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5.novembre.20225.11.2022 // Les Crises

Si la Troisième Guerre mondiale avait commencé, nous serions tous déjà morts

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Ces élites de la politique étrangère à Washington suggèrent imprudemment que la Russie est une menace universelle qui nécessite une victoire absolue sur le mal.

Source : Responsible Statecraft, Anatol Lieven
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Susan Glasser du New Yorker (Brookings/Flickr) et Fiona Hill, Senior Fellow de Brookings (Reuters)

Susan Glasser du New Yorker, et Fiona Hill, ex-membre du Conseil national de sécurité du président Trump, estiment que « nous combattons déjà dans la Troisième Guerre mondiale avec la Russie », même si nous ne le savons pas encore. C’est de la folie. Comme l’a remarqué Daniel Larison, si nous étions entrés dans la Troisième Guerre mondiale, il n’y aurait aucun doute à ce sujet – nous serions probablement déjà morts.

L’Amérique mène en effet une guerre par procuration avec la Russie en Ukraine, comme l’Union soviétique a mené une guerre par procuration avec les États-Unis au Vietnam, et comme l’Amérique a mené une guerre par procuration avec l’Union soviétique en Afghanistan. Pendant la Guerre froide, cependant, les dirigeants soviétiques et américains ont pris soin d’éviter que ces guerres par procuration ne se transforment en guerre directe entre les superpuissances, avec la menace imminente d’un anéantissement nucléaire mutuel. Ils y sont parvenus en partie en évitant la guerre par procuration sur le continent européen, où les intérêts vitaux des superpuissances se rejoignaient d’une manière qui n’était pas vraie dans la majeure partie de l’Asie.

À deux reprises, les États-Unis ont été sur le point d’utiliser des armes nucléaires pendant la Guerre froide. La première a eu lieu en Corée, lorsque l’armée américaine semblait être confrontée à une défaite sur le terrain et que le général MacArthur a demandé l’utilisation d’armes nucléaires contre la Chine. Le président Truman a refusé à juste titre, comme l’a conclu l’écrasante majorité des observateurs. La seconde a eu lieu pendant la crise des missiles de Cuba, qui s’est déroulée près des côtes américaines et a été évitée grâce à une intense diplomatie de dernière minute. Ces deux événements ont affecté directement l’Amérique et les Américains, ce qui n’est manifestement pas le cas de la guerre actuelle en Ukraine, malgré toutes ses horreurs.

Dans ce contexte, nous devons prendre note des grandes différences entre les guerres par procuration du passé et la guerre actuelle, vue de Moscou. Pour reprendre les mots de Dmitri Trenin, ancien directeur du Carnegie Russia Center, qui compare la crise actuelle à la crise des missiles de Cuba :

« En surface, la cause profonde de ces deux confrontations est un sentiment aigu d’insécurité créé par l’expansion de l’influence politique et de la présence militaire de la puissance rivale jusqu’aux portes de son propre pays : Cuba à l’époque, l’Ukraine aujourd’hui. »

« Cette similitude, cependant, ne va pas plus loin. Le trait marquant de la crise ukrainienne est la grande asymétrie qui existe non seulement entre les capacités de la Russie et des États-Unis, mais aussi, et surtout, entre les enjeux. Pour le Kremlin, la question est littéralement existentielle. »

L’une des raisons pour lesquelles des déclarations aussi irresponsables que celles de Glasser et Hill sont publiées est précisément qu’il reste si peu de gens se souvenant de ce qu’était la Seconde Guerre mondiale. En Russie, les dirigeants soviétiques après Staline avaient tous servi ou (dans le cas de Gorbatchev) avaient été enfants pendant la guerre. En Amérique, la plupart des présidents américains jusqu’à George W. Bush avaient servi, et le président Eisenhower avait commandé. Il est facile d’imaginer l’incrédulité d’Ike si quelqu’un lui avait dit que notre situation actuelle ressemble de quelque manière que ce soit à la guerre dans laquelle il a combattu.

