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20.juin.201620.6.2016 // Les Crises

Démission du directeur général du Trésor

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Dé-on-to-lo-gie !…
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Assemblée nationale XIVe législature
Session ordinaire de 2015-2016mercredi 01 juin 2016
Présidence de M. Claude BartoloneQuestions au Gouvernement
Démission du directeur général du Trésor

M. le président. La parole est à M. Jacques Myard, pour le groupe Les Républicains.

M. Jacques Myard. Monsieur le ministre des finances et des comptes publics, il y a quelques jours, nous apprenions avec une grande stupéfaction que le directeur général du Trésor démissionnait de ses fonctions pour pantoufler dans un fonds d’investissement, Cathay Capital, dirigé par un citoyen de la République populaire de Chine. Ce fonds a pour vocation d’investir dans des PME non cotées.

Le directeur général du Trésor n’est pas un fonctionnaire ordinaire,…

M. Pierre Morel-A-L’Huissier. Il aime l’argent !

M. Jacques Myard. …sans pouvoir ni connaissance dans l’empire de Bercy. Homme le mieux informé de France en matière de stratégie économique et financière, il détient des secrets d’État. Comment ce haut fonctionnaire peut-il ainsi franchir le Rubicon du mélange des genres…

Un député du groupe Les Républicains. C’est scandaleux !

M. Jacques Myard. …pour passer du côté d’un fonds dirigé par un étranger dont l’objectif est d’investir en France, mais surtout d’investir en toute connaissance de cause, c’est-à-dire de faire des bons coups ? (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains et du groupe de l’Union des démocrates et indépendants.)

M. Jean Lassalle. Très bien !

M. Jacques Myard. Soulignons au passage que ce fonds aurait des activités dans certains paradis fiscaux.

Monsieur le ministre, l’intéressé est-il physiquement passé devant la commission de déontologie de la fonction publique ?

M. Pierre Morel-A-L’Huissier. Mais non !

M. Jacques Myard. Celle-ci a-t-elle donné son feu vert ?

M. Pierre Morel-A-L’Huissier. Mais non !

M. Jacques Myard. Si oui, quelles en sont les motivations ?

Je vous précise que j’ai reçu de nombreux témoignages de fonctionnaires, effarés par ce pantouflage : ils dénoncent l’attitude de Bercy, qui foule au pied toutes les règles d’éthique de la haute fonction publique. (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains, du groupe de l’Union des démocrates et indépendants et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)

Monsieur le ministre, ce gouvernement a-t-il encore l’éthique du service public ? (Mêmes mouvements.)

Mme Karine Berger, M. Gérard Charasse, M. Jean-Marc Germain et M. Jérôme Lambert
. Très bien !

M. le président. La parole est à M. le ministre des finances et des comptes publics.

M. Michel Sapin
, ministre des finances et des comptes publics. Monsieur le député, je vais faire fi de votre ton inutilement polémique, dont vous auriez pu vous passer. (Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.) Je vous remercie de votre question car elle va me permettre de saluer un haut fonctionnaire qui a consacré trente ans de sa vie…

Plusieurs députés du groupe Les Républicains. Et alors ?

M. Bernard Deflesselles. Ce n’est pas la question !

M. Michel Sapin, ministre. …au service de l’État, sous l’autorité de l’ensemble des gouvernements successifs, de l’ensemble des ministres de l’économie et des finances, et qui a fait preuve d’un dévouement et d’une compétence reconnus par toutes et tous ceux qui ont été ses chefs.

Plusieurs députés du groupe Les Républicains. Et alors ?

M. le président. Mes chers collègues, écoutez la réponse !

M. Michel Sapin, ministre. Ce haut fonctionnaire a décidé de quitter la fonction publique pour travailler dans une entreprise.

M. Pierre Morel-A-L’Huissier. Il aime l’argent !

M. Michel Sapin, ministre. Êtes-vous pour ou contre les entreprises ? (Protestations sur les bancs du groupe Les Républicains.) Cette entreprise facilitera des financements, en particulier d’entreprises françaises, en Chine, et permettra par conséquent de gagner des marchés et des emplois.

