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29.novembre.201529.11.2015 // Les Crises

Alain Badiou : Penser les meurtres de masse

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Fantastique exposé de Badiou sur le nouveau site de Là-bas si j’y suis

Source : Là-bas si j’y suis, le 27 novembre 2015.

Le boomerang est revenu mais pas dans la tête de ceux qui l’avaient lancé. Devant les victimes, devant tout un pays en état de choc, le pouvoir politique répond par la guerre et l’état d’urgence. L’urgence est de mettre en cause ce virage sécuritaire. Lundi 23 novembre, au théâtre de la Commune d’Aubervilliers, sans publicité et devant une salle comble, le philosophe Alain BADIOU donnait une conférence « POUR PENSER LES MEURTRES DE MASSE ».

Le 19 mai à l’Assemblée nationale, Manuel Valls déclare : « Le terrorisme frappe la France non pas pour ce qu’elle fait en Irak, en Syrie ou au Sahel, mais pour ce qu’elle est ». Malgré le choc – ou à cause du choc – nombreux sont celles et ceux qui cherchent à comprendre en dehors de la peur diffusée par la plupart des médias. Cette conférence dure près de deux heures. Prenez votre temps. À côté des penseurs à la sauvette et des médias consensuels (et sans suite), nous vous en proposons une version intégrale.

Vous pouvez aussi visionner la vidéo ICI.

Voici les intentions de cette conférence :

POUR aider à ce que les meurtres de masse du vendredi 13 novembre, à Paris et à St Denis, soient pensés au-delà des indispensables affects : horreur, barbarie, stupéfaction.

Pour qu’aucune propagande ne puisse s’y opposer fictivement pour s’en servir réellement.

Pour évaluer l’imposture et le péril de ceux qui visiblement se réjouissent, en France ou ailleurs, qu’on puisse enfin crier : « La guerre ! C’est la guerre ! Tous en guerre ».

Pour que d’abjects meurtres de masse ne puissent se glorifier d’avoir à eux seuls plus d’importance et de valeur médiatique et étatique que toutes les recherches rationnelles d’une politique neuve, toutes les expériences de la pensée et de la pratique en direction des vérités à venir.

Pour que les peuples du monde, et singulièrement leur jeunesse, ne soient pas acculés au choix accablant entre un fascisme racialo-religieux et le vide agressif de la domination occidentale, du capitalisme mondialisé et des Etats qui en sont les serviteurs.

Pour en somme que soit surmontée la fausse et meurtrière contradiction apparente du monde qui est le nôtre : entre la modernité monétaire et marchande d’une part et les différentes variantes du gangstérisme traditionaliste de l’autre.

Pour que soit sortie de l’ombre et changée en force la vraie contradiction, qui oppose deux termes dont l’identification est l’entrée obligée pour toute pensée qui s’applique à changer le monde :

1 : le couple guerrier des Etats dominants et des Bandits fascisants, qui ont un intérêt commun à diffuser dans le monde entier une subjectivité de guerre.

2 : les porteurs, par leur alliance à construire, du communisme qui vient : prolétariat international et nomade, intellectuels libres, jeunesse à la recherche d’une vie qui soit grande et vraie.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

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LEMOINE // 29.11.2015 à 11h02

Je trouve un peu curieux que Badiou qui se réclame plus ou moins du marxisme ne fasse pas son analyse (par ailleurs très intéressante) en terme de classes. Car de quoi parle-t-il quand il pointe ces deux milliards d’individus qui sont comptés pour rien. Il parle de ce qu’on appelle en termes marxistes le « lumpenprolétariat » c’est-à-dire de cette couche sociale qui ne trouve pas sa place dans le rapport social de production.

Cela parait pourtant clair dans le cas des terroristes français ou belges. Ils viennent de la troisième génération issue de l’immigration. La première génération avait une place dans le rapport social de production : elle est passée de la paysannerie (souvent) à la classe ouvrière. La seconde génération a connu un destin différencié selon qu’elle s’est intégrée ou non aux nouvelles couches productrices. La désindustrialisation ne lui a pas laissé d’autre choix. Mais la partie qui n’a pas réussi ce passage est tombée dans le lumpenprolétariat. Elle a elle-même engendré une troisième génération enfermée dès l’enfance dans cette situation, sans espoir d’en sortir. Cette troisième génération a développé cette « subjectivité fasciste » telle que la définit Badiou quand il dit : « je crois qu’on peut appeler fascisme la subjectivité populaire qui est générée et suscitée par le capitalisme …. sous l’effet des limites structurales du capitalisme… mises en évidence par la mondialisation ». On peut dire alors que cette subjectivité fasciste a deux versants : le premier qui concerne les couches sociales « françaises de souche » paupérisées par la désindustrialisation et abandonnées par l’État. Celles-ci se tournent vers le Front National car elles espèrent que leur communauté d’origine ethnique et culturelle avec le reste de la société leur vaudra un traitement particulier qui pourrait les sauver. Mais les autres qui n’ont pas cet espoir mais vivent au contraire le rejet y compris des premières, n’ont d’autre recours que leur identité d’origine. A savoir l’Islam et justement l’Islam des origines. Leur espoir c’est le retour aux origines et finalement une nouvelle version de l’histoire qui gommerait jusqu’aux croisades !