Mais bien sûr, si nous devions nous retrouver dans un échange nucléaire avec la Russie, notre situation ne ressemblerait pas à la Troisième guerre mondiale, mais à quelque chose de bien pire. Le fait de brouiller la ligne entre la guerre par procuration et la guerre directe n’est donc pas seulement irresponsable, mais dangereux. Si cette croyance se répandait parmi les décideurs américains, nous pourrions constater que nous avons franchi cette ligne sans nous en rendre compte – jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour revenir en arrière.

Heureusement, l’administration Biden semble comprendre la différence et a pris bien soin d’éviter les affrontements directs avec la Russie. Le problème est que, si Washington a apporté un soutien massif à l’Ukraine, il n’a pas fixé d’objectifs ou de limites jusqu’où aller pour l’Ukraine pour vaincre la Russie.

Si l’Ukraine remporte d’autres victoires et récupère les territoires que la Russie occupe depuis février, Poutine sera, à mon avis, probablement contraint de démissionner, mais la Russie n’utilisera probablement pas d’armes nucléaires. En revanche, si l’Ukraine continue à essayer de reconquérir la Crimée, que l’écrasante majorité des Russes considère comme un simple territoire russe, les risques d’escalade vers une guerre nucléaire deviennent extrêmement élevés.

Cela met en évidence un autre danger du langage de la Troisième Guerre mondiale : il suggère une menace universelle, la nécessité et la possibilité d’une victoire absolue sur le mal absolu, comme lors de la Deuxième Guerre mondiale. Mais la guerre en Ukraine n’a rien à voir avec cela. Elle est devenue une lutte post-coloniale sur des frontières ethniques locales, dont il y a eu tant d’exemples (souvent menés par des alliés américains) depuis la chute des empires ottoman, britannique, français et soviétique.

Quant à la victoire absolue, pas une seule guerre américaine depuis 1945 ne s’est terminée de cette façon. Toutes ont conduit à des tirages au sort, à des compromis, à de longues guerres civiles ou finalement à une défaite pure et simple. La recherche de la victoire absolue en Ukraine laisse présager soit une guerre sans fin, soit l’utilisation par la Russie d’armes absolues en réponse.

En outre, une caractéristique centrale des deux guerres mondiales – et c’est pourquoi elles ont été appelées guerres mondiales – est que chaque grande puissance du monde a finalement été entraînée d’un côté ou de l’autre en réponse à ses propres ambitions ou craintes. Glasser et Hill devraient se rappeler qu’ils sont lus non seulement à Washington et à Moscou, mais aussi à Pékin.

Si le gouvernement chinois est convaincu que l’Amérique mène en fait une guerre pour la défaite totale de la Russie et le renversement de l’État russe, il est fort probable que la crainte des effets sur ses propres intérêts vitaux l’amènera à accorder à la Russie le type d’aide militaire énorme que l’Amérique a accordé à l’Ukraine, auquel cas l’équilibre des forces pourrait basculer en défaveur de l’Ukraine.

Enfin, nous devons considérer l’effet sur notre propre culture politique et notre discours public si l’idée que nous sommes réellement en guerre s’installe, car comme l’a fait remarquer Eschyle il y a près de 2 500 ans : « Dans la guerre, la vérité est la première victime. » Les journalistes et les analystes qui croient sincèrement que leur pays est en guerre peuvent aussi avoir le sentiment, ne serait-ce qu’inconsciemment, qu’ils ont le devoir positif d’écrire de la propagande de guerre au lieu de rechercher la vérité objective.

Source : Responsible Statecraft, Anatol Lieven, 03-10-2022

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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vert-de-taire // 05.11.2022 à 08h22

***Si l’Ukraine remporte d’autres victoires ***

Il faut être très perché pour proférer de telles inepties.

