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4.décembre.20144.12.2014 // Les Crises

[Reprise] Ukraine, nouveau Rideau de Fer, par Diana Johnstone

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Diana JOHNSTONE – 10 juin 2014

Ukraine un nouveau rideau de fer
Les dirigeants de l’OTAN sont actuellement en train de se livrer à une mascarade en Europe qui vise à ériger un nouveau rideau de fer entre la Russie et l’Occident.

Avec une étonnante unanimité, les dirigeants de l’OTAN feignent d’être surpris par des événements qu’ils avaient planifiés des mois à l’avance. Des événements qu’ils ont délibérément déclenchés sont présentés comme une « agression russe » soudaine, imprévue et injustifiée. Les États-Unis et l’Union européenne se sont lancés dans une provocation agressive en Ukraine dont ils savaient qu’elle forcerait la Russie à réagir de manière défensive, d’une façon ou d’une autre.

Ils ne pouvaient pas savoir exactement comment le président russe Vladimir Poutine réagirait lorsqu’il verrait que les États-Unis étaient en train de manipuler les conflits politiques en Ukraine pour installer un gouvernement pro-occidental décidé à rejoindre l’OTAN. Il ne s’agissait pas d’une simple question de « sphère d’influence » dans le « voisinage immédiat » de la Russie, mais d’une question de vie ou de mort pour la marine russe, ainsi que d’une grave menace à sa sécurité nationale sur ses frontières.

Un piège a ainsi été tendu à Poutine. Quoi qu’il fasse, il serait perdant. Soit il ne réagirait pas assez, et trahirait les intérêts nationaux fondamentaux de la Russie, en permettant à l’OTAN de positionner ses forces hostiles dans une position d’attaque idéale.

Soit il réagirait de manière excessive, en envoyant des forces russes envahir l’Ukraine. L’Occident y était préparé, prêt à hurler que Poutine était « le nouvel Hitler », sur le point d’envahir une pauvre Europe sans défense qui ne pouvait être sauvée (une fois de plus) que par ces généreux Américains.

En réalité, la réponse défensive russe était une solution intermédiaire très raisonnable. Grâce au fait que l’écrasante majorité des habitants de la Crimée se sentait Russe, ayant été des citoyens russes jusqu’à ce que Khrouchtchev attribue de façon frivole ce territoire à l’Ukraine en 1954, une solution pacifique et démocratique fut trouvée. Les Criméens ont voté pour leur retour à la Russie lors d’un référendum qui était parfaitement légal selon le droit international, mais en violation de la Constitution de l’Ukraine, laquelle était alors en lambeaux, ayant juste été violée par le renversement du président dûment élu du pays, Victor Ianoukovitch, renversement facilité par des milices violentes. Le changement de statut de la Crimée a été obtenu sans effusion de sang, par les urnes.

Néanmoins, les cris d’indignation de l’Ouest furent tout aussi hystériques et agressifs que si Poutine avait réagi de façon excessive et soumis Ukraine à une campagne de bombardement à l’américaine, ou avait carrément envahi le pays – chose qu’on attendait peut-être de sa part.

Le Secrétaire d’État américain John Kerry a dirigé le chœur d’indignation des bien-pensants en accusant la Russie de choses dont son propre gouvernement est coutumier. « On ne peut pas envahir un autre pays sous un prétexte bidon pour faire valoir ses intérêts. Il s’agit d’un acte d’agression sous des prétextes montés de toutes pièces », pontifia Kerry. « C’est vraiment un comportement du 19e siècle au 21e siècle ». Au lieu de rire face à cette hypocrisie, les médias, politiciens et commentateurs américains ont repris avec zèle le thème de l’agression expansionniste inacceptable de Poutine. Les Européens, obéissants, leur ont faiblement fait écho.

Tout avait été planifié à Yalta

En septembre 2013, l’un des plus riches oligarques de l’Ukraine, Viktor Pinchuk, finança une conférence stratégique d’élites sur l’avenir de l’Ukraine qui s’est déroulée dans le même Palais à Yalta, en Crimée, où Roosevelt, Staline et Churchill s’étaient réunis pour décider de l’avenir de l’Europe en 1945. Parmi les médias spécialisés qui rendaient compte de cette conférence, largement ignorée par les médias de masse, The Economist, écrivit de cette « démonstration de diplomatie féroce » que : « L’avenir de l’Ukraine, un pays de 48 millions d’habitants, et de l’Europe se décidait en temps réel. » Parmi les participants se trouvaient Bill et Hillary Clinton, l’ancien chef de la CIA le général David Petraeus, l’ancien secrétaire américain au Trésor, Lawrence Summers, l’ancien président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt, Shimon Peres, Tony Blair, Gerhard Schröder, Dominique Strauss-Kahn, Mario Monti, le président lituanien Dalia Grybauskaite, l’influent ministre des Affaires étrangères polonais, Radek Sikorski. Tant le président Viktor Ianoukovitch, renversé cinq mois plus tard, que son successeur récemment élu Petro Porochenko étaient présents. L’ancien secrétaire à l’énergie américain, Bill Richardson était là pour parler de la révolution du gaz de schiste que les États-Unis espèrent utiliser pour remplacer les réserves de gaz naturel de la Russie et ainsi affaiblir cette dernière. Le centre de la discussion portait sur « l’Accord de libre-échange approfondi et complet » (ALEAC) entre l’Ukraine et l’Union européenne, et la perspective de l’intégration de l’Ukraine à l’Occident. Le ton général était euphorique devant la perspective de briser les liens de l’Ukraine avec la Russie en faveur de l’Occident.

