Les Crises Les Crises
28.janvier.202028.1.2020 // Les Crises

Le président Poutine tente de se mettre au vert – Il réduit l’empreinte carbone du premier ministre Medvedev

Merci 96
J'envoie

Source : Dances with Bears, John Helmer, 16-01-2020

Dans les tribunaux, la justice doit non seulement être rendue, mais également être perçue comme telle. En politique c’est pareil.

Le problème avec ce que le président Vladimir Poutine (image d’en-tête, à droite) a annoncé dans son discours à l’Assemblée fédérale cette semaine, et ce qu’il a fait immédiatement après, est que les choses ne se passent pas comme il le dit.

La différence s’est vue sur le visage du Premier ministre Dmitri Medvedev. Il pense que Poutine a détruit les forces politiques du candidat qui avait les meilleures chances de gagner l’élection présidentielle de 2024 – lui-même. Les hommes d’affaires et les responsables gouvernementaux qui ont compté sur Medvedev reconnaissent cette constatation au téléphone.

Photo prise au Kremlin de la rencontre entre le Président Poutine et le Premier ministre Medvedev après le discours devant l’Assemblée fédérale. Publié à 15h10, le communiqué du Kremlin indique que « la discussion a porté sur les initiatives que Vladimir Poutine a présentées dans son discours et sur les questions liées à la mise en œuvre de ses dispositions ». Source : http://en.kremlin.ru/

Une heure après que cette photo eut été prise, lors d’une réunion avec Poutine des ministres rassemblés à la Maison du gouvernement (terme du Kremlin équivalent à la Maison Blanche) [le terme de Maison blanche n’est pas officiel, c’est simplement que les gens l’appellent comme ça parce que le bâtiment est blanc, NdT], Medvedev a annoncé : « En tant que gouvernement de la Fédération de Russie, nous devons donner au président de ce pays la possibilité de prendre toutes les décisions nécessaires à cet effet. Dans ces circonstances, il serait opportun que l’ensemble du gouvernement de la Fédération de Russie démissionne conformément à l’article 117 de la Constitution ».

On pouvait voir sur son visage et entendre à sa voix qu’il n’était pas convaincu que son départ était « opportun ».

La disposition constitutionnelle à laquelle Medvedev a fait référence est une relique notoire. L’article 117 a été créé par le président Boris Eltsine après qu’il eut utilisé l’armée pour écraser l’opposition du Parlement en octobre 1993. Plusieurs centaines de personnes furent tuées à l’intérieur de cette Maison blanche. [A cette époque siège du Parlement qui est maintenant la Maison du gouvernement. NdT]

La nouvelle constitution a été votée deux mois plus tard avec une marge discutable de 58 %, et un taux de participation tout aussi discutable de 54 %. L’article 117 donnait alors au président le pouvoir de s’opposer à la démission d’un premier ministre, de mettre son veto à une motion de censure de la Douma d’État à l’égard du gouvernement et de décider si et quand il fallait dissoudre le parlement et organiser de nouvelles élections.

Dans son discours de mercredi, Poutine a commencé ses propositions d’amendement constitutionnel par cette annonce : « Nous avons surmonté la situation où certains pouvoirs au sein du gouvernement étaient pratiquement usurpés par des clans d’oligarques ». L’usurpation du pouvoir par Eltsine aux dépens du Congrès des députés du peuple en 1993 ne s’expliquait pas alors, ni depuis, par les opérations des oligarques. Elles sont venues plus tard. Dans l’opinion publique russe, les oligarques continuent d’être extra-constitutionnellement puissants aujourd’hui. Les sondages montrent que la thèse de Poutine n’est pas crue.

Source : Centre Levada, octobre 2017 : https://www.levada.ru/ Pour une analyse, lire ceci.

Les propositions annoncées par Poutine modifient l’équilibre des pouvoirs entre la présidence et le Parlement. Mais elles modifient également l’équilibre des pouvoirs entre les chambres du Parlement, et aussi entre le pouvoir central de Moscou et les régions. La Douma d’État, selon Poutine, aura le nouveau pouvoir de nommer « le Premier ministre de la Fédération de Russie, puis tous les vice-premiers ministres et les ministres fédéraux sur recommandation du Premier ministre. En même temps, le Président devra les nommer, il n’aura donc pas le droit de refuser les candidats approuvés par le Parlement ». Cela implique que la Douma d’État pourra exercer un veto sur la prestation des ministres avec des motions de censures auxquelles le président ne pourra pas déroger. Cela n’est pas encore certain.

On ne sait pas non plus qui l’emportera si le président décide de démettre le gouvernement qui a la confiance du Parlement. Poutine a déclaré qu’il propose de conserver « le droit de révoquer le Premier ministre, ses adjoints et les ministres fédéraux en cas de mauvaise exécution de leurs fonctions ou de perte de confiance ». La constitution est muette sur les conditions, la mauvaise exécution et la perte de confiance. Ce sont des cartouches que le président veut se réserver.

Le Kremlin a immédiatement convoqué ce qu’il appelle un « groupe de travail sur la rédaction de propositions d’amendements à la Constitution ». Pas de convention constitutionnelle élue ; pas d’assemblée constitutionnelle prévue au chapitre 9 de la présente charte ; pas de principe de représentation ; pas de règles de décision ou de vote pour le nouvel organe. Il a été sélectionné par le personnel du président – « 75 politiciens, législateurs, universitaires et personnalités publiques ». Le Kremlin a publié des photographies, mais pas encore de liste des noms.

Source : http://en.kremlin.ru/

La classe des oligarques, comme les appelle Poutine, est représentée par Alexandre Tchokhine (photo centrale ci-dessus, à gauche) ; la classe ouvrière – à laquelle personne ne fait référence – est représentée par l’homme assis au Kremlin à côté de Tchokhine, Mikhaïl Chmakov, chef de la fédération des syndicats.

Il n’y a personne en uniforme à la table du Kremlin. L’armée semble avoir un seul siège, celui occupé par le général de l’armée à la retraite Boris Gromov (en haut à droite), 76 ans, désormais intitulé « Président de l’organisation publique nationale des vétérans Frères d’armes ». La carrière politique de Gromov après l’armée l’exclut comme représentant de l’état-major ou du Ministère de la défense.

Les propositions de Poutine créent une brèche dans l’équilibre des pouvoirs en confiant l’élaboration de la politique intérieure, y compris le budget, aux personnes nommées par le Parlement au gouvernement, tout en réservant les pouvoirs de défense, de l’armée et de la sécurité, ainsi que leurs budgets, à l’exécutif. « Le président exerce également un commandement direct sur les forces armées et l’ensemble du système d’application de la loi. À cet égard, je pense qu’une autre étape est nécessaire pour assurer un meilleur équilibre entre les branches du pouvoir. À ce propos, point six : je propose que le président nomme les chefs de toutes les agences de sécurité après consultation du Conseil de la Fédération ».

