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31.octobre.201531.10.2015 // Les Crises

Qu’est-ce qu’une Nation ? par Ernest Renan

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L’actualité offre une bonne occasion de relire le fameux discours sur la Nation, conférence à la Sorbonne que le Ernest Renan a prononcée le 11 mars 1882 – et où figure son fameux : « L’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours […] Les nations ne sont pas quelque chose d’éternel. Elles ont commencé, elles finiront. »

S’exprimant peut après la défaite de 1870 et de la perte de l’Alsace Lorraine, il formule l’idée qu’une nation repose à la fois sur un héritage passé, qu’il s’agit d’honorer, et sur la volonté présente de le perpétuer. Il est l’origine du courant dit « français » de la vision de na nation, qui s’oppose au courant allemand (incarné par Fichte), pour lequel la nation doit être issue de la race.

Rappelons que, contrairement à Victor Hugo pour qui le XXe siècle verrait l’avènement de la paix mondiale, Renan, devant le monolithisme culturel de la Prusse, prévoyait que cette attitude ne pourra « mener qu’à des guerres d’extermination, analogues à celles que les diverses espèces de rongeurs ou de carnassiers se livrent pour la vie. Ce serait la fin de ce mélange fécond, composé d’éléments nombreux et tous nécessaires, qui s’appelle l’humanité. » [Lettre du 15 septembre 1871 à Strauss]

. Je reprends ici sa dernière partie, conclusive :

« Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. L’homme, Messieurs, ne s’improvise pas. La nation, comme l’individu, est l’aboutissant d’un long passé d’efforts, de sacrifices et de dévouements. Le culte des ancêtres est de tous le plus légitime ; les ancêtres nous ont faits ce que nous sommes. Un passé héroïque, des grands hommes, de la gloire (j’entends de la véritable), voilà le capital social sur lequel on assied une idée nationale. Avoir des gloires communes dans la passé, une volonté commune dans le présent ; avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore, voilà les conditions essentielles pour être un peuple. On aime en proportion des sacrifices qu’on a consentis, des maux qu’on a soufferts. On aime la maison qu’on a bâtie et qu’on transmet. Le chant spartiate : «Nous sommes ce que vous fûtes ; nous serons ce que vous êtes» est dans sa simplicité l’hymne abrégé de toute patrie.

Dans le passé, un héritage de gloire et de regrets à partager, dans l’avenir un même programme à réaliser ; avoir souffert, joui, espéré ensemble, voilà ce qui vaut mieux que des douanes communes et des frontières conformes aux idées stratégiques ; voilà ce que l’on comprend malgré les diversités de race et de langue. Je disais tout à l’heure : «avoir souffert ensemble» ; oui, la souffrance en commun unit plus que la joie. En fait de souvenirs nationaux, les deuils valent mieux que les triomphes, car ils imposent des devoirs, ils commandent l’effort en commun.

Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu’on a faits et de ceux qu’on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé ; elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune. L’existence d’une nation est (pardonnez-moi cette métaphore) un plébiscite de tous les jours, comme l’existence de l’individu est une affirmation perpétuelle de vie. Oh ! je le sais, cela est moins métaphysique que le droit divin, moins brutal que le droit prétendu historique. Dans l’ordre d’idées que je vous soumets, une nation n’a pas plus qu’un roi le droit de dire à une province : «Tu m’appartiens, je te prends». Une province, pour nous, ce sont ses habitants ; si quelqu’un en cette affaire a droit d’être consulté, c’est l’habitant. Une nation n’a jamais un véritable intérêt à s’annexer ou à retenir un pays malgré lui. Le voeu des nations est, en définitive, le seul critérium légitime, celui auquel il faut toujours en revenir.

Nous avons chassé de la politique les abstractions métaphysiques et théologiques. Que reste-t-il, après cela ? Il reste l’homme, ses désirs, ses besoins. La sécession, me direz-vous, et, à la longue, l’émiettement des nations sont la conséquence d’un système qui met ces vieux organismes à la merci de volontés souvent peu éclairées. Il est clair qu’en pareille matière aucun principe ne doit être poussé à l’excès. Les vérités de cet ordre ne sont applicables que dans leur ensemble et d’une façon très générale. Les volontés humaines changent ; mais qu’est-ce qui ne change pas ici-bas ? Les nations ne sont pas quelque chose d’éternel. Elles ont commencé, elles finiront. La confédération européenne, probablement, les remplacera. Mais telle n’est pas la loi du siècle où nous vivons. À l’heure présente, l’existence des nations est bonne, nécessaire même. Leur existence est la garantie de la liberté, qui serait perdue si le monde n’avait qu’une loi et qu’un maître.

