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26.septembre.201826.9.2018 // Les Crises

Avion russe abattu en Syrie : Moscou et Tel-Aviv doivent revoir leurs accords… Par Richard Labévière

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Source : Proche & Moyen-Orient, Richard Labévière, 24-09-2018

Beyrouth, 24 septembre.

Le 23 septembre 2018, le porte-parole du ministère russe de la défense Igor Konachenkov s’est exprimé durant une vingtaine de minutes sur les événements ayant abouti au crash du quadrimoteur russe Iliouchine-20, le 17 septembre dernier dans la région de Lattaquié. « Nous pensons que la responsabilité de la tragédie de l’avion Il-20 incombe entièrement à l’Armée de l’air israélienne », a-t-il affirmé. D’après ses explications, l’avion russe a bien été abattu par la défense anti-aérienne syrienne, mais celle-ci était en train de riposter contre plusieurs F-16 israéliens qui auraient sciemment utilisé l’appareil russe comme une couverture, afin de mener une attaque contre la province syrienne côtière de Lattaquié. Que s’est-il réellement passé ?

Le soir du 17 septembre dernier, l’Il-20 russe effectue une mission de renseignement sur la zone de désescalade d’Idlib – avec quinze personnes à bord -, lorsque quatre chasseurs F-16 quittent l’espace aérien israélien pour survoler les eaux internationales de Méditerranée, puis les côtes syriennes à la hauteur du port de Lattaquié. Non loin de là, à quelques dizaines de kilomètres au sud, se trouve la base aérienne russe de Hmeimim. « Moins d’une minute avant son attaque, l’aviation israélienne a prévenu la tour de contrôle de Hmeimim, ne laissant ainsi aucune chance aux avions russes alors en mission, d’adopter la moindre procédure de sécurité », a précisé Igor Konachenkov.

D’autant que les informations tardives se sont révélées parfaitement erronées. En effet, selon le porte-parole de la Défense russe, l’armée de l’air israélienne aurait déclaré s’apprêter à bombarder des « sites industriels » dans le nord de la Syrie, avant de finalement cibler la province côtière de Lattaquié, à l’ouest du pays. « Les informations trompeuses fournies par [l’armée israélienne] à propos des frappes [israéliennes] n’ont pas permis à l’avion russe Il-20 de se déplacer à temps vers une zone sûre », a ajouté Igor Konachenkov en concluant : « les avions israéliens ont repéré l’Illiouchine-20 russe et s’en sont servi comme bouclier contre les missiles anti-aériens syriens ». Peu après la tragédie, Moscou a confirmé l’origine d’un « tir-ami malencontreux de la défense anti-aérienne syrienne, dans un contexte très confus ». Vladimir Poutine a annoncé l’ouverture d’une enquête approfondie.

Par plusieurs canaux, la Russie a fait savoir que l’aviation israélienne avait « délibérément créé une situation dangereuse pour les navires de surface et les aéronefs présents dans la région ». La conclusion des autorités russes est parfaitement claire : « en utilisant l’avion russe comme bouclier, les pilotes israéliens l’ont exposé au feu des systèmes de défense aérienne syriens. Ainsi, l’Il-20 – dont la surface est bien supérieure à celle du F-16, a été abattu par un missile du complexe S-200 ». Sans surprise et comme à son habitude, Tel-Aviv a nié toute responsabilité dans ce crash, avant de mettre en cause l’armée syrienne. Tel-Aviv a ajouté que l’Iran et « l’organisation terroriste du Hezbollah » étaient aussi responsables du drame. Il aurait pu ajouter… du réchauffement climatique aussi ! Ces gens se permettent vraiment n’importe quoi !

La presse parisienne a adopté son habituelle posture, Le Monde multipliant les Fake News visant à blanchir Israël, tandis que Libération affichait une réelle satisfaction en titrant : « Un avion russe abattu par le régime syrien ». C’est bien connu, le « régime de Bachar al-Assad », le « régime personnellement » pratique régulièrement l’une de ses joies les plus perverses : abattre les avions de son principal allié ! Quant au patron du Quai d’Orsay Jean-Yves Le Chouchen, il s’est borné à dire qu’on avait eu chaud, évitant une crise diplomatique majeure… Quelle hauteur de vue. On est vraiment rassuré !

Après avoir fait donner ses militaires de haut rang – dont il a validé les conclusions – Vladimir Poutine a visiblement cherché à calmer le jeu en déclarant : « cela ressemble à une succession de circonstances tragiques (…) Quand il y a des gens qui meurent, c’est toujours un grand malheur », a poursuivi le président russe qui a présenté ses condoléances aux proches des 15 soldats russes qui étaient à bord de l’appareil au moment où il a disparu des radars au-dessus de la Méditerranée. L’agence Tass a précisé que le chef du Kremlin s’était entretenu avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Lors d’une autre conversation téléphonique entre les ministres de la Défense des deux pays, la Russie aurait averti Israël de possibles représailles.

L’opération de recherche des membres de l’équipage de l’avion russe Il-20 mobilise huit unités, destroyers et navires de ravitaillement de la marine russe. Pour l’heure, seuls des fragments de corps des membres de l’équipage, des effets personnels, ainsi que des débris de l’avion ont été repêchés et stockés à bord des bateaux russes. Une chose est sûre : la partie russe ressort passablement mortifiée de cette affaire. Vladimir Poutine s’est toujours efforcé d’entretenir une relation cordiale avec Benjamin Netanyahou, cherchant à éviter une opposition frontale sur le dossier palestinien. En Syrie, il a répondu favorablement aux demandes israéliennes, dont le retrait de 24 rampes de lancement de missiles et d’un millier de soldats iraniens du plateau du Golan. Relevant d’un accord de cadrage bilatéral, les intrusions aériennes israéliennes étaient plus ou moins tolérées tant que celles-ci ne menaçaient pas directement les intérêts russes.