Cela préserve le déséquilibre – selon la terminologie de Poutine – disons la concentration des pouvoirs de décision et d’exécution au Kremlin ; cela protège également le président sortant pendant la transition d’ici 2024, ainsi qu’après. « Je crois », a déclaré Poutine, « que cette approche rendra le travail des agences de sécurité et d’application de la loi plus transparent et plus responsable envers les citoyens ». Les sondages d’opinion publique russes sont très sceptiques.

Le premier test de ce que cette étape signifiera dans la pratique sera le nom des nouveaux ministres de la défense, de l’intérieur, des affaires étrangères, du service fédéral de sécurité, des agences de renseignement et des deux organes d’application de la loi de l’État, le procureur général et la commission d’enquête. En filigrane de son discours, Poutine, propose de centraliser l’autorité encore plus qu’aujourd’hui en réduisant le pouvoir des autorités régionales de contrôler leurs procureurs. « Je suis convaincu qu’une plus grande indépendance des organes de poursuites judiciaires par rapport aux autorités locales serait bénéfique pour les citoyens, quelle que soit la région », a déclaré Poutine. La méfiance du public à l’égard des procureurs fédéraux comme régionaux, enregistrée dans les sondages, suggère le contraire.

Source : Centre Levada, octobre 2016 : https://www.levada.ru/

Le plan de Poutine crée également une source concurrente du pouvoir législatif en élargissant le Conseil d’État, jusqu’ici un lieu de discussion, et en étendant les pouvoirs de la Cour constitutionnelle pour statuer, sur la demande du Kremlin, contre le Parlement, ainsi que contre les gouverneurs et les Parlements régionaux.


Le Conseil d’État lors de sa dernière session au Kremlin, le 26 décembre 2019. Dans son discours de mercredi, Poutine a proposé « d’accroître de façon significative le rôle des gouverneurs dans la prise de décision au niveau fédéral. Comme vous le savez, le Conseil d’État a été rétabli en 2000 à mon initiative, avec la participation des dirigeants de toutes les régions. Au cours de la période écoulée, le Conseil d’État a prouvé sa grande efficacité ; ses groupes de travail permettent d’examiner de manière professionnelle, exhaustive et compétente les questions les plus importantes pour la population et la Russie. Je pense qu’il serait opportun de définir le statut et le rôle du Conseil d’État dans la Constitution russe ». Jeudi, il a ignoré le Conseil d’État en désignant un autre groupe pour examiner les amendements constitutionnels. Aucun commentateur russe n’a publié la question, pourquoi.

En théorie, Poutine crée plus de freins et de contrepoids que ce qui existait auparavant. Les divergences de vues et d’intérêts entre les experts, les partis, les factions, les militaires et les classes – selon les termes de Poutine – sont inévitables et naturelles. Le vote pour l’adoption des propositions sera toutefois un vote de type « tout ou rien ». « Je pense qu’il est nécessaire de procéder à un vote des citoyens russes sur l’ensemble des propositions d’amendements à la Constitution de la Fédération de Russie. La décision finale doit être prise uniquement sur la base de ses résultats », a conclu le président dans son discours.

Cela s’apparente à un référendum, mais l’article 136 de la Constitution actuelle est ambigu. Les amendements de 2008 à la Constitution ont été adoptés, non pas par référendum, mais par les votes de la Douma d’État et du Conseil de la Fédération. Il n’y a pas eu de référendum dans le cadre de la constitution actuelle.

Quelle est la part du projet proposé qui consiste en une distinction nette des pouvoirs sans modification de leur répartition ? Poutine a dit à Medvedev lors de la réunion avec les ministres sortants : « Il y a un ensemble de questions relevant du président clairement définis et un bloc de questions relevant du gouvernement, même si le président, bien sûr, est responsable de tout, mais l’ensemble présidentiel comprend principalement des questions de sécurité, de défense et autres. Medvedev a toujours été en charge de ces questions. Du point de vue de l’augmentation de notre capacité de défense et de notre sécurité, je considère que c’est possible et je lui ai demandé de s’occuper de ces sujets à l’avenir. J’estime que c’est possible et je vais, dans un proche avenir, introduire le poste de vice-président du Conseil de sécurité. Comme vous le savez, le président en est le président. Si nous devons modifier le droit applicable, je le ferai bientôt et je souhaite que les députés de la Douma d’État soutiennent également cette démarche. Nous avons juste besoin que les juristes fournissent des évaluations sur ce sujet ».

Des sources au sein du monde des affaires et du gouvernement russe interprètent le nouveau poste de Medvedev comme une montre en toc – un prix de consolation pour avoir perdu la course à la succession présidentielle. Les sources sont unanimes pour juger de ce qui s’est avéré être la liquidation de la faction Medvedev.

D’un point de vue politique, le raisonnement est évident. La désapprobation du public à l’égard des performances du gouvernement et le stress que la situation conflictuelle en cours avec l’Amérique inflige à la croissance intérieure de la Russie montrent une tendance constante.

Source : http://www.levada.ru/en/

Source : https://www.levada.ru/en/

Il est tout aussi clair que la faction Medvedev, ainsi que les partisans pro-américains derrière Alexei Kudrin à la Chambre des comptes, German Gref à la Sberbank et Anatoly Chubais au conglomérat de haute technologie d’État Rusnano, sont les perdants à court terme de la réorganisation proposée par Poutine. Les gagnants à court terme ne sont pas si évidents. Des sources parmi elles demandent pourquoi le personnel du Kremlin a estimé qu’un renouvellement des ministres du gouvernement devrait être présenté comme une réforme constitutionnelle.

Ces sources suggèrent que s’agissant de leur sincérité, les propositions de Poutine ne seront pas prises pour ce qu’il affirme qu’elles sont. Elles ajoutent qu’elles se sentent encouragées, et espèrent également qu’il agit maintenant pour limiter les dégâts que les luttes de factions sur la succession pourraient causer au cours des trois prochaines années. La liquidation de l’une des factions est une option préconisée par beaucoup depuis un certain temps. D’autre part, les sources soulignent que si Poutine était sincère dans son engagement à renforcer le partage du pouvoir avec les partis politiques parlementaires, pourquoi licencier l’actuel Premier ministre maintenant, et ne pas attendre que la Douma d’État vote son approbation pour un nouvel homme selon les nouvelles règles ? C’est une question qui inclut sa propre réponse, pensent la plupart des Russes.

D’un point de vue militaire – comment les propositions affecteront la stratégie de changement de régime des États-Unis et de l’OTAN – la combinaison des projets constitutionnels et le remplacement de Medvedev par Mikhail Michoustine (image d’en-tête, dans la voiture à côté de Poutine) est jugée comme n’étant ni un gain ni une concession à l’autre partie. Pas encore.

