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19.avril.202319.4.2023 // Les Crises

Attentat Nord Stream : Le Conseil de sécurité rejette la demande russe d’une commission d’enquête

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Le Conseil de sécurité a rejeté un projet de résolution présenté par la Fédération de Russie, dans lequel le Secrétaire général de l’ONU était prié de créer une commission d’enquête internationale indépendante pour faire la lumière sur le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2 et en identifier les « auteurs, commanditaires, organisateurs et complices ».

Source : Organisation des Nations Unies

Le texte mis aux voix n’a réuni que 3 voix favorables (Brésil, Chine et Fédération de Russie), les 12 autres membres du Conseil s’étant abstenus. Pour qu’un projet de résolution soit adopté, 9 voix au moins sont nécessaires, sans qu’un membre permanent n’exerce son droit de veto.

Formé de deux gazoducs reliant la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique, Nord Stream est destiné à faciliter l’acheminement du gaz russe en Europe. Perpétré le 26 septembre 2022, le sabotage a entraîné d’importantes fuites de gaz.

La Fédération de Russie a regretté l’issue du vote, qui montre clairement « dans quel monde nous vivons et vers quel monde nous nous acheminons », à l’opposé de celui dans lequel elle a dit aspirer à vivre, un monde « où le droit international est respecté et oùles responsables de tels actes doivent en rendre compte ». La commission d’enquête qu’il était proposé de créer aurait été composée d’experts « confirmés et impartiaux de renommée mondiale », choisis par le Secrétaire général.

La délégation russe a expliqué qu’elle avait pris l’initiative de préparer ce projet de résolution en raison de ses doutes sérieux « et très légitimes » quant à « lobjectivité » et à « la transparence » des enquêtes menées au niveau national par lAllemagne, le Danemark et la Suède. Malheureusement, ces pays nont manifesté aucune intention de coopérer avec le sien, l’un des plus touchés par ce sabotage, a déploré la Russie.

Elle a rejeté l’objection principale des membres du Conseil défavorables à ce texte, selon lesquels les enquêtes nationales en cours doivent être menées à leur terme, quand bien même cela signifie qu’elles peuvent s’éterniser et s’avérer inefficaces. Le temps passe, a poursuivi la Russie, soupçonnant qu’en lieu et place de faire la lumière sur les circonstances du crime, on cherche en réalité à « nettoyer » la scène du crime en dissimulant les preuves.

Les États-Unis ont au contraire vu dans l’initiative russe, animée selon eux d’une « présomption de culpabilité », une tentative de discréditer ces enquêtes en préjugeant à dessein de leurs conclusions. La délégation américaine a en outre catégoriquement rejeté les allégations de la Russie, en révélant que la première mouture de son texte déformait les propos tenus par des responsables gouvernementaux américains. Les États-Unis, comme du reste le Royaume-Uni et l’Albanie, se sont par ailleurs étonnés de l’intérêt porté par la Fédération de Russie à la protection d’infrastructures essentielles, compte tenu de son acharnement à détruire celles de l’Ukraine.

Regrettant lui aussi que le texte ait été rejeté, en dépit de ses efforts pour rapprocher les points de vue, le Brésil a dès lors encouragé les autorités responsables des enquêtes en cours à partager leurs conclusions avec le Conseil « dans les meilleurs délais ». Or, les informations préliminaires transmises par des pays européens indiquent qu’il s’agit d’un acte de sabotage commis avec la complicité possible « dun acteur étatique », sest inquiétée cette délégation. Pour la Chine, une commission denquête internationale indépendante aurait pu se porter garante du traitement des éléments de preuve par les enquêtes nationales. Si les pays concernés n’en veulent pas, comment ne pas penser qu’ils cherchent à cacher quelque chose, s’est demandé la délégation chinoise.

Si le Ghana a jugé bon lui aussi d’attendre la fin des enquêtes en cours, il n’en reste pas moins selon lui que celles-ci doivent être accélérées et limitées dans le temps, en tenant les autorités et les opérateurs russes informés et en sollicitant leur coopération au besoin. Il est tout aussi important, a ajouté le Ghana, que le Conseil de sécurité soit régulièrement informé.

« Un requiem »: voilà ce que le Gabon a vu dans le vote daujourdhui, ou encore « le glas » de l’établissement des responsabilités, car comment faire accepter désormais à un État une enquête internationale susceptible d’aller à l’encontre de ses intérêts? « Nous, les Africains, nous ne savons pas sil faut nous réjouir ou nous attrister de ce revirement et de cette confusion », a déclaré le représentant de ce pays pour expliquer son abstention. Une page d’incertitudes s’ouvre aujourd’hui pour les peuples du monde qui risquent « plus que jamais » de se retrouver à la merci des intérêts nationaux. « Cest tant mieux pour la souveraineté nationale et tant pis pour limpartialité, la transparence et l’indépendance », a résumé la délégation gabonaise.