Monsieur le ministre… (Exclamations et rires sur divers bancs.)

Pardon, monsieur le député – peut-être un jour serez-vous ministre et aurez-vous à répondre à des questions aussi inutilement polémiques –, ce haut fonctionnaire a évidemment saisi la commission de déontologie, que vous aviez affaiblie et que nous avons renforcée. (Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.) Elle a évidemment donné un avis évidemment positif, sans lequel il n’aurait pu changer d’orientation. Nous, nous respectons l’ensemble des règles.

M. Nicolas Sansu. Et les îles Caïman ?

M. Michel Sapin, ministre. Nous, nous faisons en sorte que, lorsqu’ils rejoignent le privé, les hauts fonctionnaires respectent les règles, ce qui n’a pas toujours été le cas de votre côté. (Huées sur les bancs du groupe Les Républicains.)

M. Alain Chrétien. Vous pourriez au moins applaudir, chers collègues socialistes !

M. le président. Monsieur Chrétien !


tresor
Lire aussi l’article de Challenges : « Ce que cache l’étrange départ du directeur du Trésor« 

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Max47 // 20.06.2016 à 04h26

Le « pantouflage » a toujours existé, même au 19ème siècle sous la Troisième République, pour ne parler que des époques « récentes ». Cela provient évidemment du fait que c’est la même classe sociale qui détient tous les pouvoirs : politique, administratif, économique, industriel, financier, judiciaire etc. Passer d’un poste à l’autre est ainsi parfaitement « naturel »…
Les sociologiques Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot ont bien expliqué à quel point ce que nous appelons « conflit d’intérêt » n’était pas un phénomène accidentel mais au contraire consubstantiel à la haute bourgeoisie.
Le fait nouveau est l’internationalisation de la chose, en lien avec la mondialisation. Autrefois on passait d’inspecteur des finances à PDG d’une banque (souvent nationalisée) ; maintenant on peut passer du même poste à bien plus d’autres choses : les institutions internationales, ou européennes, ou un cabinet d’avocats, de consultants ou de lobbying international, ou pourquoi pas une entreprise chinoise etc.
Ceux qui pratiquent cela ont toujours été avant tout au service de la classe qui domine tout, et dont ils font partie. La différence me semble-t-il est qu’autrefois ils pouvaient toujours arguer qu’ils restaient en même temps « au service de la France » puisque tout cela restait essentiellement dans le cadre national. Tandis que maintenant ils peuvent sans vergogne, munis de leur carnet d’adresse et de leur connaissance approfondie des rouages de l’Etat, se mettre au service d’une entreprise ou même d’une puissance étrangère.

32 réactions et commentaires

  • wesson // 20.06.2016 à 00h48

    Niveau déontologie, Pérol avait mis la barre très haut, avec la fusion CE-BPOP

      +19

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  • Spectre // 20.06.2016 à 00h49

    Ça, c’est en effet un gros problème dans la corruption et le pourrissement généralisés de la vie politique. Les gouvernements et les ministres se succèdent, mais nombre de hauts fonctionnaires demeurent par-delà les fausses alternances (et parfois pendant des décennies). Ils assurent donc une continuité dans l’action, une sorte de gouvernement technocratique de l’ombre pendant que le ministre appose sa signature et fait risette pour les médias. Ce sont eux qui ont les contacts, les réseaux — l’énarchie favorise la constitution du carnet d’adresses*… Et pourtant, leur nom ne sera jamais connu du grand public.

    *Cf. le parcours du type en question : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bruno_Bézard

      +45

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    • François // 20.06.2016 à 13h05

      L’Etat sera toujours la chose des ennemis du peuple, la mafia ultime, la mafia « légitime ». Le pouvoir est une maladie, un peu comme le mildiou…

        +10

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  • Marc Fievet // 20.06.2016 à 00h52

    Ce n’est pas le premier qui part pantoufler…Pierre Mathieu Duhamel etait parti de son poste de DG de la douane francaise pour rejoindre LVMH avant de revenir au poste de directeur du budget au ministere des finances …s empressant alors de donner par directives de nouvelles orientations aux douaniers qui avaient alors la priorite a donner a la chasse des produits de contrefacon.

