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5.juin.20165.6.2016 // Les Crises

Une victoire de Clinton signifierait-elle plus de guerres ? Par Robert Parry

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Source : Consortiumnews.com, le 10/04/2016

Le 10 avril 2016

Reportage spécial : Des néoconservateurs perspicaces voient en Clinton leur cheval de Troie pour être remis en selle à la Maison-Blanche par les électeurs démocrates, et ceci soulève la question posée par Robert Parry : est-ce que Clinton comme quarante-cinquième président ne signifierait pas plus de guerres ?

Par Robert Parry

Les instances du parti démocrate semblent déterminées à soutenir la campagne sans envergure d’Hillary Clinton jusqu’à la ligne d’arrivée de sa course avec Bernie Sanders, et comptent sur les divisions des Républicains pour lui ouvrir la route à la Maison Blanche. Mais – si elle arrive jusque-là – le monde devra retenir son souffle.

Si Clinton devient présidente, elle sera entourée par une équipe de néoconservateurs exerçant le contrôle sur la diplomatie américaine, qui lui imposera de reprendre ses stratégies de « changement de régimes » au Moyen-Orient et d’intensifier sa nouvelle et dangereuse « guerre froide » vis-à-vis de la Russie.

L'ex-secrétaire d'État Hillary Clinton prenant la parole au cours d'une conférence de l'American Israel Public Affairs Committee à Washington D.C. le 21 mars 2016. (Photo credit: AIPAC)

L’ex-secrétaire d’État Hillary Clinton prenant la parole au cours d’une conférence de l’American Israel Public Affairs Committee à Washington D.C. le 21 mars 2016. (Photo credit: AIPAC)

Si Bachar el-Assad est encore président de la Syrie, on exigera qu’elle lui donne le coup de grâce final ; il y aura également des pressions pour qu’elle augmente les sanctions contre l’Iran afin de pousser Téhéran à abandonner l’accord nucléaire ; il y a déjà des appels pour un plus large déploiement de troupes américaines à la frontière russe et pour une intégration de l’Ukraine dans la structure militaire de l’OTAN.

Hillary Clinton, quarante-cinquième président, devra entendre les argumentaires habiles justifiant ces mesures, la rhétorique opposant systématiquement la virilité à la féminité et la propagande pleurnicharde sur les ennemis diaboliques sortant les bébés des incubateurs, donnant du Viagra aux soldats pour qu’ils violent plus de femmes et commettant d’horribles crimes (certains bien réels, mais beaucoup imaginaires) sur des innocents sans défense.

Est-ce que quelqu’un pense qu’Hillary Clinton possède la sagesse de résister à ces chants de sirènes guerriers, même si elle y est prédisposée ?

Le président Barack Obama qui – malgré toutes ses fautes – possède une intelligence plus profonde et plus subtile que celle d’Hillary Clinton, s’est trouvé lui-même si accablé par ces pressions venant de la stratégie militariste de Washington qu’il s’est plaint de sa situation inconfortable auprès de Jeffrey Goldberg de The Atlantic, lui-même faucon néoconservateur.

La diplomatie de Washington est aujourd’hui si profondément aux mains des néoconservateurs et de leurs comparses affiliés à la doctrine libérale la plus interventionniste, que l’actuel président ne pourrait sans doute trouver personne pour l’interviewer, excepté un néoconservateur, même s’il se plaignait du fait que la capitale américaine soit entre les mains de bellicistes.

Étant donné la toute-puissance des néoconservateurs sur la diplomatie américaine – particulièrement au sein de l’administration du département d’État, des grands médias et des think tanks importants – Clinton sera harcelée par des demandes et des projets « va-t-en guerre » émanant à la fois de l’extérieur de son administration et de son propre camp.

Déjà, des néoconservateurs influents, tel que Robert Kagan de la Brookings Institution, ne cachent pas qu’ils escomptent avoir une influence non négligeable sur la diplomatie de Clinton. Kagan, qui s’est repositionné lui-même comme un « libéral interventionniste », offre son soutien à Clinton qui l’avait nommé au Conseil consultatif du département d’État.

On dit aussi à Washington que l’épouse néoconservatrice de Kagan, Victoria Nuland, secrétaire d’État adjointe pour l’Europe, une autre protégée de Clinton et l’architecte du « changement de régime » en Ukraine, serait en lice pour une haute fonction diplomatique dans l’administration Clinton.

Les néoconservateurs de retour aux manettes

A vrai dire, l’élection de Clinton signifie qu’une partie des personnes les plus dangereuses de la diplomatie américaine pourraient murmurer directement à ses oreilles leurs combines pour « toujours plus de guerre » – et son dossier montre qu’elle est parfaitement sensible à de tels conseils.

Robert Kagan, important intellectuel néoconservateur (Photo credit: Mariusz Kubik, http://www.mariuszkubik.pl)

Robert Kagan, important intellectuel néoconservateur (Photo credit: Mariusz Kubik, http://www.mariuszkubik.pl)

A chaque fois, en tant que sénatrice américaine et secrétaire d’État, Clinton a opté pour les solutions de « changement de régime » – de l’invasion de l’Irak en 2003 jusqu’au coup d’État au Honduras en 2009, à la guerre aérienne en Libye en 2011, à la guerre civile en Syrie depuis 2011 – ou bien elle s’est faite le chantre de l’escalade des conflits, comme en Afghanistan et en Iran, plutôt que de s’engager dans des négociations avec concessions mutuelles.

