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4.février.20204.2.2020 // Les Crises

Voici les localisations réelles de millions d’Américains.

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Source : The New York Times, Stuart A. Thompson & Charlie Warzel, 19-12-2020

À la Bourse de New York…

.. dans les quartiers du front de mer de Los Angeles …

…dans des locaux sécurisés comme le Pentagone …

… À la Maison-Blanche…

… et à Mar-a-Lago, la station balnéaire du président Trump à Palm Beach.

UNE NATION SOUS SURVEILLANCE

UNE ENQUÊTE SUR L’INDUSTRIE DU TRAÇAGE DES SMARTPHONES DE LA RUBRIQUE OPINIONS DU TIMES

Douze millions de téléphones portables, un seul ensemble de données, aucune confidentialité

Par Stuart A. Thompson et Charlie Warzel

19 décembre 2019

À CHAQUE INSTANT, CHAQUE JOUR, partout sur la planète, des dizaines d’entreprises – largement non réglementées, peu contrôlées – enregistrent les déplacements de dizaines de millions de personnes avec des téléphones portables et stockent les informations dans des fichiers de données gigantesques. Le Times Privacy Project a obtenu un de ces fichiers, de loin le plus important et le plus sensible jamais examiné par des journalistes. Il contient plus de 50 milliards de pings de localisation provenant des téléphones de plus de 12 millions d’Américains qui se déplaçaient dans plusieurs grandes villes, notamment Washington, New York, San Francisco et Los Angeles.

Chaque information contenue dans ce fichier représente la localisation précise d’un seul smartphone sur une période de plusieurs mois en 2016 et 2017. Les données ont été fournies au Times Opinion par des sources qui ont demandé à rester anonymes parce qu’elles n’étaient pas autorisées à les partager et pouvaient s’exposer à des sanctions sévères pour l’avoir fait. Les sources de l’information ont déclaré qu’elles s’étaient inquiétées de la manière dont ces données pourraient être utilisées à mauvais escient et qu’elles souhaitaient informer d’urgence le public et les législateurs.

Après avoir passé des mois à trier les données, à suivre les déplacements des gens à travers le pays et à parler avec des dizaines de sociétés de données, de technologues, d’avocats et d’universitaires qui étudient ce domaine, nous ressentons le même sentiment d’inquiétude. Dans les villes que couvre le fichier de données, il piste les gens de presque tous les quartiers et de tous les pâtés de maisons, qu’ils vivent dans des maisons mobiles à Alexandrie, en Virginie, ou dans des tours de luxe à Manhattan.

Une recherche a fait apparaître plus d’une dizaine de personnes visitant le manoir Playboy, certaines pendant la nuit. Sans grand effort, nous avons repéré des visiteurs dans les domaines de Johnny Depp, Tiger Woods et Arnold Schwarzenegger, reliant indéfiniment les propriétaires des appareils aux résidences .

Si vous viviez dans l’une des villes que couvre l’ensemble de données et que vous utilisiez des applications qui partagent votre emplacement – qu’il s’agisse d’applications de météo, de nouvelles locales ou de gestion de bons de réduction – vous pourriez aussi être dans le lot.

Si vous pouviez voir l’ensemble des données, peut-être bien que vous n’utiliseriez plus jamais votre téléphone de la même façon.

LES DONNÉES EXAMINÉES PAR TIMES OPINION ne provenaient pas d’une entreprise de télécommunications ou d’un géant de la technologie, ni d’une opération de surveillance gouvernementale. Elle provient d’une société de données de localisation, l’une des dizaines qui recueillent discrètement des mouvements précis à l’aide de logiciels glissés dans les applications des téléphones portables. Vous n’avez probablement jamais entendu parler de la plupart de ces entreprises – et pourtant, pour quiconque a accès à ces données, votre vie est un livre ouvert. Ils peuvent voir les endroits où vous allez à chaque moment de la journée, les personnes que vous rencontrez ou avec qui vous passez la nuit, les lieux où vous priez ; si vous vous rendez dans une centre de méthadone, au cabinet d’un psychiatre ou à un salon de massage.

Le Times et d’autres organes de presse ont déjà parlé du suivi des téléphones intelligents par le passé. Mais jamais avec un ensemble de données aussi large. Et pourtant, ce fichier ne représente qu’une petite partie de ce qui est recueilli et vendu chaque jour par l’industrie du repérage – une surveillance si omniprésente dans nos vies numériques qu’il semble maintenant impossible pour quiconque de l’éviter.

Il ne faut pas beaucoup d’imagination pour concevoir les pouvoirs qu’une surveillance aussi permanente peut conférer à un régime autoritaire comme celui de la Chine. Au sein de la démocratie représentative américaine, les citoyens s’indigneraient certainement si le gouvernement tentait d’exiger que chaque personne de plus de 12 ans porte un dispositif de repérage qui révèle sa position 24 heures sur 24. Pourtant, dans la décennie qui a suivi la création de l’App Store d’Apple, les Américains ont, application après application, consenti à un tel système géré par des sociétés privées. Aujourd’hui, en cette fin de décennie, des dizaines de millions d’Américains, dont de nombreux enfants, se retrouvent avec des espions dans leurs poches pendant la journée et les laissent près de leur lit la nuit – même si les sociétés qui contrôlent leurs données sont beaucoup moins tenues de rendre des comptes que ne le serait le gouvernement.

« Le pouvoir de séduction de ces produits de consommation est si puissant qu’il nous aveugle sur la possibilité d’avoir une autre façon de profiter des avantages de la technologie sans porter atteinte à la vie privée. Mais il y en a une », a déclaré William Staples, directeur fondateur du Centre de recherche sur les études de surveillance de l’Université du Kansas. « Toutes les sociétés qui collectent ces informations de localisation agissent comme ce que j’ai appelé Tiny Brothers [« petits frères », sans doute un clin d’œil au roman 1984 de George Orwell, NdT], en utilisant une variété d’éponges à données pour la surveillance quotidienne. »

Dans cet article et les suivants, nous allons révéler ce que nous avons trouvé et pourquoi cela nous a tant ébranlés. Nous vous demanderons de tenir compte des risques pour la sécurité nationale que l’existence de ce genre de données crée et du spectre de ce que pourrait signifier un suivi humain aussi précis et constant entre les mains des entreprises et du gouvernement. Nous examinerons également les justifications juridiques et éthiques sur lesquelles les entreprises s’appuient pour recueillir nos localisations précises et les techniques trompeuses qu’elles utilisent pour nous inciter à les partager.

Aujourd’hui, il est parfaitement légal de recueillir et de vendre toutes ces informations. Aux États-Unis, comme dans la plupart des pays du monde, aucune loi fédérale ne limite ce qui est devenu un vaste et lucratif commerce de pistage humain. Seules les politiques internes de l’entreprise et la moralité de chaque employé empêchent ceux qui ont accès aux données de, par exemple, pister un conjoint séparé ou vendre le trajet du soir d’un agent de renseignement à une puissance étrangère hostile.

Les entreprises affirment que les données ne sont partagées qu’avec des partenaires agréés. Et notre société choisit simplement de les croire sur parole, en affichant une foi béate en la bienveillance de telles entreprises que nous n’étendons pas à des industries beaucoup moins intrusives et pourtant bien plus réglementées. Même si ces entreprises agissent avec le code moral le plus solide qu’on puisse imaginer, il n’existe en fin de compte aucun moyen infaillible d’empêcher que les données ne tombent entre les mains d’un service de sécurité étranger. Plus près de chez nous, à une échelle plus petite mais non moins troublante, il existe souvent peu de protections pour empêcher un analyste individuel ayant accès à de telles données de suivre un ancien partenaire sexuel ou une victime de maltraitance.

