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27.septembre.201927.9.2019 // Les Crises

14 novembre 2005 : Jacques Chirac réagit aux émeutes dans les banlieues

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En hommage au Président Chirac, j’ai voulu faire original, en ressortant ce discours du 14 novembre 2005, prononcé à l’occasion des émeutes dans les banlieues.

J’ai toujours trouvé qu’il était intéressant, car il ne se contentait pas de défendre le retour de l’ordre, et il tentait également d’apaiser et de rassembler le pays.

Quand on voit ce qu’est devenue la politique en 15 ans, le débat public, les médias, les réseaux sociaux, on mesure à quel point la division est devenue un cancer minant la cohésion nationale.

N.B. : désolé, nous ne pouvons empêcher le démarrage automatique de la vidéo…

« Mes chers compatriotes,

Les événements que nous venons de vivre sont graves. Ils ont entraîné des drames humains et des pertes matérielles considérables. La justice est saisie : elle fera toute la lumière, elle sera sans faiblesse. Les procédures d’indemnisation seront accélérées. A toutes les victimes, à leurs familles, je veux dire ma peine et la solidarité de la nation tout entière.

Ces événements témoignent d’un malaise profond. Certains ont provoqué des incendies dans les quartiers mêmes où ils habitent, ils ont brûlé les voitures de leurs voisins, de leurs proches, ils s’en sont pris à leurs écoles, à leurs gymnases.

C’est une crise de sens, une crise de repères, c’est une crise d’identité.

Nous y répondrons en étant fermes, en étant justes, en étant fidèles aux valeurs de la France.

Face aux violences des dernières semaines, face aux souffrances et aux difficultés de tant de nos concitoyens, notamment parmi les plus vulnérables, la première nécessité, c’est de rétablir l’ordre public. J’ai donné au gouvernement les moyens d’agir. J’ai notamment décidé de proposer au Parlement de proroger, pour une durée limitée, l’application de la loi du 3 avril 1955. Ceux qui s’attaquent aux biens et aux personnes doivent savoir qu’en République on ne viole pas la loi sans être appréhendé, poursuivi et sanctionné. Et je veux rendre hommage aux forces de l’ordre, aux policiers, aux gendarmes, aux pompiers, aux maires et aux élus, aux magistrats, aux travailleurs sociaux, aux enseignants, aux associations qui se sont mobilisés pour ramener le calme et la tranquillité. Ils font honneur à la République.

Des problèmes, des difficultés, beaucoup de Français en ont. Mais la violence ne règle jamais rien. Quand on appartient à notre communauté nationale, on en respecte les règles.
Les enfants, les adolescents ont besoin de valeurs, de repères. L’autorité parentale est capitale. Les familles doivent prendre toute leur responsabilité. Celles qui s’y refusent doivent être sanctionnées, comme la loi le prévoit. Celles qui connaissent de grandes difficultés doivent en revanche être activement soutenues.

Ce qui est en jeu c’est le respect de la loi mais aussi la réussite de notre politique d’intégration. Il faut être strict dans l’application des règles du regroupement familial. Il faut renforcer la lutte contre l’immigration irrégulière et les trafics qu’elle génère. Il faut intensifier l’action contre les filières de travail clandestin, cette forme moderne de l’esclavage.

Mais l’adhésion à la loi et aux valeurs de la République passe nécessairement par la justice, la fraternité, la générosité. C’est ce qui fait que l’on appartient à une communauté nationale. C’est dans les mots et les regards, avec le cœur et dans les faits, que se marque le respect auquel chacun a droit. Et je veux dire aux enfants des quartiers difficiles, quelles que soient leurs origines, qu’ils sont tous les filles et les fils de la République.

Nous ne construirons rien de durable sans le respect. Nous ne construirons rien de durable si nous laissons monter, d’où qu’ils viennent, le racisme, l’intolérance, l’injure, l’outrage.

Nous ne construirons rien de durable sans combattre ce poison pour la société que sont les discriminations.

Nous ne construirons rien de durable si nous ne reconnaissons pas et n’assumons pas la diversité de la société française. Elle est inscrite dans notre Histoire. C’est une richesse et c’est une force.

Mes chers compatriotes, le devoir de la République, c’est d‘offrir partout et à chacun les mêmes chances. Grâce à l’école, grâce au travail des enseignants, un nombre considérable de jeunes issus des quartiers difficiles réussissent dans tous les domaines. Mais certains territoires cumulent trop de handicaps, trop de difficultés. Des territoires confrontés à la violence et au trafic. Des territoires où le chômage est massif et l’urbanisme inhumain. Des territoires où des enfants sont déscolarisés, où trop de jeunes peinent à trouver un emploi, même lorsqu’ils ont réussi leurs études.

Aux racines des événements que nous venons de vivre, il y a évidemment cette situation.

Nous sommes à l’œuvre pour y répondre. Beaucoup a déjà été entrepris : les zones franches urbaines pour ramener de l’emploi dans les quartiers ; le plan de rénovation urbaine pour remplacer les barres et les tours par un habitat plus humain ; le plan de cohésion sociale pour lever un à un les handicaps dont souffrent les plus vulnérables ; des mesures fortes pour permettre aux familles surendettées de s’en sortir ; le contrat d’accueil et d’intégration. La loi sur l’école entre en application : elle donnera à chaque élève les moyens d’acquérir le socle des connaissances indispensables et permettra de lutter plus efficacement contre le fléau de l’illettrisme.

Et le gouvernement vient de prendre des décisions nouvelles pour aider davantage les personnes et les territoires qui ont moins d’atouts que les autres.

Sachez que cette volonté politique et cet engagement financier majeur de la France sont sans précédent. Ils commencent à apporter des réponses aux problèmes des quartiers difficiles. Mais il s’agit nécessairement d’un effort de longue haleine.

Cependant, mes chers compatriotes, nous ne changerons pas les choses en profondeur sans l’engagement de chacun. Sans une profonde évolution des esprits.

Nous appartenons à une grande Nation, par son Histoire, mais aussi par les principes sur lesquels elle est fondée. Une Nation qui rayonne dans le monde.

Et ce soir je veux dire aux Françaises et aux Français, et plus particulièrement aux plus jeunes, que par delà les doutes et les difficultés que chacun peut connaître, nous devons tous être fiers d’appartenir à une communauté qui a la volonté de faire vivre les principes d’égalité et de solidarité, et qui fait pour cela des efforts considérables. C’est une chance d’appartenir à la communauté française. Chacun doit en avoir conscience et agir en conséquence.

