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8.août.20198.8.2019 // Les Crises

Empêcher la guerre de Trump contre l’Iran : un plan simple en 4 étapes que les médias américains doivent suivre. Par Mehdi Hasan

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Source : The Intercept, Mehdi Hasan,

Décollage d’un [chasseur] F/A-18E Super Hornet depuis le pont d’envol de l’USS Abraham Lincoln le 10 mai 2019 en Mer Rouge. Les tensions avec l’Iran s’étant récemment ravivées, le porte-avions d’attaque Abraham Lincoln a été déployé par le U.S. Central Command [Centre de commandement responsable des opérations militaires des États-Unis au Moyen-Orient, en Asie centrale et en Asie du Sud, NdT]. Photo de Michael Singley/U.S. Navy, spécialiste de la Marine en charge de la communication avec les médias via Getty Images

Et voilà, ça recommence. Seize ans après que les médias américains aient apporté leur soutien à l’administration Bush en relayant mythes et mensonges sur la menace que représentait l’Irak pour les États-Unis et leurs alliés, l’administration Trump diffuse les mêmes mythes et mensonges en ce qui concerne la menace que représenterait l’Iran.

La question à 64 000 rials [soit environ 1,5 euros NdT] est donc de savoir si les journalistes ont tiré les leçons du fiasco des armes de destruction massive irakiennes de 2003.

Commençons par lire quelques grands titres récents :

« Au vu des menaces iraniennes, les États-Unis déploient davantage de missiles Patriot au Moyen-Orient » (CNN)

« Le Pentagone renforce sa force de dissuasion contre une éventuelle attaque iranienne » (New York Times)

« Les États-Unis affirment que l’Iran serait derrière les attaques de navires » (Wall Street Journal)

« Les menaces iraniennes ont conduit la Maison Blanche à annoncer le déploiement de l’armée américaine, selon des officiels américains » (Washington Post)

Quelles sont les preuves à l’appui de ces grands titres bellicistes ? De ce flot de reportages alarmistes sur les « menaces » et « attaques » de l’Iran ? Oui, vous l’avez deviné : des communiqués fournis aux journalistes par des responsables américains sous couvert d’anonymat. Parfois même: un seul responsable. Prenons l’exclusivité du Wall Street Journal :

Une première analyse américaine a indiqué que l’Iran était probablement à l’origine de l’attaque de deux pétroliers saoudiens et de deux autres navires endommagés ce week-end près du détroit d’Ormuz, a déclaré un responsable américain, une conclusion qui, si elle était confirmée, exacerberait les tensions militaires dans le golfe Persique.

Pourquoi accorder du crédit à la parole d’un seul responsable sur une question aussi sensible et controversée ? Et pourquoi, mais pourquoi s’en remettre au témoignage d’un membre de l’administration Trump, qui est notoirement connue dans le monde entier pour son indéfectible et rigoureux attachement à la vérité ?

Ça encore : si vous accordez du crédit à un seul responsable anonyme, parmi cette administration de faucons fanatiques et menteurs éhontés, pourquoi ne pas croire cet autre responsable cité dans le New York Times ?

Un fonctionnaire américain, évoquant sous couvert d’anonymat des plans internes confidentiels, a dit que les nouveaux renseignements sur un accroissement de la menace iranienne était de la « gnognotte » et ne justifiait pas les plans militaires mis en place par M. Bolton. Le fonctionnaire a également dit que l’objectif final de la campagne de sanctions économiques menée par l’administration Trump depuis un an était d’attirer l’Iran dans un conflit armé contre les États-Unis.

Beaucoup de journalistes disent qu’ils veulent tirer les leçons de l’Irak. Mais la triste réalité est que beaucoup de mes collègues dans les médias se rendent, sciemment ou pas, complices des tentatives cyniques et dangereuses de l’administration Trump pour « attirer l’Iran dans un conflit armé contre les États-Unis. »

Que faire alors ? Voici quatre suggestions.