Une conspiration contre la Russie ? Pas du tout. Contrairement à Bilderberg, les délibérations ici n’étaient pas tenues secrètes. Face à plus d’une dizaine de personnalités américaines de haut niveau et un large échantillon de l’élite politique européenne se trouvait un conseiller de Poutine nommé Sergueï Glaziev, qui a clairement explicité la position de la Russie.

Glazyev a introduit une dose de réalisme politique et économique dans la conférence. Forbes a rendu compte à l’époque de la « différence frappante » entre les points de vue russes et occidentaux « non pas sur l’opportunité de l’intégration de l’Ukraine avec l’UE, mais plutôt sur son impact probable. » Contrairement à l’euphorie de l’Ouest, le point de vue russe était fondé sur des « critiques économiques très précises et pointues » sur l’impact de l’accord sur l’économie de l’Ukraine, en notant que l’Ukraine souffrait d’un énorme déficit extérieur, financé par des emprunts à l’étranger, et que l’augmentation substantielle d’importations de l’Occident qui résulterait de l’accord ne pouvait que faire gonfler le déficit. L’Ukraine « soit se retrouvera en cessation de paiements, soit devra être renflouée par un important plan de sauvetage ».

Le journaliste de Forbes a conclu que « la position de la Russie est beaucoup plus proche de la vérité que les belles paroles émanant de Bruxelles et de Kiev. »

Quant à l’impact politique, Glazyev a souligné que la minorité russophone dans l’Est de l’Ukraine pourrait être incitée à diviser le pays en signe de protestation contre la rupture des liens avec la Russie, et que la Russie serait légalement en droit de les soutenir, selon le Times de Londres.

En bref, lors de la planification de l’intégration de l’Ukraine dans la sphère occidentale, les dirigeants occidentaux étaient parfaitement conscients que cette initiative entraînerait de sérieux problèmes avec les Ukrainiens russophones, et avec la Russie elle-même. Plutôt que de chercher à trouver un compromis, les dirigeants occidentaux ont décidé d’aller de l’avant et de condamner la Russie pour tout ce qui pouvait mal tourner. La première chose qui a mal tourné fut la reculade de M. Ianoukovitch devant la perspective d’un effondrement économique qui serait impliqué par l’accord commercial avec l’Union européenne. Il a repoussé la signature, dans l’espoir d’obtenir de meilleures conditions. Puisque rien de tout cela n’avait été expliqué clairement à la population ukrainienne, des protestations indignées s’ensuivirent, qui ont été rapidement exploitées par les États-Unis… contre la Russie.

L’Ukraine, comme pont… ou comme talon d’Achille

L’Ukraine, un terme qui signifie frontière, est un pays sans frontières historiques clairement définies qui a été étendu à la fois trop à l’Est et trop à l’Ouest. L’Union soviétique était responsable de cette situation, mais l’Union soviétique n’existe plus, et le résultat est un pays sans identité unifiée et qui pose problème pour lui-même et pour ses voisins.

Il a été étendu trop à l’Est, en intégrant un territoire qui pourrait tout aussi bien appartenir à la Russie, dans le cadre d’une politique générale visant à distinguer l’URSS de l’empire tsariste, par l’élargissement de l’Ukraine au détriment de sa composante russe et pour démontrer ainsi que l’Union soviétique était vraiment une union entre des républiques socialistes égales. Tant que toute l’Union soviétique était gérée par une direction communiste, ces frontières n’avaient pas trop d’importance.

Le territoire de l’Ukraine a été étendu trop à l’Ouest à la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’Union soviétique victorieuse a déplacé la frontière de l’Ukraine pour y inclure les régions de l’Ouest, dominées par la ville diversement nommée Lviv, Lwow, Lemberg ou Lvov, selon qu’elle appartenait à la Lituanie, la Pologne, l’Empire des Habsbourg ou l’URSS, régions qui sont devenues un foyer de sentiments anti-russes. Cela fut sans doute conçu comme une mesure défensive, pour neutraliser des éléments hostiles, mais cela a créé cette nation fondamentalement divisée qui constitue aujourd’hui une mare d’eaux troubles parfaite pour des puissances hostiles qui veulent venir y pêcher.

