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13.avril.202013.4.2020 // Les Crises

118.000 euros de MSD, 116.000 euros de Roche : faut-il s’inquiéter des liens entre labos et conseils scientifiques ?

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Source : Marianne, Étienne Girard

Les experts-médecins des conseils scientifiques chargés d’éclairer Emmanuel Macron pendant la crise du coronavirus ont touché 450.000 euros des firmes pharmaceutiques ces cinq dernières années. Faut-il s’inquiéter pour leur indépendance ? Eléments de réponse.

Souvenez-vous de Jean-Jacques Mourad. Pendant la campagne présidentielle de 2017, ce cardiologue était l’un des conseillers santé d’Emmanuel Macron. Il avait démissionné après avoir été accusé de conflit d’intérêts, pour avoir touché quelque 80.000 euros d’avantages du laboratoire Servier, en trois ans et demi. Et ce, alors que son candidat plaidait pour le remboursement des médicaments contre la tension artérielle, spécialité du groupe pharmaceutique.

Trois ans plus tard, rien n’a changé dans le microcosme médical. Parmi les experts des conseils scientifiques chargés de conseiller le chef de l’Etat sur la crise du coronavirus, plusieurs ont des liens d’intérêts importants avec les laboratoires. L’un d’entre eux s’est vu verser … 251.327 euros d’avantages de la part des firmes, entre 2014 et 2019, selon les chiffres de la base publique Transparence santé. Ces relations d’argent n’empêchent pas l’indépendance d’esprit, mais interrogent dans la mesure où une étude universitaire publiée en novembre 2019 a montré que les médecins liés aux industriels du secteur prescrivent plus de médicaments que les autres. Car la réponse au coronavirus passera aussi par des choix qui impliquent les multinationales du secteur.

En cinq ans, entre les déjeuners, les dîners, les hébergements à l’hôtel, les frais de transport et les honoraires, les industriels ont payé pour 449.389 euros d’avantages à neuf experts du conseil scientifique placé auprès d’Emmanuel Macron ainsi que du Comité analyse et expertise (Care) chargé de l’éclairer sur les questions purement scientifiques liées au Covid-19. Ce qui recouvre des situations très différentes, dont certaines témoignent d’un compagnonnage suivi entre les médecins et les fabricants de médicaments. Largement en tête des firmes les plus généreuses, on retrouve l’Américain Merck Sharp and Dohme (MSD) et le Suisse Roche, deux laboratoires en pointe dans la recherche contre le coronavirus. MSD, qui a accordé 118.883 euros aux experts, fait partie des dix groupes qui ont annoncé mettre en commun leurs molécules afin de trouver un traitement. Quant au laboratoire Roche, donateur de quelques 116. 286 euros d’avantages en cinq ans, il vient de faire savoir qu’il a mis en place un nouveau test rapide de dépistage du Covid-19. Soit précisément les tests sur lesquels comptent le gouvernement pour augmenter les capacités de dépistage du pays.

Déclarations incomplètes

Un registre de déport en cas de conflit d’intérêts est-il prévu au sein des conseils d’expert ? L’oncologue Jean-Philipp Spano, un des représentants du Care, nous indique que ses membres « sont actuellement en train de remplir des déclarations publiques d’intérêts. Ces déclarations seront rendues publiques d’ici le début de la semaine prochaine». Il précise que « ces DPI font l’objet d’une relecture par les ministères chargés de la santé et de la recherche, qui pourront demander le déport de certains membres du CARE lorsque cela est nécessaire, y compris pour des liens passés avec des industriels, même réalisés ponctuellement, et ce pour des raisons éthiques ». Reste à savoir de quelle façon ces règles seront appliquées.

Quant au conseil scientifique, son président, Jean-François Delfraissy, n’a pas pu nous répondre dans les délais. Il a assuré à nos confrères de Mediapart qu’un registre de déport sera bientôt mis en place. Les membres de l’instance ont par ailleurs rempli une déclaration publique d’intérêts, publiée sur un site dédié. Problème, il suffit de comparer avec la base Transparence santé pour s’apercevoir que plusieurs praticiens… ne déclarent pas tous leurs liens.

1,36 milliard par an

Les relations entre les laboratoires et les médecins sont loin d’être étanches. En 2018, les industriels pharmaceutiques ont ainsi versé quelque 1,36 milliard d’euros d’avantages aux professionnels de santé, a révélé une enquête de la presse quotidienne régionale. Une vieille habitude du secteur. « Il y a une culture du lien avec les labos, les médecins y sont biberonnés dès leurs études. Les représentants des firmes viennent dans les services, distribuent des invitations, ils font partie du paysage », note le médecin généraliste Pierre Frouard, co-auteur d’une étude de l’Université Rennes 1 sur les prescriptions des médecins et leurs liens avec les lobbys, en novembre dernier. Cette étude, publiée dans le prestigieux British Medical Journal, a montré que les médecins qui reçoivent des cadeaux de l’industrie pharmaceutiques prescrivent… plus et moins bien, par rapport aux indicateurs de l’Assurance maladie. « Et puis il y a un autre élément, ajoute Pierre Frouard. Qui relève plutôt du bon sens. […]

Lire la suite sur : Marianne, Étienne Girard

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Commentaire recommandé

Narm // 13.04.2020 à 14h07

Tiens, les crises se réveillent.
Merci pour cet article déjà lu mais très révélateur.
pourrait-on avoir un article des crises style raoult sur karine machin et tous les lobbistes qui passent à la télé ?
pour une fois, j’attends avec une extrème impatience le discours de ce soir à la télé ….
Les masques sont presque tous tombés ….