UN JOURNAL DE CHACUN DE VOS DÉPLACEMENTS

LES SOCIÉTÉS QUI COLLECTENT toutes ces informations sur vos déplacements justifient leur activité sur la base de trois affirmations : Les personnes consentent à être suivies, les données sont anonymes et les données sont sécurisées.

Aucune de ces affirmations ne tient la route, d’après le fichier que nous avons obtenu et notre examen des pratiques de l’entreprise.

Oui, les données de localisation contiennent des milliards de points de données sans aucune information identifiable comme les noms ou les adresses électroniques. Mais c’est un jeu d’enfant de relier les vrais noms aux points qui apparaissent sur les cartes.

Voici à quoi ça ressemble.

Les données comprenaient plus de 10 000 smartphones suivis dans Central Park.

Voici un smartphone, isolé de la foule.

Voici tous les pings provenant de ce smartphone sur la période couverte par les données.

En reliant ces pings, on obtient un journal de la vie de la personne.

Remarque : Le parcours a été tracé par déduction. Les données ont été masquées. Imagerie satellite : Maxar Technologies, New York G.I.S., U.S.D.A. Farm Service Agency, Imagerie, Landsat/Copernicus et Sanborn.

DANS LA PLUPART DES CAS, il a suffi de déterminer l’emplacement de la maison et du bureau pour identifier une personne. Pensez à votre trajet quotidien : Est-ce qu’un autre téléphone intelligent se déplacerait directement entre votre maison et votre bureau tous les jours ?

Qualifier les données de localisation d’anonymes est « une affirmation complètement fausse » qui a été démentie dans de multiples études, nous a dit Paul Ohm, professeur de droit et chercheur en matière de vie privée au Georgetown University Law Center. « Il est absolument impossible d’anonymiser des informations de géolocalisation longitudinale vraiment précises. »

« L’ADN », a-t-il ajouté, « est probablement la seule chose plus difficile à anonymiser que des informations précises de géolocalisation. »

Pourtant, les entreprises continuent de prétendre que les données sont anonymes. Dans les documents de marketing et lors des conférences commerciales, l’anonymat est un argument de vente important – la clé pour dissiper les inquiétudes concernant cette surveillance envahissante.

Pour évaluer les affirmations des entreprises, nous nous sommes surtout concentrés sur l’identification des personnes en position de pouvoir. À l’aide de renseignements accessibles au public, comme les adresses domiciliaires, nous avons facilement identifié puis suivi un grand nombre de notables. Nous avons suivi des responsables militaires ayant une habilitation de sécurité alors qu’ils rentraient chez eux en voiture la nuit. Nous avons suivi des agents des forces de l’ordre alors qu’ils emmenaient leurs enfants à l’école. Nous avons observé des avocats de haut niveau (et leurs invités) alors qu’ils se déplaçaient en jet privé vers des propriétés de vacances. Nous n’avons nommé aucune des personnes que nous avons identifiées sans leur permission.

L’ensemble de données est suffisamment vaste pour qu’il permette de déceler des scandales et des crimes, mais notre but n’était pas de déterrer des ragots. Nous voulions documenter le risque d’une surveillance sous-réglementée.

L’observation de points sur une carte a parfois révélé des indices de mariages chancelants, des preuves de toxicomanie, des enregistrements de visites dans des établissements psychologiques.

Relier un ping aseptisé à un humain réel dans le temps et l’espace pouvait donner l’impression de lire le journal intime de quelqu’un d’autre.

Dans un cas, nous avons identifié Mary Millben, une chanteuse basée en Virginie qui a joué pour trois présidents, dont le président Trump. Elle a été invitée à la cérémonie à la cathédrale nationale de Washington le matin suivant l’inauguration du président. C’est là qu’on l’a repérée pour la première fois.

Mary Millben s’est produite devant trois présidents au cours de sa carrière de chanteuse. GETTY IMAGES

Elle se rappelle comment, entourée de dignitaires et de la famille présidentielle, elle a été émue par la musique qui résonnait dans les recoins de la cathédrale alors que les membres des deux partis se réunissaient pour prier. Pendant ce temps, les applications de son téléphone surveillaient également l’événement, enregistrant sa position et la durée de son séjour dans les moindres détails. Pour les annonceurs qui pourraient acheter l’accès à ces données, le cercle de prière privé pourrait bien fournir des idées de marketing rentables.

« Savoir que vous avez une liste des endroits où je suis allée et que mon téléphone est lié à cela, c’est effrayant », nous a dit Mme Millben. « Quelle est l’utilité pour une entreprise de savoir où je suis ? Cela me semble un peu dangereux. »

Comme beaucoup de personnes que nous avons identifiées dans les données, Mme Millben a dit qu’elle prenait soin de limiter la façon dont elle partageait sa localisation. Pourtant, comme beaucoup d’entre elles, elle ne pouvait pas non plus identifier l’application qui aurait pu la recueillir. La protection de notre vie privée est seulement aussi sûre que la moins sûre des applications sur notre appareil.

« Ça me met mal à l’aise », a-t-elle dit. « Je suis sûre que cela met tout le monde mal à l’aise, de savoir que les entreprises peuvent avoir carte blanche pour récupérer vos données, vos localisations, n’importe quoi d’autre qu’elles exploitent. C’est perturbant. »

Le week-end de l’intronisation a donné lieu à une foule d’histoires et d’expériences personnelles : des participants d’élite aux cérémonies présidentielles, des observateurs religieux à l’occasion des services religieux, des sympathisants qui se sont rassemblés dans le National Mall – tous surveillés et enregistrés en permanence de manière très minutieuse.

Les contre-manifestants ont été suivis de façon tout aussi rigoureuse. Après que les pings des partisans de Trump, se délectant de la victoire, ont disparu du National Mall le vendredi soir, ils ont été remplacés quelques heures plus tard par ceux des participants à la Marche des femmes, alors qu’une foule de près d’un demi-million de personnes descendait sur la capitale. En examinant une simple photo de l’événement, il est difficile d’associer un visage à un nom. Mais dans nos données, les pings de la manifestation ont été reliés à des pistes claires à travers les données, documentant la vie des manifestants dans les mois précédant et suivant la manifestation, y compris l’endroit où ils vivaient et travaillaient.

Nous avons repéré un haut fonctionnaire du ministère de la défense qui participait à la Marche des femmes, qui a commencé sur le National Mall et est passée devant le Smithsonian National Museum of American History cet après-midi-là. Sa femme était également dans le National Mall ce jour-là, ce que nous avons découvert après l’avoir suivi jusqu’à sa maison en Virginie. Son téléphone transmettait également des données de localisation, ainsi que ceux de plusieurs voisins.

La piste des données du fonctionnaire a également conduit à une école secondaire, à des maisons d’amis, à une visite de L’Andrews Air Force Base, à des journées de travail au Pentagone et à une cérémonie à la Joint Base Myer–Henderson Hall avec le président Barack Obama en 2017 (près d’une dizaine d’autres téléphones y ont également été repérés).

Le week-end de la journée d’intronisation a été marqué par d’autres manifestations – et des émeutes. Des centaines de manifestants, dont certains portaient des cagoules et des masques noirs, se sont rassemblés au nord du National Mall ce vendredi-là, et ont fini par mettre le feu à une limousine près de Franklin Square. Ces émeutiers ont également été répertoriés. En filtrant les données à ce moment et à cet endroit précis, nous avons pu suivre certains d’entre eux jusqu’au pas de leur porte. Les policiers était également présents, beaucoup avec des visages masqués par l’équipement anti-émeute. Les données nous ont menés aux domiciles d’au moins deux policiers qui étaient sur les lieux.

