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9.août.20179.8.2017 // Les Crises

Venezuela : Interview de Joan Garcés, conseiller du président Allende

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Source : Valentine Delbos, Youtube, 02-05-2017

Interviewé par la chaîne latino-américaine Telesur, Joan Garcés, ancien conseiller du président Salvador Allende, souligne le parallèle existant entre la situation que traverse le Venezuela sous la révolution bolivarienne et le contexte de guerre de déstabilisation qui précéda le coup d’état du général Pinochet qui eu lieu le 11 septembre 1973 au Chili, avec le soutien de la CIA.

Joan Garcés est avocat, Prix Nobel alternatif (Suède, 1999) et officier de l’Ordre du Mérite de France (2000) pour ses contributions au droit international dans la lutte contre l’impunité des dictatures.

Il a été invité par Salvador Allende après la victoire de l’Unité Populaire au Chili en 1970 en tant que collaborateur personnel; il fut survivant parmi les assesseurs du président chilien.

En 1974-1977, il a été chercheur titulaire à la Fondation Nationale des Sciences Politiques de Paris et assesseur du Directeur général de l’Unesco, et Visiting-Fellow del Institute for Policy Studies de Washington D.C. (1988-1990). Source: Wikipédia

Interview du 02 mai 2017.

Pour voir l’interview complète : https://videos.telesurtv.net/video/65…

Source : Valentine Delbos, Youtube, 02-05-2017

Commentaire recommandé

Madudu // 09.08.2017 à 10h24

Donc soutenir le président élu d’un pays voisin lorsque celui-ci est menacé par des manoeuvres anti-démocratiques (propagande, contestations financées depuis l’extérieur, …), pour vous c’est une déstabilisation ?

Si je vous suis bien actuellement le Venezuella n’est pas déstabilisé par les états-unis, mais par la Bolivie. Ils sont terribles ces boliviens !

26 réactions et commentaires

  • Maxhno // 09.08.2017 à 08h35

    Un bon film a voir ou revoir de Costa Gavras « Missing » relate bien l’ambiance malsaine de la politique du prix Nobel de la paix de cette même année , celle du Dr Kissinger pour qui la notion de bien et de mal n’existe pas en politique étrangère.

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    • Lithan // 09.08.2017 à 10h10

      « Missing » est un bon film mais très inférieur à « Etat de siège » je trouve.

        +2

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  • secotine // 09.08.2017 à 09h37

    Il oublie de dire que Salvador Allende avait demandé l’aide de son « ami » Fidel Castro (grand discours sur la place de la révolution en novembre 1972 où fidel a anoncé sous les vivas « no solamente daremons azucar pero tanbien daremos nuestra sangre para el pueblo hermano chileno » qui lui avait déjà dépêché Manuel Pineiro dit Barba Roja patron du G2 ainsi qu’un détachement militaire qui servait de garde prétorienne à Allende. (j’étais en poste à Cuba à cette époque et le pays était largement impliqué dans la politique chilienne. D’ailleurs après le coup d’état la soeur et la fille d’Allende ainsi que nombre de membres du PS Chilien ont demandé l’asile à Cuba).
    Donc accuser exclusivement la CIA de destabiliser le pays c’est se moquer du monde.

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    • Fabrice // 09.08.2017 à 10h18

      Intéressant peut on avoir des sources qui permettraient d’approfondir ?

      Ceci dit vu les événements je peux comprendre que les proches aient voulu trouver refuge quelque part avec une chance de survie vu les purges post putsch.

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    • Madudu // 09.08.2017 à 10h24

      Donc soutenir le président élu d’un pays voisin lorsque celui-ci est menacé par des manoeuvres anti-démocratiques (propagande, contestations financées depuis l’extérieur, …), pour vous c’est une déstabilisation ?

      Si je vous suis bien actuellement le Venezuella n’est pas déstabilisé par les états-unis, mais par la Bolivie. Ils sont terribles ces boliviens !

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    • Louis Robert // 09.08.2017 à 11h22

      Ainsi donc, « soutenir c’est déstabiliser »… sans doute comme fait la Russie en Syrie?

      Voilà qui est très orwellien. — « La liberté, c’est l’esclavage. »

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    • Rémi BRARD // 09.08.2017 à 12h32

      Pouvez-vous nous dire si l’intervention de la CIA s’est faite à la demande du gouvernement chilien, et celle de Cuba imposée par le gouvernement cubain?

