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15.novembre.202215.11.2022 // Les Crises

Innovation technologique : les États-Unis affrontent la Chine et la Russie en même temps

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Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, permettez-moi de vous signaler une évolution grave des événements : Les États-Unis sont désormais en conflit avec la Russie et la Chine en même temps.

Source : The New York Times, Thams L. Friedman
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Credit…Pete Marovich pour The New York Times

Ma grand-mère disait toujours, « Ne combattez jamais la Russie et la Chine en même temps. » Henry Kissinger aussi. Hélas, nous affrontons désormais les deux aujourd’hui. Mais n’en doutez pas : nous sommes dans des eaux vierges. J’espère seulement qu’il ne s’agit pas là de notre nouveau « conflit éternel ».

La lutte avec la Russie est certes souterraine, mais elle est flagrante, en pleine escalade et violente. Nous armons les Ukrainiens de missiles sophistiqués et nous leur fournissons des renseignements pour forcer les Russes à se retirer de l’Ukraine. Sans rien enlever à la bravoure des Ukrainiens, le soutien des États-Unis et de l’OTAN a joué un rôle énorme dans les succès de l’Ukraine sur le champ de bataille. Il suffit de poser la question aux Russes. Mais comment cette guerre va-t-elle se terminer ? Nul ne peut le dire.

Aujourd’hui cependant, c’est sur la lutte avec la Chine que je veux me concentrer, celle-ci est moins visible et n’implique pas d’échanges de tirs, le combat est mené principalement via des transistors qui oscillent entre les 1 et 0 d’un signal numérique. Mais l’impact en sera aussi important, si ce n’est plus, tant sur l’équilibre mondial des forces que pour l’issue du combat entre la Russie et l’Ukraine. Et cela n’a pas grand-chose à voir avec Taïwan.

Il s’agit d’une lutte pour les semi-conducteurs – la technologie fondamentale de l’ère de l’information. L’alliance qui conçoit et fabrique les puces les plus intelligentes du monde disposera également des armes de précision les plus intelligentes, des usines les plus intelligentes et des outils de calcul quantique les plus intelligents pour briser pratiquement toute forme de cryptage. Aujourd’hui, les États-Unis et leurs partenaires sont en tête, mais la Chine est déterminée à les rattraper – et nous sommes maintenant déterminés à les en empêcher. La partie est lancée.

La semaine dernière, l’administration Biden a publié une nouvelle série de restrictions à l’exportation qui, en fait, dit à la Chine : « Nous pensons que vous avez trois générations technologiques de retard sur nous en matière de microcircuits de logique mais aussi de mémoire et d’équipements, et nous allons nous assurer que vous ne nous rattraperez jamais. » Ou encore, comme le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan l’a exprimé de manière plus diplomatique : « Étant donné la nature fondamentale de certaines technologies, telles que les microcircuits de logiques et de mémoire avancée, nous devons conserver une avance aussi importante que possible » – et ce, à tout jamais.

« Les États-Unis ont avant tout déclaré la guerre à la capacité de la Chine à faire progresser l’utilisation par le pays de l’informatique à haute performance à des fins de gains économiques et de sécurité », a déclaré au Financial Times Paul Triolo, spécialiste de la Chine et expert en technologie chez Albright Stonebridge, une société de conseil. Ou, comme le dit l’ambassade de Chine à Washington, les États-Unis visent « l’hégémonie en matière de science et de technologie ».

Mais où s’arrêtera cette guerre ? Nul ne peut vous le dire. Je ne veux pas me faire avoir par une Chine qui utilise de plus en plus la technologie à des fins de contrôle absolu chez elle et de domination effrayante à l’étranger. Mais si nous sommes actuellement coincés sur une trajectoire qui consiste à refuser à jamais à la Chine les technologies de pointe – en éliminant tout espoir de collaborations gagnant-gagnant avec Pékin sur des questions comme le climat et la cybercriminalité, où nous sommes confrontés à des menaces mutuelles et où nous sommes les deux seules puissances à pouvoir faire la différence – quel genre de monde cela produira-t-il ? La Chine devrait se poser les mêmes questions.

