près), et anti-social. La vie n’est pas simple.

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        • LBSSO // 04.11.2017 à 17h33

          @Papagateau
          je ne soutiens pas les indépendantistes (cf commentaires anciens précédemment). En outre ,ils se moquent de mon opinion avec raison raison (n’étant pas Espagnol).
          Mon commentaire avait pour but de présenter le cadre d’une solution « avant que des bombes ne pètent dans le métro » pour reprendre l’expression de @Crapaud Rouge.
          Entre des dizaines de victimes innocentes et un statut comparable au Pays Basque comme l’a écrit JS ou le reprend ci-dessous @Karim Wilmotte,

          je n’hésite pas une seconde même si une tel accord ne correspond pas à mon idée de la nation et de l’Europe.

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        • Guilhem // 06.11.2017 à 23h24

          Euh, excusez-moi mais votre commentaire m’a fait doucement tousser…
          – Il n’a JAMAIS été dans le projet des indépendantistes d’interdire le castillan; à part dans un site complotiste de l’extrême droite espagnole, je ne vois pas où vous auriez-pu trouver cette information.
          Au contraire, dans le projet de constitution catalane, le castillan et le catalan seraient les langues co-officielles de la République, avec cependant, il est vrai une légère préférence pour le catalan. En plus de ces 2 langues, l’occitan serait officielle dans le Val d’Aran (enclave occitane en Catalogne).

          – concernant l’arrêt de la contribution au budgets sociaux, il est normal, en tant qu’État indépendant que la Catalogne ne contribue pas au budgets (ridicules) des allocations sociales de la Monarchie espagnole.
          Cependant, l’indépendance est vue par une grande majorité d’indépendantiste comme l’occasion de construire un État sur une base sociale progressiste, mais l’indépendance serait aussi un moyen de se protéger de l’Espagne perçue, à juste titre, (et ce bien au delà des cercles indépendantistes), comme un État néo-franquiste, dont tout le tissu, aussi bien judiciaire, policier, politique, éducatif, social ou même spirituel est vraiment POURRI jusqu’à la moelle !!!
          Un simple échange avec la population du fin fond de la région de Murcia vous en donnera un aperçu.
          Cordialement

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          • Guilhem // 06.11.2017 à 23h30

            La société espagnole, d’où j’y exclue les société basques et catalanes qui sont très différentes (je parle en connaissance de cause), est une société profondément MALADE! Et les élites politiques et économiques, directement issues du franquisme, font tout pour la garder dans cet état; d’où la volonté d’autonomie ou d’indépendance de la Catalogne ou du Pays Basque pour se protéger un maximum de cette maladie néo-franquiste.

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    • Karim Wilmotte // 04.11.2017 à 17h03

      Ils obtiendraient alors l’autonomie du Pays Basque.
      Or, c’est ce qu’ils revendiquent depuis le début…

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    • christian gedeon // 04.11.2017 à 17h05

      Pour ce qui est de la corruption la sphère indépendantiste ne craint personne,n’est ce pas? Et le PP n’ a pas été seul au pouvoir en Espagne que je sache. Ecoutez plutôt ce qui dit et surtout ce que ne dit pas Ada Colau,il n’y a pas si longtemps exemple,et aujourd’hui ignorée.

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  • Christian Gedeon // 04.11.2017 à 07h45

    Franchement,cet article m’a mis de bonne humeur de bon matin. Quel scénario,quelle imagination chez le liderito de l’indépendance catalane. Dans les bras des separatistes( tres tres à droite) flamands,alors qu’il est allié à une extrême gauche trotskisto-.guevariste! Et quel courage d’aller en voiture de Barcelone à Marseille,dis donc,sa petite longue marche à lui. Le nouveau poupon de maman Europe est à l’histoire ce que le fromage fondu est au Brillât Savarin. Vive l’Espagne et Viva El Rey,Viva.

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    • Fritz // 04.11.2017 à 10h07

      Et alors ? Cela montre qu’il n’est pas sectaire. D’ailleurs Puigdemont est un centriste. Quant à maman Europe, elle a exprimé clairement son choix : elle aussi, par la voix de Donald Tusk, crie ¡Viva España! ¡Viva el Rey!

      Certes, on peut reprocher à Puigdemont son attachement débile au drapeau eurolâtre. Quant à sa fuite, elle m’a fait penser au mot de Marx, « l’histoire se répète deux fois, la première comme tragédie, la seconde comme farce » : Companys en 1934, Puigdemont en 2017.

      Mais voilà, l’histoire n’est pas terminée. Et le mépris rigolard ne rend pas forcément clairvoyant.

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      • Madudu // 04.11.2017 à 10h21

        Il a proclamé une indépendance fictive soit-disant légitimée par un référendum, référendum organisé illégalement, boycotté par l’opposition (les sondages donnaient du 50/50, le vote a donné du 90/10 …), sans garanties quand à la bonne tenue des dépouillages et des décomptes.

        Après quoi il a fuit son pays de peur d’être traduit en justice pour des faits qu’il savait illégaux, et qu’un observateur un peu neutre doit trouver malhonnêtes de surcroît, et il veut faire passer ça pour du courage politique et de la résistance civique ?

        Cet article c’est du « story-telling » pur et simple, c’est-à-dire de la propagande.

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        • Fritz // 04.11.2017 à 10h36

          Il ne vous a pas échappé que le référendum du 1er octobre a été quelque peu perturbé par la police espagnole. « organisé illégalement » ? Ce n’est pas sûr : la Cour constitutionnelle a rendu son verdict le 17 octobre, bien après le scrutin. Et dans toute cette affaire, il y a deux légitimités opposées : celle de Madrid, celle de Barcelone.
          http://www.lapresse.ca/international/europe/201710/17/01-5140251-catalogne-la-cour-constitutionnelle-annule-la-loi-convoquant-le-referendum.php

          J’essaie seulement d’être cohérent. Dans l’Espagne très décentralisée d’aujourd’hui, les Catalans sont considérés comme un « peuple ». Dès lors, comment refuser à un peuple le droit de déterminer son avenir ? Ou alors, revenons à l’Espagne centralisée de Franco.

          Le Québec en 1980 (René Lévesque) et 1995 (Jacques Parizeau), l’Écosse en 2014 ont organisé des référendums en toute légalité. Et cela n’a pas fait hurler à l’étranger, même si l’UE et l’OTAN avaient appelé au maintien de l’Écosse dans le Royaume-Uni.

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          • Madudu // 04.11.2017 à 10h49

            Vous trouvez qu’il est légitime de proclamer l’indépendance sur la base d’un référendum aussi peu digne de confiance ?

            Il n’y a pas eu que les interventions de police pour venir perturber le scrutin, il y a aussi eu le boycotte de la part des non-indépendantistes et l’absence de suivi dans l’organisation et les dépouillements.

            Il y aura de nouvelles élections bientôt, organisées en bonne et due forme, nous verrons bien ce que disent les habitants de Catalogne (qui ne sont pas tous catalans ethniques, loin de là).

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      • spqr // 04.11.2017 à 10h35

        « L’Histoire ne se répète pas, elle bégaie »…

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  • FracoisG // 04.11.2017 à 07h47

    Cette histoire catalane est tellement médiatisée que ça pue le téléguidage.
    Puis autant faire 2 mouches d’un coup, et que la souveraineté belge en prenne un coup aussi.
    Puis les soutiens des amis de Rajroy sont bien faiblards.
    Il faut se poser la question : a qui profite le crime?

