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27.janvier.202027.1.2020 // Les Crises

Quelle « violence légitime » ? Par Frédéric Lordon

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Source : Le Monde diplomatique, Frédéric Lordon, 14-01-2020

Ils auront matraqué des personnes âgées, frappé des handicapés en chaise roulante, tiré au LBD sur des ados, agenouillé des classes entières, lancé des grenades à l’intérieur des appartements, tué une vieille dame — et puis bien sûr visé les yeux, lancé les GLI-F4 en cloche, arraché des mains. Ils auront tout fait — la police de Macron. Maintenant la haine de la population est sortie, et elle ne rentrera pas de sitôt dans le tube. Sa légitimité est constituée, entière, incontestable. La population hait la police et personne ne pourra lui dire qu’elle n’a pas raison.

Les violents dans les institutions de la violence

Qu’on trouve surreprésentés des individus violents à l’embauche des institutions de la violence, il ne devrait y avoir là rien pour étonner. Toute la question est celle de savoir ce que les institutions de la violence font de leurs violents. La combinaison de la nullité burlesque de Castaner et de la complète étrangeté de Macron au monde réel, associées à la situation du régime ne tenant plus que par la force armée, ont conduit à tout lâcher là où il était impérieux de tout tenir. C’est que la prérogative exorbitante d’exercer la violence ne peut aller sans la contrepartie d’une responsabilité et d’une surveillance exorbitantes. Si le macronisme restera dans l’histoire comme la bascule dans l’État policier, c’est parce qu’à la prérogative exorbitante, il aura au contraire ajouté les autorisations exorbitantes : faites ce que vous voulez.

Il faut se représenter la décharge biochimique qu’entraîne dans des têtes violentes cette parole à peine murmurée : faites ce que vous voulez. C’est la décharge de la pulsion à laquelle d’un coup il est donné libre cours. On ne reprend pas facilement le bouillonnement sadique après l’avoir libéré. Chez les sujets dont nous parlons, l’expérience de la licence absolue, comme un Salò à ciel ouvert, licence de brutaliser, d’insulter, d’humilier, d’exercer par la violence un pouvoir unilatéral sans borne, puisque l’impunité est devenue une garantie implicite, cette expérience est de celle dont on ne revient pas facilement. La police est partie, et maintenant il va falloir la rattraper. Le régime avait l’usage mais aussi la garde d’individus potentiellement dangereux, dont il exploitait à ses fins les pulsions ; dans la panique pour sa propre survie, il a tout lâché ; il a maintenant abandonné la société politique à un corps étranger, irrésistiblement pris dans un devenir-milice, qui ne vit plus que d’une vie totalement autocentrée, et totalement préoccupée de ses assouvissements. « Maintenant sous Macron, on a tous les droits ». La police n’a pas besoin de circulaires pour mesurer l’ampleur de ses autorisations.

On dit que la répétition des week-ends jaunes « épuise » les policiers, « les prive de leur vie de famille ». Pour certains au moins c’est une énorme blague. Un article du Canard Enchaîné début 2019 avait mieux restitué la disposition d’esprit policière à l’approche des actes « gilets jaunes » : « C’est la fête du slip ». Chez les baqueux, on pousse des cris de jungle à chaque impact de LBD. Partout ça jouit à en hurler de bonheur. On pense à ce CRS interviewé dans La Série Documentaire de France Culture consacrée à la police : « Je suis chanceux, chanceux, vous ne pouvez pas savoir à quel point je remercie, tous les jours en allant au travail, je dis merci, merci, merci ». La jouissance a saisi les corps : on se souvient du bonheur physique d’un des CRS gazeurs de jeunes écolos sur le pont Sully cet été, impérial, poivreuse en main, parfaite décontraction, totale certitude d’un pouvoir sans limite. C’est le même corps exultant de violence qui jouit à littéralement détruire une femme syndicaliste dans la manifestation du 9 janvier.

Mais l’on sait à quel niveau l’on est descendu quand c’est le moins pire qui est presque le pire : ainsi de ce croche-patte d’un CRS à une femme à peine arrêtée, sans doute objectivement moins violent qu’un œil crevé, et pourtant tréfonds d’ignominie qui dit tout de la position psychique présente de la police. Et de sa déchéance morale plus encore : ces gens sont sans honneur, sans dignité, sans face. Ils sont hors-tout, et c’est à eux qu’on a donné les armes. Cet été, aux Rencontres d’Eymoutiers, un « gilet jaune », la tranquillité de la classe moyenne en personne, racontait comment, pour protéger sa femme de la violence policière, il s’était interposé, donc retrouvé en garde-à-vue, et entendu dire : « Elle est belle ta fille, il ne faudrait pas qu’il lui arrive quelque chose ». La police française est dans la fange.

L’effondrement des forces de rappel

L’est-elle toute ? On veut bien croire qu’il reste dans l’institution quelques atterrés de l’intérieur, mais à l’évidence minoritaires, et, à de rarissimes exceptions près, réduits au silence. C’est que la catastrophe se mesure maintenant à ce qu’on entend « dans les étages », quand on remonte dans la hiérarchie, là où normalement devraient se faire connaître les forces de rappel. Et où tout a cédé identiquement. On pense notamment, si l’on peut appeler ça « les étages »…, à ces syndicalistes policiers, illustration parfaite de la vie autocentrée de ce corps, coupé de tout le reste de la société, muré dans le déni massif et l’autojustification acharnée, à l’image du secrétaire d’Unité SGP Police FO qui, après l’acte « gilet jaune » du 11 février où un manifestant (de plus) avait eu une main arrachée avait eu pour tout commentaire : « J’ai envie de dire, c’est bien fait pour sa gueule ». On pense aussi à ces syndicalistes qui, sur les réseaux sociaux, font ouvertement la chasse aux journalistes qui rendent compte de leurs exactions, Gaspard Glanz et Taha Bouhafs entre autres, pionniers les plus courageux et les plus exposés, mais sans que la vindicte policière ne s’arrête désormais aux « journalistes indépendants » (en fait des journalistes tout court), puisqu’elle s’en prend maintenant tout aussi agressivement aux journalistes de la presse mainstream.

Voilà pour le « premier étage ». Mais plus on monte, moins on trouve ce qu’on espérerait trouver. C’est un commissaire qui a poussé à l’intervention où Steve a trouvé la mort. C’est un autre commissaire qui, avec le recul, ne voit rien à redire à la manœuvre de ses troupes qui ont mis des dizaines de lycéens à genoux mains sur la tête à Mantes-la-Jolie. L’image a stupéfié le monde, mais lui ne voit aucun problème, et si c’était à refaire… Voilà le message glaçant : ces gens sont prêts à tout faire, et à tout refaire. Il n’y a plus rien en eux, même pas la force de résonance historique d’une image, qui puisse frayer son chemin jusqu’à un reliquat de conscience morale, susciter la moindre reprise, un début d’hésitation à l’ampleur symbolique des actes qu’ils commandent, et endossent. Sur le terrain on jouit, dans les étages on pense qu’on est bien fondé.

Tout le monde maintenant, sauf peut-être Anne Sinclair, connaît les propos du préfet Lallement.

Les confirmations, comme la pourriture du poisson, venant toujours par la tête, le plus effrayant est à situer tout en haut. Dans le bureau du préfet de police de Paris, il y a un individu comme on n’en avait pas vu depuis Papon — rappel que l’histoire ne passe jamais complètement. L’opinion ne s’y trompe pas quand tous les faits, gestes, attitudes, dégaines, rictus, sourires du préfet Lallement la renvoient irrésistiblement à des évocations de l’Occupation, c’est-à-dire génériquement à une époque sommet de la violence pulsionnelle d’institution. Le sentiment de licence est tel que l’usuelle limitation de l’expression au registre corporel, protectrice puisqu’on ne peut rien lui faire dire formellement, a cédé à son tour, et livré passage à l’explicite : « nous ne sommes pas dans le même camp », « les partis contestataires ». Tout le monde maintenant, sauf peut-être Anne Sinclair, connaît les propos du préfet Lallement. Là où d’habitude c’est le black bloc qui défonce, ici la ruine de la vitrine aura été autoadministrée. En deux phrases confirmant tous les sourires tordus, la fiction de « la police gardienne de l’ordre républicain » a volé en éclats.

Au vrai, on ne sait plus trop quoi faire depuis longtemps de ces signifiants, « république », « républicain », dont le seul usage résiduel pertinent est peut-être à trouver dans le fait qu’ils demeurent, envers et contre tout, opératoires dans certaines têtes, médiatiques notamment, où ils peuvent encore faire levier pour prendre conscience, par différence, de l’état actuel de la police : devenue milice hors de contrôle, elle a logiquement cessé d’être « républicaine ». Un préfet qui pense par « camps » et traque les « partis contestataires » est tout ce qu’on veut sauf « la république ». Pour tous ceux qui continuent de croire à la fiction de la « république », il devrait y avoir au moins là l’occasion formelle de constater ce que le chef de la police a fait de leur idéal : un débris piétiné dans un sourire à faire peur.

De la « violence légitime »…

Il reste cependant une différence entre le « bas » et le « haut ». Si « en bas » on cogne en silence (ou bien par cris), « en haut », on fait des phrases. Une surtout : « le-monopole-de-la-violence-légitime ». Tragique destin de l’œuvre de Max Weber, réduite à l’état de grumeaux de pensée Sciences-Po, pathétiquement mâchonnés par des hauts-fonctionnaires ou des éditocrates sans esprit. Par des hommes politiques aussi, et pas des moindres — mais ils sortent souvent des mêmes fermes d’élevage. De Lallement, Morvan (ex-DGPN), Jullien (directrice IGPN) à Macron et Philippe (mais sans passer par Castaner dont le grelot ne rend du son qu’agité au Macumba), c’est la même idée obstinée, le même entêtement buté, dernier rempart justificateur à quoi il faut impérativement tout accrocher pour que tout ne sombre pas dans l’indignité pure. « L’État détient le monopole de la violence légitime ». Il s’ensuit 1) que toute autre violence est illégitime et 2) que la violence d’État n’est jamais illégitime — puisqu’elle est légitime. On en est là de la « réflexion »… Alors il ne peut pas y avoir de « violence policière », puisque la police estl’État et que la violence d’État est légitime. Voilà le fond de casserole incrusté, qui sert de pensée à ces individus.