Mais je veux dire aussi à tous les Français que pour que ce modèle singulier continue à vivre, pour qu’il garde toute sa force, nous ne pouvons transiger avec certains principes.

Nous le savons bien, les discriminations sapent les fondements même de notre République. Une Haute autorité de lutte contre les discriminations a été créée. Ses pouvoirs sont considérables, puisqu’elle pourra désormais infliger des sanctions. Mais ne nous y trompons pas. Ce combat ne pourra être gagné que si chacune et chacun d’entre nous s’y engage vraiment et personnellement.

Les entreprises et les organisations syndicales doivent se mobiliser aussi sur la question essentielle de la diversité et de l’emploi des jeunes issus des quartiers en difficulté. Il n’est pas question d’entrer dans la logique des quotas, qui montre en quelque sorte du doigt ceux qui en bénéficient et qui est injuste pour ceux qui n’y ont pas droit. Il s’agit de donner aux jeunes les mêmes chances face à l’emploi. Combien de Curriculum Vitae passent encore à la corbeille en raison du nom ou de l’adresse de l’intéressé ? Je rencontrerai sur cette question les représentants des partenaires sociaux dans les prochains jours.

Pour mieux aider les jeunes, notamment les jeunes en difficulté, à aller vers l’emploi, j’ai décidé de créer un service civil volontaire, associant accompagnement et formation. Il concernera 50.000 jeunes en 2007.

J’appelle aussi tous les représentants des communes à respecter la loi qui leur impose d’avoir 20 % au moins de logements sociaux. Oh, j’ai conscience des difficultés. Mais on ne sortira pas de la situation actuelle, si l’on ne met pas en cohérence les discours et les actes.

Je rencontrerai également l’ensemble des responsables de l’audiovisuel. Les médias doivent mieux refléter la réalité française d’aujourd’hui.

Et j’invite les chefs des partis politiques à prendre leur part de responsabilité : les élus, la représentation nationale doivent eux aussi refléter la diversité de la France. C’est une exigence pour faire vivre notre démocratie.

Mes chers compatriotes, soyons lucides. Soyons courageux. Sachons tirer toutes les leçons de cette crise. Chacun doit respecter les règles, chacun doit savoir que l’on ne viole pas impunément la loi. Mais sachons aussi nous rassembler pour agir dans la fidélité aux principes qui font la France : la communauté nationale tout entière en sortira meilleure et plus forte.

Et vous pouvez compter sur ma détermination.

Vive la République ! Vive la France ! »


Poursuivons par ce reportage : « Chirac, l’anti-américain » de Patrick Rotman et Vincent Nouzille :

Concluons par quelques discours phares sur l’Irak :

Le président de la république française Jacques CHIRAC, a répondu à l’ultimatum lancé au gouvernement irakien par le président des Etats Unis George W. Bush.

À écouter ici.

Déclaration suite au début de l’offensive US en Irak :

Sur la non-intervention en Irak :

Et terminons par son dernier :

chirac-14-11-2005

Commentaire recommandé

Fritz // 27.09.2019 à 07h36

Humain, certes. Et il a joué un rôle certain dans notre histoire. Jacques Chirac a présidé aux destinées de notre pays durant douze ans. Merci à son courage, car il a refusé d’impliquer la France dans la guerre d’Irak. Avec le recul, nous apprécierons le président Chirac à sa juste valeur.

Mais je ne peux oublier le retour vers l’OTAN (1995), ses discours de haine pendant que ses avions bombardaient la Serbie (1999), le drapeau européen qu’il arborait à la suite de Mitterrand par pur conformisme, son acceptation du Traité de Maastricht (1992) alors que son opposition aurait suffi à faire gagner le NON au référendum… Sous la présidence de Jacques Chirac, la France a abandonné sa souveraineté monétaire et militaire. Or le rôle d’un président est précisément de défendre la souveraineté nationale.

Et je ne peux oublier les affaires de la Mairie de Paris, ses astuces rhétoriques pour faire diversion (« abaracadabrantesque », « pschitt »), la complaisance de la magistrature et des médias à son égard. Installé au palais de l’Elysée, il s’est accroché deux fois, alors que l’honneur lui commandait de démissionner : en 1997 après la dissolution, en 2005 après la victoire du NON au référendum sur le TCE.

Le 28 avril 1969, quelques heures à peine après sa première défaite à un référendum, un autre président français avait publié ce communiqué : « Je cesse d’exercer mes fonctions de président de la République. Cette décision prend effet aujourd’hui à midi. »

67 réactions et commentaires

  • isidor ducasse // 27.09.2019 à 07h30

    Alors quand on s’oppose au États-Unis sur certains sujets on est anti-américain !

      +21

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  • Dominique Gagnot // 27.09.2019 à 07h30

    Très bon comédien, les « Guignols de l’info » l’appelaient « Supermenteur ».
    La France aura perdu son dernier président sympatoche.

    Extrait de http://bit.ly/capitalisme :
    « … ils auront alors eu le loisir de se construire l’image d’un « dirigeant » : cela passe par une gestuelle noble, le regard dominateur, l’intonation affirmée, un calme olympien face à l’adversité.
    Et surtout la capacité à dire éventuellement le contraire de ce qu’ils pensent avec des accents de profonde sincérité, car le grand nombre n’a évidemment pas à connaître le sort qui lui sera réservé… »

      +19

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  • MDacier // 27.09.2019 à 07h35

    L’hommage le plus gênant est sans doute celui de son lointain successeur qui n’a pas plus s’empêcher de chercher à récupérer ce décès

      +22

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  • Fritz // 27.09.2019 à 07h36

    Humain, certes. Et il a joué un rôle certain dans notre histoire. Jacques Chirac a présidé aux destinées de notre pays durant douze ans. Merci à son courage, car il a refusé d’impliquer la France dans la guerre d’Irak. Avec le recul, nous apprécierons le président Chirac à sa juste valeur.

    Mais je ne peux oublier le retour vers l’OTAN (1995), ses discours de haine pendant que ses avions bombardaient la Serbie (1999), le drapeau européen qu’il arborait à la suite de Mitterrand par pur conformisme, son acceptation du Traité de Maastricht (1992) alors que son opposition aurait suffi à faire gagner le NON au référendum… Sous la présidence de Jacques Chirac, la France a abandonné sa souveraineté monétaire et militaire. Or le rôle d’un président est précisément de défendre la souveraineté nationale.