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    • Maxhno // 04.11.2017 à 08h32

      C’est sur qu’au départ de Marseille il y a des destinations plus appropriées que l’UE pour faire une révolution populaire sauf que, les révolutions occidentales modernes sont celles des élites qui veulent a l’image des Flamands leurs indépendances économiques afin de rejoindre les pays riches de lUE.
      Un genre de lutte des classes a l’envers, étonnant non…

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    • Charles // 04.11.2017 à 09h18

      Où est le crime ? Il faut plutôt se demander comment se fait-il que cette nation existe encore ? comment se fait-il que la langue catalane n’ait pas disparu comme tant d’autres en Europe devenues folkloriques ? Cette nation ne s’est pas laissé détruire comme tant d’autres. Si douteuses que soient formes politiques par lesquelles elle tente aujourd’hui d’exister, sa persistance dans l’être, dans la longue durée, est remarquable. (Que ceux qui descendent lointainement de vaincus – de nations érasées, dissoutes, absorbées, comme celles dont les cadavres ont fait la France – ne lui jettent pas la pierre.)

        +12

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      • christian gedeon // 04.11.2017 à 09h46

        Mais qui parle de crime? De pantalonnade tout au plus.L’Espagne a même exigé que les documents européens soient aussi édités en catalan,je vous signale. Le catalanisme trouve pleinement à s’exprimer! Et il ne me semble pas que la genéralité de Catalogne soit écrasée par le pouvoir central,loin de là. C’est un crise de nerfs de riches qui ne veulent plus partager leurs richesses avec les moins nantis qu’eux,cette affaire.Même la Vénétie et la Lombardie,qui auraient pourtant bien plus à redire n’envisagent pas une seconde l’indépendance.

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      • Madudu // 04.11.2017 à 10h42

        La langue catalane est de nouveau enseignée et promue du fait de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, signée et ratifiée par l’Espagne :

        https://fr.wikipedia.org/wiki/Charte_europ%C3%A9enne_des_langues_r%C3%A9gionales_ou_minoritaires

        Parmi les objectifs généraux de cette charte on trouve :

        -Respecter l’aire géographique de chaque langue régionale ou minoritaire

        -Entreprendre une action résolue de promotion de ces langues

        -Faciliter et encourager l’usage oral et écrit dans la vie publique et dans la vie privée

        -Mettre à disposition de formes et de moyens adéquats d’enseignement à tous les stades appropriés

        C’est bien là l’erreur de l’Espagne, il ne fallait pas ratifier et mettre en oeuvre ce truc. Un pays, pour être cohérent, doit partager une langue. C’est incontournable, ce n’est pas pur cruauté que la France ou l’Espagne avaient lutté contre les langues régionales, c’est par pragmatisme et dans l’intérêt du plus grand nombre.

        Par ailleurs l’espagnol ouvre bien davantage sur le monde et sur les grandes oeuvres littéraires que le catalan, le premier étant l’une des langues les plus parlées au monde, la seconde l’une des plus marginales.

        Il en est de même du français et du breton reconstitué, du français et de l’alsacien, etc.

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        • Fritz // 04.11.2017 à 10h54

          Excusez-moi, mais la langue catalane a reçu un statut officiel en 1978, bien avant la « Charte » européenne que vous évoquez :
          https://fr.wikipedia.org/wiki/Charte_européenne_des_langues_régionales_ou_minoritaires#Espagne
          Sans même remonter à la IIe république (1931-1939)…

          Il est d’ailleurs inexact de dire que cette langue était « interdite » sous Franco. Elle n’était pas encouragée, le franquisme exaltant « la langue de l’empire ».

          Enfin, cette langue est « marginale » à vos yeux, mais pour un Français, un Languedocien notamment, elle est plus compréhensible que le castillan.

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          • Madudu // 04.11.2017 à 11h04

            Je n’ai pas prétendu que le catalan était interdit sous Franco …

            Cette langue est marginale parce qu’elle est parlée par un très petit nombre de personnes.

            Quand aux français du midi, ils sont bien peu nombreux à parler quelque chose qui ressemble au catalan. Les catalans francophones sont bien plus nombreux que les français catalophones ^^

            Pour ce qui est de votre source, permettez que je la cite :

            « La constitution espagnole de 1978 reconnait dans son préambule et à son article 3 que le Castillan est la langue nationale et que les communautés autonomes ont le droit d’adopter une ou des langues officielles, ces dernières devenant de jure langue co-officielle ».

            Car en effet les particularismes régionaux sont de longue date plus accusés en Espagne qu’en France. Pour autant la promotion de cette langue au dessus (!) de la langue nationale est le fait de l’application zélée de la charte européiste des langues […].

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          • Charles // 04.11.2017 à 12h56

            On est bien tolérant à l’égard du franquisme et de son royal avatar actuel.
            Pour l’interdiction du catalan sous Franco, voir http://www.axl.cefan.ulaval.ca/monde/catalan.htm (10. La prériode franquiste ; 2 La répresion linguistique) :
            le catalan […] fut proscrit durant quarante longues années dans tous les domaines de la vie publique. Aucun livre en catalan ne fut imprimé, sinon dans la clandestinité; la langue catalane ne fut plus enseignée et les Catalans furent souvent discriminés pour des motifs linguistiques dans leur propre pays. Il fallait, pour le régime franquiste, réduire à néant l’identité catalane en s’attaquant à la langue et aux diverses expressions de la culture. […] le catalan ne put être employé qu’à l’intérieur du foyer familial. […]
            Les Catalans s’attiraient de sévères réprimandes de la part des franquistes lorsqu’ils parlaient catalan: Perro separatista («Chien séparatiste»), Quién es el perro que ha ladrado? («Qui est le chien qui a aboyé?»), Si eres español, habla la lengua del imperio («Si tu es espagnol, parle la langue de l’Empire») ou encore habla en cristiano («Parle chrétien»), ce qui pourrait être l’équivalent ibérique du Speak white des anglophones du Canada à l’intention des francophones!

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            • Fritz // 04.11.2017 à 13h24

              Désolé de vous contredire : j’ai sous les yeux un livre de Sobrequés i Vidal, Els grans comtes de Barcelona, écrit en catalan, édité à Barcelone en 1961, aux éditions Vicens-Vives [Biografies catalanes, sèrie histórica, vol. II].

              En 1961, Franco était au pouvoir. L’année précédente, il s’était rendu à Barcelone, où un concert avait été donné au palais de la Musique en l’honneur de Joan Maragall. C’est à cette occasion que de jeunes Catalans, dont Jordi Pujol, ont entonné le Cant de la Senyera, et ont été arrêtés.

              Maragall est l’auteur de la fameuse Oda a Espanya (1898). Franco se méfiait du catalanisme, y compris celui de l’abbé de Montserrat, car il y voyait un germe de « séparatisme ». Franco : un Rajoy en plus autoritaire.

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        • Renaud // 04.11.2017 à 17h54

          À noter que dans l’Empire d’Autriche, devenu plus tard l’Empire d’Autriche-Hongrie, l’on y parlait de nombreuses langues (sauf erreur, de mémoire, l’Empire d’Autriche-Hongrie avant 1918 avait quelques 52 millions d’habitants et comportait je crois 7 nationalités) c’est l’allemand qui y était la langue la plus ‘officielle’ suivi du hongrois, mais, que je sache, les autres langues n’étaient pas interdites.

