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8.avril.20148.4.2014 // Les Crises

[Reprise] Les entreprises ne créent pas l’emploi, par Frédéric Lordon

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Il faut avoir sérieusement forcé sur les boissons fermentées, et se trouver victime de leur propension à faire paraître toutes les routes sinueuses, pour voir, comme s’y emploie le commentariat quasi-unanime, un tournant néolibéral dans les annonces récentes de François Hollande [1]. Sans porter trop hauts les standards de la sobriété, la vérité appelle plutôt une de ces formulations dont Jean-Pierre Raffarin nous avait enchantés en son temps : la route est droite et la pente est forte — mais très descendante (et les freins viennent de lâcher).

Entreprise, mon amour ?

En effet, droit, c’est droit ! Et depuis l’origine. Evidemment, pour s’en apercevoir, il aurait fallu prêter un peu plus attention aux six premiers mois de la présidence Hollande, où tout a été posé pour cinq ans, et les actes et la logique des actes.

Ce texte est la version longue de l’article paru dans Le Monde diplomatique de mars 2014. Les actes d’abord, en une séquence impressionnante de cohérence : ambassade du premier ministre à l’université du MEDEF, reculade devant les « pigeons », rapport Gallois, consécration législative de l’ANI (Accord National Interprofessionnel) — et tout le reste à l’avenant : Jérôme Cahuzac qui n’a « jamais cru à la lutte des classes » [2], heureusement remplacé par Bernard Cazeneuve qui voit, lui, distinctement que « les entreprises ne sont pas des lieux d’exploitation ou d’accumulation de profit » [3], l’un puis l’autre sous la tutelle éclairée de Pierre Moscovici qui pense que « pour lutter contre l’exil fiscal, il faut avant tout valoriser le site France qui doit être accueillant pour les entreprises, les talents » [4], qu’il ne doit pas y avoir de loi sur les rémunérations patronales, matière en laquelle il faut préférer « agir dans le dialogue (…) et miser sur une autorégulation exigeante » [5], qui pense tellement de choses d’ailleurs… Essentiellement résumable à une : « les entreprises sont au cœur de notre politique économique » [6].

Et voilà énoncée la logique des actes. Pauvre logique qui transpire les stratégies du désespoir et de la renonciation. Car les tendances longues de la trahison idéologique se mêlent ici aux calculs égarés de la panique quand, ayant abandonné toute idée de réorienter les désastreuses politiques européennes, ayant même fait le choix de les durcir un peu plus avec le TSCG, et par conséquent privé de toute possibilité de relance, il ne reste plus pour se sauver du naufrage complet que le radeau de la Méduse : « l’entreprise » comme ultime providence, c’est-à-dire… le MEDEF comme planche de salut. Formidable effort de la vie sauve et géniale trouvaille au bord de l’engloutissement : « La seule chose qu’on n’a pas essayé, c’est de faire confiance aux entreprises » [7]. Ah ! la riche idée : faire confiance aux entreprises… Faire confiance au preneur d’otages en se jetant dans ses bras, persuadé sans doute que l’amour appelle invinciblement l’amour — et désarme les demandes de rançon.

La prise d’otages du capital

Contrairement à ce qu’exclamerait dans un unisson d’horloges synchronisées la cohorte éditorialiste, scandalisée qu’on puisse parler de « prise d’otages », il n’y a pas une once d’outrance dans le mot, dont il faut même soutenir qu’il est analytiquement dosé au plus juste. Il est vrai que l’altération perceptive qui fait voir les droites sous l’espèce de la courbure est en accord avec cette autre distorsion qui conduit à voir des « prises d’otages » partout — chez les cheminots, les postiers, les éboueurs, et plus généralement tous ceux qui se défendent comme ils peuvent des agressions répétées dont ils sont l’objet —, sauf où il y en a vraiment. Il est vrai également que le capital a pour lui tous les privilèges de la lettre volée d’Edgar Poe [8], et que sa prise d’otages, évidente, énorme, est devenue invisible à force d’évidence et d’énormité. Mais par un effet de cécité qui en dit long sur le pouvoir des idées dominantes, pouvoir de faire voir le monde à leur manière, en imposant leur forme au réel, et en rendant invisible tout ce qui pourrait les contredire, par cet effet de cécité, donc, la plus massive des prises d’otages est devenue la moins remarquée, la plus entrée dans les mœurs.

Or, comme Marx l’avait remarqué, le capitalisme, c’est-à-dire le salariat, est une prise d’otage de la vie même ! Dans une économie monétaire à travail divisé, nulle autre possibilité de reproduire la vie matérielle que d’en passer par l’argent du salaire… c’est-à-dire l’obéissance à l’employeur. Et s’il n’y avait eu la conquête de haute lutte des institutions de la protection sociale, on ne voit pas bien ce qui séparerait la logique profonde de la mise au travail capitaliste d’un pur et simple « marche ou crève ».

Le capital ne prend pas en otage que la vie des individus séparément, mais également — en fait d’un seul et même tenant — leur vie collective, celle-là même dont la politique est l’expression, et qui donne normalement à la politique son objet. Mais voilà, l’objet de la politique est dans les pattes d’un autre : le capital. Cette captation a pour principe majeur que toute la reproduction matérielle, individuelle et collective, est désormais entrée sous la logique de l’accumulation du capital : la production des biens et des services qui reproduisent la vie matérielle n’est plus effectuée que par des entités économiques déclarées capitalistes et bien décidées à n’opérer que sous la logique de la marchandisation profitable. Et pour principe mineur la capacité d’initiative dont jouit le capital : le capital financier a l’initiative des avances monétaires qui financent les initiatives de dépenses du capital industriel — dépenses d’investissement ou dépenses de recrutement. Aussi les décisions globales du capital déterminent-elles le niveau général de la conjoncture, c’est-à-dire les conditions dans lesquelles les individus trouvent les moyens — salariaux — de leur reproduction. C’est ce pouvoir de l’initiative, pouvoir d’impulsion du cycle de la production, qui confère au capital une place stratégique dans la structure sociale d’ensemble — la place du preneur d’otages, puisque tout le reste de la société n’en finit pas d’être suspendu aux décrets du capital et à son bon vouloir.

Sous la menace de la grève de l’investissement

Sans doute l’intensité de la prise d’otages se trouve-t-elle modulée par la configuration historique concrète du capitalisme au moment considéré. Le rapport de force entre le capital et le travail, on pourrait même dire entre le capital et tout le reste de la société, n’est pas le même lorsque le commerce international, les investissements directs et les mouvements de capitaux sont très régulés, et lorsqu’ils ne le sont pas. C’est d’ailleurs le propre du néolibéralisme que d’avoir accru quasiment sans limite les possibilités stratégiques du capital, en abattant systématiquement les barrières qui jusqu’ici retenaient ses calculs.