Reste le test des sondages. Choisir Michoustine pour devenir Premier ministre est la plus grande surprise de la semaine, et une curieuse sélection pour gagner l’approbation du public. Si Gogol devait utiliser ce nom, il marquerait son possesseur de quelque chose comme la caricature, « boulanger au fournil », car à l’oreille russe, les racines du mot suggèrent quelqu’un qui gagne sa vie en mélangeant des choses, comme un boulanger ; et qui est visiblement pris par ce travail. Michoustine lui-même aime identifier ses loisirs comme étant du hockey sur glace. Sur la patinoire, il joue en attaque et en défense, mais pas comme gardien de but.

À gauche : Mikhaïl Michoustine prononce son discours d’investiture à la Douma d’État, ses premiers pas en tant que personnalité politique nationale. Observez le discours, qui a été lu à partir d’un script papier et dans lequel il n’y a eu ni regard direct ni aucun autre contact personnel avec les députés. Ils ont répondu au discours par de brefs applaudissements tièdes. À droite : Michoustine dans sa tenue de hockey.

La notice biographique russe de Michoustine, fait état de sa longue formation technocratique en informatique et en économie ; son doctorat portait sur l’administration fiscale. Il a commencé à travailler pour l’agence fiscale d’État en 1998.

Àgé de 53 ans et né à Moscou, Michoustine serait d’origine en partie arménienne ; son certificat de naissance soviétique pourrait indiquer qu’à sa naissance, l’un de ses parents avait la nationalité arménienne. Si c’est le cas, il aurait automatiquement la citoyenneté arménienne. Selon les propositions constitutionnelles de Poutine, le Premier ministre et les autres hauts fonctionnaires ne peuvent « avoir aucune citoyenneté étrangère ni permis de séjour ou tout autre document leur permettant de vivre de façon permanente dans un État étranger ».

Protégé de Boris Fyodorov dans l’administration financière de l’époque Eltsine, Michoustine a passé une brève période, de 2008 à 2010, à travailler dans le secteur des banques d’investissement de Moscou de UFG Partners, créé par Fyodorov. À l’arrivée de Michoustine, la société appartenait à la Deutsche Bank et était dirigée par Charles Ryan, un Américain ; Fyodorov est mort d’une attaque cérébrale quelques mois après le début des fonctions de Michoustine à l’UFG. En avril 2010, Michoustine est revenu diriger l’agence fiscale, et il y est resté pendant une décennie. L’évasion fiscale et le détournement de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) remplissent les dossiers kompromat [faits ou dossiers compromettants, NdT] qui ont été publiés sur Michoustine pendant cette période.

Michoustinea a déclaré hier à la Douma d’État qu’il était favorable à la réduction de la pression réglementaire sur les entreprises russes. La faction du Parti communiste a annoncé qu’elle s’abstiendrait de voter pour confirmer le Premier ministre car il est impossible de savoir quelles politiques il défend. La suspicion que Michoustine va essayer de réduire les prestations sociales est largement répandue. Le vote de confirmation a été de 383 pour ; 41 abstentions ; personne ne s’est opposé. Pour le compte-rendu du vote de la Douma, lire ceci.

Un oligarque a annoncé un vote de confiance pour Michoustine. Vladimir Lisin (à droite), chef du groupe sidérurgique et minier Novolipetsk, a déclaré à un journal moscovite : « Nous évaluons positivement le travail de Mikhail Michoustine à la tête du Service fédéral des impôts. Sous sa direction, le service a augmenté la collecte des impôts, a pratiquement éliminé les stratagèmes utilisés par des entreprises peu scrupuleuses en concurrence et a réduit plusieurs fois le nombre d’inspections sur place en introduisant une approche basée sur le risque. Malgré le fait que nous ayons eu des débats assez difficiles, nous avons toujours trouvé un solution commune courtoise ».

Michoustine est déjà apparu plusieurs fois cette semaine dans le bureau de Poutine au Kremlin, le plus souvent à l’occasion de la Journée des travailleurs du secteur fiscal en novembre. Lors de leurs réunions, le discours de Michoustine sur les performances de son agence n’a rien d’exceptionnel. Poutine n’a rien dit qui sorte de l’ordinaire. Dans les archives photographiques russes sur Michoustine, aucune photo ne montre un sourire sur son visage. Un sourire réticent qu’il a réussi à afficher pour son dernier anniversaire, le 3 mars 2019, selon la Fédération russe de hockey sur glace.

Michoustine a déjà sélectionné des factotums, des hommes dont l’expertise technique était leur atout, ainsi que leur manque de représentativité politique et d’ambition électorale. Mikhail Fradkov a été le premier, entre 2004 et 2008 ; Victor Zubkov le second, entre 2007 et 2008. Lorsque Poutine les a nommés, ils n’ont apporté aucun changement aux ministères du pouvoir. Michoustine est le troisième de cette lignée. S’il annonce la fin des longs mandats de Sergueï Choïgou et de Sergueï Lavrov, et que le général Valery Gerasimov est remplacé à l’état-major, alors Poutine prend des décisions bien plus importantes qu’il ne l’a admis jusqu’à présent.

Source : Dances with Bears, John Helmer, 16-01-2020

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

RGT // 28.01.2020 à 08h18

Avant d’émettre des critiques sur la politique russe qui ne nous concerne pas nous ferions mieux de commencer par regarder du côté du pays que nous habitons et qui est dirigé par une pléthore d’oligarques multimilliardaires et de leur fidèles « porte-flingues » hauts fonctionnaires et « élus » de tous poils.

Je ne m’intéresse pas tant que ça à ce qui se passe en Russie mais quand je vois le comportement d’Emmanuel Iossif Vissarionovitch Djougachvili et de ses sbires du politbureau j’ai la certitude que de grands pas sont encore à faire chez nous pour parvenir à une véritable « démocratie ».

Si l’on regarde de plus près, la vie politique est désormais sous la coupe d’un parti unique qui exécute sans sourciller les instructions de son « Guide Suprême ».
Les autres partis, bien qu’étant depuis longtemps totalement corrompus, ont été « explosés » par les oligarques propriétaires des médias de masse ce qui laisse les mains totalement libres au « petit pères des peuples » qui n’a plus aucune opposition (même de façade) audible.

Selon vous, quelle est actuellement la priorité pour les français ? Cracher sur Trump ou Poutine ou balayer devant notre propre porte afin de se débarrasser de tous les cancrelats qui grouillent et nous empêchent de sortir pour regarder notre propre misère ?

Cordialement.

47 réactions et commentaires

  • LibEgaFra // 28.01.2020 à 06h39

    « Dans les archives photographiques russes sur Michoustine, aucune photo ne montre un sourire sur son visage. »

    Voilà une information capitale qui va changer le destin de l’humanité.

      +30

    Alerter
    • Santerre // 28.01.2020 à 08h37

      Déjà, c’est pas dans la tradition Russe de sourire comme un cornichon quand on est un officiel. Et c’était encore le cas dans la plupart des pays avant que la dégénérescence US n’infecte nos politiciens.