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    • Michel Donceel // 04.11.2017 à 14h43

      Quelle souveraineté belge ? Celle du Berlaymont ou celle du SHAPE ?

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  • Kiwixar // 04.11.2017 à 07h48

    Cette volonté de changement d’allégeance (de Madrid à Bruxelles) me semble tomber pile-poil sur le « pic prospérité » de la Catalogne (et de l’Espagne). Quand tout va bien, que tout est calme, que les voisins ont à manger, que les touristes font 3000 km pour aller faire bronzette, un Etat petit est préférable (une Catalogne hors UERSS).

    Par contre, quand le pib décroît, que le mirage financier maintenant le château de cartes chancelle, que les touristes prennent leurs vacances localement, que les migrants affamés déferlent… il vaut mieux faire partie d’un Etat comme l’Espagne et se serrer les coudes avec ses voisins/compatriotes avec qui on partage presque tout. La Catalogne indépendante, c’est un peu un rêve de quinquagénaire qui a eu une vie confortable et qui croit que l’avenir sera comme le passé.

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    • Charles // 04.11.2017 à 09h27

      Les quinquagénaires catalans sont nés sous la dictature franquiste qui interdisait la langue catalane, cependant c’est dans cette langue qu’elles et ils ont appris à parler, tandis que tant d’autres parents ont renoncé à transmettre leur propre langue au profit de celle des plus forts. Le roi d’Espagne est assis sur le trône que Franco lui a fabriqué il y a cinquante ans. En se faisant, la république catalane risque bien de défaire le royaume néo-franquiste d’Espagne et de réengendrer la république espagnole.

        +13

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    • calal // 04.11.2017 à 09h27

      je m’interroge personnellement. comme l’a analyse un geographe francais giully je crois, la france se divise entre peripherie et centres urbains. dans l’est, on vote fn assez fortement ( ou fi) et il n’y a pas de grosses metropoles. on n’est donc pas satisfait des directions prises par les « parisiens » et qui s’imposent apres a tous. une autonomie accrue permettrait peut etre une meilleure representation du desir des habitants puisque les dernieres elections montrent bien que le vote n’amene que peu de changement dans les politiques menees .

        +3

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      • Alfred // 04.11.2017 à 12h43

        Trouvez vous vraiment que la décentralisation à amélioré la prise en compte des volontés locales? Il me semble que la création du millefeuille administratif à surtout permis (hormis la création de fromages, sinecures et Baronnies en réduction) de diluer et opacifier les décisions et les responsabilités. L’agilité de l’ensemble ainsi alourdi s’en est trouvée réduite.
        Pas partant pour davantage de dilution au moment même où le pouvoir réel financier et souterrain se concentre comme jamais. C’est plutôt de l’inverse dont nous avons besoin.

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      • Raphaël // 08.11.2017 à 23h09

        Je rêve plutôt d’un mouvement « provincial » uni qui vienne mettre Paris au pas (car Paris ne représente plus la France avec son élite hors sol et la concentration indécente des richesses) plutôt qu’une somme de micropartis xénophobes excités par un folklore de pacotille et fascinés par l’Europe, comme le sont les régionalistes. Je pense que c’est ce que craindrait le plus les grandes capitales.

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  • max // 04.11.2017 à 08h22

    Pour la Belgique elle-même c’est épineux, elle a son propre séparatisme entre Wallons et Flamands.
    Pour les indépendantistes catalans, se placer, de fait, sous la protection de l’UE est singulier, c’est comme changer de maitre, l’UE étant farouchement anti-séparatiste a l’intérieur de son ensemble.

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    • nunu // 04.11.2017 à 08h48

      Au contraire, l’UE souhaite la fin des grands états nation : diviser pour mieux régner. Regardez le projet des euro-régions. La redécoupe des régions françaises sous hollande n’a pas été faite par hasard suite à une réflexion. Elle correspond à une découpe ethnique et l’UE souhaite la promotion des langues régionales dans le but de faire réapparaitre une identité régionale forte.
      Les grandes nations européennes sont dans le collimateur de l’UE mais çà sera un travail de furtif.

      La catalogne n’est peut être que le début…

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      • christian BERNARD // 04.11.2017 à 09h27

        @Nunu : « L’UE souhaite la fin des grands états nations »

        Sincèrement, je crois que vous ratez une nuance : l’UE souhaitait que les Etats nations soient sans pouvoi — et elle y est arrivé : nos Etats sont semblables à des ordinateurs dont un pirate a pris le contrôle (toutes les lois essentielles sont des retranscriptions de directives, ou de GOPE ; les parlements discutant de questions plus ‘folkloriques’, telles le mariage homosexuel, l’euthanasie.. pour lesquelles ils sont de toute façon aussi sous contrôle des cours de justice..).

        « Pousser » les régions fait partie de cette tactique (pour vider les Etats par l’intérieur aussi).

        Mais une fois le résultat atteint, l’UE tient surtout à conserver debout les ‘zombies’ que sont devenus les Etats et qui sont la courroie de transmission en même temps que le paravent du pouvoir technocratique supranational européen.

        Les régions ont donc été instrumentalisées, sans plus, et l’UE ne favorisera jamais leur réelle indépendance.

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      • David // 04.11.2017 à 10h13

        Devant le risque que les états nations soient tentés de rejoindre la Russie, l’Empire a activé une nouvelle arme : Le découpage en morceau de ces états
        Pour les gros morceaux, les migrants viendront aider à saucissonner la solidarité nationale quitte à créer des bantoustans au coeur de la France.
        l’Empire n’a aucune limite. L’histoire des rohingas est là pour le prouver.

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      • Fritz // 04.11.2017 à 10h24

        Bon sang, mais c’est pas vrai. Citez-moi UNE SEULE déclaration des responsables de l’UE en faveur de l’indépendance catalane.

        L’UE souhaite la fin des États-nations ? Oui.
        Mais pour ce faire, elle s’appuie justement sur les États et leurs élites européistes.
        Ce n’est pas un hasard si les dirigeants de ces « États-membres » arborent le drapeau européen.

        Vous avez raison de dénoncer les « nouvelles régions » de Valls, mais sérieusement, vous croyez qu’elles correspondent à une « découpe ethnique » ? Le Grand-Est, ou Auvergne-Rhône-Alpes ? Ces régions artificielles ignorent l’histoire et la géographie : tout le contraire de la Catalogne.

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    • Denis Griesmar // 04.11.2017 à 12h27

      La « Belgique » n’est pas une Nation, mais une machi-nation anglaise contre la France.
      « Sire, il n’y a pas de Belges. Vous régnez sur deux peuples …  » (Jules Destrée).

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      • Karim Wilmotte // 04.11.2017 à 17h15

        Issue d’une révolution du petit peuple catholique et de la bourgeoisie francophone contre les Pays-Bas protestants et néerlandophone.

        Sinon, il eu été plus simple et pratique pour le Royaume-Unis d’avoir des Pays-Bas puissant et plus capable de contrer la puissance française que le petit Royaume de Belgique.