Il fallait donc avoir l’humanisme chrétien, ou la bêtise crasse, chevillée au corps pour s’imaginer que le capital pourrait, comme toute puissance en marche, ne pas pousser son avantage jusqu’à sa dernière extrémité, et pour croire qu’il trouverait de lui-même les voies de la décence ou de l’autorégulation. Or cette « dernière extrémité », très exactement appuyée à la capacité d’initiative qu’on vient de décrire, consiste en ce que le capital est en mesure d’exiger de la société qu’il soit fait droit à toutes ses demandes pour que l’initiative soit effectivement lancée. Faute de quoi il pratiquera la grève de l’investissement — « grève », n’est-ce pas là le mot qui, dans la boîte à deux neurones de l’éditorialiste quelconque, déclenche habituellement l’association avec « prise d’otages » ?

Bien sûr pour qu’il y ait arc électrique dans cette boîte-là, il faudrait que cette grève, d’un genre spécial, se donne à voir sous des formes plus standard. Or ni piquet, ni banderole, ni brasero dans les grèves du capital, mais plutôt une retenue silencieuse — de l’investissement —, accompagnée d’un lamento bruyant, lamento de la création empêchée, à base d’énergies qui voudraient tant être libérées (et qui sont tant bridées), d’étouffement règlementaire et de strangulations fiscales, ou plus subtilement d’attractivité du territoire (médiocre) et par conséquent de fuite des talents, bref le discours du positif contrarié — pour ainsi dire le discours des forces de la vie, que seule une perversité mortifère peut avoir l’idée de retenir.

Evidemment le discours du positif a le gros bâton du négatif sous la main. Car si la société n’exécute pas les quatre volontés du capital, le capital a les moyens de le faire sentir à la société — et ceci du fait même qu’il a capté la maîtrise entière de sa reproduction matérielle. Il faut alors prendre un peu de recul pour mieux mesurer l’ampleur de la prise d’otages, et l’efficacité du rançonnement, depuis la suppression de l’autorisation administrative de licenciement au milieu des années 80 jusqu’aux dispositions scélérates de l’ANI, en passant par la baisse de l’impôt sur les sociétés, la défiscalisation des stock-options, les atteintes multiples au CDI, le travail du dimanche, etc., liste interminable de butins de guerre, dont il faut comprendre qu’elle est vouée à s’allonger indéfiniment tant qu’il ne se trouvera pas en face de la puissance du capital une puissance de même échelle mais de sens opposé pour le ramener autoritairement à la modération, car, la liste précédente l’atteste suffisamment, le capital n’a aucun sens de l’abus.

Le capital-enfant

Intensifiée comme jamais par la configuration institutionnelle du néolibéralisme, la capture — la prise d’otages — constitutionnelle au capitalisme a porté le rançonnement de la société entière à des degrés inouïs, mesurables par l’impudence déboutonnée de ses ultimatums. Le capital ne négocie plus avec la société : il extorque. Pourquoi se gênerait-il ? Sous le nom de « mondialisation », la situation structurelle a été aménagée pour maximiser son pouvoir matériel et symbolique, et il est dans la (tauto)logique des choses qu’une puissance à laquelle a été ôtée toute limite ne connaisse plus de limite. C’est pourquoi le capital désormais dicte ses demandes — on prétend que le pacte de responsabilité a été livré à Hollande clé en mains par Gattaz qui s’en défend à peine —, à défaut de quoi, il bloquera tout.

La compréhension de ce blocage demande alors de sortir de l’abstraction macroscopique du « capital » pour se transporter dans les psychés patronales ordinaires, et y observer in situ moins le cynisme ouvert de l’institution MEDEF que le sentiment du « bon droit » des patrons individuels, sentiment d’une évidente légitimité, ou bien celui d’une véritable offense au moindre refus, et la réaction totalement infantile du « si c’est comme ça… » qui s’en suit invariablement — « si c’est comme ça, je m’en vais », « si c’est comme ça la France n’aura plus mon talent », « si c’est comme ça, je paye mes impôts ailleurs », « si c’est comme ça, mon énergie n’est plus du tout libérée », « si c’est comme ça, je ne peux pas innover », « si c’est comme ça, je n’embaucherai pas ».

L’hypothèse infantile est décidément la bonne puisque la perte des limites fait invariablement remonter la part de l’enfant-tyran. A l’image de la psychologisation générale de la société, une des tendances les plus profondes du néolibéralisme, le débat politique se trouve donc entraîné dans une effarante régression où ne comptent plus que les conditions du confort psychique de l’enfant-patron. Pierre Gattaz réclame qu’on lui évite toute disposition « stressante ». Mais c’est sans doute Fleur Pellerin qui va le plus loin dans la grammaire du dorlotement en reconnaissant bien volontiers que « le milieu entrepreneurial a encore besoin de preuves d’amour » [9]. Voilà donc où nous en sommes : pour obtenir des patrons qu’ils daignent faire leur travail, la société doit leur témoigner de « l’amour », et surtout veiller à leur éviter toute contrariété. Stade ultime de la prise d’otages, où le preneur d’otages, en plus de la rançon, réclame d’être aimé, l’extorsion matérielle cherchant à se prolonger sous une forme délirante en extorsion affective.

Et c’est avec ce genre de complexion que la Droite Complexée du président Hollande imagine passer un pacte de responsabilité ! idée folle conduisant inévitablement à se demander lequel des deux « contractants » est le plus irresponsable, le capital-enfant qui ne connaît plus aucun frein et violentera jusqu’au bout la société otage, ou le gouvernement qui persiste, contre toute évidence, à en faire un partenaire « responsable ». Il faut en tout cas avoir au choix la franche bêtise ou, plus probablement, le cynisme retourneur de veste de M. Montebourg pour oser dire que le pacte consiste en « une réconciliation de la nation autour de l’entreprise », en contrepartie de laquelle il est attendu que « l’entreprise secoure la nation » [10].

La curieuse science expérimentale
des baisses de cotisations

Supposé qu’il passe parfois dans quelque esprit gouvernemental l’ombre d’un doute, le capital, lui, ne se pose pas ce genre de question. Tout à sa poursuite des coudées larges et de la suppression fiscale, il demande, menace… et obtient. Bref il commande. De toutes ses revendications, la plus constamment réaffirmée a pour objet les cotisations sociales — les « charges » — et le voilà de nouveau satisfait. Mais d’une satisfaction qui va s’usant — avec la force de l’habitude — et réclame sans cesse des montants plus importants pour se soutenir. C’est pourquoi — assez d’être timoré ! — Pierre Gattaz se propose toutes les audaces de l’arrondi supérieur : 100 milliards de réduc’, c’est beau, c’est net, pas compliqué à retenir, maintenant, donc, il nous faut 100 milliards. Double effet caractéristique de l’addiction et de l’accoutumance, le capital déclare qu’il ne peut plus vivre, et donc qu’on ne pourra pas compter sur lui, s’il n’a pas sa dose. Le fait est que depuis presque trois décennies de pratique intensive des baisses de cotisations sociales, sans compter les aides variées à l’emploi et les allègements de toutes sortes — Gérard Filoche en estime le total à 65 milliards d’euros [11], soit 3 bons points de PIB tout de même —, le capital n’a même plus à chercher la seringue : il a le cathéter branché à demeure.