        +43

      Alerter
  • John V. Doe // 28.01.2020 à 07h32

    La faction Medvedev, ceux qui veulent se soumettre aux USA pour faciliter le commerce avec leurs ennemis, aurait été écartée au profit de quelqu’un de plus équilibré. C’est une bonne nouvelle pour les Russes qui se souviennent avec horreur de l’époque Eltsine, non ? Et peut-être pour nous aussi, pour notre indépendance, puisque nous disposerions là d’un marché qui n’est pas soumis à l’oncle Sam.

      +50

    Alerter
  • Lorialet // 28.01.2020 à 07h34

    Amusant il n’y a rien sur la partie social du discours. Mais ça ne doit pas être important de vouloir améliorer la vie des pauvres.

      +21

    Alerter
    • X-101 // 28.01.2020 à 08h25

      « améliorer la vie des pauvres » mouais ….les revenus réels de la population russe ont plongé d’environ 10 % depuis 2014, le gouvernement préfère préserver la bonne santé des grandes fortunes.
      Dès son installation au Kremlin, Poutine a entrepris de « moderniser » l’État social, de freiner les dépenses publiques et d’instaurer une fiscalité favorable aux entreprises et aux hauts revenus. Il a mis en place un taux unique d’imposition sur le revenu à 13 % (2001), réformé les systèmes de santé et d’éducation en soumettant le financement fédéral (amputé) à des critères d’efficacité et de rendement (2006-2012), et fait adopter un nouveau code du travail qui penche en faveur de l’employeur (2002).
      En 2014 la chute du cours du pétrole et des sanctions occidentales liées à l’annexion de la Crimée a conduit le gouvernement à relancer sa politique d’austérité budgétaire en sacrifiant en priorité les dépenses sociales, d’éducation et de santé. Une multitude d’aides et de crédits d’impôt sont accordés aux plus grandes entreprises, notamment aux compagnies pétrolières, pourtant parmi les plus rentables. Bref en Russie aussi les intérêts des classes populaires et moyennes ne pèsent guère face à ceux des élites économiques et financières. Il est louable de ne pas avoir une vision « anglo centrée » comme j’ai pu le lire dans un commentaire d’un précédent article sur la Russie mais il faudrait que les lecteurs du site les Crises fassent un peu plus preuve de discernement à l’égard de la Russie ….

        +3

      Alerter
      • Dominique65 // 28.01.2020 à 10h12

        « les revenus réels de la population russe ont plongé d’environ 10 % depuis 2014 »
        2014… Ça correspond à quoi ? L’arrivée de Poutine au pouvoir ou à la survenance d’un embargo décidé par l’oxydant ? (le jeu de mot est facile, mais tellement vrai)

          +33

        Alerter
      • Santerre // 28.01.2020 à 14h13

        Quelle malhonnéteté… C’est sidérant. Regardez plutôt l’evolution du niveau de vie du citoyen Russe depuis l’entrée au pouvoir de Poutine soit 1998 et comparez la à celui d’un Français depuis l’euro, d’un Allemand depuis les lois Hartz , un Anglais depuis Blair ou un Américain moyen depuis 1998.
        Mais, c’est vrai, si Poutine frôlait les 80% d’opinion favorable et reste au delà de 60% malgré une réforme des retraites c’est parce que le Russes sont abrutis, hein?
        Ha la la, ces [modéré] Slaves, pas capables de comprendre que Poutine est une calamité d’avoir multiplié le PIB par 6 en vingt ans et d’avoir seulement décuplé la richesse du Russe moyen pepuis la fin de ce bon Elstine et de la direction éclairée et sociale des pays de l’ouest dans les années 90. Pathetique

          +33

        Alerter
      • Jérôme // 01.02.2020 à 12h19

        @X-101, je m’intéresse à votre commentaire car j’aimerais en savoir plus sur les éléments que vous apportez.
        Vous écrivez: « Les revenus réels de la population russe ont plongé d’environ 10 % depuis 2014, le gouvernement préfère préserver la bonne santé des grandes fortunes. »
        Avez-vous des précisions? des chiffres comme des indicateurs qui confirment cela?
        « Dès son installation au Kremlin, Poutine a entrepris de “moderniser” l’État social, de freiner les dépenses publiques et d’instaurer une fiscalité favorable aux entreprises et aux hauts revenus. »
        De combien les dépenses publiques ont été diminué? Comment se traduit en chiffre l’instauration de la fiscalité?
        Le taux unique d’imposition sur le revenu à 13 % fut une mauvaise idée?
        Les critères d’efficacité et de rendement (2006-2012) des systèmes de santé et d’éducation n’ont pas améliorer la qualité des services?
        En quoi le nouveau code du travail penche en faveur de l’employeur (2002)?
        En 2014, Vous écrivez qu’il a relancé sa politique d’austérité budgétaire en sacrifiant en priorité les dépenses sociales, d’éducation et de santé. Auriez-vous des éléments chiffrés?
        Vos précisions permettront aux lecteurs du site les Crises de faire preuve de discernement à l’égard de la Russie, comme vous le suggérez.

          +2

        Alerter
    • lecrabe // 28.01.2020 à 09h50

      Comme c’est pénible les caliméros des commentaires opprimés par la modération stalinienne…
      D’un côté les Crises est 100% anglo-centré, de l’autre il est trop russophile… bref, si votre commentaire merdique est coupé, c’est le complot des modérateurs des Crises pro-Poutine et pro-Giec.

      C’est pas les Crises qui sombre, c’est son lectorat.

        +0

      Alerter
  • step // 28.01.2020 à 08h11

    J’ai bien eu du mal à lire ce texte, qui m’a furieusement fait penser aux articles de l’époque soviétique ou les agence de presse occidentales faisaient des anticipations de disgrâces possible, à venir, en fonction de l’apparition ou non de tel ou tel au balcon et de sa distance au dirigeant du moment. Je préfère largement les articles qui sortiront quand la réforme sera connue et sur ses conséquences. Au moins on y verra clair.

      +33

    Alerter
    • moshedayan // 30.01.2020 à 18h30

      Step vous avez bien raison. Cet article est fumeux et contient de belles imbécilités quand on verra le cours des événements.
      Helmer me paraît aussi être le porte-parole des Occidentaux qui enragent de voir leur « soi-disant poulain Medvedev » être écarté… Ils rêvent d’une Russie suppliant la levée des sanctions et faisant l’aumône comme du temps de Eltsine… On ne sait pas ce que pense Medvedev, simplement un sketch d’un humoriste russe fait dire que les Russes reprochent à Medvedev d’être un « mou » et donc peu lui faisaient confiance pour ne pas plier face à la 5e colonne. Quant à la Douma, beaucoup de députés rêvent de régler des comptes aux Eltsiniens, en premier en fermant son Institut…

        +2

      Alerter
  • RGT // 28.01.2020 à 08h18

    Avant d’émettre des critiques sur la politique russe qui ne nous concerne pas nous ferions mieux de commencer par regarder du côté du pays que nous habitons et qui est dirigé par une pléthore d’oligarques multimilliardaires et de leur fidèles « porte-flingues » hauts fonctionnaires et « élus » de tous poils.

