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18.novembre.201518.11.2015 // Les Crises

Chronique d’une paix chaude, bouillante…, par Baptiste Grasset

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Source : Baptiste Grasset, pour Les-Crises.fr, écrit le samedi 14 novembre 2015.

Je tiens à remercier Baptiste Grasset, professeur de philosophie, pour son aimable participation au blog

Ils ont recommencé. Qui ne pressentait l’imminence de ces attentats ? Quel Français a réussi à dormir la nuit passée ? Qui de nous, aujourd’hui, ne gît à terre, les yeux ouverts, parmi ses sœurs et ses frères, morts au Bataclan ou à Saint-Denis ? Qui ne se voit éperdu et ne se sait désarmé au milieu de certitudes qui ont fait leur temps, frappées elles aussi mortellement par le feu d’une guerre civile globale qui est en train de définir ce qu’est le Nouvel Ordre Mondial ? Car ils ont recommencé. Des dizaines de Français (et d’étrangers visitant la France) ont été ignominieusement exécutés par des terroristes islamistes (Français et étrangers eux aussi). Ils ont recommencé. Nous savions que cela arriverait. Et ils recommenceront. Pire : dans l’état actuel des choses, et notamment de la politique intérieure et extérieure française, rien ne les empêchera de recommencer. Cela aussi, nous le savons pertinemment. Et nous n’aurions, nous autres qui sommes encore vivants, plus que le seul devoir de demeurer interdits, stupéfaits, sidérés ? Il faut communier, nous dit-on. Il faut se recueillir. Et, aujourd’hui comme en janvier dernier, nous voici à nouveau « invités » à retarder le moment où il faudra bien, quoi qu’il nous en coûte, penser.

Réfléchir aux causes réelles et objectives des actes de guerre qui viennent d’accabler la France. Penser, non pas pour l’amour de l’art, mais bel et bien pour nous réorganiser. Nous mettre en mode « guerre. » Penser pour pister, trouver, châtier, éliminer et pour vaincre nos adversaires ainsi que tous leurs commanditaires. Mais à peine articule-t-on ces quelques évidences que l’on nous regarde de travers. Un peu de retenue ! On nous sermonne, admoneste, on nous enjoint à l’émotion, peine et colère mêlées. Chut ! L’heure est aux chapelles ardentes, aux drapeaux en berne, au garde-à-vous des larmes ; aux homélies promettant la fermeté contre le terrorisme, prononcées par ceux-là mêmes qui naguère, jadis, autrefois, il y a dix-huit mois à peine, soit une éternité à l’échelle médiatique, nourrissaient toutes les tolérances, même les plus douteuses, à l’endroit des fous de Dieu qui, voici quelques heures, ont eu tout le loisir de chasser l’infidèle comme un gibier dans les rues de Paris et de Saint-Denis. Penser ? Mais vous n’y songez pas! Ce serait le symptôme d’une froideur hautement suspecte, inhumaine, qui confinerait à la connivence cynique avec cet ennemi qui, en toute cohérence avec ce que nous savions de ses plans, vient d’ôter la vie à plus d’une centaine de nos compatriotes.

Las, non contents de sciemment nous avoir exposé à ces dangers, les géants qui nous gouvernent ou nous informent nous font sentir qu’il importe par-dessus tout que nous soyons bruyamment tristes, que nous renchérissions d’oraison, faute de quoi, il va sans dire, cela ne pourrait signifier qu’une seule chose : que nous sommes au minimum indifférents à ce qui s’est passé hier. Sophismes abjects autant qu’infondés sans doute, mais dont la logique, déjà bien huilée, est imparable pour suspendre l’exercice de la raison. Ou, à défaut, le rendre honteux, voire indigne. Les sourds mécanismes de la contagion (sous contrôle) par les bons sentiments battent leur plein. Les ingénieurs sociaux nous ont à l’œil, tenons-nous-le pour dit. Dépôts de gerbes, minutes de silence, applaudissements et Marseillaise sont les seules activités dignes d’un Français en ce jour, selon eux. Les activistes de la « pensée Munich » fardée d’amour de l’Autre travaillent d’ores et déjà -et avec quel ardeur!- à nous cantonner à notre rôle obligatoire de « passivistes » éplorés, égarés dans les affres de la paix chaude, bouillante, qui a pris le relai de la défunte guerre froide. Spectateurs, communiez dans votre pétrification ! Vos élites sont de tout cœur avec vous, et vous protègent.

***
Notre Président de la République ne s’y est d’ailleurs pas trompé : pressé de s’annexer la sympathie de ceux qui, s’ils pensaient, pourraient vite être tentés de devenir ses juges, que dis-je ? Ses procureurs, François Hollande a en effet mis un point d’honneur à agrémenter de son indispensable présence les trottoirs jouxtant feu le Bataclan, qui n’avaient vraiment rien d’autre ni de mieux à faire dans la nuit d’hier que de recevoir l’expression et l’assurance de ses très sincères condoléances. Il s’agissait de communiquer. De faire acte de présence, fût-ce en gênant l’évacuation des blessés, des mutilés, des agonisants et des cadavres. Il s’agissait de transmettre un sentiment d’effroi, d’horreur, en direct et au cœur des événements, avant que de faire le serment d’une justice bien entendu impitoyable. Si l’on osait, l’on assénerait qu’il s’agissait plutôt pour le chef de l’État d’inaugurer les chrysantèmes de la déroute géopolitique française et de la faillite de nos services de sécurité en gardant contenance. En sauvant les apparences trompeuses de la continuité républicaine. Mais l’on n’osera pas. Car la pensée, depuis plusieurs mois déjà, et davantage encore depuis ce vendredi 13 novembre 2015, la pensée, cette cartésienne intraitable, hautaine, inconvenante, est bâillonnée : pire, les regards se font inquisiteurs dès qu’ils croient deviner qu’au lieu de pleurer et de communier dans une sainte douleur, nous sommes en train de nous adonner in petto à quelque diagnostic saugrenu afin de comprendre comment diable on en est arrivé « là ». Là, c’est-à-dire : en-dessous de tout. Pour nos gouvernants, comprendre est hors de question. Des pleurs, des silences, des mots creux : tel est l’horizon indépassable du deuil de notre puissance. Des pleurs, des silences, des mots creux. Mais de pensée, non point. Surtout pas de pensée. Silence ! On pleure, à l’ombre de la Ligne Maginot devenue inutile de nos idéaux républicains prostitués aux dollars saoudiens et qataris…