      +39

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  • theuric // 20.06.2016 à 01h12

    Je trouve qu’il y aurait quelques hypocrisies du coté de Les Américains, ho, excusez-moi pour ce lapsus lingae révélateur, je voulais dire Les Républicains.
    Mais il me semble que le Parti Démocrate, pardon encore une fois, je ne sais pas ce qu’il se passe mais mon clavier ne cesse de déraper, le Parti Socialiste, donc, joua aussi aux vierges effarouchées avant l’élection de Monsieur Hollande à la magistrature suprême.
    Enfin, me semble-t-il…

      +56

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  • Candide // 20.06.2016 à 03h43

    Quoi ?!! Les représentants du peuple du secteur public se livrent à des conflits d’intérêts véreux (très) privés avec les lobbies représentants du secteur privé ?!

    Mon monde s’effondre!
    Comment ça ? Ils ont rendu toute poursuite pour trahison légalement impossible ??

    Heureusement la Commission Européenne de M. Junker veille à l’intégrité au sein de l’Union, et le Parti Socialiste Républicain organise des primaires démocratiques!

    Ouf! on va enfin pouvoir élire de vraies belles personnes !

      +44

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  • Max47 // 20.06.2016 à 04h26

    Le « pantouflage » a toujours existé, même au 19ème siècle sous la Troisième République, pour ne parler que des époques « récentes ». Cela provient évidemment du fait que c’est la même classe sociale qui détient tous les pouvoirs : politique, administratif, économique, industriel, financier, judiciaire etc. Passer d’un poste à l’autre est ainsi parfaitement « naturel »…
    Les sociologiques Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot ont bien expliqué à quel point ce que nous appelons « conflit d’intérêt » n’était pas un phénomène accidentel mais au contraire consubstantiel à la haute bourgeoisie.
    Le fait nouveau est l’internationalisation de la chose, en lien avec la mondialisation. Autrefois on passait d’inspecteur des finances à PDG d’une banque (souvent nationalisée) ; maintenant on peut passer du même poste à bien plus d’autres choses : les institutions internationales, ou européennes, ou un cabinet d’avocats, de consultants ou de lobbying international, ou pourquoi pas une entreprise chinoise etc.
    Ceux qui pratiquent cela ont toujours été avant tout au service de la classe qui domine tout, et dont ils font partie. La différence me semble-t-il est qu’autrefois ils pouvaient toujours arguer qu’ils restaient en même temps « au service de la France » puisque tout cela restait essentiellement dans le cadre national. Tandis que maintenant ils peuvent sans vergogne, munis de leur carnet d’adresse et de leur connaissance approfondie des rouages de l’Etat, se mettre au service d’une entreprise ou même d’une puissance étrangère.

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    • chb // 22.06.2016 à 15h43

      Parmi les contre-exemples : Talleyrand, magouilleur de première…
      Les diplomates accrédités d’autrefois n’avaient-ils pas le souci de leurs affaires personnelles tout en travaillant pour leur roi ? Les grands commis de l’état (ayant acheté leurs charges!) ne profitaient-ils pas de leur pouvoir (pas mal, François, l’expression « mafia légitime ») pour corrompre et s’engraisser ?
      Donc le phénomène n’est pas neuf ici.
      On a pu ces dernières années -du haut de notre piédestal usurpé de démocrates supérieurement moraux- critiquer la monarchie chérifienne qui s’appuyait sur des ministres corrompus, jusqu’à ce que ceux-ci passent les bornes et soient remplacés par d’autres et ainsi de suite. On a glosé sur les dictatures, souvent suscitées et soutenues par la France, qui ont géré les anciennes colonies. On a assisté ou participé à la diabolisation-puis-élimination de qques (chefs d’) états soit-disant peu conformes à nos valeurs universelles.
      Hexagone exception, vraiment ?

        +0

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      • chb // 22.06.2016 à 15h45

        Juste pour ressasser le poncif : le pouvoir corrompt. Reste à définir des modalités de gouvernement qui nous en préserveraient absolument.