Je crois que de ce point de vue, il ne faut pas traiter comme superficiel leur recours à la religion. Il a sa logique tout comme a sa logique chez les autres le choix du FN. Cette logique a finalement la même source.

36 réactions et commentaires

  • BEYER Michel // 29.11.2015 à 06h22

    Pour ceux qui rencontrent les mêmes difficultés, je n’ai pu ouvrir la video sur ce site. Je l’ai récupéré sans problème sur le site de Danielle Bleitrach:
    https://vimeo.com/147061687

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    • Charles Michael // 29.11.2015 à 08h37

      Merci pour le lien,

      je vais prendre le temps nécessaire pour m ‘imerger dans cet exposé.

      (J’apprécie beaucoup Badiou et son aspiration à un communisme libertaire, ça rappelle fondamentalement les anarchistes révolutionnaires si bien éliminés par Trotsky avec la bienveillance de Lénine)

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      • Michel Martin // 29.11.2015 à 19h09

        Les communistes libertaires sont les héritiers de Bakounine et de Proudhon, et aujourd’hui ceux de Bookchin qui propose une écologie sociale. La difficulté principale pour ce courant de pensée politique auquel j’adhère, c’est de ne pas oublier les STRUCTURES (architecture organisationnelle et pratiques de prise de décision), difficulté et carence pointée par la féministe Jo Freeman dans un texte de 1970 intitulé « The tyranny of structurelessness » (La Tyrannie de l’absence de structure). Je propose une piste de construction de structure pour ce courant avec le développement du savoir faire en intelligence collective, notamment en s’inspirant de la sociocratie. Je lui propose de devenir expert en intelligence collective, plutôt que de se chicanner entre les diverses branches de ce courant et réussir une écologie sociale. Les convivialistes s’inscrivent également dans cette gauche libertaire.

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        • Charles Michael // 29.11.2015 à 19h21

          MM,

          dommage je n’ai pas encore eut le temps de voir la vidéo, ce sera pour demain.

          dans notre marche arrière sociale effectivement Proudhon et Bakounine, plus d’autres, sont à revisiter, si j’étais maitre de la COP21 j’en ferai la base de toute réflexion.
          sur la restructuration, les contresens (à mon avis) sur le structuralisme nous ont fait éluder leur importance et préférer l’anectotique.
          déterminés, certes nous sommes; mais capable d’imaginer et de collaborer.

          L’Anarchie c’est l’ordre sans l’Etat d’urgence ou pas.

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        • groucho // 29.11.2015 à 20h06

          Quelque chose d’intéressant ici (les Kurdes de Sinjar) : Rojava Le Pouvoir au Peuple: une expérience syrienne de la démocratie

          http://inforojava.tumblr.com/post/132152414430/rojava-le-pouvoir-au-peuple-une-exp%C3%A9rience

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      • saez // 03.12.2015 à 21h39

        « si bien éliminés par Trotsky avec la bienveillance de Lénine »

        avec de l’argent américain, comme d’hab…

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  • Louis Robert // 29.11.2015 à 07h22

    « … Ou bien nous vivons dignement ensemble, ou bien nous continuons à périr seuls, tribus en guerre et nations affligées… Notre humanité, en fait l’avenir des êtres humains est en jeu. »

    __________

    « Oubliez l’état islamique: l’enjeu, c’est l’humanité elle-même. » (Ramzy Baroud , »Forget Islamic State: Humanity Itself Is at Stake »)

    http://www.truthdig.com/report/item/forget_isis_humanity_is_at_stake_20151127

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  • Bruno // 29.11.2015 à 08h41

    Penser les meurtres de masse, cela commence tout simplement par s’en soucier.
    Voici le genre l’information totalement passées sous silence dans les journaux du 20heures.

    https://www.rt.com/news/323855-yazidi-mass-grave-trapped/

    Les meurtres de masse en Irak sont quotidiens comme le rappel Irak Boddy Count.
    https://www.iraqbodycount.org/
    On y lit depuis des mois les découvertes quasi quotidiennes de fosses-communes.

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  • Esope // 29.11.2015 à 09h09

    Chacun est libre de se laisser égorger, mais il faut quand même essayer de protéger ses proches dans l’immédiat.
    Que les décisions prises soient suffisantes et les meilleures, cela relève d’un autre domaine de raisonnement. Il ne faut pas confondre état d’urgence et riposte adaptée.