On peine pourtant à croire que quiconque puisse voir un argument sérieux dans une pure pétition de principe, démonstration entièrement circulaire qui présuppose ce à quoi elle veut aboutir. Et qui, d’évidence, ne comprend rien à ce que c’est que la légitimité. C’est que la légitimité n’est pas une propriété substantielle, qui se transporterait dans le temps comme ça, inaltérée, acquise une fois pour toute. La réalité est tout autre : on est légitime… tant qu’on est reconnu comme légitime. Tel est le fin mot de la légitimité : elle n’est qu’un effet d’opinion, une circularité, certes, mais qui doit être impérativement soutenue par la croyance collective — et pas juste par un simple décret. Si bien que la légitimité ne dure que ce que dure la reconnaissance. Et pas une seconde de plus. Si la croyance collective est détruite, la légitimité est détruite à son tour. Or les croyances et les opinions n’attendent pas les délais réglementaires de cinq ans pour se réviser, elles évoluent avec ce qu’elles ont sous les yeux. Et avec ce que le macronisme leur a donné à voir en deux ans, c’est peu dire qu’elles sont parties ailleurs.

Pendant ce temps les hommes de pouvoir et leurs valets de pied intellectuels continuent de tenir l’attribution électorale du pouvoir comme l’unique brevet de légitimité, intangible, valable sans autre condition pour la durée du terme. Le pouvoir — à l’image de sa police — peut donc faire ce qu’il veut, sans que sa « légitimité » n’en souffre la moindre altération. Aussi toute contestation en légitimité est-elle systématiquement écartée par l’argument électoral : « il a été élu dans les formes, il est légitime ». Mais l’élection n’est qu’une procédure, l’un des éléments seulement auxquels s’accroche la croyance en la légitimité — du reste une procédure aux propriétés légitimatrices abyssalement décroissantes, sauf dans l’esprit de la minorité de tête d’épingle qui y croit encore. Et seuls des demi-débiles pour chaînes d’information en continu peuvent s’entêter dans un raisonnement aussi défectueux, du reste ridiculisé par l’histoire — ou alors il faudra considérer comme illégitimes tous ceux qui en Allemagne ont contesté le pouvoir du chancelier Hitler (au passage : marche aussi pour ceux qui en Russie, contesteraient celui de Poutine).

L’État ne peut donc dire sa violence légitime… qu’à la condition de se maintenir dans la reconnaissance comme légitime. Or ni le gouvernement qui en ce moment incarne l’État, ni la police qui en est le bras armé permanent mais désormais dévoyée au-delà de la honte, ne peuvent plus soutenir cette prétention. Qui ne se suffit pas d’une phrase sortie en bouillie d’un cours de Sciences-Po ni même de la seule forme de l’élection, mais se rejuge en permanence dans les têtes, à des actes.

Qui est légitime ?

Les fanatiques du « monopole de la violence légitime » vont bientôt avoir l’occasion de se rendre compte de leur erreur. Car la croyance collective est en train de se déplacer. Y compris dans ses composantes les plus inertes, les plus rivées à l’ordre, les moins capables de révision : les médias mainstream. Le Monde, l’organe directeur des consciences de la bourgeoisie poseuse, avait commencé depuis cet été à travailler sérieusement sur des cas de violences policières — fort bien au demeurant. Avec une sage lenteur, l’éditorial fait accéder ces articles au stade de la généralité. Il aura tout de même fallu une année entière pour que le-journal-de-référence finisse par tomber les peaux de saucisson, et se montre à la hauteur de son « devoir d’informer » — un an ! Et ceci en n’étant toujours pas capable d’articuler la conclusion politique qui s’ensuit pourtant : en France, le droit politique fondamental en quoi consiste de manifester dans la sûreté a été détruit. En France, il n’est plus possible de manifester sans mettre en péril son intégrité physique, et même jusqu’à sa vie ! On attend toujours qu’un grand média soit capable de dire cet état de fait accablant, qui ramène le gargarisme démocratique des « élites » à une bouffonnerie, et la prétention d’incarner « le libéralisme » contre « l’illibéralisme » des Orban & co à un motif d’hilarité.

À voir le tweet, lui aussi hilarant, d’Anne Sinclair, scandalisée par la vidéo du croche-patte policier, on prend, juste après avoir ri, vertigineusement conscience de l’état de séparation sociologique dans lequel elle vit, et ses semblables prescripteurs avec elle. « Cette vidéo sur laquelle je tombe par hasard, si elle est authentique est hallucinante et scandaleuse… ». Il aura donc fallu « le hasard », en janvier 2020, pour qu’Anne Sinclair entr’aperçoive ce dont la police est capable. On en conclut que, depuis un an, un an d’éborgnements, de mutilations, de matraquages, elle n’avait rien vu. L’éditorialiste du Monde sans doute, lui non plus n’avait rien vu. Dans son cas, il aura probablement fallu que ses journalistes, eux-mêmes secoués par David Dufresne, aillent en manif « pour voir », en reviennent effarés, et lui racontent, pour que l’idée commence à faire son chemin dans son esprit, et débouche — au bout d’un an. Alors on comprend comment marche « la presse démocratique », et l’on comprend l’invisibilisation massive dont les violences policières ont si longtemps fait l’objet. Ce que les médias ne voient pas, cela n’existe pas — or, ils ne voyaient pas…

Mais la force de frappe des réseaux sociaux, la ténacité de quelques journalistes hors-système ont fini par faire craquer la carapace de cécité et de silence. On « en parle ». Certes toujours sans en donner le sens politique déplié, ni en tirer quelque conséquence — comme prendre la tête d’une alarme, ainsi qu’il reviendrait normalement à une presse un peu démocratique. Mais « on en parle ». Et petit à petit les donneurs de leçons commencent à rejoindre l’opinion commune — pour sa part, formée depuis décembre 2018, et comme toujours bien en avance sur eux… Alors peut-être les leçons données vont-elles changer de tonalité, de destinataire aussi. Et (re)découvrir enfin, les avis atterrés des instances internationales, pour qui il y a déjà un moment que la légitimité de « la violence légitime » est sérieusement en question.

Pendant ce temps, Macron continue son soliloque halluciné. « La haine, la violence et l’irrespect, on a le droit de le faire dans une dictature »,phrase tout à fait étonnante en soi, qu’il faudrait soumettre simultanément à des linguistes et des politologues, dont il ne voit pas en tout cas que, projectivement, elle ne parle que de lui, de son gouvernement, de sa police et du régime dans lequel il est en train de nous faire entrer. Avec la démolition pure et simple du langage, le renversement projectif est l’une des propriétés les plus inconscientes et les plus systématiques de la langue macronienne. Dont la vérité d’à peu près tous les énoncés peut être restaurée par la simple opération de la mise sens dessus dessous. Ainsi l’obsession pour les « radicalisés » et la « radicalisation » est-elle le reflet inversé d’un bloc de pouvoir qui, depuis ses sommets gouvernementaux jusqu’à ses trolls, a franchi tous les caps de la radicalisation — dont la rage à imposer au corps social qui n’en veut pas une réforme entièrement taillée d’après les intérêts de la finance n’est jamais que la dernière illustration.

De même la fixation sur le terrorisme externe est-elle devenue l’opportunité d’un terrorisme interne — d’État. Un ancien de la préfectorale, ayant eu à connaître des opérations de maintien de l’ordre, était dans la rue le 9 janvier ; interrogé par Arrêt sur images, c’est lui qui, entre autres sauvageries, a filmé le tir de LBD à bout portant. On n’a pas exactement affaire à un ennemi des institutions. Qui n’en raconte pas moins que, traumatisé par ce qu’il a vu, il doit s’asseoir en pleurs sur le trottoir. Puis livre le fin mot de l’affaire : « Le but était de terroriser ». Terrorisme extérieur, terrorisme intérieur…

C’est qu’à un moment, il faut bien prendre les mots au sérieux, et les décoller de leurs usages habituels où les pouvoirs aiment les enfermer. « Sont interdits les actes ou les menaces de violence dont le but principal est de répandre la terreur parmi les populations civiles », indiquent à propos du terrorisme les protocoles additionnels de la Convention de Genève. On cherche ce qui dans l’entreprise systématique menée à grande échelle par la police et le gouvernement, entreprise d’intimidation, d’effroi et de découragement par la menace physique de l’exercice normal des droits politiques fondamentaux ne tombe pas sous cette définition. Et pour tout dire, on ne trouve pas. Qui sont les radicalisés ? Qui sont les criminels ? Qui sont ceux qui terrorisent ?

Et qui est légitime ?

Frédéric Lordon

Source : Le Monde diplomatique, Frédéric Lordon, 14-01-2020

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Fritz // 27.01.2020 à 07h19

Qui sont les radicalisés ? Qui sont les criminels ? Qui sont ceux qui terrorisent ? Les gentils.
Et qui est légitime ? Le peuple français, autrement dit : les méchants, les populistes.
https://www.youtube.com/watch?v=cBiHJxGxz1g
Enfin, un intellectuel qui prend la mesure du scandale de l’État policier. Merci M. Lordon. Oui, la fiction de la police garante de « l’ordre ré-pu-bli-cain » a volé en éclats, et c’est tant mieux. Oui, la police est partie, elle se croit tout permis parce qu’on lui a tout permis ; il faudra la rattraper, et ce sera difficile. Mais travaillons à une révolution, et la milice française connaîtra le sort de la PIDE en 1974 au Portugal, et de la SAVAK en 1979.