    Et je ne peux oublier les affaires de la Mairie de Paris, ses astuces rhétoriques pour faire diversion (« abaracadabrantesque », « pschitt »), la complaisance de la magistrature et des médias à son égard. Installé au palais de l’Elysée, il s’est accroché deux fois, alors que l’honneur lui commandait de démissionner : en 1997 après la dissolution, en 2005 après la victoire du NON au référendum sur le TCE.

    Le 28 avril 1969, quelques heures à peine après sa première défaite à un référendum, un autre président français avait publié ce communiqué : « Je cesse d’exercer mes fonctions de président de la République. Cette décision prend effet aujourd’hui à midi. »

      +89

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    • Barbe // 27.09.2019 à 08h30

      Très très bien la vertu personnelle.
      Mais si elle manque ?
      On a besoin du droit.
      De remplacer un élu mis en examen, vérolé, corrompu….

        +7

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      • BOURDEAUX // 27.09.2019 à 10h31

        Sur ce point, Chirac a été le dernier président à user et abuser de ce vice constitutionnel de nos institutions qui permet au président de conduire la politique nationale tout en en assumant jamais les échecs devant le parlement. Il a été un monarque dissimulé et paresseux. Son départ de l’Elysée a été sans doute illustratif du personnage, puisqu’il a déménagé du palais national pour s’installer directement dans un prestigieux appartement parisien qui lui était prêté par la famille Hariri, probablement pour ne pas entamer sa petite retraite de 18 000 € mensuels, les loyers sont si élevés…

          +15

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        • Michel Le Rouméliote // 27.09.2019 à 18h14

          Désolé, mais ce n’est pas un vice constitutionnel, mais une pratique de la Constitution. De Gaulle a démissionné après le non au référendum de 1969. Mitterrand est resté après la déculottée aux législatives de 1986. Il a donc créé un précédent : un président désavoué par le vote populaire peut rester. Chirac n’a fait (hélas !) que suivre sa jurisprudence en quelque sorte.

            +7

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          • Barbe // 27.09.2019 à 21h13

            Tant que vous raisonnez en termes de personnes, de grand homme, d’homme providentiel… vous ne pourrez pas penser que c’est une question de système ; je n’incriminais la vertu de personne, mais il tombe sous le sens que si la vertu vient à manquer, la société civile n’aurait pas de garde fou : confiance totale en la vertu de ses maitres?
            On y remédie par le droit. Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

              +8

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    • M.Smith // 27.09.2019 à 10h54

      Avis partagé.

      Chirac est humain, avec du bon et du moins bon. « Super menteur » reste un homme pour autant et un (mauvais) président. Paix à son âme.
      L’actuel locataire de l’Élysée c’est autre chose. Où est son humanité, sa compassion (envers les plus défavorisés), son sens de l’intérêt général ? On touche du doigt au « novhumain » (néologisme désignant celui qui use de novlangues et de double pensée) au service d’un système. Tout est bon à jeter dans le micron. « Super communiquant » (comme aurait pu l’appeler les guignols) n’est pas un mauvais homme politique, ce n’est pas homme politique. « Le président des ultra riches » (dixit François Holland, un spécialiste) ne préside donc pas la France et les français. C’est un non président.

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    • Fabrice // 27.09.2019 à 16h56

      Jacques Chirac était un bon homme politique mais un mauvais homme d’état, la différence c’est que le premier pense à sa prochaine élection alors que le second pense à la prochaine génération.

      Chirac s’illustra par son refus contre l’intervention en Irak mais est ce suffisant pour sauver sa présidence de la France ?

        +9

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    • LBSSO // 27.09.2019 à 20h40

      Un proverbe européen ( franco-belge) : qui ne tente rien n’a rien.

      – @Fritz :
      J Chirac, Premier ministre, juste avant le vote à l’Assemblée nationale sur la ratification de l’Acte unique européen le 20 novembre 1986 prononce un discours en faveur de « cette avancée ».Il y fait d’ailleurs référence en 1988, lors de sa campagne présidentielle. Prémices.
      Ambitieux ,il a intégré qu’il ne pouvait accéder à la plus haute fonction sans soutenir Maastricht (1992).
      Par la suite , il ne pouvait que se montrer très enthousiaste à l’égard de l’élargissement de 2004 vers les pays de l’ex-bloc soviétique. Suite logique.Il a salué à cette occasion la naissance d’une Europe enfin « réunifiée » et « pacifiée » qu’il encourageait déjà en 1998 ( discours à Sarajevo).

      – J Chirac ne craignait pas les conflits ( cf commentaire de @ Michel Le Rouméliote plus bas). Il les éviter dés lors qu’ils compromettaient le succès l’étape suivante …de l’élection.

      -En cela , il n’avait pas « le caractère » gaulliste.Le Général ne craignait pas de défier les Alliés pendant et après la guerre , allant jusqu’au point de rupture.En le recherchant .Quitte parfois à reculer .

        +4

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    • marc // 29.09.2019 à 10h33

      chirac aurait reçu de l’argent de saddam pour qu’il s’oppose à la guerre en irak, d’après un chef de l’espionnage anglais du temps de la guerre…

      https://www.rt.com/news/469863-chirac-saddam-bribes-mi6/

      ceci explique cela, on a tous été étonné de cette position de chirac…

        +0

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      • s // 29.09.2019 à 18h26

        Source : Richard Dearlove, directeur du MI6, très proche de Blair, qui a soutenu la fable des armes de destruction massive. Alors franchement…
        Avez-vous été surpris aussi par l’attitude de Chirac dans le problème israélo palestinien ? Ne voyez-vous pas une certaine cohérence dans tout cela ?
        Ou bien vous êtes ironique ?

          +4

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  • calal // 27.09.2019 à 08h05

    President sympa,bon vivant etc…
    putain,ce qu’il ne faut pas entendre…
    Sur que c’etait pas le pire vu ce qu’on s’est mangé apres,mais c’etait quand meme le prototype de ces mecs ambitieux,prets a sacrifier tous et toutes pour satisfaire cette ambition devorante d’etre le premier et qui,une fois gravi le dernier echelon,rend hommage au principe de peter en ne sachant absolument pas quoi faire de son pouvoir nouvellement acquis.
    il a participe a la creation de l’euro,a tout ce qui nous detruit depuis 30 ou 40 ans.Dernier gaulliste,ben oui, c’est lui qui a tué tous les autres…chirac c’est pas seguin hein…
    president pendant l’ete (1975-2005),il n’a quasi rien fait pour nous eviter l’automne (2005-2035).il a cede aux babyboomers sur la reforme des retraites en 1995. Et ces babyboomers le pleurent maintenant,lui qui leur a permis de continuer a avoir des superbes retraites sans qu’ils n’aient eu besoin de faire beaucoup d’enfants ni de cotiser davantage.

