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15.novembre.202215.11.2022 // Les Crises

COP27 : Les dirigeants occidentaux deviennent soudain plus courtois avec le président du Venezuela

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John Kerry s’est entretenu avec Nicolas Maduro lors d’une réunion « impromptue » tandis qu’Emmanuel Macron l’a appelé « président », ignorant Juan Guaido.

Source : Responsible Statecraft, Connor Echols
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le président vénézuélien Nicolas Maduro rencontre le président français Emmanuel Macron lors de la conférence COP 27 en Égypte (Screengrab via Telesur)

Après avoir tenté pendant des années d’isoler le président vénézuélien Nicolas Maduro, les États-Unis et leurs alliés européens semblent prêts à changer d’approche pour traiter avec le leader de gauche contesté.

Lors d’une rencontre apparemment impromptue au sommet de la COP 27 en Égypte, le président français Emmanuel Macron a dit à Maduro qu’il « aimerait beaucoup que nous puissions parler plus longuement », signalant ainsi son intérêt à aider à la médiation de la crise politique au Venezuela. Macron s’est également adressé à Maduro en l’appelant « président », ce qui confirme ainsi la décision de l’Union européenne de ne plus reconnaître Juan Guaido, figure de l’opposition, comme le dirigeant du pays.

Maduro a également eu une conversation chaleureuse avec le Premier ministre portugais Antonio Costa, invité par le dirigeant vénézuélien à visiter Caracas..

Même John Kerry, l’envoyé de l’administration Biden pour le climat, a parlé avec Maduro en marge de la conférence. Ce bref échange a été la plus importante rencontre entre les États-Unis et le Venezuela depuis mars, lorsque le principal conseiller de la Maison Blanche pour l’Amérique latine a rencontré Maduro à Caracas.

Le département d’État a par la suite déclaré que la conversation avec Kerry n’était « pas plus prévue que substantielle », et une vidéo de leur discussion semble confirmer cette affirmation. Mais les perspectives ouvertes par cet échange, ainsi que les réunions plus productives de Maduro avec les dirigeants européens, semblent bien représenter un changement plus profond de la politique occidentale envers Caracas.

« J’interprète cela comme une tentative de la part de Macron d’encourager Maduro à faire partie d’une solution politique dans la région », a déclaré William LeoGrande, professeur à l’American University. « Cela correspond probablement à la conception qu’a l’administration Biden quant à la voie à suivre au Venezuela, même si les responsables ne veulent pas le dire tout haut. »

La politique qui a consisté à isoler Maduro, qui a débuté en 2019 après des élections que l’Occident considérait comme un simulacre, n’a cessé de perdre des soutiens tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Venezuela. La situation politique et économique du pays s’est détériorée dans les années qui ont suivi, en partie à cause des sanctions américaines exhaustives contre le régime et du fait que le Royaume-Uni continue de détenir plus d’un milliard de dollars des réserves d’or du Venezuela.

Mais le leader de gauche s’est montré plus coriace que Washington ne le pensait au départ. En conséquence, de nombreux dirigeants latino-américains ont abandonné l’idée de l’évincer, les nouveaux dirigeants brésiliens et colombiens préconisant une solution diplomatique à la crise de Caracas. Et, alors que la guerre de la Russie en Ukraine a suscité des inquiétudes quant aux prix mondiaux du pétrole, les dirigeants occidentaux ont commencé à assouplir leur position concernant la politique intérieure du plus grand producteur de pétrole de la région.

Le président Joe Biden a mis bien du temps avant de s’éloigner de la politique de son prédécesseur à l’égard du Venezuela, probablement en raison des complexités de politique intérieure associées à la politique américaine en Amérique latine. Mais Biden a apporté des changements à la marge, notamment en ouvrant une voie semi-officielle qui a amené un échange de prisonniers le mois dernier.

En attendant, Macron semble tout à fait satisfait d’assumer un rôle plus important dans la politique occidentale à l’égard de Caracas.

« Macron semble se complaire dans ce rôle de médiateur diplomatique, a déclaré LeoGrande. Il a joué le même rôle dans le conflit en Ukraine en étant en quelque sorte le canal de l’Occident vers [le président russe Vladimir] Poutine, et ce qu’il fait ici est potentiellement similaire. »

Source : Responsible Statecraft, Connor Echols, 09-11-2022

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Orhan // 15.11.2022 à 07h59

Ah, du coup il va falloir mettre à jour le système de pensée automatique du citoyen modèle : finalement non Maduro n’est plus un dictateur et le Venezuela n’est pas un ennemi de la démocratie et de l’occident. Dis donc vivement le futur où une simple capsule fera l’affaire. Ce serait drôle s’il n’y avait pas ces morts et ces déplacés directement causés par les sanctions économiques et l’isolement du pays. Apparamment eux n’ont pas droit à la même empathie que les ouvriers morts au Qatar.