***
Si le ciment de l’émotion institutionnalisée, relayée médiatiquement de façon intensive durant les heures suivant ces massacres, réussit à « prendre », une fois de plus, dans les têtes perplexes et meurtries de nos concitoyens ; si à nouveau les pleurs contaminent puis désarment, si à nouveau les silences interdisent et si, une fois de plus, une fois de trop, les mots se bornent à trop étreindre, à étouffer le débat au prétexte de réconforter ; bref, si les expédients symboliques de l’impuissance politique française font leur vil office aujourd’hui comme en janvier dernier, après les attentats contre Charlie Hebdo, nous aurons donc une fois de plus droit aux diaporamas artistes de monuments peinturlurés de bleu, de blanc et de rouge de par le vaste monde (preuve mélancolique de notre prestige mal en point), puis aux cortèges solennels des manifestations-monstres (pas maintenant, car elles sont semble-t-il interdites, mais d’ici peu, n’ayez crainte…), aux beaux discours empreints de bons sentiments unanimement humanistes, voire aux petites pancartes noires ornées de mots d’ordre solidaires en guise de faire-part de décès 2.0, mais surtout, surtout, nous aurons droit à l’Union Sacrée, qui oblige au devoir de réserve comme au soutien inconditionnel de toute action gouvernementale à venir (puisque faire bande à part revient forcément, dira-t-on, à pactiser avec les terroristes, à faire leur sale jeu). L’étouffoir à débats est enclenché. Notre signature au bas du Contrat Social nous est, quant à elle, extorquée à grands coups de chantage émotionnel : soit vous compatissez avec vos gouvernants, forcément bienveillants, aux souffrances des familles endeuillées ; soit vous ne compatissez pas du tout parce que vous êtes « de l’autre bord. » Ainsi donc, il serait inconcevable de compâtir à ces souffrances tout en critiquant lesdits gouvernants. Le manichéisme lacrymal est tacite mais particulièrement efficace à l’heure de fédérer les rangs d’ordinaire épars et clairsemés de notre nation pantelante : soit l’on s’émeut et l’on gémit avec nous ; soit l’on est contre nous, et avec « eux », avec les tueurs, il va sans dire. Car, parler pour dire quelque chose et non pour s’hypnotiser de figures imposées, ou s’assommer de formules compassées, c’est, doit-on comprendre, se réjouir des attentats et prendre le parti de ceux qui les ont perpétrés.

Bien sûr, il s’agit là d’un mensonge éhonté, chacun le sait, mais ce qui importe à nos dirigeants politiques, c’est ce « nous » qui surgit incontinent de l’engrenage des compassions autorisées. Ce « nous » impérieux, indiscutable, en guise de divine surprise et de bouée de sauvetage d’une classe politique dont on se doit, dans l’urgence de la situation, d’oublier un peu vite la constante incurie en matière de stratégie internationale depuis le « virage atlantiste » de 2007. Les vraies questions, celles qui, sans doute, porteraient légitimement le coup de grâce à une république déjà en lambeaux, qui ne mérite peut-être plus de survivre à un peuple qui n’est plus complètement peuple depuis qu’elle l’a privé de sa souveraineté comme de sa sécurité, ces questions seront tues : on leur préférera la moindre disgrâce des indignations consensuelles, contre la haine, la violence, le mal, la méchanceté, l’injustice, ces pâles antiennes du prêt-à-pleurer et à rivaliser de prostration. Or, l’indignation, si elle passe bien à l’écran, et si elle émeut utilement dans les chaumières, n’est guère que le cul-de-sac verbal du peu d’énergie que les faibles et les soumis consacrent à la défense de leurs valeurs, voire de leur intégrité physique. L’indignation soulage qui s’y vautre, en lui tenant lieu d’« action », mais au fond elle ne résout strictement rien des problèmes qui la suscitent. L’indignation mobilise, certes, mais toujours passivement : surtout, in fine, elle a l’heur de déléguer à d’autres l’intendance des réponses politiques qui sont censées satisfaire à ses exigences. Et c’est justement en cela que l’indignation de l’opinion publique (j’y insiste : pas du peuple ; seulement de l’opinion publique) intéresse tout particulièrement une classe politique française qui a beaucoup de choses à se faire pardonner en ce qui concerne la situation géopolitique au Moyen-Orient. Car, en faisant écho à l’indignation de leurs administrés, savamment entretenue par les médias, et en lui promettant un exutoire militaire, nos élus peuvent (quelle aubaine !) faire mine d’oublier que les 8 terroristes qui ont assassiné plus de 130 de nos compatriotes et en ont blessé plus de 300 autres en ce vendredi 13 novembre étaient, peut-être, il y a deux ans encore, de précieux auxiliaires (de brillants employés?) de notre gouvernement dans son combat contre Bashar Al-Assad. Conclusion : l’indignation, en délégant l’exercice de sa vengeance, amnistie tacitement les vieilles combines de ceux qui vont la soulager et leur refait une virginité : nox populi, nox Dei !…

***
On me reprochera mon manque coupable d’à-propos. On arguera que ce n’est pas encore le bon moment. Qu’il convient encore de modérer les paroles et de garder sous le boisseau telles vérités dérangeantes qui sèmeraient la discorde et la division quand la France de 2015 a cruellement besoin de faire corps pour réussir à faire front. On ajoutera que, bien sûr, il ne s’agit pas de censurer la divulgation de ces faits (au fond connus de tous ceux qui s’intéressent tant soit peu au dossier syrien), mais simplement d’observer les étapes nécessaires et inévitables du deuil. Qu’un jour, c’est promis, juré, au crêpe de la consternation succédera la gaze des représailles ; et qu’alors, tous les responsables et les coupables devront rendre des comptes aux Français ; qu’en temps et en heure des solutions intransigeantes et définitives auront droit de cité. Cependant, l’auteur de ces lignes confesse humblement son impatience et son agacement : car, voyez-vous, bonnes gens, on nous a déjà « fait le coup » il y a 10 mois, après Charlie… On pleurait énormément à l’époque, certes. Mais on prenait date : une fois les larmes séchées, on allait voir ce qu’on allait voir !… Or, on a vu… Qu’advint-il, concrètement, après Charlie ?…

On promulga un « Patriot Act à la Française » et l’on ne lésina pas sur les moyens, croyez-le bien, pour scruter les arrière-pensées des esprits malséants de la prétendue fachosphère, et autres dangereux racialistes d’un genre nouveau, aficionados de certain comique franco-camerounais : enfin, l’on disposait de la sorte de tous les instruments juridiques susceptibles de redéfinir à l’envi les critères du délit d’opinion afin d’y inclure la principale menace pour la sécurité nationale en 2015, j’ai nommé le geste de la quenelle. Ils n’avaient qu’à bien se tenir, les djihadistes, français ou pas, qui, tel Mohammed Merah ou Saïd Kouachi, prenaient depuis peu la détestable habitude de venir jusqu’ici appliquer ce qu’ils ont appris à faire au Moyen-Orient grâce aux armes, à l’argent et à l’expertise militaire prodigués par je ne sais qui !… Toutefois, ce ne serait pas faire justice à l’œuvre éblouissante du Chef de l’État, du Premier Ministre et de la Garde des Sceaux depuis janvier 2015 que d’oublier que l’on appréhenda aussi un contingent appréciable de personnages qui avouaient tranquillement leurs projets d’attentats… avant de les relâcher dans la nature (sans doute parce que, n’étant pas « fichés » ni affichés au « mur des cons », ils ne représentaient pas un péril suffisant pour qu’on daigne les retenir).

