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21.février.202021.2.2020 // Les Crises

Le centrisme du parti démocrate risque d’offrir la victoire électorale à Trump – Par C.J. Polychroniou

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Source : Truthout, C.J. Polychroniou, 21-11-2019

Le Président Trump s’avance sur la scène pour prendre la parole au Club Économique de New York le 12 novembre 2019 à New York SPENCER PLATT / GETTY IMAGES

Alors que la course électorale de 2020 s’échauffe, la politique américaine, la culture politique du pays dans son ensemble et même l’avenir de toute vie humaine organisée sont à la croisée des chemins. Quatre années de plus de Donald Trump porteraient des coups cauchemardesques à la démocratie et aux droits sociaux, donnant un mandat impensable à un président qui est devenu célèbre pour saper pratiquement tout ce qui a une valeur inestimable pour l’humanité.

Pourtant, la question demeure posée, cet homme dangereux sera t-il réellement vaincu en 2020 ? Lors du débat Démocrate de mercredi soir, nous avons assisté à une cacophonie qui n’a guère contribué à faire connaître les éléments idéologiques et les valeurs politiques qui définissent le Parti démocrate à l’époque du néolibéralisme autoritaire et de la ploutocratie. La faiblesse intellectuelle et l’opportunisme ont prévalu tout au long du débat. Les maigres tentatives de Pete Buttigieg pour parer aux questions sur son manque de soutien parmi les électeurs noirs ont créé le buzz les plus important. Entre-temps, la proposition d’Elizabeth Warren raisonnable et tout sauf radicale sur « l’impôt sur la fortune » n’a guère retenu l’attention, car elle reste un anathème pour l’establishment politique du Parti démocrate, tout comme le sont la couverture médicale universelle de Bernie Sanders et ses politiques contre le réchauffement climatique.

En fait, comme en témoigne l’absence de vision cohérente de la part de la plupart des candidats dans le débat démocrate de mercredi face aux menaces et défis réels auxquels le pays et la planète entière sont confrontés, le Parti démocrate est toujours incapable de se ressaisir et, par sa détermination manifeste à tuer son aile gauche, pourrait très bien en arriver à assurer pour la deuxième fois une victoire électorale de Trump.

Pour débattre de ce qui est réellement en jeu lors de l’élection présidentielle de 2020, C.J. Polychroniou de Truthout a interviewé Noam Chomsky, intellectuel dominant la scène publique mondiale et un des fondateurs de la linguistique moderne. Chomsky est professeur émérite de linguistique au MIT et professeur lauréat de linguistique à l’Université de l’Arizona. Il a publié plus de 120 livres, parus dans la plupart des langues du monde, et est co-auteur, avec Robert Pollin et C.J. Polychroniou, du prochain ouvrage intitulé The Political Economy of Climate Change and the Green New Deal (Verso, 2020).[Économie politique du changement climatique et New Deal vert, NdT]

C.J. Polychroniou : L’élection présidentielle américaine de 2020 aura lieu dans moins d’un an et, bien que la plupart des sondages semblent indiquer que Trump perdra le vote national, le vote électoral est toujours en suspens. De quelle sorte de démocratie s’agit-il, et pourquoi n’y a-t-il pas un tollé public dans ce pays au sujet de l’institution archaïque du collège électoral ?

Noam Chomsky : Remarque préliminaire : Il m’est psychologiquement impossible de discuter de l’élection de 2020 sans souligner, en insistant le plus vigoureusement possible sur ce qui est en jeu : c’est à dire notre survie, rien de moins.

Quatre années de plus de Trump peuvent écrire noir sur blanc la fin d’une grande partie de la vie sur Terre, y compris la société humaine organisée sous toute forme que nous connaissions aujourd’hui. Des mots forts certes, mais cependant pas suffisamment forts.

Le Parti démocrate, dans son apparente détermination à tuer son aile gauche, pourrait très bien finir par assurer à Trump une deuxième victoire électorale.

J’aimerais réitérer les propos de Raymond Pierrehumbert, l’un des principaux auteurs du surprenant rapport [du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] d’octobre 2018, remplacé depuis par des avertissements encore plus sombres : « En ce qui concerne la crise climatique, oui, il est temps de paniquer. Nous sommes dans le pétrin ». Tels devraient être les critères déterminants de l’élection de 2020.