Par leurs facultés diverses, souvent opposées, les nations servent à l’oeuvre commune de la civilisation ; toutes apportent une note à ce grand concert de l’humanité, qui, en somme, est la plus haute réalité idéale que nous atteignions. Isolées, elles ont leurs parties faibles. Je me dis souvent qu’un individu qui aurait les défauts tenus chez les nations pour des qualités, qui se nourrirait de vaine gloire ; qui serait à ce point jaloux, égoïste, querelleur ; qui ne pourrait rien supporter sans dégainer, serait le plus insupportable des hommes. Mais toutes ces dissonances de détail disparaissent dans l’ensemble. Pauvre humanité, que tu as souffert ! que d’épreuves t’attendent encore ! Puisse l’esprit de sagesse te guider pour te préserver des innombrables dangers dont ta route est semée !

Je me résume, Messieurs. L’homme n’est esclave ni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagnes. Une grande agrégation d’hommes, saine d’esprit et chaude de coeur, crée une conscience morale qui s’appelle une nation. Tant que cette conscience morale prouve sa force par les sacrifices qu’exige l’abdication de l’individu au profit d’une communauté, elle est légitime, elle a le droit d’exister. Si des doutes s’élèvent sur ses frontières, consultez les populations disputées. Elles ont bien le droit d’avoir un avis dans la question. Voilà qui fera sourire les transcendants de la politique, ces infaillibles qui passent leur vie à se tromper et qui, du haut de leurs principes supérieurs, prennent en pitié notre terre à terre. «Consulter les populations, fi donc ! quelle naïveté ! Voilà bien ces chétives idées françaises qui prétendent remplacer la diplomatie et la guerre par des moyens d’une simplicité enfantine». – Attendons, Messieurs ; laissons passer le règne des transcendants ; sachons subir le dédain des forts. Peut-être, après bien des tâtonnements infructueux, reviendra-t-on à nos modestes solutions empiriques. Le moyen d’avoir raison dans l’avenir est, à certaines heures, de savoir se résigner à être démodé. »

18 réactions et commentaires

  • Bobforrester // 31.10.2015 à 01h24

    Voir la conception tres intelligente on s en excuse que Staline ( le diable hou !) avait lui aussi de la nation.

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  • Esope // 31.10.2015 à 08h01

    Des affirmations « bisounours » aussi actuelles dans les faits que « l’homme né bon » de J.J. Rousseau.

    « Nous avons chassé de la politique les abstractions métaphysiques et théologiques. Que reste-t-il, après cela ? Il reste l’homme, ses désirs, ses besoins »

    L’homme, ses désirs, ses besoins sont exploités et manipulés par ceux qui sont les moins « bisounours », pour créer la réalité triviale. Ils génèrent des dogmes par lesquels ils se font eux-mêmes prendre et qu’ils agitent comme des fanions pour rameuter les foules, … et elles se précipitent vers l’un ou l’autre avant de changer d’avis.
    Quelques dogmes en vigueur : « matérialisme », « marxisme », « libéralisme » et tous les mots en « isme », « société de consommation », « PIB », « démocratie en vigueur », « intérêts commun », etc.
    Les naïfs se font piéger quand ils ne se piègent pas eux-mêmes. Restons lucides.

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  • Patrick Luder // 31.10.2015 à 08h48

    Les personnes habitent des villes ou des villages qui s’identifient en premier lieu à leur région proche. Et plusieurs régions avec des intérêts semblables peuvent s’assembler pour ce que j’appelle des pays. Tout assemblage au delà de pays relèvent plus d’aspects politiques et économiques que d’identification des personnes …

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    • un passant // 31.10.2015 à 10h17

      Ah oui ? C’est oublier un peu vite le Chant de guerre pour l’armée du Rhin et surtout ceux – une partie de la première armée populaire de cette toute jeune nation – qui le portèrent bien loin de leur pays méridional.

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  • Perret // 31.10.2015 à 09h26

    Curieuse phrase quand même : « Nous avons chassé de la politique les abstractions métaphysiques et théologiques », surtout parlant d’une nation qui s’est construite dans une coopération, fragile certes, mais bien réelle, entre volonté humaine et foi chrétienne. D’autant que ce texte est bien de l’ordre de l’abstraction métaphysique, venant d’un homme qui a décidé, un jour, de fonder sa réflexion sur l’athéisme issu des Lumières. Renan semble refuser au croyant de pouvoir légitimement parler de nation ou, du moins, de fonder son idée de nation sur l’athéisme sans oser le dire clairement.
    Ce texte est magnifique, enthousiasmant même, mais son caractère inclusif quasiment proclamé recouvre en réalité une exclusion de principe. Il y a donc là encore, là malheureusement, un ver dans le fruit.
    Cela n’empêche pas de faire son profit de tout le bon sens qui se trouve dans cette haute réflexion.