Si cette révolution arrive, le peuple sera légitime pour juger ou rejuger les sadiques qui ont matraqué, grenadé, mutilé, éborgné les citoyens qui manifestaient ; sans oublier les criminels qui ont tué, sous prétexte de les interpeller, Abdelhakim Ajimi (2008), Serge Partouche (2011), Philippe Ferrières (2019), Cédric Chouviat (2020), et bien d’autres.

87 réactions et commentaires

  • Fritz // 27.01.2020 à 07h19

    Qui sont les radicalisés ? Qui sont les criminels ? Qui sont ceux qui terrorisent ? Les gentils.
    Et qui est légitime ? Le peuple français, autrement dit : les méchants, les populistes.
    https://www.youtube.com/watch?v=cBiHJxGxz1g
    Enfin, un intellectuel qui prend la mesure du scandale de l’État policier. Merci M. Lordon. Oui, la fiction de la police garante de « l’ordre ré-pu-bli-cain » a volé en éclats, et c’est tant mieux. Oui, la police est partie, elle se croit tout permis parce qu’on lui a tout permis ; il faudra la rattraper, et ce sera difficile. Mais travaillons à une révolution, et la milice française connaîtra le sort de la PIDE en 1974 au Portugal, et de la SAVAK en 1979.

    Si cette révolution arrive, le peuple sera légitime pour juger ou rejuger les sadiques qui ont matraqué, grenadé, mutilé, éborgné les citoyens qui manifestaient ; sans oublier les criminels qui ont tué, sous prétexte de les interpeller, Abdelhakim Ajimi (2008), Serge Partouche (2011), Philippe Ferrières (2019), Cédric Chouviat (2020), et bien d’autres.

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    • christian gedeon // 27.01.2020 à 10h55

      Cher Fritz,quel emportement! Appeler milice la police française,ben voyons! Et pourquoi pâs Gestapo tant que vous y êtes. Vous n’êtes pas très loin,puisque vous évoquez la PIDE et la Savak. Et sans vouloir vous contrarier ,les successeurs de la Savak ne font pas mieux,n’est ce pas? Des élections municpalo-nationales approchent. Une bonne occasion de prendre la température politqique et sociale du pays. Quiconque s’abstiendra ou votera blanc ou nul sera pour ce qui me concerne un idiot. Puisque « tout le monde déteste la police  » et que « tout le monde déteste Macron « ,en voiulà une occasion,qu’elle est belle,de le démontrer. Paris excepté(et pour cause de gentrification européiste et mondialiste évidente),le scrutin est particulièrement intéressant. Tout comme a été intéressant le résultat des élections en Emilie Romagne,qui a vu la quasi disparition de cinq étoiles,et l’éternel retour d’un « front de gauche  » aussi disparate qu’inefficace.,dans une région qui a toujours été le bastion de la gauche(sic!), alliée de facto à la démocratie chrétienne(resic!). Cette élection a surtout démontré la montée en puissance du mouvement de Matteo Salvini. Une fracture profonde de notre cher voisine que j’aime d’amour.Votez,que diable,votez. Et si vous voulez que çà change et que çà vienne « du bas « ,c’est une bonne occasion!

        +5

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      • Fritz // 27.01.2020 à 11h56

        Cher christian gedeon : bien sûr que j’irai voter en mars. Ça tombe bien, cette année il y aura deux listes en présence dans ma petite ville : listes bloquées certes depuis la contre-réforme électorale de 2014 (on ne peut plus panacher les listes, ajouter ou retirer des noms comme avant), mais au moins il y a deux listes. En 2014 il n’y en avait qu’une, car les contraintes de la « parité » avaient rendu impossible la formation d’une liste d’opposition. Bonne journée !

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      • Guy Mauve // 27.01.2020 à 12h36

        Ceux qui croient encore que les quelques miette qui leur sont laissées, dont le vote, comme moyen de réguler la folie des gouvernants, n’ont pas compris à quel point tout est vérouillé afin de retirer tout pouvoir au peuple.
        Sauf peut-être dans certaines communes de peu d’habitants où tout le monde se connait, et où on peut mener campagne verbale en direct pour orienter le vote…….et même pendre quelques vestes dans les arbres pour moquer ceux qui ont raté. Folklore, certes, mais qui montre que c’est encore vivant, à échelle humaine.

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      • Gisele // 27.01.2020 à 13h18

        « Votez, que diable votez. »
        Non.
        Je ne suis pas un électeur j’aspire à être citoyen. Je ne jouerai pas au jeu des chaises musicales sur lesquelles je n’ai pas le droit de m’asseoir. L’élection est aristocratique. Et les Français dans leur immense majorité ne sont que des serfs que la loi ne protège pas, que la Constitution ne protège plus.
        Alors il serait temps d’arrêter de se bercer d’illusions quand au bout de 200 ans de République, on ose encore appeler ça la démocratie.
        Les conquêtes du peuple se sont toujours faites dans la violence et ont toujours été contrées par la violence. Le pouvoir des urnes c’est du vent, de la sémantique.
        Il est grand temps qu’on mette sur la gueule ( pardonnez-moi l’expression ) aux gens qui détiennent le pouvoir ainsi qu’à ceux qui l’exercent en leur nom.

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        • Cornelius // 27.01.2020 à 17h19

          Je souscris largement à vos propos. J’en ai marre de cette histoire de droit de vote pour lequel blabla…

          Décidément, « l’homme préférera toujours un mensonge qui rassure à une vérité qui dérange ».

            +20

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        • Véro // 29.01.2020 à 10h54

          200 ans de République, avec des interruptions plus ou moins longues.
          Et un vote au suffrage universel direct qui n’existe que depuis 1945.
          L’expérience vraiment collective du droit de vote est donc relativement récente.
          Nous sommes en quelque sorte en pleine adolescence démocratique.
          Le pouvoir des urnes est faible, mais il existe néanmoins. Nous devons seulement apprendre à nous en servir, et parfois ça peut passer par des moments violents.

            +2

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      • fox23 // 27.01.2020 à 16h26

        Eh bien oui Gedeon, on est en limite de la version milice, même si cela ne vous ravit pas.
        Rassurez-vous, la police et la gendarmerie furent à toutes les époques plus proche de l’extrême-droite que de la France progressiste.
        Qui gardait Beaune le Rolande, Pithiviers, qui bouclait Drancy alors qu’il n’y avait que 5 SS ? Qui assura avec zèle la rafle du Vel’d’hiv ?
        La police était tellement « hors sol » qu’à l’arrivée de Leclerc il fallut, en catastrophe créer un nouveau syndicat, Honneur de la Police.
        Les mêmes causes créant les mêmes effets, les mêmes « milices » firent Charonne où, après des charges sauvages, les manifestants bloqués dans l’escalier d’accès au métro (fermé) furent « arrosés » de plaques en fonte recouvrant le pied des arbres. Ils firent aussi les 200 – au moins -maghrébins retrouvés noyés dans la Seine pour avoir eu l’audace de manifester.
        Reprenez vous, Gedeon, faudrait-il le même nombre de morts qu’à Charonne (ou plus si affinité) pour vous déciller ?

          +37

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      • Wakizashi // 27.01.2020 à 17h33

        « Quiconque s’abstiendra ou votera blanc ou nul sera pour ce qui me concerne un idiot. »

        C’est drôle, en ce qui me concerne c’est exactement le contraire… et à toutes les élections.

          +21

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        • Fritz // 27.01.2020 à 17h35

          Et c’est comme ça que Macron est passé. Ses électeurs ne se sont pas abstenus au premier tour, et l’épouvantail Le Pen a fait le reste au 2e tour, conformisme aidant.

            +14

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          • douarn // 27.01.2020 à 20h46

            Pardonnez moi Fritz, voter blanc c’est faire savoir son refus de choisir le candidat présenté aux élections. Ce vote exprime une opinion politique affirmée contrairement à l’abstention qui porte facilement le flanc à l’attaque condescendante bien connue : « si t’es pas content de ce que fait ton président, fallait pas aller à la pêche au moment d’aller voter ».

            J’avoue être très curieux de l’éventuel moment où le vote blanc serait le gagnant d’élection. Que se passerait-il? Il me semble que, pour le coup, le vote blanc rendrait l’illégitimité du gagnant aux élections bien plus visible que dans le cas où, comme maintenant, c’est l’abstension qui prime. Les candidats malheureux ne pourraient ils pas émettre une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), et exiger de recommencer les élections? Oui j’avoue que je serais très curieux de voir cela…

              +8

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            • Véro // 29.01.2020 à 10h16

              Il se passerait la même chose que maintenant. Une non légitimité plus visible ne changerait rien à la légalité de l’élection, puisqu’il n’existe aucune obligation d’un quelconque quorum dans les textes, et il n’y aurait donc aucune remise en question.

              Les non-votants prétendent voir plus clair que les votants. Pourtant les non-votants (abstention ou vote blanc) se bercent d’illusion.

                +3

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            • Cornelius // 29.01.2020 à 13h45

              @Véro

              Il me semble que la légalité est d’abord le fruit d’un rapport de forces, favorable aux uns et défavorable aux autres à l’instant t. La légalité n’émerge pas des limbes. Un texte de loi, quel qu’il soit, n’a jamais empêché l’imprévu d’émerger dans l’Histoire.

              Et vous actez également, par votre commentaire, le fait que le vote n’influe en rien le comportement des dirigeants. Que la participation soit forte ou fiable, les comportement des acteurs politiques restent les mêmes….. Dans ce cas-là, pourquoi se déplacer au coup de sifflet ?

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            • Véro // 29.01.2020 à 16h46

              @Cornelius

              Vous dites que le vote n’influe en rien le comportement des dirigeants. Oui mais les dirigeants sont issus des résultats de l’élection. Une élection qui va donner plus ou moins de force aux différents partis. Quand on ne vote pas, ça ne change pas le résultat et ça ne peut pas être pris en compte par ceux que l’élection a désignés.
              Bien sûr que des imprévus peuvent venir chambouler tout ça. Mais pour l’instant ce n’est pas le cas. Et en attendant il faut bien se débrouiller avec les moyens du bord, donc avec les élections.