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    • Xavier // 29.11.2015 à 13h07

      On est d’accord mais depuis la dernière « urgence » :
      1) les gouvernants n’ont pas entamé cette 2ème partie (réflexion sur le « pourquoi »?)
      2) on interdit aux citoyens d’exprimer leurs souhaits pour l’avenir.
      Donc il est légitime de s’interroger sur les motivations réelles de ceux qui, faute de carotte (croissance ou « progrès ») et dans l’impossibilité de jouer du bâton (incompatible avec le capitalisme), n’a plus que la peur du loup pour conserver son pouvoir…

        +12

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      • Esope // 29.11.2015 à 23h31

        Excusez-moi, j’avais cru comprendre que la riposte n’était pas seulement de crier « au loup » mais aussi de lui donner des coups de bâton.

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  • LEMOINE // 29.11.2015 à 10h05

    Pour compléter : les deux dernières video de la série : http://www.dailymotion.com/user/urbain_glandier/1

    Pour la modération : garanties correctes !

      +2

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  • Nerouev // 29.11.2015 à 10h07

    ça remue les méninges en nous ramenant à soi-même. J’attends avec impatience l’analyse de BHL.

      +5

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  • LEMOINE // 29.11.2015 à 11h02

    Je trouve un peu curieux que Badiou qui se réclame plus ou moins du marxisme ne fasse pas son analyse (par ailleurs très intéressante) en terme de classes. Car de quoi parle-t-il quand il pointe ces deux milliards d’individus qui sont comptés pour rien. Il parle de ce qu’on appelle en termes marxistes le « lumpenprolétariat » c’est-à-dire de cette couche sociale qui ne trouve pas sa place dans le rapport social de production.

    Cela parait pourtant clair dans le cas des terroristes français ou belges. Ils viennent de la troisième génération issue de l’immigration. La première génération avait une place dans le rapport social de production : elle est passée de la paysannerie (souvent) à la classe ouvrière. La seconde génération a connu un destin différencié selon qu’elle s’est intégrée ou non aux nouvelles couches productrices. La désindustrialisation ne lui a pas laissé d’autre choix. Mais la partie qui n’a pas réussi ce passage est tombée dans le lumpenprolétariat. Elle a elle-même engendré une troisième génération enfermée dès l’enfance dans cette situation, sans espoir d’en sortir. Cette troisième génération a développé cette « subjectivité fasciste » telle que la définit Badiou quand il dit : « je crois qu’on peut appeler fascisme la subjectivité populaire qui est générée et suscitée par le capitalisme …. sous l’effet des limites structurales du capitalisme… mises en évidence par la mondialisation ». On peut dire alors que cette subjectivité fasciste a deux versants : le premier qui concerne les couches sociales « françaises de souche » paupérisées par la désindustrialisation et abandonnées par l’État. Celles-ci se tournent vers le Front National car elles espèrent que leur communauté d’origine ethnique et culturelle avec le reste de la société leur vaudra un traitement particulier qui pourrait les sauver. Mais les autres qui n’ont pas cet espoir mais vivent au contraire le rejet y compris des premières, n’ont d’autre recours que leur identité d’origine. A savoir l’Islam et justement l’Islam des origines. Leur espoir c’est le retour aux origines et finalement une nouvelle version de l’histoire qui gommerait jusqu’aux croisades !

    Je crois que de ce point de vue, il ne faut pas traiter comme superficiel leur recours à la religion. Il a sa logique tout comme a sa logique chez les autres le choix du FN. Cette logique a finalement la même source.

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    • Jean // 29.11.2015 à 17h50

      Le resumée est que on peut faire et agir comme on veut, mais l’integration de gents qui n’appartiennes pas a la meme culture a echoué, simplement puis que l’integration n’existe pas,
      cet un moyen de propagande avec les jambes courtes.
      Ca suffit d’aller voir toutes les grandes villes sur la planete, avec tous ces quartier, Latino, Grec, Chinois, etc etc, si vraiment l’integration existé, ces quartier simplment n’existrait pas.
      L’integration ce fait en minime partie, seulement si les gents qui doives s’integrer renonce a
      ces racine.

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      • Frédérique // 29.11.2015 à 20h03

        Ce ne sont pas les nouveaux arrivants qui s’intègrent, ceux là en général s’adaptent tant bien que mal et ce sont les générations qui suivent qui adoptent le mode de vie occidentale plus ou moins teinté de la culture de leurs origines, mais bien diluable dans le notre.
        Du moins, c’est comme ça que cela se passait avant.
        Avant que la France dans les années 80 n’ouvre ses portes à une immigration extra-européenne massive, mais surtout, avant qu’elle n’adopte le modèle d’intégration anglo-saxon sur « recommandation » des technocrates de l’U.E.
        Notre ancien modèle d’intégration, c’était, tu arrives, tu fais avec ce qu’il y a, tu te conformes aux lois.
        Pour le modèle anglo-saxon, c’est au pays de faire en sorte que les nouveaux arrivants se sentent chez nous comme chez eux, mosquées, discrimination positive, hallal, reconnaissance officielle des fêtes religieuses… et le pompon pour notre République laïque, la création du Conseil Français du Culte Musulman.
        Si on y ajoute la double nationalité d’office qui les rattache Ad vitam æternam à leurs origines, difficile après d’exiger d’eux qu’ils se sentent Français et qu’ils se fondent dans la masse.