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  • Xavier // 31.10.2015 à 09h54

    Une nation est un niveau d’organisation qui correspond à un système (langage, coutumes, etc.).

    La généralisation du productivisme comme seul principe dans le système Terre oblige à plus « d’efficacité » (sur le plan du productivisme !) et donc à une langue commune (anglais) et un marché le plus vaste possible incluant l’optimisation des flux de matières (premières ou transformées, les marchandises) ou des flux financiers.

    Le concept de nation est alors un frein, voir une opposition à celui du mondialisme qui s’emploie comme il peut à le rendre obsolète.

    La question est d’autant plus intéressante que les « progressistes » qui n’arrivent même plus à être anti-productivistes, se sont englués dans un anti-nationalisme primaire, pensant que leur humanisme allait faire voler en éclat les barrières de la civilisation (bien sûr, la nôtre, belle si humaine…) alors qu’en même temps, d’autres barrières barrières, murs, systèmes s’isolent en dehors des nations : ceux d’une hyper-classe mondialisée qui vit les pays « comme des hôtels » (J. Attali)…

    Terrifiant de voir qu’aucun de ces « grands esprits » ne voie cela, empêtrés qu’ils sont dans l’incapacité de faire face à leurs erreurs et soumis à un nouvel ordre mondial qu’ils se racontent entre eux (isolés des peuples) comme une liturgie…

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    • Zahir // 31.10.2015 à 18h29

      Une nation est une notions complexe et changeante à l origine la nation est une extension du peuple lui même, donc une opposition systèmatique à d autres peuples et à d autres nations. De ce fait, la nation est une notion relative bâtie au dépend ďautres nations et ďautres peuples, nous le voyant aujourďhui encore les USA est un empire au détriment des autres nations…avec les même outils à savoir la force,la ruse, le complot etc…

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  • Anouchka // 31.10.2015 à 10h00

    « Le courant allemand incarné par Fichte pour lequel la nation doit être issue de la race ». Ce n’est pas tout à fait exact, ou alors il faudrait s’entendre sur ce qu’on entend par race.
    La vision allemande se veut fondée sur des critères objectifs (la langue, l’histoire et la culture, principalement). La vision francaise (Renan) ajoute à ces critères objectifs des critères subjectifs (la volonté de vivre ensemble et l’attachement a l’héritage du passé.)
    La notion de race biologique à été integree a la conception de la nation allemande bien apres Fichte (sous l’influence notamment des theories du francais Gobineau)

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    • Charlie Bermude // 31.10.2015 à 15h42

      Tout à fait d’accord . Le terme race n’a pas le méme sens chez les Allemands que chez les Français , façon Gobineau s’entend . Au xIX e siécle qu’au 20 e .
      Au départ çà désigne ce qui se reproduisent entr’eux et c’est tout . On retrouve ce sens dans la veille expression : fin de race , à propos des familles qui abusent de la consanguinité pour des raisons de concentration d’héritage .
      Il existe un fait trés prosaique mais tabou dans le racisme ordinaire , c’est le préjudice que porte l’installation de gens typés dans un quartier résidentiel , çà fait baisser la valeur des avoirs fonciers .
      Fichte est surtout le philosophe du Moi d’abord .
      Par contre ce qui à mon avis a pesé lourd dans les divergences Franco-Allemande est la révolution Française et surtout son exportation , façon impériale , le symbole c’est Beethoven qui déchire sa partition dédiée à Bonaparte , lorsque celui ci se fait Empereur , pour lui donner un tout autre sens , patriotique Prussien , à sa symphonie ..
      L’inventeur des races ( et du méme coup des classes ) est Augustin Thierry , il en fait le moteur de la révolution Française , celle des celtes , prenant leur revanche sur les Latins ( devenu clergé , et affiliés) et les Germains ( devenus Nobles et affiliés ) .
      Du coup Gobineau inverse la perspective , et fait des Germains , au delà Aryens , la race d’exception . Les Allemands se désignant comme héritier des Germains c’est tout bon pour eux .
      Celà fait d’eux les futurs leaders de l’Europe . Et se noue ainsi l’alliance entre réacs de France et nationalisme Allemand .