Et ce serait encore embellir ce riant tableau des derniers mois que d’omettre de mentionner la désormais fameuse « crise des migrants », qui fut la démonstration aussi magistrale qu’irréfutable, s’il en était encore besoin, de la crasse indifférence de nos élites économiques, médiatiques et politiques aux difficultés matérielles et à la détresse morale croissantes que nous autres, citoyens et contribuables de la France d’ici-très-bas (patelin d’arriérés comptant seulement 6 ou 8 millions de chômeurs réels), affrontons depuis des décennies avec un stoïcisme qui serait admirable s’il n’était le symptôme d’une maladie peut-être fatale : la résignation. Enfin, l’on ne saurait tenir pour achevée cette nature morte que je m’échine ici à peindre si l’on ne rappelait que le gouvernement français a persisté à bêtement emboîter le pas de son tuteur ès affaires militaires, l’OTAN, pour salir et diffamer la Russie de Poutine, même (et surtout) lorsqu’il y a quelques semaines, celle-ci entreprit de bombarder massivement toutes les milices fondamentalistes anti-Assad, État Islamique y compris, et non uniquement certaines de ces milices, à l’instar des Occidentaux. À partir de quand le cache-misère des sanglots longs nous deviendra-t-il insupportable? À partir de quel moment, exactement, ces trémolos arborés par les autorités « compétentes » et par leurs auxiliaires médiatiques comme autant de blancs-seings pour séquestrer notre esprit critique se mettront-ils à tomber comme autant de cheveux postiches sur une soupe au sang ? Notre sang. Bien réel, lui. Et qui exige le tribut du sang. Et non la commisération empressée ni les larmes de crocodiles des contempteurs patentés et impénitents de l’ennemi numéro 1 de l’État Islamique, j’ai nommé Bashar Al-Assad, dont les partisans n’ont pas attendu, eux, le Mercredi 7 janvier 2015 ou le Vendredi 13 novembre du même an de disgrâce pour découvrir ce que signifie le « bon boulot » (pas vrai, M. Fabius?) ou le « combat juste » (pas vrai, M. Valls?) des milices islamistes qui, de 2011 à 2014 (pour les milices qui constituèrent l’État Islamique), et de 2011 jusqu’à aujourd’hui (pour les autres, comme par exemple le Front Al-Nusra, c’est-à-dire Al-Qaeda en Syrie), ont été le bras armé de l’Occident dans son entreprise de destruction de la Syrie.

***
En France, c’est devenu une habitude que de ne point sanctionner l’incompétence des gouvernants. Et qu’on ne vienne pas nous parler de sanction par le vote : le peuple de France n’est pour rien dans ce qui lui arrive depuis quelques années ; car, de fait, les élections sont devenues inoffensives ; de fait, la démocratie représentative elle-même n’est plus qu’une ombre, puisque droite et gauche appliquent, c’est une évidence, les mêmes politiques intérieures et extérieures. En effet, que vous ayez voté Sarkozy ou Hollande ces dix dernières années, vous avez voté OTAN. Que vous ayez voté blanc bonnet ou bonnet blanc, ou même, que vous vous soyez abstenus, vous avez voté en faveur de l’aventure libyenne puis de l’épopée syrienne, c’est-à-dire du Lévyathan, cette alliance de l’indignation humanitaire et de l’ingérence militaire que notre Ministre à vie des Affaires Étrangères, M. Bernard-Henri Lévy, incarne jusqu’à l’absurde (même si son ami M. Bernard Kouchner a paru un temps susceptible de lui disputer ce titre enviable). Quel qu’ait été votre choix au sordide bonneteau électoral, vous avez entériné, sachez-le, l’envoi de troupes françaises au Mali pour rétablir l’ordre en neutralisant des djihadistes et des miliciens qui, quelques mois auparavant, avaient été formés, préparés, armés par la France, et sponsorisés par les despotes plus effrayants qu’éclairés du Golfe Persique, afin de renverser un Kadhafi soudainement devenu infréquentable. Que vous ayez apporté vos suffrages à la droite manchote, à la gauche ambidextre ou aux billevesées des soi-disants extrêmes, vous avez eu bon dos. La classe politique est désormais immune aux verdicts des urnes, puisque les termes concrets de notre stratégie internationale sont édictés à Washington ou à Bruxelles ; et non plus soumis à votre docte examen, ô électeurs…

Ainsi, le salutaire virage de 2013-2014, qui vit notre pays se résoudre, enfin, à bombarder l’État Islamique après avoir sciemment financé, équipé et entraîné les trop fameux et fumeux « rebelles modérés », ne fut-il négocié par Messieurs Hollande et Fabius que parce qu’ils y étaient contraints et forcés : de quoi auraient-ils eu l’air, en effet, si la France avait subitement fait cavalier seul, persistant à ne frapper (par djihadistes interposés) que les troupes loyalistes syriennes, alors même que le donneur d’ordres américain entreprenait de modifier partiellement sa stratégie pour jouer Al-Qaeda contre l’État Islamique ? Réponse : ils auraient eu l’air de ce qu’ils furent quand en août-septembre 2013, le même donneur d’ordres renonça à bombarder Damas, abandonnant notre belliqueux Ministre des Affaires Étrangères en rase campagne, avec ses deux ou trois Mirage en guise de viatique pour affronter l’armée d’Al-Assad… Il y a quelque chose de pourri au Royaume de France ! Chacun de nous le sait, le sent, le voit. Dire le contraire, c’est cracher sur les cadavres de nos sœurs et de nos frères qui sont tombés cette nuit. Fi des grands principes ! Prôner la paix sans d’abord faire la guerre, et la gagner, c’est désormais juste être lâche. Cependant, il s’agit de faire la bonne guerre, la vraie : celle qui défendra les intérêts des Français, et non plus ceux de l’OTAN, de l’Arabie Saoudite, du Qatar, ou d’Israël. Ce qui est, hélas, exactement ce que nos gouvernements font depuis une dizaine d’années, au mépris de notre souveraineté comme de notre sécurité. La France est désormais une patrie sous faux drapeau, qui sert de puissance d’appoint aux intérêts soi-disant convergents du « bloc occidental. » C’est avec cette logique délétère qu’il faut impérativement rompre. Notre pays fait des guerres qui ne sont pas les siennes et qu’en outre, il ne peut pas gagner. Que ceux qui en douteraient aillent expliquer aux familles endeuillées ces dernières heures que leurs proches étaient en sécurité, protégés par des services de renseignement, une police et une armée nationales richement dotés et aux effectifs pléthoriques, obéissant à un gouvernement dont l’action internationale a été souveraine et cohérente au cours des 10 dernières années.