      +20

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  • RGT // 27.09.2019 à 08h19

    Jacques Chirac n’était pas tout blanc mais au moins il a été le dernier président qui ait eu un certain respect pour la fonction qu’il exerçait.

    Je me souviendrai toute ma vie de certains moments qu’il nous a fait partager et qui ont fait honneur à notre pays et à sa fonction.

    Par exemple son coup de gueule quand, dans les territoires occupés en Israël, il avait copieusement engueulé les « forces de sécurité » israéliennes qui voulaient l’empêcher de prendre un bain de foule parmi les palestiniens qui l’accueillaient joyeusement. Il avait menacé de repartir immédiatement pour la France si on ne le laissait pas partager ce moment de bonheur et l’aurait sûrement fait si les matons n’avaient pas fait marche arrière.

    Sans compter ce moment mémorable (au salon de l’agriculture si mes souvenirs sont bons) où un homme s’approche de lui en criant « Connard », et ce cher Jacquouille de lui répondre « Bonjour monsieur Connard, moi c’est Jacques Chirac » en lui tendant la main… Imaginez un seul instant Micron dans cette situation et vous comprendrez la différence.

    Une de ses saillies que je préfère quand-même concerne ses adversaires politiques quand il avait dit « Aujourdh’ui on peut se se faire greffer n’importe quoi, cœur, rein, mais pas les couilles. Simplement parce qu’on ne trouve pas de donneur »…

    Sacré Jacquouille, malgré toutes tes bourdes nous te regretterons bien longtemps.
    Particulièrement quand on voit le niveau de respect de tes successeurs envers la fonction, la nation et la population.

    « Reposes en pet ».

      +18

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  • Toutatis // 27.09.2019 à 08h23

    Chacun doit respecter les règles, chacun doit savoir que l’on ne viole pas impunément la loi, dit-il.
    Quand on voit l’ampleur du trafic de drogue dans le pays, les centaines de milliers de conducteurs sans permis ou assurance, ou ces centaines de milliers de déboutés du droit d’asile qui restent quand même, ça laisse rèveur…

      +16

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    • Catalina // 27.09.2019 à 08h44

      Quand on voit les dizaines de mises en examen de « nos représentants » et leur presque totale impunité, ça laisse amer.

        +23

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  • Scriptsmith // 27.09.2019 à 08h23

    Beaucoup des reproches faits à Chirac sont justifiés. Mais le discours de 2005 que vous avez exhumé dénote en effet une hauteur de vue et une volonté de « faire nation » qui font singulièrement – et peut-être dramatiquement -défaut aujourd’hui.

      +24

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  • D’Aubrac // 27.09.2019 à 09h05

    Ah, les beaux discours de Chirac !
    Ceux de 1995 surtout, sur la réduction de la fracture sociale, étaient fort bien inspirés et écrits -merci Guaino- et ont fait rêvé plus d’un républicain y compris de gauche (ceux qui s’inquiétaient de la poussée des communautarismes), avant de permettre la nette élection de Chirac.

    Le petit problème, c’est qu’au lendemain de l’élection présidentielle, le premier ministre choisi pour honorer le vote des français et incarner cette politique, fut Juppé, qui la vomissait : on l’a vu dans ses actes. Il a payé fort cher ce reniement, et, hélas, le pays avec.

    Et nous voilà au cœur du drame français de ces 40 dernières années. Deux hommes politique, deux bêtes électorales de grand talent, trahissent sans vergogne les votes de leurs électeurs. Ce faisant, ils discréditent, avec un cynisme absolu, la parole publique et altèrent profondément la conscience collective. Conscience collective dont on mesure aujourd’hui l’état de fragmentation et de déliquescence.

    Mitterrand trahit et désespère -massivement- le « peuple de gauche ». Chirac trahit et désespère -massivement- son électorat très diversifié de 1995.
    Le discrédit massif de la classe politique prend ici peut-être sa principale source. Et nous vivons les conséquences de ces deux traumatismes. « Tous menteurs », « Tous pourris » disent obstinément nos compatriotes ! On peut ajouter, à l’écoute du discours présidentiel d’hier soir :  » Tous opportunistes, tous indécents ! ».

      +34

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  • K // 27.09.2019 à 09h24

    Je pense que les Francais regrettent autant la période Chirac que le personnage Chirac.
    C’était il y a 20 ans seulement mais tout à tellement empiré au cours des 20 dernières années que l’on ne peut s’empecher de voir les années 90 comme un âge d’or :
    – La France dominait l’Europe grace à une économie forte et une balance commerciale excédentaire (alors que l’Allemagne en cours de réunification multipliait les déficits commerciaux, c’était avant l’euro…).
    – Les baby-boomers étaient encore des actifs, d’où un financement aisé des retraites.
    – La dette publique pesait moins de 50% du PIB.
    – Les dépenses contraintes des ménages n’absorbaient pas 100% des revenus comme aujourd’hui (pas encore de bulle immobilière ni de matraquage fiscal).
    – La politique étrangère de la France était au service de la France.
    – L’immigration n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui (l’immigration étant un phénomène cumulatif…).
    – Le personnel politique de l’époque conservait encore une certaine épaisseur historique.
    – La France était la 2e nation au monde en terme d’Indice de Développement Humain (IDH).

    Evidemment tout le monde était 20 ans plus jeune, d’où une certaine nostalgie, mais il n’y a pas que cela.

      +43

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    • véro // 27.09.2019 à 09h38

      J’ajoute que le secteur agricole était moins ravagé que maintenant (les aides à l’hectare étaient plus importantes, les prix des productions étaient certes moins élevés mais les coûts de production l’étaient également, ), et moins grevé d’une multitude de normes contraignantes parfois absurdes.
      Les taux d’intérêts avaient baissé considérablement.
      Dans leur ensemble, les français étaient certainement plus optimistes qu’aujourd’hui.

        +15

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    • Alexandre Clement // 27.09.2019 à 09h42

      la plupart de vos chiffres sont faux la france n’a jamais été le 2ème pays en termes d’IDH, ou la dette publique

        +2

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      • K // 27.09.2019 à 10h09

        En 1995, la France est le 2e pays au monde pour l’IDH (et l’Australie première cette année-là).
        La dette publique française sur PIB n’a franchi la barre des 60% qu’en 2003, pas avant.