        D’ailleurs, c’est bien l’intervention militaire française de 1831 qui sauve la Belgique de la restauration néerlandaise. L’armée belge ayant été détruite, Léopold I en appelle à la France qui envoie l’armée du nord forte de 50 000 hommes: les Pays-Bas préfèrent se retirer que de risquer une nouvelle guerre contre la France. La Belgique y perd le Luxembourg, Terneuzen et le Brabant du nord. C’est effectivement le Royaume-Unis qui récupérera Anvers pour le compte de la Belgique (près de 10 ans plus tard).

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        • Fritz // 04.11.2017 à 17h57

          A propos : le bougmestre d’Anvers, Bart De Wever, soutient Puigdemont :
          https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_crise-en-catalogne-puigdemont-est-un-ami-que-l-on-ne-laisse-pas-tomber?id=9751730
          Et il rappelle aux Espagnols le massacre de 1576 :
          https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_catalogne-bart-de-wever-remet-de-l-huile-sur-le-feu-sur-twitter?id=9754404

          Bon, je vois d’ici la parade : le NVA, c’est l’exxttrrêmme drrroitte, et c’est une preuve de la collusion entre ces gros richards égoïstes de Flamands et de Catalans…

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          • Karim Wilmotte // 04.11.2017 à 19h23

            « A propos : le bougmestre d’Anvers, Bart De Wever, soutient Puigdemont »
            C’est pour une part une solidarité entre nationaliste, pour une autre part des jeux intra-belges.

            Il est difficile de faire la part des deux. Probablement ne faut-il pas, et faut-il prendre tout cela comme un tout.

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            • Fritz // 04.11.2017 à 20h39

              Sans doute. Et pour le coup, Puigdemont a plutôt bien joué en s’exilant en Belgique.

              A propos : désolé pour mon bourdon (bourgmestre). Et je ne pense pas que la Belgique soit une machi-nation de la perfide Albion. Elle est quand même préfigurée par les Pays-Bas espagnols puis autrichiens… et on pourrait remonter plus loin.

              Comme vous le soulignez, le maintien du Royaume Uni des Pays-Bas eût été plus efficace pour contrer la France. En 1815, l’armée de ce royaume avait contribué largement à la défaite de Napoléon à Waterloo.

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      • Renaud // 04.11.2017 à 18h07

        Une machination anglaise dans la « formation » de la belgique en 1831, tout à fait, mais qui, en plus, coupait la Flandre en deux. Diviser pour régner, tel est le principe historique britannique…
        La même année la Grande Colombie, après 10 ans d’existence, disparaissait et la Colombie actuelle, le Venezuela, l’Équateur et Panama devenaient des pays distincts.
        Ce serait intéressant de connaître les raisons du morcellement de la Grande Colombie.
        Il ne fallait pas qu’apparaissent une entité « risquant » de devenir « trop puissante »…

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  • Adéchoix // 04.11.2017 à 08h28

    Si après un vote, tous les gens qui ne sont pas d’accord avec le gouvernement de leur pays, se mettent à l’abris en Belgique, il va falloir sérieusement penser à agrandir ce pays.
    Analyse du matin, chagrin . ?

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  • Alfred // 04.11.2017 à 09h06

    Une « analyse » parue dans l’obscurité. Je ne suis pas surpris de ce que j’ai lu.
    Un résumé d’un article de basta mag. Je ne suis pas surpris de ce que j’y trouve.

    Je suis désolé d’avoir un avis plus prosaique. Puipui pouvait très bien continuer la lutte comme un opposant politique depuis sa cellule « à la » ocalan par exemple. Le scénario aurait eu deux inconvénients majeurs. D’abord il n’est ni gandhi ni ocalan et il aurait très bien pu être petit à petit abandonné par ses troupes ou détrôné. Ensuite et surtout la cellule…. Brr. Mieux vaut lutter jusqu’à la mort en limousine et à l’hôtel. Faut pas déconner.
    Hasta siempre! Camarade Junker.

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    • xc // 04.11.2017 à 09h48

      Lu ailleurs:

      « Carles Puigdemont était prêt à se battre jusqu’au dernier Catalan.

      Sauf lui. »

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  • bruno // 04.11.2017 à 09h36

    Aujourd’ hui, je suis certain que l’ Obs a inspiré George Orwell pour son livre 1984.

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  • Patrique // 04.11.2017 à 09h39

    En allant à Bruxelles « capitale » de l’UE et de l’OTAN, Puigdemont a confirmé qu’il était séparatiste et non indépendantiste puisqu’il prône une continuité dans la dépendance de la région catalane à l’UE et à l’OTAN.
    Seule une toute petite minorité de catalans souhaitent l’indépendance. Notamment le CUP.
    Puigdement s’inscrit totalement dans le cadre des eurorégions créées par les européistes pour détruire les Etats-nations cadres des démocraties.
    Il faut donc qualifier Puigdemont de « dépendantiste » et non d’indépendantiste.

      +69

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    • Fritz // 04.11.2017 à 11h15

      « une toute petite minorité de catalans souhaite l’indépendance » ? Elle était souhaitée par une écrasante majorité (90 %) des votants du 1er octobre. Certes, ils étaient moins nombreux que les électeurs qui n’ont pas voulu ou pas pu voter ce jour-là.

      Les eurorégions ? Ce fantasme existe, certes, mais pouvez-vous citer UNE SEULE déclaration d’un dirigeant de l’UE ou de l’OTAN pour l’indépendance de la Catalogne ?

      Cela dit, je trouve débile et contradictoire l’attachement de Puigdemont à l’UE.
      Mais plus qu’un calcul eurorégionaliste, j’y vois la marque d’un conformisme bien de notre époque.

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      • Perekop // 04.11.2017 à 15h42

        J’en ai un peu marre qu’on nous reparle sans cesse de ce fameux « 90% ». Excusez-moi, Fritz, mais 90% de 43% (de participation), ça fait combien ? Un peu d’objectivité, svp.

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        • condamy // 04.11.2017 à 16h05

          excusez moi mais Macron qui  » est  » Président a été élu avec 53% de voix et .. 51 % d’abstentions ,ça fait combien selon vous ?

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          • Duracuir // 04.11.2017 à 16h33

            57%, pas 51. En comptant les non votants, les nuls et blancs on obtient 57% du corps électoral. Seuls 43% des inscrits se sont prononcé pour un des deux finalistes, et Macron a fait 53% de 43%. Il a été élu avec moins de 24% du corps électoral.
            Mais bon… ce sont les électeurs qui décident.

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        • Fritz // 04.11.2017 à 16h05

          43 % de 90 %, cela fait 38,7 %. En effet, c’est bien peu. La participation au référendum d’autodétermination de la Croatie était beaucoup plus forte, en mai 1991 (83,5 %). En Crimée aussi, en mars 2014 (83 %).

          Puisque vous réclamez « un peu d’objectivité », calculez vous-même le pourcentage des électeurs qui ont voté non à l’indépendance le 1er octobre. 10 % de 43 % =

          Et pour rester dans l’objectivité, je dois dire que j’ai assez peu entendu les médias nous reparler sans cesse de ce fameux 90 %, ces derniers jours.

          Une dernière louche d’objectivité : ni les autorités yougoslaves (1991), ni les autorités ukrainiennes (2014) n’ont perturbé le référendum d’autodétermination, contrairement aux autorités de Madrid (2017). Vous conviendrez que ces perturbations ont fait chuter la participation de quelques points.

