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5.avril.20205.4.2020 // Les Crises

Emmanuel Macron, « déboussolé », a appelé Didier Raoult : c’est Brigitte qui l’a convaincu

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Source : Gala, Tatiana Wakam, 26-03-2020

Autant adulé que critiqué, le professeur Didier Raoult est l’une des personnalités les plus controversées et fascinantes de la crise sanitaire que traverse actuellement la France. Un temps embarrassé par ses prises de position très médiatisées, Emmanuel Macron a finalement fait un pas vers le scientifique connu pour son traitement à base de chloroquine, encouragé par son épouse Brigitte Macron.

Qui d’autre que Brigitte Macron pour pousser son époux à se remettre en question ? Personnage central dans la vie d’Emmanuel Macron, la Première dame sait se montrer influente et persuasive face à son époux et n’hésite jamais à lui remonter les bretelles lorsqu’elle estime qu’il a tort. Alors que la France traverse actuellement une crise sanitaire exceptionnelle et se bat pour endiguer la pandémie du coronavirus qui a déjà fait plusieurs centaines de morts, le président de la République a décidé de prendre le taureau par les cornes. Selon Paris Match, en kiosque ce jeudi 25 mars, le chef de l’Etat s’est récemment résigné à s’entretenir avec le professeur Didier Raoult, une pointure du milieu médical propulsée sur le devant de la scène après avoir clamé avoir trouvé un remède pour lutter contre le coronavirus.

Une grande gueule assumée, un franc-parler déconcertant, un esprit provocateur qui ne lui a pas valu que des amis… Tant de caractéristiques qui ont mis dans l’embarras Emmanuel Macron et ses équipes pendant plusieurs jours, avant que le chef d’Etat ne se ravise, sur les conseils de Brigitte Macron. « Les avis divergent au cœur même de l’Etat, au point que Brigitte puis Emmanuel Macron, déboussolés, ont pris soin d’appeler le virologue« , expliquent nos confrères, qui mettent en lumière les interrogations des milieux politique et médical : « Didier Raoult est-il un illuminé ou un visionnaire trop peu écouté dans cette crise sanitaire ?« .

La chloroquine au cœur des débats

« Poussé » par son épouse, le président de la République aurait donc « ordonné » qu’on écoute le scientifique, qui a déjà séduit d’autres personnalités politiques telles que le maire de Nice Christian Estrosi, testé positif au coronavirus, accusé de tendre la main à Didier Raoult. Pour l’heure, malgré les discussions, rien n’a encore été établi quant à l’utilité de la chloroquine, qui continue de faire débat au sein même de la communauté scientifique.

Source : Gala, Tatiana Wakam, 26-03-2020

 


 

« Le destin de la France, en juin 1940, s’est joué à l’humeur d’une femme »

Source : Blibliobs, François Forestier, 19-09-2014

Pendant que Pétain courait les bordels, la maîtresse de Paul Reynaud aurait livré la France à l’Allemagne… C’est la thèse d’Hervé Bentégeat dans un essai étonnant. Entretien.

Si Pétain était mort en 1936, il serait parti en héros. Las ! L’histoire en a voulu autrement. Outre son rôle dans la Collaboration, Pétain fut aussi l’homme de l’hypocrisie: il prit systématiquement le contrepied de la devise de l’Etat Français, «Travail, Famille, Patrie».

On découvre, dans «Et surtout, pas un mot à la Maréchale» de Hervé Bentégeat, la vie intime du maréchal: coureur de bordels, rétif au mariage, séducteur même dans son grand âge. D’une plume alerte, se basant sur une documentation irréprochable, l’auteur, chemin faisant, nous dévoile les coulisses de la politique, et fait une révélation. Tandis que Pétain batifolait, Paul Reynaud, président du Conseil en 1940, se faisait mener par le bout du nez par une hystérique.

La France coule, les Allemands arrivent ? Tout se joue dans l’alcôve. Lecture passionnante: Hervé Bentégeat fait apparaître, dans son livre, une figure qui a joué un rôle décisif aux heures tragiques de l’armistice, Hélène de Portes. Au fond, Pétain et Reynaud, même aux heures les plus noires, pouvaient dire à leurs maîtresses respectives: merci pour ce moment.