« C’est donc un sentiment de colère et d’ingratitude qui domine aujourd’hui », explique un diplomate européen en poste à Moscou, « d’une certaine façon, la confiance accordée par Vladimir Poutine à Israël a été trahie. Le chef du Kremlin a laissé parler ses militaires et a validé leurs propos qui attribuent à Tel-Aviv toute la responsabilité du crash. Dans ces conditions, il devra impérativement revoir sa relation avec Tel-Aviv afin de recadrer les agissements belliqueux de l’armée israélienne – au risque, non seulement de perdre la face, mais aussi de laisser monter en puissance une escalade militaire voulue par les Etats-Unis et, par conséquent de compromettre la reconstruction politique et économique de la Syrie ».

Comme nous l’écrivions dernièrement1, les Américains sont, suffisamment pragmatiques pour comprendre qu’ils ont perdu la bataille de Syrie. Par contre, ils refusent de perdre la guerre des Proche et Moyen-Orient. Les services du Pentagone l’ont affirmé à plusieurs reprises : « nous allons multiplier les ‘bourbiers’ dans lesquels s’enfonceront inexorablement la Russie et l’Iran ». Trois principaux « bourbiers » continuent à être consciencieusement entretenus par Washington : la guerre au Yémen où la coalition saoudo-émirienne poursuit sa destruction de l’un des pays les plus pauvres du monde ; après l’attaque du consulat iranien de Bassorah, c’est maintenant un groupe armé connu pour ses liens avec les services américains qui décime une cérémonie militaire dans la ville d’Ahvaz ; enfin, l’allié sioniste des Etats-Unis poursuit ses ingérences régionales tous azimuts.

Sur le plateau du Golan, Tel-Aviv délivre des armes aux groupes jihadistes de Jabhat al-Nosra (Al-Qaïda en Syrie) et soigne ses blessés dans des hôpitaux israéliens au nom de « l’action humanitaire ». Dans d’autres régions de Syrie, l’aviation israélienne reconnaît avoir mené plus de 200 bombardements durant les deux dernières années, violant quasiment quotidiennement les espaces aérien et maritime du Liban. A l’évidence, Israël ne cherche pas à annexer les territoires syriens dans lesquels son armée s’ingère. Officiellement, Tel-Aviv prétend cibler des objectifs iraniens et du Hezbollah libanais – ceux-ci étant rarement identifiables comme tels, puisque leurs soldats sont généralement intégrés dans unités de l’armée régulière syrienne. Comme Washington, Londres et Paris,Tel-Aviv veut-il le départ de Bachar al-Assad ? Mais au profit de qui ? Les Frères musulmans, les Salafistes ou d’autres agités ?

Quoiqu’il en soit, « ce petit pays de merde » – comme l’appelait Daniel Bernard, alors ambassadeur de France à Londres – se permet les pires violations du droit international sans que personne n’y trouve rien à redire : exécutions sommaires, détentions arbitraires, tortures, déportations massives et discriminations ethnico-religieuses… autant de crimes similaires à ceux d’une idéologie responsable de l’une des plus grandes tragédies du XXème siècle. Il serait peut-être temps que cette impunité arrogante, meurtrière et absurde cesse, qu’elle soit condamnée et empêchée de nuire !

Pour beaucoup moins que cela, n’importe quel pays au monde aurait déjà été bombardé par l’OTAN, traîné devant la Cour pénale internationale ou – à minima – subirait quelques sanctions économiques et politiques, n’en déplaise à John Bolton et ses amis néo-cons !

Néanmoins, bonne lecture et bonne semaine.

Richard Labévière
24 septembre 2018

1 « Idlib : une schizophrénie occidentale », prochetmoyen-orient.ch, 10 septembre 2018.

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Source : Proche & Moyen-Orient, Richard Labévière, 24-09-2018

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Fritz // 26.09.2018 à 07h11

Quand on a eu pour Premiers ministres Menahem Begin (de l’Irgoun) et Yitzhak Shamir (du groupe Stern), qui peuvent se prévaloir de l’attentat contre l’hôtel du Roi David et de l’assassinat de Folke Bernadotte ; quand au surplus on accueille dans ses hôpitaux les militants du Front al-Nosra, tout en traitant les Palestiniens comme des Untermenschen, on n’accuse pas les autres de terrorisme. On ferme sa [Modéré].

Quand un roquet mord un ours, qui a du souci à se faire ?

58 réactions et commentaires

  • Fritz // 26.09.2018 à 07h11

    Quand on a eu pour Premiers ministres Menahem Begin (de l’Irgoun) et Yitzhak Shamir (du groupe Stern), qui peuvent se prévaloir de l’attentat contre l’hôtel du Roi David et de l’assassinat de Folke Bernadotte ; quand au surplus on accueille dans ses hôpitaux les militants du Front al-Nosra, tout en traitant les Palestiniens comme des Untermenschen, on n’accuse pas les autres de terrorisme. On ferme sa [Modéré].

    Quand un roquet mord un ours, qui a du souci à se faire ?

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    • Vjan // 26.09.2018 à 07h57

      « Quand un roquet mord un ours, qui a du souci à se faire ? »

      Mais le roquet a GozillUSa au bout de la laisse et un bouton rouge sous le coussinet.
      L’ours et le roquet peuvent s’en sortir mais la faune du square a du souci à se faire.

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    • Marie // 26.09.2018 à 08h31

      On ne peut fermer sa g….., vu que le (bon!) droit est toujours du même côté depuis soixante -dix ans et que des illettrés ont inventé l' »axe du mal ». Malheureusement, rien ne fait avancer le schmilblick, c’est à désespérer et c’est désespérant.