MENACES CONTRE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES

Explications de vote

Le représentant de la Fédération de Russie a rappelé avoir pris l’initiative de préparer un projet de résolution sur le sabotage des gazoducs Nord Stream en raison de ses doutes sérieux « et très légitimes » quant à lobjectivité et à la transparence des enquêtes nationales menées par certains États européens. « Malheureusement, ces derniers nont manifesté aucune intention de coopérer avec les parties concernées, en particulier avec mon pays, lun des plus touchés par cet acte, pour faire toute la lumière sur ce crime qui a mis en péril divers aspects de la paix et de la sécurité internationales », a déploré le délégué.

C’est pourquoi la Russie propose au Conseil d’adopter une résolution demandant au Secrétaire général de former une commission internationale indépendante chargée de mener une enquête exhaustive, transparente et impartiale sur les circonstances du sabotage des gazoducs, a expliqué le délégué. Dans la phase finale des négociations du texte, il a noté n’avoir entendu comme seul argument, de la part des collègues qui doutaient de l’opportunité d’une telle enquête, qu’il fallait d’abord attendre que celles menées au niveau national soient achevées. « Nous aimerions répondre que ces dernières peuvent durer des années et être inefficaces et non transparentes », a-t-il rétorqué.

Le représentant s’est inquiété qu’un temps précieux s’écoule. On soupçonne de plus en plus que ces enquêtes ne visent pas à clarifier les circonstances du sabotage, mais bien à dissimuler des preuves et à « nettoyer » la scène du crime, a-t-il commenté, estimant que le Conseil a la responsabilité de répondre à ces actes. Il a fait valoir que l’initiative de son pays ne limite en rien les enquêtes conduites au niveau national. Nous appelons donc le Conseil à soutenir le projet, a demandé le délégué, qui a estimé que son adoption adresserait un signal clair que de tels sabotages sont inacceptables et que leurs auteurs doivent être tenus pour responsables. « Nous sommes convaincus quil en va de lintérêt de tous les États et de la communauté internationale dans son ensemble. »

Le représentant des États-Unis a réfuté catégoriquement « les allégations infondées portées à l’encontre de son pays par la Fédération de Russie ». Les États-Unis n’ont pas participé à cet acte de sabotage, « point final », a-t-il martelé. Réaffirmant que la communauté internationale ne peut tolérer que des actes endommagent des infrastructures essentielles, il a vu dans le projet de résolution présenté par la Fédération de Russie une tentative de discréditer les enquêtes nationales actuellement menées et de préjuger de leurs conclusions, lesquelles pourraient aller à l’encontre des accusations formulées par la Fédération de Russie. Selon lui, les enquêtes en cours en Allemagne, au Danemark et en Norvège se déroulent normalement et doivent pouvoir aller à leur terme. Le représentant s’est ensuite demandé pourquoi la Fédération de Russie a choisi de mettre aux voix ce projet de texte. Il a relevé que si ce pays prétend vouloir mettre en place une enquête impartiale et objective, la première mouture de son projet de résolution impliquait les États-Unis en déformant les propos de responsables américains. Au cours des négociations sur le texte, a-t-il ajouté, la Fédération de Russie n’a pas réussi à justifier le bien-fondé d’une enquête des Nations Unies, d’autant plus qu’elle continue de s’appuyer sur une présomption de culpabilité. Pour le délégué, on ne peut pas laisser ces allégations infondées détourner des ressources de l’ONU. Si la Fédération de Russie voulait vraiment protéger les infrastructures civiles, elle le démontrerait dans ses actes; or elle cible des villes entières en touchant des infrastructures civiles et médicales, a-t-il rappelé, jugeant par conséquent que les mots de la délégation russe « sonnent creux ».

Le représentant du Gabon a estimé que le vote d’aujourd’hui est un moment « sombre » pour les enquêtes internationales. C’est « un requiem » ou tout au moins, un tunnel ténébreux pour un établissement indépendant et impartial les responsabilités pour des faits illicites aux conséquences internationales. Avec ce vote, il sera difficile de faire accepter à un État une enquête internationale qui irait à l’encontre de ses intérêts. Nous les Africains, nous ne savons pas s’il faut nous réjouir ou nous attrister de ce revirement et de cette confusion, a avoué le représentant. C’est précisément cette confusion qui sous-tend notre abstention, a-t-il expliqué. Il va de soi, a-t-il poursuivi, que personne n’acceptera plus de personne « des leçons de morale » face à des faits repréhensibles et menaçant la sécurité internationale. De façon évidente, « le glas » de la responsabilité internationale, qui sonne aujourd’hui, ouvre fatalement une page d’incertitudes pour les peuples du monde qui, dans la détresse, subissent actes ou faits illicites menaçant la sécurité internationale. Ces peuples, a prévenu le représentant, risquent plus que jamais de se retrouver à la merci des intérêts nationaux. C’est tant mieux pour la souveraineté nationale et tant pis pour l’impartialité, la transparence et l’indépendance.