L’article de Forbes précité soulignait que : « Au cours de la majeure partie des cinq dernières années, l’Ukraine jouait à un double jeu, en racontant à l’UE qu’elle était intéressée par la signature de l’ALEAC tout en racontant aux Russes qu’elle était intéressée à se joindre à l’union douanière ». Soit Ianoukovitch n’arrivait pas à se décider, soit il essayait d’obtenir le maximum de chaque côté, en faisant monter les enchères. Quoi qu’il en soit, il n’a jamais été « l’homme de Moscou », et sa chute doit beaucoup sans doute au fait qu’il a joué sur deux registres opposés, un jeu dangereux.

On peut néanmoins affirmer qu’il fallait quelque chose qui jusqu’à présent semblait faire totalement défaut en Ukraine : une direction reconnaissant la nature divisée du pays et œuvrant avec diplomatie pour trouver une solution capable de satisfaire les populations locales et leurs liens historiques avec l’Occident catholique et la Russie. En bref, l’Ukraine pourrait être un pont entre l’Orient et l’Occident – ce qui, d’ailleurs, était précisément la position russe. La position de la Russie n’a pas été de diviser l’Ukraine, encore moins de la conquérir, mais de faciliter son rôle de pont. Cela impliquerait un degré de fédéralisme, d’administration locale, qui, jusqu’ici, fait entièrement défaut dans ce pays, avec les gouverneurs locaux non pas élus mais nommés par le gouvernement central à Kiev. Une Ukraine fédérale pourrait à la fois développer des relations avec l’UE et maintenir ses relations économiques vitales (et rentables) avec la Russie.

Mais un tel arrangement nécessiterait que l’Occident soit prêt à coopérer avec la Russie. Les États-Unis ont ouvertement opposé leur veto à cette possibilité, préférant exploiter la crise afin de marquer au fer rouge la Russie comme étant « l’ennemi ».

Plan A et Plan B

La politique étatsunienne, déjà évidente lors de la réunion de septembre 2013 à Yalta, a été mise en œuvre sur le terrain par Victoria Nuland, ancienne conseillère de Dick Cheney, vice-ambassadrice à l’OTAN, porte-parole de Hillary Clinton et épouse du théoricien néo-conservateur Robert Kagan. Son rôle de premier plan dans les événements en Ukraine prouve que l’influence des néo-conservateurs au Département d’État, établie sous Bush II, a été maintenue par Obama, dont la seule contribution visible au changement de la politique étrangère a été la présence d’un homme d’origine africaine à la présidence, présence calculée pour démontrer au monde entier les vertus multiculturelles des États-Unis. Comme la plupart des présidents récents, Obama est là en tant que vendeur temporaire des politiques formulées et exécutées par d’autres.

Comme Victoria Nuland s’en est vantée à Washington, depuis la dissolution de l’Union soviétique en 1991, les États-Unis ont dépensé cinq milliards de dollars pour gagner de l’influence politique en Ukraine (c’est ce qu’on appelle « la promotion de la démocratie »). Cet investissement n’est pas « pour le pétrole », ni pour obtenir un avantage économique immédiat. Les principaux motifs en sont géopolitiques, parce que l’Ukraine est le talon d’Achille de la Russie, le territoire ayant le plus grand potentiel pour causer des ennuis à la Russie.

Ce qui a attiré l’attention du public sur le rôle de Victoria Nuland dans la crise ukrainienne fut son emploi d’un vilain mot, lorsqu’elle dit à l’ambassadeur des États-Unis, « Fuck the UE ». Mais l’agitation autour de son mauvais langage a voilé ses mauvaises intentions. La question était de savoir qui allait arracher le pouvoir des mains du président élu Viktor Ianoukovitch. Le choix de la chancelière allemande Angela Merkel portait sur l’ancien boxeur Vitaly Klitschko. La rebuffade grossière de Nuland signifiait que c’étaient les États-Unis, et non pas l’Allemagne ni l’Union européenne, qui allaient choisir le prochain chef, et ce ne serait pas Klitschko, mais « Yats ». Et en effet ce fut Yats, Arseni Iatseniouk, un technocrate de seconde zone soutenu par les États-Unis et connu pour son enthousiasme pour les politiques d’austérité du FMI et pour l’adhésion à l’OTAN, qui a obtenu le poste. Ce qui a abouti à la mise en place d’un gouvernement parrainé par les États-Unis, soutenu dans les rues par une milice fasciste avec peu de poids électoral mais beaucoup d’agressivité armée, qui a organisé l’élection du 25 mai, dont la zone russophone de l’est a été largement exclue.