***
L’Union Sacrée paralysera-t-elle notre réflexion au point de nous empêcher, comme après les attentats de janvier dernier contre Charlie Hebdo, de prendre les seules décisions politiques qui s’imposent ? Qui doute encore qu’une guerre a lieu à l’échelle du monde, qui nécessite que nous changions nos manières de vivre et de penser ? Qui ne voit que, même si cela froisse la susceptibilité de certains de nos alliés actuels, il y va de notre sécurité nationale de nous rapprocher d’un Hezbollah qui vient tout juste d’essuyer des attentats similaires à ceux de Saint-Denis, commis par le même ennemi ? Nul ne peut plus ignorer qu’outre cette alliance avec le Hezbollah, notre intérêt supérieur commande aussi d’appuyer officiellement Bashar Al-Assad, l’Iran et la Russie. Cela implique qu’au lieu de galvauder ce qui nous reste de crédibilité en coups de menton et en grandes phrases aussi belliqueuses qu’inutiles, nos gouvernants doivent pleinement restaurer la souveraineté de notre puissance militaire et policière.

***
L’histoire est écrite par les vainqueurs : alors cessez de bredouiller l’Histoire des autres et écrivez la nôtre, Monsieur le Président ! Délaissez les combats idiots (utilisation de la force publique contre des comiques, cabale anti-Poutine, etc.) ; adoptez des lois d’exception pour briser l’ennemi intérieur véritable (qui inclut tant le prêcheur takfiriste et ses ouailles prêtes au sacrifice qu’une grande partie de nos élus, puisque tant les uns que les autres sont financés par de hauts dignitaires saoudiens ou qataris) ; mettez au pas avec tous les moyens nécessaires, dussent-ils être les plus terrifiants et les plus inflexibles, ces « amis » qui nous veulent constamment du bien (M. Erdogan, suivez notre regard…) ; et tentez ce faisant de convaincre ce peuple qui vous a (vous en souvient-il?) élu qu’il vous était impossible de prévoir que les soldats de l’État Islamique, créatures de l’Occident au Moyen-Orient, finiraient par échapper au contrôle de ceux qui les mandèrent jadis abattre le régime d’Al-Assad. Si d’aventure, une fois de plus, l’Union Sacrée ne débouche sur rien, alors la libanisation de notre pays sera, je le crains, définitivement en marche. Et il ne nous restera plus qu’à pleurer pour de bon, sans secours, la mort de la France.

Baptiste Grasset

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Commentaire recommandé

Subotai // 18.11.2015 à 04h51

Je n’ai pas regardé les évènements à la télé, ni suivi aucune émission d’info sur le sujet.
J’ai fait l’impasse sur mes sentiments.
Et j’ai accueilli le décompte des morts avec une placidité de bovin.
Même l’obscénité du déploiement bleu blanc rouge émotionnel mondial m’a laissé de marbre.
Ce n’est que ce matin que j’ai compris pourquoi.

Nous sommes déjà morts, moi, vous, tous…

Vous ne le savez pas, vous ne me croyez pas et pourtant il le faudra. Parce que ceux d’en face sont aussi déjà morts.
Les seuls vivants sont ceux qui nous gouvernent et les Puissants qui les dominent. Et eux ont oublié qu’ils sont mortels.
Il va bien falloir que les morts leur rappellent le destin commun.
Debout les morts!

36 réactions et commentaires

  • DUGUESCLIN // 18.11.2015 à 03h34

    Merci à Monsieur Baptiste Grasset de sa pertinence. Merci aussi à Olivier et à tous ceux qui participent à ce blog.
    Pour ma part je ne me laisserai pas détourner de la recherche de la vérité, de l’analyse des vraies causes, ni de ma capacité à m’interroger, à réfléchir, à comprendre.
    Après l’émotion face à la tuerie, il est important de connaître les coupables directs ou indirects, de dévoiler les manipulateurs, de dénoncer les irresponsables volontaires ou non, et à la Zola être capable de dire: « j’accuse ».

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  • DUGUESCLIN // 18.11.2015 à 03h47

    Le « j’accuse » concerne ceux qui pratiquent la duplicité, le mensonge, les faux revirements, qui aujourd’hui, rajoutent le mensonge au mensonge pour continuer sans vergogne leurs trahisons et qui n’ont que faire de nos valeurs, de la France et des français, tout en se réclamant honteusement haut et fort de ces valeurs qu’ils ne cessent de bafouer, en adoptant les mimiques adéquates, pour mieux cacher leur propres turpitudes et trahisons. « je suis trahi »

      +15

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  • triari // 18.11.2015 à 04h25

    Il est pourtant aisé de retourner le totalitarisme contre ses serviteurs les plus zélés.
    Quand on m’assène une « vérité » gouvernementale genre : « S’il y a des terroristes, c’est la faute de Bachar, donc, Bachar doit partir car c’est sa faute s’il y a eu ces attentats. »

    On ne se gênera pas alors pour répondre que l’attentat a été le fait de Daech, que Daech combat le président Bachar El-Assad et que par conséquent : « Si vous êtes contre Assad, c’est que vous êtes pour les terroristes, vous êtes favorable à ce que les attentats que nous avons subit recommencent. Donc êtes-vous pour Assad ou êtes-vous pour le terrorisme qui assassine aveuglément des innocents ? »

    C’est ce que je sortais après les attentats de Charlie, je rajoutais que si la France (ou plutôt son gouvernement) ne changeait pas d’attitude vis-à-vis de la République Arabe Syrienne, nous allions subir la même chose mais en pire. Et c’est triste à dire mais l’horreur qui a eu lieu à Paris m’a finalement donné raison.