Tout ce dont je suis sûr, c’est que les réglementations publiées vendredi par le Département du commerce du président Biden constituent une nouvelle barrière redoutable en matière de contrôle des exportations, qui empêchera la Chine d’acheter à l’Occident les semi-conducteurs les plus perfectionnés ou les équipements nécessaires pour les fabriquer elle-même.

La nouvelle réglementation interdit également à tout ingénieur ou scientifique américain d’aider la Chine à fabriquer des puces sans autorisation spécifique, même si cet Américain travaille en Chine sur des équipements non soumis aux contrôles à l’exportation. La réglementation renforce également le suivi afin de garantir que les puces conçues par les États-Unis et vendues à des entreprises civiles en Chine ne se retrouvent pas entre les mains des militaires chinois. Et, peut-être plus controversé encore, l’équipe Biden a ajouté une « règle sur les produits étrangers directs » qui, comme l’a noté le Financial Times, « a été utilisée pour la première fois par l’administration Donald Trump contre le groupe technologique chinois Huawei et interdit de fait à toute entreprise américaine ou non américaine de fournir à des entités chinoises ciblées du matériel ou des logiciels dont la chaîne d’approvisionnement comporte de la technologie américaine. »

Cette dernière règle est capitale, parce que les semi-conducteurs les plus perfectionnés sont fabriqués par ce que j’appelle « une coalition adaptative complexe » d’entreprises d’Amérique, d’Europe et d’Asie. Voyez les choses de la manière suivante : AMD, Qualcomm, Intel, Apple et Nvidia excellent dans la conception de puces comportant des milliards de transistors toujours plus étroitement assemblés pour produire la puissance de traitement recherchée. Synopsys et Cadence créent des outils et des logiciels sophistiqués de conception assistée par ordinateur sur lesquels les fabricants de puces dessinent leurs nouvelles idées. Applied Materials crée et modifie les matériaux pour forger les milliards de transistors et de fils de connexion de la puce. ASML, une société néerlandaise, fournit les outils de lithographie en partenariat avec, entre autres, Zeiss SMT, une société allemande spécialisée dans les lentilles optiques, qui dessine les pochoirs sur les plaquettes de silicium à partir de ces dessins, en utilisant la lumière ultraviolette intense et extrême, sur une longueur d’onde très courte qui permet d’imprimer de minuscules dessins sur une micropuce. Intel, Lam Research, KLA et des entreprises qui vont de la Corée jusqu’au Japon jouent également un rôle clé dans cette coalition.

Le problème est le suivant : Plus nous repoussons les limites de la physique et de la science des matériaux afin de concentrer plus de transistors sur une puce pour obtenir plus de puissance de traitement et continuer à faire progresser l’intelligence artificielle, moins il est probable qu’une seule entreprise, ou un seul pays, puisse exceller dans toutes les parties du processus de conception et de fabrication. Vous avez besoin de toute la coalition. La raison pour laquelle Taiwan Semiconductor Manufacturing Company, connue sous le nom de TSMC, est considérée comme le premier fabricant de puces au monde est que chaque membre de cette coalition confie à TSMC ses secrets commerciaux les plus confidentiels, celle-ci les fusionne et exploite ensuite le résultat au profit de l’ensemble.

Les partenaires de la coalition ne faisant pas confiance à la Chine et ne voulant pas que celle-ci leur vole leur propriété intellectuelle, Pékin tente de reproduire seule, avec de vieilles technologies, la pile de puces la plus performante du monde. En 2017, la Chine a réussi à voler une certaine quantité de technologies de puces, notamment la technologie 28 nanomètres de TSMC.

Jusqu’à récemment, on pensait que le premier fabricant de puces chinois, Semiconductor Manufacturing International Company, était bloqué à ce niveau, bien qu’il affirme avoir produit quelques puces à l’échelle de 14 nm et même de 7 nm en bricolant une lithographie Deep UV d’ancienne génération d’ASML. Les experts américains m’ont cependant précisé que la Chine est incapable de produire ces puces en masse avec précision si elle ne dispose pas de la dernière technologie d’ASML, qui est désormais interdite dans le pays.

