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28.janvier.202028.1.2020 // Les Crises

C’en est fini du « consensus » d’après-guerre – « Ou nous réinventons Bretton Woods, ou il risque de perdre sa pertinence ». Par Alastair Crooke

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Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 16-12-2019

© Photo : Wikimedia

Kevin Baron, rédacteur en chef de Defense One (une importante publication américaine sur la défense, financée par l’industrie de la défense) explique ses inquiétudes quant à l’avenir de l’OTAN :

« Les menaces extérieures contre l’OTAN et les divisions internes des dirigeants ne sont pas ce qui m’inquiète le plus… Je m’attendais à ce que les experts avec lesquels je me suis entretenu au cours du mois dernier soulèvent des questions familières… mais j’ai été surpris par leurs graves préoccupations concernant le tissu même de l’Alliance : ‘Cette fois-ci, c’est différent’, insistent beaucoup : « La philosophie sur laquelle toute cette institution est bâtie est profondément remise en question », a déclaré le journaliste Bobby Ghosh de Bloomberg Opinion (« lors de notre conversation d’avant-sommet à l’IISS [International Institute for Strategic Studies , NdT] ») . [C’est nous qui soulignons].

« Son point de vue était le suivant : si des dirigeants tels que Trump et Erdogan continuent de flirter avec la Russie, alors quel est l’objet de cette alliance de l’époque de la guerre froide ? C’est une question juste. Mais je crois que la plus grande menace concernant l’OTAN [vient] de ses propres membres qui se replient sur eux-mêmes. Pour les dirigeants de la sécurité mondiale, des groupes de réflexion au « groupe » sécurisé du Pentagone, l’OTAN est une organisation et un outil indispensable au « mode de vie » de l’Occident. Ce n’est même pas une question… Ces dirigeants y croient : Comment quelqu’un pourrait-il vouloir compromettre cela ? »

Pourtant, c’est exactement ce qui se passe. Les dirigeants politiques ne veulent plus (ou ne peuvent plus se permettre, politiquement) d’aller là où l’establishment de la défense américaine pointe. « La plus grande menace pour l’alliance », suggère Baron, est précisément « le fossé entre ces leaders politiques et les leaders de la communauté de la sécurité nationale – qui se rassemblent sur les lignes de touche, suppliant d’être entendus. »

Le président Macron a semblé cerner exactement cette lacune, lorsqu’il a déclaré : « ce que nous vivons actuellement, c’est la mort cérébrale de l’OTAN » Certains observateurs ont vu dans cette déclaration une sorte de démagogie de la part de Macron, alors qu’il cherche à arracher le leadership politique de l’Europe à une Chancelière Merkel en perte de vitesse (ce qui, dans une certaine mesure, était sans doute le cas). Mais l’idée qui a attiré l’attention, plus probablement, visait à souligner à quel point le monde a changé : la France et l’Allemagne font toutes deux l’objet de graves contestations politiques internes, alors que les économies européennes ralentissent.

L’UE doit se repositionner sur le plan géopolitique, affirme M. Macron, « et deuxièmement, nous devons rouvrir un dialogue stratégique avec la Russie – ce qui, sans être naïf, prendra du temps », a-t-il déclaré cette semaine.

Un dialogue stratégique ? Pourquoi ? Peut-être parce que Trump ne considère pas l’UE comme un ami proche, ou comme un partenaire commercial en règle ? Trump dit les choses clairement : l’UE est pire que la Chine (en volant le « pain » des Américains), et Trump menace l’UE d’une dure guerre des droits de douane.

Une telle éventualité – une telle hostilité envers l’Europe – était inimaginable lorsque l’Europe a été fondée en tant qu’« empire libéral » auxiliaire, dans l’orbite mondiale des États-Unis. Le postulat incontesté de l’UE était que l’« oncle » Amérique était toujours « là » en cas de difficultés. Ce n’est plus vrai – et c’est choquant pour les élites européennes.