    Essayez, vous verrez que ça marche ! Retourner le simplisme du propos et rajouter dessus de l’amalgame. C’en est même presque jouissif d’être pour une fois du côté des accusateurs à la petite semaine…surtout quand c’est fait contre ces derniers. ^^

      +12

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    • claude // 18.11.2015 à 23h59

      Le manichéisme bien franco-français : on ne peut pas être à la fois contre Daesh et contre Bachar El Assad.

        +0

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      • François Forant // 19.11.2015 à 00h19

        À dire vrai, si l’on excepte la légitime répugnance intellectuelle et morale que peuvent inspirer les fous furieux de Daesh et le dictateur sanguinaire Bachar Al-Assad, je crains qu’effectivemment, il soit impossible d’être militairement, ou stratégiquement, à la fois contre ceux-là et contre celui-ci, en l’état actuel des rapports de forces… Mais peut-être suis-je par trop franco-français…

          +0

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  • Subotai // 18.11.2015 à 04h51

    Je n’ai pas regardé les évènements à la télé, ni suivi aucune émission d’info sur le sujet.
    J’ai fait l’impasse sur mes sentiments.
    Et j’ai accueilli le décompte des morts avec une placidité de bovin.
    Même l’obscénité du déploiement bleu blanc rouge émotionnel mondial m’a laissé de marbre.
    Ce n’est que ce matin que j’ai compris pourquoi.

    Nous sommes déjà morts, moi, vous, tous…

    Vous ne le savez pas, vous ne me croyez pas et pourtant il le faudra. Parce que ceux d’en face sont aussi déjà morts.
    Les seuls vivants sont ceux qui nous gouvernent et les Puissants qui les dominent. Et eux ont oublié qu’ils sont mortels.
    Il va bien falloir que les morts leur rappellent le destin commun.
    Debout les morts!

      +46

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    • triari // 18.11.2015 à 11h30

      Exactement comme moi. Je n’ai appris ces attentats que le lendemain par un proche (Ha ! Quand on se débarrasse de sa TV, on discute bien plus avec ses proches et ses amis).
      Ils sont toujours à regarder les news, quant à moi, même quand j’en ai l’occasion, jamais je n’ai aussi peu regardé les chaînes d’info en continue que depuis qu’il y a eu ces attentats, jamais !

        +8

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      • Robert-Rompillon Jean-Paul // 18.11.2015 à 14h26

        Je pense qu’il faudrait qu’un maximum de citoyens arrête de regarder, écouter tous ces grands médias qui nous enfument avec cette propagande atlantiste et guerrière. Cela aurait plus d’impact sur nos politiques que les élections qu’ils savent manipuler. Ce serait un acte vrai de résistance. Et ils n’y pourraient rien et c’est notre liberté…

          +7

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  • pucciarelli // 18.11.2015 à 06h23

    Trahison

    Bien long article qui pourtant ne dit pas grand chose. Je suis personnellement frappé par le fait que les exécutants sont pour l’essentiel « français ». Alors, de deux choses l’une: ou bien on redéfinit ce concept à la lumière de dérives certaines de la société française, mais on va être accusé de xénophobie, ou bien on réinvente le crime de trahison, qui a pour lui l’avantage de mettre tous les Français sur un pied d’égalité et de permettre une sanction juste et légalement cadrée contre ceux qui font ou feront des cartons dans nos villes. Qui sont-ils? Pour l’heure, des Musulmans, issus de nos quartiers, « éduqués » par l’Education Nationale, représentants gênants d’une communauté (il faut bien employer ce mot) qui nourrit sur le mode pleurnichard le droitdelhommisme officiel jour après jour. Car les folies de la politique étrangère française ne sauraient excuser des conduites individuelles. La dignité de ces assassins doit leur être rendue avec leurs responsabilités. Aucune excuse ne doit être retenue. Quelle que soit l’origine du forfait, un crime est un crime. En la matière, M. Hollande, qui a sa lourde part de responsabilité, n’a pas appuyé personnellement sur la gâchette. Ce billet sera sans doute zappé, je le posterai donc également sur mon site personnel.

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    • François Forant // 19.11.2015 à 00h30

      Je crois, justement, que l’auteur passe un bon quart du texte à insister sur la culpabilité de ceux qui ont appuyé sur la détente…

        +0

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  • Nerouiev // 18.11.2015 à 06h57

    Très beau texte !
    Connaissez-vous le nom d’un animal qui s’accroche à des tas de personnes pour survivre ? J’en connais un qui s’accroche à Obama, mais aussi à Merkel, Porochenko, et comble du comble bientôt à Poutine.

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    • François Forant // 19.11.2015 à 02h12

      Au rythme où virevolte l’animal que vous évoquez, il ne tardera pas à s’accrocher à ce Bashar que, pour le moment, il persiste à vilipender…

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  • Derek // 18.11.2015 à 07h35

    Désolé, je ne vois pas bien ce que notre position vis-à-vis de l’OTAN change aux attentats. Les russes en ont été la cible aussi à ce que je sache. Donc vouloir justifier une rhétorique anti OTAN en s’appuyant les morts du 13 novembre et pousser son petit couplet pro-russe anti américan, anti libéral, etc …, je trouve ça, comment-dire … abject.

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    • balthazar // 18.11.2015 à 11h00

      Que change notre position de « vassal » des USA ?
      Pas grand chose: l’OTAN veut la guerre.
      En Corée. En Indochine. En Afghanistan. En Yougoslavie. En Afghanistan. En Irak. Au Pakistan. En Lybie. En Syrie. Au Mali. Au Soudan. En Ukraine.
      Pourquoi ?
      Relisez Eisenhower (le complexe militaro-industriel).

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    • Nasir // 18.11.2015 à 12h57

      Je ne suis pas d’accord, B. Grasset dénonce justement le fait que c’est parce que la diplomatie française est alignée au millimètre sur les volontés de l’OTAN qu’elle a mené notre diplomatie dans la situation pitoyable où elle se trouve aujourd’hui. Les morts du 13 novembre l’ont été par un enchaînement de causes qu’il convient d’éclaircir, sans retirer aux exécuteurs leur culpabilité, mais sans s’arrêter non plus à leur seule action. Et il est normal que la Nation demande des comptes à son exécutif sil s’avère qu’il a une part significative de responsabilité dans cette horreur, car aucun citoyen n’a été consulté pour envoyer une armée payée par nos frais constituée de soldats français bombarder un territoire au service d’organisations internationales totalement étrangères aux intérêts du peuple français.