22 réactions et commentaires

  • Orhan // 15.11.2022 à 07h59

    Ah, du coup il va falloir mettre à jour le système de pensée automatique du citoyen modèle : finalement non Maduro n’est plus un dictateur et le Venezuela n’est pas un ennemi de la démocratie et de l’occident. Dis donc vivement le futur où une simple capsule fera l’affaire. Ce serait drôle s’il n’y avait pas ces morts et ces déplacés directement causés par les sanctions économiques et l’isolement du pays. Apparamment eux n’ont pas droit à la même empathie que les ouvriers morts au Qatar.

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    • Olivier77 // 15.11.2022 à 08h41

      On a tant besoin du pétrole lourd du Venezuela, puisque le russe est honni. Réal politique.

        +19

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      • RGT // 15.11.2022 à 09h48

        Il faut bien diluer le pétrole de schiste (bien trop léger) dans un produit plus « lourd »pour le rendre utilisable comme source d’énergie.

        Et comme le Venezuela est le pays qui détient les plus grosses réserves mondiales de ce précieux produit, les dirigeants « du monde libre » doivent désormais caresser le cul des dirigeants vénézuéliens s’ils ne souhaitent pas se retrouver avec une catastrophe écologique (liée à l’extraction du pétrole de schiste), une catastrophe environnementale (causée par le rejet décomplexé de gaz à effet de serre), une catastrophe sanitaire (causée par la pollution de plus en plus importante) MAIS SANS LES AVANTAGES ÉNERGÉTIQUES qui pourrait maintenir à flot l’économie et les circuits financier qui permettent aux oligarques de continuer à encaisser des profits insolents.

        Ça commence à sentir férocement le roussi pour les « pays libres », surtout depuis que l’OPEP a refusé d’obéir à son maître et a même légèrement fermé le robinet pour se libérer de ses chaînes…
        Si ça continue, nous verrons les dirigeants occidentaux se pointer à Téhéran sapés en ayatollahs pour aller mendier un peu de compassion de la part des iraniens qu’ils assaillent depuis plus de 40 ans…

        Sans énergie abondante et bon marché tout le système économique occidental s’effondre.
        Il fallait peut-être réfléchir sur le long terme avant, mais c’est une chose dont les dirigeants occidentaux sont incapables depuis bien longtemps.

        Sully, Colbert, De Gaulle et les autres doivent se retourner dans leurs tombes.
        Gouverner, c’est prévoir… sauf désormais en occident.

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  • Zorglub // 15.11.2022 à 09h02

    Ainsi Macron se positionne à l’étranger comme ambassadeur et en France comme premier ministre . Que fait-il à la tête de l’Etat ?

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  • nulnestpropheteensonpays // 15.11.2022 à 09h49

    Encore un coup d’état raté à mettre au crédit de l’occident ! Viré d’Afrique , incapable de renverser Maduro .Ne faisant même plus peur a la Russie ! Ils leur reste qui a tordre du coup les néolibéraux de nos gouvernements ? Vous avez 5 secondes ….. Ben nous , on va se faire tordre grave , ils n’ont plus que nous à tondre !

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    • patoche // 15.11.2022 à 11h40

      Il faut ajouter le coup d’Etat de 2019 en Bolivie qui a finalement foiré.

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    • yakafokon // 15.11.2022 à 11h49

      Que nous à tondre ? Il n’y a strictement plus rien qui fonctionne et qui vaille la peine de venir nous le piquer ! Il me paraît très difficile de tondre un œuf !

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      • nulnestpropheteensonpays // 15.11.2022 à 13h43

        Il reste le feodalisme …l’esclavage …Je pense que c’est vers ça qu’on se dirige si on n’arrive plus a faire travailler l’Afrique pour nous et les pays du tiers monde

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  • R // 15.11.2022 à 10h02

    La COPxx… un « machin » inutile dont la seule fonction est de faire reluire l’ego des dirigeants occidentaux.

    S’ils étaient réellement motivés à sauvegarder la planète sur le LONG TERME ça se saurait…

    Tout ce que fait ce grand guignol, c’est balancer de la poudre aux yeux des gogos et faire en sorte que RIEN NE CHANGE pour qu’ils puissent continuer à pantoufler dans leurs bureaux cossus et dorés jusqu’à leur mort.

