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5.mai.20205.5.2020 // Les Crises

AVC, gangrène… les caillots sanguins, autre mauvaise surprise du Covid-19

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Source : Le Figaro

Ces thromboses expliqueraient pourquoi les respirateurs s’avèrent inefficaces dans un certain nombre de cas.

Après 18 jours en réanimation à Los Angeles, les médecins traitant l’acteur canadien Nick Cordero, gravement malade du nouveau coronavirus, ont amputé sa jambe droite. Un caillot indélogeable y bloquait la circulation du sang. C’est l’une des sombres découvertes de la pandémie: la maladie Covid-19, initialement perçue comme une virulente affection respiratoire, attaque bien plus que les poumons. Déjà, on s’est aperçu que d’autres organes, comme les reins, étaient affectés.

La formation de caillots dans des vaisseaux sanguins peut asphyxier les membres. Quand ils se forment dans les veines de la jambe (phlébite), ils peuvent se déloger et remonter vers les poumons, y boucher l’artère et les mettre à l’arrêt (embolie pulmonaire). Dans le coeur, ils peuvent provoquer une crise cardiaque. Quand ils vont au cerveau, c’est l’accident vasculaire cérébral. Tous ces scénarios ont été observés chez des malades du Covid-19 qui n’avaient aucun facteur de risque autre que d’avoir contracté le nouveau coronavirus.

Dans son service de NYU Langone, Shari Brosnahan, médecin réanimatrice spécialiste des poumons, dit que c’est encore rare. Mais le nombre de cas où des caillots remontent par les veines a plus que doublé pendant la pandémie chez ses patients en état critique. La jeunesse relative de certains patients est une surprise. Shari Brosnahan a actuellement deux quadragénaires en réanimation, dont l’un risque de perdre une main et l’autre, les quatre membres. «Les doigts peuvent souvent développer une gangrène sèche», explique-t-elle.

Normalement, contre les caillots, des anticoagulants comme l’héparine sont administrés. Mais cela ne marche pas toujours et cause parfois une hémorragie interne, comme chez Nick Cordero, selon sa femme qui informe ses fans sur Instagram. «Cette coagulation ne ressemble pas à la coagulation habituelle», dit la médecin. Beaucoup ont des «microcaillots», dit-elle, «jusque dans les capillaires», qui sont les vaisseaux sanguins les plus petits. Impossible en ce cas d’opérer, contrairement aux gros caillots dans un poumon ou le cerveau. L’amputation est alors souvent la seule fin possible.

« Cas anormaux extrêmes »

Dans le Washington Post, un neurologue, le Dr Thomas Oxley, raconte avoir traité en urgence un patient de 44 ans, positif au Covid-19, et présentant un AVC sévère se caractérisant par une hémiplégie et des troubles du langage. Alors que le chirurgien procède à l’intervention classique qui consiste à déloger le caillot de sang qui s’est formé dans le cerveau à l’aide d’un instrument en forme d’aiguille, il voit aussitôt d’autres caillots se former tout autour en temps réel. «C’est dingue», se souvient-il avoir dit à son chef.

A l’hôpital pour anciens combattants de New York, Cecilia Mirant-Borde, médecin réanimatrice depuis 25 ans, dit que la quasi-totalité des patients de son service sont traités avec des anticoagulants, voire des médicaments plus dangereux qui détruisent les caillots. Elle explique avoir découvert d’innombrables microcaillots dans les poumons, ce qui éclaircirait au passage un autre mystère du Covid-19: pourquoi les respirateurs artificiels semblent si inefficaces. En fait, le sang n’arrive pas à bien circuler dans les poumons à cause des caillots… et repart dans le corps sans s’être oxygéné. Le respirateur ne peut rien y faire.

D’abord en Chine, puis en Europe, et maintenant aux Etats-Unis, les médecins apprennent sur le tas et tentent de documenter le phénomène. «J’ai vu des centaines de cas de caillots dans ma carrière, mais je n’avais jamais vu autant de cas anormaux extrêmes», dit Behnood Bikdeli, spécialiste en médecine interne au centre médical universitaire de Columbia. Il a participé à une collaboration internationale de 36 experts qui ont récemment publié leurs recommandations dans le Journal of the American College of Cardiology.

L’énigme reste: pourquoi cette coagulation? Peut-être est-ce dû aux antécédents cardiovasculaires ou pulmonaires de nombreux patients, dit le médecin. Peut-être les caillots sont une conséquence de la flambée inflammatoire associée à la maladie. «Toute maladie aiguë, en elle-même, prédispose à la création de caillots», dit aussi tout simplement Behnood Bikdeli. Une dernière hypothèse est que le coronavirus agisse directement sur la coagulation. Mais à ce stade, rien n’est prouvé.