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  • villegagnons // 26.09.2018 à 08h13

    – Les faits ne sont pas encore constitués. Le problème majeur dans le traitement de l’information est l’accord passé entre la Russie et Israël. En effet, le système anti-aérien S300 (qui fait la différence entre un avion ennemi et un avion allié) avait été commandé par la Syrie depuis au moins 6 ans. (S400 Triomph aussi)
    Ils n’a jamais été livré à cause de cet accord. Ce qui signifie que la Russie et Israël ne voulaient pas donner carte blanche au régime syrien. L’annonce de cette livraison hier montre que l’accord a été brisé.
    La seule certitude que l’on ait est le témoignage oculaire des Syriens qui ont vu que les missiles sont bien venus de la mer, ce qui a alimenté au départ la thèse de la participation de l’Auvergne.
    – Sur la désinformation : La première information sur le sujet a été donnée par CNN via l’Etat major américain. « Avion abattu par le système anti-missile syrien ». Ce qui est finalement la thèse retenue par Poutine.
    Mais les journaux russes n’ont pas dut tout accrédité cette thèse, avant l’intervention de Poutine, accusant les israéliens et les français…
    Regardez cette pépite de Sputnik ! :
    https://fr.sputniknews.com/international/201809181038130586-cnn-russie-avion-fake-news/
    Donc, on ne peut retenir la démonstration 3D de l’Etat major russe comme vraie ni comme fausse.
    Israel continue de dire, via ses experts, que cette thèse est impossible. (question d’angles multiples, batteries/cible)
    La France, qui était sur le terrain d’opération avec l’Auvergne, ne communique rien.

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    • Jean // 26.09.2018 à 09h31

      => “Ce qui signifie que la Russie et Israël ne voulaient pas donner carte blanche au régime syrien. ”

      Si la livraison de S-300 envisagée, il y a cinq ans, avait été annulée, c’était à la demande des États-Unis pour protéger les capacités aériennes israéliennes.

      “Le conseiller à la sécurité nationale du Président américain, John Bolton, a annoncé que les États-Unis n’appréciaient pas la décision russe de livrer des systèmes de défense aérienne S-300 à la Syrie.

      «Nous pensons que l’introduction de S-300 au gouvernement syrien constituera une escalade significative de la part des Russes.»“

      Source : https://fr.sputniknews.com/international/201809241038215247-usa-livraison-s300-russie-syrie/

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      • villegagnons // 26.09.2018 à 09h56

        La Russie aurait pu passer outre cette injonction américaine mais elle ne l’a pas fait…

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        • Jean // 26.09.2018 à 15h12

          Elle ne l’a pas fait car elle pensait avoir à faire à des interlocuteurs raisonnables. Mais depuis les sanctions américaines pour des motifs fallacieux et l’attitude irresponsable de l’aviation israélienne, elle a comprit que ce n’était pas le cas.

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    • Jean // 26.09.2018 à 09h38

      => “Donc, on ne peut retenir la démonstration 3D de l’Etat major russe comme vraie ni comme fausse.
      Israel continue de dire, via ses experts, que cette thèse est impossible.“

      Les russes ne se permettraient pas de rompre l accord précédent, qui interdisait la livraison de S300 à la Syrie, sur de simples suppositions.

      https://fr.sputniknews.com/international/201809241038218076-il-20-syrie-israel-russie-crash/

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    • marc // 26.09.2018 à 13h17

      moi aussi, j’ai l’impression que « Les faits ne sont pas encore constitués »… et on ne les connaîtra peut-être jamais
      mais le fait que tout cela se soit déroulé la veille de la fête juive la plus importante de l’année a certainement son importance… et fait pencher pour une signature israelienne
      et que le silence assourdissant des médias de masse sur cette histoire peut néanmoins signifier qu’israel a peur
      enfin, avec israel, il faut s’attendre à tout… wait and see

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    • Maxime // 26.09.2018 à 14h06

      Les Russes n’ont aucun doute qu’Israel est responsable. Sinon pourquoi ils auraient décidé de livrer un meilleur système de défense anti-aérien à un pays qui vient de leur descendre un avion?

        +12

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    • Chris // 26.09.2018 à 17h53

      Stratégic culture est plus explicite sur les circonstances du crash de l’IL20 le 17 septembre :
      https://www.strategic-culture.org/news/2018/09/21/putin-keeps-cool-and-averts-wwiii-as-israeli-french-gamble-syria-backfires-spectacularly.html
      En lançant une attaque contre la province syrienne de Lattaquié, où se trouve la base aérienne de Khmeimim, dirigée par la Russie, Israël, la France et les États-Unis ont certainement compris qu’ils flirtaient avec la catastrophe. Pourtant, ils ont tout de même procédé à l’opération.
      Sous prétexte que l’Iran se préparait à livrer un chargement de systèmes de production d’armes au Hezbollah au Liban, les F-16 israéliens, appuyés par des missiles français lancés en Méditerranée, ont détruit ce qui aurait été un dépôt de munitions de l’armée syrienne.

      Et les conséquences sur les projets en cours… :
      https://www.strategic-culture.org/news/2018/09/25/syria-bolton-throws-down-gauntlet.html

        +3

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  • Weilan // 26.09.2018 à 08h18

    Un intéressant article sur ce sujet :
    http://www.dedefensa.org/article/tc-59-poutine-lequilibriste-sans-fil

    A noter que certains des commentaires à cet article sont plutôt sévères à l’encontre de V.Poutine.

      +2

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    • Catalina // 26.09.2018 à 08h30

      vous avez aussi un article et un échange sur les réponses russes, l’article s’appelle « la Rusie comme un chat », et est sur un site défendu de nommer ici.(ah la libre expresion!)

        +6

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  • Catalina // 26.09.2018 à 08h27

    Villegagnons,
    J’ai du mal à vous suivre, votre lien vers sputnik, en quoi est-ce une pépite ? sputnik donne les faits comme ils sont, et votre logique, « Donc, on ne peut retenir la démonstration 3D de l’Etat major russe comme vraie ni comme fausse. »
    EUH ?????? franchement, que voulez-vous donc dire ? en quoi le fait que CNN ai eu raison implique que la démonstrtion russe ne soit pas fiable et du coup sputnik ne publierait pas de nouvelles trafiquées !

      +12

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    • villegagnons // 26.09.2018 à 08h51

      Sur la forme seulement : des internautes disent que c’est une fake news. Est-ce que c’est du journalisme ? un journaliste peut-il colporter des rumeurs ?

        +2

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      • Catalina // 26.09.2018 à 15h12

        des internautes ne sont pas nécessairement journalistes ! vous vous embourbez sans me répondre

          +8

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      • R.C. // 26.09.2018 à 17h45

        « des internautes », c’est n’importe qui ; et, en l’occurrence, c’est n’importe quoi…
        De surcroît, la brève de Sputnik a
        été publiée à chaud et ne fait qu’évoquer des réactions. Aujourd’hui, les faits sont constitués.