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          • Cornelius // 27.01.2020 à 21h00

            Que fallait il faire en 2017 ? Vous semblez en savoir un rayon sur le sujet. Penser que glisser un bulletin de papier dans une boîte en plexiglas va changer quoi que soit, franchement….

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            • Fritz // 27.01.2020 à 21h21

              S’abstenir et laisser les autres glisser un bulletin à votre place :
              ça donne Macron et Castaner au pouvoir. Franchement…

                +9

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            • Cornelius // 28.01.2020 à 09h38

              Merci pour la leçon de morale, Monsieur le Professeur.

              Vous avez raison. Il est très important d’exercer notre droit de vote. Nos « maîtres » nous jettent régulièrement un os à ronger, il serait dommage de ne pas nous ruer dessus.

              « Si le vote servait à quelque chose, il y a longtemps qu’il serait interdit ».

                +6

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            • Véro // 29.01.2020 à 10h28

              @ Cornelius.

              Imaginez que le vote n’existe pas. Croyez-vous que ce serait mieux ? Que proposez-vous comme organisation de la société sans élection ?

              Je crois qu’on oublie trop souvent que voter ce n’est pas seulement choisir un candidat. C’est aussi pour les législatives (et les européennes) participer au calcul du montant des subventions aux partis politiques, et pour toutes les élections c’est participer au calcul des remboursements de frais de campagne. Cela peut paraître secondaire, mais l’argent c’est le nerf de la guerre.

                +2

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            • Cornelius // 29.01.2020 à 13h29

              @Véro

              Je vous remercie pour votre réponse qui me permet de réaliser que je n’ai pas été suffisamment clair dans mon propos. Je vais essayer de l’être davantage et de préciser ma « pensée ».

              Je ne suis nullement opposé au principe de vote. Je pense simplement que le vote n’épuise nullement la question démocratique. Il ne suffit pas que des élections soient organisées à intervalle régulier pour que l’on puisse qualifier un régime de démocratique.

              En quoi devrais-je me réjouir de glisser un morceau de papier dans une urne pour choisir, parmi un panel de candidats sur lequel je n’ai aucune prise, des dirigeants largement interchangeables ? Et ainsi valider le fonctionnement d’un système qui nie l’essence de la démocratie.

              Reprocher aux uns ou aux autres de ne pas « jouer le jeu du système » est à mon sens parfaitement stérile. A quoi bon nous diviser, sous le regard goguenard de nos garde-chiourmes ?

              Parlons plutôt des conditions à réunir pour qu’une démocratie réelle puisse exister, et des moyens à mettre en oeuvre pour y arriver.

                +4

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            • Véro // 29.01.2020 à 17h11

              @ Cornelius

              Le vote n’influe pas sur le comportement des dirigeants, il influe sur les dirigeants eux-mêmes. L’absence de vote n’a quant à elle aucune influence, ni sur la désignation des dirigeants, ni sur leur comportement.

              Je suis d’accord sur le fait que voter pour des représentants, ce n’est pas suffisant. Mais pour réfléchir aux conditions d’une vraie démocratie il faut des moyens, sinon ça ne sert à rien. Parmi ces moyens il y a les élections qui permettent de donner sa voix à qui on veut parmi les candidats. Aux dernières législatives, moins de 50 % de participation dès le premier tour ! Et après on s’étonne de la masse écrasante de LREM à l’assemblée (sans parler du joli magot pour le parti) ! Je ne suis pas une adepte du vote obligatoire, et du reste je mets l’abstention et le vote blanc au même niveau, je conçois très bien que dans certaines occasions on ne vote pas (ou blanc), mais là, dès le premier tour, pour moi c’est une très grosse déconnade de la part des électeurs inscrits, désolée de le dire.

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            • Cornelius // 30.01.2020 à 09h00

              @Véro

              Je vous avoue que je n’arrive pas à être d’accord avec vous. Pourquoi devrions-nous nous inscrire dans des « stratégies électorales », avec l’espoir d’un moins pire ?

              Concernant les résultats des élections de 2017 dont vous parlez, ils ne sont nullement surprenants. La réduction de la durée du mandat présidentiel et l’inversion du calendrier électoral (présidentielle puis législatives dans la foulée) ont été mises en place pour assurer au nouveau Président une majorité parlementaire. Y compris pour un Président ne disposant pas d’un parti politique ancré localement.

              De toute façon, la « démocratie représentative », au moins dans sa forme actuelle, est une vaste farce. Il me semble présomptueux de se croire suffisamment malin pour la tourner à notre avantage. Les règles sont écrites pour que ce soient toujours les mêmes qui gagnent.

              Ceci dit, libre à chacun d’agir comme il l’entend.

                +2

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            • Véro // 30.01.2020 à 09h26

              @ Cornelius

              La modification du calendrier électoral et le raccourcissement du mandat présidentiel pour le faire coïncider avec celui de l’assemblée nationale font partie de toutes les manœuvres qui affaiblissent le parlementarisme.
              Néanmoins, pour ce qui concerne les dernières législatives, ça n’aurait rien changé qu’on soit toujours sur l’ancien système, car dans ce cas Macron aurait dissous l’assemblée, comme par exemple Mitterrand l’avait fait.

              Vaste farce, oui, mais encore une fois, à quoi sert de faciliter l’action de l’adversaire ? Les évènements ont montré que l’abstention ne servait à rien. Alors sans doute que la participation ne ser pas beaucoup plus, mais ça permet quand même de freiner un peu, et je me répète mais c’est important, quand je vote pour un candidat, c’est de l’argent en moins pour certains partis. Cela peut sembler dérisoire, pourtant l’enjeu financier est bel et bien l’un des objectifs essentiels des partis politiques.

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          • Wakizashi // 28.01.2020 à 06h29

            « Et c’est comme ça que Macron est passé. »

            C’est la rengaine classique. Et ceux qui votent Macron accusent les abstentionnistes de faire monter Le Pen. Ils ont bon dos les abstentionnistes… Mais factuellement Macron est passé parce qu’il y a des millions de personnes qui ont voté pour lui.

            Libre à vous de croire en cette mascarade nommée élection, démocratie représentative ou que sais-je, mais souffrez que d’autres ne la partagent pas et ne se reconnaissent pas dans cette liturgie moderne.

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            • Cornelius // 28.01.2020 à 12h46

              Je crois (à vérifier) que Thomas Jefferson disait, durant les débats relatifs à la création des Etats Unis : « on est en démocratie quand le gouvernement a peur du peuple et en dictature quand le peuple a peur du gouvernement ».

              Ça a le mérite, je trouve, de clarifier le débat….

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            • Véro // 30.01.2020 à 19h20

              @ Spartiate

              Il a créé un parti, certes. Mais quel est le rapport ? Il était bien auparavant dans la sphère du pouvoir, détenue notamment par le PS, grand parti ayant bénéficié de grosses subventions publiques, et lui-même membre du PS un certain temps.
              Oui il a eu de l’argent par d’autres moyens, on ne saura d’ailleurs pas tout sur la question car les dons sont limités par la loi, mais 22 millions d’euros pour son parti après les législatives, et chaque année, pris sur le budget de l’État, vous pensez que ça ne va rien lui apporter ? Sachant que le deuxième bénéficiaire est LR qui ne récolte « que » 13 millions, donc beaucoup moins (et pour les autres partis, la dégringolade est dans cette proportion aussi, par exemple un peu plus de 4 millions pour LFI)
              Et quand bien même, serait ce une raison pour fermer les yeux sur la destination de cet argent public qui provient bien de la poche de tout le monde ? Mais on ne me fera pas croire que toucher 4 millions ou 22 est indifférent.

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          • Véro // 29.01.2020 à 18h11

            Je ne pense pas que les choses auraient pu être différentes pour les présidentielles. Le taux d’abstention était assez classique.
            Ce qui est inquiétant c’est l’abstention aux législatives, au premier tour en particulier. Là c’est incompréhensible. Macron vient d’être élu, et ceux qui sont contre lui le laissent se constituer une très confortable majorité ? Faut-il en déduire qu’une bonne partie des abstentionniste n’est pas contre Macron, sans être forcément pour ?

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            • Spartiate // 30.01.2020 à 17h26

              Pour ma part j’utilise mon droit de vote, si chèrement acquis paraît-il, mais pour voter blanc si les candidats sont tous issus du même sérail : la répartition des finances publiques est une chose, mais ce n’est pas celle qui a permis l’élection de notre Président actuel puisqu’il a créé un parti ex-nihilo. Mais pas sans argent, non, quand-même… les ultra-riches ont investit dans sa campagne pour obtenir un renvoi d’ascenseur par les annulations d’impôts votées ensuite. Et comme ces investisseurs font pareil avec tous les candidats cherchant le pouvoir à tout prix, et leur offrent l’accès aux médias dominants.
              Dès lors, penser avoir encore le choix en tant que citoyen est un leurre, les candidats potentiels sont juste présélectionnés.

                +3

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      • Narm // 28.01.2020 à 19h24

        « Quiconque s’abstiendra ou votera blanc ou nul sera pour ce qui me concerne un idiot.  »
        oui, mais non, quand même !
        comme vous le dite, le retour du front ou l’alternance….
        vous pensez sérieusement que ça sert d’aller voter ? juste pour changer de tête ?
        mais oui, j’irais,

        nous avons aujourd’hui une bonne partie des forces de « l’ordre » qui servent de vraie milice politique
        exemple :
        https://www.arretsurimages.net/articles/manifestation-du-9-janvier-le-but-etait-de-terroriser
        donc, on peut aller encore plus loin :
         » parfois utilisée en milice terroriste »
        Def : « Personne qui utilise la terreur et la violence pour imposer ses idées politiques ou son autorité.  »
        je sais, c’est éxagéré, mais en y regardant de très près, pas si loin.

