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Conflits intra-étatiques : L’ère des guerres civiles

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Les conflits intra-étatiques sont en augmentation – et non, les États-Unis ne sont pas à l’abri.

Photographie par Ron Haviv

Source : New Republic, Barbara F. Walter
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Nous vivons à une époque de guerre civile. Les guerres civiles étaient presque inexistantes jusqu’au vingtième siècle. À l’exception d’une poignée de cas – les guerres civiles américaine et anglaise, la Révolution française – il était rare que les citoyens mobilisent des soldats pour se battre pour le contrôle de leur gouvernement. Cela ne signifie pas que la violence n’a pas surgi. Les citoyens ordinaires se livraient à toutes sortes de brutalités les uns envers les autres ; ils agressaient des étrangers, des voisins, des conjoints, des enfants et des membres de leur communauté. Mais ils n’avaient pas tendance à se battre pour le contrôle politique.

Cela a changé après la Seconde Guerre mondiale. Depuis 1946, plus de 250 guerres civiles ont éclaté dans le monde et, après un fléchissement dans les années 1990, leur nombre continue d’augmenter. On compte aujourd’hui près de 50 % de guerres civiles de plus qu’en 2001. Aujourd’hui, des guerres civiles se déroulent en Irak, en Syrie, en Libye, au Yémen, au Tchad, en République démocratique du Congo, au Nigeria, au Pakistan, en Somalie, au Sud-Soudan, au Mali, en Éthiopie, en République centrafricaine et ailleurs. En Inde et en Malaisie, de petits conflits intra-étatiques ont le potentiel de se transformer en quelque chose de bien pire. Même les pays que nous pensions ne jamais pouvoir connaître une autre guerre civile – comme les États-Unis et le Royaume-Uni – montrent des signes d’agitation. Il s’avère que nous vivons à l’ère de la guerre civile.

Cette augmentation des guerres civiles survient à un moment où tous les autres types de violence interpersonnelle sont en baisse. Tous les autres types. Les êtres humains sont moins susceptibles de commettre des meurtres, des viols ou des agressions sexuelles qu’à n’importe quel moment de l’histoire moderne. (Bien que l’on ait prêté une certaine attention à la hausse des taux d’homicides aux États-Unis en 2020 et 2021, la baisse observée au cours des 30 dernières années reste marquée). Et ils sont moins susceptibles de tuer des personnes dans d’autres pays que le leur ; les guerres internationales ont diminué au fil du temps. Le seul type de violence qui n’a pas diminué est la guerre civile. Les êtres humains sont peut-être moins disposés à s’entretuer pour des tas de raisons diverses. Mais ils sont plus disposés à s’entretuer pour des raisons politiques.

Les guerres civiles qui ont vu le jour au XXIe siècle sont différentes de celles du passé. Ces nouvelles guerres civiles ont tendance à être plus limitées, plus décentralisées et à avoir un caractère ethnique ou religieux prédominant. Les milices jouent un rôle de plus en plus important dans ces guerres, mais aussi les forces paramilitaires, les organisations terroristes, les gangs et les cartels. Ces guerres ne commencent pas non plus comme la plupart des gens le pensent.

Elles commencent rarement par de grands combats explosifs entre un groupe rebelle organisé et des soldats gouvernementaux portant des uniformes officiels. Ils commencent plutôt par des poches de colère dans des endroits isolés, qui se développent lentement au fil du temps. Les leaders de ces mouvements – des personnes qui sont presque toujours plus extrêmes que le citoyen moyen – ont besoin de plusieurs années pour s’organiser, ce qu’ils font lors de réunions secrètes, à l’abri des regards.

Il a fallu trois ans au mouvement zapatiste mexicain pour ne compter que 12 membres, et plus de six ans à un groupe de 30 adolescents tamouls pour former les Tigres tamouls du Sri Lanka. Les dirigeants d’Al-Qaïda ont trouvé refuge auprès de tribus dans le désert du Mali pendant des années avant de rejoindre la rébellion. Ici, aux États-Unis, il a fallu à un petit groupe de riches propriétaires de plantations et de commerçants de Charleston, en Caroline du Sud, des décennies de campagnes de propagande et d’alarmisme pour convaincre la classe ouvrière blanche de soutenir la sécession.