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  • DUGUESCLIN // 26.09.2018 à 09h01

    Admettons qu’Israël se sente menacée par des pays hostiles comme l’Iran et de groupes comme le Hezbollah.
    Ce sont les alliés de la Syrie au côté de la Russie. Dans ce contexte la Russie qui joue un rôle prépondérant est la meilleure garantie de sécurité pour Israël.
    Ce sont les russes qui sont maîtres du « jeu » en Syrie, et ils n’ont aucune agressivité envers Israël, et ne laisseront aucunes dérives venant des entités hostiles. L’allié russe pour la Syrie, l’Irak, l’Iran est un allié précieux et n’agiront pas contre la paix souhaitée par la Russie dans le Golfe, dans le respect de toutes les souverainetés, y compris Israël. De ce fait la Russie est une garantie, qu’Israël devrait respectée.
    Israël ne peut que renoncer à ses objectifs de conquête de territoire et de main mise sur le pétrole, donc l’arrêt de ses bombardements illégaux et dangereux, pour bénéficier du soutien russe.
    A défaut la Russie peut prendre une position neutre face aux forces Syriennes et Iraniennes contre Israël qui pourrait être menacée..
    Il est encore temps qu’Israël rejoigne le camp de la paix. Ce serait un scoop remettant en cause les guerres economico-stratégiques des atlantistes. Mais pour le moment Israël continue à espérer la victoire du chaos.

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    • villegagnons // 26.09.2018 à 10h49

      Israël tente de se rapprocher de la Russie pour isoler l’Iran. Toute parcelle gagnée diplomatiquement compte, chaque centimètre compte, chaque faille sera exploitée, c’est une guerre de tranchée diplomatique.

        +0

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    • Catalina // 26.09.2018 à 15h14

      Israel n’a que le choix de se trouver un protecteur, sans lui, il est (enfin) neutralisé, donc c’est les usa et si non, les Russes, mais là, c’est fini pour eux avec les Russes, on doit donc s’attendre à un lêcher puissant et obséquieux envers leur frère siamois, les usa.

        +3

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  • max // 26.09.2018 à 09h03

    Poutine et ses partenaires de l’OTAN et Israël amie de la Russie, ces deux affirmations martelées depuis des mois et même des années ont conduit à cette situation ou un avion militaire russe non armé a été abattu.
    Après donc l’extension de l’OTAN au frontières de la Russie, la révolution coloré d’Ukraine, la destruction d’un avion de la Malaysian airliner par un missile livré a l’Ukraine du temps de l’URSS, le refus des la Russie de livrer des S300 a la Syrie pourtant déjà payé par Damas, j’arrête tellement la liste est longue des couleuvres avalés par la Russie.
    Cela dit
    Sans la Russie et surtout Poutine, la Syrie serait sous contrôle islamique, les islamiques étant sur la défensive, on est maintenant dans un autre aspect de ce conflit.
    La défaillance russe dans l’avion russe est d’abord philosophique, les russes ont fait leur deux les affirmations suivantes :
    1- Russia and Israel are partners, and neither side wishes to endanger this partnership.
    2- Entre l’ami Israélien et la Syrie, la Russie choisira Israël.
    Que ce soit vis-à-vis de l’OTAN et d’Israël, c’était permit de tuer du Russe.
    Les S300 vont donc finalement être livré.
    La défense anti-aérienne russe va donc être mise à jour (ce qui aurait du être fait dès le début).
    Mais sur le fond, la retenue russe reste de mise, il faut dire que l’architecte en est NIKOLAY SURKOV d’une organisation basé à Moscou et qui a l’oreille du Kremlin.

      +2

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    • Catalina // 26.09.2018 à 15h21

      Pas sûr, enfin, c’est mon point de vue, la Syrie est géographiquement plus proche et indispensable à la Russie, pour neutraliser les terroristes al qaida aidés depuis le début par Israel. Il est vrai que la 5 éme colonne en Russie, atlantiste, pro usa et israel ( les deux sont indissociables) fait tout ce qu’il faut pour mettre la Russie à terre mais le peuple est là en contre-pouvoir de ces élstiniens d’opérette ! et même une partie de cette 5eme colonne rapatrie ses bien en Russie, grâce aux sanctions. Ils sont trop accrocs à l’argent pour envisager d’autres options. Quand on est  » drogué » plus rien ne compte.

        +6

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  • Pierre D // 26.09.2018 à 09h04

    D’où il ressort que Poutine, avec toutes ses accommodations, arrangements et autres concessions serait un sérieux postulant au Prix Nobel de la Paix… pas pire que Shamir en tous cas.

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    • jdautz // 26.09.2018 à 09h45

      Le prix Nobel de la paix ? ce truc basé en face de l’ambassade américaine et où le jury change régulièrement mais pas le directeur… ? C’est pas un peu comme la CIJ ça quelque part ? Vous savez le Tribunal du camp du bien qui devient tout a coup « illégitime » quand il commence à se prendre au sérieux et a prétendant se mêler de justice internationale en regardant ailleurs que là où on lui ordonne de faire…

        +8

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      • Pierre D // 26.09.2018 à 10h37

        Rassurez-vous, aucun risque, Vladi n’est pas dissident.

          +3

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  • Donetskij Vasia // 26.09.2018 à 09h28

    Enfin, avec les S300 et chasseurs MIG-35 sur le terrain, la Russie pourra s’occuper de l’état terroriste. En tout cas l’opinion publique russe soutiendra Poutine jusqu’au bout sur ce chemin.

      +8

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  • Eric83 // 26.09.2018 à 09h31

    « Washington se prépare à une autre guerre illimitée, en Syrie ».
    « Nous ne partirons pas tant que les forces iraniennes resteront en dehors des frontières iraniennes, et cela inclut les alliés de l’Iran et les milices armées », a déclaré lundi à des journalistes le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Bolton. »

    Serait-ce en conséquence des mesures décidées par la Russie depuis que l’Iliouchine-20 a été abattu le 17 septembre dernier ?

    https://www.romandie.com/news/ZOOM-Washington-se-pr-pare-une-autre-guerre-illimit-e-en-Syrie/956827.rom

      +5

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    • Kiwixar // 26.09.2018 à 09h47

      « Nous ne partirons pas tant que les forces iraniennes resteront en dehors des frontières iraniennes »

      Traduction : les Zuniens peuvent décider quelles forces armées étrangères un pays souverain peut accueillir sur son territoire. Il suffisait d’y penser.