Mais le vrai mystère dans toute cette affaire réside bien dans le fait même de politiques entretenues depuis si longtemps alors que leur inefficacité est si continûment avérée — elle, pour des raisons qui n’ont rien de mystérieux : parce que le coût salarial complet n’est qu’une fraction relativement modeste du coût total (25 %) [12] et que même les 100 milliards de Gattaz n’aboutiraient qu’à une baisse du coût de production de 3,5 % [13], une misère à la merci du moindre renchérissement de matière première, pour ne rien dire d’un mouvement de change d’un compétiteur extra-européen. A ce propos, et dans le registre du passeur de plats, signalons le commentaire tout de bienveillance de Daniel Cohen pour qui il ne faut voir dans le pacte de responsabilité « aucune conversion idéologique » [14] mais une simple « option pratique », le pacte consistant, « privé de l’arme monétaire, (…) à gagner en compétitivité (…) par une dévaluation fiscale ». Ceci, d’ailleurs, avant de suggérer « d’indexer [les prestations] des systèmes sociaux sur la croissance », soit la proposition même du MEDEF, et cette remarquable convergence du patronat, de la Droite Complexée et de ses économistes de service ne peut en effet être mise au compte d’aucune « conversion idéologique » — à l’évidence, l’unanimité spontanée des raisonnables.

Mais que dire également de l’imitation de tous les pays européens dans la course à la baisse du coût du travail, sinon qu’elle n’a pas d’autre effet que l’attrition générale des standards sociaux sans le moindre gain de compétitivité puisque celle-ci n’est jamais qu’un avantage différentiel, comme tel annulé par son adoption généralisée. Ou encore de la théorie dite du wage-gap, soutenant que le chômage est un effet de déséquilibre de l’offre et de la demande sur le marché du travail dû à un excès du prix du travail, sinon qu’elle est fausse et archi-fausse [15].

Mais aucune de ces évidences n’a la moindre prise, ni sur le patronat évidemment — il ne faut pas trop demander —, ni sur le commentariat qui jacasse la baisse des charges à l’unisson du MEDEF, ni surtout sur le gouvernement socialiste à qui pourtant ces conneries coûtent les yeux de la tête ! Le voilà alors le vrai pouvoir des idées dominantes : le pouvoir de se maintenir envers et contre tout, contre toutes les objections de l’analyse et contre toutes les infirmations du réel — et il n’en a pas manqué depuis plus de vingt ans de baisses continues de tout et de stagnation prolongée dans le chômage de masse. Le pouvoir des idées dominantes, c’est ce privilège des épistémologies asymétriques, c’est-à-dire d’un rapport totalement distordu à l’expérience : on poursuivra pendant des décennies, et jusqu’au bout, la mise en œuvre du faux que l’on continuera, contre toute évidence, de déclarer le vrai, là où on ne laisserait pas six mois à une tentative authentiquement alternative.

Car il faut s’efforcer d’imaginer un programme de rupture avec le néolibéralisme et surtout se figurer ce que serait la réaction du commentariat aux turbulences qui suivraient nécessairement d’une refonte de l’ordre institutionnel du capitalisme (encore ne parle-t-on même pas ici de sortie du capitalisme…) : glapissements et hauts cris, rappels à l’ordre de la « raison économique », avertissements que ça ne marche pas et que ça ne marchera jamais, injonction à faire une démonstration immédiate d’efficacité, quand le néolibéralisme ne cesse, lui, de nous appeler à la sagesse du long terme (où « s’obtiennent vraiment ses effets »), et de nous renvoyer à la patience, patience des efforts de compétitivité qui « finiront par payer », patience de l’Europe qui sera bientôt sociale, enfin plus tard… — il faudra, donc, se souvenir de cette asymétrie des exigences temporelles, qui somme les uns au court terme et accorde aux autres le long, le très long terme, pour ne pas oublier, si jamais vient un jour le moment de la transformation sociale, de préciser que nous demanderons nous aussi vingt ans et pas une journée de moins.

Les entreprises ne créent pas l’emploi

Mais le pire dans toute cette affaire c’est peut-être l’irrémédiable inanité de la stratégie Hollande et de ses conseillers, esprits entièrement colonisés par la vue MEDEF du monde et qui n’ont d’autre point de départ de toutes leurs réflexions que la prémisse, l’énoncé princeps du néolibéralisme, il est vrai répété partout, entré dans toutes les têtes sur le mode de l’évidence au-delà de toute question : « ce sont les entreprises qui créent l’emploi ». Cet énoncé, le point névralgique du néolibéralisme, c’est la chose dont la destruction nous fait faire un premier pas vers la sortie de la prise d’otages du capital.

En tout cas, derrière « les entreprises ne créent pas d’emploi » il ne faut certainement pas voir un énoncé à caractère empirique — que les vingt dernières années confirmeraient pourtant haut la main en tant que tel… Il s’agit d’un énoncé conceptuel dont la lecture correcte n’est d’ailleurs pas « les entreprises ne créent pas d’emploi » mais « les entreprises ne créent pas l’emploi ». Les entreprises n’ont aucun moyen de créer par elles-mêmes les emplois qu’elles offrent : ces emplois ne résultent que de l’observation du mouvement de leurs commandes dont, évidemment, elles ne sauraient décider elles-mêmes, puisqu’elles leur viennent du dehors — du dehors, c’est-à-dire du bon-vouloir dépensier de leurs clients, ménages ou autres entreprises.

Dans un éclair de vérité fulgurant autant qu’inintentionnel, c’est Jean-François Roubaud, président de la CGPME et Saint Jean Bouche d’or, qui a vendu la mèche, à un moment, il est vrai, voué à être puissamment révélateur : le moment de la discussion des « contreparties ». Comme on sait à l’instant T moins epsilon qui précède la conclusion du « pacte », le patronat jure sur la tête du marché qu’il s’en suivra des créations d’emplois par centaines de mille et, comme de juste, à l’instant T plus epsilon on n’est tout d’un coup plus sûr de rien, il faudra voir de près, ne nous emballons pas, en tout cas il faut nous faire confiance.

Et voilà ce gros nigaud de Roubaud qui déballe tout sans malice ni crier gare : « encore faut-il que les carnets de commandes se remplissent… » [16] répond-il en toute candeur à la question de savoir si « les entreprises sont prêtes à embaucher en échange » [17]. C’est pas faux Roubaud ! Or si les entreprises « produisaient » elles-mêmes leurs propres carnets de commandes, la chose se saurait depuis un moment et le jeu du capitalisme serait d’une déconcertante simplicité. Mais non : les entreprises enregistrent des flux de commandes sur lesquels elles n’ont que des possibilités d’induction marginale (et à l’échelle agrégée de la macroéconomie aucune possibilité du tout [18]) puisque ces commandes ne dépendent que de la capacité de dépense de leurs clients, laquelle capacité ne dépend elle-même que de leurs carnets de commande à eux [19], et ainsi de suite jusqu’à se perdre dans la grande interdépendance qui fait le charme du circuit économique.