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          • Madudu // 04.11.2017 à 16h12

            Le référendum a été boycotté par l’opposition, vous le ne savez pas ou bien vous l’ignorez sciemment ?

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          • Fritz // 04.11.2017 à 16h20

            Erratum : 90 % de 43 % (le résultat étant le même).

            @Madudu : les absents ont toujours tort. Les unionistes qui vivent en Catalogne pouvaient voter non : ils tenaient là une belle occasion de mettre une raclée aux séparatistes, et de prendre leur revanche après des années de propagande catalaniste.

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            • Madudu // 04.11.2017 à 16h47

              Le fait est que le référendum a été boycotté dans un objectif précis : rendre son résultat illégitime en plus d’illégal.

              Et c’est bien ce qui s’est produit : le résultat de ce référendum n’étant pas représentatif de la position de la population il n’est pas légitime.

              Mais ne vous inquiétez pas nous aurons bientôt l’occasion de savoir ce qu’il en est vraiment, puisque de nouvelles élections régionales vont être organisées sous peu.

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            • Fritz // 04.11.2017 à 17h33

              Très bien, @Madudu. Je tiens donc pour illégitime, nul et non avenu le référendum du 24 septembre 2000, qui a instauré le quinquennat en France : 70 % d’abstentions, 16 % de blancs et nuls (par rapport aux votants).
              Ça tombe bien, j’étais contre le quinquennat. Sauf que je m’étais déplacé pour voter NON, puis pour dépouiller les voix.

              Et puis, se féliciter d’une stratégie du pourrissement, renforcée par les matraques de la police de Madrid… Je vois que vous êtes sur la ligne du Monde (‘Et maintenant, place à la démocratie ») : http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/10/28/catalogne-place-a-la-democratie_5207255_3232.html

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        • VAZY Francky // 05.11.2017 à 08h01

          90% de 43%, ça fait toujours plus que Macron, avec 58% de non inscrits, d’abstentionnistes de blancs et de nuls. Et ce, sans compter toutes les voix volées par la Guardia Civil. Et comme si de toutes les façons, les autres allaient voter non, c’est ça ? Beaucoup ici ne savent toujours pas compter malgré tous les efforts d’Olivier Berrurier…

          Quoi qu’il en soit, si Madrid était vraiment aussi sûre d’elle qu’il n’y avait pas une majorité de Catalans favorables à l’indépendance, pourquoi alors empêcher par tous les moyens possibles un référendum qu’ils gagneraient, que les indépendantistes perdraient ?

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      • Valmeysien de Bouvines // 04.11.2017 à 21h49

        Fritz,

        Lorsque l’Etat moderne centralisé français s’est constitué, il lui fallait déposséder progressivement les seigneuries de leur pouvoirs. C’est ce qui s’est passé de Phillippe le Bel jusqu’à Louis XIV, et, sur ce point, la Révolution a été plus une continuité qu’une rupture (création des départements, abolition des privilèges).

        C’est mécanique pour une structure de pouvoir de veiller à ce que l’échelon le plus menaçant pour sa puissance, c’est-à-dire celui situé « juste en dessous », soit affaibli, voire pulvérisé si possible.

        Sauf que voilà : les Etats-nations ont aussi une structure interne qui va mécaniquement résister. Si ils y parviennent, c’est parce que l’UE n’a pas les MOYENS de promouvoir l’éclatement.

        En fait les indépendantistes de tout poil ne trouveront pas de soutien dans une structure à l’aboi, mais c’est bien l’intérêt MECANIQUE de l’UE que de chercher à pulvériser les Etats-nations, c’est juste qu’elle en est incapable désormais.

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    • Crapaud Rouge // 04.11.2017 à 11h40

      « Seule une toute petite minorité de catalans souhaitent l’indépendance » : permettez-moi d’en douter. Si c’était vraiment le cas, les Catalans n’auraient pas demandé N fois la tenue d’un référendum, et Madrid n’aurait pas refusé chacune d’elle. (https://fr.sputniknews.com/international/201601181021033143-catalogne-espagne-independance/)

      Le fond du problème, c’est que les indépendantistes peuvent avoir une petite majorité, façon Brexit, mais probablement pas un score massif qui légitimerait définitivement leur cause. Le conflit vient du fait qu’aucune des parties ne peut l’emporter de façon évidente.

        +12

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    • Boubanka46 // 04.11.2017 à 12h42

      Je ne comprend pas que les nombreuses personnes dont nos média main stream affirment, d’un coté que les indépendantistes sont ultra minoritaires en Catalogne, et de l’autre s’opposent farouchement au référendum d’autodétermination qui mettrait un point final à ce contentieux.

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    • Fritz // 04.11.2017 à 13h53

      @Patrique : J’ai sans doute mal compris votre affirmation, « une toute petite minorité de catalans souhaitent l’indépendance ». Vous voulez dire que les européistes comme Puigdemont ne veulent pas vraiment l’indépendance, et que les seuls indépendantistes catalans dignes de ce nom sont les radicaux, comme les militants de la CUP ?

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    • Boubanka46 // 04.11.2017 à 18h12

      Les bras m’en tombent. Comme encore cette histoire d’eurorégion peut avoir un tel succès alors que la crise catalane est la preuve par l’exemple qu’il n y a aucun projet, complot de l’EU pour détruire les état nations au profit des régions.
      Le tropisme ultra centralisateur français fait perdre le bon sens à certains souverainiste. Le pro-régionalisme de l’EU n’est que l’expression que de structure de l’europe ou la majorité des états nations donnent beaucoup plus de pouvoir et de droit à leur région et leur minorité que la France.
      Quand à l’intérêt du fameux diviser pour régner il n’a plus de sens dans une europe d’une trentaine de membres.Les états nations de l’EU sont des petites régions au regard de la puissance américaine dont elles sont les vassales. Il n’est nul besoin de les diviser plus pour maintenir la puissance américaine au contraire. En revanche dans les pays qui ne sont pas dans l’aire d’influence des usa, l’ eu favorise la division et la fragmentation car c’est « l’intérêts » des occidentaux.

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      • fleurda // 05.11.2017 à 01h27

        @boubanka
        je suis désolé s’il n’y a aucune volonté alors pourquoi toutes les statistiques européennes se font petit à petit sur des agrégats dits NUTS1, 2, 3, etc.. qui n’ont plus rien à voir avec les pays et qui sont des entités virtuelles parfois à cheval entre plusieurs états?
        c’est les petits pas…

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        • Boubanka46 // 05.11.2017 à 11h01

          J’ai une vision terre à terre du sujet et je reconnais ne pas avoir lu la littérature associée au sujet par manque d’adhésion à cette théorie.
          Votre argument sur les statistiques me parait un petit détail plutôt dérisoire à la vue de la photo d’assemble.
          Je vous réitère mes interrogations de naif. La tentative d’indépendance de la catalogne devrait être un cas idéal d’application de la théorie de division des états nations au profit des eurorégions. Pour la première fois, une région d’europe demande l’indépendance alors que son état nation s’y oppose. Mais J’ai beau cherché; je ne vois aucun soutien et en particulier là où ils sont sensés se trouver dans les instances européennes, USA qui auraient planifié de détruire nos états nations. Comment expliquez vous cela?