      Pendant la 2e Guerre mondiale, les Allemands ont été bien ballots, il leur suffisait de proclamer : «  »Nous ne partirons pas de France tant que les forces alliées resteront en dehors des frontières de leurs pays respectifs… »

      L’Empire US va disparaître dans un grand éclat de rire…

        +24

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      • Catalina // 26.09.2018 à 15h26

        ce n’est pas vraiment un empire mais plutôt une fraude gargantuesque qui ose se nommer empire ! Quand on a utilisé la planche à billets tout le long de son existence, qu’on a racketté le monde avec de la « fausse monnaie » on n’est pas riche, on a juste magouillé pour faire croire qu’on l’est ! L’empire a une dette monstrueuse et de fait, la prochaine crise touchera ces maffieux qui ont créée de la fausse monnaie, eux et eux seulement, vivment que ce jour advienne ! ce serait un très très juste retour de bâton à défaut de fouet !

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  • martin // 26.09.2018 à 09h31

    La réponse (symétrique) russe est maintenant connue:

    1> Des Su.34 interdisent à l’aviation israelienne d’approcher la Syrie par la côte.No way de ce côté là.

    Reste l’approche par le Liban, mais là:
    2> La Syrie va recevoir dans les 15 jours plusieurs batteries S.300 qui rendront les opérations israeliennes terriblement difficiles

    Plus globalement et à destination de tous les acteurs:
    3> Fin des faux-semblants: un F.22 (prétenduement furtif) qui survolait la Syrie pour observation vient d’être intercepté par un Su.35, et renvoyé à la niche.

    Le ciel syrien devient beaucoup plus difficile d’accès. Israel à fait la « mega-boulette »! On n’abuse pas impunément de la bonhommie de l’ours.

      +14

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    • Kiwixar // 26.09.2018 à 09h53

      Ou bien l’ours avait décidé de passer à l’étape suivante et cherchait un prétexte. Et pas uniquement sur les tractations à propos d’Idlib et l’avenir de la Syrie : négocier avec Israël permet d’appuyer sur les US donc sur l’Otan.

      Sanctions Otan/Russie? Reconnaissance de la Crimée russe? Orienter l’enquête sur le MH17 vers plus d’impartialité et moins d’otanasie? Largage de Kiev par l’Otan? Pas de barbelés sur le grillage entre Pays Baltes et Russie?

        +4

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      • martin // 26.09.2018 à 10h08

        Ce qui est certain, c’est que ce genre « d’accident » ne constitue pas une perte sèche pour les russes. L’usage qui peut en être fait est planifié. Comme ce fût le cas après la destruction par la Turquie d’un Su.24 russe en 2015, la Russie va utiliser au maximum le potentiel de l’évènement, et sur plusieurs terrains, c’est évident. Et en effet, il faut envisager tout un versant asymétrique.

          +8

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    • Scytales // 26.09.2018 à 11h26

      Pourriez-vous donner des sources à vos affirmations ? D’autant que l’une d’entre elles au moins est techniquement invraisemblable : le Sukhoï Su-34 est un avion de bombardement, pas un avion de chasse.

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      • martin // 26.09.2018 à 14h42

        Précisément, le Su34 est polyvalent, c’est aussi un excellent chasseur.

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        • Scytales // 28.09.2018 à 00h28

          Vous n’avez pas donné vos sources.

          Par ailleurs, je vous invite à analyser de manière plus rationnelle les moyens russes présents sur la base aérienne de Khmeimim. Y sont déployés de manière routinière de vrais chasseurs (Su-27SM3, Su-30, Su-35 ou Mig-S9SMT) pour défendre la base et faire la police du ciel. Employer dans un combat air/air un avion conçu avant tout pour des missions de bombardement serait bien maladroit et source de déconvenues : ce n’est pas parce qu’un Su-34 a une bonne capacité d’autodéfense air/air qu’il est bien adapté pour réaliser des missions contre-avions. (Note : on peut trouver de ci-delà des photos satellites de la base russe permettant de compter les avions, par exemple : https://twitter.com/obretix/status/1040259508734517249)

          Vous semblez par ailleurs penser que les Russes vont « casser la baraque » avec leurs moyens militaires. Vous négligez le caractère limité du corps expéditionnaire russe, reflet de ses missions qui sont parfaitement délimitées par le pouvoir politique : protéger les établissements militaires russes en Syrie, assister Syrien, Iraniens et Hezbollah dans leurs opérations (qui permettent de liquider quelques encombrants djihadistes de nationalités russes ou plus généralement ex-soviétiques) et ainsi assurer la persistance d’un État syrien pour éviter de créer un nouvel espace d’anarchie dans lequel des groupes armés irréguliers pourraient à nouveau proliférer.

          Le corps expéditionnaires russe est quantitativement limité : moins d’une quarantaine d’avions de combat en moyenne. Les Israéliens ont une supériorité numérique écrasante sur l’aviation russe en Syrie. Et ils ne sont pas seuls : les Russes ont potentiellement sur le dos les Turques (l’armée la plus puissante de l’OTAN après les USA), les USA eux-mêmes, quelques supplétifs français, britanniques, etc…

          Les Russes se comportent (avec une certaine maestria) en Syrie comme une ballerine, pas comme une souris qui voudrait se faire passer pour un éléphant dans un magasin de porcelaine.