La catastrophe environnementale est une menace imminente. Une grande partie du monde prend des mesures pour y faire face – inadéquates certes, mais au moins quelque chose est fait en ce sens. Trump et l’organisation politique qu’il possède maintenant virtuellement prennent également des mesures – mais dans le but d’aggraver la crise. Certains se souviendront peut-être de l’appel tristement célèbre de W. Bush, « Que le spectacle commence », [« bring it on »], adressé aux Irakiens qui se préparaient à « nous attaquer » (dans ce qui était leur pays, mais mettez cela de côté). Bush s’est excusé plus tard, avec regret, mais Trump est fier de faire pire que lui en invitant la montée des océans et la Terre en feu à mettre un terme à l’expérience humaine.

Pour être honnêtes, nous devrions ajouter que Trump cherche également des moyens d’échapper à la menace environnementale – en nous détruisant d’abord par la guerre nucléaire. C’est la simple logique de sa démolition du Traité Reagan-Gorbatchev [Forces nucléaires à portée intermédiaire], qui a été immédiatement suivie par des essais de missiles qui le violent ; la menace de démanteler le Traité Ciel ouvert (initié par Eisenhower) et finalement le Nouveau START [Le New Start est le nom d’usage courant d’un traité de réduction des armes stratégiques nucléaires entre les États-Unis et la Russie. Il a été signé le 8 avril 2010 à Prague et, après sa ratification, est entré en vigueur le 5 février 2011 pour une durée de dix ans NdT]. Ces derniers coups portés au programme de maîtrise des armements constituent, tout simplement, un appel aux autres nations à se joindre à nous pour créer de nouvelles armes encore plus horribles pour tous nous détruire, sous les applaudissements déchaînés des fabricants d’armes.

Ce sont là les conséquences très probables d’encore plus de Trump et du parti qui rampe à ses pieds, terrifié par sa base électorale en adoration devant lui. Voilà ce qui constitue le contexte essentiel des élections de 2020.

Divers facteurs démographiques, structurels et politiques convergent pour créer une situation où une petite minorité sera en mesure de dominer le système politique.

Enfin, pour en revenir à votre question, le collège électoral n’est pas le plus grave anachronisme – pire encore est le Sénat qui est radicalement antidémocratique. Ces problèmes sont graves et ne peuvent être corrigés que par un amendement constitutionnel qui sera certainement bloqué par les petits États. Tout cela fait partie de problèmes plus fondamentaux. Divers facteurs démographiques, structurels et politiques convergent pour aboutir à une situation dans laquelle une petite minorité – blanche, rurale, chrétienne, traditionnelle, plus âgée, craignant de perdre « son Amérique » – sera alors en mesure de dominer le système politique.

Ces considérations soulèvent d’autres questions concernant le culte d’un document datant de plusieurs siècles qui, d’une certaine manière, était progressiste selon les normes de l’époque, mais qui amènerait très probablement au rejet d’une candidature pour rejoindre l’Union Européenne s’agissant d’un pays qui lui est soumis.

Pour ce qui est de la culture politique, l’arrivée au pouvoir de Donald Trump a non seulement libéré des forces très dangereuses, mais semble avoir modifié de façon significative la culture politique de ce pays. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Les forces obscures se rassemblaient bien avant que Trump n’arrive pour les mobiliser. Il est intéressant de rappeler que dans les primaires républicaines précédentes, les candidats issus de la base – Michele Bachmann, Herman Cain, Rick Santorum – étaient inacceptables pour le pouvoir conservateur et ils ont été broyés. En 2016, ces efforts ont échoué. Rien de tout cela n’est vraiment surprenant. Ces dernières années, le Parti républicain s’est consacré[avec] une telle ferveur à sa composante constituée par la richesse et le pouvoir privé qu’il a fallu mobiliser une base électorale sur la base de motivations sans rapport avec ses principaux objectifs politiques – avec de nombreuses forces obscures. Et il faut également rappeler qu’il existe des parallèles ailleurs, notamment en Europe, avec l’effondrement des partis centristes. Une grande partie de ce qui s’est passé peut être imputée à l’assaut néolibéral lancé il y a de cela une génération, semant dans son sillage colère, frustration et recherche de boucs émissaires – terrain que peuvent facilement labourer les démagogues et les escrocs du genre Trump. Des questions dont nous avons discuté ailleurs.