        N’hésitez pas à re-commenter lorsque vous aurez quelque chose de pertinent à dire.

          +13

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    • chr bernard // 27.09.2019 à 10h54

      D’accord avec vous K !
      Même si votre alias est kafkaien, c’est très clair.
      Un bémol : avec la naissance du ‘grand marché’, le ver eurocrate était déjà largement dans la pomme.

        +6

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    • Beatrix // 28.09.2019 à 17h26

      Pendant ces 20 ans, Sarkosy faisait son passage tempétueux avec ses pilleurs avec le mot d’ordre: »enrichissez-vous », si bien repris, on n’oubliera pas ses ministres qui ont aidé les riches à piller et à spolier.
      Et ensuite Hollande, lui, malin et fûté commençait à creuser un grand marécage pour y noyer son peuple dans les eaux noires et dans la boue…
      Mais quelqu’un, encore plus sadique, était en train de creuser sa tombe et de faire creuser un immense gouffre pour y ensevelir toute le nation. Il s’appelle Jupiter.

      Grâce à Jupiter, la France deviendra un désert lunaire.

        +4

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  • Alexandre Clement // 27.09.2019 à 09h36

    Personnellement je n’ai jamais trouvé quelque qualité que ce soit à Chirac, médiocre magouilleur, politicien raté, c’est tout de même le premier qui après la guerre lancera un vaste plan de privatisation tout azimut. Il a trahi tout le monde, et d’abord le gaullisme en soutenant l’européiste VGE contre le gaulliste Chaban-Delmas. Certes Sarkozy et Macron sont encore plus médiocre que lui, mais cela ne suffit pas à le grandir
    http://in-girum-imus.blogg.org/le-deces-de-jacques-chirac-a171651516

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    • véro // 27.09.2019 à 09h57

      Et d’ailleurs le personnage sympathique qu’il a incarné en tant que président et qui revient maintenant en boucle sur les écrans est en fait tout ce qui fait sa popularité.
      Dans les années 70, il n’était pas perçu de la même manière.
      Et sur le plan politique, il a effectivement tourné sa veste plusieurs fois, et beaucoup trahi, à commencer par les français eux-mêmes.
      Je note que dans les médias tv, on cite ses discours mais pas celui de l’appel de Cochin, on parle aussi beaucoup d’autres personnages, mais pas de Philippe Séguin.

        +17

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  • Berrio // 27.09.2019 à 09h38

    Sa première campagne présidentielle en 1991 a débuté par la stigmatisation des bruits et des odeurs dans les cages d’escaliées
    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Le_bruit_et_l%27odeur_(discours_de_Jacques_Chirac)
    La droite c’est la droite

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    • K // 27.09.2019 à 09h45

      Réduire toute la vie d’un homme à une petite phrase. Et le jour de son décès en plus.

      Le commentaire politique est vraiment un sport de cul-de-jate.

        +9

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      • véro // 27.09.2019 à 10h07

        Cette petite phrase a pourtant vraiment marqué les esprits à cette époque, et il ne s’agit pas de n’importe quel homme. Il s’agit d’un homme politique, devenu président de la République, un personnage public, il est normal qu’il y ait des commentaires critiques. Si on n’en veut pas, y compris après sa mort, on fait une autre carrière.

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        • Fritz // 27.09.2019 à 11h03

          Cette phrase déplacée voire insultante sur les « odeurs » a été proférée par l’homme qui a transformé l’immigration en autorisant le regroupement familial, celui-là même qui a pris ensuite, depuis ses palais dorés, de grands airs pour exalter la « diversité » de la France « tricolore et multicolore », et stigmatiser « les discours de haine et d’exclusion ».

          Mais en quittant l’Élysée, M. Chirac n’est pas allé habiter à Montreuil ou Aubervilliers.

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        • Matt // 28.09.2019 à 02h05

          « Cette phrase déplacée voire insultante sur les « odeurs » a été proférée par  » … un type totalement bourré à la fin d’un repas trop arrosé.
          https://www.youtube.com/watch?v=4BxaVdu0hqU

          D’accord avec Berrio, chassez le naturel il revient au galop. Chirac avait les mêmes préjugés qu’une bonne partie de son peuple. Sans doute une partie de l’explication de sa popularité, les non-dits complices.

          L’autre raison c’est que les présidents suivants sont tellement minables que par contraste ils en grandissent le souvenir. Ultime complicité : alzheimer.

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  • zeroudoudou // 27.09.2019 à 09h42

    Quand j’entends le déluge d’hommages dégoulinant dans les médias, je me demande s’ils parlent de ce même Jacques Chirac qui a largement magouillé et néolibéralisé la France… enfin je ne vais pas feindre d’être étonné…

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    • D’Aubrac // 27.09.2019 à 16h12

      Et vous n’avez rien vu, Zeroudoudou !
      Quand viendra le tour de Jacques Delors, le chœur énamouré des centristes-européistes-mondialistes-progressistes-en-marchistes-sans-papieristes-etc appellera à la sanctification immédiate : « Sancto subito », avec envoi direct au Panthéon.

      Pour le pape de Maastricht, de la dérégulation des banques et du crédo libre-échangiste européen, les pleureuses de la Mondialisation feront plus fort encore, que pour Chirac. Avec encore plus de torrents d’encens ! Normal. Delors c’est un peu leur maître  »à pensée unique » à tous.

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  • chr bernard // 27.09.2019 à 10h41

    « Nous ne construirons rien de durable si nous ne reconnaissons pas et n’assumons pas la diversité de la société française. Elle est inscrite dans notre Histoire. C’est une richesse et c’est une force. »

    Fausse note ; je préfère la vision de Michéa dénonçant, d’escalade libertaire en escalade libérale, la perte de repères COMMUNS.

    Cela étant, il reste le dernier grand président rien que pour son opposition à la guerre en Irak et au cinéma mensonger des USA (la fiole d’arme de destruction massive brandie à l’ONU)

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  • fox23 // 27.09.2019 à 10h54

    Seul point positif de sa longue carrière, son NON ferme – contrairement à Mitterrand – à la guerre étasunienne en Irak.
    Pour le reste ce ne sont que magouilles et erreurs de jugement, la plus importante étant sans doute d’avoir abaisser la durée du mandat présidentiel de 7 à 5 ans, détruisant une partie de la démocratie en France.

    Quel Peuple voterait à l’opposé un mois après les présidentielles ? Manœuvre très socialiste que seule son approbation a permis de voir le jour.