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    • occitan // 09.08.2017 à 13h27

      En poste à Cuba ? Quel poste ? Vu le manque de clarté de votre exposé (euphémisme) ce poste ne devait pas réclamer un haut niveau intellectuel ? Amicalement.

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    • anarkopsykotik // 09.08.2017 à 13h57

      ….. What ?!

      Venir aider un pays allié avec l’autorisation de gouvernement élu, c’est comme financer et armer discrètement des opposants pour renverser un gouvernement élu pour mettre en place une dictature plus favorable à ses intérêts ? J’imagine que la famille aurait dû tranquillement attendre que les fascistes viennent leur faire faire un tour d’avion plutôt que de se réfugier dans un pays amical.

      ….

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    • bourdeaux // 09.08.2017 à 17h57

      Malheureusement secotine, comme toujours sur ce blog comme en de nombreux autres lieux, l’histoire chilienne entre 1970 et 1973 est totalement falsifiée. Allende, le « grand démocrate » martyre du grand satan américain et du fascisme, poncif ressassé jusqu’à l’écœurement par tous ceux qui n’ont pas pris le soin de s’informer sur les FAITS : le Chili était une démocratie en état de marche en 70, et déjà orientée vers le socialisme ; Allende élu dans une triangulaire avec 36.2 % des voix s’est cru autorisé, non pas à exercer le pouvoir mais à le prendre en entier pour précipiter le pays vers un écroulement de son économie. J’ajoute que Frei, prédécesseur d’Allende, 2 mois après le putsch de Pinochet avait adressé une lettre à l’union mondiale démocrate-chrétienne, dans laquelle il expliquait, entre autres choses, que les tribunaux avaient été saisis à plusieurs centaines de reprises par le congrès de plaintes contre l’exécutif pour abus de pouvoir, que ces tribunaux avaient donné tort à la présidence sans que jamais Allende ne tienne compte de ces arrêts. Allende a voulu jouer les bons élèves de la révolution marxiste, imitant au mieux le sphinx cubain, mais il a négligé que 62.7% des chiliens avaient voté contre lui…

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      • Garibaldi2 // 10.08.2017 à 03h24

        Et Pinochet, il avait recueilli combien de voix, il fera combien d’élections ? LES FAITS :

        Après le coup d’Etat, Pinochet dissout le Congrès national, les conseils municipaux, les syndicats et les partis politiques. La liberté de la presse est abolie, le couvre-feu instauré. Tout ce qui est littérature de gauche est interdit, des centaines de milliers de livres sont brûlés (comme sous le petit moustachu allemand!). Les opposants sont arrêtés, torturés, déportés ou exécutés. En dix-sept ans, le régime du général Pinochet est responsable de la mort ou de la disparition de milliers de personnes. Sur le million d’exilés durant cette période, plus de 40 000 sont des exilés politiques. Lors du coup d’Etat, le stade national est transformé en camp de prisonniers à ciel ouvert, des dizaines de milliers de personnes sont arbitrairement incarcérées, des camps de concentration sont mis en place. La DINA, police politique de la dictature, fait disparaître des centaines de personnes.
        Victor Jara, célèbre chanteur et guitariste, est arrêté par les militaires lors du coup d’État, il est emprisonné et torturé. Il est assassiné le 15 septembre après avoir eu les doigts coupés par une hache.

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        • bourdeaux // 10.08.2017 à 08h06

          Merci de ce rappel, quoi qu’un peu inutile. Mon propos est : pourquoi Allende a-t-il suscité un coup d’état militaire en 3 ans dans un pays où l’armée était traditionnellement neutre politiquement et où les institutions fonctionnaient démocratiquement ? Par exemple, vous parlez de la presse : regardez un peu ce qu’en a fait Allende en 2 ans et dites-moi si cela ne s’appelle pas jouer avec le feu ? Regardez dans quelles conditions le parlement lui a confié la présidence, l’état des forces politiques en 70 et mettez cela en face de l’action présidentielle jusqu’à 73 : Vous trouvez qu’Allende est un modèle de démocrate, qu’il a exercé son mandat loyalement ? En bref, le procès de Pinochet, ça va, on est pas sourd, mais j’attends toujours celui d’Allende sans qui le Chili n’aurait jamais sorti Pinochet de l’anonymat.