BibliObs Toute sa vie, Pétain a été un homme à femmes, jusqu’à ce qu’il devienne, avec la célébrité, qui arrive tardivement, un homme couvert de femmes. Qui est cette Hélène de Portes, à laquelle vous consacrez une part importante de votre livre?

Hervé Bentégeat Hélène de Portes est la maîtresse de Paul Reynaud, qui devient président du Conseil en mars 1940 et va le rester jusqu’à la veille de l’armistice. C’est la fille d’un industriel richissime, qui avait dirigé un groupe de BTP, les Grands Travaux de Marseille. Elle vit avec Reynaud depuis quelques années et se passionne pour la politique, où elle entend bien jouer un rôle. De son côté, Pétain ne la connaît pratiquement pas. Il l’a fait sauter sur ses genoux quand elle était enfant mais ne l’a jamais revue depuis.

Quel rôle a-t-elle joué ?

Il y a à ce moment-là, au sein du gouvernement et de la classe politique, deux camps qui commencent à se dessiner: ceux qui veulent poursuivre le combat contre l’Allemagne hitlérienne – combat qui s’enlise dans ce qu’on a appelé la «drôle de guerre» -, et ceux qui se disent qu’elle n’a pas de sens et qu’il faudra bien trouver un terrain d’entente avec l’Allemagne, au besoin dans le dos de l’allié anglais. Ce clivage ne recoupe pas, d’ailleurs, celui de la droite et de la gauche: il y a des «durs» et des «mous» dans les deux camps. Hélène de Portes fait clairement partie de ceux qui prônent une alliance à terme avec l’Allemagne. Elle est anglophobe et germanophile.

Mais elle n’a aucun rôle… Ce n’est que la compagne du chef du gouvernement…

Officiellement, non, bien sûr qu’elle n’a aucune rôle, mais dans les faits il est immense. C’est une femme volontaire, impétueuse, volubile, impulsive, toujours en mouvement, qui se mêle de tout. Avant la guerre, elle tenait un salon où l’on côtoyait les ténors de la droite, et elle n’était pas la dernière à donner son avis.

Elle a sur Reynaud une influence considérable. Il l’associe à tout. Elle assiste aux réunions de cabinet. Elle fait et défait les ministres comme les hauts fonctionnaires. Elle les convoque, les rabroue, leur donne des directives.

On a là-dessus mille témoignages : celui du conseiller diplomatique de Reynaud, de son conseiller militaire, de Daladier, le ministre des Affaires étrangères, de Mandel, le ministre de l’Intérieur, du Président du Sénat, de l’envoyé spécial de Churchill, le général Spears, de l’ambassadeur des Etats-Unis… Et même de De Gaulle, qui deviendra sous-secrétaire d’Etat à la Guerre…

Elle pense déjà à Pétain ?

Depuis le début. Il est pour elle l’homme providentiel, celui qui saura mettre fin à ce conflit absurde à ses yeux et remettre le pays sur les rails. Elle harcèle Reynaud pour qu’il le fasse entrer au gouvernement. «Je le verrais bien au ministère de l’Intérieur», dit-elle à qui veut l’entendre.

Et lui, Pétain, où est-il à ce moment-là ?

En Espagne, comme ambassadeur de France auprès de Franco. Il observe la situation de loin, et son pessimisme naturel ne lui souffle rien de bon sur l’issue du conflit. En mai 1940, peu après l’offensive allemande qui bouscule l’armée française et va la mettre à genoux en trois semaines, Reynaud l’appelle en catastrophe au gouvernement, pour redonner le moral au peuple et aux troupes. Son prestige est toujours immense. C’est Hélène de Portes qui l’accueille, dans l’appartement de Reynaud, et lui lance. «Monsieur le Maréchal, empêchez Paul de faire des bêtises !»

« Des bêtises », ce serait continuer la guerre…

Oui, bien sûr. C’est d’ailleurs l’attitude de Reynaud, que l’on considère comme un «dur», qui affirme haut et fort sa volonté de poursuivre le combat. De Gaulle, qu’il fait entrer au gouvernement, a une grande estime pour lui.