Aussi révélatrices qu’aient été nos recherches à Washington, nous nous sommes appuyés sur une seule tranche de données, provenant d’une seule compagnie, concentrée sur une seule ville et couvrant moins d’un an. Les sociétés de données de localisation recueillent chaque jour des quantités d’informations supérieures en ordre de grandeur à la totalité de ce que le Times Opinion a reçu.

Les sociétés de données font également appel de manière générale à d’autres sources d’information que nous n’avons pas utilisées. Il nous manquait les identifiants de la publicité mobile ou d’autres identifiants que les annonceurs combinent souvent avec des informations démographiques comme le code postal de la maison, l’âge, le sexe, voire les numéros de téléphone et les e-mails pour créer des profils d’audience détaillés utilisés dans la publicité ciblée. Lorsque les ensembles de données sont combinés, les risques d’atteinte à la vie privée peuvent être amplifiés. N’importe quelles mesure de protection qui existaient dans l’ensemble de données de localisation peuvent s’effriter avec l’ajout d’une ou deux autres sources seulement.

Des dizaines d’entreprises profitent quotidiennement de ces données dans le monde entier – en les collectant directement sur les smartphones, en créant de nouvelles technologie pour mieux recueillir les données ou en créant des profils d’audience pour la publicité ciblée.

La liste complète des entreprises peut donner le vertige, car elle change constamment et semble impossible à déterminer. Beaucoup utilisent un langage technique et nuancé qui peut être déroutant pour les utilisateurs ordinaires de smartphones.

Alors que beaucoup d’entre elles sont impliquées dans le business du tracking depuis des années, les sociétés elles-mêmes ne sont pas connues de la plupart des Américains. (Les entreprises peuvent travailler avec des données dérivées de capteurs GPS, de balises Bluetooth et d’autres sources. Toutes les entreprises du secteur des données de localisation ne collectent, n’achètent, ne vendent ou ne travaillent pas avec des données de localisation granulaires).

Une sélection d’entreprises travaillant dans le domaine des données de localisation
Sources : MightySignal, LUMA Partners et AppFigures.

Les sociétés de données de localisation minimisent généralement les risques liés à la collecte de ces informations révélatrices à grande échelle. Beaucoup disent aussi qu’elles ne sont pas très préoccupées par une éventuelle réglementation ou des mises à jour logicielles qui pourraient rendre plus difficile la collecte de données de localisation.

« Non, cela ne nous empêche pas vraiment de dormir la nuit », a déclaré Brian Czarny, directeur du marketing chez Factual, l’une de ces sociétés. Il a ajouté que Factual ne revend pas de données détaillées comme les informations que nous avons examinées. « Nous ne pensons pas que quiconque devrait faire cela parce que c’est un risque pour tout le secteur », a-t-il dit.

En l’absence d’une loi fédérale sur la protection de la vie privée, l’industrie s’est largement appuyée sur l’autorégulation. Plusieurs groupes de l’industrie offrent des lignes directrices éthiques destinées à la régir. Factual s’est joint à la Mobile Marketing Association, ainsi que de nombreuses autres entreprises de localisation de données et de marketing, pour rédiger un engagement visant à améliorer son auto-réglementation. Cette promesse devrait être publiée l’année prochaine.

Les États commencent à répondre par leurs propres lois. La loi californienne sur la protection des consommateurs entrera en vigueur l’année prochaine et ajoute de nouvelles protections pour les résidents de cet État, comme le fait de pouvoir demander aux entreprises de supprimer leurs données ou d’en empêcher la vente. Mais à part quelques nouvelles exigences, la loi pourrait laisser l’industrie largement libre.

« Si une entreprise privée recueille légalement des données de localisation, elle est libre de les diffuser ou de les partager comme elle le souhaite », a déclaré Calli Schroeder, avocat de la société VeraSafe, spécialisée dans la protection de la vie privée et des données.

Les entreprises sont tenues de divulguer très peu d’informations sur leur collecte de données. Selon la loi, les entreprises n’ont qu’à décrire leurs pratiques dans leurs politiques de confidentialité, qui ont tendance à être des documents juridiques denses que peu de gens lisent et qu’encore moins peuvent vraiment comprendre.

Beverly Hills, Californie.
Imagerie satellite : Microsoft, Vexcel et DigitalGlobe

TOUT PEUT ÊTRE PIRATÉ

Est-il vraiment important que les renseignements vous concernant ne soient pas réellement anonymes ? Les entreprises de données de localisation soutiennent que vos données sont en sécurité – qu’elles ne posent aucun risque réel parce qu’elles sont stockées sur des serveurs protégés. Cette assurance a été ébranlée par le défilé des violations de données signalées publiquement – sans parler des violations qui ne font pas les manchettes. En vérité, les informations sensibles peuvent facilement être transférées ou faire l’objet de fuites, comme le montre d’ailleurs cet article.

Nous divulguons constamment des données, par exemple, en naviguant sur Internet ou en faisant des achats par carte de crédit. Mais les données de localisation sont différentes. Nos coordonnées précises sont utilisées de façon éphémère pour une annonce ou un avis ciblé, mais elles sont ensuite réutilisées indéfiniment à des fins beaucoup plus rentables, par exemple pour lier vos achats à des panneaux publicitaires que vous avez croisés sur l’autoroute. De nombreuses applications qui utilisent votre position, comme les services météorologiques, fonctionnent parfaitement bien sans votre localisation exacte – mais la récupération de votre position alimente une activité secondaire lucrative d’analyse, de concession de licences et de transfert de ces informations à des tiers.

es données comportent des informations simples comme la date, la latitude et la longitude, ce qui facilite leur consultation, leur téléchargement et leur transfert. Remarque : Les valeurs sont randomisées afin de protéger les sources et les propriétaires des appareils.

Pour de nombreux Américains, le seul risque réel auquel ils sont exposés est l’embarras ou les nuisances. Mais pour d’autres, comme les victimes de violences, les risques peuvent être importants. Et qui peut dire quelles pratiques ou relations une personne donnée pourrait vouloir garder privées, ne pas divulguer à ses amis, à sa famille, à ses employeurs ou au gouvernement ? Nous avons trouvé des centaines de pings dans des mosquées et des églises, des cliniques d’avortement, des espaces réservés aux homosexuels et d’autres endroits sensibles.

Dans un cas, nous avons observé un changement dans les déplacements réguliers d’un ingénieur de Microsoft. Il a fait une visite un mardi après-midi au campus principal de Seattle d’un concurrent de Microsoft, Amazon. Le mois suivant, il a repris un nouvel emploi chez Amazon. Il a fallu quelques minutes pour l’identifier comme étant Ben Broili, un gestionnaire qui travaille maintenant pour Amazon Prime Air, un service de livraison par drones.

« Je ne peux pas dire que je suis surpris », nous a dit M. Broili début décembre. « Mais savoir que n’importe qui peut mettre la main dessus et me passer au crible pour voir où je travaille et où je vis – ça fait tout drôle ». Le fait que nous ayons pu si facilement détecter que M. Broili était en entretien d’embauche soulève des questions évidentes, par exemple : Est-ce que la surveillance interne des lieux déplacements des cadres et des employés pourrait devenir une pratique courante des entreprises ?