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          • Madudu // 10.08.2017 à 09h57

            C’est la victime du coup d’état qui en est responsable maintenant ?

            Pour faire face aux erreurs que les peuples peuvent faire dans le choix de leurs représentants il existe des garde-fou à bien des niveaux, notamment les mandats sont limités dans le temps.

            Quand bien même Allende aurait fait des erreurs, l’ordre constitutionnel imposait d’attendre la fin de son mandat. En démocratie c’est la base.

            Ça permet d’éviter une dictature sanglante sans aucun contre-pouvoir, par exemple.

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            • christian gedeon // 10.08.2017 à 10h35

              A la fin de son mandat,et parti comme c’était parti,il n’y aurait plus eu d’ordre constitutionnel.résultat,Pinochet,illustre inconnu… et silence encore aujourd’hui,globalement,sur cette époque ,au Chili…laissez les morts enterrer les morts,en quelque sorte.

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            • Madudu // 10.08.2017 à 15h17

              On ne refait pas l’histoire, en l’absence de coup d’état on ne sait pas ce qui se serait produit.

              Par contre on sait que la rupture de l’ordre constitutionnel et de ses garde-fous a débouché sur une dictature sanglante.

              Les garde-fous ne sont pas là pour rien, il vaut toujours mieux passer un mauvais moment « à cause d’eux » que d’y renoncer et risquer le despotisme sans limite de moyen, et sans limite de temps.

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          • Garibaldi2 // 10.08.2017 à 10h49

            Allende a été élu légalement, en fonction du mode de scrutin défini par la constitution. Son mandat a été confirmé par un vote parlementaire (153 voix à Allende contre 35 voix à Alessandri). A ma connaissance aucune censure n’a été exercée contre la presse d’opposition et la nationalisation de la Papelera, entreprise distributrice de papier, n’a donné lieu à aucun embargo contre elle, El Mercurio, La Segunda, La Tercera de la Hora, Las Últimas Noticias, La Prensa, La Tarde et La Tribuna ont été diffusés normalement.
            La nationalisation des mines de cuivre a été confirmée par le parlement. En avril 1971 l’Unité populaire remporte les élections municipales avec 51 % des suffrages. En mars 1973, malgré la guerre économique menée par la droite (des patrons d’entreprises de transports routiers iront jusqu’à brûler leurs camions), l’Unité Populaire (Allende) obtient 44,1% des voix aux législatives.
            Allende ayant été renversé par un coup d’état, pourquoi la droite chilienne
            n’est-elle pas descendue dans la rue pour exiger des élections ?
            Vous ouvrez quand le procès de cette droite ?

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      • christian gedeon // 10.08.2017 à 10h31

        Ah quand même…vous vous attaquez à une icône,et c’est bien. Allende a été en effet pris en otage par ses ultras,qui ont fait n’importe quoi.Il est plus que temps de dire et de répéter que non,le chili n’était pas une dictature avant Allende…bien au contraire. Et que Eduardo Frei était un grand bonhomme. En réalité,les « révolutionnaires chiliens  » ont cru pouvoir refaire le coup des bolcheviks…pas très futés.

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        • MaisOui // 10.08.2017 à 16h44

          christian gedeon : « Il est plus que temps de dire et de répéter que non,le chili n’était pas une dictature avant Allende… »

          Voulez vous dire que Allende était un dictateur?

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          • christian gedeon // 11.08.2017 à 10h10

            Vous êtes un sophiste…non,j’ai juste voulu dire qu’avant l’élection d’Allende la Chili n’était pas une dictature…demandez donc son avis à Mme Bachelet…

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      • déplorable 21 // 12.08.2017 à 08h44

        Quel bel exemple de raisonnement que j’appellerais « soumission libérale  » soit l’inversion des responsabilités :
        – Si il y a eu un coup d’état au chili, c’est la faute à Allende qui est allé trop loin !
        – Si il va y avoir un coup d’état au Venezuela ( peut importe la forme ) c’est la faute à Chavez et Maduro.
        – si on récolte un peu les impôts des riches, il vont partir
        – si je suis licencié c’est parce que je ne suis pas performant
        Ou l’on voit que le libéral recherche tjrs un chef, un  » c’est comme ça » plus fort que tout.
        Alors on comprend que la fameuse » concurrence » c’est tjrs celle du Larbin soumis.
        Soit le mensonge, la triche, la fraude, le crime pour plaire au chef.