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    • VAZY Francky // 05.11.2017 à 08h07

      En allant à Bruxelles, Puigdemont a joué une carte que vous ne pouvez pas voir. A savoir celle du droit Européen. Comme si la CEJ et la CEDH qui seront inévitablement saisies allaient pouvoir statuer différemment de ce qu’elles ont fait précédemment, et comme si en tant qu’indépendantiste, on allait récuser les tribunaux à même de vous donner raison…

      Dire que les Catalans ne sont pas majoritaires est aussi un pur mensonge, un déni de réalité. Ils ont bien gagnés loyalement et démocratiquement les élections. Et si Madrid était si certaine de cette absence de majorité, y compris absolue, alors pourquoi donc tout faire pour interdire le référendum, c’est à dire l’expression de la volonté du peuple souverain ?

      Enfin, et pour les Euro Régions. Expliquez nous donc pourquoi Bruxelles apporte son soutien non pas aux indépendantistes, mais à Madrid, si c’était réellement son plan ? Ça fait un peu beaucoup de contradictions et de dissonances dans vos propos là et on découvre toute la puissance des fake news…

        +3

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    • Gerard du Biolo // 06.11.2017 à 00h25

      « En allant à Bruxelles, il a démontré qu’il était dépendantiste et lié à l’Otan et à l’UE ».

      Non, il a tout simplement utilisé les outils disponibles …
      Pour tenter d’ameuter l’opinion publique européenne et ainsi établir un rapport de force, au lieu de rester seul face à l’Espagne.

      Pour être « un vrai indépendantiste » selon vous il aurait du faire quoi ? Se cacher sous le tapis, prendre le maquis, et au final se priver à court terme de toute chance de réussir ?

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  • Nicolas // 04.11.2017 à 09h52

    Aujourd’hui dans la série « la vie des saints »: sant Carles de Barcelona. Sant Carles ne craint pas de passer 30 ans en prison, non, ce qui le préoccupe c’est les troubles qui pourrait frapper son peuple dans le cas de son arrestation. Merci pour ce petit moment de rigolade. Ah mince, l’auteur est sérieux?

      +21

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    • Crapaud Rouge // 04.11.2017 à 11h07

      Il se donne le beau rôle, mais qui n’en ferait pas autant ? Quant à finir dans une geôle, c’est sûrement héroïque mais pas forcément efficace. N’est pas Nelson Mandela qui veut. Quand les leaders seront tous sous les verrous, le mouvement légaliste sera étouffé, et il ne restera que l’option de la violence clandestine.

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      • Nicolas // 04.11.2017 à 17h53

        Le problème est justement qu’il se fait passer pour le fils caché de Nelson Mandela et petit-fils par sa mère de Gandhi, arrière-petit-fils spirituel de Tolstoï. On semble oublié un tout petit détail : les Catalans ne sont en rien brimés, la légitimité des « indépendantistes » (indépendance pour rire, sous UE et OTAN) n’est pas la même que celle des Criméens et du Donbass, suffit de voir les lois qui veulent interdire progressivement les langues autres que l’ukrainien aux minorités qui ont le malheur d’être encore sous le joug des bandéristes. On peut aussi comparer avec le Timor Leste, ou le pays Navajo, ou les indépendantistes africains. En Catalogne tout est en catalan, jusqu’à l’université et les administration, où est la répression qui leur leur permettrait d’égaler leur lutte pseudo-indépendantiste avec d’autres beaucoup plus nobles. Et regardons leur discours, sur les sites des partis pro-« indépendance », qui est en fait : devenons indépendants pour garder plus de pognon. Berk.

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    • VAZY Francky // 05.11.2017 à 08h17

      J’ai rarement vu autant de suffisance dans un commentaire. Comme si Puigdemont, qui a réussi à être élu à la majorité des voix au parlement Président de région était un imbécile, n’était pas en train de jouer à une partie de poker juridique, ou justement, il y a d’énormes paradoxes entre ce qui a été dit partout dans les médias, et la réalité du droit, y compris international. Et que c’est précisément cette ignorance de ce droit, qui se déjuge en remontant les échelons, et qui va considérablement poser problème à Madrid, pourtant censé le faire appliquer de part ses engagement Européens et Internationaux…

      Oui, c’est déroutant, on vous le concède. Oui, ça à l’air paradoxal. Mais juger les autres comme jamais vous ne le supporteriez une seconde pour vous même en pareille situation, c’est pas un bon signe ça…

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      • Nicolas // 07.11.2017 à 07h54

        VAZY : Votre commentaire est beaucoup trop intelligent pour moi, je n’y ai rien compris. Remarquez cependant qu’il ne m’est absolument pas venu à l’idée d’accuser Puigdemont d’être un imbécile, alors votre réponse s’adressait peut-être à quelqu’un d’autre.

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    • Gerard du Biolo // 06.11.2017 à 01h37

      Je ne comprends pas le sens de votre ironie.
      Le dirigeant Catalan sait très bien que sa fuite ne sera pas éternelle et qu’il finira par être extradé. Donc fuir en Belgique n’est pas un but en soi pour lui, et il n’a pas à se donner des airs à ce sujet et n’a jamais prétendu s’en donner comme vous semblez l’en accuser.

      Simplement il lui faut gagner du temps, le temps de rameuter l’opinion publique européenne et ainsi essayer de renforcer le rapport de forces en sa faveur.

      Eviter aussi effectivement que son emprisonnement immédiat ne déclenche des troubles violents qui pourraient faire s’inverser l’opinion publique, et rendre sa position plus difficile. Notamment et justement vis à vis de ce risque d’emprisonnement.

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      • Nicolas // 07.11.2017 à 07h56

        Je ne faisait que commenter l’hagiographie proposée par l’auteur de l’article qui écrit sans rire « Même s’il ne craint pas la prison, il évite aussi ce qu’il redoute le plus… »

        « renforcer le rapport de forces en sa faveur. » : Vous estimez que le rapport de force est en faveur de Puigdemont, ou vous vouliez écrire « renverser » ? Si c’est votre estimation, c’est peut-être que vous donnez trop d’importance aux rézosocios.

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  • Fritz // 04.11.2017 à 09h57

    Enfin, un article qui ne déverse pas des flots de haine sur les indépendantistes catalans.
    Ça nous change du Monde, qui visiblement préfère que la loi de l’UE s’exerce par le truchement de Madrid.
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/10/23/en-catalogne-la-politique-du-pire_5204732_3232.html

    Si j’ai bien compris, Carles Puigdemont suit une stratégie « à la Gandhi » : l’action non-violente, voire la résistance non-violente (avec des aspects victimaires plus ou moins justifiés). Cela peut se concevoir. Personnellement, j’avais été ahuri par son refus de déclarer clairement l’indépendance le 10 octobre, comme par l’absence de mesures pratiques pour protéger l’indépendance finalement déclarée le 27. Ainsi, la police catalane n’a même pas gardé les frontières de la Catalogne, ce que les milices slovènes avaient fait dès que la Slovénie avait proclamé son indépendance en juin 1991.