Et, alors que l’assaut de pression maximale, et radicalement financiarisé, de l’Amérique à travers le monde – avec son accent principal sur une guerre froide technologique avec la Chine – se déroule, l’UE se voit malheureusement « pris entre deux feux » dans cette « guerre ». On s’attend à ce qu’elle se montre fidèle à l’Amérique comme d’habitude, mais elle voudrait aussi que la Chine et la Russie soient ses partenaires commerciaux.

Macron pense donc que l’Europe aura besoin d’une puissance stratégique supplémentaire en matière de diplomatie – d’où l’idée d’un partenariat entre l’Europe et la Russie. (Macron, probablement avec une certaine duplicité, suggère à Trump que cette – possible division entre la Russie et la Chine, grâce à l’Europe – serait également dans l’intérêt des États-Unis).

Cela ne fonctionnera pas. La Russie comprend bien le jeu de Macron (mais serait heureuse de jouer le jeu de Macron et de Merkel, en vue d’une levée des sanctions de l’UE).

Mais plus que cela, ce que Macron propose, c’est un repositionnement de l’Europe. L’Europe, suggère-t-il, doit avoir son propre « poids », son propre levier mondial distinct – et cela signifie un poids militaire européen. Selon lui, l’OTAN est essentiellement un « cadeau » au complexe militaro-industriel américain. Pourquoi ne pas dépenser ces 2% du PIB de l’UE avec des fabricants européens (surtout français), se demande-t-il, et avoir une influence militaire propre à l’Europe.

Ainsi, Bobby Ghosh a en quelque sorte raison lorsqu’il dit que c’est « la philosophie sur laquelle toute cette institution [l’OTAN] est construite, [qui est] profondément remise en question ». Il ne s’agit pas seulement de l’OTAN, mais plutôt de toute la « constellation » des institutions du consensus de Washington. Car celles-ci (FMI, Banque mondiale, etc.) sont également remises en question. (Même si c’est sous un angle complètement différent) :

Le ministre français des Finances a déclaré la semaine dernière que l’ordre monétaire international de l’après-guerre devait être réinventé, sous peine d’être de plus en plus dominé par la Chine. « L’ordre de Bretton Woods tel que nous le connaissons a atteint ses limites », a déclaré Bruno Le Maire. « L’alternative que nous avons maintenant est claire – soit nous réinventons Bretton Woods, soit il risque de perdre sa pertinence et de disparaître à terme ». Alors que Bretton Woods avait défini l’ordre économique international de la seconde moitié du 20ème siècle, la première partie de ce siècle peut être définie par le projet chinois de la Nouvelle Route de la Soie. « Et les normes chinoises – sur les aides d’État, sur l’accès aux marchés publics, sur la propriété intellectuelle – pourraient devenir les nouvelles normes mondiales ».

Mais ce n’est là que la moitié du problème : ces instances, écrit David Stockman (ancien directeur du budget du président Reagan) existent mais :

« Washington a encouragé les cache-misère destinés à légitimer et à fournir une sanction « multilatérale » pour les projets d’hégémonie mondiale de l’Empire. En fait, ils sont le liant essentiel qui cimente le consensus bipartite en faveur de la politique étrangère interventionniste de Washington.

« Cette escroquerie du multilatéralisme est née pendant la guerre froide, alors qu’il y avait au moins un minimum de justification aux prétentions impériales de l’Empire. Mais après la chute du mur de Berlin en 1989 […] c’est le multilatéralisme qui a permis la reprise de l’Empire […] [et] qui a fourni le paravent pour dissimuler et cautionner les entreprises impériales de Washington, qui a alimenté la montée du « Parti de la guerre » bipartite sur les rives du Potomac. Aujourd’hui encore, le talon d’Achille de la capitale impériale est [sa] prétention de leadership mondial et de bénédiction multilatérale pour ce qui équivaut à un régime voyou d’hégémonie d’une superpuissance. »

Le consensus de Washington de l’après-guerre a été, dès le départ, une conception politique qui a évolué en réponse à l’ère de Woodstock [l’époque du fameux festival de Woodstock a été aussi une période de contestation politique, NdT] en une sorte de projet contre-révolutionnaire (néo-libéral), conçu pour affaiblir les forces populaires des travailleurs organisés : « Il allait tuer dans l’œuf ce qui, à l’époque, était des mouvements révolutionnaires dans une grande partie du monde en développement – Mozambique, Angola, Chine, etc. – mais aussi une marée montante d’influences communistes dans des pays comme l’Italie et la France et, dans une moindre mesure, la menace d’un renouveau de celles-ci en Espagne ».