Parfois Obama a suivi cette ligne (le « sursaut » en Afghanistan, la guerre en Libye, l’affrontement contre le nucléaire iranien) mais parfois il n’a pas suivi cette ligne (désescalade en Afghanistan, finalement négociation de l’accord nucléaire avec l’Iran après le départ de Clinton, rejet d’un assaut militaire direct contre le gouvernement syrien, et travail de temps en temps avec les Russes sur l’Iran et la Syrie).

En d’autres termes, Obama a agi comme un frein à l’encontre de l’aventurisme belliqueux de Clinton. Avec Clinton comme présidente, il n’y aura plus de telles retenues. On peut s’attendre à ce qu’elle endosse de nombreux, si ce n’est tous, les cadres de pensée néoconservateurs aberrants, comme l’a fait George W. Bush quand ses conseillers néoconservateurs ont utilisé sa peur et sa fureur après le 11-Septembre pour le guider vers leur programme de « changement de régime » pour le Moyen-Orient.

Les néoconservateurs n’ont jamais abandonné leurs rêves de renverser les gouvernements moyen-orientaux qu’Israël a inscrits sur sa liste d’ennemis. L’Irak était seulement le premier. Les suivants furent la Syrie et l’Iran avec l’idée qu’en installant des dirigeants pro-israéliens dans ces pays, les ennemis frontaliers d’Israël – Hezbollah au Liban, Hamas et autres groupes militants palestiniens – pourraient être isolés et écrasés.

Après l’invasion de l’Irak par Bush en 2003, les néoconservateurs à Washington plaisantaient sur le choix du suivant, serait-ce l’Iran ou la Syrie, avec une maxime : « Pour les hommes, les vrais, c’est Téhéran ! » Mais la guerre d’Irak n’a pas été la « promenade de santé » promise par les néoconservateurs. Au lieu de lancer des fleurs aux soldats américains, les Irakiens semèrent des bombes artisanales.

En réalité, beaucoup de « vrais hommes » et de « vraies femmes » – ainsi que de « vrais enfants » – sont morts en Irak, ainsi que presque 4500 soldats américains et des centaines de milliers d’irakiens.

Le calendrier néoconservateur en prit un coup, mais, à leur avis, uniquement en raison de l’incompétence de Bush dans le suivi en Irak. Si ce n’avait été cette occupation bâclée, les néoconservateurs pensaient qu’ils auraient pu continuer à faire chuter les autres régimes gênants, l’un après l’autre.

Professionnellement, les néoconservateurs échappèrent au désastre irakien largement indemnes et continuèrent à dominer les groupes de réflexion de Washington et les tribunes libres des principaux journaux américains comme le Washington Post et le New York Times. Jamais à la traîne, ils commencèrent à préparer des plans à long terme.

Une erreur d’Obama

Bien qu’ils aient perdu la Maison-Blanche en 2008, les néoconservateurs saisirent leur chance quand le président élu Obama fit le choix en matière de politique étrangère d’une « équipe de rivaux » en s’inspirant d’Abraham Lincoln. Au lieu d’aller chercher les « réalistes » de la politique étrangère marginalisés (et vieillissants) à Washington, Obama plongea sur le registre de l’establishment dominé par les néoconservateurs.

Obama recruta sa belliqueuse rivale démocrate, la sénatrice Hillary Clinton, au poste de secrétaire d’État et garda le secrétaire à la Défense de Bush, Robert Gates. Obama garda aussi la plupart des militaires du haut commandement mis en place par Bush, y compris le favori néoconservateur le général David Petraeus.

La stratégie de gestion naïve d’Obama laissa les néoconservateurs et leurs copains « libéraux interventionnistes » consolider leur contrôle bureaucratique sur la bureaucratie de la politique étrangère de Washington, bien que le président préférât une approche plus « réaliste » qui aurait utilisé plus judicieusement la puissance américaine – et il était moins assujetti au gouvernement de droite israélien.

La secrétaire d'État adjointe pour l'Europe et l'Eurasie Victoria Nuland au cours d'une conférence à l'ambassade des États-Unis à Kiev, Ukraine, le 7 février 2014. (Photo du département d'État U.S.)

La secrétaire d’État adjointe pour l’Europe et l’Eurasie Victoria Nuland au cours d’une conférence à l’ambassade des États-Unis à Kiev, Ukraine, le 7 février 2014. (Photo du département d’État U.S.)

L’influence souterraine des néoconservateurs devint particulièrement évidente au département d’État de Clinton au moment où elle fit appel à Nuland, une idéologue néoconservatrice et une assistante auprès du vice-président Dick Cheney, pour être la porte-parole du département et la mit sur la voie du poste de secrétaire d’État adjointe pour les Affaires européennes (même si le poste ne fut officialisé qu’après le départ de Clinton en 2013).

L’influence des néoconservateurs/faucons libéraux est maintenant si forte au sein du département d’État que des officiels de ma connaissance qui occupent ces lieux réapparaissent, comme habités par des extraterrestres, débitant des discours arrogants pour le soutien de l’intervention américaine partout dans le monde. En revanche, je trouve, qu’en comparaison, la CIA et le Pentagone font preuve de réalisme et de retenue.

Peut-être le meilleur exemple de ce phénomène d' »extraterrestres » est-il le sénateur John Kerry qui a remplacé Clinton au poste de secrétaire d’État en devenant, au même moment, le porte-parole de la rhétorique la plus va-t-en-guerre de la bureaucratie.

Par exemple, Kerry a été partisan d’une campagne de bombardements en représailles contre l’armée syrienne en août 2013, ignorant les doutes de la communauté du renseignement sur la responsabilité ou non du régime de Bachar el Assad quant à l’attaque au gaz sarin dans la banlieue de Damas.

Au lieu d’écouter les analystes du renseignement, Kerry s’est aligné derrière la « pensée de groupe » pilotée par les néoconservateurs rejetant toute la faute sur Assad, l’excuse parfaite pour mettre en place, avec retard, le « changement de régime » syrien, cher aux néoconservateurs. Les néoconservateurs ne prirent pas en compte la réalité des faits – et Kerry abonda en ce sens. [Lire sur Consortiumnews.com « What’s the Matter with John Kerry?« ]

Mais Obama, lui, n’a pas suivi. Il écoutait lorsque James R. Clapper, directeur du renseignement national, lui a dit qu’on était loin d’avoir des preuves que l’armée syrienne fût impliquée. (Au bout du compte, Il y aurait des preuves d’une provocation montée par les islamistes extrémistes afin de pousser l’armée américaine à intervenir à leur côté dans la guerre.)

Le directeur du renseignement national, James R. Clapper (à droite) parlant avec le président Barack Obama dans le bureau ovale en présence de John Brennan et d'autres membres de la National Security Agency. (Photo credit: Office of Director of National Intelligence)

Le directeur du renseignement national, James R. Clapper (à droite) parlant avec le président Barack Obama dans le bureau ovale en présence de John Brennan et d’autres membres de la National Security Agency. (Photo credit: Office of Director of National Intelligence)

Obama a reçu également une aide du président russe Vladimir Poutine qui persuada le président Assad de renoncer aux armes chimiques (alors qu’Assad a toujours nié tout rôle dans l’attaque au gaz sarin). L’aide de Poutine a énervé les néoconservateurs qui ont rapidement reconnu que la coopération Obama-Poutine était une menace profonde pour leur entreprise de « changements de régime ».

Cibler l’Ukraine

Certains néoconservateurs, plus intelligents, ont rapidement considéré l’Ukraine comme un coin qui pourrait être enfoncé entre Obama et Poutine. Carl Gershman, président de la Fondation nationale pour la démocratie (NED), a appelé l’Ukraine le « gros lot » et un premier pas potentiel pour écarter Poutine du pouvoir en Russie.

C’est à la secrétaire d’État adjointe Nuland qu’a été confiée la direction de l’opération en Ukraine jusqu’à sa réussite, telle qu’elle l’avait planifiée avec l’ambassadeur américain en Ukraine, Geoffrey Pyatt, pour se débarrasser du président ukrainien pro-russe Victor Ianukovich. Nuland et Pyatt ont été piégés par l’interception d’une discussion téléphonique portant sur qui devrait prendre la relève.

« Yats, c’est notre homme, » a dit Nuland à propos d’Arseni Iatseniouk qui allait en effet devenir le nouveau Premier ministre. Nuland et Pyatt ont alors échangé des idées sur comment « faire coller tout ça » et comment « donner naissance à ce truc ». Ce « truc » est devenu le sanglant coup d’État du 22 février 2014, qui a évincé le Président élu Ianukovich et provoqué une guerre civile entre « nationalistes » ukrainiens de l’Ouest et russes ethniques de l’Ukraine à l’Est.

Comme les « nationalistes », dont certains ouvertement néonazis, ont infligé des atrocités aux Russes ethniques, la Crimée a voté à 96 pour cent pour quitter l’Ukraine et rejoindre la Russie. La résistance au nouveau régime de Kiev a également surgi dans la région du Donbass oriental.

Pour le département d’État – et les médias américains traditionnels – ce conflit s’explique totalement par « l’agression russe » contre l’Ukraine et « l’invasion russe » de la Crimée (malgré le fait que les troupes russes étaient déjà en Crimée dans le cadre de l’accord sur la base navale de Sébastopol). Mais tous les gens qui comptent ont reconnu que le référendum en Crimée était « une mascarade » (quoique de nombreux sondages ont depuis confirmé les résultats).

Quand la citoyenne Clinton s’est penchée sur la crise en Ukraine, elle a comparé le Président russe Poutine à Hitler.

Ainsi, aujourd’hui, la stratégie du scénario – comme Obama le qualifierait – des faucons néoconservateurs/libéraux de Washington exige une concentration de plus en plus importante de troupes américaines et de systèmes d’armements de l’OTAN à la frontière russe pour dissuader « l’agression » de Poutine.

Une scène de « Docteur Folamour »dans laquelle le pilote de bombardier (joué par Slim Pickens) chevauche une bombe nucléaire vers sa cible en Union soviétique.

Une scène de « Docteur Folamour »dans laquelle le pilote de bombardier (joué par Slim Pickens) chevauche une bombe nucléaire vers sa cible en Union soviétique.

Ces durs à cuire et ces jeunes filles jurent aussi ignorer les avertissements de la Russie contre ce qu’elle estime des menaces militaires à son existence. Apparemment « les hommes, les vrais » vont à Moscou (peut-être en chevauchant une bombe nucléaire comme celle, fameuse, de « Docteur Folamour »).

Ian Joseph Brzezinski, fonctionnaire au département d’État sous la présidence de George W. Bush et maintenant expert en politique étrangère pour le Conseil atlantique, un groupe de réflexion de l’OTAN, a cosigné un article exhortant l’OTAN à incorporer des unités de l’armée ukrainienne au déploiement de ses opérations militaires le long de la frontière russe.

« Des responsables de la sécurité nationale ukrainienne de haut niveau ont incité vivement la communauté internationale à être plus audacieuse dans sa réponse aux actions militaires provocatrices de la Russie, » ont écrit Brzezinski (fils du vieux guerrier de la guerre froide, Zbigniew Brzezinski) et le coauteur ukrainien Markian Bilynskyj.

« Le déploiement d’une compagnie d’infanterie ukrainienne expérimentée ou d’une plus grande unité pour renforcer la défense du territoire de l’OTAN en Europe centrale serait une contribution positive au maintien des forces de l’Alliance dans la région. »

Suivre le scénario

Ce genre de discours ferme est celui que le prochain Président, quel qu’il ou elle soit, peut attendre d’un officiel de Washington. L’interview d’Obama dans The Atlantic montre bien qu’il se sent entouré et engagé par ces forces bellicistes, mais qu’il tire une certaine fierté à résister – de temps en temps – au scénario stratégique de Washington.

Mais comment la Présidente Hillary Clinton répondrait-elle ? Quand elle est apparue face au Comité américain des Affaires publiques d’Israël le 21 mars – à un moment où il semblait qu’elle avait presque remporté la nomination démocrate – Clinton a montré ce qu’on peut appeler son vrai visage, assurant servilement Israël de sa loyauté et promettant d’entretenir des relations étroites entre les États-Unis et Israël « en passant au niveau supérieur » (une expression qui s’applique d’habitude aux couples décidant d’emménager ensemble).

En examinant le rapport public de Clinton, on pourrait raisonnablement conclure qu’elle-même fait partie des néoconservateurs, tant dans sa dévotion à Israël que son penchant pour la solution des « changements de régime ». Elle suit aussi la tendance des néoconservateurs à diaboliser tout dirigeant étranger qui se met en travers de leur chemin. Mais même si elle n’en est pas membre à part entière, elle se plie souvent à leurs demandes.

Un écart possible par rapport à cette ligne est l’amitié personnelle de Clinton avec le conseiller de longue date Sidney Blumenthal, qui a très tôt critiqué le néo-conservatisme lorsqu’il est apparu comme une force puissante durant l’administration Reagan. Blumenthal et son fils Max ont aussi osé critiquer le traitement abusif des Palestiniens par Israël.

Cependant, le lobby d’Israël semble ne courir aucun risque d’entendre la voix de Sidney Blumenthal pendant une 45e administration dirigée par Clinton. Le mois dernier, un groupe pro-sioniste, The World Values Network, a acheté une pleine page du New York Times pour attaquer Blumenthal et son fils et a déclaré que « Hillary Clinton doit désavouer ses conseillers anti-Israël. »

Un graphique de The World Values Network attaque Sidney et Max Blumenthal

Un graphique de The World Values Network attaque Sidney et Max Blumenthal

Bien que Clinton ne puisse se dissocier publiquement de Sidney Blumenthal, la frappe préventive a rétréci sa marge d’action et a aidé le clan Kagan-Nuland à foncer au cœur de la politique étrangère de Clinton.

En effet, l’objectif principal de Clinton, si elle est élue, est probablement d’assurer sa réélection. En politicien traditionnel, elle devrait penser que le moyen de réaliser sa réélection est de rester du bon côté du leadership israélien. Dans cette optique, elle a promis à l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) que, Présidente, elle inviterait immédiatement le Premier ministre Benyamin Netanyahou à la Maison-Blanche.

Ainsi, qu’arriverait-il si Clinton faisait passer la relation américano-israélienne « au niveau supérieur » ? Vraisemblablement cela signifierait adopter une ligne très dure envers l’accord nucléaire de l’an dernier avec l’Iran. Or, étant donné la réticence américaine à accorder un allègement significatif des sanctions économiques, l’Iran met déjà en doute l’intérêt de son consentement aux contraintes exceptionnelles de son programme nucléaire.

Une approche belliqueuse de Clinton – condamnant le comportement de l’Iran et imposant de nouvelles sanctions – renforcerait, au sein du gouvernement, les tenants d’une politique dure envers l’Iran et pourrait bien mener l’Iran à renoncer à l’accord en raison de la mauvaise foi américaine. Cela, bien sûr, plairait aux néoconservateurs et à Netanyahou en remettant en jeu l’option « boum boum boum l’Iran ». [Le refrain des Beach Boys, « Bar bar bar bar Barbar Ann », a été détourné par McCain en « Bomb bomb bomb, bomb bomb Iran », NdT]

Un renversement stupéfiant

Clinton peut avoir considéré son discours à l’AIPAC comme l’amorce du « recentrage » qu’elle attendait tant – la libérant finalement de l’obligation de faire la cour aux progressistes – mais ensuite elle a subi une série de défaites, souvent de l’ordre du raz de marée, aux primaires et au comité électoral aux mains du sénateur Bernie Sanders.

En plus de ces défaites stupéfiantes, la campagne de Clinton a nettement souffert d’un « manque d’enthousiasme ». Sanders, le « social-démocrate » de 74 ans du Vermont, attire des foules énormes et surexcitées et gagne d’impressionnants pourcentages d’électeurs plus jeunes. En attendant, Clinton est confrontée à des sondages montrant des taux élevés d’opinions négatives et une extraordinaire méfiance publique.

Le sénateur Bernie Sanders du Vermont cherche l'Investiture démocrate à la présidentielle.

Le sénateur Bernie Sanders du Vermont cherche l’Investiture démocrate à la présidentielle.

Si elle obtient la nomination démocrate, elle ne peut que s’engager dans une campagne négative acharnée puisque – face au manque d’enthousiasme des électeurs – sa meilleure chance de victoire est de diaboliser à un tel point son adversaire républicain que Démocrates et Indépendants se rendent aux urnes, morts de peur à l’idée de ce que le fou furieux du Parti républicain pourrait faire.

A l’heure qu’il est, beaucoup de partisans de Clinton la voient comme le choix – pas très excitant – de « la sécurité », une femme politique dont le long curriculum leur apporte l’assurance qu’elle doit savoir ce qu’elle fait. Les Afro-Américains, qui ont été ses électeurs les plus loyaux, se sentent apparemment plus à l’aise avec quelqu’un qu’ils connaissent (qui a eu aussi des fonctions dans l’administration Obama), que Sanders, qui est inconnu pour beaucoup et vu comme quelqu’un dont les programmes ambitieux semblent moins concrets que les idées sans envergure de Clinton.

Mais regarder de près le curriculum de Clinton, particulièrement son attachement aux « changements de régime » et autres plans interventionnistes au Moyen-Orient et en l’Europe de l’Est, pourrait faire réfléchir les électeurs pacifistes. [Lire sur Consortiumnews.com, « Is Hillary Clinton ‘Qualified’ ? »]

Des néoconservateurs astucieux, comme Robert Kagan, ont compris depuis longtemps que Clinton pourrait être leur cheval de Troie, tiré dans la Maison-Blanche par les électeurs Démocrates. Kagan a déclaré au New York Times : « Je me sens à l’aise avec elle sur la politique étrangère. Si elle poursuit la politique que nous pensons qu’elle poursuivra, ce sera ce qu’on pourrait appeler du néo-conservatisme, mais il est clair que ses partisans ne vont pas l’appeler ainsi ; ils vont l’appeler autrement. »

Le même article du Times a remarqué que Clinton « reste le navire dans lequel beaucoup d’interventionnistes mettent leurs espoirs. » Cependant, si elle est ce « navire » rapportant une politique étrangère néoconservatrice à la Maison-Blanche, ce choix « sécurisant » pourrait se révéler dangereux pour Amérique et la planète.

Source : Consortiumnews.com, le 10/04/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

Sébastien // 05.06.2016 à 04h53

Evidemment c’est ce qu’il veut dire. Aux Etats-Unis, tout le monde sait çà.
Et en France, Berlin? Vous êtes sûr?

34 réactions et commentaires

  • Xuan // 05.06.2016 à 00h20

    Ce n’est pas la volonté de Clinton qui compte, c’est celle des trusts pétroliers, militaires, industriels, etc.
    Le calcul est combien de profits avec la guerre et combien sans.
    Comme la voiture électrique, c’est simple !
    La Chine essaie de leur expliquer qu’ils ont intérêt à la paix mais elle doit aussi se préparer à la guerre.

      +18

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    • silk // 05.06.2016 à 01h16

      ça va bien plus loin que le profit immédiat, il en va de 2 éléments :
      le 1er (qui est lié au 2eme) : une protection de leurs laqués fournisseurs de pétrole ou obéissants à leur volonté dans la région.
      Et surtout la 2eme : un soutien tout azimut à Israël et une volonté de déstabiliser tout les pays réticents, afin de progressivement assurer que la régions n’ait que des gouvernements dociles vis à vis d’Israël.
      La question palestinienne est en train d’etre évacuée du paysage politique (médiatique c’est le cas depuis 2014 lors de l’attaque sur Gaza, depuis plus rien).
      Israël n’aura plus que des gouvernements faibles, déstabilisés ou alors obéissants aux USA aux alentours.
      Ne restera que l’Iran (sur la liste de Mme Clinton).

        +13

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    • Bobforrester // 05.06.2016 à 04h27

      Ajouter les banquiers et leurs obligés : les politiciens occidentaux grds et petits

        +7

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  • silk // 05.06.2016 à 01h08

    Petite erreur de traduction qui a une importance quant au sens :

    Dans la 1ere partie du texte :
    « En réalité, beaucoup de “vrais hommes” et de “vraies femmes” – ainsi que de “vrais enfants” – sont morts en Irak, AINSI QUE 4500 soldats américains et des centaines de milliers d’irakiens. »

    Non c’est INCLUANT il me semble (including).
    La différence est importante par rapport aux « vrai-e-s hommes, femmes, enfants ».

      +8

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  • caliban // 05.06.2016 à 01h38

    « En effet, l’objectif principal de Clinton, si elle est élue, est probablement d’assurer sa réélection. En politicien traditionnel, elle devrait penser que le moyen de réaliser sa réélection est de rester du bon côté du leadership israélien. »

    L’auteur de cet article veut-il dire que pour être élu, un candidat à la Maison Blanche doit nécessairement avoir le soutien du lobby israélien ?

    C’est comme si nous on disait que pour être élu Président de la République, un candidat doit avoir le soutien de Berlin 🙂

      +21

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    • Sébastien // 05.06.2016 à 04h53

      Evidemment c’est ce qu’il veut dire. Aux Etats-Unis, tout le monde sait çà.
      Et en France, Berlin? Vous êtes sûr?

        +44

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    • Feubeuh // 05.06.2016 à 21h09

      bah toutes façons, les 2 probables candidats a la présidence US sont soutenus par l’AIPAC, comme ça pas de problème.

      Trump a assuré dans son discours que si il est élu Président, Washington reconnaîtra Jérusalem comme la capitale d’Israël et qu’il annulera le traité nucleaire avec l’Iran.
      Clinton a assuré que la sécurité d’Israël n’est pas négociable.

        +5

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    • caliban // 06.06.2016 à 02h15

      @Pierre Bacara

      Les évangélistes US et le gouvernement israélien semblent en effet partager une même appétence au millénarisme. Dit autrement, après moi le déluge … sentence qui s’accommode d’ailleurs fort bien du Dieu profit.

      Mais c’est sans doute mon anti-américanisme primaire qui s’exprime 🙂

        +5

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  • Ailleret // 05.06.2016 à 01h47

    Lucide et glaçant, cet article. Clinton réceptive aux extrémistes néocons ? On s’en doutait, elle avait promis d’oblitérer l’Iran en cas de conflit entre l’Iran et Israël. Hillary, la personnalité qui convient à la structure belliciste de l’État profond américain ; Hillary vous fera regretter Obama.

    On comprend mieux la partialité de nos médias-perroquets, pour Hillary, contre Sanders et Donald Trump. Ces médias vont toujours vers le pire.

      +20

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    • Pierre Bacara // 05.06.2016 à 20h43

      « Clinton réceptive aux extrémistes néocons ? »

      Personne aux Etats-Unis n’a dit que les néo-conservateurs étaient forcément républicains. Il s’agit d’une mouvance « philosophique » – si je puis me permettre ce terme à défaut de mieux – qui n’a pas de couleur politique, et qui s’accommode d’autant mieux des décmocrates qu’historiquement, ces derniers sont les champions de l’interventionnisme, l’isolationnisme étant une spécialité républicaine.

      Roosevelt était démocrate.

        +3

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      • caliban // 06.06.2016 à 02h18

        @Pierre Bacara

        Isolationnisme et Etats-Unis … n’y a-t-il pas une contradiction historique dans les termes ? Je crois que la seule période où le gouvernement américain a fait une pause c’était durant la Guerre de sécession …

          +1

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  • Louis Robert // 05.06.2016 à 02h10

    Avant tout, ce qu’il faut affirmer haut et fort, c’est qu’il n’y a rien de mieux à attendre des Clinton (« Nous sommes venus, nous avons vu, et il est mort… ha,ha,ha… » — Youtube), que des Albright (« 500.000 enfants irakiens morts est un prix qu’il valait la peine de payer…  » — Youtube) ou que des Mme petits-biscuits-du-Maidan-néo-nazi Nuland. Rien de mieux à en attendre, même si ces créatures sont des femmes. En cela, sexe et féminisme ne changent rien, strictement rien à la chose publique.

      +37

    Alerter
    • Ailleret // 05.06.2016 à 14h57

      Peut-être même que leur féminisme les rend plus dangereuses encore. Elles ont une revanche à prendre, surtout Mme Clinton, et elles plaisent aux médias. Ils ont admiré les insultes de Mme Albright au représentant cubain à l’ONU : elle l’accusait de ne pas avoir de « cojones ». Comme disait Todd, nous avons affaire au pays des femmes castratrices.

        +5

      Alerter
      • Feubeuh // 05.06.2016 à 18h25

        N’importe quoi. Les pilotes militaires Cubains qui avaient abattu 2 avions civils US en 1996 déclarèrent alors qu’ils avaient envoyés un grand coup dans les « cojones ». Madeleine Allbright, alors ambassadrice US a l’ONU a répondu  » « Frankly, this is not cojones, this is cowardice ».
        Et elle a plutôt eu raison.

          +1

        Alerter
        • lvzor // 06.06.2016 à 01h43

          « pilotes militaires Cubains qui avaient abattu 2 avions civils US en 1996 »

          Vous avez un lien, quelque chose qui puisse confirmer cet étrange événement dont apparemment je n’arrive pas à trouver trace sur internet?
          (en revanche, les exactions US contre Cuba abondent, étonnant, non?)

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          • Feubeuh // 06.06.2016 à 15h27
            • lvzor // 06.06.2016 à 19h32

              Si je comprends bien, il s’agit de pilotes cubains abattus au-dessus de Cuba lorsqu’ils parachutaient du matériel de propagande contre le gouvernement légitime, depuis de petits avions civils (cessna) fournis par les US.

              …Votre présentation des choses n’est-elle pas un peu tendancieuse? Personnellement, je ne suis pas fan des émigrés de Coblence…

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            • Feubeuh // 06.06.2016 à 21h35

              décidément quand ça veut pas … Carlos Costa et Mario de la pena étaient américains de parents cubains, Armando Alejandre, Jr. fut naturalisé après s’être engagé au Vietnam, Pablo Morales semble avoir n’été qu’un réfugié.
              Brothers to the Rescue ont secouru, entre 1991 et 1994, 4200 Cubains qui préféraient l’Enfer américain a l’Eden communiste Cubain.

              Bigre, des Migs qui abattent (dans les eaux internationales) des biplans parcequ’ils balancent des prospectus Anti Castro. ça rigole pas là bas.

              Si ma présentation est tendancieuse, que dire de celle à laquelle je répondais : les medias ont admiré Albright quand elle a insulté l’ambassadeur de Cubain l’ONU et le traitant de sans « cojones » ?

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  • XYZT // 05.06.2016 à 05h42

    Autre maladresse de traduction.

    . But All the Important People agreed that the Crimean referendum was a “sham” (although many polls have since confirmed the results).

    traduit en

    Mais tous les gens qui comptent ont reconnu que le référendum en Crimée était « une mascarade » (quoique de nombreux sondages ont depuis confirmé les résultats).

    Les majuscules mises à « All the Important People » indiquent qu’il faut prendre l’expression avec beaucoup de réserve et d’ironie, ce qui a disparu de la traduction, qui a l’air d’approuver l’affirmation du qualificatif de « sham ».

      +19

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  • J // 05.06.2016 à 09h22

    Bizarre, le seul média internet francophone que je connaisse (je ne les connais certes pas tous), qui s’affiche ouvertement pro-néoconservateur (on conçoit qu’ils refusent l’abréviation), http://www.dreuz.info roule pour Trump (et depuis le début, ils n’ont pas soutenu Cruz, etc.). Je n’en conclus rien, ça peut signifier beaucoup de choses, mais ça montre que tout n’est pas simple.

      +4

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  • restitution // 05.06.2016 à 09h30

    Entre
    … plutôt que de s’engager dans des négociations avec concessions mutuelles.
    et
    Parfois Obama a suivi cette ligne …

    un paragraphe a été sauté :

    Quoique ses partisans vantent son expérience comme Secrétaire d’Etat, la réalité est qu’elle méprisait régulièrement la véritable diplomatie et harcelait constamment le Président Obama pour qu’il adopte les options les plus violentes et les plus porteuses de conflits.

    =======================

    Accessoirement, je signale un article du 2 mai du Huffingtonpost :

    Hillary est la candidate de la machine de guerre

    Il ne fait aucun doute que Hillary soit la candidate de Wall Street. Encore plus dangereux, cependant, est le fait qu’elle est la candidate du complexe militaro-industriel. L’idée selon laquelle elle serait mauvaise sur les questions liées à l’entreprise et bonne pour les problèmes de sécurité nationale est à côté de la plaque. Sa prétendue « expérience » en politique étrangère n’a été que d’accorder son soutien à toutes les guerres réclamées par l’Etat profond de la sécurité américain dirigé par les militaires et la CIA.

    […]

    = http://www.huffingtonpost.com/jeffrey-sachs/hillary-is-the-candidate_b_9168938.html =

      +14

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    • bluetonga // 05.06.2016 à 14h38

      Je m’étonnais que le Huffington Post fasse aussi candidement allusion à « l’état profond » américain, mais la traduction en français de « US deep security state » est acrobatique, elle fait référence au noyau des institutions de l’armée et des services secrets dont l’influence persiste quelle que soit les administrations.

      S’il est évident que Hillary n’est que le pantin du deep state américain, il s’agit bien de l’état profond financier et économique : Wall Street, et les industries majeures : énergie, industrie de l’armement, informatique, etc. Pour ce qui est de l’armée ou des agents en uniforme, elle ne peut pas les sentir, se montre brutalement grossière à leur égard, exigent de ses collaborateurs militaires qu’ils se présentent en civil – dixit Ron Kessler via son ouvrage The First Family Detail.

      http://www.dailymail.co.uk/news/article-3258858/Secret-Service-agents-view-Hillary-worst-duty-assignment-consider-assigned-form-punishment.html

      Infernale mégère serait l’euphémisme le plus doux, j’imagine, pour passer la modération.

        +13

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    • Lisbeth Levy // 05.06.2016 à 16h47

      En lisant cet article rarement franc, pas traduit en français je suppose, il y a le Billet Act 2008 qui décide et approuve l’élargissement de l’Otan vers la Géorgie et l’Ukraine :

      https://www.gpo.gov/fdsys/pkg/BILLS-110sres439ats/pdf/BILLS-110sres439ats.pdf

      Dont acte, l’élargissement de l’OTAN et la décision de déstabiliser ces pays de l’ancien bloc soviétique, fait que « l’état profond » et le State of Department Us savaient très bien ce qu’ils faisaient : sacrifier la vie de millions de gens à l’est juste pour s’attaquer a l’un des derniers pays qui ne veux pas fléchir, la Russie en l’occurrence et après on vous dira « complotiste » ?

      «  »Where as, in January 2008, Ukraine forwarded to NATO Secretary General Jaap de
      Hoop Scheffer a letter, signed by President Victor Yushchenko, Prime Minister Yulia
      Tymoshenko, and Verkhovna Rada Speaker Arseny Yatensyuk, requesting that NATO » »
      integrate Ukraine into the Membership Action Plan; » »

        +6

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  • Grognard // 05.06.2016 à 09h47

    Que les US continuent à allumer des foyers de tension aux quatre coins du monde et il y aura un moment, où, ils se retrouveront tellement loin dans les poubelles de l’histoire ; que l’on se demandera si ce pays a vraiment existé.
    Ou si ce n’était qu’un cauchemar de l’humanité.

      +8

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  • Arcousan09 // 05.06.2016 à 09h54

    De toute façon ce ne sont ni Clinton ni Trump qui gouverneront réellement les USA. Ce ne sont que des vitrines pour donner bonne conscience aux autres sur la planète terre.
    Les vrais dirigeants sont les faucons, les fonds de pension, Soros, CIA, FBI, NSA …. si ces structures ont du fric à faire très vite, sans se soucier du lendemain, le politique n’aura pas droit au chapitre peu leur importe que cela déclenche une ou des guerres nucléaires ou pas, avec de jolis massacres de civils …. de façon à asseoir leur délire hégémonique

      +9

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    • Pierre Bacara // 05.06.2016 à 20h55

      « […]Les vrais dirigeants sont les faucons, les fonds de pension, Soros, CIA, FBI, NSA[…] »

      Les gouvernements successifs à Washington tiennent compte de tous les paramètres de la puissance : monétaire, financier, militaire, technologique, juridique, psychologique et j’en passe ; d’où l’expression smart power = hard power (militaire +économique +financier) + soft power (médiatique, corruption…).

      Au coeur de cette symphonie, Soros n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan, la CIA et la NSA ne sont que des exécutants. Quant au FBI, que vient-il faire dans cette galère ?

      Certes, les présidents américains récents ne détiennent pas le pouvoir ; ils sont les VRP du pouvoir ; mais pour être VRP du pouvoir des Etats-Unis d’Amérique, il ne faut pas être n’importe qui non plus. Comme disait George W. Bush, nul besoin d’être très intelligent pour accéder à ce poste, mais il faut de sacrées épaules, et le carnet d’adresses qui va avec.