    Une simple réflexion à la portée d’un enfant de 4 ans suffit à comprendre que l’orgie énergétique actuelle est si intimement liée au nouveau mode de vie consumériste sur lequel est basée l’ensemble de la société (avec pour corollaire les saccages environnementaux et les pillages de la planète) est la cause UNIQUE du désastre actuel.

    Et tout retour en arrière signifierait une chute drastique du niveau de vie (et surtout pour les oligarques une baisse monumentale de leurs profits).

    Alors on continue à foncer dans le mur en chantant en s’étant bien sûr débarrassé des ceintures, airbags, parachutes et autres bouées de sauvetage.

    Et ce ne sont pas 3 éoliennes, 2 panneaux solaires et 2 trottinettes électriques qui permettront de changer quoi que ce soit… Tout au plus ils permettront aux privilégiés de bénéficier encore quelque temps d’un confort illusoire pendant l’effondrement final.

    Après-moi le déluge…

    De toutes façons, toutes ces « grandes manifestations de solidarité internationale » ne sont que du vent.

    Vent qui bien sûr n’est pas perdu pour tout le monde, certains profiteurs opportunistes sautant sur l’aubaine pour récupérer quelques profits au passage.

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    • Patrick // 15.11.2022 à 11h01

      pas du tout , et on est en train de le voir arriver.
      Le soucis n’est pas du tout au niveau du climat mais au niveau du partage des ressources et du contrôle de la population.
      On vient de voir une première émission TV dans laquelle le « permis carbone » est évoqué comme solution à la « crise climatique » .. ça vous rappelle rien ? il ne l’ont pas appelé Pass mais le coeur y est.

      Donc tout le cirque GIEC , COP …. nous conduit tout droit à une société de surveillance et de contrôle pour la plus grande joie de papy Schwab , Macron et cie

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      • jesaispas // 15.11.2022 à 14h29

        Dire « LePass » ne dit rien de ce que l’on refuse, l’institutionnalisation du système d’inégalités par les moyens de l’organisation d’un marché à polluer qui se targue d’incarner les conditions à l’existence.

        Les scientifiques ont plus que largement participés de la construction d’une réalité imaginée dont la tentative de réalisation capitaliste s’est faite sans mesures des conséquences réelles, à tout prix car tina. On ne peut faire ce raccourci douteux qui consiste à rendre responsable ces scientifiques du résultat de ce qui a toujours était sut. Les capacités techniques forment un état des connaissance qui ne disent rien des choix d’implémentations consécutif du paradigme politique qui nous habite.

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      • red2 // 17.11.2022 à 07h15

        Hors sujet, mais en quoi un pass carbone vous fait peur ? Il existe déjà en occident : c’est l’argent qui détermine si vous pouvez polluer plus ou moins. Cette méthode est inégalitaire et ne permet, sauf si on met en place une taxe carbone, même pas de s’attaquer sérieusement aux problématiques climatiques. Vous trouvez que c’est mieux qu’un pass qui met les citoyens à égalité et dont le contenu pourrait être discuté démocratiquement ? Franchement entre la sélection du droit à polluer par le fric ou un pass carbone, je préfère le pass!

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    • Grd-mère Michelle // 16.11.2022 à 12h52

      @R La COP s’occupant, cette année, d’évaluer les dédommagements à verser par les pays riches aux pays pauvres, en compensation des dégâts provoqués par leurs politiques économiques « envahissantes » et désastreuses(auxquelles leurs populations participent en consommant inconsidérément), vous sautez sur l’occasion pour la déprécier et nous distraire avec des histoires de trottinettes… complètement hors sujet!
      Après VOUS, le déluge! (Ou « l’effondrement » que vous semblez appeler de vos vœux et contribuez à provoquer en communiquant votre pessimisme morbide).
      Alors que des efforts de solidarité internationale (même hypocrites et imparfaits) sont le signe d’un changement profond de mentalité de la part de la société civile (qui y force ses politiques) et la seule alternative aux vents dévastateurs qui soufflent sur la « civilisation » d’exploitation et de gaspillage depuis trop longtemps, vous osez critiquer sans rien proposer… et sans vous impliquer d’aucune manière, bien entendu! Quel « profit » en tirez-vous, du temps passé à décourager tous vos lecteurs/trices?