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      • Jacques Heurtault // 01.12.2015 à 09h29

        Les idées du commentaire de Jean sont recevables même si je ne les partage pas. Les 21 fautes d’orthographe et/ou de grammaire (en 7 ou 8 lignes) le sont nettement moins.

          +0

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    • Ramon // 29.11.2015 à 23h11

      « c’est-à-dire de cette couche sociale qui ne trouve pas sa place dans le rapport social de production. » Ce n’est pas qu’elle ne trouve pas sa place, c’est qu’on lui ôte toute place- proprement parler – ôter la vie! Je comprend bien que vous voulez réduire l’analyse géopolitique de Badiou à l’analyse de la situation des classes en France, mais s’est vite oublier que le génocide de peuple arabe ( forcément de religion musulmane) à ete entrepris par les occidentaux, qui ne leur ont pas pique la place dans la production simplement!…. Maintenant ajoutez à votre, à mon avis, assez lucide analyse sur la situation des immigrés en France, cette réalité d’extermination stupide par Bush et Obama et vous verrez l’état d’indignation et désolation des survivants ( ce de France en font partie) La réalité d’ailleurs auquel nous sommes pour la majorité ( pas mon cas) insensible car 1) nous ne sommes pas les enfants de peuple musulmans 2) on nous a pas sensibilise ni par les médias ni par l’Art ( cinéma, pièce de théâtre …) Voir plus grand que sa propre frontière …Ne pas vouloir voir la mal faite aux populations musulmans dans le monde au nom de droit de l’homme, ne pas vouloir voir que pour eux depuis 30 ans sur leurs territoires ce sont nous, les occidentaux- les terroristes

        +6

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      • Toutatis // 30.11.2015 à 13h25

        « génocide de peuple arabe »
        les statistiques démographiques ne montrent aucune trace de cela

         » ( forcément de religion musulmane)  »
        les seules populations arabes qui ont très fortement décliné dans les pays arabes, ce sont les non musulmanes.

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        • Ramon // 03.12.2015 à 21h53

          Ou est ce que vous les cherchez ces statistiques ?… Par ailleurs, en France, en effet, il n’existe que les statistiques sur la chose la plus importante à étudier – la popularité de tel ou tel politique! Bon continuation!

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  • Ced // 29.11.2015 à 11h23

    Bonjour

    « Pour que les peuples du monde, et singulièrement leur jeunesse, ne soient pas acculés au choix accablant entre un fascisme racialo-religieux et le vide agressif de la domination occidentale, du capitalisme mondialisé et des Etats qui en sont les serviteurs. »

    Je ne supporte pas la domination occidentale par la force, il ne me resterait qu’un fascisme racialo religieux ? C’est pas un chouia orienté comme affirmation ? Caricatural ?
    On en est pas encore la très cher, jusqu’à preuve du contraire, c’est bien le PS qui fascise pour le moment. Associé à certains PC.

    Je comprends mieux en lisant ceci : « les porteurs, par leur alliance à construire, du communisme qui vient : prolétariat international et nomade, intellectuels libres, jeunesse à la recherche d’une vie qui soit grande et vraie. » Que du bonheur !

    J’aurais donc le choix entre néo fascisme, néo esclavagisme ou néo communisme d’antan ?
    Suis pas prêt de revoir une urne…

    Message à la modération et à Mr B
    Je comprends la problématique de la gestion des commentaires, ça doit être un travail considérable et nous ne pouvons que vous féliciter pour la qualité de la prestation. Néanmoins, les commentaires sont indispensables tant ils sont de qualités. Je navigue beaucoup et je puis vous assurer que je ne trouve pas de comparaisons. C’est la grande force de ce site ! Courage ! De bonnes solutions sont proposées. Je ne voudrais pas que lire les crises ne me prenne que 5 minutes. Je souhaite continuer à réfléchir et progresser. Ce site m’apporte cela.
    Ma modeste contribution sera de ne plus poster en souhaitant que la charge de travail économisée vous encourage à continuer. Je préfère 100 fois vous lire m’sieurs dames.

    Merci

      +23

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    • lm bernard // 29.11.2015 à 13h22

      Et bien oui le communisme est un état à atteindre et surement pas une réalité historique le communisme stalinien,celui auquel vous faites référence n’est pas le communisme de Marx mais un appareil d’état omni -présent(Marx souhaitait son dépérissement),pour R Debray quand il parle de République il pense à la chose publique qui est le bien (souverain bien des grecs) publique et pas à cet avatar qu’est la République Française porteuse de plus de vices que de vertus.
      La chose publique est commune,un lien reste à définir,ce qui relie.
      Il ne peut être que symbolique et c’est là le problème à résoudre,Sparte ou Athènes…

        +5

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    • LEMOINE // 29.11.2015 à 14h11

      On retrouve effectivement à la fin, la constante de la pensée politique de Badiou : son hostilité aux organisations de masse qui ont pour objectif de mobiliser le monde du travail – les syndicats et les partis politiques. Il leur préfère le recours aux « nomades » (vocabulaire venu de Deleuze) c’est-à-dire les mouvements plus ou moins spontanés et sporadiques qui apparaissent dans les couches sociales les moins intégrés (travailleurs précaires – migrants – marginaux etc.).