« Même aux États-Unis, les syndicats avaient formé un Congrès démocrate assez radical dans ses intentions. Au début des années 1970, ils ont, avec d’autres mouvements sociaux, imposé une série de réformes et d’initiatives réformistes qui étaient contraires aux [intérêts des, NdT] grandes entreprises : l’Agence de protection de l’environnement, l’Administration de la sécurité et de la santé au travail, la protection des consommateurs et tout un ensemble de mesures visant à donner aux travailleurs encore plus de pouvoir qu’auparavant.

« Ainsi, dans cette situation, il y avait en fait une menace mondiale pour le pouvoir de l’élite [des entreprises] et la question était donc de savoir « Que faire ? … »

« [Le défi était de maintenir la rentabilité des entreprises américaines]. L’un des moyens était de favoriser l’immigration. Dans les années 1960, par exemple, les Allemands importaient de la main-d’œuvre turque, de la main-d’œuvre maghrébine française, de la main-d’œuvre coloniale britannique. Mais cela a créé beaucoup de mécontentement et d’agitation.

« Ils ont plutôt opté pour une autre solution – amener le capital là où se trouvait la main-d’œuvre à bas coût. Mais pour que la mondialisation fonctionne, il fallait réduire les taxes douanières et donner plus de pouvoir au capital financier, parce que le capital financier est la forme de capital la plus mobile. Le capital financier et des outils comme les monnaies flottantes sont donc devenus essentiels pour contrôler les travailleurs.

« En même temps, les projets idéologiques de privatisation et de déréglementation ont créé du chômage. Donc, le chômage au pays ; et la délocalisation, en exportant ; et une troisième composante : le changement technologique (désindustrialisation par l’automatisation et la robotisation) : C’était la stratégie pour écraser les travailleurs.

« C’était une offensive de nature idéologique, mais aussi économique » [écrit le professeur David Hervey].

C’est Paul Volcker, l’ancien chef de la Réserve fédérale décédé la semaine dernière, qui a finalement décidé que le travailleur ou la travailleuse devait payer le prix de la victoire de la Fed dans la lutte contre l’inflation. Il visait explicitement à briser le pouvoir des travailleurs organisés, et juste après avoir été nommé à la présidence de la Fed, il a déclaré « Le niveau de vie de l’Américain moyen doit diminuer ».

Si l’on considère la tendance à la stagnation du salaire réel médian aux États-Unis et en Europe – ce qui est maintenant largement reconnu comme la cause profonde de la plupart des problèmes socio-économiques et politiques de l’Europe, et de nos marchés perturbés – tout cela a commencé avec Volcker.

Ceci (la stagnation économique et l’appauvrissement progressif des 60%) est à l’origine de leur mécontentement, alors que les Européens, comme Le Maire, considèrent l’OTAN, ainsi que l’ensemble des institutions du consensus de Washington, comme obsolètes (et, pour ainsi dire, à l’origine de leurs crises intérieures).

Lorsque la récession américaine a commencé lors de la Grande crise financière de 2008, Ben Bernanke (le président de la Fed de l’époque) pensait que des taux d’intérêt bas et une impression massive de monnaie conduiraient à des prêts et des dépenses qui permettraient de rétablir la croissance. Mais ces politiques ne se sont pas traduites par une croissance, qui exige que des investissements productifs (provenant de l’épargne) augmentent de plus en plus. Au contraire, elles ont plutôt fait fondre l’épargne privée (taux d’intérêt bas ou négatifs).

Les Allemands ont lancé des avertissements à ce sujet pendant des années – et maintenant l’Allemagne est manifestement en récession – et le partenaire de coalition de la CDU, le SPD, a donc pris un virage prononcé à gauche en réaction – menaçant la pérennité du gouvernement de Mme Merkel.