Quelle leçon pouvons-nous tirer des élections d’États de ces deux dernières semaines pour les élections de 2020 ?

Il semble que les secteurs de banlieue relativement riches qui font partie de la base électorale Républicaine habituelle avaient des doutes sur Trump, alors que son comportement grotesque a stimulé les électeurs qui normalement ne participent pas. Beaucoup, me semble-t-il, sont indécis quant à 2020.

Les personnalités influentes au sein du Parti démocrate veulent tuer l’aile gauche, et cette fois-ci, Bernie Sanders et Elizabeth Warren ne sont pas les seuls concernés. Si cela se produit, quel impact cela aura-t-il sur les chances de Trump d’être réélu ?

La classe des donateurs est clairement perturbée par les critiques de Warren concernant la richesse et le pouvoir des entreprises, et encore plus par Sanders, qui a commis un crime majeur : inspirer un mouvement populaire qui ne se contente pas de faire une apparition tous les quatre ans pour appuyer sur un bouton et puis laisser faire leurs supérieurs, mais qui poursuit son activisme et son engagement dans les affaires publiques, ce qui ne les regarde pas, selon une théorie démocrate de longue date. La haine intense à l’égard de [la tête du Labour Party James] Corbyn en Angleterre, a je pense une base similaire. Ce sont là les préoccupations de gens qui se décrivent eux même comme des « hommes de la meilleure qualité » depuis la première révolution démocratique moderne en Angleterre au XVIIe siècle, et elles ne se sont pas démenties.

Il est difficile d’en prévoir les conséquences. Si la classe des donateurs réussit à désigner un candidat centriste, les forces militantes progressistes pourraient être désenchantées et réticentes à faire le travail de terrain qui sera nécessaire pour empêcher la tragédie – je répète, tragédie – de quatre années supplémentaires de Trumpisme. Si un candidat progressiste obtient l’investiture, le pouvoir centriste et la finance peuvent se retirer, ouvrant à nouveau la voie à la tragédie. Ce sera une année fatidique. Il sera encore plus important que d’habitude de rester calme et de réfléchir avec prudence aux conséquences tant de l’action que de l’inaction.

À part les militants, personne ne parle des crimes de Trump. Qu’est-ce que cela nous apprend sur la culture politique américaine contemporaine ?

Et au sujet de la culture des sphères les plus privilégiées du monde en général.

Ce n’est pas quelque chose de nouveau. Il est maintenant fréquent d’invoquer le Watergate – lorsque les crimes terribles du président Nixon, nationaux et internationaux, étaient ignorés alors que l’élite de l’opinion déplorait une attaque contre les fondements de la République – heureusement terrassée dans « une légitimation stupéfiante de notre système constitutionnel » (selon Henry Steele Commager, le célèbre historien libéral). Quelle était cette attaque ? Un cambriolage au siège du Parti Démocrate par des voyous organisé par Nixon. Cela concerne la moitié du système de pouvoir politique américain, qui ne prend pas de telles offenses à la légère. Aujourd’hui, l’accusation principale jusqu’à présent est l’abus de pouvoir présidentiel pour impliquer une personnalité du Parti démocrate [Joe Biden] dans un scandale fabriqué [« Ukraine Gate »]. Cela permet-il de tirer des conclusions sur ce qui compte pour l’opinion de l’élite ?

Une dernière question : On a beaucoup écrit sur la résurgence du socialisme démocratique aux États-Unis. Voyez-vous une telle résurgence, ou est-ce que les gens confondent les idées sociales-démocrates traditionnelles avec le socialisme démocratique ?