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  • Papagateau // 20.06.2016 à 04h52

    Les médias vont en faire une remarque en page 8, dans la 3ème colonne en bas à droite, parce que ça n’intéresse pas leurs actionnaires.
    Et comme les gens ne liront pas, ils ne réagiront pas.
    Et comme les gens ne réagiront pas, les médias considèreront que les citoyens ne sont pas choqués, et donc que c’est normal.
    Et comme c’est normal, pas de raison de le mettre en 1ère page (ou d’en parler plus de 15 secondes, et sans reprise).

    La boucle est bouclée.

      +65

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  • aije // 20.06.2016 à 04h58

     » Moi président de la République, il y aura un code de déontologie pour les ministres, qui ne pourraient pas rentrer dans un conflit d’intérêts.  » Par contre, quitter la direction du Trésor n’a rien à voir, assurément…

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  • DocteurGrodois // 20.06.2016 à 04h59

    Même s’il a eu raison d’interpeller le gouvernement, Myard flaire bon l’hypocrisie vu le pedigree de son parti en matière de conflits d’intérêts, et qu’il avait lui-même déposé une proposition de loi pour limiter les possibilités d’action en justice des associations anti-corruption…

    La haute fonction publique est vérolée par les conflits d’intérêts. Il y a des allers-retours constants avec le privé. Par exemple entre l’inspection des finances et les banques privées (Macron), ou entre les groupes big pharma et le ministère de la santé, etc. Il y a aussi beaucoup de hauts fonctionnaires avocats d’affaires, comme Sarkozy, qui bénéficient du secret professionnel et dont on ne peut même connaître le nom de leurs clients…

    La représentation nationale n’est guère mieux, avec beaucoup d’élus ayant un casier judiciaire. Il y en a même une qui vient a l’assemblée avec un bracelet électronique à la cheville…

    Le poisson pourrit toujours par la tête.

      +44

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    • Olivier Rueil Malmaison // 20.06.2016 à 18h29

      D’accord avec vous, DocteurGrodois.

      Rappelons que Nicolas Sarkozy et François Fillon ont demandé à un haut fonctionnaire du nom de François Pérol de conduire la fusion entre la Caisse d’Epargne et la Banque Populaire. Ce qu’il fit.

      Et qui devint le premier dirigeant de cette nouvelle banque privée ? François Pérol, avec la bénédiction de Sarkozy et Fillon.

      Les Républicains savent donc de quoi ils parlent. (Et à l’époque le PS avait poussé des cris de jeune vierge effarouchée… Rien de nouveau sous le soleil.)

      « Qui se sent morveux, qui se mouche. »

        +9

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  • Caliban // 20.06.2016 à 05h03

    C’est Mediapart qui va être content de le voir partir 🙂 Rappelons que ce M. Bézard n’ayant guère apprécié d’avoir son nom en Une dans l’affaire Cahuzac avait répliqué par un contrôle fiscal un 25 décembre…

    Je ne comprends pas qu’un haut fonctionnaire puisse quitter ses fonctions sans passer par un « sas » de décompression de plusieurs mois, voire de plusieurs années. M. Bézard aurait pu par exemple être placé comme Inspecteur des impôts, je suis sûr que cela lui aurait fait du bien de voir des vrais gens, ceux qui l’ont grassement payé pendant tant d’années.

      +37

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    • anatole27 // 20.06.2016 à 14h53

      Médiapart s’est bien sur intéressé à la question

      https://www.mediapart.fr/journal/economie/250516/direction-du-tresor-le-sulfureux-pantouflage-de-bruno-bezard?onglet=full

      En septembre 2010, il est nommé ministre conseiller pour les affaires économiques, chef du service économique régional ayant compétence sur la Chine par Christine Lagarde, ministre de l’Économie1. Rattaché à la direction générale du Trésor, Bruno Bézard est chargé auprès de l’Ambassadeur de représenter et de promouvoir les intérêts économiques et financiers de la France en Chine. Il a également pour mission de favoriser le dialogue économique avec Pékin dans la perspective du G20, dont la France assure la présidence en 2011 …

        +7

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  • FifiBrind_acier // 20.06.2016 à 07h49