Les malheureux soldats ukrainiens se font décimer …
c’est atroce.
Les stratèges occidentaux de cette guerre des assassins de masse, avec circonstances aggravantes : avec préméditation et en réunion en vue de troubler l’ordre public (mondial).

35 réactions et commentaires

  • JEAN DUCHENE // 05.11.2022 à 08h03

    article très intéressant qui montre les doutes et les interrogations au sein de la puissance impérialiste américaine. D’aucuns sur ce forum vont lui reprocher de ne pas s’aligner entièrement sur la version de Poutine.

      +4

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    • vert-de-taire // 05.11.2022 à 08h42

      Oui, les mafias des oligarques ne sont pas toujours unanimes sur tout.

      Et, chose inconnue ici, il y a encore des médias (i.e. des oligarques) qui peuvent se permettre des opinions divergentes.
      Ceci explique peut-être cela.

        +3

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    • Lt Briggs // 05.11.2022 à 10h05

      Très bonne analyse, oui. L’article met en exergue la folie qui s’est emparée de certains dirigeants américains partis en croisade contre le Mal. A noter en toute fin d’article une phrase qui décrit finement la quasi-impossibilité pour les journalistes de rester objectifs en temps de guerre, tellement est grande la pression politique, sociale et morale qui pèse sur eux :

      « Les journalistes et les analystes qui croient sincèrement que leur pays est en guerre peuvent aussi avoir le sentiment, ne serait-ce qu’inconsciemment, qu’ils ont le devoir positif d’écrire de la propagande de guerre au lieu de rechercher la vérité objective »

      Les propriétaires de journaux n’ont presque pas besoin d’user de leur pouvoir, pourtant immense. Heureusement, il reste toujours quelques journalistes intègres et imperméables à l’air ambiant.

        +16

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  • vert-de-taire // 05.11.2022 à 08h22

    ***Si l’Ukraine remporte d’autres victoires ***

    Il faut être très perché pour proférer de telles inepties.

    Les malheureux soldats ukrainiens se font décimer …
    c’est atroce.
    Les stratèges occidentaux de cette guerre des assassins de masse, avec circonstances aggravantes : avec préméditation et en réunion en vue de troubler l’ordre public (mondial).

      +39

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    • strategy // 05.11.2022 à 09h47

      Pour compléter..je suis un ancien militaire français je lis le russe et je le comprends assez bien. Vous devirez lire autre chose que les communiqués du ministère de la défense de la Russie.

      C’est une guerre style 1914-1918 et la montée graduelle et permanente de la qualité du matériel livré sans limite a l’Ukraine force la Russie a payer un prix terrible, de plus en plus lourd.

      Ici le pourcentage en pib et en $ us de l’aide fournie par ce que vous appelez l’Occident. Il faut suivre le lien et cliquer a gauche sur l’item – Bilateral Aid to Ukraine – Que peut-on y lire ?

      Le total de l’aide représente après 9 mois de conflit plus ou moins la totalité du budget militaire russe. De ceci le principal donateur reste les USA avec 57 milliards de $ us soit 0.2 % de son pib, rien et largement compensé par les ventes de matériels de guerre américain un peu partout dans le monde.

      https://datastudio.google.com/reporting/dfbcec47-7b01-400e-ab21-de8eb98c8f3a/page/p_8zfdils5xc?s=sHwZTqbEMFo

      Il suffit d’associer ceci avec les sanctions, les pertes de revenus de la Russie (gaz et pétrole) pour saisir que la ruine est possible.

      Une journée de missiles sur les villes ukrainiennes coûte 700 a 800 millions de $ us a la Russie, la quasi-totalité des hélicos d’assaut type KA-52, réputés invincibles ont été détruits (a 15 millions de $ us la pièce), la liste est sans fin.

      Sous estimer son adversaire coûte toujours très cher.