L’entretien de Ben Broili chez Amazon a été enregistré dans les données. GRANT HINDSLEY POUR LE NEW YORK TIMES

M. Broili n’était pas inquiet que les applications inventorient chacun de ses mouvements, mais il a dit qu’il ne savait pas si le compromis entre les services offerts par les applications et le sacrifice de la vie privée en valait la peine. « C’est une énorme quantité de données », a-t-il dit. « Et je ne comprends toujours pas comment elles sont utilisées. Il faudrait que je voie comment les autres compagnies les utilisent ou les monétisent pour prendre une décision à ce sujet. »

Si ce type de données de localisation permet de surveiller facilement les faits et gestes des employés, il est tout aussi simple de pister les célébrités. Leur vie privée – même en pleine nuit, dans leurs résidences et loin des paparazzi – pourrait être surveillée encore de plus près.

Les journalistes qui espèrent échapper à d’autres formes de surveillance en rencontrant en personne une source pourraient vouloir repenser cette pratique. Chaque grande salle de presse couverte par les données contenait des dizaines de pings ; nous avons facilement retrouvé un journaliste du Washington Post qui se déplaçait dans Arlington (Virginie).

Dans d’autres cas, il y avait des détours vers des hôtels et des visites tard le soir chez des notables. Une personne, prise au hasard dans les données de Los Angeles, a été retrouvée en train de se rendre à plusieurs reprises dans des motels en bord de route et d’en revenir, pour des visites de quelques heures seulement à chaque fois.

Bien que ces pings en pointillé ne révèlent pas en eux-mêmes une image complète, on peut en tirer beaucoup en examinant la date, l’heure et la durée de chaque point.

Les grandes entreprises de données comme Foursquare – peut-être le nom le plus connu dans le domaine des données de localisation – disent qu’elles ne vendent pas de données de localisation détaillées comme celles qui ont été examinées dans le cadre de cet article, mais qu’elles les utilisent plutôt pour éclairer l’analyse, par exemple pour déterminer si vous êtes entré dans un magasin après avoir vu une publicité sur votre téléphone portable.

Mais un certain nombre de sociétés vendent des données détaillées. Les acheteurs sont généralement des courtiers en données et des sociétés de publicité. Mais certaines d’entre elles n’ont pas grand-chose à voir avec la publicité destinée aux consommateurs, notamment les institutions financières, les sociétés d’analyse géospatiale et les sociétés d’investissement immobilier qui peuvent traiter et analyser d’aussi grandes quantités d’informations. Elles pourraient payer plus d’un million de dollars pour une série de données, selon un ancien employé d’une société de données géographiques qui a accepté de parler sous couvert d’anonymat.

Les données de localisation sont également collectées et partagées avec un identifiant publicitaire mobile, un identifiant supposé anonyme d’environ 30 chiffres qui permet aux annonceurs et à d’autres entreprises de relier les activités entre elles par le biais d’applications. L’identifiant est également utilisé pour croiser les tracés de déplacements avec d’autres informations comme votre nom, votre adresse personnelle, votre e-mail, votre numéro de téléphone ou même un identifiant lié à votre réseau Wi-Fi.

Les données peuvent changer de mains presque en temps réel, si rapidement que votre localisation pourrait être transférée de votre smartphone aux serveurs de l’application et exportée vers des tiers en quelques millisecondes. C’est ainsi que, par exemple, vous pourriez voir une publicité pour une nouvelle voiture quelque temps après avoir traversé une concession automobile.

Ces données peuvent ensuite être revendues, copiées, piratées et détournées. Il n’y a aucun moyen de les récupérer.

Les données de localisation impliquent bien plus que le fait de voir quelques publicités plus intéressantes pour les consommateurs Ces informations fournissent des renseignements cruciaux pour les grandes entreprises. La société mère de l’application Weather Channel [application de météorologie, NdT], par exemple, a analysé les données de localisation des utilisateurs pour des fonds spéculatifs, selon une plainte déposée à Los Angeles cette année qui a été déclenchée par un reportage du Times. Et Foursquare s’est fait remarquer en 2016 pour avoir utilisé sa mine de données pour prédire qu’après une épidémie d’E.coli, les ventes de Chipotle [ chaîne de restauration rapide américaine, spécialisée dans la cuisine tex-mex, NdT] chuteraient de 30 % dans les mois à venir. Les ventes de ses restaurants ont finalement chuté de 29,7 %.

Une grande partie des inquiétudes concernant les données de localisation ont porté sur les géants des télécommunications comme Verizon et AT&T, qui vendent des données de localisation à des tiers depuis des années. L’année dernière, Motherboard, le site Web dédié à la technologie du magasine Vice, a découvert qu’une fois les données vendues, elles étaient partagées pour aider les chasseurs de primes à trouver des téléphones portables spécifiques en temps réel. Le scandale qui en a résulté a forcé les géants des télécommunications à promettre qu’ils cesseraient de vendre des données de localisation à des courtiers en données.

Cependant aucune loi ne leur interdit de le faire.

Les données de localisation sont transmises à partir de votre téléphone via des kits de développement logiciel, ou S.D.K. comme on les appelle dans le métier. Les kits sont de petits programmes qui peuvent être utilisés pour créer des fonctionnalités dans une application. Ils permettent aux développeurs d’applications d’inclure facilement des fonctions de suivi de la localisation, une composante utile de services comme les applications météorologiques. Parce qu’ils sont si utiles et faciles à utiliser, les S.D.K. sont intégrés dans des milliers d’applications. Facebook, Google et Amazon, par exemple, ont des S.D.K. extrêmement appréciés qui permettent aux petites applications de se connecter aux plateformes publicitaires des grandes entreprises ou de fournir des analyses de trafic Web ou une infrastructure pour les paiements.

Mais ils pourraient aussi être intégrés à une application et collecter des données de localisation sans fournir aucun service réel en retour. Les sociétés de localisation peuvent payer les applications pour les inclure – collectant ainsi des données précieuses qui peuvent être monétisées.

« Si vous avez un S.D.K. qui collecte fréquemment des données de localisation, il est plus que probable qu’il sera revendu dans l’ensemble du secteur », a déclaré Nick Hall, directeur général de VenPath, société spécialisée dans le marché des données.

Centre-ville de San Francisco
Images satellites : Microsoft, DigitalGlobe, Vexcel Imaging, Distribution Airbus

LE « SAINT GRAAL » POUR LES MERCATICIENS

SI CES INFORMATIONS SONT SI SENSIBLES, pourquoi sont-elles d’abord recueillies ?

Pour les marques, suivre les mouvements précis d’une personne est essentiel pour comprendre le « parcours du client » – chaque étape du processus, de la vision d’une publicité à l’achat d’un produit. C’est le Saint Graal de la publicité, selon un spécialiste du marketing, l’image complète qui relie tous nos intérêts et notre activité en ligne à nos actions dans le monde réel.

Une fois qu’elles ont le trajet complet du client, les entreprises en savent beaucoup sur ce que nous voulons, ce que nous achetons et ce qui nous a fait l’acheter. D’autres groupes ont également commencé à trouver des moyens de l’utiliser. Les équipes de campagnes politiques pourraient analyser les intérêts et les données démographiques des participants de rassemblements et utiliser ces renseignements pour façonner leurs messages afin d’essayer de manipuler des groupes particuliers. Les gouvernements du monde entier pourraient disposer d’un nouvel outil pour identifier des manifestants.