1. Arrêtez la sténographie

Se borner à simplement retransmettre les déclarations des responsables américains, sans vérifier si elles sont vraies ou pas, est très loin de la définition du journalisme. Les reporters ne sont pas censés être les sténographes des gens aux pouvoir ; ils sont censés leur demander des comptes.

Accorder une confiance aveugle aux responsables américains, en particulier sur les questions de sécurité nationale, n’a aucun sens. Les États-Unis n’en sont pas à leur coup d’essai pour ce qui est d’initier un conflit ou de le faire dégénérer sur la base de menaces et provocations frauduleuses . Vous vous souvenez des mensonges sur le Vietnam et le golfe du Tonkin ? Vous vous souvenez de la Première Guerre du Golfe et du faux témoignage devant le Congrès à propos des bébés koweïtiens qui auraient été jetés hors des couveuses par les troupes irakiennes ? Vous vous souvenez comment George W. Bush a non seulement fabriqué une menace d’armes de destruction massive qui n’existaient pas, mais aussi comploté pour pousser Saddam Hussein à abattre un avion américain « aux couleurs de l’ONU » ?

Venons-en à l’Iran. La semaine dernière, interviewé par une chaîne de radio, Chuck Hagel, l’ancien sénateur républicain et secrétaire à la Défense de Barack Obama, a accusé l’administration Trump de « provoquer l’Iran d’une manière très dangereuse ».

Nous savons tous, bien entendu, que John Bolton veut bombarder l’Iran. Il l’a dit lui-même, dans une tribune libre du New York Times.

Alors pourquoi les journalistes ne sont-ils pas plus sceptiques face aux déclaration de l’administration vis-à-vis de l’Iran ? Pourquoi sont-ils si enclins à les répéter au public si servilement et sans la moindre critique, comme si elles étaient gravées sur des tablettes venues du ciel ?

Prenons Barbara Starr, correspondante chevronnée de CNN au Pentagone. La semaine dernière, elle a tweeté :

Just In: US officials tell me the threats from Iran included “specific and credible” intelligence that Iranian forces and proxies were targeting US forces in Syria, Iraq and at sea. There were multiple threads of intelligence about multiple locations, the officials said. #Iran

— Barbara Starr (@barbarastarrcnn) May 6, 2019

[Urgent : des officiels américains me disent que les menaces depuis l’Iran incluent des renseignements « spécifiques et crédibles » selon lesquels des forces iraniennes et alliées prenaient pour cible des forces américaines en Syrie, en Irak et en mer. Selon les officiels il y avait plusieurs sources de renseignements pour plusieurs endroits, . #Iran]

Cette semaine, en revanche, le général britannique le plus haut gradé dans la coalition menée par les États-Unis contre Daech a dit à des reporters qu’il n’y avait « aucune aggravation de la menace de la part des forces soutenues par l’Iran en Irak et en Syrie. »

Oups.

« Trompez-moi une fois », comme il était si notoire que le président George W. Bush n’arrivait pas à admettre, « honte à vous. Trompez-moi deux fois, honte à moi. »

2. Vérifiez vos informations

L’Iran n’a pas d’armes nucléaires. L’Iran n’a pas de programme de développement d’armes nucléaires. L’Iran a obéi à tous les points de l’accord sur le nucléaire.

Ces trois affirmations représentent le consensus qui prévaut au sein, entre autres, de la communauté américaine du renseignement, des chefs de la sécurité israélienne, des généraux américains les plus gradés, et plus important encore peut-être, de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Si, en tant que journaliste, vous dites le contraire, alors vous tenez un scoop du tonnerre. Mais il y a intérêt à ce que ce soit fondé sur quelque chose de plus solide que les délires de responsables anonymes de la Maison Blanche.

Et pourtant, le New York Times rapportait plus tôt cette semaine que le plan du Pentagone consistant à envoyer 120 000 soldats au Moyen-Orient dépendait en partie de la décision de l’Iran d’« accélérer ses travaux sur les armes nucléaires. »

Comment les Iraniens peuvent-ils « accélérer leurs travaux » sur des armes qui n’existent pas ?