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    • François Forant // 19.11.2015 à 01h46

      Les Russes ont en effet aussi été victimes d’attentats. Ceci étant concédé, ils peuvent se dire (au contraire de nous autres, Français) que leurs autorités n’ont pas, elles, formé, équipé ou financé des Russes fanatisés afin que ces derniers déstabilisent le régime syrien, le tout pour obéir aux desiderata de l’OTAN. Il y a beaucoup de jihadistes russes en Syrie, toutefois ils y sont allés contre la volonté du gouvernement russe, lequel n’a jamais, il me semble, qualifié les méfaits d’Al-Qaeda en Syrie de « bon boulot » ni le combat des anti-Assad de « juste ». Enfin, jamais l’expertise technique nécessaire à la commission des attentats islamistes sur le sol russe n’a pu revendiquer le concours des propres autorités russes; alors que LA grande question qui taraude ceux qui accompagnent les effets de l’atlantisme français sur le dossier syrien est, justement, celle qui concerne le degré exact d’implication des services occidentaux (britanniques, américains et français…) dans la formation technico-militaire (en Turquie et en Syrie) des opposants islamistes à Al-Assad, dont certains, 3 ans plus tard, sont devenus les terroristes qui ont assassiné plus de 130 personnes à Paris et à Saint-Denis. Ce lien, me direz-vous, n’est qu’hypothétique; mais le fait même qu’il soit plausible jette plus qu’une ombre sur les gesticulations de nos élus, de droite comme de gauche, ces derniers jours. Amicalement.

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  • numéro 6 // 18.11.2015 à 08h13

    Très beau texte qui n’a malheureusement aucune chance d’être repris par nos médias , des médias qui , par contre , invitent régulièrement un BHL .
    La propagande otanesque , ils savent faire .

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  • BELLEMAIN Serge // 18.11.2015 à 08h32

    Merci pour ce texte qui, dans notre belle langue française, à l’heure de « l’anglicisation » à marche forcée de notre pays et de l’UE, redit l’essentiel! Mais encore et toujours je reviens sur ce qui me paraît dépasser l’essentiel, c’est à dire la question de ce qui ait l’humanité de l’Homme, de tout Homme : l’outil. Après un parcours de 40 années de travail social dans les « quartiers difficiles » ou « sensibles », je pose la question, que je viens également de poser à Jacques Sapir suite à son texte « L’heure du bilan a sonné » paru sur le site Sputnik France : « Et la question sociale? Pourtant essentielle pour construire une véritable solidarité dans l’épreuve! Que fait-on de ces véritables quartiers de relégation où sont stockées les victimes du système économique capitaliste? Le Mas du Taureau à Vaulx en Velin 40% de familles mono parentales, 40% d’actifs au chômage…ça c’était il y a 20 ans alors que je dirigeais la MJC, et aujourd’hui? A l’époque « brigades vertes » et « brigades blanches » proposaient des petits boulots aux rouilleurs du bas des tours, alors que des bacs +n voyaient leurs CV refusés, s’aappeler Mohamed et habiter au Mas ne faisaient pas partie des compétences recherchées par les entreprises! Et d’ailleurs la question est-elle ?: « que fait-on des quartiers de relégation, véritable terreau de radicalisation car producteurs de désespoir, qui mène à la désespérance, qui mène à l’acte désespéré », mais plutôt « quelle politique économique créatrice d’emplois qui permette à chacun de construire son avenir?. Si ce qui fait l’homme c’est l’outil, alors priorité à la création d’emploi, du vrai, épanouissant et bien rémunéré! »….et ça, chez nos penseurs plein de bonnes intentions, nulle réponse! Alors pourquoi éviter de voir l’essentiel?

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    • pratclif // 18.11.2015 à 08h50

      Le long récit de Baptiste Grasset et celui-ci plus court sont tout aussi pertinents l’un que l’autre. Le terreau des salafistes est dans ces quartiers. Plus ils seront ghettoisés plus ils seront fertiles. Et il s’agit là de société, de politique et d’économie. L’autre responsabilité écrasante de nos élites c’est de laisser inutilisées tant de ressources car 6 millions de chômeurs et de sous utilisés qui ne demandent qu’à servir c’est le vrai scandale. 40 de politique de la ville qui n’ont servi à rien. Il faudra bien revenir à l’économie Olivier et lutter contre le chômage avec la même clairvoyance et la même détermination qu’en ce moment contre le salafisme.

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      • Wen // 18.11.2015 à 20h37

        Il faut surtout que vous fassiez tous votre introspection : vos constats et vos solutions sont celles du FN, et même de sa ligne la plus dure minoritaire pour l’instant ; seulement à l’heure de voter, vous choisissez les créatures du régime collaborationniste. Si ce régime est complètement pourri, il faut regarder ce qu’il déteste le plus et ce qu’il craint le plus, or il semble que ce soit le FN et plus au-delà encore l’armée, à comprendre comme symboles et vecteurs du patriotisme et du projet gaulliste de résurrection nationale. Etayons un petit peu : sur l’UE vous êtes FN ; sur la géopolitique vous êtes FN ( tout particulièrement sur la rupture avec l’Otan, l’alliance avec la Russie et le soutien aux régimes arabes laïcs…) ; sur la géostratégie vous êtes FN ; sur l’intransigeance laïque vous êtes FN ; sur la lutte contre le libéralisme vous êtes FN ; sur la politique des moyens de défense intérieure et extérieure vous êtes FN ; sur la question du souverainisme vous êtes FN ; et maintenant vous n’êtes plus très loin de vous libérer de votre dernière dogmatique, celle qui concerne les questions migratoires…il serait peut-être enfin temps d’arrêter de tirer sur votre camp au prétexte que c’est une habitude aussi vieille que vous et d’accepter de constituer, comme le conseille Jacques Sapir, l’arc souverainiste qui va de l’extrême gauche jusqu’à l’extrême droite sur le socle du parti souverainiste le plus puissant, à savoir le FN, qui finira de toute façon par gagner avec ou sans vous.

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        • Astatruc // 19.11.2015 à 11h10

          Wen,
          Au risque de vous déplaire, ben, non, moi, perso, je suis pas Fn et je pense pas que ce site soit fn.
          Et je pense pas non plus que le fn sera en haut parce que le fn est l’outil de l’alternance comme le sait très bien mlp.
          Elle use de ruse mais elle ne veut pas sortir de l’ue:elle veut renégocier les traités., ah, le bel enfumage!
          D’autre part, le fn vole des idées à gauche, à droite, ne sais plus que faire .Il croit qu’il a gagné une majorité mais si on compte bien, le fn stagne comme toujours à allez, 15%?
          Le plus grand parti de France est le parti des abstentionnistes, pas le fn, les gens savent bien que le fn comme les autres sont finis, ils ne croient plus à tous ses charlots qui ont laissé faire l’UE.
          MLP comme les autres est un outil système, faut voir comme elle se précipite aux usa…..
          Sur la politique migratoire, perso, je rejoins pas le fn du tout.Si on cessait d’abord d’aller bombarder, piller des autres pays, les gens resteraient chez eux!
          Personne n’a envie de quitter son pays, ses racines, contraint et forcé par des conflits créés par les zoccidentaux(une précision, comme le dit Juvin, je suis européenne, les usa sont des odccidentaux)
          La bourgeoise du fn mange la soupe avec les rippoux, faut la mettre dehors avec les autres!