Les données de localisation pointillistes présentent également des avantages évidents pour la société. Les chercheurs peuvent utiliser les données brutes pour fournir des informations clés aux études sur les transports et aux urbanistes du gouvernement. Le conseil municipal de Portland (Oregon) a approuvé à l’unanimité un accord visant à étudier la circulation et les transports en commun en surveillant des millions de téléphones cellulaires. L’Unicef a annoncé un projet visant à utiliser des données de localisation mobiles agrégées pour étudier les épidémies, les catastrophes naturelles et la démographie.

Pour les consommateurs particuliers, la valeur d’un suivi constant est moins tangible. Et le manque de transparence des secteurs de la publicité et des technologies soulève encore plus d’inquiétudes.

Une application de bons de réduction doit-elle vendre des données de localisation seconde par seconde à d’autres entreprises pour être rentable ? Cela justifie-t-il vraiment de permettre aux entreprises de suivre des millions de personnes et d’exposer potentiellement notre vie privée ?

Les entreprises de données disent que les utilisateurs consentent à la localisation lorsqu’ils acceptent de partager leur position. Mais ces écrans de consentement indiquent rarement clairement comment les données sont regroupées et vendues. Si les entreprises étaient plus claires sur ce qu’elles font avec les données, est-ce que quelqu’un accepterait de les partager ?

Qu’en est-il des données recueillies il y a des années, avant que les piratages et les fuites ne fassent de la protection de la vie privée une question de premier plan ? Devrait-on les utiliser encore ou les supprimer pour de bon ?

S’il est possible que les données stockées en toute sécurité aujourd’hui puissent facilement être piratées, faire l’objet de fuites ou être volées, ce genre de données vaut-il la peine de courir ce risque ?

Est-ce que toute cette surveillance et ce risque en valent la peine simplement pour que nous puissions recevoir des publicités un peu plus pertinentes ? Ou pour que les gestionnaires de fonds spéculatifs puissent s’enrichir ?

On ne peut pas s’attendre à ce que les entreprises qui profitent de nos moindres faits et gestes limitent volontairement leurs pratiques. Le Congrès doit intervenir pour protéger les besoins des Américains en tant que consommateurs et leurs droits en tant que citoyens.

En attendant, une chose est sûre : Nous vivons dans le système de surveillance le plus avancé au monde. Ce système n’a pas été créé délibérément. Il a été construit par l’interaction du progrès technologique et de la recherche du profit. Il a été construit pour faire de l’argent. Le plus grand tour que les sociétés technologiques ont joué a été de persuader la société de se surveiller elle-même.

Stuart A. Thompson (stuart.thompson@nytimes.com) est écrivain et rédacteur dans la section Opinion. Charlie Warzel (charlie.warzel@nytimes.com) est rédacteur en chef de la rubrique Opinion.

Lora Kelley, Ben Smithgall, Vanessa Swales et Susan Beachy ont contribué à la recherche. Alex Kingsbury a contribué aux reportages. Graphiques par Stuart A. Thompson. Production supplémentaire par Jessia Ma et Gus Wezerek. Remarque : Les illustrations ont été ajustées pour protéger les propriétaires des appareils.

lmagerie satellite d’introduction : Microsoft (New York Stock Exchange) ; Imagerie (Pentagone, Los Angeles) ; Google et DigitalGlobe (Maison Blanche) ; Microsoft et DigitalGlobe (Washington, D.C.) ; Imagerie et Maxar Technologies (Mar-a-Lago).

Comme d’autres entreprises médiatiques, le Times recueille des données sur ses visiteurs lorsqu’ils lisent des articles comme celui-ci. Pour plus de détails, veuillez consulter notre politique de confidentialité et la description par notre éditeur des pratiques du Times et des mesures prises pour accroître la transparence et les protections.

Source : The New York Times, Stuart A. Thompson & Charlie Warzel, 19-12-2020

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Fabrice // 04.02.2020 à 06h42

Ce qui est notable c’est la volonté de plus en plus affiché de rendre notre portable incontournable, il servira de pièce d’identité, de carte bancaire, de pass dans les transports… Alors en croisant les identifications presque volontaires l’identification sera incontournable et croisable à loisir avec la géo-localisation même par votre voisin qui fera une fixette sur vous ou pire.

Nous allons entrer non pas dans l’espionnage étatique mais dans la mise en exergue de notre vie sur la voie publique par le moindre obsédé bonjour chez vous n°6 sera remplacé par bonjour voisin c’était bien votre visite à Pigalle vous avez vérifié son dossier médicale à votre place j’irais chez le médecin 😷🤔🗃️🤨

46 réactions et commentaires

  • Barbe // 04.02.2020 à 06h28

    Naguère quelqu un ici chiffrait la part de zunicentrisme dans les articles. Son travail me manque.

      +12

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    • vert-de-taire // 04.02.2020 à 07h04

      La Chine en bonne voie non ?
      Et la Russie et l’Inde …

      Cet article parle du monde capitaliste planétaire.

      Il pourrait réveiller des inconsciences ..

        +9

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    • EugenieGrandet // 04.02.2020 à 13h12

      Comme le dit vert-de-taire, c’est juste universel. Rien à voir avec les seuls zetats-zunis.
      En tant que membre d’une compagnie travaillant à l’international, je pourrais suivre les mouvements d’un responsable business d’un de mes concurrents.
      S’il se rend souvent en Syldavie alors que j’ai estimé qu’il n’y avait pas de potentiel, je pourrais être amené à réviser ma position et essayer de le doubler?

        +5

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  • Fabrice // 04.02.2020 à 06h42

    Ce qui est notable c’est la volonté de plus en plus affiché de rendre notre portable incontournable, il servira de pièce d’identité, de carte bancaire, de pass dans les transports… Alors en croisant les identifications presque volontaires l’identification sera incontournable et croisable à loisir avec la géo-localisation même par votre voisin qui fera une fixette sur vous ou pire.

    Nous allons entrer non pas dans l’espionnage étatique mais dans la mise en exergue de notre vie sur la voie publique par le moindre obsédé bonjour chez vous n°6 sera remplacé par bonjour voisin c’était bien votre visite à Pigalle vous avez vérifié son dossier médicale à votre place j’irais chez le médecin 😷🤔🗃️🤨

      +42

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    • Fritz // 04.02.2020 à 06h52

      Quand la folie du téléphone portable s’est répandue en France, telle une épidémie, j’étais atterré. Les gens parlaient dans la rue comme des fous, pas avec un voisin, mais avec un appareil disgracieux ressemblant à un talkie-walkie. C’était en 1997.

      Aujourd’hui, en lisant cet article du futur (daté du 19 décembre 2020), quand je vois ces jolis points verts qui sont autant de cibles, je me réjouis de ne pas avoir de laisse, pardon, de ne pas avoir de smartphone. Souriez, vous êtes localisés !

      Malheureusement, tout est fait pour rendre ce machin indispensable, comme vous le soulignez, @Fabrice. Je propose aux citoyens intéressés de fonder le PPLVSS (Parti Pour la Liberté de Vivre Sans Smartphone). Et pour s’occuper de ce parti, je propose Monsieur Gaston du Téléphon.

        +30

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      • Richard // 04.02.2020 à 10h36

        j’ai le souvenir d’un dessin de Cavanna au début du portable d’un humain parlant avec une banane dans l’oreille ……….

          +1

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        • Owen // 04.02.2020 à 14h51

          Le téléphone portable était déjà inventé en 1947…
          https://www.dailymotion.com/video/x2655y1

          ——–
          Sinon, après la domination par l’emprise sur les ressources qui nécessite maintenant de plus en plus de guerres, celui de la monnaie par le dollar qui commence à être doublée par le bitcoin et l’OCS, l’occupation des pays par les bases militaires qui deviennent des passoires, il reste aux US l’ultime moyen de contrôle mondial: le GAFAM.