3. Le contexte, le contexte, le contexte

On nous montre constamment à la télé des images d’Iraniens en train de brûler le drapeau américain ou de scander « Mort à l’Amérique ». Ne serait-il pas utile que des journalistes rappellent aussi le contexte indispensable à la compréhension de ce long conflit. Ne pourraient-ils pas essayer d’expliquer à leurs lecteurs ou leurs téléspectateurs que chaque camp a de longue date des griefs légitimes ?

Après tout, combien d’Américains savent que l’administration Eisenhower à renversé le gouvernement élu démocratiquement du Premier ministre Mohammad Mossadegh dans un coup d’état de la CIA en 1953 ? Ou que l’administration Carter a offert refuge au dictateur répressif, le Shah d’Iran, après qu’il ait fui la Révolution iranienne de 1979 ? Ou que l’administration Reagan a aidé l’Irak de Saddam Hussein à utiliser du gaz de combat contre les forces iraniennes dans la guerre Iran-Irak ? Ou que l’administration George H. Bush a refusé de présenter des excuses à l’Iran après qu’un navire de guerre américain ait abattu un avion de ligne iranien, tuant les 290 passagers ?

Ce n’est pas si compliqué pour les journalistes d’apporter un éclairage historique à leurs reportages. Bernie Sanders l’a fait face à Hillary Clinton, brièvement et sans ménagement, en févier 2016, lors d’un débat entre candidats démocrates à la présidence :

Personne ne sait qui était Mossadegh, le Premier ministre de l’Iran élu démocratiquement. Il a été renversé par des intérêts britanniques et américains parce qu’il menaçait les intérêts pétroliers des Britanniques. Le résultat, c’est que le Shah d’Iran, terrible dictateur a pris le pouvoir. Le résultat, c’est que vous avez eu la Révolution iranienne, et nous en sommes là aujourd’hui.

4. Trouvez de meilleures sources.

Pourquoi ne citer que les fonctionnaires de l’administration, pourquoi ne se fier qu’à ces gens là ? Ou à des hommes et femmes portant l’uniforme ? Ou à des mecs de « think-tanks » bellicistes de Washington ?

Pourquoi ne pas aussi donner la parole aux sceptiques, aux pacifistes ? Aux Irano-américains peut-être ?

Un mois avant l’invasion de l’Irak, en février 2003, Fairness & Accuracy in Reporting, ou FAIR [Vérité et précision dans les reportages, une organisme de vérification des faits, NdT] a réalisé une étude de 393 sources filmées concernant l’Irak, elles ont été diffusées par les chaînes d’information. Selon FAIR, pas moins de trois sources sur quatre (76%) étaient des responsables du gouvernement précédent ou actuel, ou des militaires, comparé au minuscule 6% des sources qui doutaient de la nécessité d’un conflit avec l’Irak. Pendant ce temps, moins d’un pour cent – ou trois sources sur 393 ! – étaient « associées à des manifestations organisées ou des groupes anti-guerre ».

J’ai une idée pour les reporters et les présentateurs qui cherchent des invités et des sources pour la crise actuelle : si ils se sont trompé sur l’Irak, ne leur demandez pas leur avis sur l’Iran.

Entre un président au bureau ovale QUI N’Y CONNAÎT RIEN mais va-t-en guerre, un conseiller à la sécurité nationale qui rêve d’une guerre depuis des décennies, et des Saoudiens assoiffés de sang, l’importance d’une couverture médiatique exacte et précise sur l’Iran et la menace qu’il pose ou ne pose pas, ne saurait être trop soulignée. Pensez à une chose : des centaines de milliers de civils irakiens, ainsi que plus de 4 400 soldats américains, seraient peut-être encore en vie aujourd’hui si les groupes de médias américains – à quelques exceptions près – avaient fait leur boulot en 2003.