    Je ne m’intéresse pas tant que ça à ce qui se passe en Russie mais quand je vois le comportement d’Emmanuel Iossif Vissarionovitch Djougachvili et de ses sbires du politbureau j’ai la certitude que de grands pas sont encore à faire chez nous pour parvenir à une véritable « démocratie ».

    Si l’on regarde de plus près, la vie politique est désormais sous la coupe d’un parti unique qui exécute sans sourciller les instructions de son « Guide Suprême ».
    Les autres partis, bien qu’étant depuis longtemps totalement corrompus, ont été « explosés » par les oligarques propriétaires des médias de masse ce qui laisse les mains totalement libres au « petit pères des peuples » qui n’a plus aucune opposition (même de façade) audible.

    Selon vous, quelle est actuellement la priorité pour les français ? Cracher sur Trump ou Poutine ou balayer devant notre propre porte afin de se débarrasser de tous les cancrelats qui grouillent et nous empêchent de sortir pour regarder notre propre misère ?

    Cordialement.

      +55

    Alerter
    • Kokoba // 28.01.2020 à 10h53

      Ce que vous dites est vrai mais dans un article sur la Russie et Poutine, il est quand même normal de parler de la Russie et de Poutine.

      On peut avoir une priorité : la France, et être quand même intéressé par ce qui se passe ailleurs.

        +14

      Alerter
    • EugenieGrandet // 29.01.2020 à 10h07

      Comment est possible qu’un tel commentaire qui n’a absolument rien à voir avec l’article en question soit le commentaire le plus « approuvé »?
      Y aurait-il des moteurs qui tournent pour approuver tel ou tel article et les faire monter en tête de liste ?
      (Je ne parle pas du fond de ce commentaire)

        +0

      Alerter
      • raoul // 29.01.2020 à 16h01

        C’est juste rappeler la poutre que nous avons alors qu’on nous montre la paille dans l’oeil du voisin… Il me semble difficile d’occulter nos propres problèmes démocratiques (pour ceux qui pensent être encore dans une démocratie).

          +2

        Alerter
  • calal // 28.01.2020 à 08h22

    « Selon les propositions constitutionnelles de Poutine, le Premier ministre et les autres hauts fonctionnaires ne peuvent « avoir aucune citoyenneté étrangère ni permis de séjour ou tout autre document leur permettant de vivre de façon permanente dans un État étranger  »

    c’est marrant ca alors qu’en occident,les journalistes veulent nous faire admirer l’heroique carlos gohsn,le millionnaire aux trois nationalites.Je devrai etre solidaire avec un gars qui a 3 nationalites? Accepter les ordres d’un gars qui a plusieurs nationalites et croire que ses decisons sont prises dans l’interet general d’un des pays et pas d’un autre ou du sien seul ?
    quand ca va pas dans un pays,je me barre dans un autre? No skin in the game et pourtant je commande?
    Et envers qui va ma loyaute? avec 3 nationalites,je pense que ma seule loyaute est envers moi meme.

    Poutine est un homme d’etat,un vrai qui laissera une trace dans l’histoire. Pas un petit employe de banque comme la france en elit 12 a la dizaine…

      +51

    Alerter
    • toto // 28.01.2020 à 14h39

      Quel est le rapport ?
      Vous avez un problème avec Calos Ghosn ? ( je ne suis pas spécialement fan non plus)
      Mais quel rapport avec un homme (Carlos G) qui fut président d’une entreprise international?
      Moi ce que je ne comprend pas :
      « son certificat de naissance soviétique pourrait indiquer qu’à sa naissance, l’un de ses parents avait la nationalité arménienne. Si c’est le cas, il aurait automatiquement la citoyenneté arménienne. »
      Il faut quand même en faire la demande non ? Ou alors tout le monde née en Arménie est de facto Arménien ?
      Ou alors l’article nous dit carrément que si tu as un des deux parents qui est d’origine non russe, ou bien un parent russe né à l’étranger tu ne peux pas te présenter à un poste élevé dans le gouvernement ? Même une ancienne république soviétique ? un comble quand même.
      Si quelqu’un peut m’expliquer….

        +6

      Alerter
    • sergeat // 28.01.2020 à 15h56

      Regardez nos députés et comptez le nombre de binationaux franco-(marocain,israélien,….),sans compter les binationaux comme Vals,Ndiaye,….et nos nouveaux citoyens influençant notre politique comme Cohn Bendit par exemple .

        +16

      Alerter
      • V_Parlier // 28.01.2020 à 21h04

        Et comme par hasard, à chaque fois c’est pour nous cracher dessus ou nous proposer du « progressisme » sociétal déjanté…

          +10

        Alerter
    • Eric // 31.01.2020 à 18h30

      Oui j’y vois une façon efficace de lutter contre le mondialisme (ou ultra libéralisme). L’article est muet à ce sujet!

        +0

      Alerter
  • Brigitte // 28.01.2020 à 08h27

    Je constate que Santerre, dont on ne lit plus rien ici depuis un moment, a été dissuadé de faire son décompte journalier des articles traduits de l’anglo-américain. Je le remplace pour signaler qu’aujourd’hui c’est 100% et le comble c’est qu’un des articles concerne la Russie, d’une objectivité éclatante.
    Il fut un temps où OB critiquait la russophilophobie….
    Je note que les quelques commentaires déjà publiés sont d’une prudence extrême pour exprimer leur étonnement d’une telle publication.

      +14

    Alerter
    • emmanueL // 28.01.2020 à 09h47

      Brigitte et Santerre, je crois que vous saisissez mal la philosophie du blog dans ce cas précis. Il s’agit de présenter des avis ou analyses variées afin que le lecteur puisse se faire sa propre idée. Aussi est-il logique de publier des articles divergents l’un avec l’autre. Par ailleurs, il est sain de faire preuve d’esprit critique envers tout représentant politique.
      Je vous dis cela en tant que responsable de la revue de presse depuis sa création. Olivier n’a rien perdu sur son blog et personnellement je n’ai pas fait sciences-po 😉.
      En espérant avoir pu vous éclairer.

        +15

      Alerter
      • Logique // 28.01.2020 à 19h12

        Si vous voulez un avis varié et pertinent sur la Russie, alors rendez-vous où il est dit ceci de la réforme constitutionnelle:

        « Le texte déposé présente une vision recentrée de l’Etat avec une interaction renforcée des branches de pouvoir, un Etat participant sur la scène internationale sans se dissoudre dans un monde global, un Etat résolument social. »

        Voilà, c’est direct, précis et on nous épargne l’absence de sourire du nouveau premier ministre.

        https://russiepolitics.blogspot.com/2020/01/russie-acceleration-et-precision-de-la.html

        A côté de cet éclairage, désolé, le texte d’Helmer est abscons.