La plupart des gens ne savent même pas qu’un mouvement violent se développe. C’est d’autant plus vrai si cela se passe dans un grand pays, avec beaucoup de gens et de bons endroits pour se cacher. Lorsque les gens entendent parler des rebelles, des insurgés, des terroristes ou des guérilleros – quel que soit le nom qu’on leur donne – il est souvent trop tard. Les extrémistes qui veulent une insurrection violente sont déjà mobilisés, entraînés et prêts à se battre. Demandez à presque tous ceux qui ont vécu une guerre civile et ils vous diront qu’ils ne l’ont pas vue venir. Ils sont surpris lorsque leur pays sombre dans la guerre civile.

Même lorsque des actes de violence isolés se transforment en attaques plus soutenues, les gens restent souvent aveugles et dans le déni. Les habitants de Sarajevo pouvaient entendre le bruit des bombes qui explosaient dans les villes voisines et croyaient encore que leur ville vivante et cosmopolite serait épargnée. « Nous regardions comme si cela se passait au Congo », a déclaré Esad Taljanović, un dentiste de Sarajevo. « Nous étions tellement naïfs. » Pour eux, les premières attaques violentes sont des événements isolés et ne font pas partie d’un phénomène plus large qui va bien au-delà de l’individu qui a fait exploser une bombe ou des démagogues qui crachent de la haine. Mais une fois que les attaques commencent, la vie change rapidement. Les gens commencent à regarder leurs voisins, leurs collègues et leurs concitoyens avec suspicion. Ils prennent parti. Se rendre au marché devient un acte de courage terrifiant, un risque calculé. Une nouvelle et terrifiante normalité émerge.

Les gens me demandent sans cesse si les États-Unis pourraient connaître une deuxième guerre civile. Il y a quelques années, j’aurais dit non. J’ai passé des décennies à rechercher comment et pourquoi les guerres civiles commencent, et, jusqu’à aussi tard que 2016, les États-Unis n’avaient aucune des conditions sous-jacentes connues pour mener à la guerre. Je ne pensais pas que les citoyens américains mèneraient une autre guerre. Mais cela a changé. Au cours des six dernières années, tous les signes avant-coureurs d’une guerre civile sont apparus aux États-Unis, et ils l’ont fait à un rythme étonnamment élevé.

Au cours des six dernières années, tous les signes avant-coureurs d’une guerre civile sont apparus aux États-Unis, et ce à un rythme étonnamment élevé.

Nous connaissons les signes avant-coureurs qui indiquent qu’un pays se dirige vers une guerre civile. Les mêmes schémas émergent, que vous regardiez la Bosnie, l’Ukraine, l’Irak, la Syrie, l’Irlande du Nord, Israël ou les États-Unis dans les années 1860. Entre 2017 et 2021, j’ai fait partie de la Political Instability Task Force du gouvernement américain, un groupe composé de spécialistes des conflits et d’analystes de données. L’un des travaux de ce groupe de réflexion consistait à proposer un modèle permettant de prédire quels pays du monde étaient susceptibles de connaître l’instabilité politique et la violence.

Le modèle incluait toutes les variables qui, selon nous, pouvaient augmenter le risque de guerre civile dans un pays : des variables telles que la pauvreté, l’inégalité des revenus, la diversité ethnique, la taille géographique et démographique d’un pays. À la grande surprise du groupe de travail, seuls deux facteurs se sont avérés très prédictifs. Le premier était de savoir si le gouvernement d’un pays était une anocratie. Les anocraties sont des gouvernements qui ne sont ni totalement démocratiques ni totalement autocratiques ; ils se situent entre les deux. On peut les considérer comme des démocraties partielles, des démocraties illibérales ou des régimes hybrides. C’est dans les anocraties que se produisent la plupart des guerres civiles.