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    • UnKnown // 26.09.2018 à 11h40

      Vous devez plutôt penser aux Su-35, et non aux Su-34, qui sont des appareils d’attaque au sol.
      Et attention aux racontars venant de part et d’autre, notamment pour cette soi-disant interception d’un F-22. Les itinéraires de patrouille sont échangés entre Russe et Américain pour pallier à tout incident. Donc si ce qui est raconté s’est réellement passé (ce dont je doute très très fortement étant donné la source, un soi disant ancien pilote de l’Armée de l’Air Russe ( https://www.instagram.com/p/BoGK8jtAeK6/?taken-by=fighter_bomber_ ; et la qualité cradingue de l’image qui ressemble à un montage-photocopieuse bien gras), le pilote du Su-35 n’a fait que se positionner au dessus du F-22 (image), connaissant son itinéraire de patrouille, et verrouiller le Raptor avec ses optroniques (verrouillage infra-rouge, la signature thermique des tuyères d’avions de chasse restant le seul point impossible à camoufler.

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      • Mr K. // 26.09.2018 à 13h21

        @ Scytales @ UnKnow

        Le Su 34 multi-rôle est donné dans la version anglaise de Wikipédia (version française peu précise et confuse) comme :
        – fighter-bomber, chasseur-bombardier
        – strike fighter, chasseur d’attaque.
        Il est précisé pour ce dernier aspect : « Dans le langage militaire actuel, un chasseur d’attaque est un avion de combat polyvalent conçu pour fonctionner principalement comme un avion d’attaque, tout en incorporant également certaines caractéristiques de performance d’un chasseur pour le combat air-air. »

        Le Su 34 peut donc tout à fait être utilisé comme chasseur  » interdisent à l’aviation israelienne d’approcher la Syrie par la côte » comme l’écrit @Martin.

        Confirmé par les caractéristiques suivantes : vitesse supersonique à mach 1,8 au plafond de 15 km et la possibilité d’être équipé de missiles air-air.

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        • UnKnown // 26.09.2018 à 15h01

          On discute de sémantique là 🙂
          Et d’ailleurs, je reste en désaccord: la mission première d’un chasseur d’attaque est bien d’effectuer des frappes au sol. Qu’il soit équipé de missile AA pour se défendre ne change rien à son rôle. Il peut effectivement engager des cibles aériennes, mais le fera très mal (trop lourd et trop lent à la manœuvre, systèmes radars et optiques trop spécialisés pour le suivi de terrain ou le verrouillage au sol) par rapport à un avion réellement multi rôle, ou de supériorité aérienne. Les russes disposent de suffisamment de variantes d’appareils pour ne pas laisser aux seuls Su-34 la mission de la couverture aérienne (les Su-35 sont là bas pour ça d’ailleurs). Un simple exemple: malgré une bonne vitesse de pointe, le Su-34 reste un veau ou « camion à bombe » par rapport à ses cousins ou adversaires. Donc il ne faut pas prêter des capacités délirantes à un appareil qui est déjà l’un des plus performant si ce n’est le plus performant dans son domaine ( Le Su-34 fait 23m de long, 15m d’envergure, pour un poids chargé à bloc de 45 tonnes… Un Su-35, F-15 ou même F-16 est largement plus léger, rapide, manœuvrant, et adapté à la supériorité aérienne qu’un Su-34)

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          • Mr K. // 26.09.2018 à 16h54

            Exemple d' »avion d’attaque » russe, le Su 25 : vitesse maximum sub-sonique à mach 0,79 au plafond de 7 km, ce qui ne l’empêche pas de pouvoir embarquer des missiles air-air bien sûr.

            La composante chasseur du Su 34 se retrouve bien dans sa vitesse et son plafond, bien supérieurs. Il est bien un compromis entre avion d’attaque et chasseur bombardier.

            Utilisation comme chasseur bombardier : « La déclaration du ministère russe de la Défense indique que les bombardiers Tupolev Tu-22MS et les chasseurs-bombardiers Sukhoi-34 ont décollé de la base de Hamadan pour attaquer des cibles en Syrie dans les provinces d’Alep, Idlib et Deir al-Zour. »

            https://www.nytimes.com/2016/08/17/world/middleeast/russia-iran-base-syria.html

            Mais vous avez raison, le Su 34 est moins performant (25% plus lourd à vide, 25% moins rapide) que le Su 35 plus spécifiquement chasseur.

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      • martin // 26.09.2018 à 14h46

        tout à fait!

        Côté F22, j’ai écrit « fin des faux-semblants ». L’aérospatiale russe « laisse filtrer » l’information. Le F22 est parfaitement visible, c’est un éléphant dans un couloir.

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  • Isidor // 26.09.2018 à 10h13

    Cet épisode de la guerre en Syrie, immense échiquier sur lequel se confrontent les alliés russes aux alliés occidentaux, est vu par ces derniers comme une table de poker…
    Alors que Poutine, prudent, veille à ne fermer aucunes options en transigeant avec Israël, Netanyahu croit pouvoir utiliser le bluff avec une surenchère dangereuse qui provoque un tir fratricide dans le camp russe.
    Le joueur de poker y voit un joli coup parce qu’il a pris un pion à l’adversaire mais il n’a pas anticipé que ce dernier pouvait alors à son tour frapper et gagner du terrain en légitimant l’installation de S300 et le contrôle total de l’espace aérien.

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    • Fritz // 26.09.2018 à 10h29

      Les joueurs de poker n’ont pas le même niveau de prévoyance que les joueurs d’échecs.

        +9

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  • Tonton Poupou // 26.09.2018 à 10h22

    A force de faire les marioles en Syrie les israéliens en sont arrivés à ce qu’il ne voulaient pas. La Russie – qui a présent ne se sent plus tenue par les accords militaires avec Israel, dont ce pays est seul responsable par son comportement – commence dans les plus brefs délais à livrer des S 300 à l’armée syrienne, qui pourra ainsi abattre les chasseurs israéliens dès leurs décollages de leurs base en Israel si nécessaire.