62 réactions et commentaires

  • Dbon // 13.04.2020 à 13h47

    Il y aurait donc des conflits d’intérêts ? Non c’est pas possible !
    Ces conflits d’intérêts concerne t ils aussi les opposants du Docteur Raoult?
    Je n’ose l’imaginer.

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    • red2 // 13.04.2020 à 15h49

      Les conflits d’intérêt concernent malheureusement tout le monde à ce niveau dans notre société pourrie, y compris Raoult et son clan… Vous croyez qu’on lève les sous pour construire et faire fonctionner un IHU sans « partenaires » dans le monde actuel. D’ailleurs l’IHU ne s’en cache même pas : https://www.mediterranee-infection.com/linstitut/partenaire/
      Du beau monde : Institut Mérieux, Sanofi Aventis, Cerba European Lab, CMA-CGM …

        +17

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      • Pegaz // 13.04.2020 à 18h58

        C’était obscur jusqu’à ce que j’entende ce discours
        Actuellement 75 % des moyens de recherche des laboratoires publiques sont assurés par ce qui est appelé des Contrats de Recherches Institutionnels, soit par l’industrie pharmaceutique soit par des Fondations de Recherches privées, elles même financée par l’industrie pharmaceutique […] Un équilibre leur permettant de travailler ensemble mais pas dans le liberté de choix de leur projet de recherches. Au détriment de la recherche basique fondamental. Mais à ne pas confondre avec la 3ème catégorie les Contrats Financiers Personnels de Consultant et/ou Orateur […]
        https://www.youtube.com/watch?v=bIQlU4JmAEY

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      • Clode // 14.04.2020 à 00h04

        A ceci près que le coût du traitement du Professeur Raoult est très modeste.
        Michele Rivasi, député européenne dénonce certains liens incestueux entre labos ,médecins et conseillers
        https://youtu.be/HL-3QSL-wp0?t=11
        Sa fille travaille à l’institut Pasteur de Guyane

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      • RGT // 14.04.2020 à 10h14

        Si seule la santé était impactée par les conflits d’intérêt ce serait un bienfait.

        Souvenez-vous simplement (pour les poissons rouges qui ont déjà oublié) l’affaire Delevoye…
        Et tant d’autres aussi qui ont sombré dans les abîmes de l’oubli collectif.

        Sans compter le « sauvetage des banques » par le con-tribuable suite à la crise des subprimes par les politicards (et les « hauts fonctionnaires » qui se préparaient un plan de carrière glorieux)…

        Tant que toutes les personnes pouvant potentiellement être suspectées de conflits d’intérêts ne seront pas suivies de près par des collectifs indépendants et qu’ils ne risqueront pas de voir TOUS leurs avoirs saisis pour dédommager la collectivité, assortis bien sûr d’une peine d’embastillement dans les prisons hébergeant les pires pervers (souvent bien peu nuisibles comparés aux premiers) ces problèmes ne sont pas près d’être résolus.

        Quand on constate que certains maires bossent pour Vinci en signant des contrats de privatisation du réseau d’eau de leurs communes, quand on constate que Mylan, filiale de Merck spécialisée dans la fabrication de génériques au rabais (mais très profitables) fait de la publicité à la télévision (alors que ses concurrents n’ont pas le droit de le faire sauf pour de la poudre de perlin-pinpin genre homéopathie) on est en droit de se demander si certains ne sont pas « plus égaux que les autres » vis à vis de la loi.

        Les conflits d’intérêts ont existé de tous temps mais il me semble que depuis la croissance fulgurante du néo-libéralisme ils atteignent des niveaux stratosphériques.

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        • Narm // 14.04.2020 à 17h02

          RGT ils sont sortis par la porte (delevoie/pension) , ils reviennent par la fenetre https://www.lesechos.fr/finance-marches/gestion-actifs/comment-blackrock-veut-conquerir-leurope-142583

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        • fanfan // 14.04.2020 à 19h40

          Nous sommes les témoins et les spectateurs passifs et sans voix d’ « un coup d’ État global » des forces sociales et économiques dominantes avec la complicité de l’OMS, qui avaient, jusqu’à présent, assuré les conditions de reproduction de leur domination dans les flux ininterrompus de la circulation et de la valorisation du capital.
          Ces forces sociales et économiques, immanentes au capitalisme global, viennent-elles d’instaurer, avec succès sous nos yeux, une dictature totalitaire à l’échelle planétaire qui leur garantira et leur assurera une gouvernementalité hégémonique sans partage en excluant les autres classes et fractions de classes, avec lesquelles elles avaient dû, jusqu’à aujourd’hui, « composer » et négocier ?
          Depuis le milieu des années 1970, l’histoire de la globalisation n’a été que l’histoire de la dénationalisation des États-nations.
          L’histoire différentielle et spécifique des États-nations, des rapports entre les forces économiques, sociales, politiques, idéologiques, culturelles, religieuses, éthiques… qui ont fait de chaque État-nation ce qu’il était encore jusqu’à aujourd’hui, les forces sociales et économiques dominantes de la globalisation viennent de transcender par un coup d’ État global, avec l’assentiment et le consentement des sujets, désormais assujettis.

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        • fanfan // 14.04.2020 à 19h41

          A qui profite le crime du coronavirus :
          https://www.youtube.com/watch?v=1w_jVdktlWI&feature=youtu.be

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      • N_a_d // 14.04.2020 à 10h46

        Les sous de ce « beau monde » vont-ils dans les comptes de l’IHU ou dans des poches particulières ?