          +4

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      • Emmanuel // 29.01.2020 à 04h38

        « Le but est de terroriser » : le mot est fort, mais vrai. Quand des personnes ordinaires s’inquiètent de vous parce que vous allez manifester. Quand vous même vous devez vous montrer vigilant quand vous manifestez, pour ne pas risquer d’être brutalisé ou gazé. Quand, lorsque vous abordez une manifestation, vous devez vous faire fouiller. Quand dans un défilé, vous vous faites « nasser » (un néologisme naît de cette déplorable situation de violence policière) puis gazer, quand devant un cordon de CRS, on vous oblige à vous « déshabiller » de votre gilet jaune pour vous permettre de quitter un défilé….Quand vous assistez, impuissant, au tabassage par un groupe de CRS d’une personne innocente très violement plaquée au sol, et que vous êtes obligé de rebrousser chemin et de fuir par le fait du gazage, quand simple citoyen exerçant un droit légitime en démocratie, vous devez vous inquiéter de ne pas être interpelé arbitrairement, ….quand tout cela est mené de force par un gouvernement qui veut faire passer une loi très massivement rejetée par la population, et qui fustige cette population même, la menaçant d’un comportement de « sédition »…Quelle pourrait être l’étape d’après ?….

          +1

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    • Jeanne L // 27.01.2020 à 12h17

      Pour prolonger la réflexion de Lordon, lire les deux parties de l’article de Me Régis de Castelnau sous le titre : E. Macron, illégalité, illégitimité, imposture » .
      Sur son blog  » Vu du droit.com »

        +19

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  • Fred // 27.01.2020 à 07h28

    On apprend (par une série de tweet du journaliste de LCI Renaud Pila) que les derniers propos d’EM sur la dictature sont une réaction au succès des billets de Frédéric Lordon. L’idée que le capitalisme ne puisse que prendre une forme autoritaire pour assurer sa prééminence et sa suivie poserait problème. L’Élysée souhaiterait que des intellectuels « réarment les esprits » en sa faveur. Bon courage, monsieur le président…

      +32

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    • Myrkur34 // 27.01.2020 à 10h24

      La réaction d’Emmanuel Macron m’a fait penser à celle de Michel Aoun, président du Liban après les manifestations demandant un vrai état de droit et la fin de la corruption endémique…
      dixit » Si vous n’êtes pas content de vivre au Liban, vous pouvez toujours émigrer….. »

      Le gars qui a remplacé Delevoye a été capable de virer une caissière pour une erreur de 0.80€.
      Elle était quoi ? Syndiqué? Trop vieille? Un message subliminal envoyé à l’ensemble des caissières du groupe Auchan?
      Le même est capable de dire en direct que le retoquage (genre les calculs sont aléatoires au mieux) par le conseil d’état de la future loi sur les retraites n’est en gros qu’une péripétie réglementaire.
      Entendu Guérini ce matin sur le maintien de Villani à Paris, ce gars-là c’est le Ciotti de LREM. Une langue de bois administrative et carriériste teintée de lapalissade du plus bon aloi.

        +20

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      • Araok // 27.01.2020 à 23h52

        Et moi j’ai eu la surprise de voir Tibéri ( si, si, l’ancien maire de Paris) venir s’exprimer devant les étranges lucarnes. Tellement surpris, je ne sais même pas ce qu’il a dit. Attendons la suite, sa femme ( auteur renommée de rapports) et le fils.
        On vit une époque formidable…

          +3

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    • Owen // 27.01.2020 à 10h28

      Si cela était vrai, ce serait une bonne nouvelle.
      Je ne suis pas un « lordonien ». Mais sa maîtrise du discours est pleinement utile depuis ses analyses récentes sur l’instrumentation de la langue pour le maintien du pouvoir arbitraire.

      Cette instrumentalisation va au delà de la crainte de Camus: « Mal nommer les choses,, c’est ajouter au malheur du monde. Ne pas nommer les choses, c’est nier notre humanité. »
      Le discours macronien (qu’on retrouve dans ceux de Buzyn, Schiappa et Castaner) va au delà de la langue de bois ou du mensonge qui visent à camoufler le réel.
      Celui de Macron est celui-ci: « Le jour où les mots n’auront plus de sens, nous aurons gagné ». Je vous laisse chercher l’auteur, sinon mon commentaire est supprimé. Pourquoi supprimé? ces mots sont de Goebbels: Ca peut expliquer…
      Je pense que c’est la raison du succès de Macron, et qu’il le sait. Et la mise au clair de ce langage macronien par Lordon est particulièrement bienvenue.

        +41

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      • Pinouille // 28.01.2020 à 11h18

        Une fois n’est pas coutume, je ne suis pas d’accord avec votre commentaire.
        Il me semble excessif de considérer que Macron et son gouvernement ont pour objectif de trahir le sens des mots pour aliéner la population.
        Selon moi, Macron s’accroche à la posture de n’importe quel président élu: j’ai été élu démocratiquement sur la base d’un programme que je me dois maintenant d’appliquer par responsabilité vis à vis de la « majorité » qui m’a élue. Dans ces conditions, les gilets jaunes ne peuvent être perçus que comme une minorité non représentative qui bafoue la démocratie en s’opposant à ce que la majorité a décidé. Minorité qui de surcroit créé désordre et insécurité: elle se doit d’être combattue car moi, l’Etat, suit garant de l’ordre républicain (ce qui n’est pas rien).
        Avec le gouvernement Macron et les gilets jaunes, on a au final 2 visions radicalement opposées de la représentation démocratique qui s’affrontent. La première tire sa légitimité des textes constitutifs et de l’histoire. La seconde est nouvelle, protéiforme, brute, tumultueuse, etc… bref, tout l’inverse de la première.
        J’ajoute qu’il est impossible de certifier que les gilets jaunes sont dans le vrai quand il déclarent être « le peuple ».

        On se trouve actuellement dans une situation inédite où une bonne partie de la population qui n’a pas élu le président refuse obstinément de se plier à sa politique. Il m’est d’avis que cela ne va pas changer de sitôt.

          +2

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        • Owen // 28.01.2020 à 14h13

          Bsoir Pinouille,

          Vous parlez de 2 choses: langage et démocratie.

          Celui qui tient le langage, tient le pouvoir. C’est le travail d’Orwell (1984, la ferme aux animaux). Le système politique ne fonctionne plus dans une société de l’action, mais celle de communication. Les déterminants à l’action sont ailleurs (technologie, mondialisation, prépotence de l’expression des lobbies sur celle des peuples, etc…).
          Jusqu’à Hollande, le langage se déployait à partir de valeurs, avec lesquelles il fallait composer, tricher, mentir, etc…
          Macron est un enfant du marketing, il est né dedans. Le langage consiste, pour présenter un même objet, à fabriquer des réalités différentes selon les publics et les moments. Évidemment, les prémisses étaient là avant Macron, mais il y a une nette mutation.
          Et les vieux schnocks que nous sommes percevons mal cette mutation, on est conceptuellement mal équipés. Le gosse Macron mesure bien ça.Comme l’enfant qui explique un jeu vidéo à son papy qui en comprend mal les manips les astuces: il fonctionne avec des cartes, un Monopoly ou des petits chevaux.

            +2

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        • Owen // 28.01.2020 à 14h37

          (Suite)
          « Lademocratie » est essentiellement un système représentatif. Les electeurs ne votent jamais, ils élisent des représentants libres de leur mandats.
          Ça a fonctionné avec des personnalités et des partis politiques qui avaient des visions différentes de sociétés.
          Ce système est maintenant figé.
          Il est encombré des médias qui n »apportent plus des points de vues différents aux événements qui se passent mais font tam tam à la vision du pouvoir. Et choisissent des clowns pour caricaturer les autres visions possibles. Et les élus se contentent de gérer, au moins mal, les réalités et ses contraintes externes qui s’imposent et s’accumulent. La souveraineté nationale est morte.

          C’est le retour du refoulé qui vient, « L’âge des colères » de Prankaj Mishra. Les hurlements qui s’accumulent dans les pays contre le système mondial et aveugle qui envahit les vies de chacun.
          Les gilets jaunes, avec le RIC, commes les algériens, ressentent le besoin de souveraineté populaire ( voir toupie.org sur ces deux types de souveraineté).
          Il y a besoin de reprendre la main sur la justice économique et la conduite des affaires du pays. Ce n’est plus le choix de tel ou tel parti, mais le changement du fonctionnement démocratique qui permettra aux individus et peuples de dire ce qu’ils veulent peuvent par rapport aux réalités qu’ils vivent.

            +7

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    • Leterrible // 27.01.2020 à 17h59

      … Tous comptes faits….. « Dictature » :

      =  »  »  » Régime politique dans lequel le pouvoir est détenu par une personne ou par un groupe de personnes (junte) qui l’exercent sans contrôle, de façon autoritaire  »  » « ……

      ….finalement c’est pas mal ressemblant…. compte tenu
      +++ des pouvoirs légaux du Président…et…
      +++ de la COMPOSITION électivement ACCOUCHÉE TOTALITAIREMENT SERVILE du pseudo-Parlement actuel , TOUT SAUF REPRÉSENTATIF de la population française…!!

      On est quand même bien d’accord..???? Macron SERAIT l’équivalent de « PAS GRAND-CHOSE » ….si…? ….si???…
      …si chaque électeur dans son coin des LÉGISLATIVES suivantes avait juste réfléchi un peu plus loin que le bout de son nez… !!
      Je n’en suis pas encore revenu… des 577 résultats (=députés = dépositaires du contrôle populaire de l’ « action » gouvernementale)…. dont grosso-modo …

      300 LaREM + 100 droitiers revendiqués… !!!!!!!!!!!

      Et RIEN ne semble mis en place pour empêcher une récidive…

        +6

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  • calal // 27.01.2020 à 07h34

    depuis quand les politiques de nos pays n’ont pas ete puni par une branlee aux elections? c’est quoi ce pays de « naifs » qui croyaient que macron et LAREM etait un parti politique « nouveau » different du « monde ancien »? Et en 2022,rebelote,macron echangé par un clone et on espere que ca va changer les choses?

    ps: au pire,votez pour les partis de la defense des chats et des oiseaux pour punir nos chefs. Etre depasse au score par une affiche de chiot mignon fera bien honte a beaucoup de nos chefs…

      +18

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  • Fritz // 27.01.2020 à 07h44

    A tous mes collègues de l’Éducation nationale : ne dites plus, ne disons plus jamais aux élèves que « l’État est le détenteur / a le monopole de la violence légitime ». La démonstration de Lordon est parfaite : ce sophisme servile autorise toutes les violences policières, tout en les niant dans leur principe.