En fait, en mai 2004, un an après l’invasion, les rédacteurs du New York Times ont présenté un saisissant mea culpa, sous le gros-titre « Le Times et l’Irak ». Ils y admettaient que des informations « controversées » au sujet de l’Irak et des armes de destruction massive, « n’ont pas été correctement évaluées, ou n’ont pas été remises en question. A la lumière des événements, nous regrettons de ne pas avoir été plus insistants dans l’examen des déclarations au fur et à mesure que de nouvelles preuves apparaissaient – ou pas. »

« Des rédacteurs à plusieurs niveaux, qui auraient dû interpeller leurs journalistes et les appeler à plus de scepticisme », poursuivaient-ils, « étaient peut-être trop pressés de faire imprimer leurs scoops… Des articles basés sur des déclarations alarmantes au sujet de l’Irak étaient systématiquement mis en avant, tandis que les articles de relance qui remettaient en question les articles de départ étaient parfois passés sous silence. Dans certains cas, il n’y avait même pas de droit de réponse. »

Est-ce que le New York Times se prépare à diffuser, d’ici un an ou deux, un autre mea culpa titré « Le Times et l’Iran » ? Les reporters, présentateurs, rédacteurs américains, veulent-ils vraiment avoir plus de sang du Moyen-Orient sur les mains ? Si ce n’est pas le cas, ils ont besoin de revoir leur couverture des événements concernant l’Iran et l’administration Trump, couverture qui est quand même actuellement bien crédule et de plus en plus belliciste – et ça, ils doivent le faire rapidement.

Source : The Intercept, Mehdi Hasan, 17-05-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Kokoba // 08.08.2019 à 09h16

Pas la peine d’espérer quoi que ce soit.
Les médias Américains feront la même chose avec l’Iran qu’avec l’Irak.
Et les médias Français suivront dans la joie et la bonne humeur.

40 réactions et commentaires

  • RGT // 08.08.2019 à 08h31

    J’ajouterais

    « Au vu des menaces des dragons cracheurs de feu ailés iraniens, les États-Unis déploient davantage de missiles Patriot au Moyen-Orient » (CNN)

    « Le Pentagone renforce sa force de dissuasion contre une éventuelle attaque d’ogres mangeurs d’enfants iraniens » (New York Times)

    « Les États-Unis affirment que l’Iran et ses mégalodons assoifés de sang serait derrière les attaques de navires » (Wall Street Journal)

    « Les menaces des orcs suceurs de cerveaux iraniens ont conduit la Maison Blanche à annoncer le déploiement de l’armée américaine, selon des officiels américains » (Washington Post)

    Pendant qu’on y est, autant aller jusqu’au bout de la terreur.

      +28

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  • Kokoba // 08.08.2019 à 09h16

    Pas la peine d’espérer quoi que ce soit.
    Les médias Américains feront la même chose avec l’Iran qu’avec l’Irak.
    Et les médias Français suivront dans la joie et la bonne humeur.

      +43

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    • Fritz // 08.08.2019 à 09h26

      Errare humanum est, persevere diabolicum (l’erreur est humaine, mais persévérer est diabolique).

      Les quatre suggestions de Mehdi Hasan sont pourtant simples à observer, et de bon sens. Elles peuvent en outre s’appliquer à toutes les situations de crise internationale. Si elles avaient été suivies en 2003, elles auraient pu dissuader Bush et Blair de déclencher leur agression, qui a causé des centaines de milliers de morts et déstabilisé le Moyen-Orient.

      Michel Collon a eu raison de forger l’expression médiamensonges… au service du pouvoir et de la mort.

      Concernant l’Iran, c’est Ron Paul qui avait demandé aux Américains quelle serait leur réaction si la flotte iranienne croisait dans le Golfe du Mexique. Et sur le nucléaire, peut-on croire un seul instant aux racontars du régime qui a été le SEUL à utiliser la bombe atomique contre des villes ? Ça fait vingt-sept ans qu’on nous dit que « les mollahs auront la bombe demain, si on n’intervient pas »…

        +33

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      • Fritz // 08.08.2019 à 10h19

        Errare humanum est, perseverare diabolicum. Mea culpa.