      Ce « mouvementisme » qui s’oppose à « la forme parti » conduit presque toujours à l’échec. Il fait toujours long feu. Voir les « indignés » ou le mouvement « occupied » – si une organisation structurée (à forme parti) n’en sort pas, tout cela disparait comme l’eau dans le sable !

        +9

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      • Krystyna Hawrot // 29.11.2015 à 21h29

        Les révolutions de 2011 (et les premières révoltes anti-capitalistes dans les pays de Est post 1989 – Serbie et Croatie en 2011, Roumanie en 2012, Bulgarie en 2013 et Bosnie en 2014) ont échoué précisement parce que la culture marxiste de la jeunesse était trop faible – ils avaient lu les livres (souvent Marx dans le texte en Français…) mais ne se sont pas organisés en partis, en structures organisées à mêmes de proposer un projet politique alternatif. Résultat -vide politique rempli par les islamistes manipulés par l’Occident, assassinats politiques, instabilité et…. retour à la case départ, aucun changement, à part le droit d’utiliser internet!

        Je pense notamment à la Tunisie ou j’ai réalisé de nombreux entretiens approfondies avec les jeunes de l’UGET (qui avait organisé notamment le mouvement de la Kasbah 1 et 2 février et mars 2011) et les syndicalistes de bases de l’UGTT, ainsi qu’avec le leader de Redeyef, Béchir Labidi; Il était flagrant que, si bien entendu ce n’est pas Facebook qui a aidé les jeunes à organiser les mouvements, mais de très vieilles structures politiques (UGET, UGTT; le POCT, le Parti des Patriotes démocrates), aucune structure politique nouvelle n’a pu être crée par la nouvelle génération.

        Le programme politique des jeunes révolutionnaires, même s’il était résolument anti-capitaliste, même s’il critiquait le néo-impérialisme des entreprises françaises exploitant une main d’oeuvre qualifiée payée à bas prix, finalement ce programme se résumait concrètement à des mesures très sociale-démocrates: liberté d’expression, de se syndiquer, augmentation des salaires et création d’une allocation chômage!

        Il faut dire qu’avec la rapide émergence des milices salafistes qui ont commencé à attaquer à tout va dès 2012, on n’a pas laissé trop de temps aux jeunes Tunisiens de comprendre ce qui leur arrivait..;

        Un exemple de luttes en Tunisie
        Le blog de la journaliste Claire Malen
        http://deuxsemainesentunisie.blogspot.fr/

        https://www.facebook.com/ComiteSoutienSyndicalistesLatelecFouchana/posts/748084815233735

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    • francois19 // 29.11.2015 à 22h12

      @Ced : J’ai buté sur la même phrase et je peine à comprendre ce qu’il met derrière concrètement… Et de quel fascisme radicalo-religieux il parle… Mais l’opposition me semble un peu hasardeuse… Il crée artificiellement des options qui ne sont pas mutuellement exclusives, et certainement pas uniques…

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  • Ramon // 29.11.2015 à 11h53

    Intéressante conférence relayée ici. Merci Olivier! Je soulignerai l’évidence flagrante de l’idée de supériorité de la race ( propre à Nazi) quand , en effet, les vies et là douleur occidentales comptent plus que celle ailleurs dans le monde! ( Remarque sur Obama dans le discours, même si c’est de même en Europe) L’homme occidental donc supérieur à celui du reste de la planète! Je le remarque, cette insinuation, tout les jours… Entre les lignes parfois… Dans nos médias…. Et personne ne lève la voix pour le faire remarquér!… À part chez vous , bien évidement!

      +14

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  • Astatruc // 29.11.2015 à 13h00

    Alain Badiou parle à un moment de ces 14% de la population, j’ai tout de suite mieux compris l’asservissement des journaleux et de leurs sphères.

    Compris qu »ils en étaient arrivés au bout et qu’ils étaient prêts à raconter n’importe quoi du moment d’avoir l’espoir d’être préservés.

    J’ai bcp aimé qu’il parle de « ceux qui sont comptés pour rien »

    C’est pour moi l’essentiel du propos.

    Un constat terrible, horrible.

    Qui peut largement expliquer l’état de délabrement généralisé.

    Personnellement, l’émotion que je ressens à ce constat est que c’est épouvantable.

      +9

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    • LEMOINE // 29.11.2015 à 13h55

      Je peux me tromper, mais j’ai compris qu’il s’agissait de la « classe moyenne » qui est largement majoritaire dans les sociétés occidentales et qui détiendrait selon Badiou 14% des richesses. — 70% étant aux mains d’une couche sociale infime (à savoir la classe capitaliste internationale).