A quelques variations près, réglées par la concurrence inter-firmes, la formation des carnets de commandes, dont Roubaud nous rappelle — pertinemment — qu’elle décide de tout, ne dépend donc pas des entreprises individuellement, mais du processus macroéconomique général. En situation de passivité face à cette formation de commandes, qu’elles ne font qu’enregistrer, les entreprises ne créent donc aucun emploi, mais ne font que convertir en emplois les demandes de biens et services qui leurs sont adressées. Là où l’idéologie patronale nous invite à voir un acte démiurgique devant tout à la puissance souveraine (et bénéfique) de l’entrepreneur, il y a donc lieu de voir, à moins grand spectacle, la mécanique totalement hétéronome de l’offre répondant simplement à la demande externe.

On dira cependant que les entreprises se différencient, que certaines réduisent mieux leurs prix que d’autres, innovent plus que d’autres, etc. Ce qui est vrai. Mais n’a in fine d’effet que sur la répartition entre elles toutes de la demande globale… laquelle demeure irrémédiablement bornée par le revenu disponible macroéconomique. Ne peut-on pas aller chercher au dehors un surplus de demande au-delà de la limite du revenu interne ? Oui, on le peut. Mais le cœur de l’argument n’en est pas altéré pour autant : les entreprises enregistrent, à l’export comme à domicile, des demandes que, par construction, elles ne peuvent pas, individuellement, contribuer à former, et elles se borneront (éventuellement) à convertir ces commandes en emplois. En d’autres termes, les emplois ne sont que le reflet de demandes passivement perçues. Aucun geste « créateur » du type de celui que revendique l’idéologie patronale là-dedans. Les entrepreneurs et les entreprises ne créent rien (en tout cas en matière d’emploi) — ce qui ne veut pas dire qu’elles ne font rien : elles se font concurrence pour capter comme elles peuvent des flux de revenu-demande, et font leur boulot avec ça.

Non pas les entreprises : la conjoncture

Tout ceci signifie alors que nous n’avons pas à déférer à toutes leurs extravagantes demandes au motif qu’elles détiendraient le secret de la « création des emplois ». Elles ne détiennent rien du tout. Mais si l’emploi n’est pas créé par les entreprises, par qui l’est-il donc, et à qui devraient aller nos soins ? La réponse est que le « sujet » de la création des emplois n’est pas à chercher parmi les hommes, en vérité le « sujet » est un non-sujet, ou pour mieux dire la création des emplois est l’effet d’un processus sans sujet, un processus dont le nom le mieux connu est la conjoncture économique — terrible déception de ceux qui attendaient l’entrée en scène d’un héros… La conjoncture économique est en effet ce mécanisme social d’ensemble par quoi se forment simultanément revenus, dépenses globales et production. Elle est un effet de composition, la synthèse inintentionnelle et inassignable des myriades de décisions individuelles, celles des ménages qui vont consommer plutôt qu’épargner, celles des entreprises qui lanceront ou non des investissements — et, drame pour la pensée libérale-héroïsante, il faut avoir la sagesse intellectuelle de s’intéresser à un processus impersonnel.

Mais s’y intéresser, on le peut, et très concrètement même ! Car la conjoncture est un processus qui, dans une certaine mesure se laisse piloter. C’est précisément l’objet de cette action qu’on appelle la politique macroéconomique. Mais, de cela, le gouvernement « socialiste » a manifestement abdiqué toute velléité : ligoté par les contraintes européennes qui ont si bien neutralisé toute possibilité de politique économique active, et ayant renoncé par avance à tout effort de retrouver quelque marge de manœuvre en cette matière, il ne lui est plus resté qu’à dévaler avec tout le monde la pente de l’idéologie libérale-entrepreneuriale pour former le puissant raisonnement que « si ce sont les entreprises qui créent les emplois, alors il faut être très gentil avec les entreprises ».

Cependant, n’y a-t-il pas une contradiction à dire que le capital a toute initiative et qu’il prend — activement — la société en otage, quand, par ailleurs, on soutient que les entreprises sont réduites à enregistrer — passivement — des demandes qu’elles n’ont aucun pouvoir de former, et qu’elles n’ont dès lors nulle capacité de « créer l’emploi ». Il n’y a là en fait rien de contradictoire mais l’effet d’une asymétrie d’échelle, et une discontinuité classique quand on passe du microéconomique au macroéconomique. Les entreprises séparément n’ont aucune prise sur rien. C’est la composition de toutes leurs décisions qui fait tout. Mais cette composition est la plupart du temps inintentionnelle et sans cohérence spéciale — on en constate juste le résultat —, puisque c’est précisément le propre d’une économie de marché, c’est-à-dire d’une économie décentralisée que les agents y prennent leurs décisions par devers eux et sans coordination avec les autres. Aussi chacun d’eux est-il renvoyé à son isolement et à sa condition passive.

La situation change lorsque se présente un coordinateur. Le « capital » prend peut-être son sens le plus haut lorsqu’il apparaît ainsi sous l’espèce de la collectivité coordonnée des détenteurs de moyens de production. Certes le capital existe hors de cet état coordonné, et l’on peut bien maintenir qu’il est souverain — et preneur d’otages. Mais c’est un souverain désarticulé — un pur effet de composition acéphale. Et il n’est qu’un preneur d’otages de fait. Disons plus précisément : la société se retrouve otage du processus impersonnel en quoi consiste la synthèse des décisions des propriétaires individuels. Le souverain preneur d’otages ne prend alors vraiment sa forme consistante qu’au moment où le capital accède au stade du pour-soi en se posant, sous l’égide d’un coordinateur explicite (typiquement le MEDEF), comme une unité d’action consciente. C’est par passage du microéconomique au macroéconomique, c’est-à-dire de l’entreprise au capital, qu’apparaît véritablement la lutte de classes à l’échelle de la société entière, soit : un groupe constitué et unifié contre le reste.

On dira que ce capital coordonné se tire une balle dans le pied lorsqu’il s’engage dans son chantage caractéristique de la grève de l’investissement puisque, à gémir que rien n’est possible, il conduit en effet tous ses membres à gémir de concert, et de concert aussi à retenir leurs avances (leurs projets)… c’est-à-dire in fine à torpiller pour de bon la conjoncture dont pourtant ils vivent tous. Se seraient-ils coordonnés sur la position inverse qu’ils ne se seraient pas moins donné raison, mais cette fois en soutenant une conjoncture brillante… telle qu’ils auraient tous contribué à la former. Mais d’une part, le capital, dont Marx rappelait qu’il est incapable de dépasser « ses intérêts grossiers et malpropres », est le plus souvent hors d’état d’accéder à ce degré de rationalité. Et d’autre part, c’est l’horizon même de ces intérêts grossiers et malpropres qui lui désigne les bénéfices immédiats du chantage à l’investissement, contre lequel il espère bien ramasser autant d’avantages en nature (exonérations de toutes sortes, réglementaires et fiscales) que possible — et c’est une rationalité qui en vaut une autre : non pas la rationalité de l’entrepreneur mais celle de l’extorsion. Et si, par une asymétrie caractéristique, le capital refuse, au nom d’un argument idéologique, la coordination positive de l’investissement (« que le libre marché fasse son œuvre ! »), il est en revanche très capable de la coordination négative du chantage et de l’ultimatum.