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    • UnKnown // 26.09.2018 à 12h11

      Attention à ne pas surestimer les capacités des S-300:
      1) Comme pour les chars, les avions, et tout ce qui est technique, c’est bien souvent la qualité des servants et équipages qui fait la létalité du système. Or après 6 années d’une longue guerre, des dizaines de milliers de jeunes hommes morts aux combats, la Syrie est exsangue de personnel qualifié à ce genre de tâche. Il va falloir les former, les encadrer, ce qui va demander du temps, même une fois les escadrons de S-300 déployés.
      2) C’est un système qui n’a jamais subi son baptême du feu. Il est donc redouté, mais ses défauts de jeunesse n’ont pas été éprouvés. Et dans le high tech militaire, on n’est jamais à l’abri d’un bug de dernière minute (cf: les deux MdCN de l’Aquitaine qui n’ont pu être lancés, les bugs à foison du F-22 lors de son lancement, les déboires confidentielles du Burevestnik…).
      3) Israël est peut-être le pays qui dispose du plus grand « savoir-faire » en matière de SEAD (suppression des défenses aériennes) dans le cadre de bulles d’interdiction, héritage des différentes guerres contre les pays arabes équipés de S-200. Autre époque, certes, mais les méthodes Israéliennes étaient diablement efficace, une fois la déconvenue de voir l’IAF se faire étriquée au dessus Suez digérée (raid de commandos dans la profondeur, artillerie longue portée, opérations héliportées, emploi de leurres/drones).
      Mais l’arrivée des S-300 a le mérite de mettre un terme au sentiment d’impunité total qu’avait Israël sur le ciel Syrien, copain avec les USA et les Russes depuis 2 ans. Les états-majors de Tsahal vont devoir calmer les ardeurs de Bibi la terreur.

        +8

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      • Tonton Poupou // 26.09.2018 à 13h47

        Il y a déjà quelques années un rapport de l’armée australienne affirmait qu’en cas de conflit majeur entre les us et la Russie, le ciel de cette dernière serait vierge d’avion américains grâce aux S 300. C’est aussi pourquoi les russes possèdent moins de chasseurs que les américains car leur DCA est suffisamment efficace. Les russes actuellement ont en service les S 400 et les S 500 sont en développement. Concernant l’efficacité des S 300, si ils étaient aussi peu fiables que vous semblez le suggérer, alors pourquoi les américains et les israéliens font tout pour que des pays comme l’Iran, la Syrie, l’Inde, la Chine et d’autres n’acquiert pas ces missiles anti aériens ? Concernant la Syrie, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Faisal Mekda vient de déclarer à propos des S 300, répondant à la question d’un journaliste chinois sur une possible attaque aérienne israélienne future : « Qu’ils essayent …. »

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        • basile // 26.09.2018 à 14h59

          si la Russie possède moins de chasseurs que les USA, c’est qu’un chasseur, c’est fait pour attaquer. Ce que ne cherche pas la Russie, qui ne fait que se défendre

          alors les ricains vont dire, « on n’attaque pas, on apporte la démocratie ».

            +10

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        • UnKnown // 26.09.2018 à 15h41

          Je ne doute pas des performances techniques de l’engin, je doute avant tout de « l’humain dans la machine »: bugs de code, erreurs d’interprétations, de maitrise de l’équipement, des procédures tactiques, de l’entrainement en général d’un coté pour les forces Syriennes, et défaut d’usure prématurée non prévu ou qui échappe au procédures de contrôle/test sur un des composants fabriqué par un des sous-traitants qui bossent sur ce genre de projet. C’est juste une question de logique, à laquelle aucun pays n’échappe (pas plus la Russie que les USA): Plus vous avez de pièces et d’intermédiaires dans la conception d’un équipement, plus vous avez de chances de trouver des défauts. Le retour d’expérience au combat ou en utilisation est le premier pilier qui permet de corriger ces défauts.

          Concernant la réaction Américaine ou des Israéliens sur la vente des S-300, elle reste assez simple: un adversaire qui ne dispose pas d’équipement de déni d’accès sera toujours plus facile à gérer/bombarder/envahir/mettre sous pression/ qu’un adversaire disposant de missiles anti-aériens longue portée, même en petite quantité. La qualité présumée des S-300 (dont je ne doute pas d’une manière globale en tant qu’équipement) n’entre que légèrement dans l’équation: une arme game changer, ça n’existe pas, il y a toujours des concessions à faire qui vont impacter l’efficacité théorique initiale de l’engin, tout comme il existera toujours un contre (technique, ou tactique). Les écoles de Guerre occidentales et leurs équivalentes Russes ou Chinoises produisent des kilomètres de doctrines d’emplois tactiques et de prospectives de tactiques de contre.

          Pour finir, quand les Chinois, Indiens & autres achètent ces systèmes, c’est tout simplement:
          1) Qu’ils n’ont pas les capacités industrielles de concevoir un tel système en local
          2) Qu’ils sont des partenaires commerciaux traditionnels de la Russie depuis des dizaines d’années en matière d’armement, et qu’ils connaissent du coup bien les rouages et contreparties à négocier dans un contrat avec l’industrie Russe.
          3) Et que hormis la Russie, aucune autre puissance à part les USA ne proposent de système de Déni d’Accès longue portée.

            +4

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          • martin // 26.09.2018 à 18h54

            je vous invite à consulter cet article de l’excellent Vasilescu:
            https://reseauinternational.net/la-russie-va-creer-une-zone-dexclusion-aerienne-totale-en-syrie-valentin-vasilescu/

            Avec ce qu’annonce la Russie, il faut penser bien au delà de simples batteries AA. IL faut commencer à penser Polyana et C3i. IL s’agît de l’ intégration des forces AA syriennes dans un vaste système automatisé d’une taille comparable à la France.

              +7

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            • Villegagnons // 26.09.2018 à 20h45

              Un avion tornado britanique sur zone ? Il était oû ?

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            • UnKnown // 27.09.2018 à 09h47

              Rien qui ne contredise ce que j’énumère plus haut, quand on parle de Déni D’accès/A2AD, c’est bien en intégrant le principe de « système de systèmes ».
              Système qui va avoir un premier gros défi, sur lequel n’insiste pas beaucoup votre article: la formation et l’intégration de la Défense Syrienne. Un gros boulot qui va prendre du temps.

                +2

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      • martin // 26.09.2018 à 14h16

        @ UnKnown

        Que nenni

        Les servants syriens sont formés depuis bien longtemps, et c’est seulement pour plaire à Israel que les systèmes n’avaient pas été livrés. Les syriens sont fin prêts.
        Quant aux défauts du S300, il paraît sage de penser qu’ils ont été largement résolus au moment ou le S500 se prépare à entrer en service dans les forces russes.