      Le problème avec ce genre d’affirmation c’est qu’elle repose sur des concepts assez vagues : ceux d’occident et de classe moyenne. Le chiffre de 14% est alors invérifiable.

      Ce qui serait sûr (selon Badiou) ce serait la visibilité dans les médias de cette couche sociale. Le ressentiment et la jalousie que cela peut susciter relève de l’interprétation. Là aussi c’est invérifiable. Ce qui est plus vrai plutôt, il me semble, c’est que le monde du travail est sous-représenté au cinéma ou dans la littérature. Quand il l’est, c’est gommé de sa réalité sociale (le travail). Il l’est même il me semble au profit justement du lumpenprolétariat dont la vie peut donner lieu à des fictions plus intéressantes que celles produites quand on parle de gens qui se lèvent le matin pour aller au boulot, qui travaillent, puis rentrent du boulot pour se reposer et se préparer à la journée du lendemain (le tout en ayant une famille et des enfants). Les gangsters, les marginaux, les supposés artistes, ou même les héros complétement hors sol, ont tous beaucoup plus de visibilité médiatique relativement à leur place dans la société. En général les grandes histoires d’amour ou d’aventure ne sont pas des histoires de travailleurs.

      Mais je le reconnais, c’est interprétation contre interprétation !

        +8

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      • Bruno // 29.11.2015 à 15h21

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      • Maurice Lecomte // 29.11.2015 à 15h44

        Badiou est bien là dans le réel. Il n’est qu’à se reporter aux rapports du Crédit Suisse sur la richesse mondiale, disponibles en ligne sur plusieurs années consécutives. C’est ça et c’est bien ça. L’analyse de Badiou est une analyse de classe au niveau mondial.

        L’Union des Banques Suisses réalise depuis plusieurs années un état annuel de la fortune mondiale, de sa quantification et distribution dans le monde, ses grandes régions et pays ainsi que parmi les individus répartis en possesseurs de x quantité de richesse en différents niveaux. La fortune y est considérée au travers des ressources issues de la production réalisée mais aussi du patrimoine des individus. Quatre rapports détaillés sont consultables en ligne (2010 à 2013) incluant un certain nombre de données depuis 2000. Ils sont bien entendu centrés sur la couche des riches, étudiée sous nombre d’aspects mais peuvent aussi contribuer à mieux rendre compte de la réalité qui nous est faite si on les analyse en essayant de se placer du côté des pauvres.

        Il est à constater tout d’abord que L’Union des Banques Suisses a modifié son échelle d’évaluation de la fortune mondiale en 2010, la multipliant par 10 et passant ;
        – de moins de 1.000 à plus de 100.000 dollars.
        Charnière « gagnants/perdants » = 10.000 dollars.
        – à moins de 10.000 à plus de 1.000.000 dollars.
        Charnière « gagnants/perdants » = 100.000 dollars.

        Cette échelle ouverte à ses deux extrémités ne reconnait donc aucune limite, que ce soit en négatif ou en positif. La multiplication par 10 l’a déplacée, probablement, pour l’ajuster un peu mieux aux dimensions atteintes par le volume financier sans toutefois pouvoir l’appréhender réellement, et ceci tant s’en faut.
        – Du côté minimum, l’UBS intègre dans son analyse une richesse nulle,… puis négative. Celle-ci est en expansion. Ainsi, au niveau mondial, au cours de ces 4 ans, la richesse dans le premier décile [regroupant les plus pauvres des pauvres] passe de 0% à -0,2%, -3% et -4% de chacune des richesses mondiale réalisées (en expansion de 180,1 à 230,8, 229,8 et 240,9*1012 dollars). Dans l’existence, il existe pourtant un niveau minimal de richesse ou ressources en deçà duquel c’est la mort certaine par famine. Et c’est effectivement ce qui s’est passé jusqu’alors, se passe, et continue de se passer car … dans ce décile, s’il n’y a pas de richesse, il y a par contre des hommes en quantité variable selon les pays, régions…et époques. C’est ainsi que sous nos latitudes de pays dits riches, le premier décile était quasi-vide de personnes et qu’il est aujourd’hui en expansion continue et accélérée. Par contre la Chine (son indice de Gini est de 69,5%, celui des Etats-Unis de 85,1%) a réussi à le vider, et à réduire considérablement le second. C’est effectivement le pays, parmi ceux analysés (ainsi par exemple Cuba est bien recensée, mais non analysée), qui est l’un des moins inégalitaire. La multiplication par dix fait disparaitre la quantification 1.000, rendant les choses plus opaques du côté des pauvres, ce qui n’est certainement pas innocent alors que ce phénomène est justement aujourd’hui en expansion accélérée, plus précisément dans les pays riches !
        – et du côté maximum, si l’UBS, bien obligée de fixer un point, a choisi celui de 1.000.000 dollars, la limite fuyante supérieure se situe aujourd’hui aux alentours des 100 milliards de dollars !… C’est en effet dans cet ordre de grandeur qu’évoluent les 2 ou 3 plus grandes fortunes mondiales). L’écart multiplicateur de 100.000 est abyssal ! Parler d’ »inégalités » dans les conditions décrites par ces rapports n’est pas seulement une tromperie, c’est une ignominie ! La réalité de cette machinerie génératrice de toujours plus d’écart entre ces deux mondes différents/antagoniques et hermétiques l’un à l’autre, néanmoins reliés par un cordon quasi ombilical ou le flux vital est l’argent, cette machinerie dépasse l’entendement. Les riches et richissimes s’alimentent de l’humanité entière et du monde. Si la nouvelle charnière gagnants/perdants de 100.000 dollars/an, à savoir quelques 73.700 €/an, soit environ 6.100 €/mois, ignore la réalité quotidienne faite au commun des mortels sur cette terre [et je suis bien conscient de ne parler là que de nous, occidentaux] naviguant quand à lui aux alentours du tiers inférieur de cette échelle fuyante, pensez-donc cette échelle élevée au carré ! Cela par contre semble bien aller aux fortunés, grands fortunés, banquiers et Banques…