Shari Brosnahan, elle, n’est qu’à moitié étonnée. «Les virus font souvent des choses étranges», dit la médecin, en rappelant que le virus de la mononucléose (Epstein-Barr) a été associé à la leucémie, ou le virus HPV au cancer du col de l’utérus. «On est juste en train de découvrir les choses étranges que ce virus produit». La diversité des complications du Covid-19 peut sembler déroutante, mais la recherche sur le ou les mécanismes profonds n’est commencée que depuis quatre mois. «Il est possible que tout soit causé par une chose unique, et qu’une solution unique existe», imagine Shari Brosnahan.

Source : Le Figaro

 

 

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19 réactions et commentaires

  • Volodia // 05.05.2020 à 10h14

    Depuis des semaines désormais, on observe exactement le même phénomène en Italie, y compris chez des patients asymptomatiques et on prescrit aussi des anti-coagulants.
    J’en profite pour signaler une bonne nouvelle en provénance de l’Hôpital Jean XXIII de Bergamo, centre mondial de la pandémie.
    Selon les médecins de Réanimation de cet hôpital qui a traité des milliers de patients, la mortalité a drastiquement baissé depuis que l’on est en mesure d’administrer le plasma de personnes guéries du COVID 19 (donc contenant des anti-corps).
    Dans les prochaines semaines les premiers résultats de ce traitement feront l’objet d’une communication scientifique. Un rayon de lumière?

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  • François // 05.05.2020 à 10h48

    Les effets secondaires sont connus depuis le début. Dès que vous êtes dans un stade avancé, nous connaissons les effets mais sans la cause.

    L’objectif était de traîter des les premiers symptômes. Avec le Doliprane préconisé et le traitement Raoult interdit ou d’autres traitements alternatifs, il est normal d’avoir de nombreux décès ou de nombreux effets secondaires.

    Macron a bien explicité que c’était la guerre. C’est le cas dans les hôpitaux.

    Mais les patients n’ont pas été traités comme ils se devaient. Heureusement que la majorité des soignants n’ont pas écouté le gouvernement, tous les scientifiques des labos et les interdictions de traîter certains médicaments et d’avoir publié leurs solutions.

    Simple citoyen, Je me suis inscrit sur le site noublionsrien , une action collective juridique pour le droit de soigner et d’être soignée. Plus de 20000 inscrits à ce jours.

    Défendez vos droits

      +9

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    • Catalina // 05.05.2020 à 11h33

      bonjour,
      « C’est le cas dans les hôpitaux. », non, c’est le cas de CERTAINS HOPITAUX , une minorité d’hôpitaux.

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      • jp // 05.05.2020 à 23h27

        Une minorité peut être mais on nombre suffisant pour pouvoir faire sans doute des comparaisons fiables et utiles pour tout le monde

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  • Hit // 05.05.2020 à 11h32

    Je remets mon commentaire ici :

    Dernières infos en provenance de Chine :
    https://blogs.sciencemag.org/pipeline/archives/2020/05/04/hydroxychloroquine-update-may-4

    On y apprend qu’on a un essai chinois encourageant sur l’efficacité de la chloroquine MAIS
    uniquement chez les patients au stade terminal, à la dose de 200 mg/j :
    https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.27.20073379v1

    Trés important de noter:

    – qu’ils ont testé la chloroquine au stade terminal lorsque l’orage immunologique est en marche, JAMAIS avant pour éviter de diminuer les défenses immunitaires (!)
    – qu’ils ne l’ont jamais associé à l’azithromycine (cf les 2 études jointes ou les effets secondaires sont > bénéfice apporté).

    On adapte enfin le traitement à la compréhension des mécanismes d’action du virus.

      +4

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  • Pseudo // 05.05.2020 à 12h13

    Comme celui-ci qui ne fait malheureusement ses preuves qu’avec les patients au stade terminal ?

    https://blogs.sciencemag.org/pipeline/archives/2020/05/04/hydroxychloroquine-update-may-4

    https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.27.20073379v1

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  • catherine // 05.05.2020 à 15h35
    • Hit // 05.05.2020 à 16h58

      Ou il reprend l’article de Pipeline qui dit exactement le contraire de ce qu’il préconise depuis des mois: la chloroquine utilisée chez les patients en phase « terminale »….

      Sérieux…

      On nous a bassiné pendant des semaines pour nous dire: « gna gna la chloroquine, c’est avant les symptômes, ça marche pas pour les patients en phase terminale.. »…et du jour au lendemain, ô miracle ça marche…

      Il a du culot mais j’avoue il est très fort, il fait passer ça tranquille, l’air de rien comme si ça confirmait ses résultats alors que ça dit juste l’inverse de sa théorie de base.