La représentante du Ghana a expliqué qu’elle s’est abstenue non pas en raison d’une opposition aux enquêtes internationales, mais bien du fait qu’à ce stade, trois enquêtes sont déjà menées par les autorités nationales compétentes qui se sont engagées en faveur d’un processus équitable et impartial pour établir la vérité sur cet acte délibéré de sabotage. Notant un certain mécontentement face à la conduite de ces enquêtes, la représentante a néanmoins estimé qu’il est sans doute prématuré de lancer ou de préconiser des investigations internationales parallèles, sous les auspices d’une Organisation qui n’a pas les moyens requis. Lors des deux réunions précédentes, le Ghana, a-t-elle rappelé, a exhorté toutes les parties à faire preuve de retenue et à coopérer, de bonne foi, aux enquêtes nationales en cours. Cet appel est toujours de mise aujourd’hui, a-t-elle dit. Nous exhortons ces parties à favoriser la confiance et à éviter toute action unilatérale susceptible de saper les efforts d’établissement des faits et des responsabilités.

Soulignant toutefois la responsabilité du Conseil de sécurité, la représentante a insisté sur le fait que les enquêtes nationales en cours doivent être accélérées, limitées dans le temps, en tenant les autorités et les opérateurs russes informés et en sollicitant leur coopération si nécessaire. Il est tout aussi important, a-t-elle poursuivi, que le Conseil de sécurité soit régulièrement informé. Elle a appelé au respect de la résolution 2341 (2017) sur la protection des infrastructures critiques, en particulier de type transnational. En tant que Conseil, ce Conseil, a conclu la représentante, doit travailler, de manière constructive et d’une voix unifiée, condamner fermement les attaques actuelles, afin d’envoyer un message fort sur le fait que des attaques contre des infrastructures critiques comme les gazoducs ne seront pas tolérées par la communauté internationale.

Le représentant de l’Équateur a expliqué que les améliorations apportées au texte par la Fédération de Russie demeurent insuffisantes pour justifier de voter en faveur, d’autant plus que des accusations sont portées contre l’impartialité des enquêtes menées au niveau national par certains des pays concernés. Il a affirmé faire pleinement confiance aux autorités chargées de ces enquêtes, qui, a-t-il souligné, doivent être poursuivies et menées à leur terme.

La représentante de Malte a constaté que les informations présentées à l’appui du projet de résolution ne sont pas corroborées par des éléments de preuve crédibles. De plus, a-t-elle ajouté, il est important que les processus nationaux puissent se poursuivre sans ingérence. C’est pourquoi nous nous sommes abstenus lors du vote, convaincus que toute enquête menée par les Nations Unies à ce stade serait prématurée et saperait l’intégrité de celles qui sont en cours, s’est expliquée la représentante.

La représentante de la Suisse a indiqué s’être abstenue, au motif que mandater une enquête supplémentaire alors que de multiples investigations sont en cours « napporterait pas davantages à ce stade ». La Suisse préfère attendre les résultats des enquêtes nationales actuellement menées par le Danemark, l’Allemagne et la Suède pour faire la lumière sur les faits, a-t-elle précisé.

La représentante du Japon, qui a expliqué s’être abstenue lors du vote, a estimé que le Conseil devrait d’abord permettre aux enquêtes nationales de s’achever, puis examiner les moyens d’aller de l’avant sur la base de leurs résultats.

Le représentant du Royaume-Uni a témoigné son soutien aux enquêtes menées par l’Allemagne, le Danemark et la Suède, estimant qu’il n’est pas nécessaire à ce stade d’ouvrir une enquête internationale, d’autant que la Russie semble avoir déjà conclu aux responsabilités du sabotage. Il a jugé difficile par ailleurs de prendre au sérieux les accusations de la Fédération de Russie selon lesquelles des attaques viseraient des infrastructures, « à la lumière de celles qu’elle lance de manière répétée en Ukraine ».

La représentante de la France a rappelé que les informations disponibles indiquent que les explosions qui ont frappé les gazoducs Nord Stream sont le résultat d’un acte délibéré et ont une origine humaine. Ces événements sont sans précédent et doivent faire l’objet d’enquêtes approfondies, a-t-elle dit, avant de justifier l’abstention de sa délégation par le fait que des enquêtes sont précisément en cours. Elles ont été diligentées par l’Allemagne, le Danemark et la Suède et nous n’avons aucune raison de douter de leur sérieux et de leur impartialité, a-t-elle insisté, plaidant pour que ces enquêtes aillent à leur terme. La France regrette que la Russie ait fait le choix de demander un vote qu’elle savait « perdu davance », a ajouté la représentante, en s’étonnant du zèle avec lequel la Russie demande aux Nations Unies de diligenter une enquête alors même quelle a dores et déjà attribué les responsabilités dans cette affaire. « On ne peut que douter, dès lors, de la sincérité de sa démarche », a-t-elle conclu.

Le représentant de l’Albanie a déclaré être préoccupé face aux sabotages des gazoducs Nord Stream. Le représentant a dit qu’il soutient le lancement et le bon déroulement des enquêtes nationales par l’Allemagne, la Suède et le Danemark. L’Albanie appuie les commissions d’enquête de l’ONU lorsqu’elles ont reçu leur mandat mais pour le moment il ne semble pas intéressant de mener des enquêtes parallèles. Toute tentative de discréditer ou de politiser ces enquêtes en cours y compris en accusant délibérément des États ou se reposant sur des éléments de la presse, va dans la mauvaise direction et ne peut compter sur notre appui. Le représentant a questionné la crédibilité de la Russie qui détruit de façon intentionnelle les infrastructures civiles en Ukraine avec des conséquences mortelles. Il a aussi dénoncé le comportement cynique de la Russie en expliquant son abstention.