        Misère et pauvreté sont d’autant plus massives que la fortune extorquée est importante. L’étude expose la distribution des fortunes individuelles dans la population répartie en déciles (et centile pour le décile des plus riches en ce qui concerne les deux derniers rapports). Il est instructif de relever que s’avèrent nécessaires pour absorber ;
        – tous les miséreux (moins de 1.000$/an, deux déciles et demi
        – tous les pauvres (entre 1.000 et 10.000$/an), quasiment quatre déciles et demi
        Les pauvres et miséreux s’étalent donc sur les sept premiers déciles ! Cela nous fait quasiment 70% de la population des adultes sur laquelle porte l’étude. Et c’est largement plus si on considère la population dans sa totalité, surtout dans les continents les plus pauvres (à titre d’exemple, le rapport adultes-jeunes est de 50% pour l’Afrique).

        Les riches (plus de 100.000$/an) occupent 80% du dixième et dernier décile. Ils représentent 8% de la population des adultes.

        Entre pauvres et riches, se trouve la couche intermédiaire de ceux dont la fortune évolue entre 10.000 et 100.000$, occupant un peu plus de deux déciles et représentant quelques 23-24% de la population des adultes. C’est notamment sur cette couche que le mouvement de concentration de la richesse exerce aujourd’hui une pression essentiellement vers la pauvreté, particulièrement dans les pays riches.

        Au final, on peut dire que ce fonctionnement est principalement une fabrique de pauvres et de miséreux, … pour pouvoir exposer quelques richissimes.

        Une fabrique de pauvres avec le milliardaire en tête de gondole

        C’est d’ailleurs ce que le rapport 2013 explicite, on ne peut plus clairement, dans ses pages 22-23 relatives au segment haut de la richesse mondiale. On peut y lire ;
        « le nombre de millionnaires dans un pays donné est déterminé par trois facteurs : la taille de la population adulte, la richesse moyenne et l’inégalité de la richesse »
        et
        « 300.000 millionnaires(*) », est « le nombre requis pour accéder au « Top » mondial du 1 %, [et donc le haut du groupe des 1%, soit au final les 0,002% de celui-ci, à savoir quelques 106 adultes] ».
        Il est instructif de lire dans une analyse bancaire que l’inégalité de richesse est un facteur conditionnel de la recherche de l’accumulation-concentration toujours plus maximale de la richesse privée-individuelle, soit LE CAPITAL PRIVÉ. Afin que celle-ci puisse progresser, il est nécessaire que l’inégalité augmente. Il s’agit de l’une condition du fonctionnement du système et à mon avis, de LA CONDITION première, fondamentale et fondatrice du système, les deux autres intervenant à la fois en atténuation de l’inégalité interne par report de l’inégalité sur les pays inférieurs dans l’échelle pour positionner la richesse moyenne mondiale et en renforcement du rapport de force en faveur du système avec la taille de la population riche du pays. Il en découle donc que, plus il y a de grands riches plus riches encore, plus il y a nécessairement de pauvres et miséreux dans le pays et/ou le monde. Le million n’étant que l’un des barreaux de l’échelle, parcourons celle-ci en totalité. Chaque millionnaire a lui-même besoin de 98 pauvres dont 40 miséreux, ainsi que de 33 servants des couches intermédiaires, pour pouvoir exister. Cela nous fait donc en sus, pour 1 péquin de plus au Top du 1%, quelque 29,5 à 30 millions de pauvres incluant 12,1 à 12,5 millions de miséreux, sachant que le miséreux (moins de 1.000$/an) est lui même 10 fois moins riche que le pauvre (moins de 10.000$/an) et que les plus miséreux seront certainement morts par famine du fait que leurs conditions d’existence sont devenues rédhibitoires ! CAPITAL PRIVÉ ET FAMINE PUBLIQUE VONT DE PAIR.