Je ne sais pas dans quelle mesure les catégories sont utiles. Il y a une série de préoccupations sérieuses qui touchent des secteurs importants de la population, surtout les jeunes. Certaines sont liées à des crises existentielles. La grève pour le climat de septembre a fait descendre plusieurs millions de personnes dans les rues, ce qui n’est qu’une des étapes du mouvement militant en cours. D’autres couvrent un large éventail de questions cruciales, y compris le scandale du système de soins médicaux ; une société dans laquelle plus de 20 % de la richesse est détenu par 0,1 % des citoyens et où la moitié de la population vit avec un avoir net négatif, une société où les personnes sans abri tentent de survivre entourées d’un luxe extraordinaire ; et de nombreux autres problèmes sociaux. Des efforts encourageants sont également déployés pour développer les coopératives et les entreprises détenues par les travailleurs qui remettent plus directement en question la structure hiérarchique fondamentale. Il s’agit là d’un simple exemple de ferment non négligeable qui pourrait ouvrir la voie à un ordre social beaucoup plus libre et juste – si la catastrophe imminente qui nous menace peut être surmontée.

C.J. Polychroniou est un chercheur en économie/politique qui a enseigné et travaillé dans des universités et centres de recherche en Europe et aux États-Unis. Ses recherches portent principalement sur l’intégration économique européenne, la mondialisation, l’économie politique des États-Unis et la déconstruction du projet politico-économique du néolibéralisme. Il contribue régulièrement à Truthout et est membre du Public Intellectual Project de Truthout. Il a publié plusieurs livres et ses articles ont été publiés dans nombre de revues, magazines, journaux et sites Web d’information grand public. Bon nombre de ses publications ont été traduites dans plusieurs langues étrangères, dont le croate, le français, le grec, l’italien, le portugais, l’espagnol et le turc. Il est l’auteur de Optimism Over Despair : Noam Chomsky On Capitalism, Empire, and Social Change, une anthologie d’ entretiens avec Chomsky initialement publiée chez Truthout et rassemblée par Haymarket Books.

Source : Truthout, C.J. Polychroniou, 21-11-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Kokoba // 21.02.2020 à 08h28

« Quatre années de plus de Donald Trump porteraient des coups cauchemardesques à la démocratie et aux droits sociaux »
On sent immédiatement que l’article va être particulièrement neutre…

Blague à part, les Démocrates sont dans la même situation que le Parti Socialiste en France.
Les dirigeants du parti sont strictement identiques aux dirigeants du parti Républicain.
Cohérence de classe et de caste.

Leur seule priorité est que quelqu’un réellement de gauche ne prenne pas le pouvoir.
Même si cela veut dire 4 ans de plus pour Trump.

En France, cela a donné la disparition du PS.
Aux US, vu qu’il n’y a que 2 partis, je ne sais pas ce que çà peut donner mais il n’y a pas de quoi être optimiste.

24 réactions et commentaires

  • François Lacoste // 21.02.2020 à 08h08

    Citation;
    « Noam Chomsky, intellectuel dominant la scène publique mondiale »…
    …Aujourd’hui, l’accusation principale jusqu’à présent est l’abus de pouvoir présidentiel pour impliquer une personnalité du Parti démocrate [Joe Biden] dans un scandale fabriqué [« Ukraine Gate »]. »…
    fin ce citation.
    Comme quoi tout le monde peut se tromper et en conséquence l’importance de toujours conserver l’esprit critique, quelque soit l’auteur et ses sources, doit être la norme.
    Méfiance en particulier lorsque la source de l’information et caractérisée par l’immense éminence de son auteur.
    Laissons à chacun le loisir d’en juger.
    Ceci dit, le fond est malheureusement probable.

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    • Fritz // 21.02.2020 à 09h53

      Chomsky précise que cette affaire préoccupe l’élite américaine, « la culture des sphères privilégiées ». Cela dit, il serait bien inspiré de prendre connaissance de l’enquête des crises.fr sur cette manipulation de l’opinion. Sur ce point, il devrait surmonter son aversion pour Trump.

        +11

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    • Gimli // 21.02.2020 à 10h59

      vous avez peut-être mal compris. Le « scandale fabriqué » peut faire référence au coup monté par les démocrates pour destituer Trump. (Il faudrait voir le texte en VO.)