Le représentant de la Chine, qui a voté en faveur de ce projet de résolution, a fait part de la préoccupation de sa délégation face aux conséquences sur les plans énergétique, environnemental et de la navigation des actes de sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en septembre dernier. Il a estimé que tous les pays ont intérêt à diligenter des enquêtes impartiales et sérieuses dont les résultats doivent être rendus publics le plus rapidement possible, pour que les responsables aient à rendre des comptes. Par conséquent, il s’est dit favorable à autoriser l’ONU à créer une commission d’enquête internationale indépendante et a regretté le résultat du vote. S’adressant aux membres qui ne jugent pas nécessaire que le Conseil autorise une telle commission, parce que des enquêtes nationales sont déjà en cours, il a fait remarquer que les enquêtes nationales et internationales ne sont pas contradictoires, au contraire. Une commission d’enquête internationale indépendante pourrait être favorable au bon déroulement des enquêtes en cours, notamment en étant la garante du bon traitement des éléments de preuve, et renforcer la crédibilité des enquêtes nationales, a-t-il argumenté. S’adressant aussi à ceux qui ont parlé de spéculation aujourd’hui, il leur a retorqué qu’une telle commission serait la meilleure façon de réagir aux allégations sans fondements. Si les pays concernés accueillaient à bras ouvert cette commission, ils pourraient avoir la conscience tranquille, mais s’ils ne souhaitent pas qu’une telle enquête ait lieu, on peut penser qu’ils cherchent à cacher quelque chose, a-t-il supputé. Dans tous les cas de figure, il a exigé que les auteurs de ces actes aient des comptes à rendre, en espérant que les pays qui mènent actuellement des enquêtes nationales travailleront en toute transparence et feront, en temps voulu, des exposés au Conseil de sécurité.

Regrettant le résultat du vote, le représentant de la Fédération de Russie a dénoncé les « informations contradictoires » et les « thèses absurdes » qui ont circulé dans les médias vis-à-vis des auteurs présumés de ces actes de sabotage. Il a aussi regrettéque les tentatives de la Fédération de Russie, « en tant que pays concerné », de participer à ces enquêtes se soient heurtées à un refus catégorique. Il a donc posé une question aux États-Unis: « Quont-ils trouvé dans notre projet de résolution qui soit prédéterminé? » Il ny a pas un mot sur lUkraine dans ce projet de résolution, a fait par ailleurs observer le délégué. Il a affirmé que Washington et ses alliés tentent aujourd’hui d’effacer les traces de ce sabotage en propageant des « versions fantaisistes » et en essayant de dissimuler des faits qui risquent de contredire les versions qu’ils ont promues jusqu’à présent. « Si les États-Unis souhaitaient vraiment établir des responsabilités, eh bien, ils agiraient différemment aujourdhui », a tranché le représentant, pour qui ce vote montre clairement « dans quel monde nous vivons et vers quel monde nous nous acheminons ». Quant à nous, a dit le délégué russe, nous souhaitons vivre dans un monde où le droit international est respecté, un monde où les responsables dactes comme celui-ci doivent en rendre compte.

La représentante des Émirats arabes unis a reconnu l’importance des enquêtes nationales menées par le Danemark, l’Allemagne et la Suède, tout en estimant que la communauté internationale doit diligenter des enquêtes supplémentaires et collaborer, en particulier en termes de partage des éléments de preuve. À ce sujet, elle a salué l’invitation lancée par les autorités du Danemark en vue d’une collaboration ultérieure entre les différentes parties prenantes pertinentes. Elle a indiqué s’être abstenue parce que des enquêtes nationales sont encore en cours.

Le représentant du Brésil a tout d’abord fait valoir que toute proposition d’un membre du Conseil de sécurité doit être examinée de façon « respectueuse et objective ». Il a ensuite indiqué que, lors des négociations, son pays a fait des propositions d’amendement au projet de résolution pour rapprocher les points de vue et parvenir à un consensus: cest pourquoi il a voté pour. Le représentant a également rappelé que, lors de sa séance du 30 septembre 2022, le Conseil a qualifié ces actes de menace contre la paix et la sécurité internationales. Les informations préliminaires transmises par des pays européens indiquent qu’il s’agit d’un acte de sabotage avec l’implication possible d’un acteur étatique, a-t-il souligné, avant de constater que, six mois après les faits, on ne sait pas encore qui l’a causé. Jugeant que la prudence des pays menant des enquêtes nationales est justifiée, il a plaidé pour que des efforts supplémentaires « plus globaux » soient menés par l’ONU. La création d’une commission d’enquête par le Secrétaire général permettrait, selon lui, d’aider le Conseil dans ses prises de décision. Comme le projet de texte n’a pas été adopté, le représentant a encouragé les autorités responsables d’enquêtes en cours à partager leurs conclusions avec le Conseil dans les meilleurs délais. La gravité de la question exige une réponse rapide et transparente à toutes les préoccupations des États Membres, a-t-il conclu.