    Pointe émergée de l’iceberg. Ce n’est pas une spécialité française, c’est l’essence même du libéralisme que de fusionner public/privé, on socialise les pertes et on privatise les profits…
    Exemple,l’euro de foot:
    http://www.brujitafr.fr/2016/06/euro-2016-pas-de-panique-c-est-un-hold-up-fiscal.html

    D’ailleurs l’exemple vient de haut, à Bruxelles, la Commission européenne passe 90% de son temps avec les lobbies. Et on passe de Commissaire européen à lobbyiste, ou inversement…
    http://www.bastamag.net/La-Commission-europeenne-passe-90-de-son-temps-avec-les-lobbys-industriels

    A Bruxelles, on appelle cela  » les ¨Portes tournantes » :
    https://fr.express.live/2015/11/02/les-portes-tournantes-de-bruxelles-9-anciens-commissaires-europeens-se-partagent-98-mandats-signes-avec-des-multinationales-exp-216653/

    « Quand les anciens Commissaires de Barroso rejoignent le privé. »
    http://corporateeurope.org/fr/revolving-doors/2016/01/les-portes-tournantes-tournent-encore

      +32

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  • Cédric // 20.06.2016 à 08h41

    chouette mon ancien directeur général, qui nous bassinait avec la déontologie … l’actuel aussi, toujours, ils sont tous pareils)

    aucun petit fonctionnaire n’est dupe : déontologie, OUI, mais pour les petits …

      +16

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  • ARDUS // 20.06.2016 à 08h52

    A son passif le ci-devant Bézard avait déjà pris en mains le sauvetage de Cahuzac en demandant aux banques Suisses de le blanchir dans l’affaire du même nom en usant du grossier procédé consistant à leur poser une question hors-sujet. En tant que DGFP il a par la suite piloté les mesures fiscales prises contre Médiapart qui avait dévoilé son jeu trouble. A la connivence entre intérêts privés et publics s’ajoute donc le mélange des genres entre service de l’Etat et service de la soupe aux politiciens corrompus, ce qui va bien ensemble.

      +28

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  • Lisbeth Levy // 20.06.2016 à 08h58

    Corruption, conflits d’intérêts, protections d’initiés pour se partager un gros gâteau et faire serrer la ceinture à des millions de citoyens qui eux n’ont ou n’auront plus de « parachutes » sociaux étant donné l’érasage du code du travail et de la protection sociale.
    « ILs » viennent encore abaisser les droits aux CAF et encore ponctionner sur les droits à l’allocation d’aide à l’APL, ils ont encore l’intention de faire baisser les salaires, retraites, et encore d’autres droits acquis de haute lutte par nos ainés en nous faisant passer « pour des profiteurs » ou des « trop assistés ».
    Alors en Italie, Rome aurait comme nouveau maire Virginia Raggi membre du parti populiste « 5 étoiles » de Beppé Grillo le « clown italien », qu’ici on juge « fasciste » populiste (comme Mussolinni ou Hitler) :
    https://www.letemps.ch/monde/2013/05/17/beppe-grillo-suis-expression-une-colere et encore sur le coluche italien :
    http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/italie-le-populiste-beppe-grillo-condamne-a-4-mois-de-prison_1497019.html

      +12

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  • anatole27 // 20.06.2016 à 10h52

    L’arbre qui cache un autre Arbre Mr Bezard n’est pas le seul a rejoindre Cathay
    il y a également Mr Balmisse

    http://www.bpifrance.fr/Bpifrance/Biographies/Daniel-Balmisse

    http://www.boursier.com/opcvm/actualites/generales/daniel-balmisse-rejoint-cathay-capital-en-tant-que-directeur-des-operations-coo-682217.html

    on le voit ici auditionné par une commission de l’assemblée nationale

    http://www.dailymotion.com/video/x2gj7k0

    et il est a craindre que ce soit tout BPI france qui rejoigne Cathay BPI rappellons le Créé par Hollande

    http://www.lepoint.fr/economie/bpi-france-20-06-2013-1688636_28.php

    Slogan de BPI : Préparer l’Avenir (on ne dit pas de qui)

    Parler de groupe chinois parait d’ailleurs un peu erroné, Cathay est un groupe GLOBALISE