        +2

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  • Dbon // 21.02.2020 à 08h16

    Mettre le réchauffement climatique à toutes les sauces ne fait pas avancer Grand chose.
    Quatre ans de plus ou de moins avec Trump ca ne changera rien pour le climat.
    Tout est joue déjà pour les 50 prochaines années, selon les tenants du catastrophisme ambiant, qui de surcroit croient à la fin du monde, comme l’auteur de l’article.
    Je ne dit pas qu’une bombe atomique ne pourrait pas malencontreusement échapper de la cervelle de Trump, mais ça ne concerne pas le réchauffement climatique.
    Le te chaudement climatique est une affaire trop sérieuse pour ne pas l’utiliser sans réfléchir.

      +5

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  • calal // 21.02.2020 à 08h28

    « Enfin, pour en revenir à votre question, le collège électoral n’est pas le plus grave anachronisme – pire encore est le Sénat qui est radicalement antidémocratique. Ces problèmes sont graves et ne peuvent être corrigés que par un amendement constitutionnel qui sera certainement bloqué par les petits États. »

    Revoila le deux poids deux mesures et la volonte de changer la constitution. Les regles sont la tout le monde les accepte au depart.Puis le parti des « progressites tolerants » perd et se met a reclamer un changement des regles.

    Le « progressisme tolerant » est en train de perdre les elections parce que les gens s’apercoivent dans leur vie de tous les jours que c’est un slogan marketing et que les politiques menees par ces partis n’amenebt pas de progres et de la tolerance mais une regression economique et des communautes dressees les unes contre les autres.

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  • Kokoba // 21.02.2020 à 08h28

    « Quatre années de plus de Donald Trump porteraient des coups cauchemardesques à la démocratie et aux droits sociaux »
    On sent immédiatement que l’article va être particulièrement neutre…

    Blague à part, les Démocrates sont dans la même situation que le Parti Socialiste en France.
    Les dirigeants du parti sont strictement identiques aux dirigeants du parti Républicain.
    Cohérence de classe et de caste.

    Leur seule priorité est que quelqu’un réellement de gauche ne prenne pas le pouvoir.
    Même si cela veut dire 4 ans de plus pour Trump.

    En France, cela a donné la disparition du PS.
    Aux US, vu qu’il n’y a que 2 partis, je ne sais pas ce que çà peut donner mais il n’y a pas de quoi être optimiste.

      +21

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    • Patrick // 22.02.2020 à 19h04

      je me suis arrêté à cette phrase , je ne suis pas allé plus loin.
      Mais je pense également que les dirigeants du Parti Démocrate n’ont aucune envie de voir arriver quelqu’un de gauche , ils vont une fois de plus saper les primaires pour terminer avec Bloomberg ou Biden , on parle même d’un ticket avec Hillary. L’état profond veut un président à sa botte.

        +1

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    • Blabla // 24.02.2020 à 11h33

      Il y a plus de deux partis aux USA (par exemple, écologiste & libertaire), mais les autres ne pèsent pas lourd dans un monde où l’argent contrôle tout.

      Je note l’absence totale de référence à une autre candidate démocrate, probablement bien plus dangereuse pour le système actuel : Tulsi Gabbard

        +0

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  • Kiwixar // 21.02.2020 à 09h28

    Réchauffement climatique : pour le moment, le coronavirus-19 a un impact considérable (-80%?) sur l’activité économique chinoise, donc sur ses dépenses énergétiques. Si ça dure plus de quelques mois et sur d’autres pays (Corée, Japon?), la récession mondiale qui était en cours avant deviendra… un saut dans l’inconnu : banques? dettes? reset financier?

    Il faut attendre encore quelques mois pour voir, mais le covid-19 est peut-être un cygne noir (« black sWuhan ») qui permettra de contenir à +2°C le réchauffement d’ici 2100.