      +24

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    • basile // 27.01.2020 à 07h57

      Ah vous avez enseigné ça ?
      Moi j’ai enseigné que grâce au progrès technique, si le chômage progresse dans un premier temps, ensuite il baisse. (j’ai failli écrire il baise)

      et j’ai enseigné aussi le bon Jean Monnet. Ça plaisait à l’inspecteur pour mon changement d’échelon. Nous sommes aussi des serviteurs zélés des pouvoirs

        +19

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      • Fritz // 27.01.2020 à 10h35

        Non, je ne l’ai pas enseigné. Mais je n’ai pas non plus dénoncé cet aphorisme.
        Maintenant, je le démonterai en cours d’instruction civique (EMC).

          +11

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  • basile // 27.01.2020 à 07h53

    ceux qu’on appelait gardiens de la paix sont devenus des forces de l’ordre : des machines à obéir.

    Des machines comme d’autres le long des routes : 5 km/h de plus ? Vous n’y échappez pas, votre cas est traité par d’autres « machines », petites mains de Rennes qui traitent votre cas à la chaine. Mais ça c’était du temps de l’argentique. Avec le numérique, maintenant ce sont de vrai machines qui cette fois s’occupent de vous, froidement.

    machines qui, allant de paire avec les possibilités de la reconnaissance faciale, sont donc capables maintenant de reconnaitre un téléphone contre l’oreille, une veste sans ceinture,

    plus question pour quelques km/h d’expliquer au brave gendarme les raisons, ce dernier vous disant faites attention la prochaine fois (je peux citer 3 cas personnels il y a 40 ans)

      +10

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    • calal // 27.01.2020 à 09h06

      « machines qui, allant de paire avec les possibilités de la reconnaissance faciale, sont donc capables maintenant de reconnaitre un téléphone contre l’oreille, une veste sans ceinture,  »

      Ne croyez pas cela. C’est de la fabrique du consentement. J’ai eu des problemes avec une societe d’autoroute qui utilise un systeme automatique de reconnaissance des plaques pour facturer. Un simple rivet mal place dans ma plaque a cree des problemes d’identification. Si une association de defense des automobilistes voudrait « faire du zele »,je suis convaincu qu’il suffirait de se filmer en train de conduire en train de se gratter l’oreille pour aller engorger les tribunaux avec une nuee de contestations. Bon apres on est en france, la notion de « maitrise du vehicule » est bien suffisamment floue pourqu’un juge,conscient d’ou provient son salaire,prenne la « bonne » decision…

        +5

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  • Anouchka // 27.01.2020 à 09h35

    Je vais sur internet pour voir ce que sont les « propos du préfet Lallement » (je ne savais pas) et je tombe sur cet article avec cette photo.

    https://m.huffingtonpost.fr/entry/gilets-jaunes-didier-lallement-pas-dans-le-meme-camp-indignent_fr_5dd255dbe4b02947481a2d9a

    Et soudain, je pense au livre de Klaus Theweleit « Mannerphantasien » où il est question de l’imaginaire des membres des corps francs dans les années 20 : tout y est : le plaisir de détruire (surtout les femmes, cible privilégiée) l’ivresse du sang… C’est à lire. Cela permet d’etre un peu moins naif face à ce qui se prépare et qui nous attend.

      +10

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  • Macarel // 27.01.2020 à 09h46

    Selon notre Président Macron, nous ne sommes pas en dictature, je pense à sa dernière sortie sur le sujet :
    « Mais allez en dictature ! Une dictature, c’est un régime ou une personne ou un clan décident des lois. Une dictature, c’est un régime où on ne change pas les dirigeants, jamais. Si la France c’est cela, essayez la dictature et vous verrez ! La dictature, elle justifie la haine. La dictature, elle justifie la violence pour en sortir. Mais il y a en démocratie un principe fondamental : le respect de l’autre, l’interdiction de la violence, la haine à combattre ».

    Si l’on considère les choses sous l’angle historique, nous ne sommes, en effet, pas dans une dictature du type que l’Europe a connu au XXième siècle : il n’y a pas incarnation du dictateur par un « méchant à moustache inamovible » et ses chemises brunes, noires ou ses phalanges.
    Sommes nous, pour autant, toujours en démocratie ? Il est vrai que nous pouvons changer de dirigeants tous les cinq ans, mais cela suffit-il à pouvoir affirmer que nous sommes en démocratie ?
    Ma réponse est non ! Car nous changeons les têtes de nos dirigeants, cela est incontestable, mais il est tout aussi incontestable que la politique économique menée de quinquennat en quinquennat est toujours la même : celle qui est préconisée dans les GOPE (Grandes Orientation de Politique Economique), édictées par l’UE. Et, elles sont même imposée de façon de plus en plus brutale, avec Macron comme dirigeant.

      +34

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    • Pinouille // 27.01.2020 à 10h14

      C’est exactement ce qu’avance Emmanuel TODD dans son dernier livre. Je recommande de regarder son passage à « On n’est pas couchés » samedi dernier. Il défend notamment cette thèse face à Adele Van Reeth.

        +18

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      • mite.54 // 27.01.2020 à 11h23

        Monsieur TODD s’il vous plaît ne vous faites plus massacrer par ces gens-là..
        Perso j’ai été scandalisée pire horrifiée par ce que j’ai ressenti. Merci encore à vous

        « Aussi toute contestation en légitimité est-elle systématiquement écartée par l’argument électoral : « il a été élu dans les formes, il est légitime ». Mais l’élection n’est qu’une procédure, l’un des éléments seulement auxquels s’accroche la croyance en la légitimité D’une minorité à tête d’epingle Merci monsieur LORDON

          +14

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        • myrkur34 // 27.01.2020 à 17h42

          Si Todd doit y aller et a amplement les moyens de répliquer à cette caste pseudo intello-médiatique. D’ailleurs à la fin Todd est tout sourire contrairement aux polémiqueurs de service.

          Romain Goupil, je ne savais pas qui c’était , mais je l’avais déjà trouvé très arrogant, péremptoire sur LCI.(Encore qui touche sa pelote sur différents plateaux privés et publics tranquille en balançant sa morgue d’intello).La tronche qu’il tirait pendant tout le débat, forcément ce genre d’imposteur intellectuel, Todd les balaient et les dévoilent avec facilité. Et quand on lit qu’il était pour l’invasion de l’Irak en 2003 et que le référendum de 2005 en France était pour lui un référendum d’extrême-droite, on se dit « Ah ouais, quand même »
          Quant à Adèle van Reeth, à part jouer à la maîtresse d’école offusquée et nous balancer son décolleté plein les mirettes….Je crois que l’on vient de trouver notre BHL féminine….

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        • Leterrible // 27.01.2020 à 18h09

          https://www.youtube.com/watch?v=A8Wkka7IMnE
          ((Pas sa meilleure soirée (en « terrain ennemi » revendiqué)… même si TODD parvient à conserver son masque moqueur.))

          Pendant ce temps-là , qui n’arrête pas de passer… , le ver progresse dans le fruit ! …..Suggestive visualisation:
          https://images.spot.im/image/upload/q_70,fl_lossy,dpr_3,h_421,w_500,c_limit/v200/716c0c6c957dacbbd4ccfb227b9f9071

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      • Anouchka // 27.01.2020 à 13h13

        Je cherche la Vidéo de l’interview de Todd par Guillaume Erner a « l’invité dés matin » sur le site de France Culture (Interview particulièrement musclée) et il me semble qu’elle a disparu!!!
        Est-ce que quelqu’un pourrait regarder sur le site de France Culture et confirmer ?

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    • fox23 // 27.01.2020 à 16h41

      Macarel, plaisantez-vous ? Bien sur que la France vit une dictature depuis l’arrivée de Macron principalement !

      Qu’est ce donc d’autre que la personne ou le clan qui décide des lois ? Celles qui suppriment nos libertés les unes après les autres, qui pardonne aux bons amis pour fustiger ceux qui ne le sont pas ?
      Ceux qui en arrivent à ce qu’un Samuel Laurent, grand pourfendeur des Crises avec Le Monde jette l’éponge devant l’agressivité sans limite des partisans de LREM, le poste ne n°4 de la République à un voyou ayant plus de délits à répondre que Fillon ?
      Moustache, mèche et chemises brunes ne sont que des accessoires le costar cravate peut faire l’affaire !

        +4

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  • Macarel // 27.01.2020 à 10h07

    Si l’on ne veut pas employer le terme dictature pour le régime dans lequel l’on vit, alors je dirais que nous vivons dans une « démocratie zombie ». Les têtes changent, la politique économique reste la même et est même amplifiée de changement en changement. « Démocratie zombie », car, de par notre appartenance à l’UE nous avons perdu les principaux instruments de notre souveraineté à commencer par la monnaie, notre budget est sous contrôle d’une instance supra-nationale (dominée par l’Allemagne), nous sommes soumis aux règles d’or, et à la loi d’airain de la « concurrence libre et non faussée », sans compter la libre circulation du capital, des biens et des personnes, j’en passe et des meilleures…
    Au niveau national notre démocratie est devenue une coquille vide, et le jeu politique est devenu ce que E.Todd appelle la « Très Grande Comédie ».
    Le décor institutionnel reste démocratique, mais dans les faits nous élisons des représentants qui n’ont plus d’autre pouvoir que d’appliquer les règles imposées par l’instance supra-nationale dans laquelle nous sommes embarqués, et si les peuples rechignent à accepter les conséquences de l’application de ces règles, alors le pouvoir se raidit dans une attitude autoritaire et emploie la force publique pour réprimer de la façon la plus brutale la contestation. Car, les politiques menées du fait de notre soumission aux règles de l’instance supra-nationale (UE), entraînent une baisse du niveau de vie de plus en plus évidente pour la population (l’euro profite avant tout à l’Allemagne).