          +5

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        • lvzor // 08.08.2019 à 22h48

          Se tromper est humain

          (Est-il besoin dˋetoffer ?)

            +3

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    • jean 2 // 08.08.2019 à 09h50

      Exact! Imaginer une seconde que les médias ,qui sont de purs outils de propagande à l’encontre de lecteurs béats (idem pour la France),vont s’amender et que demain bfm, le monde, libération,le parisien, et j’en passe hélas beaucoup, pris d’une soudaine crise de conscience appliqueront les principes éthiques de base c’est une absolue illusion, le seul remède pour limiter leur nuisance c’est de ne plus les acheter (y compris le « canard » autrefois référence de l’information honnête et courageuse). Gardez votre monnaie pour des achats plus utiles. BOYCOTT c’est tout. Quand les six ou dix macronistes milliardaires qui détiennent la presse et la t.v. auront perdu un tas de fric dans ces domaines peut-être qu’ils passeront à autre chose, là on verra mais pour l’instant regardez n’importe quel média, lisez n’importe quel journal de
      Paris ou de Province c’est du papier-collé, alors laissons tomber. Moins de lecteurs, moins d’exemplaires = moins de pub; moins d’audience = moins d’intérêt pour la propagande = certainement moins de subventions gouvernementales, tout ça accumulé = moins de fric, hors ils (les six ou dix) ne s’intéressent qu’à ça…

        +22

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      • step // 08.08.2019 à 10h19

        « domaines peut-être qu’ils passeront à autre chose » . Comme finaliser le verrouillage d’ internet. Si l’on veut défaire un adversaire, il faut parer le coup présent et prévoir le prochain.

          +11

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      • medmed // 08.08.2019 à 13h18

        Je suis bien d’accord avec le jugement. Mais il tout aussi illusoire de croire que les gens n’achèterons plus ces journaux. Bien que la vente de ces médias ne soit pas florissante. Tous ces journaux perdent de la l’argent (excepté le canard). Ces milliardaires financent a perte leurs journaux et cela ce compte en millions d’euros.
        Et les médias du service public? Ils sont parmi les pire propagandistes, France inter, France 2, France 5 (C dans l’air) sont a vomir..
        Dernière chose, ont fait quoi avec l’AFP ? C’est l’AFP qui donne le La à toute cette presse de propagande, on l’oubli un peu vite.

          +19

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      • RGT // 08.08.2019 à 18h33

        « = certainement moins de subventions gouvernementales »

        J’ai la certitude que ce point là ne sera jamais atteint.

        Si plus personne n’achète ces papiers hygiéniques de mauvaise qualité nos « élites » les subventionneront alors à 100% de leurs frais de fonctionnement (dividendes compris) pour « préserver l’Indépendance de la Presse Libre et Indépendante ».

        Comme ça ils n’auront même plus à entretenir des pigistes payés au 1/4 du SMIC et embaucheront leurs proches à ces fonctions pour des rémunérations à faire pâlir de jalousie Pénélope Fillon.

        Le tout payé avec nos impôts bien sûr.

        Il n’y a pas de petits profits. Et où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir.

          +5

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        • Catalina // 08.08.2019 à 21h12

          on se demande bien pourquoi alors ils sévissent encore… c’est que ça doit rapporter, ces requins ne font rien sans profit… croire le contraire est bien naif.