    N’oublions pas le Château Chirac du Canard Enchaîné dévoilant, il y a fort longtemps, que pour refaire la toiture de son château corrézien, il n’hésitera pas à déshabiller la toiture de l’église pour récupérer les ardoises classées !

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  • Jean-Marc // 27.09.2019 à 11h12

    Désolé, mais je désapprouve cet hommage et la mise en avant de ce discours pour ce faire , c’est se payer de mots que d’y trouver du respect à donner à cet homme qui a fait partie grandement participante de la longue descente aux enfers politiciens de la vie politique du pays, dont on constate à présent la pleine mesure ;
    et puis, il y a les faits au delà des mots : qu’a t’il donc fait pendant toutes ces longues années aux plus hautes fonctions qui fut grand pour le pays et pour les Français? Et que l’on ne me parle pas de la minute Irak sans lendemain, ou du referendum accordé détail dans un parcours si typiquement politicien à la présidence et à Matignon.

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  • M.Tramp // 27.09.2019 à 11h42

    J’ai rencontré Jacques Chirac à l’époque où il était Ministre de l’Agriculture. Je peux témoigner de la chaleur et la simplicité de cet homme, de son accessibilité, de sa gentillesse. Il nous aimait, lui.
    L’ impression qui me reste est qu’il n’était pas vraiment bâti pour la politique et ses sombres arcanes.

    J’ai discuté il y a quelques années déjà avec une journaliste politique d’Antenne2 alors qu’il était maire de Paris. Elle m’avait raconté qu’il était très (trop) accessible, et qu’il avait du mal à dire non quand quelqu’un qu’il aimait bien venait lui demander un service. Je ne veux pas lui donner un rôle de victime, mais je crois que c’est un début d’ explication de ce qui lui a été reproché à la Mairie de Paris et cela ne le dédouane nullement des faits à mes yeux).

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    • Chris // 27.09.2019 à 14h00

      J’ai connu le même président…

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    • Matt // 28.09.2019 à 02h20

      On vous rappellera que le « gentil » Chirac n’a pas su dire non à Pompidou quand ce dernier lui a financé sa première campagne électorale sur denier publics. Toujours la même faiblesse quand Pasqua l’a poussé avec ses réseaux du 92 à se présenter à la présidentielle de 81, pas sa faute. Et les pots de vin à la mairie de Paris, c’est par pur charité chrétienne. Non content de se perdre dans les arcanes de la politique, il s’est même perdu dans la grotte d’Ouvéa … on s’arrête là dans l’éloge panégyrique de cet incompris ?

      « Il nous aimait lui ». Les citoyens n’ont pas besoins d’être aimés, ils ont besoins d’être servis par leurs représentants. Tout laisse à penser, condamnations judiciaires à l’appui, qu’il s’est d’abord servi.

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  • M.Tramp // 27.09.2019 à 11h43

    (suite)
    Je crois, en fait, qu’il était trop « normal » pour les costumes qu’il a enfilé. Il faut un profil psychologique très particulier pour assumer le pouvoir à un haut niveau. Cela nous saute aux yeux en ce moment.
    Il a l’image grossière d’un mangeur de « tête de veau » de buveur de bière, un côté bidochon largement répandu par les Guignols. C’est oublier qu’il avait de la classe et qu’il était un grand amateur de poésie, un fin connaisseur de l’art asiatique, un passionné de la civilisation japonaise en particulier.
    Alors, oui, il a commis des bourdes, il a fait des erreurs de jugement et je comprends que sur ce site majoritairement connoté à gauche, sa mort ne génère pas beaucoup de regrets. Je ne suis pas moi-même de droite mais quelle que soit l’étiquette j’essaye d’être juste : Jacques Chirac m’a simplement paru humain. Et ça, par rapport aux temps de déliquescence du pouvoir que nous vivons, c’est suffisamment notable pour laisser quelques regrets.
    Paix à ton âme, Jacques

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    • véro // 27.09.2019 à 14h15

      Oui, enfin, ce ne sont pas de simples bourdes ou de simples erreurs de jugement. C’est la volonté de continuer et renforcer l’intégration de la France à l’UE et la politique néo-libérale qui en découle. On l’a qualifié d’opportuniste, ce n’est pas pour rien non plus quand on regarde son parcours, il s’est toujours rangé dans le groupe qui lui semblait dominant, et très clairement ça lui a bien réussi.

        +8

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      • véro // 27.09.2019 à 16h27

        C’est facile de critiquer ? Vous plaisantez sans doute.
        Les conséquences des décisions, qui doit les assumer ? Tout le monde. Et là il s’agit d’abandons de souveraineté, dont la souveraineté monétaire, ce n’est pas rien (sans parler des réformes ou plutôt contre-réformes, en particulier dans le domaine social). Avec les résultats qu’on sait.
        Vous ne croyez pas que j’aurais préféré un président qui remplisse mieux ses fonctions ? Et un homme politique qui soit plus fiable ?
        Et ce n’est pas parce que tous les présidents sont critiquables qu’il ne faut pas les critiquer sous prétexte que ce serait facile derrière un écran et que ce serait en quelque sorte un petit jeu intellectuel de pure forme, histoire de rigoler.
        Si on ne doit plus rien critiquer, c’est que nous ne sommes plus en République, et franchement ça ne me donne pas envie de rigoler.

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  • Urko // 27.09.2019 à 11h52

    C’est instructif : une bonne partie des préconisations que M. Chirac avait faites dans ce discours il y a quinze ans, à coups de « il faut que… », a tout simplement été abandonnée. Lutte contre « l’immigration illégale et les trafics qu’elle génère », « application stricte des règles du regroupement familial », fermeté de la République face aux séparatistes culturels, équilibre des territoires, autorite parentale, déshérence sociale… etc etc, rien ne s’est traduit en réalité. Non seulement l’état n’a pas resserré les boulons sur ces sujets, mais il a totalement abdiqué. Ce n’était pas il y a si longtemps ; c’est déjà un passé lointain tant la République a été mise à genoux entre temps. Les successeurs de M. Chirac ayant poursuivi la même politique de délitement de la République, mise au service de moins en moins de gens.

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  • jojopq // 27.09.2019 à 11h57

    Mitterrand aurait dit : « si Chirac peut devenir un jour président, n’importe qui peut l’être ».
    La suite lui a donné raison…

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    • Urko // 27.09.2019 à 12h10

      Mitterrand a tellement méprisé de personnes que ses commentaires sur autrui ne valent pas grand chose. Il s’est d’ailleurs beaucoup trompé sur beaucoup de gens ; il s’agit d’une tare répandue chez les gens imbus d’eux mêmes que de se focaliser tant sur leur petite personne qu’ils ne savent pas jauger les autres, en lesquels ils ne voient que faire valoir ou adversaires.