On peut donc soutenir sans la moindre contradiction et la thèse de la prise d’otages (globale, celle du capital) et celle de la vaine prétention des entreprises à « créer l’emploi ». Les entreprises, séparément, ne créent rien. Mais il est vrai que, liguées en capital coordonné, elles décident de tout. Reconnaissons qu’à la profondeur où l’ânerie des « entrepreneurs qui créent l’emploi » est désormais enkystée, mesurable à la vitesse-éclair à laquelle elle vient à la bouche de l’éditorialiste quelconque, le travail d’éradication va demander du temps. Raison de plus pour l’entamer tout de suite. La politique se portera mieux, c’est-à-dire un peu plus rationnellement, quand ses discours commenceront d’être à peu près purgés de toutes les contrevérités manifestes, et manifestement attachées à un point de vue très particulier sur l’économie, et quand les schèmes de pensée automatique que ces contrevérités commandent auront été désactivés. Les entreprises ne créent pas l’emploi : elles « opèrent » l’emploi déterminé par la conjoncture. Si l’on veut de l’emploi, c’est à la conjoncture qu’il faut s’intéresser, pas aux entreprises.

Mais faire entrer ça dans une tête « socialiste »… Il est vrai que parmi le programme chargé des conversions symboliques à opérer, il y a à défaire l’habitude irréfléchie qui consiste à donner le parti socialiste pour la gauche, et à donner (très inconsidérément) de la gauche au parti socialiste. Alors que, rappelons-le, et il met d’ailleurs assez d’effort comme ça pour qu’on n’en doute plus et qu’on puisse l’en « créditer », le parti socialiste : c’est la droite ! La Droite Complexée. A propos de laquelle, du train où vont les choses, il va bientôt falloir se demander ce qu’il lui reste exactement de complexes.

Notes

[1] Proposé en janvier par M. Hollande, le « pacte de responsabilité » offre aux entreprises un allégement de cotisations sociales de 30 milliards d’euros… dans l’espoir que celles-ci voudront bien, en contrepartie, créer des emplois…

[2] France 2, 7 janvier 2013.

[3] BFM-RMC, 6 janvier 2014.

[4] Les Echos, 4-5 mai 2013.

[5] Les Echos, 23 mai 2013.

[6] Les Echos, 23 mai 2013.

[7] Matthias Fekl, député proche de Pierre Moscovici, cité in Lénaïg Bredoux et Stéphane Alliès, « L’accord sur l’emploi fracture la gauche », Mediapart, 28 avril 2013.

[8] Dans la nouvelle d’Edgar Allan Poe La Lettre volée (1844), tous les protagonistes recherchent fébrilement un billet d’une importance décisive qu’ils supposent caché, mais qui est en fait posé en évidence sur un bureau.

[9] Cité in Julien Ponthus, « Hollande, VRP de la “start-up République” à San Francisco », Reuters, 12 février 2014.

[10] Arnaud Montebourg, « La Matinale », France Inter, 18 février 2014.

[11] « Le président de la CNAF dément la Présidence de la République », blog de Gérard Filoche, 27 janvier 2014.

[12] Christian Chavagneux, « Pourquoi le pacte de responsabilité n’améliorera pas les marges des entreprises et ne créera pas d’emplois », blog Alternatives Economiques, 6 janvier 2014.

[13] Id.

[14] Daniel Cohen, « La baisse des charges est davantage une option pratique qu’une conversion idéologique », entretien avec Franck Dedieu, L’Expansion, 18 février 2014.

[15] Pour un démontage en règle de cette thèse, voir le petit livre de Laurent Cordonnier, Pas de pitié pour les gueux, éditions Raisons d’agir, 2000.

[16] Les Echos, 3 janvier 2014.

[17] Id., la question lui est posée par Derek Perrotte.

[18] En tout cas hors de toute coordination.

[19] Commande de travail pour les ménages-salariés, commande de biens et services pour les entreprises-clientes.

Par Frédéric Lordon
Source blog.mondediplo.net

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166 réactions et commentaires

  • _HP_ // 08.04.2014 à 03h48

    Faire confiance au preneur d’otages en se jetant dans ses bras, persuadé sans doute que l’amour appelle invinciblement l’amour — et désarme les demandes de rançon.
    > Le syndrome de Stockholm désigne un phénomène psychologique où des otages partageant longtemps la vie de leurs geôliers développent une empathie, voire une sympathie, ou une contagion émotionnelle avec ces derniers.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_Stockholm

    Il y aurait une solution toute simple pour supprimer totalement le chômage : engager les demandeurs d’emploi dans les services publics à 4/5ème temps + 1/5 provenant du chômage pour à peine plus au total que l’indemnité chômage, qui est de toute façon payée que la personne travaille ou pas.
    Dignité et revenus assurés pour la personne, permettant des projets de long terme, et services publics assurés pour pas cher. Pas de contrat, payement au jour le jour (= pas fonctionnaire).
    Ceux qui veulent travailler plus et gagner plus sont libres de s’engager dans le privé.
    Ceux qui ne conviennent pas retournent au chômage à plein temps.
    Et voilà plein de consommateurs qui ne demandent qu’à dépenser plusse et des caisses pleines pour tout le monde.
    Mais ce n’est guère ortholibéral…

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  • luci2/29 // 08.04.2014 à 06h47

    capitalisme ,je te hais :
    Ici,dans notre hexagone chancelant,commençons par
    –saisir les 3/4 des 100 milliards annuels envolés vers des lieux ultramarins sans foi ni loi
    –légiférer pour réduire–comme chez nos voisins– cette écharde qu’est le « capitalisme d’héritage »,bien gaulois ,bien pervers par essence,du moins quand il est intégré dans l’optique de ce qui s’appelle(encore ! ) l’intérêt généra–
    Ensuite,travaillons,et régardons nous ,ENFIN ..!!! , comme des Etres Humains du même Genre (Espèce)

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  • tebruc // 08.04.2014 à 07h13

    Donc les entreprises attendent les commandes. Ford a attendu les commandes pour fabriquer la « T ». Eastman attendu les commandes pour lancer le film souple. Dupont a attendu les commandes pour lancer le nylon. Sony a attendu les commandes pour lancer le walkman. Prenons des exemples français, Moulinex, Seb, Airbus, Dois-je continuer?
    C’est peut-être çà le problème: les entreprises françaises attendent les commandes. D’autres vont les chercher, nous on attend. Les « Jeanettes » attendent des commandes de madeleines !!. Merde, payez une fortune à Sophie Marceau pour qu’elle en mange en Chine, et à Madonna ou Clooney.
    Où sont passés les entrepreneurs?