La deuxième condition est la fragmentation ethnique. Les anocraties qui ont tendance à entrer en guerre sont celles où les citoyens se sont organisés politiquement autour de l’identité plutôt que des positions idéologiques. Leurs partis politiques sont basés sur l’identité ethnique, religieuse ou raciale de leurs membres, et ils cherchent à gouverner à l’exclusion et aux dépens des autres. L’ethno-nationalisme en période de démocratie partielle est un mélange explosif.

Nous savons également qui a tendance à déclencher les guerres civiles, en particulier les guerres civiles ethniques. Ce ne sont pas les groupes les plus faibles, les plus pauvres ou les plus assujettis d’un pays. Ce sont plutôt les groupes qui étaient autrefois politiquement dominants sur un territoire, mais qui ont perdu leur domination ou sont en passe de la perdre. Les Serbes ont commencé la guerre dans l’ex-Yougoslavie. Ils avaient dominé les postes gouvernementaux et militaires pendant des décennies durant la Guerre froide et risquaient de perdre le plus de pouvoir lorsque le pays a commencé à se démocratiser.

En Irak, les Sunnites ont occupé la plupart des postes clés du gouvernement et de l’armée de Saddam Hussein pendant des décennies avant d’être chassés du pouvoir par les États-Unis. Ils ont eux aussi déclenché une guerre civile. Les citoyens de l’est de l’Ukraine ont eu un natif pro-russe au pouvoir comme président jusqu’en 2014. Une fois que le président Viktor Ianoukovitch a fui, leur position privilégiée a également disparu, et des demandes de sécession ont rapidement suivi. Vous voulez savoir où la guerre civile a le plus de chances d’éclater ? C’est dans une démocratie partielle, rongée de politiques identitaires, où le groupe autrefois dominant politiquement est en déclin.

L’attentat du 6 janvier 2021 contre le Capitole des États-Unis était une fenêtre sur ce qui se tramait sous la surface des États-Unis depuis des années. La démocratie aux États-Unis s’affaiblit depuis au moins 2016. Le rapport 2019 sur l’état mondial de la démocratie de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (International IDEA) a révélé que les États-Unis étaient l’un des huit pays du monde qui avaient connu la plus grande érosion démocratique généralisée au cours des cinq années précédentes. (Les autres pays étaient le Brésil, la Hongrie, le Kenya, la Pologne, la Roumanie, la Turquie et l’Inde).

Un récent rapport de Freedom House annonçait que la démocratie américaine était « en difficulté », avec un déclin significatif au cours de la dernière décennie. Et en 2020, le Center for Systemic Peace, une organisation à but non lucratif de Virginie, a déclassé la démocratie américaine en anocratie pour la première fois depuis 1800, parce qu’un président en exercice a refusé d’accepter les résultats de l’élection et a tenté d’annuler les résultats. (À la fin de l’année 2021, les États-Unis ont été reclassés en démocratie à la suite du transfert pacifique du pouvoir et d’une nouvelle administration qui a respecté l’État de droit).

Les États-Unis possèdent également, dans le parti républicain actuel, leur première faction ethnique et religieuse moderne. En 2007, un an avant l’élection de Barack Obama, les Blancs étaient tout aussi susceptibles de se dire démocrates que républicains. Mais les Américains blancs de la classe ouvrière ont transféré leur soutien au parti républicain après le premier mandat de Barack Obama et y sont restés. Aujourd’hui, le parti républicain est composé à plus de 80 % de Blancs, avec une large base de chrétiens évangéliques. Les partis politiques américains n’ont jamais été divisés par la race ou la religion. Mais l’un des deux grands partis américains est désormais l’exemple par excellence d’une faction ethnique.

Pourquoi cela se produit-il maintenant ? Nous ne le savons pas encore, mais nous avons des indices. L’essor des médias sociaux y est probablement pour quelque chose. Les plateformes de médias sociaux ouvertes et non réglementées ont permis aux démagogues d’utiliser plus facilement la désinformation et la mésinformation pour se faire élire – ce qui s’est produit aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Inde, au Brésil et aux Philippines. Il a également facilité l’ingérence d’autocrates tels que Vladimir Poutine dans des élections étrangères, de manière à saper la confiance et le soutien à la démocratie et à exacerber les divisions sociales.