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      • fanfan // 14.04.2020 à 19h45
    • Diogène // 14.04.2020 à 18h04

      « les opposants du Docteur Raoult ». c’est quand même drôle comme formule.
      Si vous voulez être éclairé sur les conflits d’intérêts.
      Je vous en donne un bel exemple.
      Deux des personnes qui se sont répandues sans aucune réserve dans les médias, buvant le calice jusqu’à la lie, pour défendre la méthode Raoult Ce sont précisément deux membres du conseil d’administration de l’IHU dont Monsieur le PR. Raoult est la directeur. Sans préciser d’où ils s’exprimaient, sauf erreur de ma part.
      Douste Blazy et Muselier. Ils auront bien mérité leurs jetons ces deux là.
      Madame G. Fiorasco ancienne ministre elle aussi a eu le bon goût de n’en rien faire.

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  • catherine // 13.04.2020 à 13h48

    C’est très honnête de la part des crises de relayer cet article que j’avais lu.

    Il n’y a rien d’anodin dans ces informations qui, croisées avec d’autres peuvent permettre d’appréhender un certain univers. On peut rajouter aussi que Salomon fut le conseiller de micron pendant sa campagne et obtint en retour le poste qu’on lui connait aujourd’hui.
    Dans le Sud, un chirurgien orthopédiste qui avait su bâtir sa réputation, s’est tué avec un avion de tourisme au Portugal il y a deux ou trois ans. Nous sûmes plus tard que cet avion appartenait à une société de fabrication de prothèses. C’est sûr que ce genre de cadeau est difficile à tracer.

    Tout ceci n’est que la partie émergée de l’iceberg et il y aurait beaucoup à creuser, mais c’est chaud, très chaud.

    John Le carré a écrit un superbe livre: « la constance du jardinier » d’où fut tiré un film « the constant gardener ».

    Il disait : ce que je décris dans mon livre n’est rien à côté de la réalité que j’ai découverte.

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  • jok // 13.04.2020 à 14h02

    Ce post est salutaire pour les Crises.fr. Il permet de confirmer aux détracteurs que non le site n’est pas anti Raoult par posture. Le but est d’informer et d’éclairer au mieux les lecteurs sur tout sujet contre vents et marées par des articles diversifiés et argumentés. Ici tout n’est peut être pas parfait mais n’oublions pas qu’il s’agit d’un blog qui ne vit que des dons des particuliers. Pas de financement d’officines ayant des agendas bien précis. Gardons cela à l’esprit.

      +0

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  • Narm // 13.04.2020 à 14h07

    Tiens, les crises se réveillent.
    Merci pour cet article déjà lu mais très révélateur.
    pourrait-on avoir un article des crises style raoult sur karine machin et tous les lobbistes qui passent à la télé ?
    pour une fois, j’attends avec une extrème impatience le discours de ce soir à la télé ….
    Les masques sont presque tous tombés ….

      +55

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    • Narm // 13.04.2020 à 14h10

      a voir un résumé simpliste
      https://youtu.be/DCi28_HbIbk?t=109

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      • guiz // 13.04.2020 à 15h00

        Il y a encore qq biais de présentation et argument d’autorité…, la « science médicale » s’est pourtant mis d’accord sur un protocole de validation, je ne comprends pas toujours que votre « numéro 1 » ne s’y plie pas et balaie ainsi toutes les critiques…les collusions, erreurs passées, conflits d’intérêt, buzz, etc…brouillent la réflexion. Je pense que (pour l’instant) le bon sens devrait nous empêcher d’avoir un avis tranché sur l’efficacité de ce traitement.

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        • Narm // 13.04.2020 à 19h06

          pas trop compris si vous vous adressez à moi
          je suis comme vous, j’attends les resultats.
          La décense voudrait que le site évite de crier avec la meute
          https://youtu.be/hufvrHDgU4k

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    • Narm // 13.04.2020 à 14h13

      les suite de la stratégie du choc coronavirus par Naomie Klein https://youtu.be/2k-5pCClt0o?t=165

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    • bm607 // 13.04.2020 à 14h22

      « Karine Lacombe, qui critique des méthodes de Didier Raoult, est-elle en «conflit d’intérêt» avec les laboratoires concurrents ?

      Le député Joachim Son-Forget s’adresse ainsi à Karine Lacombe dans un tweet : «Vous devez quand vous intervenez, déclarer vos conflits d’intérêts puisque vous avez touché de l’argent de Abbvie qui produit le kaletra et de Gilead qui produit le remdesevir [sic]. Les deux alternatives à l’hydroxychloroquine, cheap et non protégée.»

      Le député des Français de l’étranger (pour la Suisse et le Liechtenstein) fait ici référence aux deux autres médicaments testés dans le cadre du programme Discovery, un essai d’ampleur européenne qui doit permettre de déterminer quel médicament est efficace contre le Covid-19. Outre l’hydroxychloroquine portée par le professeur Raoult, sont également évalués le kaletra, un anti-VIH qui associe lopinavir et ritonavir, et le remdesivir, un antiviral expérimental conçu pour lutter contre Ebola. »
      https://www.liberation.fr/checknews/2020/03/26/cette-professeur-critique-des-methodes-de-didier-raoult-est-elle-en-conflit-d-interet-avec-les-labor_1782911

      Quand on sait que les différents tests en cours concernant la Chloroquine sont biaisés (l’essai Discovery cité donne le médicament à un moment où on sait qu’il ne fera pas d’effet et à des doses plus faibles que celle du protocole Raoult, idem l’essai Hyvocovid) on peut s’interroger oui.