Le plan A du putsch de Victoria Nuland était probablement d’installer, et rapidement, un gouvernement à Kiev qui adhérerait à l’OTAN, permettant ainsi aux États-Unis de prendre possession de la base navale de la mer Noire, à Sébastopol en Crimée, base indispensable pour la Russie. La réintégration de la Crimée à la Russie fut un mouvement défensif nécessaire de Poutine pour l’empêcher.

Mais la tactique de Nuland était en fait un stratagème pour gagner sur tous les tableaux. Si la Russie ne réussissait pas à se défendre, elle risquait de perdre la totalité de sa flotte sud – une catastrophe nationale absolue. D’autre part, si la Russie réagissait, ce qui était le plus probable, les États-Unis remportaient une victoire politique, ce qui était peut-être l’objectif principal de Nuland. Le mouvement totalement défensif de Poutine fut dépeint par les grands médias occidentaux, en écho aux dirigeants politiques, comme une manifestation gratuite de « l’expansionnisme russe », que la machine de propagande compara à Hitler s’emparant de la Tchécoslovaquie et la Pologne.

Ainsi, une provocation flagrante de l’Ouest, en exploitant la confusion politique ukrainienne contre une Russie fondamentalement sur la défensive, a réussi de manière surprenante à produire un changement total dans l’air du temps, changement artificiellement produit par les médias occidentaux. Soudain, on nous dit que « l’Occident épris de liberté » est confronté à la menace de « l’expansionnisme agressif russe ». Il y a trente ans, les dirigeants soviétiques ont cédé la boutique, en ayant l’illusion qu’un renoncement pacifique de leur part pourrait conduire à un partenariat amical avec l’Occident, et en particulier avec les États-Unis. Mais ceux qui aux États-Unis n’ont jamais voulu mettre fin à la guerre froide sont en train de prendre leur revanche. Peu importe le « communisme » ; si, au lieu de préconiser la dictature du prolétariat, le leader actuel de la Russie est tout simplement un peu vieux jeu, les médias occidentaux sauront en faire un monstre. Les États-Unis ont besoin d’un ennemi pour pouvoir en sauver le monde.

Le retour du racket de la « Protection »

Mais tout d’abord, les États-Unis ont besoin de l’ennemi russe pour « sauver l’Europe », ce qui est une autre manière de dire « afin de continuer à dominer l’Europe ». Les décideurs à Washington semblaient inquiets que la focalisation d’Obama sur l’Asie et la négligence de l’Europe pourraient affaiblir le contrôle des États-Unis sur ses alliés de l’OTAN. Les élections du 25 Mai au Parlement européen ont révélé une grande désaffection à l’égard de l’Union européenne. Cette désaffection, notamment en France, est liée à une prise de conscience croissante que l’UE, loin d’être une alternative potentielle aux États-Unis, est en réalité un mécanisme qui verrouille les pays européens dans une mondialisation définie par les États-Unis, les soumettant au déclin économique et à la politique étrangère étasunienne, y compris les guerres.

L’Ukraine n’est pas la seule entité qui a été trop étendue. L’UE aussi. Avec 28 membres de différentes langues, cultures, histoires et mentalités, l’UE n’est pas en mesure de s’entendre sur une politique étrangère autre que celle imposée par Washington. L’extension de l’UE aux anciens satellites d’Europe de l’Est a totalement détruit toute possibilité de consensus profond entre les pays de la Communauté économique d’origine : France, Allemagne, Italie et les pays du Benelux. La Pologne et les pays baltes voient l’adhésion à l’UE comme utile, mais leurs cœurs sont en Amérique – où beaucoup de leurs dirigeants les plus influents ont été éduqués et formés. Washington est en mesure d’exploiter l’anti-communisme, les sentiments anti-russes et même la nostalgie pro-nazie de l’Europe du nord-est pour lancer la fausse alarme « les Russes arrivent ! » afin de gêner le partenariat économique grandissant entre l’ancienne UE, notamment l’Allemagne, et la Russie.

La Russie n’est pas une menace. Mais pour les russophobes bruyants dans les Etats baltes, l’Ukraine occidentale et la Pologne, l’existence même de la Russie est une menace. Encouragée par les États-Unis et l’OTAN, cette hostilité endémique constitue la base politique pour un nouveau « rideau de fer » destiné à atteindre l’objectif énoncé en 1997 par Zbigniew Brzezinski dans Le grand échiquier : garder le continent eurasien divisé afin de perpétuer l’hégémonie mondiale des États-Unis. L’ancienne guerre froide a servi à cela, en cimentant la présence militaire des États-Unis et leur influence politique en Europe occidentale. Une nouvelle guerre froide peut empêcher l’influence américaine d’être diluée par de bonnes relations entre l’Europe occidentale et la Russie.