        +6

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      • Gaspard des montagnes // 05.11.2022 à 10h16

        Vous comparez des PIb Nominaux ce qui deforme la réalité, il faut prendre les pib en parité de pouvoir d’achat !!
        Ensuite les Pib occidentaux sont composés principalement de services tandis que les Pib des BRICS sont ds productions industrielles et extractives.
        D’ailleurs nous commençons à réaliser actuellement la vraie valeur des choses à travers les prix de l’énergie des matières premières et de l’alimentation.
        Vous devriez lire le dernier article d emmanuel Todd dans Marianne sur le déclin américain

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      • Cording1 // 05.11.2022 à 10h44

        Sous-estimer que la Russie vient d’augmenter son budget militaire de 50% alors qu’il n’était que le 1/10è des Américains, qu’elle a une industrie militaire, la seconde exportatrice au monde, qui tourne à plein régime dont les employés font les 3/8 donc elle n’est pas, comme l’Ukraine, dépendante de la fourniture d’armes et munitions des pays occidentaux qui ont livrés leurs stocks et puisent dans leurs propres armées ce qui n’est pas encore le cas des USA; Mais cela va arriver.
        Qu’il n’y a pas que des missiles mais des drones plus petits, non chers et plus précis en faisant moins de morts civils. Que la Russie a des missiles hypersoniques tels Kinjal, Kalibr que les US n’ont pas.

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      • ouvrierpcf // 07.11.2022 à 15h01

        L ancien militaire français est seulement ancien mais pour le coup militaire Les choses de la guerre ont évolué mais ce pour qui pourquoi on fait on déclare une guerre. Non En France en Allemagne en région parisienne non il n’y a ni gaz ni pétrole ni même charbon En 2023
        a France de 2023 donc sera déficitaire en produits agricoles pas en engrais mais en tonnes de pommes de terre de fruits de blé de mais d’orge de colza On reste productif en lavande Mais les burgers lavande s’ils sentent bon ils ne nourrissent pas son homme ou son ado La Russie donc n’a jamais autant tiré de litres de pétrole de mètres cubes de gaz de son sol depuis février 2022 et l’autre nous narre des contines pour endormir un fan de BFM Fos sur mer a arrêté 2 hauts fourneaux Arcopal st Omer 3 fours l’ex militaires devra se racheter des assiettes en papier pour remplacer sa vaisselle cassée le remplacement des rails des lignes TGV seront à reporter concrètement mon général voilà la situation en France et ce pour janvier 2023 je ne vous parle même pas du prix du litre de gaz oil pour de la stère de bois de Lorraine du Quercy de Normandie et même de Bastia

          +9

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      • Larousse // 08.11.2022 à 09h43

        Strategy Vous avez parfaitement raison, L’Ukraine a toutes les chances de sortir vainqueur de ce conflit , sauf qu’il y a une condition maintenant – l’OTAN doit se dépêcher d’envoyer des troupes directement sur le front, pas seulement quelques centaines de conseillers, comme le fait la France. IL faut absolument un contingent d’environ 60 000 hommes avec au moins la moitié affecté sur le Front directement aux combats, donc pour la France il faut envoyer au combat contre les Russes 10 000 hommes….Pourquoi, tout simplement parce que les pertes ukrainiennes sont importantes , certains Américains disent effroyables…. J’espère que vous serez donc aussi mobilisé pour partir sur le Front de l’Est…. bon courage.

          +3

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    • strategy // 05.11.2022 à 10h03

      https://twitter.com/KilledInUkraine

      Le lien Twitter sur les officiers russes tués en Ukraine, liste établie a partir des avis de décès, des photos géolocalisées des corps, des cérémonies organisées par les municipalités, les formations militaires, etc…

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    • Myrkur34 // 06.11.2022 à 07h00

      Apparemment, ce serait plutôt les mobilisés russes qui se font décimer après leur « énorme » formation militaire.

      https://verstka-media.translate.goog/pod-makeevkoy-pogibli-sotni-mobilizovannyh/?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=wapp

        +0

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  • Fritz // 05.11.2022 à 08h28

    Curieux de constater combien de femmes se distinguent dans l’hystérie antirusse. Chez nous, les journalistes Marie Mendras, Marie Jego, etc. En Angleterre, la météorique Liz Truss. Aux États-Unis, Victoria Nuland, Hillary Clinton, Susan Glasser, Fiona Hill, et tant d’autres.