          +6

        Alerter
        • RV // 28.01.2020 à 20h29

          Merci pour ce lien.
          Le propos est effectivement bien différent.
          Pour ma part j’ai du mal dans un cas comme dans l’autre à bien saisir de quoi il retourne.

            +1

          Alerter
      • Brigitte // 29.01.2020 à 08h42

        Sans vouloir polémiquer outre mesure, je vous renvoie au commentaire de RGT, approuvé par une majorité de « criseurs », en guise de réponse.
        La ligne éditoriale du site est plus géopolitique que politique intérieure, c’est un fait.
        Mais à propos de sens critique, le tropisme anglo-américain du site entraine un biais qui peut lui nuire. En particulier sur un sujet sensible comme la Russie, le point de vue de l’ennemi héréditaire est-il le plus pertinent à relayer pour aiguiser le sens critique? Vraiment?

          +0

        Alerter
        • Jérôme // 29.01.2020 à 11h17

          Il est plus aisé, manifestement, de trouver des traducteurs anglais-français que russe-français. D’autant qu’Olivier Berruyer va plus facilement avoir accès à des discours issus des États-Unis pour la simple et bonne raison que comme lui, nous lisons tous l’anglais et que nos sources d’information viennent de ce pays (colonisation culturelle oblige). S’il y avait des russophones à proximité d’Olivier, qui pouvait partager avec lui des articles de la presse russe et en plus les traduire, on aurait l’avis des intellectuels et des journalistes russes. Personnellement, je n’ai pas le temps de lire la presse russe régulièrement car ça nécessite du temps parce que je lis le russe beaucoup plus lentement que l’anglais. L’idéal serait qu’un ou des russes puissent faire des revues de presse et nous les partager ici en anglais ou en français. Ce que je peux dire, c’est que la presse russe peut être virulente contrairement à l’idée véhiculée d’une presse aux ordres… C’est pas comme dans certains pays où les journalistes sont plutôt des militants ayant une carte de presse et sont justes les porte-paroles du gouvernement.

            +3

          Alerter
  • Kokoba // 28.01.2020 à 08h58

    En tout cas, c’est vraiment intéressant de suivre un pays qui fait une réforme majeure de son système de pouvoir.

    Le panier de crabes s’agite.
    On verra ce qu’il va en sortir.

    Et puisqu’on parle de notre héros Carlos Ghosn, on peut constater que Poutine travaille à préparer son départ et son remplacement.
    Carlos Ghosn, lui, avait consciencieusement travaillé à supprimer tout remplaçant possible.
    On voit à quel point les interets de son entreprise lui tenait à coeur.

    Un chef d’entreprise qui n’est pas capable de préparer sa succession mais au contraire la sabote volontairement, quel talent…

      +9

    Alerter
  • François Marquet // 28.01.2020 à 09h39

    Poutine
     »Je suggère d’officialiser au niveau constitutionnel des exigences obligatoires pour ceux qui occupent des postes d’importance critique pour la sécurité et la souveraineté nationales. Plus précisément, les chefs des entités constituantes, les membres du Conseil de la Fédération, les députés à la Douma d’État, le Premier ministre et ses adjoints, les ministres fédéraux, les chefs d’agences fédérales et les juges ne devraient pas avoir de citoyenneté étrangère ou de permis de séjour ou tout autre document qui leur permet de vivre en permanence dans un État étranger. Le but et la mission du service public est de servir le peuple, et ceux qui entrent dans cette voie doivent savoir qu’en faisant cela, ils connectent leur vie de manière indissociable avec la Russie et le peuple russe sans aucun supposé ni allégeance. Les exigences doivent être encore plus strictes pour les candidats à la présidence. Je suggère d’officialiser une exigence selon laquelle les candidats à la présidence doivent avoir eu leur résidence permanente en Russie depuis au moins 25 ans et aucune citoyenneté, ou permis de séjour, étrangers et non seulement pendant la campagne électorale mais à tout moment avant celle-ci également. »
    Mesures visant à renforcer l’autonomie politique et la souveraineté, plutôt nécessaires pour le plus grand pays du monde, dont le budget militaire est inférieur à celui de la France, avec l’Otan qui s’approche de ses frontières et dont les ressources sont convoitées!
    Traduit par jj, relu par Kira pour la Saker Francophone

      +1

    Alerter
  • lecrabe // 28.01.2020 à 09h42

    Merci pour l’intention, je suis surpris du peu d’info qu’on trouve sur ce sujet, la « liquidation » de la faction Medvedev ne donne pas lieu au torrent ininterrompu de fake news sur les canaux officiels de la presse d’occident auquel on pouvait s’attendre. Difficile donc d’y comprendre quelque chose pour les non russes.
    L’article donne quelques pistes mais ne semble pas très solide: avec l’argument « on pouvait voir sur son visage » ça commençait mal, mais tout le reste n’est essentiellement que sondologie, science pour le moins molle, je pense qu’on est en droit d’attendre quelque chose de plus pertinent avant de se forger une opinion.

    En tout cas c’est toujours mieux que le JT du service public: alors que Medvedev a démissioné le 15 Janvier, il a fallu attendre le 18 Janvier pour qu’enfin un sujet du JT traite du… renouveau du bal des débutantes à St Pétersbourg. Ça c’est de l’info!

      +7

    Alerter
  • François Marquet // 28.01.2020 à 09h49

    Réformes russes résumées:
    -renforcer la souveraineté et lutter contre les influences extérieures vis-à vis du personnel politique russe
    -volet social de lutte contre la pauvreté et politique nataliste (capital octroyé au deuxième enfant)
    -diminuer le pouvoir du président pour permettre une évolution politique (l’après Poutine)
    Rien de très choquant, plutôt nécessaire et dans l’intérêt des russes.

      +15

    Alerter
  • Dominique65 // 28.01.2020 à 10h53

    La première illustration est un tableau émanant du Centre Levada selon un sondage d’octobre 2017.
    Or le journal Sud-Ouest nous disait en septembre 2016 que Poutine avait fait fermer cet organisme
    http://international.blogs.ouest-france.fr/archive/2016/09/07/russie-poutine-levada-16746.html
    Il y a forcément une fake news quelque part.