            +1

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      • brind’herbe // 10.08.2019 à 10h26

        Et alors, soyons fous tant que nous pouvons encore decider chouïa de la manière de « gérer nos petits sous ». Imaginons un instant, comme dit l’ami Jena2, « BOYCOTT » en action!! et surtout parce que c’est la seule et dernière arme qui nous reste à nous pauvres CONSsommateurs.
        _Les banques nous ont fait nous font et nous ferons encore des misères à la première occasion, soit. Nous disposons en France d’un tissus associatif très capable de nous donner la liste des trois pires et des trois moins pires de ces banques. BOYCOTTONS donc la première, et uniquement celle là, en ne faisant rien d’autre que de lui retirer tout « NOTRE » argent, par cloture des comptes ou ne laissant que 10€ par exemple, et de le mettre cet argent dans une autre banque, n’importe laquelle si possible une des trois moins pire. Tout ceci dans notre calme et immobilisme habituel.
        Nous ne casserons rien.
        Et si une seule banque ne suffit pas, passons à la suivante. PUIS !!
        Et puis les assurances, les grandes chaines de distribution, les voituristes, les electroménagistes, etc …….
        Un seul message. Nous sommes tous, enfin très majoritairement pauvres. Mais des dizaines de millions de pauvres font des milliards de NOTRE argent que nous pouvons gérer comme nous voulons. Enfin pendant encore quelques temps peut-être.
        SINON COUCHONS NOUS ET ATTENDONS L’ESCLAVAGE OU LA MORT PROMISE.

          +1

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  • hyac // 08.08.2019 à 10h33

    La chute de l’empire US est lente et cette lenteur augmente sa dangerosité. Le coût de son armée est tel qu’il a créé une énorme masse de pauvres, 95 millions d’américains en âge de travailler n’ont aucun emploi et n’en cherche plus…..les statistiques officielles sont truquées et ne devrions cesser de parler de plein emploi, de croissance etc que dire de l’endettement de l’état et des ménages, du délabrement des structures avec 30% des ponts et des routes à reconstruire d’urgence……

    hyac

      +15

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  • Sébastien // 08.08.2019 à 11h26

    Je recommande à l’auteur de l’article une petite soirée ciné avec le film « Demain ne meurt Jamais ». Ça l’aidera peut-être à comprendre certains éléments qui lui échappe.

      +2

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  • martin // 08.08.2019 à 11h41

    Lors de son débat avec Apathie, Olivier Berruyer reprend la réponse que fait Chomsky à un journaliste de CNN qui revendique devant lui sa pleine indépendance intellectuelle. La réponse de Chomsky résume toute sa théorie du filtre: « si vous pensiez autrement, vous ne seriez pas là où vous êtes ». Et en effet, la plupart des journalistes mainstream sont parfaitement sincères dans leurs choix et orientations éditoriales. En ce sens, ils sont à l’abri de la critique complotiste qui les regarde comme des sujets pervers animés de mauvaises intentions. Ils disent ce qu’ils veulent et veulent ce qu’ils disent hors de toute pression extérieure (sauf exception, de plus en plus fréquente il est vrai). La conséquence est que les conseils, très bien avisés qu’on pourra leur donner sont voués à être sans effet puisqu’à leurs yeux, ils concernent toujours quelqu’un d’autre, mais pas eux. Il y a bien quelques intelligences subtiles qui comprennent parfaitement le mécanisme du filtre, je pense à un Giesbert par exemple, mais ceux-là n’ont aucune intention de saper leur carrière. De sorte que les quatre conseils que donne Mehdi Hasan paraissent bien inutiles, sauf peut-être à la marge, qui sait?

      +6

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    • Fritz // 08.08.2019 à 12h42

      Ces quatre conseils peuvent au moins servir d’antidote aux lecteurs.
      On peut aussi s’en servir comme d’un réactif, pour étaler la paresse de la presse qui ment.
      Et qui sait, s’il existe des journalistes scrupuleux… une bouteille à la mer…

        +8

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  • Logique // 08.08.2019 à 12h07

    Bon ça y est, cela se confirme, la Russie avec l’accord de l’Iran met fin à toute tentative d’agression US contre l’Iran:

    https://www.zerohedge.com/news/2019-08-07/russia-gains-stranglehold-over-persian-gulf

    C’est ce qu’on appelle un PAT en termes de jeu d’Echecs. Toute agression contre l’Iran sera considérée comme une agression contre la Russie. Fin du bluff US. Fin de partie.