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    • Alfred // 04.11.2017 à 10h13

      « Ainsi, la police catalane n’a même pas gardé les frontières de la Catalogne, ce que les milices slovènes avaient fait dès que la Slovénie avait proclamé son indépendance en juin 1991. »
      Nous avons décidément un point de désaccord (ce qui est assez rare je crois) ici. Si j’ai bien quelque chose à mettre au crédit de Puigdemont (ou de quiconque commendait effectivement aux mosos) c’est que ça n’ait pas tourné à la Slovene. l’Espagne n’étant pas (encore ?) en déliquescence comme la Yougoslavie il s’agissait d’une prise en compte de la réalité du rapport de forces. Cela aurait conduit à d’inutiles (quoique symboliques) décès bien réels. Il ne vous a pas échappé que la Slovénie pouvait compter sur le soutient actif et immédiat de l’Allemagne. Puigdemont connaissait probablement par avance la réaction des autres états européens (au pire pas de réponse à ses ouvertures discrètes = non). Il ‘sagit donc d’un jeu politique bien joué (qui peut se respecter comme une stratégie intelligente) mais pas d’un premier pas avorté vers l’indépendance.

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      • Karim Wilmotte // 04.11.2017 à 17h17

        D’autant que l’armée yougoslave est intervenue en Slovénie.
        Mais elle a rapidement eu plus important à faire ailleurs.

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        • Alfred // 04.11.2017 à 17h52

          Bien entendu. Ici cela aurait été l’armée espagnole qui serait intervenue si les mosos avaient eu ce genre de veleites idiotes. Vous imaginez le résultat. Heureusement que les acteurs de cette crise ne sont pas si imbéciles. Heureusement que tout cela n’a été que cinéma. Pour que cela quitté le domaine du cinéma il n’y a que deux possibilités : soit cela vire à la tragédie à la manière de la Yougoslavie ou du Dombas, soit la légitimité démocratique des indépendantistes devient écrasante (ce qui n’est pas le cas, bien que les autres paramètres (langue, culture propre, possibilités de survie économique soient aux vert)).

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          • Fritz // 04.11.2017 à 18h42

            Le résultat ? Des morts du côté catalan, peut-être aussi du côté espagnol. Une défaite militaire pour les Catalans, une défaite morale pour Madrid. Et certainement, une indépendance catalane à moyen terme.

            Le cas slovène est différent, dans la mesure où les miliciens slovènes avaient un armement léger (au moins des mitraillettes et des bazookas). C’était une application du principe titiste de défense territoriale décentralisée.

            Les heurts entre ces milices et l’armée yougoslave ont fait 56 morts : 36 soldats de l’armée fédérale, 5 miliciens slovènes et 15 civils, parmi lesquels 5 Slovènes et 10 étrangers. Au bout de quelques jours, les accords de Brioni (médiation de la CEE) ont entraîné le retrait de l’armée fédérale. Et la Slovénie est devenue indépendante… avant de rentrer dans la niche de l’UE.

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  • av88 // 04.11.2017 à 10h47

    Si l’Espagne délivre un,mandat d’arrêt européen, la Belgique devra livrer Puigdemont aux autorités

    Le mandat d’arrêt européen a été institué en 2002, dans le cadre du troisième pilier de l’Union européenne (Justice et Affaires intérieures, JAI, aujourd’hui renommé coopération policière et judiciaire en matière pénale). Conformément à la déclaration du Conseil européen de Tampere (1999), il étend le principe de reconnaissance mutuelle des décisions judiciaires, auparavant restreint au droit civil et commercial, au droit pénal.
    Entre les États membres de l’Union européenne, il substitue aux procédures politiques d’extradition une procédure purement judiciaire, imposant à chaque autorité judiciaire nationale de reconnaître, ipso facto et moyennant des contrôles minimums, la demande de remise d’une personne formulée par l’autorité judiciaire d’un autre État membre.

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    • Crapaud Rouge // 04.11.2017 à 14h00

      Si le mandat d’arrêt émis par l’Espagne porte sur un délit qui n’exige pas la « double incrimination », et si ce délit n’en est pas un en Belgique, alors celle-ci pourra refuser l’extradition. Sachant qu’un délit peut toujours s’apprécier de façon « souple », il n’est pas exclu que les Belges trouvent des raisons de ne pas extrader l’intéressé…

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  • caliban // 04.11.2017 à 10h51

    Et si on parlait un peu d’Ocalan, histoire de parler de quelque chose de sérieux ?

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  • Alfred // 04.11.2017 à 11h15

    Une petite réflexion : Puigdemont à publié sur les « rezosocio » pendant sa fuite (depuis Marseille je crois) une photo de lui travaillant à Barcelone; photo soit disant destinée à couvrir sa fuite, à faire croire qu’il était encore à Barcelone. C’est l’histoire qui est vendue.
    Mais sérieusement, même en admettant que l’Espagne soit en faillite et peuplée d’incapables vous imaginez le scénario ? Puigdemont quitte nuitement sa maison (dans le coffre d’une voiture ?) avec sa brosse à dents pour tout bagage. Garcia et Garcia de faction dans leur petite Seat au coin de la rue n’appercoivent pas le leader indépendantiste qu’il sont sensés surveiller et donc Garcia ne va pas courir jusqu’a la cabine la plus proche pour prévenir Martinez le factionnaire de la guardia civil la plus proche (dont le Nissan Patrol hors d’âge est de toute façon en panne). Et donc Puigdemont s’échappe !
    P’tit bin aussi que Madrid à laissé filer puipui parceque c’était plus commode de l’avoir à Bruxelles (et montrer ainsi sa « trahison » (entre guillemets car parler de trahison reviendrait à attribuer à Bruxelles-UE un statut et une souveraineté qu’elle n’a pas)) que dans une geole pour héros malgré lui.

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  • Chris // 04.11.2017 à 11h42

    Je subodore que des sondages vont pleuvoir sur les Européens afin d’apporter les correctifs nécessaires à cette belle histoire.
    Et pour reprendre les commentaires de Juncker en 2005 : Si, c’est non, on y va, si c’est oui, on poursuit !

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  • Denis Griesmar // 04.11.2017 à 12h32

    Les pays européens sont contre l’ « indépendance » de la Catalogne.
    Mais il faudrait demander leur avis aux dirigeants des autres planètes,
    avec lesquels Jean-Claude Juncker est en discussions permanentes …

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  • Boubanka46 // 04.11.2017 à 12h37

    Biensûr Puigdemont a fui pour éviter que cette crise prenne un tournant dramatique et accessoirement pour remettre en question les 30 ans de prison qui, comme il l’a fait remarquer, sont des peines supérieures ou égales à celles appliquées aux terroristes qui ensanglantent l’europe depuis quelques années.
    Mais je retiens surtout la naiveté de Puigdemont.De moin point vu, il était surtout à Bruxelles pour contacter l’EU. Partisan de la construction européenne, pro anglosaxon, je pense qu’il a cru jusqu’au bout que l’EU et éventuellement les USA allait intervenir pour rappeler les valeurs morales des démocraties occidentales et intercéder en faveur d’une solution réferendaire.
    A l’instar d’un Varoufakis, il est en train de se heurter au monde réel.

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  • Michel Ickx // 04.11.2017 à 12h56

    Les Catalans ont organisé le premier congrès mondial des réseaux citoyens en 2000 à Barcelone et en 2001 à Buenos-Aires. C’était l’époque du « Corralito » quand le Peso s’est détaché du Dollar provocant la ruine des épargnants.

    Les Catalans sont connus pour être expert dans les réseaux. En entreprise le symbole de la pyramide humaine est utilisé comme exemple de l’équipe idéale dont tous les membres sont à 100% solidaires. Pour rétablir l’équilibre chacun supportera, au cours de sa construction, la douleur maximum de tout mouvement latéral.