Le représentant des États-Unis a repris la parole pour réagir aux propos de son homologue russe. Depuis que les actes de sabotage contre les gazoducs Nord Stream ont eu lieu, la Fédération de Russie a pointé du doigt les États-Unis, a-t-il dénoncé, avant de juger que les commentaires du représentant russe confirment que son pays n’entend pas diligenter une enquête impartiale puisqu’il a déjà décidé qui était coupable. Accusant la Fédération de Russie de jouer là un « jeu politique », il a souligné que les trois pays qui ont lancé une enquête sur les faits s’inquiètent, eux, du sort des infrastructures essentielles dans le monde. Il faut que ces enquêtes aillent à leur terme, a-t-il répété. Pour lui, le fait que la Fédération de Russie se préoccupe du sort de ces infrastructures est un « bon signe ». Il la toutefois invitée à faire preuve de la même préoccupation pour les infrastructures essentielles ukrainiennes.

Reprenant la parole, le représentant de la Fédération de Russie a dit que les révélations de M. Hersh ne désignaient pas les États-Unis comme coupable. Puis il a demandé à son homologue américain quelle avait été sa réaction aux propos qu’il a attribués au Président des États-Unis, M. Joe Biden, qui aurait dit que « les États-Unis allaient détruire ces gazoducs ».

Typiquement, la Russie pose une question sans intention réelle d’obtenir une réponse, a commenté le représentant des États-Unis, en reprenant, une nouvelle fois, la parole. Je n’ai pas lu, a-t-il reconnu, l’article de M. Simon Hersh qu’a mentionné le représentant russe parce que notre politique étrangère ne se base pas sur ce qu’écrit un journaliste dans son coin. Le représentant a réfuté les accusations de la Russie qui n’a de toute manière aucune crédibilité sur le dossier de la protection des infrastructures essentielles. Il suffit de voir ce qu’elle fait en Ukraine et plutôt que de poser des questions sur la position américaine, elle ferait mieux de s’interroger sur les actes qu’elle commet dans le territoire ukrainien. La Russie doit aussi se demander si son comportement traduit vraiment une réelle préoccupation face à la vulnérabilité des infrastructures.

Le représentant de la Fédération de Russie a réitéré sa question à son homologue des États-Unis se référant à des propos du Président américain qui a dit « nous allons détruire Nord Stream »: « Qu’en pensez-vous? »

Source : Organisation des Nations Unies, 27-03-2023

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Commentaire recommandé

La main du Kremlin // 19.04.2023 à 08h31

C’est hallucinant et terrifiant le degré de soumission de nos oligarques aux anglo saxons
Ils ruinent les économies occidentales et eux mangent du pain rassis dans la main qui les étrangle
C’est a se demander s’ils n’ont pas placé des hommes a eux au sommet de tous nos états , Macron en étant un bon témoignage

34 réactions et commentaires

  • Raphaël S // 19.04.2023 à 08h02

    Les Russes approchent cette guerre comme une partie d’échecs, les Chinois comme une partie de Go, et les occidentaux comme une partie de poker

      +21

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    • RGT // 19.04.2023 à 16h36

      Non, pour les « élites » françaises le poker c’est bien trop compliqué…

      Même la Belote est trop complexe pour leurs « grands esprits » (ils ne comprendraient pas « Rodrigue as-tu du coeur ? »…

      Vu leur âge mental, ce serait plutôt la marelle et les pitous…

        +24

      Alerter
  • Foxy // 19.04.2023 à 08h02

    Pourquoi enquêter puisque l’on sait déjà que ce sont les Etats-Unis qui en portent la responsabilité !
    Si c’était les Russes, les preuves auraient déjà été apportées…
    Même le ministre de la Défense allemand le sait tout en affirmant qu’il est « non vassal ».

      +52

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  • La main du Kremlin // 19.04.2023 à 08h31

    C’est hallucinant et terrifiant le degré de soumission de nos oligarques aux anglo saxons
    Ils ruinent les économies occidentales et eux mangent du pain rassis dans la main qui les étrangle
    C’est a se demander s’ils n’ont pas placé des hommes a eux au sommet de tous nos états , Macron en étant un bon témoignage

      +68

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    • JnnT // 24.04.2023 à 18h59

      « Le texte mis aux voix n’a réuni que 3 voix favorables (Brésil, Chine et Fédération de Russie), les 12 autres membres du Conseil s’étant abstenus. »

      Les USA ont manifestement peur de la vérité, laquelle risquerait fort de les désigner, et la France a peur des USA (et de l’Allemagne, c’est pareil).

      Sinon, quitte à me répéter, la charge non-explosée sur les quatre aurait dû être récupérée et étudiée pour en dévoiler l’origine. J’ai lu qu’elle aurait été depuis récupérée par les USA. Il eût fallu qu’ils la produisent aussitôt… Pour faire taire les médisants, c’était pourtant la conduite à tenir. Pas bizarre ni louche, tout cela. Trop clair.

        +4

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    • Recits d’Yves // 26.04.2023 à 08h51

      De toutes façons les EUA ont un droit de véto sur les résolutions du Conseil de Sécurité. Si on veut qu’il y ait une chance d’avoir enquête indépendante sous l’égide de l’ONU, il faudrait que cela soit une proposition forte poussée par un autre état que la FDR. Et même en comptabilisant les états qui pourrait voter pour, même sans le droit de véto des EUA, impossible d’arriver à 9 voix.