Obama est venu en Europe en brandissant la promesse de « protéger » l’Europe, en installant des troupes dans des régions aussi proches que possible de la Russie, tout en ordonnant en même temps à la Russie de retirer ses propres troupes, sur son propre territoire, encore plus loin de l’Ukraine troublée. Cela semble destiné à humilier Poutine et à le priver de soutien politique chez lui, au moment où des protestations s’amplifient dans l’Est de l’Ukraine contre le leader russe, où on lui reproche d’avoir abandonné les habitants de cette région aux tueurs envoyés par Kiev.

Pour resserrer l’emprise des États-Unis sur l’Europe, les États-Unis utilisent cette crise artificielle pour exiger que leurs alliés endettés dépensent encore plus pour la « défense », notamment par l’achat de systèmes d’armes américains. Bien que les États-Unis soient encore loin d’être en mesure de répondre aux besoins énergétiques de l’Europe avec leur gaz de schiste, cette perspective est saluée comme un substitut aux ventes de gaz naturel russe – stigmatisées comme un « moyen d’exercer une pression politique », pressions dont les hypothétiques ventes de gaz US seraient innocentes. Des pressions sont exercées sur la Bulgarie et même la Serbie pour bloquer la construction du gazoduc South Stream qui acheminera le gaz russe vers les Balkans et l’Europe du Sud.

Les Pions en Normandie

Aujourd’hui, le 6 Juin, le soixante-dixième anniversaire du débarquement donne lieu en Normandie à une gigantesque célébration de la domination américaine, avec Obama menant le bal du gratin des dirigeants européens. Les derniers des vieux soldats et aviateurs survivants présents sont comme les fantômes d’une ère plus innocente lorsque les États-Unis n’étaient qu’au début de leur nouvelle carrière de maîtres du monde. Les survivants sont réels, mais le reste n’est que mascarade. La télévision française est noyée dans les larmes de jeunes villageois en Normandie qui ont appris que les États-Unis étaient une sorte d’Ange Gardien qui a envoyé ses garçons mourir sur les plages de Normandie par pur amour pour la France. Cette image idéalisée du passé est implicitement projetée sur l’avenir. En soixante-dix ans, la guerre froide, la narration de la propagande dominante et surtout Hollywood ont convaincu les Français, et la plupart des gens en Occident, que le Jour-J fut le point tournant qui a gagné la Seconde Guerre mondiale et sauvé l’Europe de l’Allemagne nazie.

Vladimir Poutine est arrivé à la célébration, où il a été minutieusement ignoré par Obama, arbitre auto-proclamé de la vertu. Les Russes rendent hommage à l’opération Jour-J qui a libéré la France de l’occupation nazie, mais ils – et les historiens – savent ce que la majorité de l’Occident a oublié : que la Wehrmacht fut défaite de façon décisive non pas par le débarquement de Normandie, mais par l’Armée rouge. Si le gros des forces allemandes n’avait pas été enlisé dans une guerre déjà largement perdue sur le front de l’Est, personne ne célébrerait le jour J comme il l’est aujourd’hui.

On entend dire que Poutine est « le meilleur joueur d’échecs », qui a remporté la première partie de la crise ukrainienne. Il a sans doute fait de son mieux, dans une crise qu’on lui a imposé. Mais les États-Unis ont des rangs entiers de pions que Poutine n’a pas. Et il ne s’agit pas uniquement d’un jeu d’échecs, mais d’un jeu d’échecs combiné avec du poker associé à la roulette russe. Les États-Unis sont prêts à prendre des risques que les dirigeants russes plus prudents préfèrent éviter … aussi longtemps que possible.

Peut-être l’aspect le plus extraordinaire de la comédie actuelle est la servilité des « anciens » Européens. Ayant apparemment abandonné toute la sagesse européenne accumulée, apprise des guerres et des tragédies, et même inconscients de leurs propres intérêts, les dirigeants européens d’aujourd’hui montrent une obéissance qui suggère que la libération de 1945 était en fin de compte une conquête qui perdure.

Est-ce que la présence en Normandie d’un dirigeant russe à la recherche de la paix peut faire une différence ? Il suffirait que les médias de masse disent la vérité, et que l’Europe produise des dirigeants raisonnablement sages et courageux, pour que toute la machine de guerre factice perde de son éclat, et que la vérité commence à percer. Une Europe en paix est toujours possible, mais pour combien de temps encore ?

Diana Johnstone

 

Diana Johnstone, proche de Noam Chomsky, est l’auteure de La croisade des fous : Yougoslavie, première guerre de la mondialisation. Elle peut être contactée à diana.johnstone@wanadoo.fr

Traduction VD pour le Grand Soir sous le regard attentif de l’auteure

source: http://www.legrandsoir.info/ukraine-nouveau-rideau-de-fer.html

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Commentaire recommandé

philbrasov // 04.12.2014 à 12h08

le seule issue pour Poutine est de ne rien faire militairement et attendre que la situation economique se dégrade en Ukraine.