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    • Cornelius // 28.01.2020 à 12h31

      Si, si c’est quand même très important de faire son devoir de citoyen et se rendre aux urnes au coup de sifflet gouvernemental. Parce que d’autres avant nous se sont battus toussa toussa et que sinon on est complices du pire.

      Si possible annoner cela sans rire….

        +2

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      • Véro // 29.01.2020 à 17h24

        Non, ce n’est pas pour ça que c’est très important. C’est très important parce que certains proposent justement de ne plus appliquer les règles de l’UE.

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        • Véro // 29.01.2020 à 17h38

          et quand on voit qu’aux dernières législatives, dès le premier tour il y a eu moins de 50 % de participation, on ne peut pas s’étonner du score massif de LREM ni du joli magot récolté grâce à l’argent du contribuable/électeur/citoyen.

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  • Gilles // 27.01.2020 à 10h22

    « Une dictature, c’est un régime ou une personne ou un clan décident des lois. Une dictature, c’est un régime où on ne change pas les dirigeants »: La dictature n’est pas que ça. Si tel était le cas, ce serait une fidèle description du régime politique Français, à ceci près que les dirigeants ont des têtes différentes, mais mènent exactement les mêmes politiques imposées par leurs commanditaires(les 0,1 %).

    « Mais il y a en démocratie un principe fondamental : le respect de l’autre, l’interdiction de la violence, la haine à combattre  » : Là, on atteint des sommets d’hypocrisie et de cynisme

      +22

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  • Marée // 27.01.2020 à 10h30

    – Frédéric Lordon pose l’illégitimité, perception majoritaire dans les classes populaires depuis des années, élargie partiellement aux classes moyennes désormais.
    – Il pose la radicalisation, perception qui a enfin émergé à travers les gilets jaunes. Il est temps de poser correctement le champ politique, l’extrême droite c’est LAREM. Le RN n’est certainement pas le CNR, mais il est composite, pas Larem qui a de plus les fondamentaux (exaltation de l’inégalité, de la violence, dérive essentialiste + pas de limites, caractéristique au delà de l’extrême droite).
    – Il ne pose pas la question (anciennes qualifications) de la haute trahison et du complot contre la sûreté de l’Etat, qui entrainerait une filiation avec Laval ou Flandin, sous patrons de Vichy et venant des dits « centre droit », « centre gauche ». Une occupation produit des reclassements.
    – Il ne pose pas la question sous-jacente et montante chez beaucoup de l’illégalité. Il y a des précédents. De Gaulle, Cassin et Tissier ont établi l’illégalité de Vichy.
    Inutile d’être madame Irma pour dire que la situation va continuer à se décomposer dans le bain d’acide jusqu’à décomposition des partis suivants : Verts, RN, FI et PC. Plusieurs des clivages principaux passent au milieu (indépendance, écologie, modèle économique et social, identité – relire le grand historien des années noires, Pierre Laborie, pour aborder calmement cette dernière). Pour unir la résistance, il faut faire un temps hors des partis comme les mouvements de 40-41 et s’organiser localement ; bannir LAREM de territoires entiers est accessible.

      +11

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    • nulnestpropheteensonpays // 27.01.2020 à 11h12

      60% des massacreurs votent front national ! Et tu va voter front national pour régler le problème ? T’es trop fort dans ta tête !

        +6

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      • Marée // 27.01.2020 à 12h26

        Tu ne lis pas bien. J’ai écrit qui était le plus loin à l’extrême droite.
        Je n’ai PAS écrit que le RN n’était PAS d’extrême droite. Il y a des convergences au sein du RN avec LAREM ou LR ce qui est pareil.
        Je n’ai PAS écrit que voter RN était une solution en cas de 2ème tour similaire. C’est une ânerie comme le reste.
        Enfin, les « massacreurs » (je reprends ton mot) le font sur beaucoup de gens votant aussi RN. Les manifestants c’est un composé. Faut prendre le monde tel qu’il est.

        Tu as eu un réflexe. Les chiffres sont exactes mais ne permettent pas de comprendre la situation. C’est humain et logique quand on est proche au moins mentalement d’un appareil. C’est utile jusqu’à un certain point. Mais il faut dépasser le réflexe.

        Les gilets jaunes majoritairement ne se sont pas posés pas la question comme ça. Ils sont votants PC FI, RN et surtout non votants ce qui ne veut pas dire sans liens dans leur tête avec les RN, PC ou FI.
        Les résistants ne se posaient pas la question comme ça. Renouvin ou Ripoche, venant de l’extrême droite grands résistants assassinés, résistaient avec des gens de gauche et d’extrême gauche. L’extrême droite en 45-46 c’était le le PRL c’est à dire quelques ex ligueurs qui persistaient quand beaucoup avaient vécu la dynamique vers la gauche, un groupe collabo et surtout ce qu’il restait des LIBERAUX.
        Tu résonnes en partis. Tu résonnes en pays non occupé. C’est normal.
        Là où je vis, rural, on se branle en général de ces questions. Macron est un ennemi. Point barre. Tu bosses avec tout le monde et les partis, inadaptés pour l’instant au clivages principaux : dehors pour l’instant. Il pourront revenir progressivement comme ils sont revenus entre 41 et 43.

          +14

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      • Marée // 27.01.2020 à 12h47

        Et je rajoute que j’espère ne surtout pas être dure dans mes réponses, si c’est le cas désolée. Cordialement.

          +3

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      • calal // 27.01.2020 à 13h44

        vous ne savez pas comment ca se passe dans des administrations. Etre tireur lbd c’est etre « bien noté »,recevoir une formation,du salaire en plus.Ce n’est pas le policier « de base » qui est dote d’un lbd. Et dans les administrations vous ne progressez pas si vous n’appartenez pas au « bon camp »,si vous ne dites pas « les mots magiques » qui appartiennent au champs lexical impose par les dominants. 60% des policiers qui votent rn,ca en fait 40% qui ne votent pas rn…il y a la pratique de la garde pretorienne,toujours paye rubis sur l’ongle,toujours surequipe tant qu’elle est fanatiquement fidele ou vendue au despote,alors que le reste du corps est dans la misere et la sous dotation. Bref y a du pognon pour taper sur les gueux,y a plus quand il s’agit de les defendre au quotidien.Si vous voulez faire carriere ou du pognon,vous savez dans quel corps postuler et quoi dire a l’oral de recrutement…

          +10

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  • Macarel // 27.01.2020 à 10h47

    Dans le cadre de la « bien pensance » de ‘L’Empire Maastrichtien » il est tout à fait bien vu de soutenir un putch d’extrême-droite en amérique latine :
    https://twitter.com/AiphanMarcel/status/1219254023708192770

    Ou de reconnaître un « putchiste », ayant échoué, comme Juan Guaido comme chef d’Etat légitime du Vénézuela.

    Cela en dit long sur la conception de la démocratie par nos élites occidentales. Mais cela, nous le savons depuis longtemps, Allende, n’avait-il pas été élu en bonne et due forme ? Mais comme disait Nixon, c’était « Un fils de pute, socialiste », donc il était normal de le renverser de la façon la plus violente, ce à quoi s’employa Pinochet avec succès.
    Pinochet, grand ami de Maggie et de Ronald, fut toujours protégé par le « camp du bien ».

    En attendant la liberté d’expression est battue en brèche par la contre-révolution des « marcheurs », dernières victimes en date :

    La dernière vidéo satyrique des Studio crapulax

    https://twitter.com/Studiocrapulax/status/1219180442080948224

    Et le dernier édito de Denis Robert du Média TV

    Soumise à contrôle d’accès

    « La communauté YouTube a jugé le contenu suivant inapproprié ou choquant pour certains publics. »

    https://www.youtube.com/watch?v=70tXvDTcJ6o

    A part cela tout va bien, nous pourrons élire MLP ou MMLP en 2022 !

      +10

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  • nulnestpropheteensonpays // 27.01.2020 à 11h08

    Ah quel plaisir de voir qu’enfin la population prend conscience de ce que sont ces flics ! Mais , pour se débarasser de Macron qu’est ce qu’il va faire le bon peuple , hein qu’est ce qu’il va faire ? Il va voter Marine , parce que c’est une femme a poigne qui va leur dire aux méchants policiers de bien se tenir . Comme ils ne renseigne pas ailleurs que sur tf1 ou sur BFmerde , ils ne savent pas que ces flics débiles sont du Font ….

      +5

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  • Macarel // 27.01.2020 à 11h13

    Très bon papier de Régis de Castelnau : « Emmanuel Macron : Illégalité, illégitimité et imposture. (1e Partie) »

    https://www.vududroit.com/2020/01/emmanuel-macron-illegalite-illegitimite-et-imposture/

    extrait :

    « Et il n’est pas excessif de considérer que pour imposer Emmanuel Macron à la présidence de la république une conjonction d’intérêts a bien organisé une forme de coup d’État. L’objection selon laquelle cette qualification ne pourrait être retenue parce que son élection serait extérieurement et formellement légale, ne tient pas. D’abord historiquement il est des coups d’état incontestables mais qui ont respecté la légalité formelle, comme celui de Bonaparte le 18 brumaire par exemple. Ensuite parce que si l’on décortique un peu les conditions dans lesquelles cette élection présidentielle de 2017 s’est déroulée, on peut en conclure qu’elle est complètement illégale. »

      +17

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  • Dominique65 // 27.01.2020 à 13h02

    Bonjour. Sans vouloir remettre en cause l’inacceptable violence policière que fait subir Macron, prétendre que les policiers arrachent les mains me semble un raccourci exagéré. D’après ce que je sais, ces regrettables accidents (qui auraient été évités si la police n’avait pas envoyé des projectiles utilisés uniquement en France et comprenant de la TNT dans leur composition) sont dus à l’imprudence de certains manifestants. Arrêtez-moi, bien sûr, si je me trompe.