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    • Loxosceles // 21.02.2020 à 10h53

      Si c’est le cas, cela montre que le problème n’est, en soi, ni le climat, ni un virus, mais le fait que n’importe quelle variation peut mettre en danger notre système qui fonctionne à flux tendu, perpétuellement sur le fil du rasoir en quête d’un dixième de point de croissance ici et là pour pouvoir continuer à faire illusion. Ce n’est donc pas le climat qui nous menace réellement, mais le système irréel dans lequel nous vivons et qui n’est pas prêt à affronter les contraintes du monde réel, contraintes, qui plus est, exercée en partie par lui-même sur ce monde… Notre système est inadapté au changement, alors que le changement est la norme dans un monde qui est perpétuellement en mouvement.

        +10

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    • Patrick // 22.02.2020 à 19h09

      je continue à penser que tout cela n’aura aucune incidence sur le climat , par contre ça peut assez rapidement mettre par terre toute l’économie mondiale en sapant toutes les chaines d’approvisionnement et de fabrication.
      Quand vous fabriquez des machines , même si seulement 1% des composants viennent de Chine, vous ne pouvez plus rien fabriquer , votre business passe à zéro. On peut se servir chez le concurrent ?? ben non , il est chinois aussi.
      Et si votre job est purement tertiaire ?? réfléchissez à la dépendance de ce job à la production industrielle ( vos clients ? vos financeurs ? )

        +0

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  • Gilles // 21.02.2020 à 09h32

    Eléments de langage: démocrate modéré.. rebelles modérés (pour parler des djihadistes en Syrie)
    Ce sont des mythes relayés par la propagande « médiatico-néolibérale-impérialiste »

    Et c’est partout pareil. Le mythe du démocrate modéré:

    https://caitlinjohnstone.com/2020/02/20/the-myth-of-the-moderate-democrat-notes-from-the-edge-of-the-narrative-matrix/

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  • Seb // 21.02.2020 à 09h45

    J’ai commencé à lire cet article et finalement j’ai abandonné à cet endroit :
    « Quatre années de plus de Trump peuvent écrire noir sur blanc la fin d’une grande partie de la vie sur Terre… »

      +11

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  • Fritz // 21.02.2020 à 09h47

    Chomsky évoque « les crimes terribles du président Nixon, nationaux et internationaux, étaient ignorés alors que l’élite de l’opinion déplorait une attaque contre les fondements de la République », pour ramener le Watergate à ses justes proportions (un règlement de compte entre les deux moitiés de l’élite bipartisane étatsunienne, au moyen de voyous tels que Howard Hunt).

    J’aimerais connaître le détail de ces crimes… Je me rappelle seulement qu’en 1972, Nixon a fait bombarder Hanoi, et que notre ambassadeur au Nord-Vietnam avait été tué. Mais je me rappelle aussi que c’était la Détente (la guerre froide était bien révolue), les rencontres Nixon-Brejnev… Chomsky fait-il allusion au 11 septembre 1973, le coup d’État au Chili ?

    Quant au catastrophisme climatique, il me laisse assez froid.

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  • tepavac // 21.02.2020 à 10h07

    article comme tant d’autres malheureusement destiné à faire croire au publique qu’il y a encore quelques espoirs…démocratique dans un jeu où les règles sont depuis le début à l’avantage de certains au détriment de la majorité.

    Le seul acte réellement significatif de l’émancipation d’une population face aux malandrins fût le départ du peuple de Rome vers le mont Sacré. N’ayant plus de travailleurs, esclave, n’ayant plus de soldat, chair-à-canon, n’ayant plus d’intendance,police, apeuré par la disparition soudaine de leur bien-être et de leur sécurité, le pouvoir n’eût d’autre choix que de leur accorder la liberté de choisir leur destin en leur accordant les auspices d’un tribun qu’ils pouvaient eux-mêmes élire de leur rang.

    Mais ce ne fût que Rome en question, aujourd’hui c’est le monde, alors….

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  • Alain // 21.02.2020 à 10h28

    Un peu facile de mettre sur le dos de Trump ce qui relève de l’idéologie américaine de base, partagée par des décennies de politiques de tout bord et par la population, son exceptionalisme et la mission divine de diriger le monde. C’est la base de tout, les divergences se rapportant seulement au niveau de violence admis pour atteindre cet objectif divin. Trump ou pas Trump, cela sera toujours pareil: combien d’assassinats d’innocents par drone conséquence des ordres donnés par Obama de gauche et prix Nobel de la paix?