Qu’il fait entrer contre l’avis d’Hélène de Portes…

En effet. Elle ne supporte pas ce grand escogriffe va-t-en-guerre ! Et elle fera tout pour le contrer. L’antipathie est d’ailleurs réciproque. «C’est une dinde», dit d’elle de Gaulle. Mais une dinde redoutable, qui va jouer, dans les jours qui précèdent la capitulation, un rôle décisif. Car Paul Reynaud, en fait, n’a rien d’un dur: c’est un hésitant, qui oscille sans cesse entre les partisans de l’armistice et ceux qui veulent poursuivre le combat depuis l’Afrique du Nord.

Avec lui, c’est le dernier qui parle qui a raison. Et la dernière, ce sera Hélène de Portes… L’ambassadeur des Etats-Unis est consterné par l’influence qu’elle exerce sur le chef du gouvernement. Il écrit à Roosevelt: «Ne dites rien de confidentiel à Reynaud au téléphone: la dame est toujours là et répète partout tout ce qu’elle a entendu !»

Mais, encore une fois, elle n’a aucun poids !

Certes. Mais il faut se remettre dans l’ambiance de ces quelques journées. Le gouvernement est en fuite pour Bordeaux, tandis que les armées française et britannique se font écraser partout. Churchill, le Premier ministre anglais, fait sans arrêt la navette entre Londres et Tours pour convaincre le gouvernement français de jeter toutes ses forces dans la bataille. Mais Pétain est déjà convaincu que la France a perdu la guerre et mène un travail de sape pour entraîner avec lui la majorité du gouvernement.

Reynaud est épuisé, et ne sait plus ce qu’il faut faire. Hélène de Portes ne cesse de le harceler. Dans l’après-midi du 16 juin, il tente encore de convaincre son gouvernement de poursuivre la guerre à partir des colonies, d’autant que la Grande-Bretagne, par l’intermédiaire de De Gaulle, vient de proposer à la France une union totale des deux pays. Mais Hélène de Portes ne le lâche pas: au cours de cet ultime conseil des ministres, elle lui fait passer un mot pour lui interdire de livrer la France à l’Angleterre, l’ennemie héréditaire…

Que fait Reynaud alors ?

Il donne sa démission le soir même, et le président de la République nomme Pétain chef du gouvernement.

Si l’on vous suit, le destin de la France s’est joué à rien…

A rien. A l’humeur d’une femme. Tout pouvait basculer de l’autre côté… Les navires pour transporter des armes et des hommes de l’autre côté de la Méditerranée étaient prêts.

Et comment tout cela se termine-t-il ?

Tragiquement. Paul Reynaud et Hélène de Portes ont un accident de voiture à la fin du mois de juin 1940, qui lui sera fatal. En l’apprenant, de Gaulle, déjà réfugié à Londres, s’écrie: «J’espère qu’elle est crevée, la salope !» Elle l’était.

Propos recueillis par François Forestier

Source : Blibliobs, François Forestier, 19-09-2014

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1 réactions et commentaires

  • Lamisantrope // 11.04.2020 à 11h32

    Bonjour, les parallèles que vous faites sont pour le moins déconcertants, on a bien compris que vous détestiez Raoult au point de lui chercher la petite bête jusque dans les moindres recoins. Je m’étonne de cette énergie que vous dépensez à le diaboliser. Certes il a un caractère un peu marseillais , ce qui n’a rien d’étonnant vu l’endroit où il habite avec peut-être quelques tendances à l’exagération et au « rentre dedans » , il n’en est pas moins un spécialiste dans son domaine et n’étant pas médecin moi-même, je ne vois pas de raison de mettre sa parole en doute quand il dit avoir trouvé un traitement qui fonctionne mais je comprends très bien que certains le fasse. La seule et unique question qui vaille le coup d’être débattu est: Les résultats d’un tel traitement sur les malades sont-ils bons ou mauvais ? Tout le reste n’est que masturbation intellectuelle (pardonnez-moi cette image un peu triviale )

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