    On dirait que l’Occident hurle ses valeurs féministes pour mieux abattre les pays qui lui résistent, comme la Russie et l’Iran.

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    • Grd-mère Michelle // 05.11.2022 à 18h37

      Heu… Les femmes qui se contentent d’imiter les hommes de leur entourage ne sont pas des féministes, mais des marionnettes.
      Les vraies valeurs féministes, d’égalité de droits et de liberté de choix pour tou-te-s, qui ont enfin la possibilité de s’exprimer, si elles sont souvent appropriées par le patriarcat à des fins partisanes et électoralistes, n’en demeurent pas moins, et d’autant plus, défendables à tous les niveaux et partout.
      À noter qu’en « Occident » comme en Russie ou en Iran, les pouvoirs politiques s’associent généralement aux religieux pour se maintenir en situation de domination (physique et mentale) des « faibles », du « petit peuple laborieux », et pour se disputer, jusqu’à provoquer des guerres, les prérogatives de leur « rang ». (Voir à ce sujet l’influence récente,de +ou- 25ans, des nouveaux « évangélistes » sur la géo-politique mondiale).

        +5

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  • Fritz // 05.11.2022 à 08h41

    « le sentiment aigu d’insécurité » de la Russie, dit Dmitri Trenine… C’est une litote. Pour trouver un équivalent au double coup d’Etat américain en Ukraine : en 2004 (révolution orange) puis en 2014 (Maidan), il faut imaginer un coup d’Etat soviétique en Californie, avec intégration de cet État au Pacte de Varsovie.

    À votre avis, quelle aurait été la réaction du régime de Washington ?

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  • JPP // 05.11.2022 à 10h05

    Nous en sommes toujours au même point que la lutte entre Rome et Carthage (Delanda est Carthago) sauf que de nos jours chaque protagoniste peut effacer atomiquement l’autre de la Terre. Comme vient de le rappeler encore une fois Jacques Baud, très bon analyste Suisse, le conflit actuel suit pour l’instant fidèlement l’analyse prospective faite en 2019 par la Rand Corporation, analyse provoquant dans les suites immédiates du 24 février l’extraordinaire accès jubilatoire de notre Ministre de l’Economie jouissant véritablement de l’effondrement économique immédiat programmé de la Russie par les sanctions occidentales. Mais la conclusion prospective de ce rapport ne reflête pas du tout l’enthousiasme que pouvait provoquer le début de l’analyse.

      +11

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  • Louis // 05.11.2022 à 10h22

    Les us sont restés dans le maccarthysme et le peur du rouge ils doivent certainement chercher un vaccin. Cependant une grosse partie de leur économie repose sur l’industrie militaro-industrielle et pour prospérer il leur faut des conflits (plutôt avec la mort des autres). Un jour ils quitteront l’Ukraine en laissant sur place ruines et rancœur. Je crains que le centre du monde s’est déjà déplacé en région asiatique en l’espèce le chancelier Allemand est visionnaire et lucide de parler avec Pékin. Adieu vielle Europe que le diable t’emporte..

      +16

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    • strategy // 05.11.2022 à 10h39

      Les USA sont la première puissance industrielle sans interruption depuis 1871.

      Il ne faut pas connaître ce pays pour affirmer que la vente de matériels militaires est une grande partie de son économie.

      Je vais vous citer quelques chiffres très simples, parmi d’autres;

      En 2021 les services d’informatiques distribués (cloud computing) ont représenté plus de 200 milliards de $ us de ventes a l’exportation de l’économie américaine, le quart du budget militaire américain.