En définitive : le malaise de l’OTAN n’est pas seulement du au fait que les États-Unis veulent donner la priorité à la concurrence avec la Russie et la Chine plutôt qu’à la lutte contre le terrorisme, ou au fait que l’OTAN cherche maintenant à s’attaquer à la montée en puissance militaire de la Chine, même si ces politiques placeraient l’Europe dans une position peu enviable sur le plan stratégique, ainsi que vis-à-vis du commerce avec les deux puissances. Mais il en est ainsi parce que la totalité du consensus de Washington est en train d’exploser – sur le plan politique – au visage des Européens.

Le projet politique et idéologique sous-jacent (d’un ordre mondial « libéral »), alimenté et soutenu par une « production » monétaire excessive comme partie intégrante du projet, n’a produit rien d’autre que des bulles d’actifs, au milieu des protestations contre le néolibéralisme qui se propagent dans le monde entier.

Les dirigeants de l’OTAN diront qu’ils n’ont pas imprimé l’argent. C’est vrai. Mais Stockman a tout à fait raison lorsqu’il dit que l’OTAN fait partie intégrante de l’« escroquerie » institutionnelle multilatérale qui a légitimé, rendu possible et encadré le projet d’hégémonie financière sous-jacent.

Le paradoxe est qu’initialement conçu comme un outil contre-révolutionnaire pour étouffer le radicalisme des années 60 et 70, le néo-libéralisme a tellement poussé le balancier vers les intérêts des élites qu’il a réussi à faire naître une nouvelle ère de protestation et de radicalisme. Eh bien, on récolte ce qu’on a semé.

Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 16-12-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Kiwixar // 28.01.2020 à 10h50

L’Otan est une alliance politico-militaire, avec 1 pays qui a (avait) l’armée capable de faire quelque chose (les US) et des alliés politiques qui lui permettent de faire ses actions à l’étranger sous couvert de la dénomination « communauté internationaleTM ».

Tant que les US avaient les capacités militaires, l’Otan avait un sens : les petits chiens étaient bien contents d’aboyer parce qu’il y avait le gros chien avec eux.

Mais depuis le pic militaire US dans les années 80 (Top Gun, avec des F15), la situation a bien changé, et les US sont désormais à court de ptits pays à taper contre le mur pour faire croire qu’ils sont encore bons à quoi que ce soit militairement :
– désastre du F35, fin de la domination aérienne
– bulles de déni aérien par la Russie (Pantsir, S300, 400, 500, brouillage électronique)
– infoutus de protéger leurs bases en Iraq des Iraniens (Patriots archi-nuls), ne répliquent pas (!!)
– porte-avions obsolètes face aux missiles, notamment hypersoniques

Sans suprématie aérienne, que faire?
– 70% des recrues US potentielles trop gros ou trop cons
– armée de terre syrienne aguerrie par 7 ans de guerre, Hezbollah qui a battu Tsahal en 2006

Deux politiciens zuniens ont compris la réalité, et qu’il vaut mieux plier bagage que se faire botter le cul : Trump, et Tulsi Gabbard. La retraite d’une armée dispersée en terrain hostile est très risquée. La débandade encore plus.

L’Otan est désormais un pachyderme mythique justifiant des dépenses militaires, c’est tout.

6 réactions et commentaires

  • sergeat // 28.01.2020 à 07h53

    Une précision « la chute du mur de Berlin »,cette événement n’aurai jamais pu arriver sans l’ouverture des frontières de la Hongrie,c’est cette ouverture qui a permis l’explosion du système de l’Est sans une goutte de sang.

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  • DVA // 28.01.2020 à 08h48

    Le cas de la Libye est intéressant du point de vue des ‘ alliances otanesques’ , là bas se retrouvent opposés et à la fois alliés ( participations boursières croisées) des ‘pays’ et des entreprises internationales aux intérêts opposés !!!