      +6

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  • vincent // 20.06.2016 à 12h49

    Un vrai sketch, dire que c’est ainsi qu’ils parlementent, déplorable

      +5

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  • georges glise // 20.06.2016 à 13h37

    avec chirac puis sarkozy, la république a atteint un haut degré de corruption, et hollande semble se situer à la même hauteur que ses prédécesseurs. un royaliste provençal, régis d’oléon, disait dans les années 30: la république est un fromage pourri, qui coule et qui sent mauvais. s’il revenait de
    l’enfer, il pourrait dire la même chose. de gaulle rejetait dans les ténèbres extérieures les copains et les coquins, auxquels tous ses successeurs sans exception ont largement ouvert les portes. le front national surfe sur ces épisodes détestables, alors que lui-même est épinglé à juste titre pour ses pratiques douteuses. heureusement il reste la france insoumise qui résiste à tout cela, vive jean-luc mélenchon!vive la france, vive le peuple de france qui fera table rase de toutes ces pratiques éhontées d’une élite qui s’est accaparé tous les pouvoirs.

      +5

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  • thmos // 20.06.2016 à 15h06

    Regardez LCP, non pas les énièmes resucées de faux débats façon  » C dans l’air » ou autres comédies par l’entre soi audio visuel faisant croire à des émissions « politiques » mais les débats parlementaires, les commissions d’enquête du Sénat notamment : Élocution laborieuse de mauvais élèves improvisant, aucun travail sur le sujet, énormités et inepties systématiques par ces petits rois fainéants, toutes marques comprises, trucs de communiqueux au forfait, éléments de langage balancés pour meubler… C’est néanmoins le spectacle de ce « travail de ces élus » ! A voir absolument aux heures de leurs bureaux.

      +8

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  • Roxane // 20.06.2016 à 18h09

    En même temps c’est pas comme si l’état avait pour but d’agir dans l’intêret du peuple: le rôle d’un dirigeant ou d’un parti est de conserver son hégémonie. Article franchement très sympa à lire mais rien d’étonnant

      +0

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  • Charlie Bermude // 20.06.2016 à 18h48

    Peut étre faudrait il aborder les choses d’une maniére différente que pantouflage , passage , public/privé , ou l’inverse …. enfin d’une maniére plus réaliste .
    Ce n’est pas fondamentalement nouveau , qu’un haut « fonctionnaire » , passe de l’un à l’autre et aientt des rémunérations , de par le fait , autres que genre fonctionnaire , justement .
    Méme un fonctionnaire de chez fonctionnaire ( ce qui n’est pas le cas de ces hauts dirigeants , supporte sa vertu , par la sécurité de l’emploi et une bonne retraite ) .
    La République suppose la Vertu , mais la vertu à ses limites . Alors pour l’état , pour qu’il puisse excercer une autorité , il existe un probléme pratique , il faut que ses hauts dirigeants soient non seulement plus compétents que ceux du privé , mais pas susceptibles de corruption , par ce privé . C’est là qu’il y a probléme en ces temps de fortes inégalités sociales et de forte concentration de la propriété . Comment ne pas retourner aux fermiers généraux ( illustré par Louis de Funés Monsegnor , il est l’or ! ) et surtout le plus général d’entr ‘eux . Si Louis XiV par exemple a pu décider d’éliminer Fouquet , c’est parce qu’il était plus riche et plus puissant que lui , et s’il avait hésité ou attendu c’est l’autre qui aurait décidé de son sort . C’est çà le vrai probléme , à mon avis . Pour le moment faut faire le roseau , le vent est pas bon .

      +2

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    • RGT // 21.06.2016 à 08h15

      « La République suppose la Vertu »…

      Depuis quand ?

      La ripou-blique n’a JAMAIS eu pour objectif l’égalité et l’équité.

      Elle est par nature fortement oligarchique et la seule chose qu’elle prône ouvertement est la gestion de l’état, mais sans JAMAIS préciser au profit de qui.

      Si on regarde l’exemple de Rome, on se rend compte que cette république ne valait pas mieux que l’empire qui l’a suivi.