      Les USA sont le premier producteur et le premier exportateur de gaz et de produits pétroliers, jamais les firmes américaines de ce secteur n’ont gagné autant d’argent soit plus de 50 milliards de $ us par trimestre.

      Les USA ont procécé a la création de 260.000 emplois au mois de Septembre (je prends ces stats avec des pincettes..trop long a expliquer ici..).

      Les ventes d’équipements militaires américains à des gouvernements étrangers ont chuté de 21% à 138 milliards de dollars au cours du dernier exercice, a annoncé mercredi le département d’État américain, alors que l’administration Biden s’éloigne de certaines des ventes d’armes les plus agressives. pratiques sous l’ancien président Donald Trump.

      Le département d’État américain a divulgué les chiffres des ventes militaires pour l’exercice 2021, qui s’est terminé le 30 septembre. Les ventes comprenaient 3,5 milliards de dollars d’hélicoptères d’attaque AH-64E Apache à destination de l’Australie et 3,4 milliards de dollars d’hélicoptères CH-53K à Israël.

      Les ventes d’équipements militaires américains au cours de l’exercice précédent avaient totalisé 175 milliards de dollars.

      Les ventes qui avaient baissé en 2021 représentent donc pour un pib de 24.000 milliards de $ moins de 0.7 % de celui-ci.

      Ensuite Vladimir Poutine prend une mauvaise décision..un vrai bonus pour cette industrie.

      Il ne faut pas se contenter d’impressions..il faut aussi connaître quelques chiffres.

        +2

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    • JPP // 05.11.2022 à 11h55

      L’Allemagne de Scholtz a été exclue de l’enquête sur le sabotage des Norstreams en parti financés par elle et n’a pas non plus accusé la Russie. Elle sait donc maintenant à quel niveau d’estime elle est vue par ses « amis atlantistes ».
      Jusqu’à présent on ne pouvait qu’être étonné que le puissant patronat allemand et la majorité des citoyens assistent passivement à la destruction de l’économie et de l’outil industriel allemands faute de gaz. Il paraitrait inconcevable et irréaliste qu’une solution soit la délocalisation des avoirs industriels aux USA comme cela est passé dans les mainstreams. La visite toute seule du Chancelier Allemand et reçu « comme un grand » en Chine est peut être le signe d’un réveil sur la réalité de ce qui se passe en ce moment et qui est particulièrement grave. Si la France commençait à envisager de regarder la réalité en face ce ne serait pas mal non plus.

        +32

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      • Alain // 05.11.2022 à 13h00

        Cette visite ne servira pas à grand chose, dans le cas contraire l’allié ecolo sera là pour le rappeler « à la morale et aux bons sentiments »

          +2

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        • JPP // 05.11.2022 à 13h59

          L’écologie politique ne peut vraiment exister que dans des pays d’enfants TRES gâtés qui se gavent des produits issus pour une bonne partie par les damnés crêves la faim de la planête.
          Dans un pays économiquement ruiné et avec une inflation galopante chacun à autre chose à penser qu’à un passage de 0,03% à 0,04% du CO2 de l’air atmosphérique. Toute personne qui fait ses courses regarde d’abord ce qu’elle a dans son porte monnaie et actuellement on ne peut pas dire que les prix écologiques incitent à leur consommation. Même ceux qui manipulent Greta Thunberg ont l’air de mettre de l’eau dans leur moulin à parole.