    Pour le moment.

    Les journaux US peuvent continuer à déverser leurs mensonges, c’est ça ou la 3ème guerre mondiale. Bolton peut avaler sa moustache et Pompeo retourner à ce qu’il sait faire le mieux (comme il l’a dit lui-même): mentir.

    Cela met fin aux racontars de tous les propagandistes qui disaient que la Russie et l’Iran n’étaient pas « alliés ». N’est-ce pas septique?

    C’est aussi une formidable balle dans le pied pour Trump qui a dénoncé l’accord sur le nucléaire: il est tellement obnubilé (par racisme) à défaire tout ce que le président métis a fait (Obamacare, etc.) qu’on en voit le résultat aujourd’hui. La présence de navires chinois dans le golfe est une pierre de plus dans son jardin.

      +16

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    • martin // 08.08.2019 à 12h52

      En effet, cela commence a ressembler à une confirmation. Ce « diable » de Poutine est en train de réaliser le rêve de la Grande Catherine qui, après avoir annexé la Crimée, rêvait d’un accès permanent au golfe persique et à l’océan indien. Cette opération le place au niveau des plus grands dirigeants de l’histoire russe. Je mets de côté toute considération de sympathie et d’antipathie personnelle ou politique pour crier, debout sur le gradin: « bravo champion! ». Ce type est sidérant!

        +16

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      • martin // 10.08.2019 à 23h15

        Il semblerait qu’il vaille mieux laisser tomber cette belle histoire de bases russes en Iran. La constitution iranienne interdit l’installation de quelque base militaire étrangère que ce soit. En outre, la Russie peut intervenir depuis son territoire dès que ça chauffe vraiment en Iran. Alors pour quoi faire? Enfin, les chiffres de Oil Price sur le pétrole sont vraiment bizarres. Shame on me, j’ai été victime d’une infox. Cela arrive et ce n’est pas grave. Mais au moins sait-on que Oil Price n’est pas très fiable. Prudence, prudence.

          +2

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    • septique // 08.08.2019 à 15h22

      Vous devriez lire l’article de oil price pour découvrir le prix exhorbitant que l’iran va payer…C’est un pillage en règle..vos remarques sont celles d’un enfant dans une cous d’école.

      Un petit extrait…

      Why is the IRGC backing this deal with Russia, given that its senior personnel are extremely capable people and hardened military officers, well aware of the trouble that the deal could create on a global scale? “Firstly, they [the IRGC] honestly believe that a corollary financial deal agreed with Russia last year is the only economic lifeline that Iran has that will stop it from falling into a popular revolutionary scenario, and the second reason is that some of the most senior figures in the IRGC also stand to gain monetarily by co-operating with Russia,” an Iran source told OilPrice.com last week.

      Over the 10-year period the Russians would have the right to dictate exactly how much oil was produced from each field (to the barrel), when it was sold (to the day), to whom it was sold (by company), and for how much it was sold (to the cent). “Added to this is the fact that within the contracts there was another killer clause: Russia had the right to be able to buy all of the oil – or gas – being produced from fields that their companies were supposedly developing at 55 to 72 per cent of its open market value, for the next 10 years

      Il n’y a eu aucune confirmation russe…une vraie réussite, du vol pur et simple.

        +0

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      • Kokoba // 08.08.2019 à 15h46

        Si ce que publie oil price est vrai, le prix est effectivement exhorbitant.
        Mais si on met en balance une campagne de bombardement et de destruction des US, cela peut se comprendre.

        Et puis surtout, ces informations (d’oil price) ne semblent pas vérifiés.
        Donc prudence.

          +5

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  • Ando // 08.08.2019 à 14h09

    La Russie va refaire (attendre confirmation côté russe tout de même) mais en plus brillant ce qu’elle a réalisé en Syrie et faire d’une pierre plusieurs très beaux coups : imposer la paix dans cette partie du MO, devenir l’un des gardiens des voies maritimes du Golfe, renflouer financièrement l’Iran, avancer vers l’intégration de l’Eurasie, acceder en situation de monopole aux plus beaux gisements iraniens et donc remplir encore davantage les caisses de l’Etat russe pourtant très loin d’etre vides, repousser le volatile étasunien dans sa volière.. Cela fait beaucoup vraiment pour un seul coup.