        +1

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  • Thierry Balet // 19.04.2023 à 08h36

    Nous savons tous que cet attentat a été perpétré par les forces spéciales des Îles Féroé……..

      +28

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  • UBU_53 // 19.04.2023 à 10h18

    Quelle surprise, mais quelle surprise
    De toute façon les oligarques contrôlent tout, absolument tout et nos politiques ne sont que des girouettes serviles qui obéissent, ils n’ont pas le choix
    Alors ONU, OMS, …. etc ….. ne sont que des machins pour imposer les décisions de l’oligarchie anglo saxonne
    L’histoire de la doxa du covid est caricaturale à ce sujet
    Le Grand Charles avait eu mille fois raison de prendre ses distances, il les connaissait bien les anglo saxons, lui.
    Il a fallu la marionnette Sarko pour nous faire réintégrer ce machin qu’est OTAN
    Heureusement les choses bougent et avec les BRICS l’hégémonie US va en prendre un bon coup à commencer par son dollar …. une monnaie d’asservissement.

    Ce ne sont pas les Féroé qui sont coupables mais sans douta Andorre ou Monaco et même peut être les Kerguelen ou le Vatican

      +14

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    • RGT // 19.04.2023 à 16h45

      « Il a fallu la marionnette Sarko pour nous faire réintégrer ce machin qu’est OTAN »

      Vous avez faux :
      De Gaulle voulait totalement quitter l’OTAN, pas seulement le commandement intégré..

      Et devinez qui a rué dans les brancards et a intrigué pour que ça ne se fasse pas ?

      Cherchez… Un certain François Mitterrand..

      Sarkozy n’a fait qu’entériner la servilité qui était de mise en France depuis la mort du « vieil emmerdeur ».

      Souvenez-vous aussi de celui qui a créé la French-American Fondation qui nous a « donné » tant de « grands hommes » totalement inféodés à leur Maître : Giscard…

      Churchiil disait « Les français sont des lions dirigés par des ânes »…
      C’est insultant pour ces animaux qui sont largement moins stupides et moins déplorables que « nos » élites.

        +24

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  • Savonarole // 19.04.2023 à 11h40

    Si c’est pas sanctionné , ça va faire école …
    Le bon conseil Finance du jours : prennez des surcotes d’assurances sur vos infrastructures critiques : ça va servir.

      +6

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  • Lt Briggs // 19.04.2023 à 11h43

    La façon dont ce sabotage est traité par les médias est la quintessence du double standard appliqué dans les relations internationales. J’ai entendu il y a peu de temps sur France Inter un journaliste diffuser la déclaration d’un responsable polonais qui indiquait que la Russie était clairement derrière le sabotage des gazoducs. Le journaliste n’a pas fait le moindre commentaire sur cette déclaration, lui donnant ainsi du crédit, et est passé tout simplement à un autre sujet.
    Et après on a droit à des émissions avec des questions ronflantes du genre « Pourquoi cette défiance des Français envers leurs médias ? ». On se demande en effet.

      +48

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  • RV // 19.04.2023 à 12h28

    La ou les sources de l’enquête de Hersh ne peuvent se dévoiler et demander à témoigner sauf à finir comme Assange et compagnie, que l’enquête soit menée par l’ONU ou pas.
    Contrairement à Assange qui publiait des documents, Hersh ne peut proposer que son récit.
    C’est insuffisant.

      +5

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    • Grd-mère Michelle // 19.04.2023 à 16h06

      « …Hersh ne peut proposer que son récit… »
      Mais… La sentence (phrase) de J.Biden « Nous allons détruire Nord-Sream » n’a-t-elle pas été prononcée publiquement? Je ne me souviens plus…
      J’aimerais relire l’article de S.Hersh récemment proposé ici , sur ce sujet, mais je ne sais pas comment y avoir accès… (Pas reproposé à la lecture aujourd’hui)

        +4

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      • Vercoquin // 20.04.2023 à 03h25

        On peut lire l’original ici:
        https://seymourhersh.substack.com/p/how-america-took-out-the-nord-stream
        Ou une traduction ici:
        https://www.legrandsoir.info/comment-les-etats-unis-ont-mis-hors-service-le-gazoduc-nord-stream.html
        D’autre part, Joe Biden dit publiquement:
        « If Russia invades Ukrain, there will be no longer Nord Stream twoo, we will bring an end to it. … We’ll be able to do it. »
        https://www.youtube.com/watch?v=k93WTecbbks

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        • Grd-mère Michelle // 20.04.2023 à 15h00

          MERCI!
          À déterminer: QUI sont les comparses de J.Biden, illustrés par l’emploi du « we »?
          (à moins qu’il emploie le « nous » royal et omnipotent?)
          Il me semble que la « société civile » internationale devrait pouvoir interpeller officiellement le Conseil de Sécurité de l’ONU sur cette décision… (ainsi que sur n’importe quelle autre), ce qui relancerait le débat…

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          • Bigtof // 24.04.2023 à 18h24

            Il suffit de voir le regard soumis du premier ministre allemand devant qui Biden fait cette déclaration à la presse durant le point presse qui a suivi leur rencontre !
            Olaf Scholz savait sans doute dès ce moment que l’opération était en cours, comme l’a écrit Hersh.
            Olaf Scholz, comme Macron, sont juste des traitres à leur nation respective.