Cette semaine, j’ai interviewé la secrétaire d’État américaine au commerce, Gina Raimondo, qui supervise à la fois les nouveaux contrôles à l’exportation des puces et les 52,7 milliards de dollars que l’administration Biden vient d’obtenir pour soutenir la recherche américaine sur les semi-conducteurs de nouvelle génération, et pour ramener la fabrication de puces avancées aux États-Unis. Raimondo réfute toute idée qui voudrait que les nouvelles réglementations s’apparentent à un acte de guerre.

« Les États-Unis sont dans une position intenable », m’a-t-elle dit. « Aujourd’hui, nous achetons 100 % de nos puces logiques avancées à l’étranger – 90 % à TSMC à Taïwan et 10 % à Samsung en Corée. » (C’est complètement fou, mais c’est vrai.)

« Nous ne fabriquons aux États-Unis aucune des puces dont nous avons besoin pour l’intelligence artificielle, pour notre armée, pour nos satellites, pour nos programmes spatiaux », sans parler de la myriade d’applications non militaires qui font tourner notre économie. La récente loi CHIPS, a-t-elle déclaré, est notre « initiative offensive », elle a pour but de renforcer l’ensemble de notre écosystème d’innovation afin que davantage des micropuces les plus sophistiquées soient fabriquées aux États-Unis.

Imposer à la Chine les nouveaux contrôles à l’exportation des technologies avancées de fabrication de puces, a-t-elle déclaré, « était notre stratégie défensive. La Chine a une stratégie de fusion militaro-civile » et Pékin a clairement indiqué « que la Chine a l’intention de devenir totalement autosuffisante dans les technologies les plus avancées » pour dominer à la fois les marchés commerciaux civils et les champs de bataille du XXIe siècle. « Nous ne pouvons pas ignorer les intentions de la Chine. »

Voilà pourquoi, pour nous protéger et protéger nos alliés – et toutes les technologies que nous avons inventées individuellement et collectivement -, a-t-elle ajouté, « ce que nous avons fait était l’étape logique suivante, pour empêcher la Chine de passer elle-même à l’étape suivante. » Les États-Unis et leurs alliés conçoivent et fabriquent « les puces de supercalculateurs les plus avancées, et nous ne voulons pas qu’elles tombent entre les mains de la Chine et soient utilisées à des fins militaires. »

Notre principal objectif, a conclu Mme Raimondo, « est de passer à l’offensive, d’innover plus vite que les Chinois. Mais dans le même temps, nous allons répondre à la menace croissante qu’ils représentent en protégeant ce qui doit l’être. Il est important que nous désamorcions la situation là où nous le pouvons et que nous fassions des affaires là où nous le pouvons. Nous ne voulons pas d’un conflit. Mais nous devons nous protéger en gardant les yeux bien ouverts. »

Le journal d’État chinois Global Times a estimé dans son éditorial que l’interdiction ne ferait que « renforcer la volonté et la capacité de la Chine à se débrouiller seule en matière de science et de technologie ». Bloomberg a cité un analyste chinois anonyme qui a affirmé : « Toute réconciliation est exclue. »

Bienvenue dans le futur…

Source : The New York Times, Thams L. Friedman, 12-10-2022

Pour aller plus loin : https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/franceinfo/l-info-s-eclaire/l-info-s-eclaire-du-mardi-15-novembre-2022_5478348.html

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

RGT // 15.11.2022 à 09h21

Il est totalement illusoire de tenter d’empêcher un autre pays, particulièrement si celui-ci est puissant, de lui interdire l’accès aux dernières technologies avancées.

En tout premier lieu parce que le pays visé va très rapidement développer ses propres équipes de scientifiques pour développer des technologies encore plus avancées (dans le cas de la Chine, vu le nombre de scientifiques formés chaque année et les sommes que ce pays peut investir dans le recherche je souhaite bonne chance aux USA).