            +2

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  • vert-de-taire // 04.02.2020 à 06h59

    On n’apprend rien que l’on sache déjà.
    Big Brother c’est aujourdhui, il grandit et se perfectionne très vite.

    Pas de protection possible par la loi car pas de contrôle possible de l’application de la loi, c’est la loi !
    Le secret des affaires par exemple.
    Les entreprises étasuniennes sont coutumières de cette surveillance de masse illégale (écoutes téléphoniques de Bell dans les années 50 – me trompe-je ?) et cela ne changera pas de si tôt vue la structure sociale du pays.

    En Europe, on a certainement les mêmes pratiques à peu de choses près.
    Quel service policier ou patron d’entreprise résisterait plus de 5 minutes à l’attrait d’une telle masse de profit potentiel ? Quels freins aux profits quand c’est la seule loi qui meut le monde ?

    Et puis la localisation n’est qu’une partie des données collectées.
    Vous êtes au courant qu’il n’existe pas (ou très peu) de téléphones qui résistent à un pillage total, distant ou non.
    On vit une époque … précaire.

      +25

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  • SanKuKaï // 04.02.2020 à 07h19

    “Il ne faut pas beaucoup d’imagination pour concevoir les pouvoirs qu’une surveillance aussi permanente peut conférer à un régime autoritaire comme celui de la Chine.“
    Pourquoi aller chercher aussi loin?

      +18

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  • SanKuKaï // 04.02.2020 à 07h26

    “Il ne faut pas beaucoup d’imagination pour concevoir les pouvoirs qu’une surveillance aussi permanente peut conférer à un régime autoritaire comme celui de la Chine.“
    Et pourquoi aller chercher aussi loin?… Trop d’imagination?

      +26

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    • Fritz // 04.02.2020 à 07h42

      Pourquoi la Chine ? Parce que c’est le péril jaune : ces gens aux yeux bridés sont bons pour les dictatures. Alors que nous, les black-and-white, nous sommes démocrates par nature.

        +23

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    • VVR // 04.02.2020 à 08h19

      Du NYT classique.: Les services secrets mal intentionnés sont forcément étrangers, les logiciels espion forcément tiers.

      Pourtant c’est bien Google qui me demandait mon avis sur tous les lieux que je visitais, ce même google qui collabore avec la CIA et la NSA.

      Mais pour le NYT, les institutions et grands groupes financiers ne peuvent pas connaître de dérives autoritaire puisque les USA sont une démocratie.

        +24

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      • Miss Marple // 04.02.2020 à 09h10

        Pour aller dans votre sens : Google ne se cache plus ! Il y a quelques mois je reçois un message de google himself accompagné d’ une carte géographique montrant tous mes déplacements dans les derniers mois : a pied, en voiture, par le train ….ma réaction ?…. résignée….que faire ?

          +6

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        • Catalina // 04.02.2020 à 10h28

          laisser votre téléphone à la maison, dans le temps; on n’avait qu’nn fixe et cela était largement suffisant, pourquoi donc les gens veulent-ils être joignables partout ? au travail, pas besoin de téléphone, en promende non plus, quand vous allez faire des courses pareil….etc
          et pluis, il n’est pas obligatoire d’activer la géolocalisation où d’avoir des applis qui ne servent à rien, je dis ça….

            +17

          Alerter
          • EugenieGrandet // 04.02.2020 à 12h51

            Malheureusement vous êtes géolocalisé, que vous ayez activé la fonction géolocalisation ou pas.
            En effet, votre opérateur téléphonique vous géolocalise en permanence grâce à ses antennes téléphoniques GSM et apparemment , soit il dépose vos coordonnées en permanence dans votre téléphone, soit il les vend à des tiers comme ceux mentionnés dans l’article. Soit les deux.

            Ce qui permet aux applications de navigation et aux autres d’aller récupérer vos coordonnées (même si la fonction géolocalisation n’est pas activée.)

            Si vous activez la fonction géolocalisation, (a) vous améliorez la précision de vos coordonnées grâce aux satellites GPS, Galileo et Glonass, si vous êtes en extérieur, et (b) vous rendez vos coordonnées visibles (petit point bleu sur une carte).

              +4

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        • Ben // 04.02.2020 à 10h43

          Le smartphone est payant mais Android est gratuit.
          Google qui fabrique Android se rémunére en plaçant ses services en avant et en collectant un maximum d’information, il en va de même pour les apps.
          Si vous utilisez Android vous êtes le client.

          Avec Apple, certes la NSA aura quand même accès à de nombreuses informations, mais vous limitez grandement le nombre de personnes récupérant vos informations.

          (Au passage la géolocalisation est aussi disponible chez votre opérateur téléphonique pour la DGSI, avant même le smartphone…)

          Disons qu’au mieux on peut éviter un usage abusif des entreprises commerciales.

          Et même avec un iphone, lors de vos premières recherche sur Google, Google vous demandera votre localisation dans safari. Ils ne lâchent rien… (solutions : Désactiver géolocalisation de Safari, répondre non a chaque fois, duck duck go, qwant)

            +4

          Alerter
      • RémyB // 04.02.2020 à 10h31

        oui,
        et c’est encore gogole (et et son tube)
        qui bloque (censure) la lecture d’une vidéo de Le Média.

          +4

        Alerter
      • le mia // 04.02.2020 à 15h05

        « Mais pour le NYT, les institutions et grands groupes financiers ne peuvent pas connaître de dérives autoritaire puisque.. » celui qui paye l’orchestre choisit la musique

          +2

        Alerter
  • vert-de-taire // 04.02.2020 à 07h33

    À y réfléchir, le plus bizarre c’est notre frénésie à nous vautrer dans tout ce qui nous est offert avec tant de soins.

    La nouveauté non plus comme espérance de progrès, de service nouveau, de gain de confort de vie, la nouveauté comme marqueur social, comme outil ou moyen de prouver son rang social.

    Qui n’a pas tel téléphone ?
    Qui n’utilise pas les bons mots pour désigner ceci ou cela ?
    Qui ne porte pas tel vêtement, assemblages, colifichets ?

    Notre cerveau n’est qu’une machine à fabriquer notre consentement,
    ce consentement étant produit par la perception du monde ‘convenable’,
    le monde positif ou désigné comme tel ou porteur des mêmes symboles du consentement.

    Le gadget sert de marqueur – autrefois les rubans, les dentelles, aujourd’hui un peu tout ce que produisent nos ultra-riches pour nous tondre.
    Le progrès de nos rapports sociaux est (génialement) enfermé par l’offre marketing (marchand et politique) et restreint par notre cerveau reptilien ; on se doit de ‘faire comme’, d’appartenir et maintenir le groupe contre les autres. Reste de survie spécique.

    Il suffit donc d’un presque rien pour nous entraîner vers n’importe-quoi, seul notre rapport (inconscient) au groupe nous détermine et nous soumet.

      +11

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  • Seb // 04.02.2020 à 09h01

    Bonjour,

    Question naïve (j’y connait rien en smartphones) : Si le GPS et la connexion internet sont désactivés sur un smartphone, est-ce que ca nous protège de ce type de pistage ?

      +2

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    • M.Smith // 04.02.2020 à 09h36

      Le GPS est un système de positionnement par satellite (GPS américain, Galileo europeen ou Glonass russe) donc pas besoin de connexion internet pour fonctionner. Si le GPS est (vraiment) désactivé la localisation ne peut se faire.