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            • JnnT // 24.04.2023 à 19h13

              Olaf Scholz avait certainement été averti par Biden – ou son entourage – de l’imminence de l’opération. Les USA souhaitaient lui éviter un faux pas embarrassant si Scholz apprenait subitement la nouvelle de l’attentat et que ses nerfs le trahissent. Ils savaient donc que Scholz entrerait obligatoirement dans leur complot contre l’UE… et l’Allemagne. Ce brave chancelier fédéral a mangé son chapeau et semble le digérer comme la totalité de la classe politique allemande.

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        • Toto Zéro // 21.04.2023 à 17h23

          Concernant un article suivant de Hersh traduit ici : https://arretsurinfo.ch/seymour-hersh-le-vaisseau-fantome-du-nord-stream/

          Il a cette discussion avec un journaliste pro-US avec qui il serait d’accord sur le fait suivant : « [on a décidé de] récupérer la seule mine qui n’avait pas explosé. […] c’était trop tard; un navire américain s’était déjà précipité sur les lieux du crime et avait récupéré la mine et d’autres matériaux »

          J’ai essayé d’en savoir plus sur cette mine non explosée, mais nada. Qq’un aurait il une autre source que Hersh qui aborde le sujet ?

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          • Bigtof // 24.04.2023 à 18h26

            C’est sans doute cette dernière mine qui devait faire exploser le NordStream 1. Après tout, pourquoi s’arrêter à Nordstream 2 ?

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          • JnnT // 24.04.2023 à 19h18

            La mine qui n’a pas explosé récupérée en douce par les USA, un truc énorme. Les USA osent tout, certains d’avoir vassalisé l’Europe.

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  • Sylvain // 19.04.2023 à 13h11

    Vivement une guerre mondiale pour remettre les pendules à l’heure. Les années d’après-guerre sont toujours les plus prospères, pacifistes, pleines de bonne volonté et d’amour du prochain. Nous devrions planifier à l’avance ces guerres et les déclencher à intervalle régulier et fixe. Je suggère une période de quatre ans de guerre mondiale à tous les trente ans afin que chaque génération ait sa guerre. Peuples de tous les pays, unissez-vous dans la guerre.

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    • Hiro Masamune // 19.04.2023 à 22h03

      Le XXeme siècle comme pinacle de « L’Humanité » … mouais. Je ne suis pas sur que la guerre soit, vu ce avec quoi on la fait de nos jours, une quelconque forme de solution pour la préservation de l’écosystème. Mais je peu me tromper :). L’avenir c’est ce qui se passe pas comme prévu …

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    • douarn // 20.04.2023 à 15h58

      Hummm, j’ai l’impression que les trente glorieuses post seconde guerre mondiale ne sont, ni plus ni moins, que de la transformation de pétrole saoudien à profusion (traité du Quincy) et autres ressources, en machines, gratte ciels, béton, routes, engrais, congés payés, études longues et autre trucs.

      La prochaine éventuelle guerre mondiale ne me semblera pas accompagnée d’une période aussi prospère et paisible si les pays dit émergés se réservent leurs ressources pour eux. Il me semble qu’il ne faut pas négliger le fait que des pays dits émergents (Chine (guerre de l’opium), Russie, Amérique du Sud, …) voudront probablement prendre leurs revanches.

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  • un citoyen // 19.04.2023 à 14h06

    La ‘décomposition spectrale’ des différents avis des représentants des différents Etats est intéressante. Il n’y a pas forcément du tout blanc ou du tout noir.
    Une remarque : En retournant l’accusation sur la Russie, concernant les destructions des infrastructures civiles, les USA ne sont pas bien placés non plus pour le dénoncer à cause de leurs antécédents à travers le monde (Irak, Serbie, …). La morale va dans le même sens du « Faites ce que l’on dit mais pas ce que l’on fait ».

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    • Castor // 19.04.2023 à 17h47

      C’est même d’autant plus exact que les Russes n’ont pas intérêt « per se » à détruire les infrastructures civiles, puisqu’ils devront les reconstruire (ou bien on le leur fera payer s’ils perdent). La réalité c’est que ce sont les nationalistes Ukrainiens qui s’acharnent à détruire le Donbass depuis 2014. Comme si c’était perdu d’avance. Ce qui donne raison à la Russie d’avoir réclamé ces territoires.

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      • un citoyen // 19.04.2023 à 18h48

        Pour celles qui sont dans les régions de Louhansk, Donesk, Zaporijjia et Kerson, la Russie les reconstruira si elle réussit à terme à conquérir ces territoires intégralement, par exemple après la prise de Marioupol ils avaient construit de nouveaux immeubles avant l’hiver. Pour les autres, c’est à voir, du fait que les ukrainiens attaquent aussi des infrastructures dans la partie russe de ces 4 régions et aussi de l’autre côté de la frontière avec la Russie (régions de Belgorod, Koursk et Briansk -sources prorusses-) et rien ne dit que la Russie acceptera de payer (qu’ils gagnent ou qu’ils perdent), d’eux-même ou sous pression géopolitique après cette guerre.