      Et ce n’est pas la défense aux arguments entièrement prévisibles de k. lacombe qui me fera changer d’avis, il n’y a qu’à lire cet article :
      http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/24/hydroxychloroquine-comment-la-mauvaise-science-est-devenue-u-305255.html

        +34

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  • Loxosceles // 13.04.2020 à 14h07

    « Des conflits d’intérêts pourraient potentiellement surgir. »

    Bon, on commence enfin à se pencher sur le sujet, mais ça reste frileux… Bien sûr, on trouvera toujours moyen de minimiser, de tergiverser, il est vrai que la pratique dans tous les domaines est d’être hébergé lorsque vous participez à un colloque ou que vous êtes appelé à mener une conférence, mais ces appels ne sont pas toujours innocents non plus. On trouvera inévitablement des pratiques de cooptation ou autres, qui se rapportent à des dérives ploutocratiques.

    Ces dérives ne sont pas nécessairement malveillantes, mais elles relèvent d’alliances d’intérêt et conflits d’intérêt omniprésents dans ces domaines. Y a qu’à se baisser pour trouver.

    La notion de conseil scientifique pose un autre problème qui lui se rapporte à la « démocratie ». Dès lors que des décisions peuvent être prises ou fortement conseillées par des instances non élues de ce type (qui se multiplient), c’est un pas de plus vers l’abandon de la « démocratie ». On s’apprête à supprimer des avocats ou des journalistes par des « IA », et bientôt la suppression des derniers lambeaux de la démocratie au nom de la toute-puissante science et ses principes sacrés, au-dessus de l’homme car largement religieuse dans ses principes et parfois même dans ses applications. Je ne dis pas qu’il faut se passer de la science, mais je vois que nous sommes aujourd’hui collectivement otages de ses décisions. C’est un sujet capital. La science ne peut ni ne doit tout régir.

      +24

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  • Pierre Mauran // 13.04.2020 à 14h30

    Imaginez. Vous êtes cardiologue et vous voulez assister à un des grand congrès internationaux annuels, par exemple celui de l’American Heart Association à Philadelphie du 16 au 18/11. Coût du voyage province-Paris-Philadelphie A-R : 1200 €, inscription au congrès (non-membre) 2165 $, 3 nuits dans un grand hôtel (prix pour congressistes, navettes jusqu’au lieu du congrès, etc) : 840 €, repas (2/j et pauses cafés) : 250 €. Si vous croyez qu’avec nos salaires hospitaliers, nous pouvons dépenser de notre poche environ 4300 € pour un congrès. Le CHU nous financerait 500 € à condition de tout prévoir 6 mois à l’avance et de passer une demi-journée à réunir la paperasse nécessaire. Sans l’industrie pharmaceutique, il n’est plus possible d’aller en congrès. Ou alors, il faut que l’état s’y substitue.

      +12

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    • Balthazar // 13.04.2020 à 14h42

      Je vais répondre une bêtise mais je préfère la dire que rester silencieux face à ce type d’arguments : on est en 2020. La visioconference existe, s’abonner à des revues scientifiques est possible, passer cela en frais pro ne devrait pas être insurmontable.

        +28

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      • Berrio // 13.04.2020 à 14h57

        Je suis assez d’accord avec vous. Vous oubliez que ce genre de congrès, comme les voyages d’affaires, c’est l’opportunité de petits cadeaux (et aussi des rencontres informelles qui sont souvent plus intéressantes que les conférences officielles).

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      • Pierre Mauran // 13.04.2020 à 16h13

        Vous suggérez de s’abonner à des revues scientifiques ? Croyez vous qu’on ne le fait pas ? La visioconférence ? Croyez vous qu’on ne l’utilise pas ? Mais rien, pour l’instant, ne remplace un grand congrès de plusieurs dizaines de milliers de personnes, où vous passez 3jours à étudier, à entendre ou lire des choses que vous n’auriez pas eu ni le temps ni le goût de lire après vos longues journées de travail, sans compter les discussions, les rencontres de collègues et d’amis qu’on ne voit qu’à ces occasions.

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        • EugenieGrandet // 13.04.2020 à 17h14

          Absolument d’accord avec P Mauran sur l’intérêt de ces congrès qui réside dans les rencontres entre pairs, dans la détection de tendance, la sérendipité, dans les questions posés (sauf erreur de ma part, ce n’est pas retransmis en direct ou pas), la possibilité d’aller rencontrer les orateurs pour avoir un échange personnel voire récupérer leurs coordonnées pour les poursuivre après le congrès.
          Quand j’avais une activité professionnelle, mon entreprise payait pour mes participations (en général une toutes les deux ans en Europe et alternativement une aux Etats Unis).
          Par contre je faisais tout pour éviter de croiser les collègues/concurrents que je croisais déjà en France. Je m’obligeais à rencontrer (boire un verre, déjeuner ou diner) des collègues étrangers dans mon domaine.

          Mais par construction de ce que vous acceptez (paiement par un labo), vous vous placez dans une situation de dépendance inacceptable, quelle que soit votre éthique personnelle.

          Oui la formation des médecins doit être prise en charge par l’employeur qui en fait doit comprendre qu’il fait un investissement et non une récompense. Mais pour cela il faut que ces participations soient pilotées par l’employeur.