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      • Krystyna Hawrot // 18.11.2015 à 22h30

        Rapatrier les usines qui sont partout sauf en France, les nationaliser s’il le faut, nationaliser les banques et le crédit pour qu’ils servent l’économie…. arrêter de payer Bruxelles, sortir de UE ou plutôt la détruire, arrêter de payer la dette odieuse, embaucher en masse des dîplomés jeunes et moins jeunes dans les services publics (y compris les analystes du renseignement qui ont visiblement manqué…), des profs de qualité… mais aussi être sévère et juste – le travail devrait devenir une norme sociale, la notion de servir devrait réapparaitre… Bref; le communisme. Car on oublie mais dans le communisme réellement existant, tout le monde avait un emploi mais le travail était aussi obligatoire… pourquoi pas? Je ne parle pas d’une coercition administrative mais d’une norme sociale.

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    • bourdeaux // 18.11.2015 à 10h07

      Je vous rejoins tout à fait. Cette question sociale est également brillamment évoquée par N. Ahmed comme l’une des causes du délitement des sociétés occidentales :
      http://www.les-crises.fr/letat-islamique-cancer-du-capitalisme-moderne-par-nafeez-ahmed/

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    • François Forant // 19.11.2015 à 02h08

      Je suis entièrement d’accord avec vous, M. Bellemain: aucune chance de voir un texte pareil dans la « grande presse ». Baptiste Grasset a raison: nous en sommes là, c’est-à-dire en-dessous de tout.

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  • Macarel // 18.11.2015 à 09h03

    « puisque les termes concrets de notre stratégie internationale sont édictés à Washington ou à Bruxelles ; et non plus soumis à votre docte examen, ô électeurs… »

    Comme il a été rappelé par je ne sais qui, sur une radio ce matin, depuis 3 ans notre Président nous a engagé dans des guerres extérieures sans débat devant la représentation nationale.

    Les questions de guerre ou de paix, étant le seul fait du prince, sous la cinquième république.

    De toute façon, Hollande ou Sarkozy, c’est la même chose, la même dérive, tous deux ayant accepté, entériné, notre perte de souveraineté tant vis à vis de l’UE, que de l’OTAN, il ne leur reste plus que le rôle de chef des armées sur des théâtres d’opération, où malgré tout, il leur faut l’aval de la maison mère à Washington pour intervenir.

    La France n’est plus que l’ombre d’elle même.

    Liberté, Egalité, Fraternité ? Il y a loin de la coupe aux lèvres, n’est-ce pas Mr Obama ?

      +12

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  • Papy // 18.11.2015 à 09h08

    « nos idéaux républicains prostitués aux dollars saoudiens et qataris… »
    C’est pas le logo du PSG sur la photo ?

      +5

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  • Macarel // 18.11.2015 à 11h24

    Le pacte de sécurité Mr le Président, c’est la lutte contre le chômage. Mais pour cela il faudrait avoir le courage de s’affranchir du Pacte de Stabilité imbécile de l’UE.

      +5

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  • Vincent // 18.11.2015 à 11h32

    Très bon texte, merci. Juste un tout petit bémol pour ma part :
    « Notre signature au bas du Contrat Social nous est, quant à elle, extorquée à grands coups de chantage émotionnel : soit vous compatissez avec vos gouvernants, forcément bienveillants, aux souffrances des familles endeuillées ; soit vous ne compatissez pas du tout parce que vous êtes « de l’autre bord. »  »
    On ne m’a jamais présenté un tel contrat à signer. Mais l’idée d’être sorti (de force) du « cadre républicain » me deviens de plus en plus familière.

      +1

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    • François Forant // 20.11.2015 à 03h20

      C’est vrai: je n’ai pas non plus le souvenir d’avoir signé de Contrat social. Mais, ces temps-ci, on insiste et beaucoup pour me faire croire le contraire.

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  • Astatruc // 18.11.2015 à 13h59

    Petite fiction qui devrait devenir réalité:
    (si le modo laisse passer, sinon, juré, je vous en voudrait pas.)
    🙂

    -Mais?

    -Que faites-vous dans mon bureau, où sont mes gardes du corps?

    -Monsieur, n’opposez pas de résistance s’il-vous plaît, vous êtes mis en examen pour atteintes aux droits de l’homme, suivez-nous.

    -Mais je suis le président et…..

    -Suivez-nous, je vous prie.

    -Mais…..je dois appeller Manuel et…..

    -Pas de souci, vous serez ensemble, allez venez.

    -J’appelle Oblabla de suite…….

    -Non, Monsieur, vous n’appellez personne, vous nous suivez.

    -Quel est votre nom?je vous préviens que……

    -Mon nom et Fraternité mais cela ne doit pas vous dire grand chose, allons-y.

    -Je ne vous suvrai pas, Merkel est-elle au courant de ce qu’il se passe ici?

    -Vous inquiétez pas pour elle, elle va pas tarder à vous rejoindre,vous devrez tous prouver que vous avez agit au bénéfice du peuple et si ça n’est pas le cas, vous serez jugés et peut-être comdamnés.

    -Je veux mon avocat!

    -Ce sera difficile il est aussi derrière les barreaux.

    Plus tard, en prison.

    L’ex-président discute avec ses homologues de l’ue et son gouvernement:

    -Vous savez ce qu’il s’est passé?

    -Pas exactement, apparemment, tous les chefs d’états ont été arrêtés le même jour et conduits en prison.

    Les populistes terrorisent les gouvernements et même nos gardes du corps, la police et l’armée ont intégré le mouvement terroriste.

    Ils veulent nous juger pour atteintes aux droits de l’homme!

    Il paraît qu’ils ont aussi arrêté tous les banquiers mais ils les ont mis dans une autre prison.

    -Ah ah ah, que vont-ils faire sans nous?ces incapables?qui va gouverner si nous sommes tous ici?