      La plèbe existait déjà je vous signale, et elle n’avait qu’à fermer sa gueule, comme les sans dents aujourd’hui.

      Une république n’a JAMAIS été une démocratie. Elle est au contraire une structure politique qui est faite pour faciliter la mainmise des plus puissants sur les autres.

      Dernier point, lors de la « révolution française », il n’a JAMAIS été question de donner le pouvoir au peuple.
      Les bourgeois voulaient simplement être « calife à la place du calife », ce qui en ces temps daéchiques prend une signification très évocatrice.

      Le pouvoir aux gueux ?
      Non merci !!!

      Continuez à voter pour les candidats choisis par l’oligarchie dans les « élections libres » !!!

      Ensuite, ne venez pas pleurer si vous vous êtes faits flouer !!!

        +3

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  • Charlie Bermude // 20.06.2016 à 19h34

    J’ai omis quelques attendus , là nota bene , etc … L’idée d’enarque c’est bon sur le fond . C »est républicain , on permet à des populaires compétents et méritants d’accéder aux plus hauts postes de la fonction publique . C’est bien , pour l’état c’est moins cher et c’est pas le méme esprit qu’avant , où les mémes se cooptaient . Au populaire ont lui assure une brillante carriére , on est sur de son service . Mais les autres , qui sont nés avec une cuillére d’argent dans la bouche , c’est pas la méme perspective .

    Ils vont pas se contenter de se servir du caviar à la louche , ils sont habitués à plus . L’Ena et la direction du Trésor , entr autres , c’est juste un chemin de croix avant le vrai couronnement . C’est çà qui a changé entr autres .

      +1

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  • RGT // 21.06.2016 à 08h27

    Conflit d’intérêt ???

    Il n’est pas pire que les autres, et c’est bien pour ça qu’il n’a pas été sanctionné par la « commission de déontologie » parce qu’il ne fait rien de pire que les autres membres de sa caste…

    Ce qui est interdit aux « gueux » est fortement encensé chez les « puissants ».

    Que ce soit « l’immunité parlementaire » qui protège les élus des foudres de la justice : Cahuzac a seulement été viré du ministère mais je suis certain qu’il touche son « indemnité » et qu’il la touchera à vie, de plus il a rejoint sa place (assurément vide) sur les bancs de l’assemblée.

    Que ce soit la « fonction a vie » qui permet à un énarque de pouvoir « pantoufler » dans une administration après s’être fait virer d’une entreprise privée (une fois le carnet d’adresses vide, son incompétence resurgit)… Avantage qui n’est JAMAIS dénoncé quand on parle des « fonctionnaires de base » qui n’ont pas cette opportunité.

    « Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »

    Rien de nouveau en ce bas monde.

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  • delpech // 21.06.2016 à 22h11

    Le blog de Autheuil avait écrit au début du mois de juin un billet à ce sujet http://authueil.orgtb.php?id=2330 et lui aussi mettait en avant les points réellement litigieux.

    Après tout, l’administration publique ayant toujours eut plus qu’un doigt dans le système bancaire, la nomination de Mr Pérol, fin connaisseur du milieu (et pour cause), n’avait rien de scandaleux. Surtout quand on compare à ce cas-ci, où ce sont des secrets et publiques et privés de première importance que détient ce monsieur.
    Sans compter son carnet d’adresses.

    Que le ministre au lieu de joueur son rôle d’arbitre en soit réduit à faire le service après vente n’est pas bien glorieux.
    le billet de Autheuil détaille cela mieux que ne pourrais le faire.

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  • Betty // 22.06.2016 à 09h31

    Sénat – Mercredi 6 avril 2016 – Présidence de M. Jean-Pierre Raffarin, président –
    Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures – Audition de M. Bruno Bézard, directeur général du Trésor

    1/ M. Jean-Pierre Raffarin. – Monsieur le Directeur général, merci d’être venu nous parler ce matin de la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (BAII) ou Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB).
    M. Bruno Bézard, directeur général du Trésor. – C’est un point d’inflexion majeur et historique pour la communauté internationale. Le sujet n’est pas seulement financier mais aussi politique.
    http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20160404/etr.html#toc2

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