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        • Michel Le Rouméliote // 14.04.2020 à 17h33

          Rappelez-nous la paye nette avec les primes d’un médecin hospitalier ? C’est quand même pas l’éducation nationale…

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    • JCH // 13.04.2020 à 15h25

      Il y a une grosse différence entre assister une fois de temps en temps à un congrès pour moins de 5’000 €, et accumuler 250’000 € de défraiements et autres avantages en six ans (cf. l’article)…
      Certainement que la plupart des lecteurs du blog seraient d’accord de situer la limite de l’acceptable quelque part entre les deux. Où exactement? Vaste question, et la réponse aurait forcément un caractère arbitraire.
      Le problème est que pour l’instant ça n’est pas du tout réglementé, et que les déclarations d’intérêts de ceux qui parlent à l’oreille du Président de la République ne seront publiées que « prochainement » (aux calendes grecques?).

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    • red2 // 13.04.2020 à 16h33

      Je veux pas être polémique mais J’ai aussi été doctorant et post-doc et j’ai participé à de nombreux congrès :
      – Coût du voyage pour Philadelphie A-R : max 800 euros (une fois mon labo avait un contrat foireux avec Air-France et ça m’a couté un peu plus cher mais sinon vive Opodo et les autres comparateurs)
      – Inscription au congrès 2165 $ : En science des matériaux, on payait deux fois moins cher, et il existe en plus des prix pour les doctorants (soit dans les 500 euros l’inscription pour un étudiant, environ 1000 euros pour un chercheur)
      – 3 nuits dans un grand hôtel : 840 € : Pour 3 nuits ! Vos sponsors vous permettent de flamber 😉 ! Je ne suis jamais descendu dans les hôtels des congrès ( mes chefs non plus) et on partageait des chambres si nécessaire : pour 5 nuits ça faisait dans les 300-350 euros par tête de pipe.
      – repas (2/j et pauses cafés) : 250 €. Je ne sais pas ou vous travaillez mais je rappelle qu’au CNRS le remboursement est de l’ordre de 15-20 euros par repas…
      En 5 jours de congrès à San-Fransisco ou Seattle on dépensait donc 2 fois moins que vous en 3 jours ! Par ailleurs un bon tiers des grands congrès internationaux ont en Europe et ça coûte bien moins cher d’aller à Lille ou à Strasbourg qu’à New-York. Sinon, on finançait ça sur fond propre ou sur contrat : ANR, région, Europe ou autre… Mais jamais grâce à des sponsors extérieurs. On travaillait bien sur avec des partenaires privés sur des projets communs, mais je n’ai jamais entendu, en une dizaine d’année, le terme de sponsoring qui semble propre à la recherche médicale.

        +19

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      • Pierre Mauran // 13.04.2020 à 18h34

        les tarifs que j’ai mis sont facilement vérifiables. J’ai pris un exemple précis pour que vous puissiez le faire. Aux dates, lieu et congrès indiqués, les prix sont ceux que j’ai mis Il est vrai que le tarif d’inscription d’un étudiant est moins cher que celui d’un médecin. Ensuite, c’est vrai qu’on peut dormir chez l’habitant ou sous la tente, dîner d’un big-Mac, etc. Désolé, mais quand tu as fait les études que nous avons faites, que tu bosses 60 à parfois plus de 100 heures par semaine à faire ce que nous faisons, ce n’est pas pour dormir dans un formule 1 et dîner avec des tickets repas. Ça en choquera certains mais c’est la vérité. On ne demande pas le train de vie des footballeurs que tout le monde admire puisqu’ils font des choses si importantes…mais bon… un peu de confort ne devrait pas nous être disputé. Et ce n’est pas parce que les chercheurs CNRS et autres non médecins ont des conditions misérables qu’elles doivent être prônées en exemple.

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        • red2 // 13.04.2020 à 19h05

          Je ne mets pas en cause vos tarifs, je mets en cause les habitudes prises dans la recherche médicale! Mes chiffres sont ceux qui ont cours dans le domaine de la physique des matériaux pour des personnels universitaires ou CNRS. Par ailleurs les chercheurs au CNRS titulaires (en milieu et fin de carrière, les salaires en début de carrière sont faibles) ne sont pas des mendiants : 2000 puis 3000 puis 4000 puis 5000 euros par mois au fur et a mesure de l’évolution de la carrière me semble pas honteux quand on sait que le salaire médian en France est de l’ordre de 1750 euros. Les problèmes sont plus, comme dans beaucoup d’endroit : le faible nombre de postes ouverts au concours, les pontes intouchables qui font dysfonctionner le système et les conditions des travail qui se dégradent. Quand aux hôtels je ne parle pas de formule 1! Les congrès proposent effectivement des tarifs au Marriot ou à l’Hilton local mais même avec des tarifs préférentiels ça reste Marriot ou Hilton ! Il y a bien sur pléthore d’hôtels plus que corrects moins cher (et il n’y a pas de honte à partager une chambre ou une suite dans un appart-hotel quand on se déplace à plusieurs). Je rappelle que pour les fonctionnaires les tarifs des remboursements sont fixés par arrêté ministériel pour les déplacement sur le territoire National et qu’on est très loin de vos chiffres :
          https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000038175424&categorieLien=id

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        • Enma // 13.04.2020 à 19h48