        +5

      Alerter
      • Dominique65 // 04.02.2020 à 10h51

        Si le GPS est désactivé, on peut encore te localiser avec les antennes relais de ton opérateur.

          +9

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      • Dude // 04.02.2020 à 11h04

        Comme le dit calal ci dessous, c’est plus compliqué.

        Google par exemple répertori toutes les bornes wifi en même temps qu’ils prennent des clichés pour google street view.

        Ainsi, rien qu’en ayant activé le wifi, les services google savent donner une position géographique approximative.
        Genre, votre position dans une rue, mais on ne sait pas quelle numéro. Cela dépendra des wifi.

        Puis, il y a aussi les antennes 3G/4G qui sont répertoriées et donne elles aussi une position approximative aux services google. Votre position avec ces antennes, c’est plus au niveau d’un quartier d’une ville.

        Le GPS est par contre assez précis. La précision ce sera votre position dans la rue, au bon numéro. Au mètre près.

        Donc pas le choix pour disparaître, deux solutions:
        – Mode avion
        – Ne pas utiliser de services google. Ce qui est souvent impossible pour les gens non-techs qui achètent le dernier smartphone à la mode.

        Bien sûr si vous lâchez google ou les surcouches android integrants google, vous allez surement allez naturellement trouver des alternatives au fil du temps, et ces autres applis/services seront les prochains espions.

          +6

        Alerter
        • M.Smith // 04.02.2020 à 11h29

          Vous avez raison.
          Sans oublier que même les applications censées faire autre chose peuvent espionner et plus (exemple d’un anti virus sur PC) :
          https://siecledigital.fr/2020/01/27/lantivirus-avast-vend-les-donnees-de-navigation-web-de-millions-de-personnes-a-de-grandes-entreprises/
          On peut aussi imaginer des piratages, reconnexions non signalées ou fausses déconnexions, vu que toutes données se vendent.

            +2

          Alerter
        • EugenieGrandet // 04.02.2020 à 13h00

          @dude. Avec les antennes des opérateurs c’est beaucoup plus précis qu’un quartier. C’est l’intersection de 3 (voire 4 ou 5 cercles en zone d’antennes dense.)
          Je dirais que nous sommes localisés en permanence en ville à mois de 10 mètres.
          Pour vous en convaincre, Désactivez le wifi et activez la géolocalisation à l’intérieur de votre domicile (si toiture « épaisse » alors pas de réception satellite GPS ) puis affichez une carte. Vous allez voir votre point bleu diablement précis à l’endroit où vous habitez.

            +3

          Alerter
        • EugenieGrandet // 04.02.2020 à 13h41

          &Dude
          Avec leurs antennes (vous êtes en ville en permanence connecté à 3 voire 4 ou 5 antennes relais), votre opérateur téléphonie vous localise dans votre quartier mais ajoutez le wifi auquel vous êtes connecté, et alors, la précision devient diabolique.

          Les questions que je ne suis pas arrivée à trancher sont:
          – Comment le Wifi a t il pu aider à me localiser avec un telle précision?
          – Qui a fourni les coordonnées de ma box (ou de mon adresse ip) et à qui?
          – est ce que mon opérateur vend à mon insu mes coordonnées à un des ces intermédiaires évoqués dans l’article qui les revend ensuite aux Apple (Plans), Google (Maps), Mappy, Maps.me, …? (voir article NYT sur ce sujet ces jours ci: According to recent reports, some U.S. wireless operators are selling real-time location data of their users.)
          – Est-ce que mon opérateur écrit en permanence dans mon téléphone les X/Y (L/G) de mes coordonnées pour que les applis sur mon téléphones viennent les récupérer?

            +3

          Alerter
          • Bobam // 05.02.2020 à 18h52

            Votre box a une adresse ip dynamique, elle change au fur et à mesure des connexions, voire en cours de connexion ( je résume ), l identifiant de votre box lui, est lié à votre adresse réelle que vous donnez avec carte d identité, justificatif de domicile, etc etc …donc on sait où est votre box, et sur quelle fibre elle est raccordée. Ça fait déjà une explication. Pour le GPS , le vrai GPS ,votre téléphone ( ou votre vrai GPS auto ) interprète des signaux qui littéralement tombent du ciel, puisque les satellites arrosent copieusement, mais votre GPS ne renvoie pas votre position vers les satellites, ça fonctionne a sens unique , ce qui n est plus le cas en connexion wifi ou par les relais téléphoniques, ou la, une simple triangulation vous localise , c est à peu près comme ça mais je n ai pas toutes les réponses.

              +1

            Alerter
    • calal // 04.02.2020 à 09h50

      non votre telephone est constamment en train de se relier a une tour relais a proximite. Il faut se mettre en mode avion ou avoir le telephone eteint (pas en veille,eteint). Le gps permet effectivement une plus grande precision de la localisation que la simple localisation par l’antenne relais.

      Les gens qui ont des metiers sensibles ne se rendent pas compte a quel point ils se mettent a nu en utilisant leur telephone portable et s’expose a une menace de chantage. Le probleme des services secrets et ou prives est d’arriver a utiliser les donnees collectees de maniere « legale » pour « punir » la personne qui a resiste au chantage: d’ou les mettoo et tous les scandales reveles par les journaux.Ce sont des gars qui n’ont pas cede au chantage dans l’ombre et qui sont « punis » par une exposition « publique ». Apres y a ouverture d’une enquete judiciaire ou non …

        +4

      Alerter
  • M.Smith // 04.02.2020 à 09h24

    Cool, la technique est en passe de répondre à toutes nos interrogations métaphysiques : Qui suis-je, ou vais-je et dans quel état j’erre. Les GAFA veulent mettre la main sur nos dossiers médicaux pour faire progresser la médecine et garantir notre santé. Des saints, je vous dis. Et puis avec les objects connectés nous pourrons même savoir dans quelle pièce nous nous trouvons. La sagesse n’est plus très loin.

      +10

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  • Kokoba // 04.02.2020 à 09h47

    Pour une fois, le NYT produit un article de qualité.

    Même en ayant une parfaite connaissance que tout cela existait déjà, on a du mal à imaginer ce que ce genre de surveillance peut permettre.
    La localisation est une donnée absolument critique qui permet de connaitre quasiment tout d’une personne.

    La seule chose qui nous sauve, c’est la masse de donnée mais cela ne durera pas.
    Le big data et les IA permettront de développer des programmes qui feront l’analyse automatiquement.

    On pourrait par exemple imaginer une application qui en 1 seul clic analyse une manifestation, liste les manifestants les plus actifs, croise avec leurs tweets/post sur forums, analyse leur réseau d’amis et produit une liste d’activistes à mettre sur liste noire.

    En politique, on peut très facilement controler un groupe d’opposition, obtenir ses soutiens, faire pression sur les banques qui les finance, etc…

    On peut surveiller un intellectuel qui n’est pas dans la ligne, vérifier son couple, sa santé, n’importe quoi qui peut le salir ou permettre une pression sur lui.

    Les possibilités sont infinis.

    La localisation est donnée critique.
    Légiférer dessus devrait être une priorité (critique+facile à légiférer=priorité absolue)

      +10

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    • Cornelius // 04.02.2020 à 10h48

      Pensez-vous réellement que de simples lois, votées par de gentils parlementaires pleins de bonne volonté, permettront de freiner/réguler/faire cesser (rayer la mention inutile) ce genre de pratiques ? J’ai personnellement de gros doutes, mais j’espère me tromper.