            +13

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  • Alain // 05.11.2022 à 12h59

    Vaincre la Russie signifie la dépecer comme l’URSS, pour y arriver une reconquête du Donbass ne suffira pas, il faut aller plus loin. Quand à faire chuter Poutine, ce sera pour amener au pouvoir quelqu’un de bien plus faucon et non un nouveau Boris Eltsine.
    Donc le seul objectif entre la défaite de l’occident et l’apocalypse nucléaire est la guerre sans fin dont la première victime sera le peuple ukrainien, puis le peuple russe et enfin les peuples européens qui s’enfonceront dans la misère. mais les USA auront gagné la partie en rabaissant sur la durée tous ces concurrents. Il ne restera que la Chine sur sa route

      +15

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    • Christophe // 05.11.2022 à 14h56

      « il ne restera que la Chine sur sa route »

      Ce qui reste est le gros morceau…

        +12

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    • RGT // 07.11.2022 à 17h40

      « et non un nouveau Boris Eltsine »…
      Heureusement qu’un nouveau Boris Eltsine n’est pas près de revenir au pouvoir en Russie…
      Les russes se battront jusqu’à la mort pour que ça n’arrive JAMAIS.

      Ils ont encore gravé dans leur chair les désastres causés par le « divin » Eltsine et le pouvoir qu’il avait donné aux oligarques, ne l’oubliez pas.

      Et selon moi c’est bien le principal atout de Poutine qui, qu’on l’aime ou pas en occident, possède car les russes lui sont reconnaissants d’avoir fait le ménage et aussi d’avoir sorti la Russie du caniveau dans lequel Eltsine et ses « amis » (occidentaux entre autres) ont plongé le pays.

      Quand tout un peuple a crevé de faim et qu’il a vu son espérance de vie plonger et qu’ensuite un homme (qu’il soit un « bisounours » ou pas) réussit à redresser la barre l’ensemble de la population est reconnaissante.

      Dans les « démocrassies occidentales » la population se paupérise chaque jour et l’espérance de vie est actuellement en chute libre, particulièrement dans les pays anglo-saxons…
      Et en Ukraine, n’oublions surtout pas que c’est aussi la cas depuis la « fabuleuse révolution orange » qui a vu les « opposants à la Russie » s’enrichir de manière encore pire que la Russie au temps d’Eltsine.

      N’oublions JAMAIS qu’Eltsine a désigné Poutine comme son « poulain » en échange de la garantie que l’ensemble de sa famille ne soit pas traînée devant les tribunaux. Par contre, Poutine a récupéré le principal des biens de l’état qui avaient été détournés par Eltsine, ses proches et ses « potes » au grand dam des « libéraux ».

      Boris « la bibine », en dehors d’être un alcoolique notoire (les vidéos de ses « exploits » ne manquent pas) était le dirigeant le plus corrompu de la fin du siècle dernier…
      Plus pourri tu meurs.

        +7

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  • tchoo // 06.11.2022 à 10h53

    Les Russes croient encore que les USA et ses affidés vont finir par comprendre et renoncer à leur volonté de dominer et piller le monde. Cela n’arrivera pas, les yankees s’entêteront jusqu’au bout. Les russes sont obligés et seront obligés de faire monter la douleur de plus en plus, jusqu’où reste l’interrogation, mais les USA restent déterminés à provoquer ces réactions jusqu’au pire,
    à moins que….

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    • RGT // 07.11.2022 à 18h04

      Les USA s’en foutent, leur seul objectif est de retrouver leur statut d’hyperpuissance qu’ils avaient acquis mors de la chute de l’URSS (chute non pas causée par un quelconque acte « héroïque » occidental mais simplement parce que les russes n’en voulaient plus (n’oublions pas que c’est la seule VRAIE révolution qui n’ait pas été sanglante)..

      Et comme de plus en plus de pays commencent à s’émanciper des USA leur seule idée (il ne faut pas attendre mieux d’eux) consiste à tenter de mettre à genoux un « ennemi » qui ne leur a rien fait (hormis de ne plus obéir sans restriction) et tentent ainsi de regrouper sous leur bannière le « monde libre » auto-désigné afin de persuader que leurs larbins leurs doivent tout.
      Les seigneurs de l’ancien régime ne faisaient guère mieux en déclarant la guerre à d’autres seigneurs pour que leurs serfs « reconnaissants » (bien manipulés par la propagande) redoublent d’efforts pour financer leurs « protecteurs »…

      Que les ukrainiens (russophones ou autres) se fassent laminer et finissent dans un bain de sang, ils s’en foutent, ce n’est que de la chair à canon.