          Vous oubliez quelques détails concernant ces congrès et leur coût (peu accessible, c’est certain).
          D’abord que c’est généralement un labo qui organise, et la plupart du temps autour de la promotion d’une molécule (j’ai travaillé dans le domaine, je sais de quoi je parle). C’est aussi le labo qui va fournir la liste des participants à contacter (hiérarchisés : certains devront être financés par leur structure, d’autres seront partiellement ou entièrement couverts par le labo, services VIP compris).
          En fonction des moyens du labo et du budget alloué à l’événement, l’emplacement du congrès est choisi de manière à vendre du rêve, et pas en fonction d’éléments liés à la recherche médicale (Paris, Mexico ou Miami plutôt que La Rochelle ou Montpellier).
          Le prix est bien sûr conditionné à un certain nombre de services : billets d’avion même pour un déplacement à l’intérieur des frontières, et généralement pas en classe éco, là où parfois le TGV prendrait moins de temps (compter le temps d’enregistrement à l’aéroport, etc.) + les transferts/taxis jusqu’à l’hôtel et l’aberration de prendre une navette minimum deux fois par jour pour faire les 300 mètres entre l’hôtel et le lieu du congrès (véridique et massif, pas réservé à 2-3 pontes).
          (suite à venir pour cause de message trop long)

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        • Enma // 13.04.2020 à 19h50

          (suite)
          Et l’hôtel, parlons-en. Pourquoi des 3 ou 4 étoiles à 200 euros la nuit ? (Marriott et Hilton, comme précisé par Red2) On doit pouvoir bien dormir le temps du congrès pour moins cher que ça, non ?
          Ah, et j’oubliais les dîners, reconnaissez qu’on ne se moque pas du client. En plus c’est le moment de la journée où on voit tout le monde (y compris ceux qu’on n’a pas vus pendant pendant les workshops).

          Alors, oui, la facture est salée. Et si vous pensez que tous ces éléments n’ont aucune influence, c’est que vous n’avez pas la moindre idée de la façon dont fonctionne la psyché humaine.

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          • Pierre Mauran // 14.04.2020 à 08h58

            Si vous espérez que les médecins soient tous des Saint François (il y en a, je vous l’assure) vous serez déçus.
            Quand mises bout à bout tes gardes représentent des années de ta vie (j’en suis à 5 ans) pendant lesquelles tu as passé de courtes nuits hachées dans une pièce qui tient d’une cellule de prisonnier avec pour nourriture un plateau dégueu, en faisant le lendemain de ta garde ta journée de travail parce que les effectifs sont insuffisants pour te permettre de te reposer, tu ne te sens pas coupable de dormir le temps d’un congrès dans un bon hôtel et de manger correctement. Le jour où un congrès de plusieurs dizaines de milliers de cardiologues se tiendra à La Rochelle faites moi signe. Les voyages se font en classe économique, etc. Le seul point que je vous accorde c’est celui des navettes lorsque l’hôtel est proche du congrès mais ce n’est pas toujours le cas.
            Quant à l’influence de tout ça sur les prescriptions, elle est probablement quasi nulle, car les prescriptions sont guidées par les recommandations des sociétés savantes basées sur des essais rigoureusement contrôlés. L’investissement des laboratoires dans l’organisation de ces congrès se rétrécit de plus en plus, non seulement du fait d’une législation puritaine qui étouffe la FMC puisque les pouvoirs publics n’y mettent pas les moyens nécessaires mais surtout parce qu’il n’est plus rentable.

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            Alerter
            • Actustragicus // 14.04.2020 à 11h35

              Bref, si je comprends bien, c’est l’exploitation des internes et des hospitaliers qui nourrit leur (future) arrogance… il va falloir changer ça aussi. Augmentons les effectifs, imposons des horaires de garde raisonnables, améliorons les plateaux repas, et les cardiologues arrêteront peut-être de regarder le monde de haut 🙂

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            • Enma // 14.04.2020 à 20h00

              Quelles sont vos sources pour affirmer que l’influence est « quasi nulle » et l’investissement des labos « plus rentable » ?
              De mon côté, je peux vous proposer ce document de l’OMS en collaboration avec l’AIS :
              https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2013-04/comprendre_la_promotion_pharmaceutique_et_y_repondre_-_un_manuel_pratique.pdf
              Au vu de vos propos, je vous conseille tout particulièrement le chapitre 6 « Apprendre à ne pas faire le jeu de l’industrie pharmaceutique : prendre conscience des conflits d’intérêts » qui évoque notamment le marketing de pair à pair.
              Comme c’est un peu long (180 pages) bien que très intéressant, vous préférerez peut-être ce résumé à destination des étudiants
              https://www.prescrire.org/Docu/Archive/docus/PourquoiGarderSonIndependanceOctobre2015.pdf
              Ou celui-ci, peu détaillé mais avec pas mal de sources
              http://www.bichat-larib.com/documents.jmg/180_JIMG-30mai2015.pdf

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            • Enma // 14.04.2020 à 20h06

              Sinon récemment il y a cette étude rennaise, parue en 2019 dans The British Medical Journal, qui établit une corrélation entre le fait de recevoir des avantages de l’industrie pharmaceutique et l’établissement de prescriptions plus coûteuses et de moindre qualité.
              https://www.bmj.com/content/367/bmj.l6015
              Un article du Monde qui en parle :
              https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/06/les-medecins-qui-recoivent-des-cadeaux-des-laboratoires-pharmaceutiques-prescrivent-plus-et-moins-bien_6018197_3224.html
              Corrélation n’étant pas causalité, les auteurs y font l’hypothèse que recevoir des cadeaux ne serait « pas uniquement la cause d’une prescription de moindre qualité » mais « le symptôme d’un comportement qui pousse à une prescription globale de moindre qualité ». La piste mérite d’être suivie.