Mais de plus le seul problème que pourrait rencontrer la Chine serait simplement un coût plus élevé pour accéder à ces technologies (l’espionnage et la corruption ont permis aux USA de parvenir à leurs fins en pillant sans vergogne les autres nations, ne l’oublions jamais).

Interdire à un citoyen US de vendre un secret technologique à un autre pays est stupide : Il suffit simplement à ce pays de donner sa nationalité à la personne intéressante et les USA ne peuvent rien faire (d’officiel), hormis lancer une « opération spéciale » de la CIA pour réduire en cendres le « traître ».

Et si la personne en question n’est PAS de nationalité US c’est encore plus difficile, quoique, s’il est citoyen d’un pays larbin (France, UK, Australie ou autre) ils pourront l’incarcérer ou le massacrer avec la bénédiction des dirigeants de son pays d’origine.

Sans compter que si le pays cible (la Chine) fait une découverte révolutionnaire les USA se priveront de toute possibilité de pouvoir légalement l’exploiter étant en retour victimes de sanctions de la part du pays qu’ils voulaient sanctionner.

Le seul objectif est un effet de manches d’un épouvantail délabré qui ne fait plus peur à personne.

Hélas, l’épouvantail est capable de « tout péter » s’il sent qu’il a perdu et quitte à disparaître il entraînera avec lui l’ensemble des espèces vivantes de cette planète.

Les humains sont cons, mais les anglo-saxons dépassent de loin tous les autres humains de cette planète.
Si l’on pouvait les enfermer dans une bulle impénétrable (dans les deux sens) ils finiraient par crever rapidement de la pollution, de la cupidité et de tous problèmes qu’ils génèrent et le monde s’en porterait mieux.

Je ne parle pas de la population, je parle des « élites » qui hélas sévissent aussi à la tête de toutes les nations, mais avec parfois moins de nocivité.

11 réactions et commentaires

  • Manuuk // 15.11.2022 à 07h37

    Il est plus facile de comprendre cet article seulement après avoir lu un autre déjà paru sur les-crises : https://legrandcontinent.eu/fr/2022/11/08/guerre-technologique-10-points-sur-les-semi-conducteurs/

    Je ne suis pas sûr que les Etats Unis sont en train d’enclencher 2 guerres pour eux. Cela donne plutôt l’impression qu’ils sont en train de finir la guerre froide en investissant à fond dans l’Ukraine sans y mettre les pieds, de soumettre complètement l’Europe afin de pouvoir se retourner entièrement vers l’Ocean Pacifique.

    Je veux bien croire que la Chine est importante, mais l’Asie et l’Océanie le sont tout autant. Une autre transition énergétique arrive : la transition énergétique. Adios le pétrole, il faut se préparer au solaire, au nucléaire et remplacer la mobilité thermique par la mobilité électrique.

    Et où trouve-t-on l’élément essentiel des batteries ? Australie, Argentine, Chili, Chine et Etats-Unis. Les terres rares ? La Chine. L’Uranium ? L’Australie, le Kazakhstan, le Canada, la Russie…

    Ce retournement n’est pas anodin vers le Pacifique n’est pas anodin. Il est encore une fois et pour toujours à la recherche des nouvelles formes d’énergie.

    Et quand les Etats Unis cherchent un levier en forçant une diplomatie avec Taiwan, la Chine répond à travers la Corée du Nord pour déstabiliser la région…

    Intéressant tout ça. Et pendant ce temps là Cop27… :/

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  • Laurent-Sébastien // 15.11.2022 à 07h59

    Les semi-conducteurs sont la clef pour la création d’armes permettant un avantage comparatif militaire.
    Le rapport du XXème congrès du PCC (p11) évoque la montée en puissance de l' »Armée Populaire Libre et menace directement les intérêts de l’impérialisme hégémonique des USA.
    Dans la situation actuelle, la Chine sera capable d’avoir l’armée la plus puissante dans les 10 ans et cette idée est insupportable aux USA si se battront comme des diables pour garder leur place.
    Et les semi-conducteurs sont au cœur de cette bataille.