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    • hema // 08.04.2014 à 12h54

      @ tebruc
      C’est le problème avec Lordon, il est tellement binaire qu’il en oublie de déconstruire la principale défense du capitalisme, l’innovation, l’esprit d’entreprise et la satisfation des nouveaux besoins, qui sont tous 3 la marque du sempiternel « Progrés » lequel est bien évidemment « positif »
      .
      En attaquant systematiquement l’Entreprise sans différentiation, il attaque une partie de l’histoire de l’humanité qui n’est pas la pire.
      J’aimerais connaître, un jour, le monde rêvé de Lordon, pour voir.

      Ceci dit, il faut se rendre à l’évidence, la période de FORD (+ de salaires = + de voitures) est « bel est bien » terminée, l’extrapolation de ce modèle à 7 milliards d’individus n’est pas possible, n’est physiquement pas possible.
      Alors, si on pouvait utiliser, en plus de notre esprit critique, notre force créatrice pour construire autre chose que des voitures, des i-phone et des moulins à café électriques, j’en serai trés heureux.
      Le problème avec le capitalisme mondialisé dans sa phase actuelle, est qu’il ne permet pas d’innovation en dehors de ce qu’il contrôle et qu’il devient petit à petit, une dictature Mondiale. Et là, Lordon a mille fois raison, ce n’est en aucun cas le rôle du politique de lui servir la soupe.

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      • Crapaud Rouge // 08.04.2014 à 13h02

        « En attaquant systematiquement l’Entreprise sans différentiation, il attaque une partie de l’histoire de l’humanité qui n’est pas la pire. » : où avez-vous vu qu’il attaque systématiquement l’entreprise ? Ici, il attaque la politique de l’offre que l’on nous vend au prix d’un mensonge. Merci de comprendre ce qu’il dit avant de lui faire dire ce qu’il ne dit pas.

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        • yvan // 08.04.2014 à 15h31

          D’ailleurs, Batracien, il l’écrit lui-même : « Reconnaissons qu’à la profondeur où l’ânerie des « entrepreneurs qui créent l’emploi » est désormais enkystée, mesurable à la vitesse-éclair à laquelle elle vient à la bouche de l’éditorialiste quelconque, le travail d’éradication va demander du temps. »

          Et, j’ajouterais : et de tous les réflexes capitaleux actuels.

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    • Crapaud Rouge // 08.04.2014 à 12h59

      Votre contre-argumentation est archi connue et ne vaut pas qu’on s’y arrête face à l’offensive implacable de Lordon. En effet, ce dont vous parlez ne touche pas la création d’emplois mais l’innovation. Celle-ci permet à une entreprise de se distinguer des autres, de maintenir ou d’augmenter sa part de marché, et, si elle n’y parvient pas, sa part diminue. (Cf. Nokia après l’apparition des « smart phones »). Cela signifie que toute entreprise qui augmente sa part de marché va le faire au détriment de la concurrence : elle va donc embaucher, mais ses concurrentes vont devoir débaucher. Globalement, les entreprises d’un secteur donné ne créent pas d’emplois parce qu’aucune entreprise ne crée l’emploi.

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      • maboiteaspam // 08.04.2014 à 14h05

        En néophyte je dirais que ce sont deux sujets différents, avec deux objectifs différents, mais qui ont sciemment étaient mélangés (innovation+entreprise / emploi+entreprise).
        Donc à vous quereller, feriez vous le jeu de cet amalgame ?

        Sinon cette idée là m’interpelle particulièrement, dans le bon sens.
        > Le problème avec le capitalisme mondialisé dans sa phase actuelle, est qu’il ne permet pas d’innovation en dehors de ce qu’il contrôle

        Par contre je voudrais comprendre ce qui créé l’emploi selon vous Crapaud rouge
        > Globalement, les entreprises d’un secteur donné ne créent pas d’emplois parce qu’aucune entreprise ne crée l’emploi.

        De but en blanc, et en néophyte avertit, j’aurais dis que le besoin créé l’emploi, l’entreprise est le moyen de concrétisation du besoin, donc l’entreprise ne créé pas l’emploi, mais lui donne corps, en quelque sorte l’encadre ?

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      • tebruc // 08.04.2014 à 14h49

        @Crapaud Rouge C’est peut-être vrai que l’acteur macroéconomique global « Entreprise » ne crée pas l’emploi, mais on s’en foutrait si c’étaient les acteurs microéconomiques « entreprises françaises » qui embauchaient, et les autres qui débauchaient. Et pour cela, le seul levier, c’est l’innovation.

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        • Crapaud Rouge // 08.04.2014 à 19h22

          Le « levier » c’est l’innovation, soit, je serai bon prince, j’accepte l’argument. Malheureusement, levier ou pas, si les vents de la conjoncture ne vont pas dans le bon sens, vous pouvez inventer tous les leviers du monde, ça ne servira à rien. C’est du moins la thèse de Lordon. Faut se lever de bonne heure pour l’euthanasier. (la thèse, pas son auteur).

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        • Xavier // 09.04.2014 à 02h05

          L’innovation, c’est bien beau, mais ça ne fait pas tout.

          1) A moins de rêver d’un pays peuplé uniquement de chercheurs, je ne vois pas en quoi une entreprise innovante s’interdirait de produire ailleurs ! Apple innove aux USA, et produit en chine. (Les ouvriers américains trinquent aussi.)

          2) L’innovation se porte aussi (et surtout) dans les gains de productivité. On vend plus de produits fabriqués par moins d’employés.

          Dans les 2 cas, on en reste toujours au point de départ. Nos ouvriers sont sans emploi. Et oui, ce ne sont pas les chercheurs ou les ingénieurs qui souffrent le plus du chômage, vous l’aviez remarqué.

          La solution serait-elle d’être plus productif ? Pas de bol, les français sont les employés les plus productifs au monde. Mauvaise réponse.

          Mais c’est bien sûr ! Il faut baisser les salaires ! Oui, mais baisser les salaires, c’est baisser les commandes. C’est justement ce que nous rappelle M. Lordon. D’autant plus que les entreprises françaises seraient (sont) les plus touchées par ces baisses de commandes. Oui il faut utiliser le présent, car nous en sommes là aujourd’hui.

          Mais alors, que faire ?
          Aimer nos entreprises, et leur faire confiance. Puisqu’on vous le dit.

          A moins que… peut-être… baisser notre monnaie serait un bon début. Oui mais baisser notre monnaie, c’est diminuer notre pouvoir d’achat de produits étrangers, à nous les riches (comprendre qui avons un emploi et qui parlons économie). Et puis, ce serait baisser le bénéfice des délocalisations, donc des entreprises qui délocalisent !

          Je dis ça, je dis rien …

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          • eBry // 09.04.2014 à 08h57

            Imposer les grandes entreprises comme les PME rapporterait dans un premier temps beaucoup d’argent au budget de l’Etat sans avoir recours à la planche à billet.

            Dans un second temps, les grandes entreprises, soient se saborderaient, constatant qu’une fois imposées normalement elles ne sont pas rentables, soient se diviseraient en PME, ce qui les redynamiseraient.