              Pour conclure, un passage du doc de l’OMS donné en 1er (p. 115) : « Comme il a été décrit, la plupart des professionnels de santé pensent sincèrement qu’ils ne sont pas affectés par les cadeaux. Mais les entreprises sont plus au fait des réalités. Quand elles investissent tant de milliards de dollars à acheter des cadeaux et d’autres avantages pour des médecins et des pharmaciens, leur objectif est clairement d’augmenter les ventes de leurs produits à marge bénéficiaire élevée. Et cette stratégie marche. »

              Cordialement.

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    • Narm // 13.04.2020 à 17h21

      https://youtu.be/bIQlU4JmAEY?t=10
      ce monsieur répond parfaitement à Pierre

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  • anatole27 // 13.04.2020 à 15h28

    La seule façon de faire taire tout ces débats autour des laboratoires pharmaceutiques est de NATIONALISER toute l’industrie du Médicament.
    Il y aurait peut être pas mal d’économies à faire …

      +18

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    • Pastounak // 14.04.2020 à 08h43

      Et peut-être de dire qu’en dehors de carriéristes qui nous coûtent énormément, l’efficacité existe.
      Car il se pourrait si le conflit d’intérêt s’avère réel, que ces marquis du savoir ne soient pas si indispensables que ça.

        +1

      Alerter
  • Denis // 13.04.2020 à 16h04

    Le but d’une entreprise privée est de faire du profit.
    Il est donc nécessaire de « convaincre » les prescripteurs
    de médoc.
    C’est notre système: TINA.

    Si on veut que cela change, il faut changer de système économique:
    c’est pas gagné.
    Nos vies valent plus que vos profits!

    Pour le moment c’est : Nos profits valent plus que vos vies.

      +13

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    • Pierre Mauran // 13.04.2020 à 16h23

      A part que dans bien des cas, vos vies dépendent de leurs profits. Il est ahurissant de constater que pour tant de gens, l’industrie qui permet de sauver tant de vies par l’invention et la mise sur le marché de médicaments qui guérissent des cancers ou l’infection HIV, de médicaments qui ont transformé l’évolution des maladies cardiovasculaires ou permis la survie de maladies rares est une industrie diabolique pire que celle de l’armement ou moins digne que celle des GAFAs.

        +5

      Alerter
      • anatole27 // 13.04.2020 à 17h08

        Il me semble qu’il faut sortir du PARADIGME Capitaliste
        s’il n’y a pas de PROFIT il n’y a pas de PRODUCTION DE RICHESSE.

        C’est ce même PARADIGME qu nous a mené la ou nous en sommes,
        pas de masques, pas de ventilateurs, pas de tests …

          +7

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      • EugenieGrandet // 13.04.2020 à 17h23

        Là dessus je ne vous suis pas.
        Je connais un médecin pédiatre dans le privé qui fait plusieurs fois (4-6) par an des voyages dans le monde entier, invité par les laboratoires pharmaceutiques. Son épouse l’accompagne mais il doit payer son voyage (pas les nuitées)
        Il ne fait aucune recherche dans aucun hôpital ou université. Ses communications sont donc probablement bidons. Car si tant est qu’il avait quelque chose à partager, il n’a rien de neuf à dire d’une congrès à l’autre (puisqu’il ne fait pas recherch, il ne peut que raconter sa vie de praticien.)
        Comment dénoncer ces pratiques?
        La seule chose que je pourrais accepter, ce sont des financements de recherche à un labo de recherche, et encore via une fondation (avec publication des noms des donateurs) pour qu’il n’y ait aucun pilotage d’aucune sorte par le mécène donateur.

          +5

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      • Narm // 13.04.2020 à 17h26

        dites moi qui finance la recherche sur le cancer et le VIH ?
        les labos ?
        laissez moi rire
        sidaction telethon, dons…. et depuis un moment Leg….
        donnez des exemples de financement
        et après, les docs sont vendus à prix d’or

        et notre medecin qui prescrivait l’efferalgan SYSTEMATIQUEMENT
        c’était pas pour le patient !

          +8

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      • tepavac // 13.04.2020 à 19h33

         » une industrie diabolique pire que celle de l’armement ou moins digne que celle des GAFAs. »

        Vous avez raison Pierre, c’est étrange que les personnes ont pour sale habitude, de penser davantage au mal qui a été fait, plutôt qu’au bien qui pourrait l’être.

        Pourquoi retient-on toujours ce qui est une menace pour notre vie ou notre bien, est un mystère. Peut-être simplement l’instinct de survie.

        Ainsi, tous le monde se souvient des labos qui ont créé le gaz moutarde utilisé sur les champs de bataille lors de la première G.M.

        Tout le monde à en mémoire le pesticide zyklon B utilisé dans les chambres à gaz lors de la seconde.

        Nul n’oublie les défoliants déversé sur les populations du Vietnam, de la Corée.

        Les gens n’oublient pas non plus les expériences par Lsd sur un village de France.

        Nous ne parlerons pas des semences stériles que les agriculteurs sont, dans quelques pays, obligé d’acheter continuellement, ni des produits de monsanto qui empoisonnent toutes les espèces, la terre et les cours d’eaux.

        Liste de certains des remèdes ayant passés avec succès les protocoles de mise sur le marché, essaies doubles aveugles, lectures des comptes rendu devant des experts indépendants….
        http://www.psychomedia.qc.ca/medicaments/2019-01-31/liste-2019-93-medicaments-plus-dangereux-qu-utiles-avis-prescrire

        https://npa2009.org/actualite/sante-medicaments-et-industrie-les-scandales-du-profit

        Donc voilà, ça fout les jetons, tout comme l’atome et les expériences néolibérales sur les populations en général.