Parallèlement a cela, car le statut -quo militaire au donbass est acté, Poutine DOIT aider économiquement ce même Donbass russe, de façon massive et significative, pour que la partie russe de l’Ukraine aux mains des gangsters de Kiev, se révolte contre le pouvoir central ukrainien, ne croyant plus a terme a une intégration dans l’UE, et encore moins dans l’OTAN ( article 5 de la charte.)
D’un point de vue tactique, une guérilla devra être menée dans les territoire NORD EST et SUD EST de l’Ukraine… ( oblaz de Kharkov et d’Odessa).

c’est l’effondrement économique de l’Ukraine , qui sauvera la paix en Europe.
pas l’inverse.

20 réactions et commentaires

  • fanfan // 04.12.2014 à 11h24

    « L’essence des médias n’est pas l’information. C’est le pouvoir. » Par John Pilger,
    « La semaine dernière, le célèbre journaliste John Pilger a participé à une série de Questions-Réponses avec Des Freedman (le 18 novembre 2014), membre de la Media Reform Coalition (coalition pour la réforme des média) ; c’était à l’occasion de la sortie du nouveau livre de Des Freedman « The Contradictions of Media Power » (les contradictions du pouvoir des médias.) Nous avons extrait les meilleures citations de cette intervention de John Pilger, ce qui donne un aperçu de son expérience et de sa compréhension du pouvoir des médias ; nous pouvons tous en apprendre. Et il a véritablement été brillant.
    (…)
    http://www.mondialisation.ca/lessence-des-medias-nest-pas-linformation-cest-le-pouvoir/5417818
    Source: http://realfare.wordpress.com/2014/11/26/real-media-john-pilger-on-the-abc-of-media-power/

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  • Vinipoukh // 04.12.2014 à 11h35

    Lire aujourd’hui cet article écrit le 6 juin, très éclairant !
    Même si le parti pris est assez évident, tout se tient dans le discours, et tient toujours à la vue des évènements depuis lors …

      +6

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    • Bordron Georges // 04.12.2014 à 18h14

      Article et analyse remarquable d’une journaliste américaine, qu’on ne pouvait attendre d’aucun journaliste français.
      Mais qu’entend-on par «anciens» européens, les dirigeants, les journalistes, les intellectuels, …, les peuples, les pays, les nations?
      Par contre, la servilité est évidente dans tout l’«Establishment» français et européen, acheté, vendu, dévoué, asservi par le «dollar». Dans leur presque totalité, ce sont plus précisément, les politiques, les universitaires, les journalistes et leurs experts divers, les financiers, et beaucoup de chefs des grandes entreprises.
      Rendez vous compte! C’était D. Strauss Kahn le français présent à cette fameuse conférence de Yalta, alors qu’il était sensé ne plus avoir de fonction officielle!
      C’est au crépuscule de notre vie que l’on découvre combien nous avons été floués, trop occupés à gagner notre croûte, à maintenir et à faire vivre notre famille.
      Les deux évènements révélateurs des malversations américaines (et donc, européennes), qui resteront dans l’Histoire sont
      d’une part la crise financière de 2008,
      d’autre part la crise ukrainienne de 2013-2014.
      Les jeunes, défendez vous! Pour nous, c’est trop tard!

        +5

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      • Daniel // 04.12.2014 à 20h28

        « C’est au crépuscule de notre vie que l’on découvre combien nous avons été floués, trop occupés à gagner notre croûte, à maintenir et à faire vivre notre famille. »

        Je suis tout à fait d’accord avec vous, hélas, un triste constat.

          +2

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  • MICHEL R // 04.12.2014 à 11h42

    bonjour,
    à l’évidence, on se rend compte que la RUSSIE de mr POUTINE a une attitude (forcée ou non )
    défensive qui ne lui permet pas d’avoir la main;comme le signale l’exposé,les états unis ont décidé de soumettre la RUSSIE et tous les coups sont permis puisque la guerre de l’info est gagnée.
    malheureusement, des vies disparaissent tous les jours dans l’indifference totale des médias occidentaux.
    on se sent vraiment impuissant face à ces évènements..
    qu’en pense V POUTINE,

      +0

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    • languedoc 30 // 04.12.2014 à 23h01

      Poutine a dit tout récemment que personne n’avait soumis la Russie et que ça n’arriverait pas. Le temps joue pour lui, il attend la suite des événements en Ukraine. Sur le plan militaire, il ne craint personne, c’est ce qu’il a dit dans son discours aujourd’hui.

        +0

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  • philbrasov // 04.12.2014 à 12h08

    le seule issue pour Poutine est de ne rien faire militairement et attendre que la situation economique se dégrade en Ukraine.