      +6

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  • RGT // 15.11.2022 à 09h21

    Il est totalement illusoire de tenter d’empêcher un autre pays, particulièrement si celui-ci est puissant, de lui interdire l’accès aux dernières technologies avancées.

    En tout premier lieu parce que le pays visé va très rapidement développer ses propres équipes de scientifiques pour développer des technologies encore plus avancées (dans le cas de la Chine, vu le nombre de scientifiques formés chaque année et les sommes que ce pays peut investir dans le recherche je souhaite bonne chance aux USA).

    Mais de plus le seul problème que pourrait rencontrer la Chine serait simplement un coût plus élevé pour accéder à ces technologies (l’espionnage et la corruption ont permis aux USA de parvenir à leurs fins en pillant sans vergogne les autres nations, ne l’oublions jamais).

    Interdire à un citoyen US de vendre un secret technologique à un autre pays est stupide : Il suffit simplement à ce pays de donner sa nationalité à la personne intéressante et les USA ne peuvent rien faire (d’officiel), hormis lancer une « opération spéciale » de la CIA pour réduire en cendres le « traître ».

    Et si la personne en question n’est PAS de nationalité US c’est encore plus difficile, quoique, s’il est citoyen d’un pays larbin (France, UK, Australie ou autre) ils pourront l’incarcérer ou le massacrer avec la bénédiction des dirigeants de son pays d’origine.

    Sans compter que si le pays cible (la Chine) fait une découverte révolutionnaire les USA se priveront de toute possibilité de pouvoir légalement l’exploiter étant en retour victimes de sanctions de la part du pays qu’ils voulaient sanctionner.

    Le seul objectif est un effet de manches d’un épouvantail délabré qui ne fait plus peur à personne.

    Hélas, l’épouvantail est capable de « tout péter » s’il sent qu’il a perdu et quitte à disparaître il entraînera avec lui l’ensemble des espèces vivantes de cette planète.

    Les humains sont cons, mais les anglo-saxons dépassent de loin tous les autres humains de cette planète.
    Si l’on pouvait les enfermer dans une bulle impénétrable (dans les deux sens) ils finiraient par crever rapidement de la pollution, de la cupidité et de tous problèmes qu’ils génèrent et le monde s’en porterait mieux.

    Je ne parle pas de la population, je parle des « élites » qui hélas sévissent aussi à la tête de toutes les nations, mais avec parfois moins de nocivité.

      +21

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  • Auguste Vannier // 15.11.2022 à 09h27

    Dans une culture qui a érigé en principe de vie « la guerre de tous contre tous », rien d’étonnant à tout cela.
    Mais comme nous le voyons cette grossière anthropologie mène au délitement des sociétés et donc à l’instauration d’un contrôle totalitaire qui est la négation même de la subjectivité humaine et de toute « vie bonne », si ce n’est à la disparition de « homo sapiens » qui n’aura été sapiens que bien peu de temps…

      +4

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  • Larousse // 15.11.2022 à 11h04

    Cet article est déjà complètement dépassé… les Etats-Unis viennent de proposer un deal à la Chine – « Nous vous laissons tranquilles sur Taïwan… et grâce à nos arrangements commerciaux, tout ira bien pour vous…Ainsi, nous pourrons régler les comptes avec la Russie – l’obliger à négocier…( à savoir la détruire, l’affaiblir…) et si on peut vous pourrez même en profiter -des investissements avantageux parce que les Russes seront agonisants et ne pourront rien vous refuser…. » Reste à savoir si les dirigeants chinois sont prêts à accepter ce deal… Certains oui…. business is business…. D’autres absolument pas, parce qu’ils pensent que la parole des Américains ne vaut rien et qu’après la Russie , ce sera le tour de la Chine de se faire laminer…. un combat des élites a commencé – entre globalistes et souverainistes…et une chose est certaine – l’objectif principal et éternel – les Nord-Amércains veulent rester le « grand ordonnateur, le grand maître.. » c’est logique – millénaristes…; rien de « complotiste » en cela, c’est naturel – culturel….