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      • Actustragicus // 14.04.2020 à 12h02

        « A part que dans bien des cas, vos vies dépendent de leurs profits » : ben non, justement. Le profit, c’est ce qui reste après que les salaires, les frais de fonctionnement et d’investissement ont été payés : il n’a donc aucune part dans la capacité de l’industrie pharmaceutique à sauver des vies.
        Et si vous vous demandez vraiment pourquoi celle-ci est tant honnie… c’est parce que son avidité s’appuie sur la détresse. On ne regarde pas à la dépense quand sa vie est en jeu, c’est la situation idéale pour un rapace. Faire du profit sur un truc dont on ne peut pas se passer, c’est indécent, tout simplement.

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  • Pegaz // 13.04.2020 à 16h35

    Cette association INSERM Aviesan REACTING daterait de 2014. – Reacting : Nos deux missions principales : Se préparer et répondre aux menaces d’épidémies infectieuses émergentes. !!!!!

    Les 20 initiatives scientifiques ont été sélectionnées par le conseil scientifique de REACTing.
    https://presse.inserm.fr/covid-19-20-projets-de-recherche-selectionnes-pour-lutter-contre-l-epidemie/38640/

      +0

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  • alan // 13.04.2020 à 16h42

    « À part que dans bien des cas vos vie dépendent de leur profit. »

    C’est exactement ça mais pas au sens où vous le dites, ce serait trop idyllique.
    Et oui, c’est ahurissant.

    https://www.lessymboles.com/les-medicaments-de-guerison-ne-sont-pas-rentables/

    Et ce n’est pas moi qui le dis …

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  • Pegaz // 13.04.2020 à 17h00

    CECI est FACTUEL votre refus de publier cette information est contraire à la Déclaration universelle des droits de l’homme, Article 19 :
    Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit.
    Photo (Marianne) il y a également le cumul de fonction, Yazdan Yazdanpanah, comme Laëtitia Atlani-Duault, font partie du conseil scientifique Covid-19* et du Comité analyse recherche et expertise**
    Le Pr Yazdan Yazdanpanah est directeur du pôle immunologie, inflammation, infectiologie et microbiologie de l’Inserm et également l’un des coordinateurs du réseau REACTing*** . Réseau mis en place par l’INSERM et ses partenaires d’Aviesan. Réseau dont GloPID-R**** fait partie et ou il se trouve être président.

    * https://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_scientifique_Covid-19
    ** https://fr.wikipedia.org/wiki/Comit%C3%A9_analyse_recherche_et_expertise
    *** https://reacting.inserm.fr/who-we-are-2/
    **** https://www.glopid-r.org/governance/

      +5

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  • tchoo // 13.04.2020 à 17h59

    Simple, très simple le conflit d’intérêt.
    Je dirige une entreprise pharmaceutique( C’est un fiction. Eh!) Je dépense plusieurs millions de $ par an pour payer voyage, séjour et autres à des médecins pour quelconque congès juste par générosité, parce que je suis un gentil PDG et que j’aime bien les toubibs.
    Vous n’y croyez pas ?
    Pourquoi?

      +11

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    • beserker // 13.04.2020 à 22h37

      Je te suis.
      Je suis en gentil milliardaire. J’ai donné 10 milliards à l’OMS car j’aime beaucoup les gentils garçons et gentilles filles en blouses blanches. Ce n’était que purement philantropique sans aucune arrière pensée. Vous n’y croyez pas non plus?

        +3

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      • gracques // 14.04.2020 à 08h13

        Ben non , bien sûr que non …. toit comme les riches romains ne pratiquaiet pas l’evergetisme par patriotisme municipal ! Meme’s’ils,pouvaient le croire.

          +0

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      • paul // 14.04.2020 à 17h14

        Vous aimez Bill Gates ? Ne regardez pas cette enquête

        https://www.youtube.com/watch?v=rjwBQ-NXE7g

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  • SanKuKaï // 13.04.2020 à 18h32

    Si on mettait une taxe sur les conflits d’intérêts nos infirmières pourraient avoir des blouses plaquées Or.

      +14

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  • RV // 13.04.2020 à 21h58

    Une série de cinq articles sur Le Media dans lesquels il est question, aussi, de conflit d’intérêt, mais pas seulement.
    https://www.lemediatv.fr/

      +5

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  • TAMARAIV // 13.04.2020 à 22h07

    HOP HOP HOP…pas dire les soignants…34 ans de métier comme infirmière et j’ai touché peanuts !!!
    Il ya les médecins conseils fake en tout y compris en médecine vu qu’ils ne voient plus de patients depuis leurs études, les cheffaillons habituels…puis la plèbe…Aides soignantes, infirmières, brancardiers qui eux touchent QUE DALLE !

      +11

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  • beserker // 13.04.2020 à 22h31

    Il devait y avoir une opération mains propres dans ce milieu il y a quelques années
    https://www.youtube.com/watch?v=HL-3QSL-wp0&t=94s

    Je me demande bien ce qu’il en est devenu.
    Retraite dorée pour certains?

      +4

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  • jean-pierre Georges-pichot // 15.04.2020 à 08h25

    Est-ce que cet article n’aide pas à mieux comprendre l’incompréhensible réticence du gouvernement à répondre aux offres de participation au dépistage de ses propres services vétérinaires ?

      +0

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