            Dans un troisième temps, des ressources humaines libérées par les grandes entreprises apporteraient un savoir-faire précieux pour la croissance de PME en croissance. À condition que le couple infernal « fiscalité-financement des pensions » ne rejette pas le recrutement des plus de 40 ans…

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        • Bozu // 17.04.2014 à 17h35

          Vous ne comprenez pas qu’il faur cesser de resonner de maniere imperial sur l’economie! Le consencus
          Est impératif, ce que vous gagner sur un marché dans votre poche sera pris dans une autre ainsi va la misere de pays en pays, cesser d’etre pueril comme si l’economie etait comme un jeu de petit soldat.

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      • bocanegra // 08.04.2014 à 16h49

        certes mais le secteur de la téléphonie depuis 20 ans est ds le monde en forte croissance même si des acteurs comme nokia, blackberry etc …ne sont plus dans la course …elles créent bien « l » ’emploi sur ce type de marché spécifique avec des produits innovants et inexistants auparavant. donc la notion est complexe et l’entreprise est de fait bien au cœur de l’économie, quelque soit le type d’économie dans lequel on est. tout est organisé autour de l’entreprise, faire comme si est tout de même incongrue. et si elle ne « fait » pas l’emploi elle le distribue, elle le localise ou délocalise géographiquement comme elle l’entent ou comme on l’entent en plus haut lieu qu’elle. dans un monde globalisé il est difficile de raisonner définitivement, car rien ne l’est. Lordon raisonne dans un cadre tout de même , même s’il dit vouloir sortir du cadre actuel , il est dans le sien et raisonne en dedans, comme tout penseur il a sa limite et l’entreprise n’en a pas car elle ne pense pas mais survit. elle bouge .
        donc article est éminemment intéressant et pose la question du politique qui n’est plus le dépositaire de l’habileté passée, il est dépassé, l’économie n’est plus un lieu, l’entreprise en est encore (?) le seul qui reste visible mais fugace et furtif, alors la politique dans tout ça …

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    • Lyonnais // 08.04.2014 à 13h03

      Ford n’a pas attendu les commandes pour fabriquer la Ford T, mais il savait qu’il avait une clientèle potentielle aux USA…

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      • michel lambotte // 08.04.2014 à 17h25

        Ford n’a pu réaliser la production et la consommation de masse que parce qu’il avait croissance énergétique, cette époque ne reviendra plus.
        Je sais qu’il est très difficile de concevoir que notre mode de vie est terminé mais pourtant tel en est bien le cas.

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    • Olivier M // 08.04.2014 à 15h04

      Je dois être complètement stupide… sniff

      L’oeuf ou la poule?
      L’oeuf évidemment, ses géniteurs n’étant pas des poules, sauf à remettre en cause Darwin…

      L’offre ou la demande?
      L’offre évidemment, mais sans la demande, l’offre finit aussi par détruire les emplois. Donc l’offre initie le mouvement, la demande prend le pas, mais les deux sont nécessaires pour l’équilibre du système.

      Question subsidiaire: dans un monde 100% robotisé, basé sur le mérite et refusant l’assistanat, l’offre créerait-elle la demande?

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    • stephp // 08.04.2014 à 15h10

      Un paragraphe a du vous échapper. En voici le début:
      « On dira cependant que les entreprises se différencient, que certaines réduisent mieux leurs prix que d’autres, innovent plus que d’autres, etc. Ce qui est vrai. Mais n’a in fine d’effet que sur la répartition entre elles toutes de la demande globale… laquelle demeure irrémédiablement bornée par le revenu disponible macroéconomique. »

      Donc, elles font quoi les entreprises selon Lordon ? elles innovent (si, si !), au moins pour certaines d’entre elles. Et elles font quoi d’après vous une fois l’innovation convertie en produit ou service pour lesquels elles auront bien pris soin de communiquer (pub!) ? Ne seraient pas alors en train d’attendre les commandes ?
      Et que se passe-il si le produit issu de l’innovation se traduit effectivement en commandes ? elles vont pouvoir embaucher, donc créer des emplois ou au moins conserver les emplois créés par avance afin de traduire l’innovation en produit ou service. En revanche, dans le cas contraire il y a fort à parier que ces emplois initialement créés ne soit détruits.
      Donc, pas de commandes implique bel et bien pas de création d’emploi, y compris chez ceux qui innovent.

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    • Pong // 09.04.2014 à 01h56

      @tebruc
      Il est assez pénible de lire quasi systématiquement dans les commentaires des articles de Lordon des arguments qui se veulent définitifs alors que le texte les devance explicitement et y répond méticuleusement.
      Pensez ce que vous voulez de Lordon, contestez autant que vous voulez mais faites-le utilement, c’est à dire avec des arguments auquel il n’est pas répondu dans le texte même que vous critiquez. Evidemment ça demande un peu plus qu’une lecture en diagonale.

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  • perceval78 // 08.04.2014 à 07h44

    Très bon article , c’est le moment de dire non : manif jeudi contre le marché transatlantique …

    http://stoptafta.wordpress.com/2014/04/06/mobilisation-le-10-avril-contre-le-grand-marche-transatlantique/

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  • FLURY // 08.04.2014 à 08h23

    Probablement quelques fulgurances qui pourraient inspirer la politique économique et tempérer ce soutien constant aux entreprises en général. Mais aussi un peu racoleur, c’est tellement facile. C’est un article qui nie le rôle des entrepreneurs, des innovateurs, des créateurs, des véritables exportateurs qui sont instrumentalisés, certes, par les entreprises dont les résultats trimestriels sont la seule boussole. Vouilà l

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    • Crapaud Rouge // 08.04.2014 à 20h19

      « Mais aussi un peu racoleur, c’est tellement facile. » : Pour ce qui est du racolage comme de la facilité, la propagande néolibérale n’est pas en reste. Racolage d’abord : le menu peuple doit accepter des « sacrifices » pour son bien, il sera payé au centuple. Mais l’on ne sait jamais quand, c’est toujours pour demain. Facilité ensuite : faire sauter tout ce qui canalise le capitalisme sauvage, (au prétexte que ça le freine et que c’est pas bon pour le bonheur du menu peuple), vous trouvez pas que c’est encore plus facile ? Pour élaborer des lois, des règlements, des institutions, etc. il faut du temps, de l’intelligence, des compétences, des négociations et un cadre institutionnel qui permette tout ça. Mais pour rayer de la carte une institution, une loi, un système règlementaire ? Il suffit que quelqu’un soit en position de dire « on n’en veut plus », et l’affaire est bouclée en 3 lignes et 1 signature.