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        • UnKnown // 27.09.2018 à 09h54

          J’ai d’énormes doutes sur tout ça.
          Ce n’est pas parce que les USA lancent les études sur un chasseur de 6eme génération que les gabegies de leur F-35 sont résolues.
          Encore une fois, on parle de matériel qui n’a jamais été utilisé en condition réelle.
          Quand aux Syriens, ne pas être capable de faire la différence entre l’écho d’un IL-20 et d’un F-16, même à cause du brouillage ou dans la panique, ça ne me donne guère de raison de croire qu’ils sont prêts à passer d’un système antiaérien de 1970 à un système de Déni d’Accès high tech avec liaisons de données, tout un barda de logiciels, radars mobiles et l’architecture réseau qui va avec.
          Mais on verra quand la livraison aura été effectuée.

            +2

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  • max // 26.09.2018 à 11h14

    C’est bien pourquoi je souligne que le problème des syriens (et donc des russes) n’est pas technique mais philosophique.
    Entre le moment ou les pilotes israéliens décollent et le moment ou ils sont sur leurs cibles, il s’écoule même pas trois minutes, la réciproque est encore plus vrai pour les syriens, leurs vieux missiles couvrent en rayon d’action tous les centres vitaux d’Israël que ce soit l’aéroport Ben-Gourion ou Haiffa et bien plus loin encore, les vieux missiles syriens traversant régulièrement Israël de part en part
    Israël a une particularité, outre que c’est un petit état en superficie, ses seuls accès extérieurs sont la mer et l’aérien.
    La sécurité d’Israël dépend donc de plus en plus de la modération de ses opposants.

      +5

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  • Louis Robert // 26.09.2018 à 12h49

    « Moscou et Tel-Aviv doivent revoir leurs accords… »?

    Moscou n’en est plus là.

    La parole revient maintenant au ministère russe de la guerre. Le général Shoigu entend refroidir immédiatement les ardeurs des exaltés (hotheads). Il conclut clairement: l’ours en colère défendra ses petits jusqu’au bout et coûte que coûte. Gare au coup de patte! Cette bonne bête a déjà fait ses preuves, et plus d’une fois…

      +5

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  • max // 26.09.2018 à 13h04

    Actuellement on constate une chose, la capacité, (ou non) de la défense syrienne à se protéger, les israéliens s’octroyant le droit de bombarder la Syrie et la Syrie n’ayant que le droit de se protéger contre les avions israéliens.
    C’est une situation ou la Syrie ne peut pas dissuader efficacement les israéliens.
    C’est comme si la Corée du Nord au lieu de viser en permanence les infrastructures industrielles et civiles du Japon attaquait l’US-Navy, le résultat serait clair, la Corée du Nord serait a genoux.
    Idem pour les cibles de la Syrie, en restreignant sa riposte aux seuls avions militaires israéliens qui l’attaque, la Syrie est une cible sans fin.
    Pour Israël, c’est tuer sans risque et en ce sens les S300 ne changent pas la donne.

      +2

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  • Kokoba // 26.09.2018 à 14h29

    Cette histoire est assez délirante.
    La Russie et Israel ont toujours été en très bon terme. Si la Russie souhaite le rétablissement de la souveraineté de la Syrie et sa stabilité, ils n’ont jamais voulu que ce soit au détriment d’Israel.
    Mais si maintenant Israel rompt le status-quo, la Russie va se trouver porte-à-faux et n’aura sans doute pas beaucoup d’autre choix que de choisir la Syrie contre Israel.
    Je ne vois vraiment pas l’interet d’Israel de se mettre à dos les Russes…
    Soit il s’agit d’un accident non préparé (ce qui est toujours possible), soit les messianiques à la tete d’Israel se sentent suffisament fort pour déclencher la prochaine guerre et essayer de quelques territoires de plus.

      +5

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  • serge // 26.09.2018 à 15h28

    Les russes ne peuvent compter que sur eux-mêmes et leurs équipements. Les soutiens dans la région ne sont que des associations de circonstance et à manipuler avec circonspection (Turquie, Iran, Irak, Syrie, Chine…). De plus, malgré leurs missiles de croisière envoyables d’assez loin, ils ne sont quand même pas vraiment derrière leurs remparts et quand même quelque peu cernés, en Syrie, par des coalitions plutôt à tendance envahissantes (OTAN, US, tous les sunnites, Israël…). Poutine tente donc depuis longtemps de reporter des actions qui seraient mal vues de tous ces va-t-en-guerre. Jusqu’au moment où ses citoyens, même sous uniforme, commencent à se faire shooter, non plus individuellement et de manière éparse, mais par paquet. Donc il est obligé maintenant de faire sur ce lieu les mêmes actions que dans son périmètre national, sauf à laisser tomber une situation qu’il tend à garder à bas bruit depuis longtemps. Et, ma foi, cela commence à sentir mauvais…

      +2

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  • christiangedeon // 26.09.2018 à 17h17

    La partie technique de l’article est au top.La partie politique intéressante. La partie imprécatoire…imprécatoire et donc inutile. C’est une évidence que les US continueront à faire ce qui peut être fait pour déstabiliser cette région. Qui peut raisonnablement le nier? Ceci étant dit,que ce soit au Yémen,en Irak et même en Iran,les manoeuvres plus ou moins cachées des US ne sont pas hydroponiques.Elle s’appuient dans les trois cas de figure sur un substrat existant. Le Yémen est bel et bien coupé en trois au quatre, une bonne partie des irakiens en a ras la casquette de l’influence iranienne, et l’Iran n’est pas le monolithe résistant que d’aucuns se plaisent à imaginer. Ce quii est sûr,c’est qu’Israël va devoir ramer très très fort pour remonter la pente de la confiance russe,indispensable. C’est là la chose qu’il va falloir observer avec la plus grande attention. Ce n’est pas gagné d’avance,et le pire ennemi d’ Israël,et çà ne date pas d’aujourd’hui,est son arrogance.

      +2

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