      +2

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  • Le Belge // 28.01.2020 à 08h56

    Malheureusement, ce ne sont pas Macron ou Trump qui refonderont le système international sur de plus saines bases. Que du contraire. Le premier est un obligé dudit système et le second en est le maître. L’effondrement de ce système viendra d’un élément « insignifiant » interne et / ou d’un événement extérieur majeur.
    L’OTAN, l’UE, Bretton-Woods, le néo-libéralisme sont choses du passé. Les relations internationales (que ce soient les relations politiques, monétaires, sociales et économiques) doivent être refondées sur des bases plus justes et surtout être plus pérennes qu’elles ne le furent aux début des années 1970 (souvenons-nous que Bretton-Woods est mort des suites de la décision de Richard Nixon de supprimer la convertibilité du dollar avec l’or, afin de faire tourner la planche à billets éternellement pour financer la guerre immonde que les Etats-Unis livraient au Vietnam).

      +10

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    • Dany // 28.01.2020 à 15h28

      « supprimer la convertibilité du dollar avec l’or, afin de faire tourner la planche à billets  »

      La planche à billet est une conséquence. La cause fut que la situation n’était plus tenable car en 1971, la masse de dollars dans le monde atteint alors 53 milliards$, ce qui constitue plus de 5 fois les stocks d’or du Trésor Us. La France participa…

      John Connally secrétaire au Trésor Us: « Le dollar était la devise des Usa mais pour ce qui est des autres pays, « votre problème ». Cela déplut au général De Gaule qui riposta en conférence de presse. « Cette facilité unilatérale qui est attribuée à l’Amérique contribue à faire s’estomper l’idée que le dollar est signe impartial et international des échanges, alors qu’il est un moyen de crédit approprié à un Etat ». Il qualifie le dollar « le privilège exorbitant de l’Amérique » en référence à Jacques Rueff. De Gaulle se mit à échanger des dollars et rien qu’en 1965 pour plus de 150 millions$ hissant les réserves nationales françaises d’or physique de 71,4 % à 91,9 %.

        +3

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  • Kiwixar // 28.01.2020 à 10h50

    L’Otan est une alliance politico-militaire, avec 1 pays qui a (avait) l’armée capable de faire quelque chose (les US) et des alliés politiques qui lui permettent de faire ses actions à l’étranger sous couvert de la dénomination « communauté internationaleTM ».

    Tant que les US avaient les capacités militaires, l’Otan avait un sens : les petits chiens étaient bien contents d’aboyer parce qu’il y avait le gros chien avec eux.

    Mais depuis le pic militaire US dans les années 80 (Top Gun, avec des F15), la situation a bien changé, et les US sont désormais à court de ptits pays à taper contre le mur pour faire croire qu’ils sont encore bons à quoi que ce soit militairement :
    – désastre du F35, fin de la domination aérienne
    – bulles de déni aérien par la Russie (Pantsir, S300, 400, 500, brouillage électronique)
    – infoutus de protéger leurs bases en Iraq des Iraniens (Patriots archi-nuls), ne répliquent pas (!!)
    – porte-avions obsolètes face aux missiles, notamment hypersoniques

    Sans suprématie aérienne, que faire?
    – 70% des recrues US potentielles trop gros ou trop cons
    – armée de terre syrienne aguerrie par 7 ans de guerre, Hezbollah qui a battu Tsahal en 2006

    Deux politiciens zuniens ont compris la réalité, et qu’il vaut mieux plier bagage que se faire botter le cul : Trump, et Tulsi Gabbard. La retraite d’une armée dispersée en terrain hostile est très risquée. La débandade encore plus.

    L’Otan est désormais un pachyderme mythique justifiant des dépenses militaires, c’est tout.

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  • serge // 28.01.2020 à 16h36

    De mon point de vue, ce qu’a dit Macron concernant la mort cérébrale de l’OTAN est plutôt une sorte de rage stérile de constater que l’Otan ne tient pas encore complètement son rôle de pouvoir de police et d’armée de l’UE. Ceci en vue de finir de nettoyer les budgets, les troupes, les implantations immobilières et les entreprises en rapport de nos forces pour terminer l’absorption de la France dans la supranationalité européenne puis « occidentale » derrière le pavillon US. Les éventuels différents avec les US ne concernent que les modalités, une sorte de deal entre commerçants, Trump faisant celui qui mégote pour acheter moins cher ou de demander un peu de déco pour faire plus attractif. De toute façon, le dollar est la monnaie US mais c’est notre problème…

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