    Parallèlement a cela, car le statut -quo militaire au donbass est acté, Poutine DOIT aider économiquement ce même Donbass russe, de façon massive et significative, pour que la partie russe de l’Ukraine aux mains des gangsters de Kiev, se révolte contre le pouvoir central ukrainien, ne croyant plus a terme a une intégration dans l’UE, et encore moins dans l’OTAN ( article 5 de la charte.)
    D’un point de vue tactique, une guérilla devra être menée dans les territoire NORD EST et SUD EST de l’Ukraine… ( oblaz de Kharkov et d’Odessa).

    c’est l’effondrement économique de l’Ukraine , qui sauvera la paix en Europe.
    pas l’inverse.

      +10

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    • Chris // 04.12.2014 à 22h48

      Beaucoup de bruits annoncent que le conflit devrait se déplacer vers Odessa.

      Que ce soit de Lvov où on dit que les unités sont envoyés à Odessa ou d’Odessa même où la contestation prend de plus en plus d’ampleur.

      J’ose espérer que ce ne sont que des bruits.

        +1

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  • Michel LONCIN // 04.12.2014 à 12h16

    A tout prendre, on peut se demander si Poutine a eu raison de ne pas « marcher sur Kiev » … La Russie aurait été accablées de « malédictions » des « bonnes consciences européennes » au SACRE COMPLET mais le régime FASCISTO-NEO-NAZI aurait été tué dans l’oeuf (POURRI) !!!

    S position intermédiaire n’a pas empêché cette DIABOLISATION … Résultats : Kiev est aux mains des fascisto-néo-nazis AUX ORDRES de Washington … le Donbass est plongé dans une guerre civile ATROCE … Seule réussite, mais de taille : la Crimée et Sébastopol sont RUSSES, mla flotte russe règnent sur la mer Noire et accède toujours à la Méditerranée (d’où, la RAGE étatsunienne) !!!

    Mais, outre le développement des relations avec la Chine (ans et en dehors du cadre des BRICS) PARCE QUE les intérêts russes et chinois se confondent, le « joueur d’échecs » Poutine vient de remporter un coup de maître : le traité économico-politique avec la Turquie … membre de l’OTAN !!! Ce traité, qui prive la Bulgarie d’inestimables rentrées de FRIC, aura inévitablement des conséquences dans une lente, TRES LENTE prise de conscience des états européens du sud-est, Bulgarie en tête … Peut-être qu’une « insurrection » à l’égard de l’UE et de l’OTAN en sera le fruit …

      +5

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    • Nerouiev // 04.12.2014 à 16h03

      Etre critiqué pour être critiqué, j’ai moi aussi pensé comme vous : pourquoi Poutine n’a pas foncé jusqu’à Kiev, voire plus loin. Mais je me suis repris en me disant que plus tard il serait le grand vainqueur moral de toute cette affaire et qu’il n’avait pas le droit d’entacher ses actions à l’inverse de ses adversaires. De plus il n’a pas encore mis la Russie à niveau car s’il a bien une défense nucléaire et une armée au top la Russie est encore tributaire de ses achats extérieurs par son pétrole et ne donne pas encore satisfaction aux aspirations des Russes. La conférence de Poutine aujourd’hui est d’une extrême importance et il me tarde sa traduction pour connaître dans le détail son programme. Déjà, à écouter les participants, il a fait l’unanimité au sein de tous les partis, des libéraux aux communistes. Il se pourrait bien que les sanctions soient le catalyseur pour une auto production en Russie.

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  • Anne // 04.12.2014 à 13h02

    Remarquable article que j’ai relu avec beaucoup d’attention.

    Il est trés intéressant, et même passionnant de relire avec un peu plus de recul les articles les plus marquants.

    Merci.

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  • V_Parlier // 04.12.2014 à 13h37

    « Peut-être l’aspect le plus extraordinaire de la comédie actuelle est la servilité des « anciens » Européens. Ayant apparemment abandonné toute la sagesse européenne accumulée, apprise des guerres et des tragédies, et même inconscients de leurs propres intérêts, les dirigeants européens d’aujourd’hui montrent une obéissance qui suggère que la libération de 1945 était en fin de compte une conquête qui perdure. »

    Tout est dit. C’est l’européisme contemporain dans toute sa splendeur.

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  • Crapaud Rouge // 04.12.2014 à 13h40

    C’est un excellent texte qui résume fort bien toute l’histoire depuis ses débuts. On en sort malheureusement avec l’impression que les Américains ont enclenché une mécanique infernale pour réanimer « la guerre froide », et l’on ne voit rien qui puisse la freiner : les Européens sont incroyablement soumis, ils traitent Poutine en « paria« , et celui-ci se tourne avec raison vers les Chinois. Il y a maintenant deux options : déclenchement d’une guerre ouverte dans le Donbass avec intervention des Russes, ou maintient du statut quo. Dans les deux cas, les relations européennes avec la Russie sont condamnées à se dégrader.