      +2

    Alerter
    • Niya // 28.01.2020 à 11h17

      Bonjour,
      D’après Wikipedia, le Centre Levada continue de travailler avec le sociologue Lev Goudkov à sa direction.
      Cordialement

        +1

      Alerter
  • Jérôme // 28.01.2020 à 11h06

    Pour éclairer le lecteur français sur ce qui se passe actuellement en Russie, le président Poutine organise les institutions russes pour que la Russie préserve ses intérêts après son départ. Comme le savent les connaisseurs de la politique russe, le pouvoir Russe n’est pas autant centralisé dans les mains du Président que le système de désinformation occidental veut bien le faire croire. Il doit composer avec des forces qui composent le paysage politique du pays. Vladimir Poutine, manifestement, n’est pas très rassuré sur la capacité de certains politiciens russes à assurer la continuité du travail réalisé depuis plus de 15 ans, consistant à préserver la souveraineté et donc les intérêts du peuple Russe. Force est de constater, qu’il y a encore beaucoup à faire notamment dans l’investissement économique (production locale) et dans l’aide sociale pour les plus fragilisés. L’augmentation forte des pensions de retraite et des salaires dans la fonction publique (enseignement, santé, police, etc..) ne serait vraiment pas un luxe. Le défi relevé depuis l’effondrement de l’URSS est très important mais il n’est pas suffisant. L’objectif du pouvoir russe est de continuer, d’accélérer sa politique en faveur des populations et surtout de ne pas repartir dans le sens inverse c’est-à-dire dans l’intérêt des oligarques prêts à vendre leur mère pour gagner toujours plus d’argent. La Russie n’est pas un paradis, les politiciens ne sont pas des gentils, les peuples doivent en permanence défendre leurs intérêts face aux prédateurs.

      +23

    Alerter
  • Jérôme // 28.01.2020 à 11h37

    Et puisque le sujet revient souvent, je crois que si on focalise sur certains pays sur ce blog, c’est pour tenter de contrecarrer la désinformation massive du système médiatique français. Lorsque les chaînes d’information et les journaux à grande diffusion embaucheront des journalistes, le blog les-crises.fr n’aura plus de raison d’être. Par ailleurs, ce blog est un mode d’expression des gens de gauche (de la vraie gauche, celle de 1981, avant de perdre le pouvoir). Ici, on perçoit positivement Vladimir Poutine car il incarne une volonté de défense de la souveraineté de son pays. Ce que personne ne peut nier. La France, comme la Russie auparavant, voit l’effondrement de son système de sécurité sociale et de son système politique. La France a besoin de neutraliser les oligarques qui favorisent et profitent de la destruction de l’Etat en tant qu’organisation au service du peuple. Les Français ne veulent pas vivre ce qu’ont vécu les Russes à la fin de l’URSS, c’est-à-dire le vente du patrimoine national. Seule la force du peuple sera à même de ramener l’ordre et l’Etat de droit en France pour en finir avec l’oligarchie, définitivement.

      +19

    Alerter
  • Ando // 28.01.2020 à 14h08

    On lit : « … le stress que la situation conflictuelle en cours avec l’Amérique inflige à la croissance intérieure de la Russie montrent une tendance constante ».

    Qui discrédite tout ou partie de ce texte. Les sanctions étasuniennes, comme celles de l’UE, ont un effet particulièrement marginal sur la croissance russe (1,2% annoncés par la BM en 2019, elle est de 1,3% en France). Les vrais facteurs de cette croissance sont essentiellement internes à la Russie : l’investissement et le niveau des salaires (et au-delà la problématique de l’éventail des rémunérations particulièrement « explosé » en Fédération russe). Relire les bons papiers de J. Sapir sur ce thème et diffusés sur ce même blog. John Helmer prend ses désirs pour une réalité. Si le reste de la démonstration est de la même eau…

      +5

    Alerter
  • christian gedeon // 28.01.2020 à 15h05

    Il en sait des choses M. Crooke,dis donc! Il ferait mieux de méditer « tout ce que je sais,c’est que je ne sais rien « . je suis franchement épaté par les analystes et journalistes qui nous présentent déjà dans le détail l’après Poutine. Tous des Minc et des Attali qui lisent l’avenir politique dans le marc de café. Et qui ont 99,99% de chances de se planter royalement.

      +5

    Alerter
  • serge // 28.01.2020 à 16h24

    Ma foi, il est quand même de notoriété publique que depuis Eltsine et son ouverture totale à l’occident (voire son américanisation…), la Russie a du mal à se débarrasser de tous ceux qui ont mis fortement les doigts dans le pot de confiture et qui sont encore dans toutes les strates du gouvernement et du tissu économique. Qu’il tente, après avoir quand même laissé sa chance à Medvedev et ses potes, de réguler les législations de référence, me parait plutôt une bonne idée. Quand on pense à toutes les révisions constitutionnelles aboutissant à notre situation actuelle en France, voire aux divers dénis de démocratie de ces dernières années, il serait de bon ton de lui laisser un peu de marge pour voir le résultat. Mais c’est vrai que les russes essaient d’envahir le monde depuis que Poutine est au pouvoir, donc qu’ils virent méchamment dictature. Une histoire de paille et de poutre…

      +10

    Alerter
  • METZGER // 28.01.2020 à 16h43

    «en Russie, faire des pronostics politiques est toujours risqué… surtout lorsqu’il s’agit de l’avenir!» Viktor Tchernomyrdine

    Russophile et russophone, je demande régulièrement l’avis de mes amis Russes, pour tenter de comprendre. Ils sont unanimes sur deux points. Dirigeants de PME, ils s’appauvrissent sans répit, et les annonces renouvelées de débureaucratisation ne font que cacher plus profondément une corruption institutionnalisée dont les mécanismes opaques passent par la gestion de l’administration fiscale. Mikhaïl Michoustine avec ses 3M€ annuels affichés, et sa gestion passée UFG Asset Management, ( machine à laver de la DB ) ne leur inspire aucune confiance. Autant dire qu’ils ne sont pas dupes du lip service axé sur les priorités sociales et démographiques , l’innovation et le développement économique. La réforme des deux blocs avec un Premier ministre renforcé et un bloc régalien, Président, chef de l’État et chef des armées, mais surtout un renforcement de Russie Unie à la Douma, les laissent indifférents. Par contre, ils rient franchement en avançant que la réforme de la constitution ne sera pas rétroactive et permettra à Poutine de se faire réélire encore deux fois, ou alors ils le voient exercer le pouvoir à la tête du Conseil d’État, en tout cas provoquer des élections anticipées, car sa côte est en chute. En attendant les jeunes femmes continuent à s’expatrier, malgré les nouvelles dispositions visant à enrayer la baisse de natalité…

      +1

    Alerter
    • calal // 28.01.2020 à 22h53

       » En attendant les jeunes femmes continuent à s’expatrier »
      et les jeunes hommes restent? ou les jeunes de deux sexe se barrent? intriguante cette phrase….