      +4

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    • Jean // 15.11.2022 à 19h31

      Larousse,

      Il ne faut pas imaginer que les chinois sont contaminés par le nihilisme qui imprègne une civilisation qui s’effondre. Il n’est donc pas envisageable que la Chine accepte, pour un profit à court terme, de rejoindre les occidentaux dans leur tentative, vouée à l’échec, de piller la Russie. Dans les pays qui ont encore des valeurs, la confiance, le respect de la parole donnée et la profitabilité mutuelle reste des notions plus importantes que l’enrichissement immédiat aux détriment de ses alliés de longue date. Ce partenariat fiable est préférable à celui qui vous propose un pont d’or avant de vous poignarder dans le dos. C’est ce que semblent avoir compris les patrons allemands qui ne seront pas aussi nombreux que prévus à quitter l’Europe pour s’installer aux USA.
      Il ne nous reste qu’à espérer que les USA s’effondre rapidement désormais, car un prédateur mortellement blessé est toujours dangereux, en déplorant néanmoins que l’impéritie de nos irresponsables et l’aliénation des populations européennes nous condamne à subir le même sort.

        +9

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  • bob forrester // 15.11.2022 à 13h02

    « les capitalistes nous vendront la corde pour les pendre » Lénine

      +7

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  • PRR // 15.11.2022 à 14h13

    Article très intéressant, même si il faudrait pouvoir contre vérifier les avancées technologiques des uns par rapport aux autres. Il serait également intéressant de connaître les enjeux financiers (investissement en R&D, profits, etc) des protagonistes USA et Chine sur ces technologies.
    Tout le reste n’est que supputation et politique.

      +0

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  • Savonarole // 15.11.2022 à 14h35

    Trois points rigolos et pas évoqués.
    Primo les super laser des machine de lythographie UV utilisent des gaz rares … produits en Russie et sous mesures d’embargo suite aux sanctions.
    Secundo nVidia et AMD ont annoncé des profits warning suite au vote du CHIP act. Forcement quand tu fait un bon tiers de ton CA en Chine …
    Tertio , les puces c’est une chose, mais presque tout le « discret » qu’on soude à côté pour que ça fonctionne au final est … made in PRC.
    Quelque chose me dit que la maintenance informatique a de beaux jours devant elle …

      +10

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  • Ockham le Raseur // 17.11.2022 à 21h58

    Il y a un réservoir prodigieux de talents scientifiques en Chine.
    Un seul exemple : depuis 2020 la Chine a été en tête du classement par équipes des Olympiades internationales de mathématiques en 2000, 2001, 2002, 2004, 2005, 2006, 2008, 2009, 2010, 2011, 2013, 2014, 2020, 2021, 2022.
    Les États-Unis en 2015, 2016, 2018, 2019, la Corée en 2012, 2017, la Bulgarie en 2003 et la Russie en 2007.
    Un embargo technologique contre la Chine est totalement illusoire.

      +3

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    • Grandazz // 22.11.2022 à 14h51

      Vous avez raison sur le fait que le système éducatif chinois est devenu bien plus performant que le système occidental, qui par sa ségrégation par la classe sociale d’origine met de coté une grande partie de sa population et qui oriente ses cerveaux les plus brillants vers la finance plutôt que la recherche fondamentale par appât du gain. Cela explique pourquoi les niveaux scientifiques relatifs sont en faveur de la Chine. Par contre dans la science il y a une grande part des découvertes et innovations qui sont des accidents intuitifs, et dans ce domaine, les cultures conformistes, comme la culture chinoise, ont un handicap par rapport aux cultures plus ouvertes et anticonformistes comme la culture anglo-saxonne, ou occidentale. Le pire pour la science étant les cultures à la foi conformistes et inégalitaires, comme la culture musulmane, qui du coup ne produit plus aucune avancée scientifique.

        +0

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