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  • s // 27.09.2019 à 12h52

    On n’en parle guère, mais il nous a épargné Balladur, qui apparemment était une sorte de Macron avant Macron. En outre, je ne suis pas du tout certaine que Jospin aurait refusé de faire la guerre en Irak, lui qui se disait si proche de l’admirable Blair…

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    • Fritz // 27.09.2019 à 17h26

      Sur ce point, je vous corrige : Lionel Jospin a approuvé le non chiraquien à la guerre d’Irak, sans aucune ambiguïté. Il était trop droit pour accepter une telle infamie s’il avait été président, même si hélas, il avait approuvé comme Chirac la guerre de l’OTAN contre la Serbie. Et il se méfiait de Blair.
      Concernant Balladur, je vous rejoins entièrement.

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    • LBSSO // 27.09.2019 à 18h15

      @s

      Pas L Jospin mais:
      « Une dizaine d’années plus tôt, ainsi que l’ont révélé d’autres documents de WikiLeaks, plusieurs dirigeants du Parti socialiste (PS) avaient défilé à l’ambassade des Etats-Unis à Paris. Devant l’émissaire de M. George W. Bush, ils s’étaient alors plaints de l’opposition trop brutale du président Jacques Chirac à la guerre d’Irak. Le 29 mai 2006, M. Pierre Moscovici, chargé à l’époque des relations internationales du PS, promit qu’un gouvernement socialiste se montrerait plus proaméricain que celui de M. Dominique de Villepin. Quelques jours plus tard, le 8 juin, M. Hollande, alors premier secrétaire du PS, regrettait devant l’ambassadrice des Etats-Unis que M. Chirac ait fait de l’« obstruction gratuite » face au président américain. »
      https://www.monde-diplomatique.fr/2015/07/HALIMI/53203

      C’est avec des décisions de cette nature, celle de J Chirac, que l’on peut redonner une fierté à une nation.Un projet en actes aurait permis de la rassembler.

      Ps: OB , vous souvenez-vous de l’échange , supprimé depuis dans le fil concernant le projet de RIC, où vous m’aviez repris en commentant ironiquement – je cite de mémoire – : « c’est bien connu , la politique n’est pas violente » ?
      La politique divise.La Politique veut rassembler. Heureux aussi que vous ayez publié ce texte. 🙂

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  • LBSSO // 27.09.2019 à 13h35

    J Chirac : la geste sans le geste.

    Discours en 1995, J Chirac :  » Une fracture sociale se creuse dont l’ensemble de la Nation supporte la charge. »
    En 2002, après sa victoire contre JM Le Pen , il avait l’occasion de former un gouvernement de rassemblement .
    Il ne l’a pas fait.C’était pourtant le bon moment pour dépasser les divisions de notre société ( thème mis en avant par les surlignages du billet ).

    Discours en 2003, J Chirac s’oppose à l’invasion américaine en Irak. Le 10 mars, journaux de 20h , Tf1 et France 2.Magnifique geste gaullienne.
    Mais est-il allé au-delà en réorganisant la diplomatie française ? Il ne l’a pas fait . Le voulait-il ? le pouvait-il ? Quelles ont été les pressions américaines ?

    Dans  » Le Fil de l’épée » ,De Gaulle écrit  » Ce qu’Alexandre appelle  » son espérance « , César « sa fortune « , Napoléon son « étoile « , n’est-ce pas simplement la certitude qu’un don particulier les met avec les réalités, en rapport assez étroit pour les dominer toujours  » (p 41).
    J Chirac avait « sa geste gaullienne », pas le geste.
    Qu’il soit remercié toutefois pour son opposition à l’administration américaine à l’occasion de l’affaire irakienne.D’après les derniers sondages , c’est avant tout ce que les français retiennent de son action.Cela me réjouit.Merci.

      +6

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  • lon // 27.09.2019 à 16h18

    Chirac , rien que pour son opposition à la guerre à l’Irak, mon respect éternel , un des rares gestes politiques qu’il n’a pas vraiment calculé et qui venait du coeur .
    Je me souviens aussi que peu après , interrogé par un de ces médiocres employés des mainstream qui soulevait le danger des possibles fusées iraniennes pointées vers Israël , il lui répondit prodigieusement agacé que sitôt qu’une de ces supposées fusées aurait décollé elle aurait été immédiatement abattu avant de faire 100 m , histoire de remettre les choses en perspective et de démonter la comédie victimaire israëlienne .
    Je me souviens également que le Libération repris juste par Edouard de Rothschild ( que je lisais encore ) n’a pas manqué une seule occasion de lui cracher dessus à cette époque , ce qui situe quand même le personnage . Je crois savoir pourquoi on le regrette , quand on voit un gamin hargneux et suffisant comme Macron y a pas photo .

      +10

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    • BOURDEAUX // 27.09.2019 à 18h59

      Ca ne venait pas du cœur, mais de nos services de renseignement. Chirac a eu l’intelligence de les écouter, c’est tout et cela a suffit pour lui donner raison.

        +3

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  • charlesdenice // 27.09.2019 à 16h46

    Oui, bon, tout ça est bien gentil mais l’homme était passablement abruti vers la fin de son règne. J’ai assisté à un de ses discours en 2005, dans l’enceinte d’un consulat français de la ville où je vivais. Il débitait de l’eau tiède comme à l’occasion de très nombreux autres discours. Certes, on peut lui créditer un certain nombre de mesures positives comme son refus de participer à la guerre en Irak mais les Etats-Unis n’avaient nullement besoin de la France pour aider à la destruction du Moyen-Orient. Ils avaient besoin d’une caution morale uniquement et Chirac aurait pu le dire clairement.

    Son rôle dans la construction de l’Europe supranationale est bien établi et tout à fait contraire au contenu de son discours de Cochin en 79.
    [modéré]

      +7

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  • Jeremia // 27.09.2019 à 17h22

    Lisez plutôt l’article très intéressant de Mediapart contre les éloges panégyriques que font les médias de Chirac. Ce n’est pas parce que ses successeurs ont été insupportables qu’il faut oublier qui il était et embellir le passé.