      Chapeau l’artiste !

      Et par contre disparition complète de l’azithromycine…

        +8

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      • Dominique Gagnot // 06.05.2020 à 07h40

        A 4’24 » il confirme que le traitement chloroquine + anti-inflammatoire pris très tôt …
        Le nouveau est que la chloroquine a aussi un intérêt à forte dose quand on est gravement atteint. Mais mieux vaut ne pas attendre ce stade, et prendre très tôt… comme il le dit depuis le début.

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      • Raphaël // 06.05.2020 à 13h52

        Comme vous dites : « disparition de l’anti virale » donc en fait pas du tout ce qu’il préconise depuis des mois et ce n’est pas non plus au même stade la maladie … Chapeau l’artiste !

        moi je sais pas, j’attends les taux de mortalités par hopitaux, les résultats de l’étude Discovery (qui teste d’ailleurs uniquement ce protocole chinois mais qui ne donne toujours pas d’info).

        Mais ces articles et commentaires à l’emporte pièce me rendent de plus en plus le professeur Raoult sympathique (un effet panoramix peut être !). et dire qu’il est tout seul c’est faire du nombrilisme français car beaucoup de pays pauvres utilisent massivement ce médicament bon marché et j’observe que la France et ses voisins (faut il y voir un lien ?) ont le taux de mortalité le plus haut au monde… je n’exclue pas un mode de comptage fantaisiste mais pour l’instant je fais avec les données que j’ai puisque pas mal de média est occupé à jouer à « il faut tuer le soldat Raoult ».

        j’observe tout de même qu’à tous les endroits où on déplore le manque de rigueur de l’approche Raoult, on relaye des témoignages, des études de même niveau de rigueur (bas) sans vergogne.

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    • TZYACK // 05.05.2020 à 18h03

      Nous serions donc en fin de partie d’une courte pandémie de quelques mois qui aura tué beaucoup trop de patients non traités correctement, d’autant qu’ils étaient âgés et avec des facteurs de comorbidité.
      N’oublions rien !

        +4

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  • jp // 05.05.2020 à 16h35

    Amusant: A usage du petit peuple dès le début on a recommandé le Doliprane et bâni l’Aspirine alors que cette dernière est antiagrégante plaquettaire et que c’est l’un des deux traitements majeur dans le syndrôme de Kawasaki.
    Dernière nouveauté: on se met à reétudier la Chlorpromazine (Largactil) 1° neuroleptique, sur le versant antiviral,
    les grands psychiatriques traités semblant faire moins de formes graves du Covid19.

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    • jp // 06.05.2020 à 11h39

      A noter que la Chlorpromazine (Largactil Rhône-Poulenc), premier neuroleptique est dérivé du Phénergan célèbre antihistaminique. Son étude avait été réalisée par H. Laborit

        +0

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  • Basile // 06.05.2020 à 10h20

    les 2 articles sont strictement identiques, à part quelques titres formulés autrement.

    par contre, celui du Figaro a un paragraphe de plus,
    « Dans le Washington Post, un neurologue, le Dr Thomas Oxley …. »

    par contre encore, Sciences et Avenir cite l’AFP, et non le Figaro.

    à quel saint se vouer. Je pense souvent que si on avait accès à l’AFP (sans se faire d’illusion sur leur indépendance) ce serait plus simple

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  • TAMARAIV // 07.05.2020 à 03h35

    Sympa, une défaillance multi-viscérale…le cauchemar absolu…trop sympa d’aller bosser demain soir !
    Si les infirmières survivent les traumas risquent d’être sévères surtout chez les jeunes…tout le monde se met déjà à nettoyer frénétiquement …tout !
    Je mets des gants pour transmettre sur un ordi, les chaines de matos alimentée par les militaires connaissent des ratés…3 étages pour trouver une charlotte , encore 2 services pour trouver des surblouses…c’est l’enfer !
    En attendant, je vais bourrer d’ail !

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  • FLYING BLUE // 09.05.2020 à 07h05

    ça ressemble fichtrement à l’action d’un VENIN de crotale sur le sang, cette « formation de caillots à mesure qu’on les détruit »… (phénomène de gelification rapide du sang)…

    question idiote : les chaînes de protéines caractéristiques que recherchent les ‘tests PCR’ ONT ELLES ÉGALEMENT été dirigées vers cette hypothèse, sachant par ailleurs qu’en janvier, qqs uns émettaient l’hypothèse d’une transmission issue d’un serpent venimeux de Wuhan : le « Bongare rayé  » :

    https://www.ulyces.co/news/un-serpent-venimeux-pourrait-etre-a-lorigine-du-virus-mortel-qui-frappe-la-chine/

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