        +5

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      • Kiwixar // 04.02.2020 à 11h08

        Je pense que si c’était interdit, oui, ce serait très difficile aux entreprises privées de s’y livrer : impossibilité de demander à un employé de programmer en ce sens, impossibilité de monétiser l’information. Reste les officines d’espionnage, mais c’est une autre histoire…

          +5

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        • Cornelius // 04.02.2020 à 14h19

          Imaginons que toutes ces pratiques soient largement régulées par nos lois. Qu’est-ce qui pourrait empêcher des opérateurs étatsuniens de continuer ces pratiques, compte tenu du contexte d’extra-territorialité du droit étatsunien ?

          Quand vous voyez que n’importe quelle entreprise est soumise au droit des USA dès lors qu’elle fait la moindre transaction en dollars.

            +3

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      • Kokoba // 04.02.2020 à 11h43

        Oui
        Dans ce cas, c’est tout à fait possible.

        On parle ici d’un cas très simple : la localisation.
        Il suffit de faire passer une loi interdisant totalement l’utilisation des données de localisation sauf application spécifiquement autorisée et controlée par l’etat.

        Je ne pense pas qu’il faille interdire la collecte des données de localisation.
        Il y a des cas d’utilisation très légitimes :
        – toutes les applications de carte (google map et autres gps)
        => la donnée GPS doit etre utilisé uniquement en local et non collectée
        – applications de traffic automobile
        => la donnée GPS peut etre collectée mais non stockée, non copiée, non transferée
        – recherches diverses (médicales, urbanismes, sociales, etc)
        => la donnée GPS ne doit pas etre transféree/vendue à d’autres organismes
        etc…

        Malheureusement, cela demande une volonté politique.
        Et surtout cela implique affronter directement les GAFAs et donc les USA.

        Ce n’est certainement pas Macron l’atlantiste et son idéologie start-up nation qui va faire çà.

          +6

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        • Cornelius // 04.02.2020 à 14h13

          Je partage votre diagnostic. Nous ne sommes pas prêts d’avoir un gouvernement disposé à s’opposer frontalement au complexe militaro-industriel étatsunien. Quelqu’un comme Frédéric Pierucci, ancien cadre d’Alstom, a payé de sa personne pour le savoir….

            +2

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  • Myrkur34 // 04.02.2020 à 09h56

    Concernant la diffusion de ce mode de vie et de ses désagréments, cela me rappelle l’épisode (prophétique?) de Cartman et son super-classeur.

    A part changer de tête radicalement….et régulièrement….

      +0

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  • calahan // 04.02.2020 à 12h32

    ce qui est pratique avec le portable c’est qu’il est inutile de mettre une puce sous la peau.
    On dirait l’étude des trajets des rats de laboratoire soumis à des expériences d’orientation.

      +4

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  • Inox // 04.02.2020 à 14h22

    Depuis le début, du moins depuis que la technologie le permet, ils font ce qu’ils veulent avec nos datas.
    Ça sert à rien d’écouter leur blabla comme quoi tout est sécurisé, respecté, non sauvegardé, etc…
    Ne jamais leur faire confiance. Toujour avoir ça à l’esprit.

    Après c’est un choix. Soit on s’en fiche, soit on s’en fiche pas.

      +5

    Alerter
  • serge // 04.02.2020 à 16h18

    En souvenir, il y a quelques mois, les troupes spéciales américaines sur une base « secrète » en Syrie étaient géolocalisées par l’appli de comptage de pas que les blaireaux de militaires utilisaient pour « améliorer » leur temps de parcours d’entrainement. Donc on imagine, paf un missile (russe bien sûr)…
    Et comme la 5G pointe le nez, absolument plébiscitée par tout le monde (super de visionner une vidéo sur un passage piéton…), la précision sera encore meilleure.
    Mais bon, vu qu’il est sans conteste nécessaire d’avoir 24/7 un smartphone avec soi et actif pour être connecté au monde (sic), chacun a choisi le bâton pour se faire battre. Se plaindre après n’est qu’un pansement sur une jambe de bois.

      +8

    Alerter
  • Fritz // 04.02.2020 à 19h52

    Ne donnez pas des armes à ceux qui vous épient, procurez-vous des téléphones fiables :
    http://jean.godi.free.fr/histoire/images/first%20telephone%20photo.jpg
    Demandez notre combiné ultra-moderne :
    https://www.alamyimages.fr/vieux-telephone-1900-image6874330.html
    Et pour donner un VRAI coup de téléphone (sur la tête de ceux qui le méritent) :
    http://art-vintage.over-blog.com/2016/11/telephone-a-cadran-en-bakelite-noire-vintage-1964-ptt-avec-ecouteur.html
    Ils pourront toujours essayer de vous « géolocaliser », comme ils disent…

      +1

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  • Julien // 05.02.2020 à 10h02

    Je le dis et ne cesse de ne répéter à qui veut bien l’entendre, à partir du moment où vous mettez un pied sur la toile, que vous ayez un VPN et autre logiciel qui assure votre anonymat, vous êtes pistés!!! Point barre. Internet est l’outil suprême du flicage des gens. Ceux qui prétendent être anonymes se trompent sur toute la ligne, croyez vous une seule seconde que le système laisserai les utilisateurs de ce même système se planquer sans qu’ils ne puissent rien faire… vous rêvez. La seule est unique solution, salutaire au passage, c’est la déconnexion totale, et à titre personnel j’y travaille, déjà je m’y prépare car ce ne sera pas facile. Mais je sais pertinemment que d’ici quelques années je serai déconnecté. Une ligne fixe, un portable de type 3210 au cas où qui sera éteint la plupart du temps.. et basta ! La clé est la, je suis intimement persuadé que c’est la meilleure chose à faire.

      +3

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    • Bobam // 05.02.2020 à 11h36

      Oui je fais comme vous, en plus de quelques offuscations quotidiennes pour rire un peu…..

      rappel : la DGSI a accepté l utilisation des données françaises ( contre le terroriste bien sûr !!!! ) par un gros machin bidule dénommé PALANTIR, de fabrications US, mais dormez tranquilles, il y a aucune connexion du système avec l extérieur, pas même une petite sortie par clef USB , ben non c est super sécurisé , AIRBUS vient de faire de même , génial non ?

        +4

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  • Bobam // 05.02.2020 à 11h18

    Une bonne dose d offuscation quotidienne est plus que nécessaire consulter des sites stupides contraires à vos opinions ou attentes, laisser votre téléphone quelques heures à la maison, permuter votre CB avec des copains, en espérant que cela enfume ( un peu ) les algorithmes, en pratiquant un peu je reçois maintenant des pubs pour des Hummer 6×4 ou du dentifrice à base de lave australienne

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  • RV // 05.02.2020 à 21h41

    J’ai du soucis à me faire, je vis sans portable.
    Heureusement je suis connecté à la toile par mon ordinateur, donc, oui, moi aussi je suis fiché, ouf, je respire !
    Un dinosaure de passage . . .

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  • bobam // 06.02.2020 à 07h20

    ah quand même , vous êtes a peu prés sauvé si vous avez une connexion,
    vivement la 125G et les antennes tous les mètres pour télécharger des âneries en 1/100 ême de seconde. l’ Humanité progresse, on est plus des dinosaures ! ci joint un petit documentaire pour ceux qui n’ ont rien a cacher ( comme moi )
    NOTHING TO HIDE documentaire (français, 2017)
    https://www.youtube.com/watch?v=djbwzEIv7gE

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