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        • Bigtof // 24.04.2023 à 18h29

          Les Ukrainiens peuvent être tentés, à terme, d’engranger des profits importants du fait du passage des routes de la soie que ne manqueront pas de leur proposer la Chine… Mais pour ça, il faudra bien qu’ils rangent les armes.

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  • Grd-mère Michelle // 19.04.2023 à 15h00

    « Selon lui (le représentant des États-Unis), les enquêtes en cours en Allemagne, au Danemark et en Norvège se déroulent normalement… »
    Alors qu’à de nombreuses reprises, tout au long du compte-rendu ci-dessus, sont évoquées les « enquêtes nationales menées par l’Allemagne, le Danemark et la Suède », pourquoi le représentant des USA évoque-t-il la Norvège?
    Méconnaissance, mépris prétentieux du dossier? Ou lapsus maladroit mais significatif, révélateur de l’implication cachée de ce pays dans la question du sabotage de Nord-Stream…?
    (Dès le lendemain de l’annonce du sabotage, le service public francophone de radio-télévision-RTBF- a prévenu et rassuré les citoyen-ne-s belges: nous ne risquons aucune pénurie de gaz, car notre réseau sera durablement alimenté par du gaz norvégien.)
    Au-delà de cette interrogation, il faut quand même noter que la possession et la distribution de la plupart des énergies exploitées sur la planète ne sont pas entre les mains des pays/des États, mais bien dans celles d’entreprises multinationales, trans-nationales, concurrentes(par le biais de « concessions d’exploitation » opportunément acquises…).

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    • Castor // 19.04.2023 à 17h55

      Je penche pour le lapsus révélateur…
      C’est fou comme les choses peuvent être simples : à qui profite le crime ?

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  • Photomen // 19.04.2023 à 15h17

    Le crime était pourtant signé avant « l’opération spéciale »
    Si la Russie envahit (l’Ukraine), cela veut dire des chars et des troupes qui traversent la frontière de l’Ukraine, encore une fois. Alors il n’y aura plus de Nord Stream 2. Nous y mettrons fin », avait dit Joe Biden en février dernier au sujet de ce gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne,
    Ho ! Un simple oubli comme sa porte parole décédée qu’il cherchait dans la salle, un débris que l’occident suit au doigt et à l’oeil .

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    • Grd-mère Michelle // 19.04.2023 à 16h33

      Le « débris » US n’étant lui-même qu’un porte-parole (une marionnette, diront d’autres), il ne faut pas lui accorder trop d’importance; idem pour Vl. Poutine, à mon avis, malgré les précautions dont il s’entoure pour que ce ne soit pas le cas; idem pour les « représentant-e-s » des divers pays constituant le Conseil de sécurité de l’ONU…
      Plutôt s’attacher à chercher QUI les manipule, les fait parler/agir.
      « Car les pays, voyez-vous, sont des choses mystérieuses » (B.Fontaine et Areski: « Le bonheur »)
      Et, en tant que « simples citoyen-ne-s » (« hors-jeux », en quelque sorte), nous avons bien plus de liberté et d’auto-détermination individuelle que n’importe quel « personnage » important.

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      • Photomen // 19.04.2023 à 18h02

        Vous ne pouvez pas si bien dire, oui nous avons plus de liberté dites vous que ceux qui nous dirigent ou plus importants. J’émets quelques suspicions car nous n’avons aucun pouvoir sur beaucoup d’événements et d’engagements que prennent nos dirigeants et parfois à l’encontre de nos décisions démocratiques (référendum de 2005).
        Lisez Daniele Ganzer il vous confortera dans vos convictions

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  • patoche // 19.04.2023 à 18h49

    Le droit international considère que le sabotage d’un gazoduc est un acte de guerre. Engie est impliqué aux alentours de 10% dans le projet. Les saboteurs ont donc déclaré la guerre à la France.
    La France connaît ses agresseurs mais ne bougera pas un orteil…

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  • Grd-mère Michelle // 20.04.2023 à 15h53

    @kaki C’est pcq « tout le monde » (nations et individus) admet les règles du jeu pervers (où les plus forts, plus riches, plus armés, plus « malins »/menteurs, gagnent en « avoirs » donc en puissance) de la géo-politique internationale, et nationale d’ailleurs…(voir aussi le Monopoly ou le Poker).
    Or, les Nations se sont Unies, après le désastre terrorisant de la seconde guerre mondiale, pour tenter de convenir de règles de vie en société qui briseraient cette bête logique atavique qui détruit tout sur sa lancée… sans comprendre que la nouvelle logique de « marché régulateur » (d’invasions par les « investissements ») allait réduire à néant leurs efforts…
    La culture du débat et de la conciliation, de la « palabre » (se parler franchement plutôt que se battre pour résoudre les conflits) doit absolument faire valoir ses droits (humains) et sa pertinence. En constatant qu’elle fait son chemin dans la « société civile », nous ne pouvons qu’espérer qu’elle grandira en masse déterminée et nous permettra de progresser en humanité.
    Car la vie n’est pas un jeu, mais notre seul véritable « bien », le plus précieux.

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