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    • Calal // 21.02.2020 à 11h38

      Si Sanders sort victorieux des primaires démocrates,ça sera une preuve de l’exceptionnalisme US. Si Trump ressort victorieux face a Bloomberg ou buttiegieg ou Biden,ça sera une preuve peut être de l’exceptionnalisme US.
      Nous avons élu macron après Hollande après Sarkozy…

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  • Sara // 21.02.2020 à 10h44

    Le milliardaire Bloomberg, probable candidat aux primaires démocrates, censé incarner le centrisme, est conseillé par Arick Wierson, qui a joué un rôle très important dans la campagne de Bolsonaro:
    https://consortiumnews.com/2020/02/20/bloomberg-surrogate-was-pr-guru-for-bolsonaro/

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  • Gérard // 21.02.2020 à 10h45

    Bha, pour changer fondamentalement quelque chose aux US dans ce pays pourtant créatif mais gangrené par tous les égoïsmes, il faudrait un séisme psychologique d’envergure, comme le retour du christ par exemple…je dis ca, je dis rien 😉

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  • Zeika // 21.02.2020 à 11h12

    « Ces considérations soulèvent d’autres questions concernant le culte d’un document datant de plusieurs siècles qui, d’une certaine manière, était progressiste selon les normes de l’époque, mais qui amènerait très probablement au rejet d’une candidature pour rejoindre l’Union Européenne s’agissant d’un pays qui lui est soumis. »

    Je ne vois pas à quel document il fait référence, vous avez une idée?
    Et que rapport avec l’UE ???

      +0

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    • Fritz // 21.02.2020 à 11h18

      Il s’agit de la constitution américaine de 1787. Elle a été amendée, mais jamais remplacée, alors qu’en France nous avons usé une douzaine de constitutions depuis 1791, et que nos « représentants » adaptent aux modes diverses (européenne, écologiste, paritariste, etc.) celle de la Ve République.

      Il est dommage de voir Chomsky prendre l’admissibilité dans l’UE comme un critère du caractère démocratique des constitutions nationales. Et aussi mépriser cette Amérique « blanche, rurale, chrétienne, traditionnelle, plus âgée », bref : « déplorable » comme dirait sainte Hillary.

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      • Zeika // 21.02.2020 à 11h41

        Merci pour la réponse !
        C’est bien ce qui me semblait… prendre l’UE comme critère démocratique (quel que soit le document de base) est absurde…
        C’est un peu comme prendre comme étalon de l’agilité physique, un tétraplégique… Alors oui, les poumons fonctionnent, le coeur bat et le cerveau est actif; mais c’est pas la question….

        Ca me fait penser à une bonne parole de notre président « Allez voir en dictature comment ça se passe »… Heuuu pourquoi « allez », on pas vraiment besoin de bouger pour voir comment ça se passe il y a internet (pour d’autres pays) ou la rue en bas de chez moi (pour ici)….

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  • openmind // 21.02.2020 à 17h55

    Dès le premier paragraphe, je sais malheureusement que l’objectivité de l’auteur est biaisée….Trump ennemi du peuple de la démocratie et de l’Amérique….ah ouais? Développez svp Mister Chomsky, vous allez vous faire détruire!
    – baisse du chômage
    – pas une guerre de plus sur le dos! (cf les démocrates + Bush)
    – des avancées vers la paix avec la Corée du Nord.
    – une vraie lutte contre l’immigration folle avec le Mexique. A moins que vous ne voyiez que des Mozart ou des Marcel Proust par millions!
    – La révélation de l’imposture démocrate, du faux russiagate, des vrais mails pourris de Killary, de la haine inconditionnelle des Shiff, Pelosi et consor envers tous ceux qui ne sont pas comme eux!
    …etc

      +9

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  • lefredle // 21.02.2020 à 19h38

    Le « centrisme » du parti démocrate??? On parle bien du parti de Bernie Sanders / Alexandria Ocasio-Cortez / Elizabeth Warren?
    Ce parti va exploser, c’est sûr. Mais ce parti n’est pas centriste.

      +2

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