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      • Anouchka // 31.10.2015 à 19h00

        Le mythe de l’origine germanique de la noblesse française ne date pas d’Augustin Thierry. C’est au XVIe siècle que certains anoblis de fraîche date (noblesse de robe) ont voulu démontrer que la noblesse d’épée n’était qu’un privilège de conquête et ne signifiait aucunement que ces nobles plus anciens (noblesse d’épée) avaient une valeur supérieure à la leur. De la, l’idée que les nobles du moyen-âge étaient les descendants des envahisseurs germaniques de la fin de l’empire romain (ce qui historiquement bien entendu est totalement faux).
        Au moyen-âge, on ne trouve aucune trace de cette idée selon laquelle les nobles sont d’ascendance germanique. Le mythe, à l’époque, c’est celui de l’origine troyenne des Francs. On expliquait d’ailleurs que les Gaulois étaient aussi d’origine troyenne et que les Francs, en envahissant la Gaule, n’avaient fait que réunir un peuple séparé trop longtemps par les aléas de l’histoire…

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  • LEMOINE // 31.10.2015 à 11h13

    La définition donnée par Staline de la nation :

    « La nation est une communauté humaine stable, historiquement constituée, née sur la base d’une communauté de langue, de territoire, de vie économique et de formation psychique qui se traduit par une communauté culturelle.
    Avec cela il va de soi que la nation, comme tout phénomène historique, est soumise à la loi du changement, qu’elle a son histoire, un commencement et une fin »

    Cette définition a sur celle de E. Renan l’avantage de mettre en premier plan les bases objectives de la constitution de la nation :

    – les échanges (à savoir la langue et la vie économique)

    – le territoire dont la continuité a permis à ces échanges de se mettre en place

    L’aspect « spirituel » vient ensuite comme accompagnant et vivant des échanges. Une culture commune suppose les échanges. Le tout étant pris dans le mouvement de l’histoire

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    • Anouchka // 31.10.2015 à 14h13

      Ou est la différence avec la conception allemande de la nation?

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      • LEMOINE // 31.10.2015 à 18h32

        Pour répondre à cela il faudrait une source suffisamment élaborée pour dire clairement ce qu’est « la conception allemande ».
        Pour ce qui concerne Staline, la source est son livre « Marx, et la question nationale » paru en 1913

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        • LEMOINE // 31.10.2015 à 18h39

          Staline écrit clairement : « Ainsi, la nation n’est pas une communauté de race ni de tribu, mais une communauté humaine historiquement constituée ».

          Il me semble qu’indépendamment de ce qui est mis par la conception allemande sous le mot « race » (et qui a pu d’ailleurs varier), cette conception est essentialiste alors que la conception marxiste est historiciste.

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  • Ced // 31.10.2015 à 11h31

    Une nation est indépendante. Une nation défend son histoire et décide de son avenir. Une nation est fière. Une nation est unie. Une nation est libre. Une nation respectable défend la paix dans le monde.

    Nous sommes et faisons la nation !

    Mais ça , c’était avant…

    Maintenant, c’est l’inverse…

    Demain sera comment ?

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  • Charlie Bermude // 31.10.2015 à 12h38

    Paradoxal pour un historien comme Renan , d’ignorer l’avenir . Le temps comprend , passé , présent , avenir , avec ses anticipations , incertitudes , risques et aléas .
    Certes le passé , et le présent fondent une confiance entre les uns et les autres , mais pas seulement sinon pourquoi évoquer une confédération Européenne ?
    C’est Rousseau je pense qui a eu l’idée fondamentale , celle de pacte ou contrat social .
    Sauf qu’il aboutit à une contradiction , et lui aussi est trop imbibé d’idéalisme , avec son renoncement à tous ses droits ( qualifiés de naturels avec toute les connotations depuis Hobbes et poivrés par Sade son contemporain aussi sadique que Rousseau était masochiste ) .
    Non le pacte est nécessairement un renoncement temporaire et partiel pour un gagnant/gagnant et pas que communautaire , le tout dépend des proportions et de leurs évolutions , surtout anticipées .

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  • Betula Corylus // 31.10.2015 à 13h21

    Comme l’écrivait Edmond About au XIX ème siècle:

     » Nous sommes les héritiers de tous ceux qui sont morts,
    les associés de tous ceux qui vivent,
    la providence de tous ceux qui naîtront. »

    Donc: Non la providence de tous ceux qui vivent, mais oui nous avons le droit de défendre notre héritage!

    C’est la conscience d’un passé et la volonté d’un avenir qui forge le présent d’une nation.

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  • georges glise // 01.11.2015 à 13h41

    la nation n’existe qu’aussi longtemps que les peuples y adhèrent. les catalans n’adhèrent pas à la nation espagnole, les kurdes n’adhèrent pas à la nation turque, etc…

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