    Je ne voudrais pas être à la place de monsieur Rajoy

      +1

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  • krystyna hawrot // 04.11.2017 à 13h47

    Ce qui est interessant c’est pourquoi l’obs si atlantiste et europeiste publie un article aussi elogieux sur le dirigeant catalan
    Mon avis est que l’UE ne va pas tarder a recompenser la fidelite europeiste de ce monsieur. ..

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  • Sylphe // 04.11.2017 à 14h52

    Voilà un article qui prête beaucoup de qualité et d’honneur à un petit politicard corrompu et dont les dents rayent le parquet.
    Ça m’étonnerais que les belges puissent le garder sans risquer les foudres de la commission.

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    • Charles // 04.11.2017 à 16h44

      La différence entre les Catalans indépendantistes et nous Français, c’est qu’eux ont un sentiment national, quand nous n’avons plus même l’ombre de l’idée de ce que ça peut être ; qu’ils sont d’une nationalité réprimée, quand nous jouissons quasi inconscients du prestige surannée de la nôtre. À cet égard, nous sommes des gosses de riches, qui peuvent facilement ironiser sur des moins-bien-lotis, et nous les regardons par le petit bout de la lorgnette politicienne.
      (Tous les politiciens sont ambitieux, mais Puigdemont n’était pas destiné à devenir président ; il l’est parce qu’après les élections de 2015, la CUP (extrême-gauche) a refusé que Mas continu à présider, et qu’elle a tenu au point de compromettre la majorité indépendantiste si Mas était maintenu.)

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  • Genevieve B 30 // 04.11.2017 à 17h07

    Vu de ma planète naîve :
    1) Qui utilise qui, qui a tort ou raison ??… ce que je vois que c’est que l’on a oublié la démocratie, la liberté d’organiser un référendum (jusqu’au 21 décembre, on a le temps de manipuler les électeurs et d’organiser des mesures de rétorsion ou d’intimidation cf la Grèce). De plus la prison comme punition de revendications!! Où est la tolérance la-dedans?
    2) Un peu de provoc auprès de l’UE de la part de Puigdemont qui se « réfugie » à Bruxelles, cela ne fait pas de mal, après tout on a bien accueilli 1 million de migrants! Et puis l’UE c’est la paix, la démocratie, la solidarité, le bonheur des peuples; tatata ??? Voilà l’UE devant ses incohérences.
    PS : A quand chez nous un référendum enfin! A croire que c’est interdit!

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    • UEvendueaubanqueUS // 05.11.2017 à 09h24

      « A quand chez nous un référendum enfin! A croire que c’est interdit! »
      Ce n’est pas interdit, c’est inutile, vous rappellez-vous de 2005?
      Nous sommes en U€RRS, ici pas(trop) de « ferme ta gueule » et de répression, ici ça marche au « cause toujours »!

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  • arfall // 04.11.2017 à 17h29
  • Albert // 04.11.2017 à 20h39

    En ce qui concerne une indépendance pacifique éventuelle de la Catalogne, il faudra trouver quelqu’un d’autre que Puigdemont pour la faire: il n’est manifestement pas la personne taillée pour cela. Il faudra une personne à l’écoute de TOUS les Catalans, et une personne respectueuse des constitutions votées et approuvées par les Catalans. En ce qui concerne une adhésion éventuelle de cette Catalogne indépendante à l’UE, il faudra aussi que ses dirigeants élus prouvent qu’ils sont capables de respecter les traités européens eux mêmes: or Puigdemont est plutôt celui qui a prouvé qu’il ne respectait pas les textes qui prévoyait des contraintes (fiscales ou budgétaires) à SA Catalogne libérale et égoïste. Le peu de solidarité sociale qui existe en UE, il n’est pas sûr que le bourgeois Puigdemont en veuille: quand on insinue  » I want my money back », on n’a qu’un seul avenir: le Calalexit. Alors, a quoi bon vouloir entrer là où finira par sortir ?

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  • Fritz // 04.11.2017 à 21h26

    Cet article du Grand Soir souligne l’obscénité d’un Rajoy qui accuse Maduro de « dictature » mais fait emprisonner en Espagne des opposants politiques :
    https://www.legrandsoir.info/catalogne-des-prisonniers-politiques-a-nos-frontieres.html

    Je retiens aussi cette constatation : « Il est évident que toute déclaration d’indépendance unilatérale est nécessairement hors la loi de l’Etat dont on veut se séparer. » Alors, pourquoi insister sur le caractère « illégal » ou « autoproclamé » de la déclaration d’indépendance catalane ?

    En 1776, la déclaration d’indépendance des « États-Unis » autoproclamés (en fait, les treize colonies) était parfaitement illégale, du point de vue britannique. Même pas de référendum, et en plus les premiers habitants du pays n’étaient pas consultés, pire, ils étaient insultés par ladite déclaration : « the merciless Indian savages ».

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  • Jean Aymard // 04.11.2017 à 22h42

    En faisant toutes ces circonvolutions sémantiques pour transformer une piteuse fuite en action héroïque, monsieur NAUDET réussi le tour de force d’écrire pour l’Obs un article que ne renierait pas le Gorafi.

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    • Alfred // 04.11.2017 à 23h47

      Je crois comprendre que vous pensez du mal du gorafi (le comparer avec le papier c.l qu’est l’obscene, quelle idée). À l’obscene pourtant on se prend au sérieux, ça n’a rien à voir… ?

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      • Jean Aymard // 05.11.2017 à 01h50

        Du tout ! Le Gorafi est un des rares journaux dont la lecture vaille encore le détour. Et sa capacité au « non-sens » avec un phrasé journalistique le rend savoureux.
        En lisant ce pauvre Naudet triturer les faits pour les faire coller à sa vision du monde mainstream « gauche caviar », j’ai vu qu’il en arrivait à faire du véritable « non-sens ». Il fait du Gorafi comme M. Jourdain fait de la prose : Sans s’en rendre compte.

        D’un autre côté, il est déprimant de voir que nos journaux, pour ne pas avoir à remettre en question leur paradigme délétère, en sont réduits désormais à devenir de véritables caricatures d’eux-même…

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  • Alfred // 05.11.2017 à 00h43

    Il me semble que les soubresauts immédiats au moyen Orient sont autrement plus importants que le vaudeville catalino-bruxellois.
    À savoir :
    1- chamboulement au Liban avec la démission de harriri fils. l’Arabie Saoudite semble avoir la main bien lourde au Liban
    2- chamboulement en Arabie Saoudite même ou le nouveau caïd emprisonne à tour de bras pour corruption (dont quelques fameux copains du deep state..).
    Ici la liste des « damnés » du jour: https://mobile.twitter.com/AlSuraEnglish/status/926950348371107840/photo/1

    En Syrie les  » proxies  » du Pentagone tirent sur les « proxies  » de la CIA. En Arabie Saoudite il semble que les factions américaines aient aussi chacun leurs champions..
    Splendide chaos.

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  • 5cents // 06.11.2017 à 14h33

    Il faut savoir qu’ a Bruxelles la justice est la plus lente de belgique, les tribunaux et cours sont sarurés.
    Article un peu ancien mais ca ne s’est pas amélioré :

    http://www.dhnet.be/actu/belgique/la-justice-bruxelloise-au-bord-du-gouffre-51b7691be4b0de6db97bc639

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