      Et il en va de même pour « leurs alliés » européens…Ce serait même une bénédiction si l’Europe sombrait dans une crise économique qui la mette à genoux… Ils n’en seront que plus facilement contrôlables et ce serait des concurrents industriels et économiques de moins.

      Que les USA utilisent de telles tactiques pour redorer leur blason n’est pas « trop » condamnable, après tout tous les coups sont permis sur l’échiquier géopolitique mondial.

      Par contre, que les dirigeants €uropéens les suivent en haletant comme des caniches sans dénoncer cette arnaque résulte de la très haute trahison…

        +8

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    • jean girard // 12.11.2022 à 00h03

      effectivement voir le livre de Zignew Brezinsky  » le Grand échiquier  » qui décrit très bien ce qui se passe en ce moment  » qui domine le heartland domine le monde et le heartland c’est la Russie avec comme point faible l’Ukraine  »
      Voir aussi le rapport de la Rand corporation de 2019
      sur les moyens decris pour affaiblir la Russie

      https://www.rand.org/pubs/research_reports/RR3063.html

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  • Foxy // 06.11.2022 à 18h43

    Il n’y a pas de hasard en géopolitique mais des plans avancés méthodiquement sur le long terme.
    Une lecture interessante, en libre accès sur le site du think-tank de la Rand Corporation (USA).
    Dépasser et destabiliser la Russie : évaluation des moyens pour lui imposer des coûts importants
    https://www.rand.org/pubs/research_briefs/RB10014.html
    Les points économiques sont déjà en place depuis février dernier.
    L’Ukraine apparait avec la préconisation de livraison d’armes.
    Ce document date de… 2019.

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    • jean girard // 12.11.2022 à 00h08

      un autre document de la Rand prévoit d’affaiblir l’Allemagne et sur ce point les USA ont bien réussit et il est incroyable de voir comment le gouvernement allemand se laisse mener par le bout du nez

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    • Grd-mère Michelle // 12.11.2022 à 12h55

      « …des plans avancés méthodiquement sur le long terme. »
      Heu… des complots?

      L’Allemagne et le Japon ont été les pays perdants de la seconde guerre mondiale, et automatiquement occupés, dirigés, contrôlés, par les « puissances » alliées …représentées par les forces économiques du Grand Marché qui tirent les ficelles de la « société de consommation » dans le cadre du système capitaliste et mènent l’humanité à la destruction de sa diversité, de sa convivialité et de son biotope, « son environnement », depuis des siècles.
      L’ex-URSS et la Chine communistes s’étant engagées dans cette compétition marchande (de soi-disant « progrès » technologique) mortifère, l’une a perdu et l’autre a plutôt bien « réussi ».
      Comme la compétition économique est actuellement contrée par un sursaut mondial des populations laborieuses (les « ressources humaines » qui nourrissent le Marché), effarées des catastrophes (écologiques et sociales) déjà constatées et/ou prévues à +ou- long terme, causées par cette logique insensée, il ne reste que la force(armée) et LA GUERRE pour tenter de la poursuivre(le « complot » étant de plus en plus éventé, principalement grâce à la communication instantanée que nous exerçons ici-même).
      Ainsi, « l’opération spéciale » de la Russie en Ukraine consiste principalement à se défendre d’une invasion bien plus implacable, car insidieuse.
      Seule la PAIX, c-a-d le désarmement et une conciliation internationale concertée,active (qui n’interviendront que si les masses populaires s’en mêlent), pourra nous éviter l’apocalypse qui nous pend au nez.

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