Mais certains groupes de citoyens dans le monde deviennent également de plus en plus craintifs et peu sûrs en raison des effets à long terme de la mondialisation, des progrès technologiques et de l’évolution démographique. Les États-Unis, par exemple, seront la première démocratie occidentale où les citoyens blancs perdront leur statut majoritaire en raison de l’immigration et du faible taux de natalité. Ce phénomène devrait se produire en 2045, mais d’autres pays suivront. Vers 2050, les citoyens blancs deviendront une minorité au Canada. Ce changement pourrait se produire au Royaume-Uni et en Nouvelle-Zélande dans la seconde moitié du siècle. Dans tous ces pays, les partis d’extrême droite à base ethnique ont attiré des adhérents en lançant des avertissements sinistres sur la fin de la domination blanche, soulignant les coûts importants – économiques, sociaux, moraux – d’une telle transformation.

Jusqu’au 6 janvier, les Américains ne réalisaient pas à quel point l’extrémisme intérieur avait progressé aux États-Unis et comment il était lié à des schémas de violence plus larges. Nous avons été distraits par des menaces et des crises moins importantes et par des élites qui voulaient nous distraire. Pendant que nous menions de petites batailles sur les masques et la cancel culture, les groupes extrémistes violents de la droite radicale se sont développés.

Depuis 2008, plus de 70 % des décès liés à l’extrémisme aux États-Unis ont été commis par des membres de mouvements d’extrême droite ou de suprémacistes blancs. Toutes les formes de violence politique ont augmenté aux États-Unis au cours des dix dernières années. Les fusillades de masse sont en hausse et touchent toutes les régions du pays : San Bernardino, Colorado Springs, Charleston, Chattanooga, Santa Barbara, Fort Hood, Newtown, Orlando, Jeffersontown, Pittsburgh et Thousand Oaks. Les crimes haineux augmentent, et beaucoup plus sont dirigés contre des personnes que contre des biens. Et le nombre de milices (pour la plupart suprématistes blanches et antigouvernementales) a plus que doublé depuis 2008. Ce sont exactement les types de groupes qui sont apparus pour combattre dans les nouvelles guerres civiles du XXIe siècle.

Quelle est la gravité de la menace ? Si le groupe de travail devait étudier les États-Unis (ce qu’il n’est pas autorisé à faire), il aurait placé les États-Unis sur une « liste de surveillance » à la fin de 2020. Les pays qui sont à la fois des anocraties et des factions ethniques sont mis sur une liste de surveillance à suivre. Ces pays présentent un risque annuel de guerre civile d’environ 4 %. Ce chiffre semble faible, mais il ne l’est pas vraiment. Il signifie que chaque année où le pays continue à présenter ces deux facteurs de risque – chaque année où il ne renforce pas sa démocratie et ne crée pas de partis politiques plus inclusifs – le risque augmente de 4 %, jusqu’à devenir extrêmement élevé. Mais les signes avant-coureurs sont aussi un cadeau. Si vous connaissez les signes avant-coureurs et que vous les identifiez suffisamment tôt, vous avez le temps de changer.

Les démocraties fortes et saines ne connaissent pas de guerre civile. Elles ont la capacité de gérer le changement et de contenir les pires tendances de la nature humaine. Les États-Unis doivent réformer leur gouvernement pour le rendre plus transparent, plus responsable devant les électeurs, et plus équitable et inclusif pour tous les citoyens. Plutôt que de manipuler les institutions pour servir un groupe de citoyens de plus en plus étroit et les intérêts des entreprises, les États-Unis doivent inverser le cours des choses, en amplifiant la voix des citoyens, en augmentant la responsabilité du gouvernement, en améliorant les services publics et en éradiquant la corruption.

Nous devons nous assurer que tous les Américains ont le droit de voter, que tous les votes comptent et que, à leur tour, ces votes influencent les politiques adoptées à Washington. Les Américains ne retrouveront la confiance dans leur gouvernement que lorsqu’il apparaîtra clairement que celui-ci est à leur service plutôt qu’à celui des lobbyistes, des milliardaires et d’un groupe en déclin d’électeurs ruraux.

Mais nous devons également nous attaquer au problème du factionnalisme. Rien ne favorise et n’accélère autant le factionnalisme que les médias sociaux. Après le 6 janvier, les gens n’arrêtaient pas de me demander : Que devons-nous faire ? Faut-il améliorer le maintien de l’ordre ? De meilleures lois sur le terrorisme intérieur ? Le FBI doit-il infiltrer de manière agressive les milices d’extrême droite ? Ma première réponse était toujours la même.

Enlevez le porte-voix des médias sociaux et vous baissez le volume des brutes, des théoriciens du complot, des bots, des trolls, des machines à désinformation, des semeurs de haine et des ennemis de la démocratie. La colère collective de l’Amérique chuterait presque immédiatement, comme elle l’a fait lorsque Donald Trump ne pouvait plus atteindre chaque Américain 20 fois par jour, tous les jours. (Comme l’a noté le journaliste Matthew Yglesias sur Twitter : « C’est assez bizarre que le fait de bloquer Trump sur Twitter ait complètement fonctionné, sans aucun inconvénient visible. »)

C’est aux États-Unis que l’industrie des médias sociaux est née, et c’est là que se trouvent les cinq grandes entreprises technologiques qui contrôlent la plupart des informations diffusées sur les médias sociaux. Le gouvernement américain réglemente toutes sortes d’industries – des services publics aux entreprises pharmaceutiques en passant par les usines de transformation alimentaire – afin de promouvoir le bien commun. Pour le bien de la démocratie et de la cohésion sociale, les plateformes de médias sociaux devraient être ajoutées à la liste.

Les États-Unis sont le premier pays à majorité blanche du monde à subir cette grande transformation démographique, mais ce ne sera pas le dernier. Le monde observera comment nous, en tant que démocratie multiethnique et pluri-religieuse, gérons ce changement. La majorité blanche en déclin peut choisir d’affaiblir encore plus notre démocratie en tentant d’institutionnaliser le pouvoir des minorités, et continuer à alimenter les peurs raciales. Ils peuvent penser qu’il s’agit d’une stratégie attrayante qui garantit que le pouvoir restera entre leurs mains pendant des générations. Ce qu’ils ne réalisent pas, c’est que cela les rapproche également d’une guerre civile.

Ron Haviv/VII/Redux

Barbara F. Walter

Barbara F. Walter est professeur de sciences politiques et titulaire de la chaire Rohr en relations internationales du Pacifique à l’école de politique et de stratégie mondiales de l’université de Californie à San Diego. Elle est l’auteur de How Civil Wars Start [Comment les guerres civiles naissent, NdT] – (Crown Publishers, 2022), dont certaines parties de cet essai ont été adaptées.

Source : New Republic, Barbara F. Walter – 14-04-2022

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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manuel // 06.05.2022 à 08h50

Quand j’ai lu que ce sont les serbes qui ont commencé la guerre en Yougoslavie j’ai compris que ce gars là est un guignol. Quand on a des experts de ce niveau alors tout est perdu.

22 réactions et commentaires

  • florian lebaroudeur // 06.05.2022 à 07h54

    Si on ne prend pas en compte le déclin des ressources couplé à la dépendance au confort, on passe à coté de l’essentiel…

      +15

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  • Avunimes // 06.05.2022 à 08h17

    Curieux article qui, il le semble, ne parle aucunement du financement, en particulier par les USA, des conflits et préfère jeter la pierre aux réseaux sociaux. Hors, nous avons vu avec les Gilets jaunes qu’une révolte sociale nourrie uniquement par le Web ne suffit pas remettre en cause une politique dirigée par un quelconque Mac Kinsey.

      +29

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  • manuel // 06.05.2022 à 08h50

    Quand j’ai lu que ce sont les serbes qui ont commencé la guerre en Yougoslavie j’ai compris que ce gars là est un guignol. Quand on a des experts de ce niveau alors tout est perdu.

      +38

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    • RGT // 09.05.2022 à 11h12

      Toutafé.

      Regardez seulement la liste des pays actuellement en état de guerre civile :
      « Aujourd’hui, des guerres civiles se déroulent en Irak, en Syrie, en Libye, au Yémen, au Tchad, en République démocratique du Congo, au Nigeria, au Pakistan, en Somalie, au Sud-Soudan, au Mali, en Éthiopie, en République centrafricaine et ailleurs ».

      TOUS ces pays sont d’anciennes colonies dont les frontières ont été imposées par un tracé administratif sans tenir compte des différentes ethnies qui vivaient sur ces territoires.

      Dans le cas des anglo-saxons, les frontières ont d’ailleurs été VOLONTAIREMENT dessinées pour que des ethnies antagonistes soient OBLIGÉES de cohabiter, avec bien sûr l’ethnie la plus favorable à l’ancien colonisateur qui s’accapare le pouvoir au détriment des autres.

      Un beau chaos bien planifié pour défendre les intérêts des anciens colonisateurs afin de continuer à piller sans vergogne les ressources locales.

      Sans compter les découpages ignobles qui ont séparé des ethnies sur deux ou plusieurs états (kurdes par exemple, mais pas que) pour entraîner des conflits permanents, et toutes les manœuvres abjectes visant à causer des ressentiments entre les voisins (Inde-Pakistan).

      Et ne parlons pas des ethnies déplacées pour servir de main d’œuvre corvéables à merci puis laissées sur place suite à la décolonisation avec tous les problèmes que ça comporte (Rohingyas)…

      Bref, un beau bordel laissé par les élites occidentales qui désormais viennent faire le cœur des vierges effarouchées et réclament qu’une aide soit apportée aux victimes.

      Faux-culs.

      P.S. Les « élites » occidentales souhaitent qu’on vienne en aide à ces populations mais seulement avec le fric des « gueux ».

      Elles proposent de « généreusement » apporter leur « aide » contre espèces sonnantes et trébuchantes car il n’y a pas de petit profit, surtout si le fric provient de personnes « qui n’ont aucune importance » si ce n’est que celle de payer pour que les profits perdurent.

        +3

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  • Lev // 06.05.2022 à 08h52

    Très curieux article en effet qui oublie que le financement et les intérêts des grandes puissances sont souvent à l’origine des guerres civiles, au nom de la liberté bien sûr et de leurs intérêts particuliers

      +29

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  • calal // 06.05.2022 à 08h56

    « L’un des travaux de ce groupe de réflexion consistait à proposer un modèle permettant de prédire quels pays du monde étaient susceptibles de connaître l’instabilité politique et la violence. »

    lol j’ai mis du temps a comprendre que vous ne pouvez esperer etre paye pour etudier un sujet que si cette etude allait etre utile pour maintenir la domination de celui qui vous financait. Vous ne pouvez esperer etre embaucher apres des etudes en histoire,geo,sciences politiques sociologie etc que si vous allez servir la cause des dominants.Etudier les guerres civiles sans etudier si certains ont interet a creer des guerres civiles?Mon dieu,des gens pourraient profiter du malheur des autres?

    Ici cet article c’est pareil. Les auteurs etudient la cause des guerres civiles et ne se posent absolument aucune question et avouent etre surpris de l’emergence soudaine du risque de guerre civile aux us apres avoir dit que les deux facteurs preponderants de l’emergence d’une guerre civile etaient l’anocratie et la fragmentation ethnique.

    De plus cela ne les gene pas de reclamer la censure des reseaux sociaux et dans le meme temps de dire qu’une anocratie ( entre deux entre dictature et democratie) est un des facteurs du risque de guerre civile.

    Vas y, rajoute de l’huile sur le feu, c’est pas nous qui allons etre brule…

      +14

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  • Jacleon // 06.05.2022 à 09h17

    Excellent cet article en faveur de la censure, parfaite illustration de la pensée néo-fasciste néo-libéral-progressiste.