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  • yakafokon // 15.11.2022 à 10h50

    Ce Nicolas Maduro, quand-même, quel magicien !
    En quelques jours, il est passé du rang de pire dictateur de la planète, à celui de sauveur des démocraties occidentales !
    Et tout ça uniquement en changeant d’eau de toilette !
    Avant, son parfum préféré était composé d’huiles essentielles de la jungle, mais il a décidé d’en changer !
    Maintenant, il utilise un subtil mélange de pétrole lourd et de gaz naturel, que ses détracteurs d’hier semblent apprécier !
    Mais il veut bien partager sa recette, à la condition qu’on foute la paix au Venezuela, que cesse l’embargo de son pays, et que les voleurs britanniques de la City lui rendent le stock d’or qu’il leur a naïvement confié, croyant en leur honnêteté !
    Sinon, les clients de son « parfum  » se bousculant à sa porte, il n’aura que l’embarras du choix !

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  • Savonarole // 15.11.2022 à 14h04

    Quiquic’est qui essaye de sauver sa fin de mandat sans s’occuper de la fin du monde : les présidents Gilet Jaunes ! Tu leur monte le plein de quelques cents et on les retrouve à papoter avec des syndicalistes infrequentables sur les ronds points de Charm-el-Sheir ^^
    Allez Sisi , faut sortir les LBDs, pi les GLI , allez gaze moi tout ça : ça fait désordre mondial ça , ça va faire fuire les touristes ces drapeaux Lutte Ouvrière partout :p

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  • Castigat // 15.11.2022 à 22h43

    Venezuuuuueeeelllllaaaaaaaaa !
    Comme dit JLM le besoin de pétrole rend poli.
    Espérons que les couillons qui nous dirigent comprendront que le Venezuela n’est ni une monarchie du golfe persique qui pratique peine de mort, torture et mutilations, ni la Russie et dont leur seul tort aura été de se réapproprier son pétrole au grand dam des yankees.

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    • Grd-mère Michelle // 16.11.2022 à 13h26

      Autre « tort » qui a provoqué le courroux (et la terreur) des (20?)dirigeants des « grandes puissances » dominatrices: la récupération par le peuple vénézuélien de son auto-détermination et son organisation sociale et démocratique en vue de celle-ci (ce que E.Macron appelle une « crise politique »).
      Pour mieux comprendre, voir: « venezuelainfos.org » (en français)

      Maintenant, la fréquentation rapprochée de son président avec les animaux malades de la peste consumériste et impérialiste, le fait d’en être « courtisé », risque peut-être de lui transmettre certains virus que son isolement forcé lui évitait…

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      • Lt Briggs // 16.11.2022 à 18h36

        « Maintenant, la fréquentation rapprochée de son président avec les animaux malades de la peste consumériste et impérialiste, le fait d’en être « courtisé », risque peut-être de lui transmettre certains virus que son isolement forcé lui évitait… »

        C’est une fois qu’une personne arrive aux manettes qu’on voit à qui on a à faire. D’abord vice-président de l’Équateur, Lenín Moreno tenait strictement le même discours nettement à gauche que son président Rafael Correa. Mais à peine élu président en 2017, Moreno a renié toutes ses promesses et appliqué une politique contraire à tous points de vue à celle de Correa et donc aux promesses qu’il avait faites durant la campagne électorale. Le point d’orgue est atteint le 11 avril 2019 quand l’ambassade d’Équateur autorise la police britannique à appréhender Julian Assange qui était réfugié dans ses locaux…

        Maduro est le président élu du Vénézuela depuis 2013. Il semble donc durablement immunisé contre le virus dont vous parlez !

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        • Grd-mère Michelle // 17.11.2022 à 13h50

          @lt Briggs Heu…ce que j’en disais dans ma dernière phrase (avez-vous remarqué le « risque peut-être… »?), c’était aussi pour le lui dire à lui… et à tou-te-s ses partisan-e-s.
          Au cas où ce propos parviendrait à ses oreilles de président d’un pays dont l’organisation politique actuelle pourrait enthousiasmer et devenir un exemple pour les pays (et les groupes de pays) qui souhaitent améliorer leur société, le « vivre ensemble » sur leur territoire et sur la terre en général.
          Car, hélas, les meilleures bonnes volontés individuelles sont souvent perturbées par l’égo de ceux/celles qui les portent, qui leur fait porter le flanc à de multiples attaques sournoises.
          En ce sens, oui, l’exemple de l’Équateur est éloquent.
          Et Maduro est mortel comme nous tou-te-s…
          Mais dois-je expliquer cela à un militaire, qui devrait, mieux que quiconque, connaître les ruses des armées et des « services secrets » assujetti-e-s à des « dirigeants » féroces et voraces?

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