    Dire qu’il est « humain » pendant qu’il réprime en revendiquant les lois de la guerre d’Algérie… Non, c’est un pur discours de « rétablissement de l’ordre » qu’on lit ici.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/260919/jacques-chirac-ou-l-obsession-du-pouvoir

      +4

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  • Adrien // 27.09.2019 à 18h15

    La dette publique de la France passa de 600 à 1200 milliards d’euros de 1995 à 2007. Avant d’approuver le désastreux traité de Maastricht en 1992, Jacques Chirac, président du RPR, avait été fidèle à la tradition gaullienne de souveraineté et d’indépendance nationales. En 1979, pour les premières élections au parlement européen, il avait ainsi dénoncé haut et fort la construction européenne pour ce qu’elle est, à savoir une entreprise de vassalisation germano-américaine. En tant que président il avait dit « Non » à la guerre en Irak de 2003, et avait soumis la Constitution européenne au référendum des Français en 2005.
    https://www.youtube.com/watch?v=0bkFV-j3Nz0

      +1

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    • Adrien // 27.09.2019 à 18h16

      Mais après, il fut l’instigateur de quasiment tous les traités qui ont détruit pan après pan tous les attributs de souveraineté de notre pays : Acte unique, Amsterdam, Nice, Constitution européenne. Et c’est son engagement militant en faveur de Maastricht, à la fin de la campagne référendaire, qui permit in fine au oui de l’emporter le 20 septembre 1992, ce qui entérina la fin de notre monnaie nationale et réduisit donc considérablement nos marges de manœuvre budgétaires. D’autre part, on lui doit en 1975 la loi Veil qui permet de supprimer ad eternam, le plus légalement du monde, plus de 200.000 futurs français par an dans le ventre de leur mère. En 1976, le regroupement familial a transformé une immigration temporaire de travail en une immigration de peuplement et d’ayants-droit sociaux mettant ainsi en œuvre le début d’une politique de Grand Remplacement. En 1975, la création de la taxe professionnelle fut un boulet pour les entreprises et donc pour l’emploi. En 1996, la fin du service militaire obligatoire a coupé le lien entre l’armée et la nation. En 1996, la fin des essais nucléaires met aussi en danger l’indépendance de la France.

        +3

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  • Nicole de Nicomaque // 27.09.2019 à 18h27

    ROUEN : Explosion Seveso / 1 Mort : Jacques Chirac

    Article :  » Face à Chirac, Lubrizol à Rouen passe à la trappe dans la presse nationale  » par L.Embark
    https://blogs.mediapart.fr/lucy-embark/blog/270919/face-chirac-lubrizol-rouen-passe-la-trappe-dans-la-presse-nationale

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  • Michel Le Rouméliote // 27.09.2019 à 18h31

    C’est bizarre. On n’a pas entendu d’éloge de la part de Marie-France Garaud ? Elle, qui avait compris le danger mortifère de Maastricht et qui, bien avant, s’était présentée au 1er tour en 1981 en constatant la trahison des prétendus gaullistes, cédant aux sirènes européistes.
    Il est vrai qu’elle avait dit à Chirac, en face : » Je croyais que vous étiez du marbre dont on fait les statues. Je m’aperçois que vous êtes de la faïence dont on fait les bidets ! »
    C’est violent, mais juste. Jacques Chirac ne supportait pas le conflit et préférait le consensus. C’est un péché capital pour un politique. Il doit assumer le conflit. Ah ! S’il avait appelé à voter non en 1992 !

      +19

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    • LBSSO // 27.09.2019 à 20h01

      Marie-France Garaud, citée par « Le Canard enchaîné » du 2 décembre 1985.

        +2

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  • Yannick // 27.09.2019 à 22h01

    J’ai beaucoup regardé les chaînes mainstream hier et je n’oublierais jamais que ce grand président a donné sa vie pour la France !
    Repose en paix Jacques Chirac, mort en héros en éteignant l’incendie de Lubrizol.

    Pour lui rendre hommage, dissolvons l’assemblée nationale !

    Et surtout, mangez des pommes !
    (sauf si vous êtes dans un rayon de 100km autour de Rouen, dans ce cas, mettez les dans le réservoir de votre voiture, vous devriez pouvoir rouler quelques dizaines de km avec…)

      +12

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    • Matt // 28.09.2019 à 02h26

      « je n’oublierais jamais que ce grand président a donné sa vie pour la France ! »
      On descend Malraux de son catafalque pour le discours ? Qu’est-ce que vous en dites ?
      https://www.youtube.com/watch?v=zNA8ZlU7yaA

        +2

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  • D.T // 28.09.2019 à 11h59

    Le bilan de Chirac est questionnable mais pour rester dans le sujet de cette vidéo, les émeutes de 2005, le parrallele avec la situation actuelle est saissisant.
    Là ou Chirac eu une attitude paternelle, Macron nous a gratifié d’un discours plein de rage contre les « foules haineuses ». Je ne m’etendrais pas sur tout le reste, complasance avec de revoltantes violences policières alors qu’on n’a pas compté un seul blessé grave parmi les émeutiers de 2005.

      +9

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  • Nanker // 02.10.2019 à 10h29

    « Et je veux dire aux enfants des quartiers difficiles, quelles que soient leurs origines, qu’ils sont tous les filles et les fils de la République. »

    Et exactement 10 ans plus tard certains de ces fils de la République commettaient un massacre au Bataclan ou partaient au « Cham » pour combattre la France… Je ne peux pas m’empêcher de ressentir un profond malaise en relisant ce discours. Comme si Chirac était (déjà) complètement à côté de la plaque.
    Rappelons qu’il mit 10 jours à réagir formellement… après s’être fait secouer les puces par Bernadette!

      +1

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  • Nanker // 02.10.2019 à 10h59

    « Jacques Chirac n’était pas tout blanc mais au moins il a été le dernier président qui ait eu un certain respect pour la fonction qu’il exerçait. »

    Vous êtes bien sûr? Président il ne foutait rien de la journée, se levant à midi parce qu’il avait passé une bonne partie de la nuit précédente « ailleurs », avec une autre (comme ce fut le cas le 31 août 1997 avec la mort de Lady Di. On appela l’Elysée pour avoir une réaction officielle de Chirac… qui, injoignable, était quelque part dans Paris en galante compagnie).
    Quelle que soit ma détestation de Sarko le « petit » avait vu juste quand il qualifiait Chirac de « roi fainéant ».

    Et souvenons-nous que la **seule** raison pour laquelle le bas peuple a eu le droit de s’exprimer à propos de l’adoption du TCE en 2005 était que Chirac pensait que le « oui » était acquis d’avance et qu’il servirait de référendum populaire en sa faveur…
    Et ce fut le coup du boomerang!

      +1

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