    En clair, aux états-unis, c’est ni Trump ni Sanders tout comme chez nous c’est ni Le Pen ni Mélenchon !

      +17

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  • Dorian // 06.05.2022 à 10h00

    Rien que la prémice est déjà faussée.
     » Y avait moins de guerre civile avant ».
    C’est sûr que déjà, si on ne considère que les pays européens de 1680 à 1940, et qu’on compare avec tous les pays du monde depuis 45….
    Trés occidentalo centré tout ça .
    Quid des guerres de colonisations des siècles précédents qui étaient aussi des guerres civiles locales entre groupes pro en anti colonisateurs . Quid des innombrables guerres civiles en Amerique latine depuis 1821? Quid des innombrables guerres de succession, d’usurpation, religieuses ethniques dans toute l’Asie des XVIIIE et XIX siècle ? Quide des revoltes nationalistes en Europe au XIX siecle? Les guerres incessantes espagnoles? Ça compte pour beurre? La construction italienne? Toutes les guerres balkaniques de la fin du XIXe? Les révoltes nationales dans l’empire autrichien? La construction nationale allemande? Peanuts?
    Non, circulez, rien à voir, entre 1680 et 1940, il n’y a eu que les révolutions anglaises, americaines et françaises.
    Je persiste a penser que les penseurs anglo-saxons sont dans un niveau de degénérescence proprement sidérant.

      +33

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  • Olivier77 // 06.05.2022 à 10h07

    J’aimerais savoir comment l’auteur arrive à trouver à la fois des armes légères et lourdes chez l’épicier du coin, les moyens logistique et la fourniture en quantité de munition quand le quidam moyen peine à trouver de la farine et de l’huile ?
    On devine aisément que pour une récolte (semis volontaire) civile de grande ampleur, il faut que tonton Sam et ses affidés mettent du grisbi dans les rouages, que des gens (lesquels ?) soient formés.
    Les, mouvements spontanés comme les gilets jaunes sont facilement éteints avec la force publique.

      +18

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    • azuki // 08.05.2022 à 15h36

      Tu n’as pas remarqué qu’aux US quand il manque d’huile et de farine, les ventes d’armes augmentent ? Ils sont pourris dans leur tête.

        +1

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  • Lev // 06.05.2022 à 11h39

    En fait, il faut lire cet article et l’apprécier pour ce qu’il est : une réécriture de l’Historie et de la réalité telle qu’elle est pratiquée par les « élites » pour justifier leurs agissements.
    De ce point de vue, une telle capacité à s’autojustifier est passionnante et indispensable à connaître

      +15

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  • Hiro Masamune // 06.05.2022 à 14h23

    La seule différence entre une guerre civile et une guerre tout court c’est qu’il n’y a pas besoin des frontières arbitraires des nations pour en arriver à vouloir résoudre ses désaccords par la violence… même des fois ça déborde.
    Partant de là, distinguer les guerres civiles ou non c’est un prisme de lecture pas utile en l’espèce.
    Par contre l’analyse de la montée d’un climat insurrectionnel aux US et juste, mais incomplète. Voir seulement la radicalisation de l’extrême droite c’est réducteur d’autant plus que ce n’est qu’une réaction à la radicalisation de l’extrême centre… qui a la trouille bleu d’assister à la naissance d’une doctrine qui voudrait partager avec le vulgum pecus les profits indus des donateurs des PACs.
    Une guerre civile en contexte ? Nah … même si le pécain du coin achetè ses .223 blacktip chez Target et a un magasin 50 coup, il sait que son voisin fait joujou avec un char dans le régiment de garde nationale du coin tout les mois … et c’est pas un char Russe ! Qu’il y ait par moment des contexte un poil violents avec quelques quartiers pauvres qui flambent et un peu de pillage, c’est ,après tout, presque devenue une coutume locale. Du fait que ça ait des conséquences politiques oupas dépendra la stabilité ou le renversement des politiques, des gouvernements et des lois. Mais sans guerre civile : personne n’a envie de retrouver 6000 têtes nucléaires sur le marché noir.