        +2

      Alerter
      • Jérôme // 29.01.2020 à 11h54

        C’est dans la plus pure tradition défaitiste de certains russes qui aiment se faire mal en dénigrant continuellement leur pays et qui aiment cette idée que les jolies jeunes femmes quittent le pays quand tout va mal. En France, on a le même fantasme avec les riches ou les ingénieurs français qui quittent le pays pour se ruer vers l’ouest des États-Unis d’Amérique..
        La Russie des années 90 comme dans d’autres pays, a pu voir partir ceux qui le pouvaient mais franchement faire croire que la situation de la période Eltsine est identique à notre situation actuelle… c’est du pure masochisme et de l’ignorance crasse. Il n’est jamais facile de quitter son pays, ses parents, ses amis, sa maison. Lorsque les gens sont poussés à partir, c’est pour de très bonnes raisons. Ceux qui partent pour de mauvaises raisons finissent pas revenir, plein d’amertume car finalement l’herbe n’était pas plus verte ailleurs. En effet, le coût affectif de la séparation n’a pas été compensé par le gain financier. Même si tu es une jolie jeune femme avec pleins de prétendants dans ton village, tu réfléchis à deux fois avant de trouver un mari dans un autre pays car les capitales (Saint-Pétersbourg ou Moscou) regorgent de bons partis sans déracinement forcé et violent. C’est un phénomène qui se retrouve partout dans le monde.

          +4

        Alerter
    • LibEgaFra // 29.01.2020 à 08h18

      Merci de nous avoir présenté le point de vue de Navalny. Combien de pourcent déjà cet « opposant principal » selon la propagande occidentale? 2 ou 3%?

      PS: nous n’avons pas les mêmes amis russes.

        +4

      Alerter
    • Jérôme // 29.01.2020 à 11h38

      @Metzger,
      Votre commentaire me fait rire car nous devons avoir les mêmes « amis » russes… ceux qui oublient qu’ils vivaient dans un petit appartement soviétique, il y a 20 ans, à la fin de leurs études et qui aujourd’hui sont médecins, pharmaciens, notaires, avec du patrimoine immobilier à pas moins du demi-million d’euros au minimum mais souvent beaucoup plus. Ces russes de la classe moyenne qui ont bénéficié de la reconstruction du pays à vitesse accélérée grâce à des hommes comme Vladimir Poutine (ce serait exagéré de dire qu’il a fait tout, tout seul, avec ses petits bras). Cette classe moyenne n’est pas satisfaite, elle se plaint du niveau de corruption à tous les étages.. et elle a raison sauf qu’il ne faut pas regarder que le verre à moitié vide, uniquement. Quand tu as ton appartement en centre ville dans un immeuble moderne, la belle datcha à 1 heure de route, les voitures pour Monsieur et pour Madame, et que tu es parti en vacances au soleil chaque année, que les enfants voyagent ou font des études à l’étranger… tu peux te plaindre mais les cafards sont dans ta tête. Rendons à Caesar, ce qui est à Caesar, il y a encore trop de pauvres en Russie notamment les retraités (qui ont subis et subissent l’effondrement de l’URSS) mais faut pas jeter bébé avec l’eau du bain (Das Kind mit dem Bad ausschütten).

        +5

      Alerter
  • fox23 // 28.01.2020 à 23h33

    Un article écrit par un Étasunien pour nous expliquer les arcanes de la Constitution russe et les projets de son président, juste assez critique pour refléter les avis de ses donneurs d’ordres qui rêvaient déjà à haute voix de l’arrivée prochaine d’un garçon compréhensif à leur égard.
    Un peu grosse la ficelle, non ?
    [modéré]

      +3

    Alerter
    • EugenieGrandet // 29.01.2020 à 10h12

      Pourquoi pas. C’est comme Tocqueville sur la démocratie américaine (livre toujours étudié dans les universités américaines ) ou Custine (1839 et son voyage en Russie.).
      Rien de mieux qu’un regard extérieur fut-il américain (oui il en faudrait d’autres) sur un pays.

        +0

      Alerter
  • METZGER // 29.01.2020 à 13h04

    Ma famille habite dans l’Altaï, et mes amis habitent à Novossibirsk, Barnaul, Omsk, Tomsk. J’ai aussi des connaissances à Moscou et St Peter. Parmi eux, les deux seules familles qui se porte mieux qu’en 2010 habitent à Moscou et sont banquier et agent de change. Je recueille des avis récents. Une amie directrice d’une chaine d’agence matrimoniale, s’est installée en France, car l’émigration des jeunes femmes reprend de plus belle après avoir marqué le pas dans les années passées. Tout les monde souhaite la prospérité de la Russie, qui au regard de ses richesses, devrait voir ses conditions de vie changer pour les plus modestes et les plus méritants. Le PIB de ce pays immense est au niveau de celui de l’Espagne. Le poids de l’économie noire n’est pas calculable. Les russes consomment moins d’alcool qu’en France, Ils sont devenus plus disciplinés. Ils gardent le sens de la famille. Les progrès sont nombreux. Sauf que la corruption maintiendra ce pays dans sa situation actuelle. Les faits sont les faits. Je comprends vos commentaires agacés. Mes amis aussi le sont. Ils gardent un espoir modéré…
    « La vérité appartient à celui qui la cherche » Condorcet
    PS
    Je n’ai pas d’ami oligarque….

      +1

    Alerter
    • Jérôme // 29.01.2020 à 15h59

      A propos de la recherche de vérité… vous devriez préciser que:
      1) le PIB de l’Espagne par rapport à de nombreux pays, n’est pas si insignifiant que cela.
      2) Que si « les russes gardent le sens de la famille », cela veut dire que l’indicateur économique qu’est le PIB ne peut pas se comparer avec des pays riches car ne sont pas comptabilisées les activités positives à la fois non marchandes et non administratives, comme l’art ou les activités altruistes (par exemple le logiciel libre) ou les activités bénévoles ou encore la production domestique assurée au quotidien au sein de la famille. Or, les échanges entre voisins ou dans la famille sont rarement des flux financiers ou alors non déclarés et ne sont donc pas comptabilisés, particulièrement en Russie et généralement dans les pays ayant des modes d’organisation « non-occidental ».
      Mais vous avez raison dans l’idée que la corruption est un frein du développement économique. La Russie connaîtra-t-elle un fort développement économique, un jour? Peut-être, peut-être pas. Est-ce un mal? Certainement car la répartition des richesses ne peut se faire. Peut-être que le peuple russe devrait aussi réfléchir à reprendre le pouvoir? Ils se laissent sûrement le temps de digérer les horreurs qu’ils ont connus pour envisager leurs propres solutions. Nos jugements de valeur se confrontent au fait qu’il n’existe pas de vérité universelle, de modèle ou d’exemple à suivre, sauf si on est américain, bien sûr.

        +1

      Alerter
  • Mordor // 01.02.2020 à 19h43

    Pour 2018 le FMI classe la Russie en 6ème position pratiquement à égalité avec l’Allemagne 5ème, en ce qui concerne le PIB (PPA). Le Royaume Uni est 9ème, la France 10ème , l’Espagne 15ème. La Russie est loin d’être ridicule.

      +0

    Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications