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13.mai.202013.5.2020 // Les Crises

Devant nous, une crise systémique et non conjoncturelle

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Source : Blog Alternatives économiques

Par Jean-Marie Harribey, membre des Économistes Atterrés

L’Insee a publié la semaine dernière une note d’information concernant l’évolution de l’économie française depuis le début de l’année[1]. Durant le premier trimestre, le PIB a diminué de 5,8 % par rapport au dernier trimestre de 2019. Comme le confinement s’étale sur le deuxième trimestre 2020, il est probable que la chute du PIB va se poursuivre. Le premier trimestre se termine en mars, or le confinement n’a commencé que le 17 de ce mois.

Cela veut dire que l’estimation pour ce premier trimestre ne tient pas compte de toute la période de confinement et que le recul du PIB au deuxième trimestre devrait être plus fort encore. Ce sont les secteurs « non essentiels » qui se sont arrêtés de produire : celui de la construction a vu sa production se réduire de 12,6 %, et celui des biens manufacturés de 16,3 %. Dans l’ensemble, la consommation des ménages a baissé de 6,1 % et la formation brute de capital fixe des entreprises (FBCF, investissement brut) de 11,8 %.

Qu’apprennent ces données chiffrées, susceptibles d’être modifiées au fur et à mesure que les informations remontant de l’économie se préciseront ? Elles nous disent d’abord que l’économie connaît un coup de frein brutal inédit. Mais en sait-on davantage sur l’enchaînement des faits ?

L’Insee procède à une décomposition du taux de variation négatif du PIB (-5,8 %). Ainsi, la demande totale (de consommation et d’investissement) contribue pour -6,6 points à la baisse du PIB, le commerce extérieur pour -0,2 point – les exportations ayant davantage chuté (-6,5 %) que les importations (-5,9 %) – ; la différence positive de 0,9 point est due à la variation des stocks (les entreprises vendant moins accumulent les stocks). Autrement dit, grosso modo, la baisse de la demande est donnée comme l’élément quasi exclusif composant la baisse du PIB.

C’est ici qu’il convient de faire une remarque méthodologique très importante : la décomposition du taux de variation du PIB en diverses « contributions » ne doit pas être interprétée comme une décomposition des causes de la baisse du PIB. Ce n’est pas parce que 6,6 points de baisse de la demande composent les 5,8 % de baisse du PIB que l’on peut dire que la baisse de la demande a causé la baisse du PIB. Cette interprétation serait fausse pour deux raisons.

Il n’y a pas eu un enchaînement des faits partant de la baisse de la consommation et de l’investissement pour aboutir à une baisse de la production. C’est plutôt dans l’ordre inverse que les choses se sont passées. Pour éviter une trop forte contagion par le Covid-19, on a décidé d’arrêter les productions considérées comme non essentielles. Le travail s’arrêtant partiellement, la production ralentit, les revenus distribués et les possibilités d’échange des marchandises sont moindres, la demande connaît à son tour un coup d’arrêt.

Autrement dit, nous n’avons pas affaire à une crise de la demande au sens où on l’entend généralement, ni même à une crise d’offre. Ce n’est pas un choc d’offre comme une baisse de la rentabilité du capital qui aurait provoqué l’arrêt de l’économie. Ce n’est pas non plus un choc de demande qui aurait provoqué cet arrêt. On est dans un autre cas de figure, sans rapport avec une crise conjoncturelle définie comme une rupture de court terme de la croissance de l’économie. Personne ne peut dire aujourd’hui si la sortie de la pandémie et de ses effets économiques sera une affaire de court terme ou plus longue. Et heureusement, beaucoup d’observateurs s’accordent à dire que cette crise vient de loin, à la fois sur le plan sanitaire et sur le plan économique.

Il s’ensuit que, pour caractériser la situation actuelle, il faut sortir des catégories habituelles et la voir dans sa double dimension politique et systémique. Politique parce que la décision de confiner la société a touché au cœur le fonctionnement de l’économie : on arrête de travailler (au moins partiellement) et l’économie s’arrête. Systémique parce que cet arrêt se produit sur fond d’une crise qui met en cause la logique de la dynamique du capitalisme : les conditions sociales et écologiques de celle-ci sont menacées.

Beaucoup de secteurs industriels sont en surproduction, les conditions d’emploi et des droits sociaux se dégradent de même que les conditions environnementales, toutes conditions que ne peuvent pallier durablement la financiarisation de l’économie ni, a fortiori, les politiques d’austérité ; à cela il faut ajouter l’affaissement des barrières naturelles entre les espèces animales et l’espèce humaine favorisant l’irruption des zoonoses. Une situation non conjoncturelle mais véritablement systémique.

On peut encore mettre en doute tant la capacité des catégories traditionnelles à saisir la nature de la crise que l’aptitude des conjoncturistes à prévoir avec les méthodes habituelles le comportement à venir des agents économiques. En effet, la Banque de France nous apprend que les ménages ont, pendant cet arrêt de l’économie, accru considérablement leurs dépôts bancaires, passant de 5,9 milliards d’euros par mois en temps normal (moyenne mensuelle de janvier 2017 à février 2020) à 19,6 milliards au mois de mars auxquels s’ajoutent 2,7 milliards sur le Livret A, soit environ 3,5 fois plus que d’habitude[2].

Les ménages se sont désendettés de 400 millions d’euros en mars, alors qu’ils s’endettent en moyenne de 6,5 milliards par mois. Du côté des entreprises, les dépôts bancaires sont passés de 3,4 milliards d’euros en moyenne par mois à 40,6 milliards en mars, tandis que leur endettement est passé de 4,5 milliards d’euros en moyenne par mois à 34,2 milliards en mars.

La Banque de France explique : « Cette envolée conjointe des crédits et des dépôts des sociétés non financières peut s’expliquer par le mécanisme selon lequel les « crédits font les dépôts ». Les entreprises ont anticipé une chute de leurs ventes en raison de la baisse de la consommation pendant la phase de confinement. Dans le même temps, elles ont dû assurer le paiement de leurs charges fixes, et régler les échéances liées à leurs transactions commerciales passées (paiement de leurs fournisseurs, paiement de leurs salariés pour la part non prise en charge par l’État dans le cadre du dispositif de financement du chômage partiel, etc.).

Ainsi, pour sécuriser leur trésorerie elles ont largement emprunté en début de période, et la hausse de leurs dépôts représente dans une large mesure le décalage temporel entre la réception des fonds empruntés et leurs prévisions de décaissement à venir. »

Tous ces dépôts et le moindre endettement des ménages sont-ils en attente de reprise de la consommation et de l’investissement ? Ce n’est pas sûr si la crise est d’un autre ordre que conjoncturel. Et certains conjoncturistes craignent que ce ne soit pas le cas : « Un point important pour évaluer le rythme de cette reprise est de savoir comment ils vont se comporter. Pour faire repartir la machine, il faudrait qu’ils se remettent à consommer… Or il semble que ce n’est pas du tout ce qui se produit dans les pays qui ont déjà déconfiné, comme la Chine »[3]. Autrement dit, les non-dépenses d’aujourd’hui ne sont pas forcément reportées demain.

Le refus de considérer la crise actuelle comme conjoncturelle a des implications stratégiques : s’il y a indéniablement des problèmes d’urgence sociale à résoudre, l’économie ne devrait pas repartir comme avant, après avoir refermé la parenthèse du confinement. Puisque cette crise a mis en évidence l’importance des activités essentielles, la définition des nouvelles priorités autour des besoins sociaux, des services publics et de la transition écologique serait un beau sujet de débat politique.

[1] Insee, « Au premier trimestre 2020, le PIB chute de -5,8 % », Informations rapides, n° 2020-107, 30 avril 2020. Pour la méthodologie utilisée par l’Insee, voir « Comptes nationaux trimestriels, Méthodologie de la première estimation du T1 2020 ».

[2] Banque de France, « L’impact de la crise du Covid-19 sur la situation financière des la nages et des entreprises : une première photographie à partir des données monétaires et financières à fin mars 2020 », 29 avril 2020.

[3] Mathieu Plane, cité par Béatrice Madeline, « Plus forte baisse de l’activité en France depuis 1949 », Le Monde, 2 mai 2020.

Source : Blog Alternatives économiques

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Commentaire recommandé

vert-de-taire // 13.05.2020 à 08h42

JMH fait la part des choses en tachant de comprendre les mécanismes, les causes et les effets. Rien que du normal.

Pour autant son papier manque d’ambition concernant le comportement des acteurs : les ultra-riches. Que doivent faire leurs valets pour maintenir la rente ? Autrement-dit, comment faire pour sauver ce Système qui démontre chaque jour ses tares.
L’injection de ‘fausse’ monnaie, le rachat de dettes … ces béquilles à une catastrophe systémique ne sont pas même évoquées.
C’est d’autant plus grave après la décision de la Cour allemande du 5 mai 2020. L’UE et l’Euro sont fortement compromis.
*** correction : le papier de JMH est daté du 5 mai …***
Le risque de catastrophe monétaro-financio-économico-socialo-politique dans l’UE devient très prégnant.
On attend que chaque citoyen dise ce qu’il veut vraiment et cesse de laisser les gamins jouer avec nos vies.
Mais cela ne se peut pas, les élections étant une tragédie répétée et il n’y a rien d’autre .. (ou presque depuis que les médias sont devenus XXXXX).

Alors on a la dictature des ultra-riches.

Notre sort, nos vies, sont laissées à des personnes irresponsables et nous les laissons faire.
Il y a carence politique – au sens de qui décide.
C’est LE SEUL problème à résoudre
de toute urgence.

33 réactions et commentaires

  • François // 13.05.2020 à 07h39

    COVID19, planifié ou pas, toutes les occasions sont bonnes pour les plus riches de s’enrichir, de prendre plus de pouvoir.

    La manipulation, la trahison, un vrai feuilleton a la Dallas…. Oui nous ne vivons pas dans un monde de Bisounours 😭

    Alors défendons nos droits sur noublionsrien unE ACTION COLLECTIVE JURIDIQUE, 29000 INSCRITS POUR LE COVID

      +12

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    • Olivier // 13.05.2020 à 08h07

      A quand la grève générale pour renvoyer ce gouvernement d’incapables, organiser des états généraux pour une nouvelle constitution enfin démocratique (RIC, proportionnelle, mandats limités, séparation des pouvoirs, etc.)?

      On peut rêver.

        +12

      Alerter
    • Subotai // 14.05.2020 à 18h49

      Revoir la phrase:
      «  »toutes les occasions sont bonnes pour les plus riches de s’enrichir, de prendre plus de pouvoir. » »
      en
      toutes les occasions sont bonnes pour TOUT LE MONDE de s’enrichir, de prendre plus de pouvoir.
      La paille, la poutre, la première pierre, toussa toussa…

        +1

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      • sherwood01 // 14.05.2020 à 23h19

        non, non pas pour tout le monde je peux vous l’assurer…

          +0

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  • Olivier // 13.05.2020 à 08h02

    « Autrement dit, les non-dépenses d’aujourd’hui ne sont pas forcément reportées demain. »

    Croire que ce qui est valable pour la Chine est valable chez nous relève de la naïveté ou de la volonté de tromper son monde. Si la crise est vraiment systémique, elle frappe d’abord notre système, le système chinois s’en sort plutôt bien aujourd’hui.

    Cette épidémie fonctionne comme un révélateur. En France elle révèle la faillite d’une politique à la Tatcher.

      +11

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    • Patrick // 13.05.2020 à 10h08

      politique à la Tatcher? en France ? on doit pas vivre dans le même pays 🙂

      Les non-dépenses « courantes » ne seront évidemment pas reportées , on ne va pas aller deux fois plus au bar ou au resto, on ne va pas manger deux fois plus.
      Les autres dépenses seront en partie reportées en attendant des jours meilleurs , pas forcément le bon moment pour changer de voiture ou acheter une maison à crédit.

      En ce qui concerne la Chine , on manque un peu de données fiables pour savoir vraiment ce qui s’y passe. L’économie chinoise montrait déjà des signes de faiblesse et l’endettement des chinois était monstrueux avant la crise, si en plus la Chine perd ses clients ça va pas bien finir … à suivre.

        +5

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      • barbe // 13.05.2020 à 10h45

        Olivier Passet :
        « De quel retour parle-t-on au juste ? Pour que l’État revienne, encore faudrait-il qu’il ait disparu. Or ce n’est pas le cas. Un glissement s’est opéré depuis plusieurs décennies. L’État producteur a certes régressé. L’État investisseur de même. L’état redistributeur a lui aussi été contesté à des degrés divers selon les pays. Mais globalement, les États des pays de l’OCDE n’ont pas reculé en masse financière. On leur a presque partout conféré le rôle de facilitateur des affaires et de grand assureur final des risques économiques qui est allé crescendo. C’est cette fonction d’assurance, sous des formes diverses, qui prend le pas sur toutes les autres depuis des années ».

        http://www.lacrisedesannees2010.com/2020/04/xerfy-une-vision-tres-claire-du-chaos-mondial-et-de-son-devenir-proche.html

          +5

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      • john // 13.05.2020 à 17h27

        Pour la chine, il serait pertinent de savoir si l’endettement privé et public est constitué d’investissements ou pas, si cet endettement est en monnaie locale ou pas. Par ailleurs une faiblesse de croissance en Chine n’aura pas les mêmes effets en Allemagne et en France.

          +0

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        • Patrick // 14.05.2020 à 07h54

          privé ou public ? ben les deux
          Les particuliers se sont endettés jusqu’au cou pour acheter de l’immobilier ( poussés en cela par l’état )
          Les collectivités se sont endettés parce que l’état réclamait de la croissance et qu’une bonne partie de cette croissance a été totalement artificielle ( ex: construction de villes complètes , des grandes , pour plusieurs millions d’habitants mais totalement vides ).
          Alors voilà !! qui va faite faillite en premier ?

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    • Arno // 13.05.2020 à 19h11

      Politique à la Tatcher ou à la Macron, ça reste toujours de l’extrême droite; pour les tours dans la tombe, c’est heureusement fini, les vers ont du la bouffer et la revomir aussitôt.

        +4

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  • calal // 13.05.2020 à 08h35

    SI je veux etre optimiste,peut etre que la crise sera une occasion de reorienter d’une facon plus « efficace » le systeme productif et la consommation.

    Qu’est ce que cela veut dire de facon plus « efficace »? la est le probleme.Efficace pour la planete,pour les riches,pour la justice sociale? Ce que le gouvernement va faire pour repondre a la crise va t il permettre de faire un pas vers bien commun,eponger quelques erreurs du passe ou favoriser les banques et la ploutocratie?

    La version optimiste c’est tout le monde se serre la ceinture d’un cran pour rattraper les gabegies des boomers.
    La version pessimiste c’est que chaque crise est mise a profit pour que les dominants grossissent d’un cran de ceinture tandis que les domines doivent faire « un effort supplementaire » et se serrer la ceinture de 3 crans.
    Je suis un tragique donc
    CAVEAT EMPTOR
    VAE VICTIS
    Nihil novi sub sole

      +5

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    • JEAN DUCHENE // 13.05.2020 à 08h59

      vos deux versions sont des versions pessimistes. La seule version optimiste serait le renversement de la gabegie capitaliste, c’est à dire son mode de production et de propriété.

        +15

      Alerter
    • pseudo // 13.05.2020 à 11h25

      y’a une version où le français de base se serre la ceinture pour que le riche prennent plus au prétexte d’en donner plus au travailleur du tiers monde.

      comment dit on en latin, la guerre de tous contre tous ?

        +1

      Alerter
    • Anfer // 13.05.2020 à 15h21

      Pas assez d’investissement, pas assez d’impôts sur l’épargne nuisible des plus riches, libre échange idiot, capitaux non contrôlés, salaires trop faibles, monnaie trop forte, inflation trop faible.

      La zone euro est un condensé de toutes ces tares du libéralisme…

        +1

      Alerter
      • Patrick // 13.05.2020 à 16h05

        je n’ai pas vu de libéralisme dans l’UE.
        En France les salaires ne sont pas faibles , ils sont en euro donc environ 30% trop élevés. Les salaires net ( ponctionnés des divers charges ) sont un peu justes.
        Les problèmes dépassent largement le cadre de l’UE, L’endettement est général , trop de promesses des politiciens, trop de consommation de tout , trop d’état .. trop de tout largement arrosé par les banques centrales depuis 50 ans .. ça va être une correction sévère.

          +1

        Alerter
  • vert-de-taire // 13.05.2020 à 08h42

    JMH fait la part des choses en tachant de comprendre les mécanismes, les causes et les effets. Rien que du normal.

    Pour autant son papier manque d’ambition concernant le comportement des acteurs : les ultra-riches. Que doivent faire leurs valets pour maintenir la rente ? Autrement-dit, comment faire pour sauver ce Système qui démontre chaque jour ses tares.
    L’injection de ‘fausse’ monnaie, le rachat de dettes … ces béquilles à une catastrophe systémique ne sont pas même évoquées.
    C’est d’autant plus grave après la décision de la Cour allemande du 5 mai 2020. L’UE et l’Euro sont fortement compromis.
    *** correction : le papier de JMH est daté du 5 mai …***
    Le risque de catastrophe monétaro-financio-économico-socialo-politique dans l’UE devient très prégnant.
    On attend que chaque citoyen dise ce qu’il veut vraiment et cesse de laisser les gamins jouer avec nos vies.
    Mais cela ne se peut pas, les élections étant une tragédie répétée et il n’y a rien d’autre .. (ou presque depuis que les médias sont devenus XXXXX).

    Alors on a la dictature des ultra-riches.

    Notre sort, nos vies, sont laissées à des personnes irresponsables et nous les laissons faire.
    Il y a carence politique – au sens de qui décide.
    C’est LE SEUL problème à résoudre
    de toute urgence.

      +38

    Alerter
    • Patapon // 13.05.2020 à 18h43

      Voilà, derrière le mot « riche » ce n’est pas la richesse mais le pouvoir de profiter du fruit marginal du travail des pauvres. S’il n’y plus les moyens de la soumission, s’il n’y a plus le fruit marginal parce que tout est contingenté, la richesse change de camp. Il faut s’attendre de toute façon à une inflation des moyens de soumission.

        +0

      Alerter
  • Vercoquin // 13.05.2020 à 08h49

    PIB France 2008: 1995 M$
    PIB France 2018: 2775 M$
    Croissance = + 39% (en 10 ans)

    Si on ampute le PIB 2020 de 7% (estimation) pour manque d’activité pendant le confinement, le pays sera moins riche que prévu.
    Et alors !
    Cris d’orfraie des « experts » de tous poils.
    La perte de croissance n’est pas une perte de richesse, mais simplement un manque à gagner.
    C’est très dommage pour les riches.
    Ce sont les pauvres qui vont perdre le plus ! Chômage! Misère! Maladies!
    Ces riches à millions, à milliards, veulent faire payer les travailleurs
    Ils vont obliger le gouvernement servile à
    réduire les salaires
    réduire les « charges sociales »
    réduire les RTT
    réduire les congés payés
    et autres babioles.
    Pour compenser leurs « pertes »

    Voila le monde d’après.
    Merci Micron.
    On n’est pas dans la merde.

      +27

    Alerter
    • Cornelius // 13.05.2020 à 15h17

      Ne soyez pas si pessimiste. Ecrivez (en RAR si possible) une jolie lettre au maire de votre commune, au député de votre circonscription, voire, si le coeur vous en dit, à votre sénateur ou même à Jupiter en personne. Et vous allez voir que les choses vont s’arranger. Pour citer un homme illustre : « la démocratie, c’est simple comme un coup de fil ».

      Enfin bref, comme vous dites, on n’a pas le cul sorti des ronces……

        +4

      Alerter
  • marc // 13.05.2020 à 08h52

    Ce besoin de jouer sur les mots pour se démarquer est un peu navrant : évidemment que c’est une crise conjoncturelle, elle est la conséquence directe de la décision de confiner les populations.

      +3

    Alerter
    • marc // 13.05.2020 à 09h35

      Et ça me fait délirer qu’on reproche à des syndicats et d’autres, de ne pas vouloir retourner travailler!
      « La sécurité sanitaire n’est pas suffisante » osent-ils dire!!
      On leur dit qu’il faut y aller, pour sauver l’économie!
      Mais on leur a dit 2000 fois par jour qu’ils risquaient une maladie mortelle en restant près des gens etc…
      Au final, le déconfinement est un révélateur : il montre que le confinement n’était pas à but sanitaire mais afin de faire cette révolution économique que nous voyons se dérouler sous nos yeux.

        +3

      Alerter
  • lecrabe // 13.05.2020 à 09h08

    Un article qui apporte l’espoir que les ménages ne renouent pas avec empressement avec la fièvre consommatoire de la société marchande.
    La meilleure arme pour lutter contre l’oligarchie, ce ne sont ni les syndicats, ni les partis de gauche, tous laminés et neutralisés ou corrompus par le système, ce ne sont pas non plus les manifestations physiques de GJ réprimées dans la violence, autant que nécessaire, le meilleur moyen de mettre le système à bas c’est de limiter au maximum les flux financiers, et donc de ne consommer que le strict nécessaire, si possible produit, transformé et transporté par des sociétés non cotées en bourse.

      +19

    Alerter
  • step // 13.05.2020 à 11h09

     » Puisque cette crise a mis en évidence l’importance des activités essentielles, la définition des nouvelles priorités autour des besoins sociaux, des services publics et de la transition écologique serait un beau sujet de débat politique. » Serait: conditionnel présent. Conditionnel : Le conditionnel est un mode utilisé pour exprimer un souhait, une hypothèse ou, comme son nom l’indique, un fait ou une action soumis à une condition. La condition est qu’il existe un débat libre en France. Ce n’est pas le cas, les chiens de garde veillent à ce que ce genre d’hypothèse ne soit pas présentée sous un jour favorable. Leur patron (de presse) n’y a pas intérêt.

      +4

    Alerter
  • RGT // 13.05.2020 à 12h12

    La crise économique actuelle n’est pas causée par le Covid (qui s’en fout totalement) mais elle était déjà sous-jacente depuis plusieurs mois déjà.

    Il suffit d’écouter Olivier Delamarche ou Charles Gave qui alertent depuis des mois sur la crise à venir causée par l’inaction CRIMINELLE de TOUS les gouvernements afin de RÉGULER la finance spéculative hors-sol.

    La crise des « subprimes » a été causée par ces spéculateurs et les pertes monumentales n’ont pas été perdues pour tout le monde…
    Seuls les « moins que rien » tout en bas de l’échelle continuent encore aujourd’hui de payer la facture et la spéculation est repartie de plus belle…

    Spéculation basée sur des « paris » risqués, mais pas pour les joueurs qui de toutes façons verront leurs pertes socialisées en cas de désastre.
    Et bien sûr, cette socialisation sera payée par tous ceux « qui ne comptent pas » car ils sont trop cons pour profiter de l’aubaine de l’argent facile.

    Le Covid n’est pas la cause, c’est seulement le révélateur.

    En attendant, j’ai dans l’idée que les prochaines soldes pourraient offrir de grandes opportunités pour vous débarrasser d’une partie de vos économies qui risquent fort d’être réquisitionnées pour « sauvegarder l’économie »…

    Tout ce que je peux vous souhaiter, c’est de passer entre les gouttes et de vous retrouver avec quelques haillons à la fin de l’orage. Ce sera toujours mieux que de se retrouver totalement nu quand viendra l’hiver.

      +18

    Alerter
    • Patrick // 13.05.2020 à 13h18

      tout à fait
      Le virus n’est que le déclencheur , le détonateur des explosifs accumulés depuis des années.
      Maintenant , bien malin qui pourra dire exactement comment ça va se terminer … mal , certainement , mais à quel point ?
      Donc grand nettoyage par le vide , le reset dont parlait Ms Lagarde ?

        +1

      Alerter
      • calal // 13.05.2020 à 13h50

        c’est pour cela qu’il ne faut rien ceder sur la democratie et les libertes.
        POur ne pas que l’on ait et la spoliation monetaire et « en meme temps  » ou plutot par apres, la guerre.
        La democratie nous garantit que l’on ne fera pas la guerre sans qu’une majorite de citoyens n’y consente.La liberte d’expression permet a certains,comme Jaures par le passe par exemple, de mettre en garde le plus grand nombre afin que les citoyens fassent un choix eclaire,en conscience.La loi Avia contre « la haine » est un pas de plus dans la mauvaise direction.
        La spoliation monetaire c’est surement deja trop tard et quelque part,ce n’est pas la fin du monde.

          +1

        Alerter
        • Cornelius // 13.05.2020 à 15h21

          C’est bien gentil, mais de quoi parlez-vous ?
          Il n’y a PAS de démocratie en France.
          Il n’y a PAS de liberté d’expression en France.
          Je sais bien que la réalité est douloureuse mais elle n’en reste pas moins la réalité.
          Vous aimiez le monde d’hier, vous allez adorer celui de demain.

            +5

          Alerter
    • Bientôt 78 ans // 13.05.2020 à 14h12

      La saison du Grand Pillage débute, va s’accélérant… Déjà le troupeau se précipite.

        +2

      Alerter
    • Subotai // 14.05.2020 à 19h08

      La seule grande question est :
      Comment on REORGANISE la société pour qu’avec MOINS de moyens elle puisse continuer à fonctionner au mieux de la majorité de ses membres?
      Il y a plusieurs méthodes qu’on peut séparer en deux groupes:
      les volontaires
      les involontaires
      Les volontaires sont toutes celles que par nos ACTES nous engageons.
      Les involontaires sont celles que la planète, les circonstances et nos comportements animaux nous imposerons, sans distinction.
      Aussi je pense que la posture de base à avoir est : de quoi puis je me débarrasser (choses du monde d’avant) sans que mes fondamentaux de bien-être soient perturbés. Ensuite être prêt à mourir pour ces fondamentaux.
      Pour enfoncer le clou, je pose la posture inverse, celle qui à mon sens n’a pas lieu d’être:
      Comment forcer l’autre qui en a trop à m’en donner un peu – ou comment forcer ceux qui on beaucoup à partager.
      Vous conviendrez que le « trop » et le « beaucoup » ne sont que des jugements de valeur.

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      Alerter
  • Bientôt 78 ans // 13.05.2020 à 14h00

    « Devant nous, une crise systémique et non conjoncturelle »?

    ***

    Il ne s’agit pas en l’occurrence d’une crise uniquement économique et financière, comme les intéressés tentent maintenant et tenteront longtemps, assidûment, pour des raisons évidentes, de nous le faire croire

    Devant nous, plutôt un ensemble de nombreuses crises, extrêmes, qui se superposent, simultanées dans la durée, intimement interreliées et formant système. S’intensifiant et s’accélérant mutuellement, elles nous mènent au paroxysme qui aujourd’hui menace: crise de civilisation, globale, mondiale, voire planétaire.

    La bourse ou la vie? — Désormais la menace pèse d’abord non pas sur la bourse mais sur la vie. COVID, un rien… et voilà que dans la nuit des abysses les plus profondes de notre monde, tout l’immonde grouillant remonte vers la surface et se fait jour.

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    Alerter
  • Berrio // 13.05.2020 à 15h08

    Il semblerait que nous soyons à l porte de l deuxième vague du virus… enfin les mèches continuant à se casse la cote, il semble que ce soit toujours lui le responsable, disent-ils et non l’absence de reprise de la consommation https://www.boursorama.com/bourse/actualites/la-peur-d-une-deuxieme-vague-de-la-pandemie-pese-encore-0311e5bf66f81a34f5f650d93931ccb9

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  • Séraphim // 14.05.2020 à 06h28

    « ….il semble que ce n’est pas du tout ce qui se produit dans les pays qui ont déjà déconfiné, comme la Chine » C’est tout à fait faux et parfaitement mal étudié! Si janvier février ont été marqués par une chute dans beaucoup de secteurs (pas tous) les prévisions sont toutes optimistes désormais. L’indice PMI est à 54%.
    Dans l’automobile par exemple février a vu une chute de 75% et mars de 10% (par rapport à 2019 s’entend), mais mai est attendu à +10% et les projections sur Q2+Q1 sont à 0%. La demande énergétique sur 3 mois a baissé de 8% certes, mais par exemple, sur mars seul, le gaz naturel est à +11%, le nucléaire à +7%, l’éolien à +18%, l’acier n’est plus qu’à -0,1%, nourriture de détail est à +19% les « produits de bureaux et culturels » à +6% etc.
    Le premier jour du déconfinement, le magasin Hermès de Canton a vendu pour…2,4 millions €. En une seule journée. Comme retenue et pessimisme, y’a mieux!

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    Alerter
  • Le covid // 16.05.2020 à 18h17

    Gouvernement ou pas, la crise n’épargnera aucun pays, sauf ceux qui arrivent à contenir l’épidémie (Corée, Nouvelle-Zélande, Taïwan)
    Ça va faire (très) mal. Et personne ne semble encore s’en rendre compte dans l’opinion publique.

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