      +6

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  • Duracuir // 08.08.2019 à 16h22

    Quand je lis ça je ressens la même exaspération que quand j’entends un intelligent conseiller doctement à quelqu’un ayant un gros problème de poids :  » il suffit de manger de tout modérément ». Mais bougre de bourricot c’est justement le problème des gens en surpoids, modérer leur alimentation. C’est comme si l’auteur disait à des imbéciles « il suffit de pratiquer l’intelligence » ou à un fainéant pathologique « il suffit de travailler régulièrement ». Là il dit à des gorets paresseux » il suffit de se bouger l’esprit et de chercher l’info ». Le problème est que justement ils ne veulent pas.

      +11

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    • calal // 09.08.2019 à 08h47

      je regarde d’un oeil distrait des debats sur lci avec differents intervenants,journalistes ou membres de think tank. Je commence a m’amuser de voir avec quelle subtilité certains de ces journalistes commencent a relayer « une pensee dissidente » ou une petite critique de la version officielle.Ont ils peur de se faire taper sur les doigts? mais en meme temps ne savent ils pas deja qu’ils se decredebilisent totalement en relayant les infos de la « pravda » et ne craignent ils pas de « s’apathiser » ( devenir l’equivalent d’Apathie dans la tete des gens) ?
      Recemment,un des intervenants a fait un numero de propagande ehonté sur la chine ou l’iran. J’ai cru voir dans ses yeux une certaine gene de devoir se livrer a ce numero aussi peu subtil de propagande et meme une lueur de reproche dans les yeux de ses collegues autour de la table,une facon de dire  » t’aurai du maquiller ca mieux ,ca se voit trop,tu fais pitie comme propagandiste ».
      le monde devient multipolaire c’est a dire que le pole dominant voit son statut remis en question par ses rivaux qui ont constaté la decadence des dominants.Trump fait peut etre le menage parmi les decadents occidentaux et certains membres des castes superieures commencent peut etre a sentir le vent du boulet…

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  • max // 10.08.2019 à 10h15

    Contrairement a ce qui a été dit plus haut s’appuyant sur une source Zerohedge, il n’y aura pas de bases militaires russe en Iran et donc la Russie n’imposerait pas de condition de soumission à l’Iran comme cela a été écrit.
    N’empêche l’Iran a exécuté sous la présidence de Rohani la 90 femme et c’est tout simplement honteux.
    Cela dit l’Iran a raison de résister aux USA, il ne s’agit pas de défendre le régime mais de son droit a l’autodétermination.

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      • Catalina // 11.08.2019 à 06h07

        Bonjour,
        Je n’ai trouvé aucune infrmation concernant la décapitation de 90 femmes en Iran sous Rohani, avez-vous un lien, svp.

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        • max // 13.08.2019 à 08h00

          J’ai parlé d’exécutions et non de décapitations.
          Pour le reste une toute petite recherche sur internet est suffisante.

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  • Séraphim // 10.08.2019 à 14h58

    Je lis, dans ces commentaires des gens optimistes et d’autres fort sombres. Mais aucun pour sortir du mantra imposé  »Trump veut la guerre ». Quand nous savons que:
    – un dirigeant, en général, ne dit pas ce qu’il pense ( ce qui lui est rarement reproché)
    – aux US, ce sont les démocrates, le Washington Post et le NY Times qui veulent, appellent, démontrent la guerre. On l’a vu quand Trump a lancé ses missiles dans le désert syrien; soudain il s’est fait louer, estimer par ces ‘medias’ démocrates.
    – Trump est quand même, un peu, transparent. Non il ne veut pas la guerre et ne la fera pas au delà de l’ escarmouche.

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