    -Ben, paraît qu’ils ont déjà pris les rênes, paraît qu’ils préparaient ça depuis longtemps……

    -Alors, à quoi nous a servi l’espionnage du net?à rien?avec tous ces millions dépensés?on les as pas vu venir?

    -Qui peut-on corrompre?les gardiens?

    -On ne peut plus corrompre personne, on est ruinés, ils ont gelés tous nos comptes, ceux de nos familles, de nos amis;

    -Mais c’est pas possible,

    -Et Oblabla?et le Qatar?et l’Arabie Saoudite?

    -Ils ont essayé de nous envoyer leurs mercenaires mais peine perdue, ceux-ci ont restés bloqués dans les convois et aéroports.

    -Que nous reste-il?

    -Rien,

    Va falloir assumer.

      +10

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  • rouille // 18.11.2015 à 18h08

    Le plus gros enjeu étant la surpopulation terrestre et sa surconsommation des ressources, la classe des ultra riches respire le même air que les ultra pauvres. Il n’y a qu’une seule mer, qu’une seule atmosphère et qu’une seule terre. La volonté actuelle est de faire admettre au bon sens chrétien et surtout au coté sacré de la vie que la tuerie de Paris n’est que le début d’une longue liste d’auto-destruction. Ces meurtres vont devenir le quotidien de chaque nation. On y peut rien! sont-ils en train de nous enfoncer dans le crâne…

    Les gouvernants sont au courant des massacres qui vont avoir lieu sur leur territoire. Mais ces élites ont le choix de faire partie de la nouvelle noblesse ou bien de passer du coté des pauvres à éliminer. Car c’est la taille du compte en banque qui va fournir le sauf-conduit pour une terre peuplée des robots et de nantis oisifs.

    Si toutefois il advenait que quelques pauvres veuillent s’armer pour se protéger, ils seront bien vite qualifiés de terroristes et sulfatés par la milice européenne qui a le droit de tirer à balles réelles.

    Nous avons basculé dans l’horreur l’autre nuit, mais à y regarder de plus près, la logique d’éradication de la race humaine et du « choc des civilisations » sortie toute droit d’un cerveau de cyborg, a montré son vrai visage.

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  • theuric // 18.11.2015 à 19h12

    Jaurès était seul, c’est pourquoi il ne pouvait réussir, même si il n’avait pas été assassiné.
    Il était le seul à comprendre les implications d’une guerre en 1914 parce qu’il avait suivit les guerres balkaniques et en avait saisi les implications.
    Le 13 Novembre j’ai surtout eu une grande compassion pour les blessés et les proches des morts, mais je fit aussi bien plus important: j’ai essayé de comprendre.
    Et en prenant en compte les informations en ma possession je me suis aperçu que les causes premières de ces attentats ne peuvent qu’être que plus complexes que ce à quoi elles se donneraient à voir.
    Parce que, ne serait-ce donc pas ces causes premières qui, de les comprendre, nous permettraient de saisir réellement la dynamique actuelle?
    Et ne serait-ce donc pas cette dynamique qui, d’être véritablement comprise, nous éviterait d’être pris dans le double piège du pour ou contre un gouvernement qui nous faudrait de renouveler et d’une démocratie qui n’est définitivement plus telle et qu’il va falloir ranimer?
    Alors, qui se souvient des preuves tangibles d’un empire U.S. aux armes obsolètes et ne sais pas les terribles errements et disputes politiques, jusqu’au sein même de son gouvernement?
    Qui n’a pas observé la mine déconfite d’un président Hollande lors de son allocution après les attentats, au bord des larmes, était-ce à l’adresse des victimes ou de son sentiment d’avoir été trahi, mais par qui, à la veille de sa gloire internationale au nom d’un présupposé réchauffement climatique, …ou serait-ce de cette double raison?
    Qui n’a pas suivit les imbécilités et doubles jeux géostratégiques, étasuniens, israéliens, français, anglais, allemands et j’en passe, qui firent que tout les gouvernements de ces pays s’allièrent sottement, en mentant à leur peuple, à des pays du golfe ne pouvant que les conduire aux abîmes?
    Qui n’a pas suivit les revirements de tous ces gouvernements lorsque la Russie, découvrant sa puissance militaire en la démontrant à la face des hommes, culbuta un état islamique désormais en début de déroute?
    Qui n’a pas senti la folie destructrice du gouvernement turque et les craintes qui étreignent celui des séoudiens, oubliant, comme toujours, que tous extrémistes doivent à chaque fois se confronter à plus extrémistes et fous qu’eux?
    Qui a songé à cette règle majeur qui veut qu’un extrémiste fut, est et sera de tout temps facilement manipulable?
    Et pourquoi donc Monsieur Obama envoya si rapidement un message de soutien à la France, mais surtout à Monsieur Hollande, était-ce par calcul ou par affolement?
    De tout cela, entre autre, j’en conclus que ce n’était pas notre pays qui était directement visé, du moins par ricochet, comme il en est du jeu de billard.
    La France ennemi numéro un de l’E.I., laissez-moi rire, la crotte de nez de la puissance militaire mondiale, à l’armement au bout de l’usure, tout juste une tête à claque qui fut frappée, peut-être sera refrappée, pour faire peur aux autres, voire pour les détruire, mais quels autres?
    Je n’en vois que deux dans la liste, l’Arabie-Séoudite, qui a ma préférence, ou les États-Unis-d’Amérique.
    Le premier parce que les états occidentaux atlantistes ne pourront que, forcément, se tourner progressivement vers d’autres marchands de pétrole, en en affaiblissant un pouvoir vieillissant pas très rigoriste, économiquement déjà en faiblesse du fait de la baisse du coût des carburants, qui ensuite deviendrait une proie facile à des wahhabites fondamentalistes.
    Le second pour une mise en demeure de continuer l’aide de l’O.T.A.N. à l’E.I. en montrant que de tels attentats pourraient tout autant survenir aux U.S.A..
    Nous devons remarquer que, paradoxalement, les décisions que ne pouvait que prendre notre Président de la République, soit la mise en place de l’état d’urgence, ne peut qu’accélérer la décrépitude de l’Union-Européenne ( « http://russeurope.hypotheses.org/4469 » texte passionnant et fondamental de Monsieur Sapir), ce qui ne peut qu’affaiblir encore plus l’empire U.S..
    Nous devrions considérer que les risques importants d’un attentats au gaz sarin pourraient, tout autant, n’être que de la désinformation provenant de ces manipulateurs des jihadistes.
    Rien ne peut être sûr, bien entendu, vu le peu d’informations que nous avons en main, toutefois nous ne pouvons jauger la situation qu’à l’aune des incohérences et des paradoxes.

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