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  • tepavac // 04.12.2014 à 13h58

    Diana Johnstone est une journaliste-reportère honnête et est fidèle aux évènements qu’elle décrit.
    Au moins en ce qui concerne ses révélations dans « la croisade des fous ».

    De fait, elle expose des schémas qui au final, rejoignent les conclusions de presques tous observateurs indépendant.

    Ok, nous sommes d’accord avec le fait que la plus part des conflits de ces dernières années sont le résultat de l’agissement de nos propres « dirigeants », du cercle « occidental ». Cependant cela n’explique en rien les fondements de cette attitude, surtout lorsque la confrontation à pour éffêt de provoquer des adversaires et des populations dont les réactions au combat sont prévisibles et insoumises par la force.
    Il y à évidement l’idée sous-jacente de Brezinski, mais là aussi, le « plan » est la réponse d’une époque révolue, liée principalement aux voies maritimes et térrestres. En réalité il éxiste peu de pays à trvers le monde qui interdisent le passage des marchandises.
    Duguesglin, mais pas seulement, précèdement sur un autre thème, s’intérroge clairement sur les raisons de ce comportement d’un autre siècle.

    L’idée qui sous-tend la question est plus que naturelle, « pourquoi dépense t-on autant d’énergie à se détruire mutuellement, alors que l’humanité est au devant de tant de problèmes majeurs, surpopulation, gestion des ressources vitales, calamités naturelles et prisonnier de cette seule planète hospitalière?.

    Nous avons là un réèl soucis moral et intellectuel. C’est une crise aigue de civilisation idéologique.

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  • James Whitney // 04.12.2014 à 17h03

    Il y a aussi

    http://www.salon.com/2014/12/04/new_york_times_propagandists_exposed_finally_the_truth_about_ukraine_and_putin_emerges/

    par l’excellent Patrick L. Smith, qui écrit que certains de la presse mainstream aux USA commencent à nier les mensonges sur l’Ukraine. Ce qui n’est pas le cas en France ou en Angleterre comme nous le savons bien.

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  • bm607 // 04.12.2014 à 17h16

    Dans la ligne dévastatrice faisant suite à ces événements, un ministère de la désinformation a été créé, qui semble déjà avoir sévi : ainsi Kiev a reconnu qu’un accident s’est produit sur la centrale nucléaire de Zaporojie, le 28 novembre, mais les médias locaux ont reçu l’ordre de ne pas diffuser cette information le jour même :
    http://french.ruvr.ru/2014_12_04/Le-ministere-de-la-verite-un-Tchernobyl-dans-l-espace-mediatique-ukrainien-1576/

    L’article est un peu laconique concernant l’accident proprement dit, mais il semble par d’autres source que ce ne soit que le transformateur principal qui ait eu des ennuis et donc que l’incident était au niveau 0 (classement INES).
    http://stirileprotv.ro/stiri/international/un-accident-a-avut-loc-la-o-centrala-nucleara-premierul-ucrainei-cere-explicatii-de-urgenta-de-la-ministerul-energiei.html
    (avant dernier paragraphe : on comprend sans parler la langue).

    Mais sur le principe c’est inquiétant de ne pas communiquer sur ce genre de choses en l’absence de directives du gouvernement (on ne commence pas à communiquer QUE lorsqu’un incident ou accident est maîtrisé !!)

    En passant on peut se régaler de la manière de présenter les choses :
    http://www.tdg.ch/monde/europe/accident-nucleaire-sudest-ukraine/story/12186992
    « L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) français a pour sa part déclaré n’avoir pas décelé de radioactivité inhabituelle après l’incident. «Nous avons installé deux balises sur le toit de l’ambassade de France à Kiev. Et l’ambassade ne nous a rien signalé. S’il y avait un accident, nous le saurions», a déclaré un porte-parole. »
    S’il y avait un accident nous le saurions, l’ambassade le saurait par le gouvernement de Kiev bien sûr (mais on ne sait jamais, mettons quand même des balises…)

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  • Nerouiev // 04.12.2014 à 18h12

    A propos de rideau de fer, quelqu’un sait-il ce qu’il en est du mur en béton de Iatseniouk ?

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  • Jacques // 04.12.2014 à 20h37

    Très bonne mise au point écrite il y a 6 mois, mais dont rien n’a vieilli, ce qui en démontre la qualité. Diana Johnstone est une Américaine vivant en France, mais il y a au moins un Français de France capable de faire un très bon résumé de l’affaire ukrainienne: à lire chez Hérodote: http://www.herodote.net/Europe_Russie_les_occasions_manquees-article-1485.php

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  • bob // 22.01.2015 à 17h13

    bonne analyse,lucide.

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