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        • occitan // 12.08.2017 à 09h21

          L’ordre libéral passe son temps à falsifier l’Histoire. Et bien sûr il a toujours raison, celle du plus fort, médiatiquement. Savez-vous qu’Hitler était un bienfaiteur de l’humanité ?? SI? SI !

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    • lvzor // 11.08.2017 à 14h28

      @ secotine

      Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai plutôt tendance à croire ceci :
      http://www.humanite.fr/monde/chili-contre-allende-ils-ont-tout-fait-548672
      plutôt que les confidences que vous nous faites.

      …et un petit rappel en prime (à partir de la minute 9′) :
      https://www.youtube.com/watch?v=Mm8PZFz9T-E

      Bon Alzheimer 🙂

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  • Mirandol // 09.08.2017 à 15h24

    Par honnêteté intellectuelle il faut noter que dans cet extrait de 9 minutes Joan Garcés élude à trois reprises la question du journaliste quant à un parallèle entre la situation présente du Venezuela et celle du Chili de 1973. Ce n’est qu’en fin de séquence (version intégrale) que M. Garcés évoque la nécessité pour les USA « d’avoir la main » sur les ressources naturelles de l’Amérique latine (dont le pétrole du Venezuela) dans l’hypothèse d’une confrontation avec la Chine. Cela ne préjuge probablement en rien ce qu’il pense mais – soyons clair – il ne l’exprime pas.

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  • christian gedeon // 09.08.2017 à 15h41

    Ah…L’époque de Il pleut sur Santiago(exceptionnel navet) réunissant les « acteurs de gauche français  » de l’époque…Et ce pauvre Allende,plutôt gauche modérée au départ,qui s’est fait déborder par les marxistes purs et durs de son entourage. On peut dire que les manipulations qui ont suivi pour se terminer par la prise d’assaut de la Casa Rosada,quasiment en direct de l’époque se sont faites comme dans du beurre. Entre deux joints et un diner en ville « la gauche intellectuelle « française est montée au créneau,mais bon tout près quand même,et a résisté à Saint Germain des Près vaillamment. Je me souviens encore avec émotion(c’est pour rire,hein?) de ces cohortes d’acteurs,de musiciens et d’écrivains se la jouant Zapata et Che Guevara…un des instants les plus drôles de ma vie politique,en fait. Ensuite,la mode passée,on a vite rangé le Chili aux oubliettes,malgré le prix Nobel stalinien,qui a été un temps la coqueluche du tout Paris…

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    • Fabrice // 10.08.2017 à 10h02

      Comme évoqué que Allende n’ait pas été un modèle de président cela justifie une révolution ? donc quid de nos présidents contemporains ? La faible représentativité justifie un putsch ?

      J’espère que Macron est au courant car à la vitesse où sa popularité baisse et ses relations avec les militaires je m’inquièterais à sa place. Car avec sa gouvernance par ordonnance bravo la démocratie.

      Ah mais non j’oubliais il n’est pas de gauche donc ce qui est valable pour Allende ne l’est pas pour les néolibéraux. Autant je déteste les hypocrites de gauche autant je ne supporte pas le deux poids deux mesures des néocons qui font la morale sur ce qu’ils s’autorisent de faire en permanence.

      La plaie de nos société sont bien l’application de dogmes jusqu’au boutistes (de droite ou de gauche) qui pour triompher tentent de briser la décence commune chère à Orwell pour satisfaire au final des minorités (apparatchiks ou privilégiés).

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  • Ellilou // 10.08.2017 à 17h31

    Certains commentaires me glacent d’effroi: entre ceux qui rient sur le tas de cadavres qui a suivi le coup d’état (c’en était bien un quand même, rassurez-moi? non parce que j’ai l’impression que c’était une partie de campagne entre gens bien élevés) de Pinochet, ceux qui réécrivent l’histoire au gré de leurs petites lubies économico-libérales, ceux qui jugent les événements d’un pays lointain (le Chili) à l’aune des réactions des petits marquis de salons parisiens de l’époque…Comme la notion de « Common decency » d’Orwell dont parle si justement Fabrice ci-dessus est loin, si loin!

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