        +8

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  • Joanna // 05.06.2016 à 10h31

    Oui, cela me parait même évident.

    Et il me parait intéressant d’évoquer ce dont l’article ne parle pas pour appuyer cette thèse :
    La réaction possible des Russes en cas de conflit.
    Remarquons déjà que les USA et l’OTAN ont déjà largement franchi un rubicon que bien des dirigeants russes autres que Poutine auraient considéré comme un casus belli entrainant un engrenage fatal.

    H. Clinton et ses faucons iront au-delà, non pour contraindre la Russie à toujours tolérer des agressions de plus en plus intolérables, mais bel et bien pour déclencher un conflit mondial, ils pensent qu’il faut détruire la Russie et reconstruire sur le chaos qu’ils auront amené, qu’importe si les européens en payent aussi le prix fort.

    Et il me parait évident que, si les USA déclenchent un conflit, les Russes riposteront et cette guerre devenue mondiale ravagera la planète entière.

      +16

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    • Louis Robert // 05.06.2016 à 12h07

      Prof. Stephen Cohen: « Je crois qu’il est important d’insister — bien que je regrette de l’affirmer — la Russie ne reculera pas. C’est une question existentielle. Trop de choses se sont passées…. Poutine — et il ne s’agit pas uniquement de Poutine — … fera des compromis… mais il ne reculera pas devant une confrontation militaire. Pas question. »

      (« And I think it’s important to emphasize, though I regret saying this, Russia will not back off. This is existential. Too much has happened. Putin—and it’s not just Putin… will compromise… but he will not back off if confronted militarily. He will not. »)

      http://www.democracynow.org/2014/4/17/we_are_not_beginning_a_new

      +

      La Chine ne reculera pas davantage. Les guerres de l’opium, il vaut mieux oublier…; et surtout, ne pas bêtement miser, par pure ignorance de cette culture chinoise millénaire, sur l »‘effacement » chinois. La Chine défendra sa place au soleil et, ce faisant, une fois encore étonnera le monde.

        +11

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  • UltraLucide // 05.06.2016 à 11h42

    Si dans les années qui viennent le monde est victime d’une troisième guerre mondiale, on sait à qui on la devra. En particulier le couple Kagan-Nuland, qui est abject.

      +17

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  • Stanislas Robert // 05.06.2016 à 18h38

    cette femme est un danger que je mettrais au même niveau que Trump.
    Le monde est en danger et n’a pas jamais été exposé au danger nucléaire comme il l’est maintenant.

      +3

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  • Spartel // 06.06.2016 à 00h24

    Il n’y a pas de diplomatie américaine sans véritable rapport de force réelle, sans un adversaire en face capable d’entrer dans une véritable négociation dure, longue, roublarde, incertaine.
    La force des néoconservateurs n’est pas dans leurs idées qui sont certes à deux balles ; mais les balles cela tue comme dans ce western perpétuel imposé au monde après l’avoir imposé sur leur territoire, dans Nouveau Monde.
    Ils n’ont pas oublié cette réflexion de Tocqueville disant que leur principal adversaire est la Russie qu’elle soit tsariste, bolchévique, poutinienne ou autre. C’est que le problème est grave parce que nous avons le sentiment que la réflexion des stratèges américains n’a rien à voir avec celle des conseillers des années 60-80 autour de Kennedy, Carter ou Reagan. Jamais la guerre nucléaire n’a été aussi proche ; nous sentons bien que les lignes de friction ne concernent plus les armes conventionnelles mais bien les armes nucléaires. Mettre en garde la nouvelle équipe Clinton qui s’installera à Washington est du devoir des Européens. Ne rien faire, c’est considérer que le champ de bataille est bien l’Europe dans son ensemble. Je ne sais pour vous, mais la lecture des interventions des Russes et des Américains, militaires ou civils, fait froid dans le dos.
    Heureusement il y a la coupe d’Europe ; il n’y a qu’à regarder le ballon bouger.

      +2

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  • Jean Louis // 06.06.2016 à 05h36

    Robert Kagan est aussi le mari de Victoria Nuland, ça reste en famille et ne présage rien de bon.
    Népotisme vous dites?

      +2

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    • Lisbeth Levy // 06.06.2016 à 09h23

      On touche là le fond du problème de l’état profond, les néoconservateurs sont les pires de notre époque, liés a l’AIPAC qui lui les finance pour aider Israel a s’étendre encore plus aux dépends de ces voisins arabes. Sans compter que certaines guerres rapportent beaucoup d’argent a des familles comme les Kagan/Nuland, Mac Cain, Brzezinski ( Mark et Ian, deux fils engagés dans le processus) Madeleine Albright tous des « descendants » de parents des « pays de l’Europe de l’Est » qui justement subissent leurs « fureurs guerrières »:.

      https://consortiumnews.com/2015/03/20/a-family-business-of-perpetual-war/ et même la fille Kagan est engagée : https://consortiumnews.com/2015/03/09/neocons-guided-petraeus-on-afghan-war-2/

      Cela leur rapporte énormement en même temps que qu’ils sont « liés historiquement » a ces pays de l’ancien Empire Austro-hongrois.! Si vous connaissez « leurs racines » cela as t’il une importance sur leurs visions ?.Moi je le crois.mais ne pas oubliez le pouvoir de l’AIPAC !

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  • Oblabla // 07.06.2016 à 21h00

    Marc Faber sur Bloomberg : I would vote for Mr. Trump because he may only destroy the U.S. economy, but Hillary Clinton will destroy the whole world

      +2

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