        Les Banques Suisses prévoient pour 2018 (page 43), 50% de millionnaires en sus. En 2013 elles en décomptent 31.680.000, cela nous en ferait donc 47.520.000 en 2018 (15.840.000 en sus). Nous pouvons prévoir en conséquence un total de 4.656.960.000 pauvres dont 1.900.800.000 miséreux, soit respectivement en sus, 1.552.320.000 dont 633.600.000 miséreux. Formidable !

        Bien à chacun

        ML

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  • Astatruc // 29.11.2015 à 13h05

    J’ai trouvé son exposé très clair, très mesuré, intéressant et riche de son point de vue généreux, humain, tolérant, compréhensif et également réaliste.
    Il parle aussi d’URGENCE, c’est ce que je ressens.

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  • BEYER Michel // 29.11.2015 à 16h26

    Pourquoi suis-je partagé après l’écoute de ce document? D’abord, félicitation à Alain Badiou pour la clarté de son exposé, aussi pour l’analyse qu’il nous procure. Nous avons besoin de grands penseurs. Ne sommes-nous pas en manque de ce côté-là?
    D’aucuns ont relevé, sur ce site, que ce philosophe marxiste n’aborde pas les problèmes en terme de « lutte de classe ». Il semble, lui aussi, avoir abandonné cet aspect.
    Pour lui, la raison de cette situation est l’échec du Communisme. Mais ne s’agit-il pas plutôt de l’échec de la perversion du Communisme. Puisqu’il nous demande, à juste raison, de penser, la solution ne réside-t-elle pas dans le Communisme réel? Mais bien sûr le travail est immense pour contrebalancer 100 ans de propagande.
    Il conclut son exposé en se déclarant optimiste. Et pourtant tout son discours a porté sur la victoire du capitalisme mondialisé, sans espoir pour les peuples.
    A un moment de l’écoute, je me suis dit: « ton combat, les luttes que tu as menées depuis plus de 50 ans, tout cela c’est fini ». Je ne puis admettre que cela ne sert à rien. J’arrive bientôt au bout du chemin, mais avec Jean Ferrat je chanterais:  » A qu’il vienne enfin le Temps des Cerises, avant de claquer sur mon tambourin »

      +8

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  • Andrae // 29.11.2015 à 18h18

    Pour broder sur le discours…L’affect émotionnel dont parle Badiou est actionné par l’Etat et les médias. Et mis en avant – filmé, photographié, décrit – par l’appareil d’Etat. De facon spontanée, il est possible que les francais auraient fait bcp de gestes pour compatir avec les Russes en ce qui concerne l’avion crashé, descendu, dans le Sinai. (Je ne dis pas qu’il n’y en avait pas du tout.) Mais personne leur a dit de le faire, ce n’était pas de mise, personne, cad. les médias, n’en parle, et les reseaux sociaux sont complètement soumis aux directives.

    Et le crash du TGV le jour d’après (si la date est juste..) 14 nov. – 11 morts, ou plus quand même, disparus et blessés mortellement pas comptés – tous des francais de souche, comprenant des petits enfants, pour autant que je sache, mais cela passe inapercu. Là, on ne fait pas de deuil, et on ne cherche pas les coupables (technique, hubris du conducteur, terroriste, suicidaire, ou autre) ou du moins pas dans les médias, la conscience collective .. Il y avait des descriptions d’explosions, de train en feu, bien sur je ne sais pas ce qui c’est passé.

    C’est à cause du contrôle des médias / Gvmt. que cette compassion semble plus qu’un peu ‘vide’ – voir Je suis Charlie.. C’est de l’ersatz, du spectacle forcé, des larmes de crocodile: les figurants doivent apparaitre! Cela amène en même temps une aliéanation, une coupure entre les sentiments réels et le comportement obligatoire, politiquement correct. C’est augmenter les clivages dans la société: les propres sur eux, les compradores, les factotums du pouvoir, les serviteurs, les achetés, vs. ceux qui s’abstiennent ou ne participent pas. C’est désastreux.

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  • Nerouev // 29.11.2015 à 20h40

    Supposons que les USA conquièrent la planète, les deux milliards de délaissés leur appartiennent donc. Que vont-ils en faire ? Ce qu’ils font actuellement de ces personnes dans leur pays ? J’allais oublier, cette hégémonie intègre aussi la disparition de 50% de la population.

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  • groucho // 29.11.2015 à 21h01

    « Mais enfin, être plus affecté par 120 morts au pas de sa porte me semble tout à fait humain, même si cela relève d’une faiblesse par rapport à l’objectif de l’idéal Humain fdonnant un sentiment d’appartenance à l’humanité toute entière, comme un Tout, sans naunces affecttives.  »

    Et face à une faiblesse, que vous reconnaissez comme telle puisque le mot est de vous, vous faites quoi ? Vous prenez acte et vous vous en contentez ? Ou vous faites comme Badiou, et vous dites qu’il conviendrait peut-être aussi de penser aux millions d’autres morts ? Autrement dit que les faiblesses il n’y a jamais lieu de s’en féliciter.
    Vous prétendez qu’il faudrait faire table rase et créer de la pensée, mais je trouve que ça commence assez mal…

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