      +3

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  • Elements of Style // 06.05.2022 à 15h22

    En 2016, le nombre de pays en proie a des conflits violents n’avait plus ete aussi eleve depuis pres de 30 ans. Parallelement a cela, les conflits se fragmentent, comme en temoigne, par exemple, la proliferation des groupes armes impliques dans la guerre civile en Syrie, qui se comptent aujourd’hui par milliers alors qu’on en denombrait huit au declenchement du conflit. En outre, les modes de reglement traditionnels ne sont plus tout a fait adaptes aux conflits d’aujourd’hui, qui sont des lors plus longs et plus meurtriers. Cela s’explique en grande partie par leur regionalisation, par laquelle les problemes politiques, socioeconomiques et militaires s’entremelent par-dela les frontieres et s’alimentent mutuellement. La guerre au Yemen en est la triste illustration. 

      +2

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  • Christian Gedeon // 06.05.2022 à 15h42

    Les cinq premières lignes ont suffi pour que j’arrête.Ignorantus , ignoranta, ignorantum. Les guerres civiles jalonnent l’histoire du monde depuis qu’il est monde.

      +8

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  • Brun’s 03 // 07.05.2022 à 08h52

    Tant qu’il y aura des hommes, il y aura des guerres et toutes les raisons ou les causes invoquées attestent de la cupidité de notre espèce prédatrice…l’argent, l’argent… tout s’achète et tout se vend …la guerre civile, celle qui nous pend au nez depuis déjà quelques temps, va certainement finir de se déclencher suite à la réélection récente de Jupiter, à la tête de cette 5ème république moribonde et anti démocratique….

      +0

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  • Dominique // 07.05.2022 à 08h56

    Oui, je suis d’accord avec les commentaires, l’analyse est biaisée et la recommandation de la censure comme seule solution à tous les maux décrits est impayable…
    On se demande pourquoi Les-crises s’est donné le mal de traduire de tissu de bêtises…

      +7

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    • Subotai // 07.05.2022 à 18h49

      C’est toujours inintéressant de voir comment l’autre voit les choses . 🙂
      A côté de la plaque, biaisée et étriquée; la vision présentée reste signifiante.
      Ma conclusion: ils sont mal. Quand on n’est pas capable de poser correctement la question, on n’a aucune chance de trouver la réponse. 🙂

        +6

      Alerter
  • Caporal Metchnev // 14.05.2022 à 09h55

    1) Qu’est-ce qui provoque la colère des peuples? La hausse des prix? Les fins de mois difficiles? Les inégalités sociales? L’expropriation du pouvoir par une poignée?
    Non
    Vous n’y êtes pas du tout.
    Les intérêts divergents objectifs de classes sociales n’existent pas.
    Le problème c’est quelques individus, des excités, des trolls, des manipulateurs sur les réseaux sociaux.
    Alors pour vivre en paix…. La solution est toute trouvée: cassons le thermomètre et censurons la liberté d’expression qui provoque tant de mal.
    Si cet article a un intérêt (il faut bien chercher au milieu de cette bêtise infinie) c’est qu’il reprend un thème cher aux néolibéraux (socio)démocrates, le contrôle de l’information via de nouvelles règles et lois visant à limiter les libertés (pour notre sécurité collective, bien entendu)
    2) “ Les démocraties fortes et saines ne connaissent pas de guerre civile. Elles ont la capacité de gérer le changement et de contenir les pires tendances de la nature humaine”
    On retrouve là une accumulation d’affirmations non étayées assez récurentes dans la “pensée” idéaliste bourgeoise. La guerre civile? “pires tendances de la nature humaine”. On appréciera ici la vie sociale vue comme une addition d’individus isolés ayant une “nature” immanente, non évolutive, et potentiellement dangereuse. On est dans le mythe du péché d’Adam et Ève, la faute originelle. Mais cette thèse sur les démocraties “saines et solides” est totalement dépassée au sein de l’idéologie néolibérale qui a compris depuis longtemps le “danger” potentiel de toute démocratie représentative.

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