      +2

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    • Fritz // 27.01.2020 à 14h15

      Accidents regrettables, en effet. Tenez, il y a un an, un certain Jérôme Rodrigues a été gravement blessé parce qu’il avait eu l’imprudence de promener son œil place de la Bastille à Paris.

        +12

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      • Dominique65 // 28.01.2020 à 11h39

        @Fritz
        Je comprends ta réaction. J’ai rajouté une explication qui a été supprimée, dommage. De ce que j’en sais, ceux qui ont eu une main arrachée sont ceux qui ont cherché à ramasser ces grenades. Rien à voir avec « passer par là ». C’est un acte volontaire et dangereux. Il y a bien une imprudence. Et comme je l’ai dit, les pouvoirs publics sont aussi responsables par l’utilisation de grenades farcies de TNT. En tout cas, les forces de polices n’ont pas délibérément « arraché des mains ». Le manichéisme ne me semble pas une bonne stratégie pour convaincre.

          +2

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  • Actustragicus // 27.01.2020 à 14h45

    La violence n’est jamais « légitime », par définition. Seul l’usage de la force peut être « légal », ce qui n’est pas du tout la même chose.
    Ces confusions montrent bien l’état de médiocrité intellectuelle au plus haut niveau de notre société – et le danger qui s’ensuit…

      +10

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      • Actustragicus // 27.01.2020 à 23h50

        Max Weber parle naturellement de « Gewalt », qui en allemand se traduit aussi bien par « violence » que « pouvoir », voire « autorité » (elterliche Gewalt = autorité parentale) : il me semble qu’on pourrait plutôt traduire d’une manière générale par « contrainte ». Cette ambiguïté est peut-être d’ailleurs un problème culturel germanique (à quel moment l’exercice du pouvoir devient-il violence, si c’est le même mot ?)

        Je crois qu’en français (mais ça se discute, bien sûr), la nuance est plus précise : est « violent » celui qui transgresse ; on viole une loi – le concept est impossible avec « Gewalt » = contrainte (en allemand, on « blesse » une loi ou on « brise » un serment).
        Violer de manière légale ( = conformément à la loi) serait déjà une incohérence qui discréditerait le législateur (comme auteur d’une loi autorisant la transgression). Violer de manière légitime ( = conformément à l’éthique) est absurde.

        Le site la-philosophie.com que vous indiquez (excellent site au demeurant) le dit d’emblée : la violence est une suspension de la légalité ; et il traduit bien la « Gewalt » de Weber par « force » (« Un Etat est une communauté humaine qui revendique le monopole de l’usage légitime de la force physique sur un territoire donné »).

        Bref, Philippe et Macron ont tout faux (on s’en doutait un peu).

          +4

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        • Fritz // 28.01.2020 à 10h42

          Und bist du nicht willig, so bauch’ich Gewalt
          (Et si tu n’es pas consentant, j’utiliserai la force, menace le roi des Aulnes)

            +1

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  • gelmad // 27.01.2020 à 16h07

    La police est une institution hiérarchisée. Cela est le premier point. Elle est dotée d’un code de déontologie. Cela est le deuxième point. Elle est soumise aux codes pénal et de procédure pénale. Cela est le troisième point. Elle est sous l’autorité SUPREME de l’article 12 de la déclaration des Droits de l’Homme et de Citoyen de 1789, c’est à dire tout en haut du bloc constitutionnel.

    Manifestement soit la hiérarchie ne joue pas son rôle, et/ou les fonctionnaires s’assoient sur les codes de déontologie, pénal et de procédure pénale quant à l’article 12 de la déclaration de droits de l’homme et du citoyen de 1789, peu doivent le connaître.

    Article 12
    La garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée.

    Pourtant c’est le seul corps constitué voire le seul métier qui figure expressément dans les 17 articles de cette déclaration !

    Quant à la force légitime détenue par l’état, je dirais certes mais à la condition préalable que tout ce que je viens d’énumérer soit respecté ! Est-ce le cas ? Les faits parlent d’eux mêmes

      +5

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  • serge // 27.01.2020 à 16h25

    Laissez monter la violence « légitime », il ne restera bientôt plus que la violence tout court. L’escalade ne finit jamais par une séquence KO mais par un massacre réciproque. Je doute, vu que pas un seul de nos dirigeants n’a dû en rencontrer ne serait-ce qu’une infime partie dans leur vie depuis l’origine (milieu protégé, relations choisies, coercition par anticipation…), qu’ils aient bien compris qu’il il y a (aura pour les optimistes) un point de bascule où les règles deviennent des non règles. Et là le plus fort gagne et on n’est plus au temps des dragons qui sabraient les gueux équipés de fourches et crevant la dalle…

      +5

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  • Jeremia // 27.01.2020 à 16h34

    Quelques vérités bonnes à rappeler et bien écrites.

    Pour plus de sagesse encore il conviendrait d’arrêter de parler de « syndicats » de police. Jouer de la matraque n’est pas une profession. Ces gens sont un corps de répression par la violence, ils défendent le droit à l’exploitation de la classe dominante, quelles que soient les idées des individus qui composent la police.

    Et il est scandaleux qu’ils soient encore admis à la CGT, la CFDT, et même à SUD (« SUD-Intérieur »), à côté des vrais travailleurs dont ils éclatent la gueule quand ces derniers se mettent en grève!

      +7

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    • Fritz // 27.01.2020 à 17h19

      Pourquoi les centrales syndicales n’ont-elles pas exclu les « syndicats» de policiers ?

        +4

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  • Ministre de la vérité // 27.01.2020 à 17h32

    Merci Mr Lordon…

    À titre personnel, j’ai cédé par anticipation à l’injonction macronienne pour aller m’établir dans une dictature. Oui, j’habite à Cuba depuis 4 ans et je m’y sens beaucoup mieux que dans une France moisie que j’ai hâte de quitter chaque fois que j’y remets les pieds.

    Je reconnais que mon statut d’étranger fait de moi un privilégié et que la situation des cubains n’est guère enviable. Le problème de base n’étant pas un système se prétendant socialiste, mais avant tout la corruption extrême d’une petite classe dirigeante dénuée de scrupules.

    Ce poste d’observation m’a permis de constater qu’il y a une similitude croissante entre les méthodes des gouvernements français et cubain. La torsion du vocabulaire y est également présente, ainsi, le chômage n’existant pas, on y parle de « travailleurs disponibles ».

    L’argument d’autorité rendant l’alternative politique impensable et impossible est en passe de devenir un autre point commun entre les deux pays.
    L’insistante obsession des USA à « rétablir la démocratie à Cuba » mine à la base tout mouvement légitime émanant du peuple cubain lui-même. Chaque fois que Trump appuie sur le bouton des sanctions, il redonne du poids à l’argument unique du pouvoir cubain « la faute à l’embargo ».

    Cette force extérieure et non maitrisable qui défausse le gouvernement de ses responsabilités, on la retrouve en France avec « la faute à l’UE ».

      +4

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    • Ministre de la vérité // 27.01.2020 à 17h35

      … Suite…

      La défiance vis-à-vis de la parole étatique, la baisse du niveau éducatif, les inégalités croissantes, l’impunité policière, la volonté de criminaliser l’opposition politique ou même la simple protestation… On peut développer longuement les parallèles entre ces deux pays. Je pense d’ailleurs que le reste de la planète connaît des évolutions (ou régressions) similaires.

      Pour rester dans le champ du texte de F. Lordon, celui de la violence d’état, il faut reconnaître que le régime cubain est plus sophistiqué que le régime macroniste, la violence s’y exerçant beaucoup moins de façon physique directe.

      Pour mieux appréhender le phénomène, je vous conseille le film de Laurent Cantet « Le retour à Ithaque ». Écrit et dialogué par Leonardo Padura, ce film démonte les mécanismes d’une pression constante et insidieuse qui amène chacun à devenir son propre flic.

      Beaucoup de cubains soumis à cette pression ont choisi l’exil. Peut être que macron a raison, la solution de vivre dans une autre dictature que celle que la naissance vous a assignée permet de retrouver un peu de liberté.
      Cela permet à la fois d’échapper aux contraintes de son pays natal tout en n’étant pas pleinement soumis à la totalité de celles de son pays de résidence.

        +2

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  • Suzanne // 27.01.2020 à 20h25

    Merci à Frédéric Lordon de jouer ce rôle essentiel : interpeller, dénoncer, et le faire avec les moyens intellectuels qui sont les siens. Chacun sa tâche, la sienne est de faire ce qu’il fait, instruire, dénoncer.
    Heureusement il n’est pas seul. Entre autres, il y a aussi Emmanuel Todd. Surtout, surtout, ne ratez pas l’entrevue que réalise de lui Taddéi dans « Interdit d’interdire ». Cela console un peu des abominations des autres entrevues de Todd de ces derniers jours, France Culture, Arte, Ruquier. Beurk.
    https://www.youtube.com/watch?v=4VzBTCM5zNw&fbclid=IwAR3nHNRKoBAWlbSLv7ehc_kNrbdiCbZ4UnLERDRSRsLe91Yvhu3W2gYMugc

    ou comment un journaliste, très bizarrement :-), interroge un intellectuel à propos de son livre, le fait parler de son livre, le laisse parler de ses idées, l’interroge avec curiosité. Merci aussi, Taddéi.

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    Alerter
  • Louis Robert // 28.01.2020 à 13h17

    Quand la seule véritable majorité, dans un pays dit « démocratique », n’est plus que celle de l’ensemble des abstentionnistes, des votes blancs et des non-inscrits, (Surprise!) se révèle puis sévit une crise profonde, fondamentale, de légitimité. L’abus du Pouvoir dès lors aux abois, et qui tente désespérément de se maintenir, ne fait que l’amplifier. La France du déni et de la servitude volontaire en est là.

    Le passant passa

      +3

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