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  • Macarel // 08.04.2014 à 08h36

    Il n’y a rien de bon, à attendre de la déclaration de politique générale de Valls, cet après-midi.
    Après guerre, où le parti communiste était fort, et dans un contexte de guerre froide avec l’URSS, les économistes keynésiens inspiraient les politiques menées par les gouvernements, il y avait de l’inflation, mais une croissance à 5%, il est vrai il fallait reconstruire.
    Bref, il n’en demeure pas moins, que le choix implicite de l’inflation, était un choix d’euthanasier les rentiers.
    Depuis le tournant néolibéral des années 80, dans un contexte de parti communiste inexistant, et surtout après l’effondrement de l’URSS, sous l’impulsion des Chicago Boys (friedmaniens, hayekiens ), c’est le choix inverse qui a fait école, et tous les gouvernements ont fait le choix de la déflation implicite, et donc de l’euthanasie du salarié.
    Ce choix est assumé par tous les gouvernement de gauches et de droite, et d’ailleurs, pour que toute remise en cause de ce choix, des oligarchies dominantes devienne impossible, quelle que soit l’humeur des peuples -et plus particulièrement dans l’UE, et sous l’impulsion de l’Allemagne et de son idéologie ordo-libérale-, des règles intangibles ont été mises en places.
    Règles, qui n’ont d’autre but, que d’assurer aux rentiers, qui vivent de la dette, des dettes publiques en particulier, que leurs créances seront toujours recouvrées. Une conséquence de tout ceci, est comme je l’ai dit plus haut, l’euthanasie su salarié, dont le chômage n’est que la forme la plus violente. Toutes les mesures moins violentes, consistant à rogner sans cesse la part qui revient au salariat, par rapport à celle qui revient au capital. Ce qui est le seul et unique but, de toutes les mesures d’austérité qui nous sont imposées au nom du respect des saintes règles ordo-libérales, et au nom de la compétitivité du « coût » du travail dans une économie néolibérale mondialisée, et où la sphère financière a le pouvoir réel sur la vie des gens.
    La politique, celle que l’on peut qualifier de politicienne, n’a donc, plus d’autre rôle que manipuler les les gens – par la culpabilisation et le refrain du remboursement de la dette -, afin de mettre en place les mesures économiques, qui siéent aux rentiers du monde de la finance et de la banque.
    C’est pour cela, qu’au delà d’une opération de communication, plus où moins réussie, il n’y a rien à attendre de bon de la déclaration de politique générale de Monsieur Valls.
    Ce n’est pas une affaire d’homme, mais de système, et de choix politiques, faits au plus haut niveau, sous la pression, de ceux qui ont le réel pouvoir aujourd’hui, le monde de la finance et les banques (le fameux « faux ennemi » de Hollande dans son discours du Bourget)
    Au risque de me répéter, l’empire de la règle économique intangible, rend toute vie politique démocratique, inopérante et sans objet. Une seule politique est possible dans un tel contexte : celle de l’euthanasie du salarié, au profit du rentier, le choix du chômage, et du risque de déflation, plutôt que l’inverse. Et ceci quel que soit le résultat qui d’élection, en élection, sort des urnes.
    Partant de là, il ne faut pas s’étonner que l’abstention batte chaque fois de nouveaux records, où que la colère des populations se porte sur le vote extrémiste, et sur l’extrémisme de droite plus particulièrement. Car les démagogues de l’extrême droite, ont très bien compris, tout le profit électoral, qu’ils peuvent tirer de telle politiques économiques, qui n’engendrent que souffrance, et frustration dans les populations.
    Pour conclure, au delà de l’opération d’enfumage, nous auront confirmation cet après-midi, et quelques soient les trémolos dans la voix du locuteur, de la confirmation de : l’euthanasie des salariés (des travailleurs pour employer un mot de l’ère communiste) au profit des rentiers (des actionnaires pour employer un mot de l’ère du règne de la finance mondialisée).
    Les classes n’existent officiellement plus, cependant comme le déclarait il y a un certain temps le milliardaire Warren Buffet :
    « Il y a bel et bien une guerre des classes mais c’est ma classe, la classe des riches qui fait la guerre et c’est nous qui gagnons ».
    Mais surtout, il ne faut pas que les peuples en prennent conscience, et il faut tout faire pour qu’ils retournent leur mécontentement, contre l’étranger, l’autre, le différent, car pour la classe dominante (souvent cynique), mieux valent (même si elles s’en défendent avec des réactions de vertus indignées) des guerres ethniques ou communautaires, qu’une résurgence d’un quelconque avatar de la lutte des classes.
    Tant il est vrai pour reprendre une phrase d’Edwy Plenel :
    « Quand les pauvres se battent, les riches sont tranquilles. »

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    • Macarel // 08.04.2014 à 10h14

      Correctif

      Pour conclure, au delà de l’opération d’enfumage, nous auront confirmation, -cet après-midi, et quelques soient les trémolos dans la voix du locuteur-, d’un choix : celui de l’euthanasie des salariés (des travailleurs pour employer un mot de l’ère communiste), au profit des rentiers (des actionnaires pour employer un mot de l’ère du règne de la finance mondialisée).

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  • atanguy // 08.04.2014 à 08h40

    Intéressant de prendre la conjoncture économique comme point de départ (ou d’arrivée):
    La conjoncture économique,la bonne,est créée par le consommateur qui consomme les produits fais par l’entreprise. L’entreprise distribue en parti son profit au travailleur/consommateur ce qui permet au cycle de continuer.
    Le problème est que l’entreprise ne distribue pas, ou pas assez, ses profits a ses travailleurs car:
    1/ elle peut produire a moindre frais avec des travailleurs, sous payés ou a l’étranger, et donc en dehors du cycle conjoncturel.
    2/ elle peut utiliser ses profits non pas en payant plus ou en employant plus de travailleurs mais en robotisant sa production donc en diminuant le nombre de ses employés.
    3/ elle distribue au capital (investisseurs) et a la direction de l’entreprise, une part de plus en plus importante de ses profits.
    Conclusion: Si l’état,le gouvernement ne contrôle pas ces trois facteurs négatifs sur la conjoncture, il n’y a pas de solution, au moins dans le cadre du capitalisme basé sur la société de consommation. Mais cette société,comme nous la connaissons en France, depuis le début du 20eme siècle,peut-elle continuer au 21eme?

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    • Olivier M // 08.04.2014 à 15h19

      Je vois bien deux solutions à cette quadrature du cercle: une belle pandémie mondiale bien mortifère ou une belle guerre mondiale, bien sanglante.
      Dans les deux cas, le résultat (-oups j’allais écrire « but ») est d’augmenter considérablement les ressources per capita.

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  • Fabrice // 08.04.2014 à 09h08

    J’ai toujours du mal pourquoi en France on oppose publique, privé, entrepreneurs, clients, consommateurs, patron, employés, fonctionnaires.

    Tant que l’on favorisera un pan des ces éléments (j’en oublie) par rapport aux autres on n’y arrivera pas ! Diviser pour régner est l’apanage de la politique en France, mais là on atteint des sommets et Frédéric Lordon ne déroge pas à la règle dans son développement.

    L’économie est un tout où toutes ses facettes doivent être en équilibre et ne pas être hypertrophié, bref former un tout qui travaille dans le même sens, pas les uns au dépend des autres.

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    • albert // 08.04.2014 à 11h04

      Fabrice,

      Vous dites « J’ai toujours du mal pourquoi en France on oppose publique, privé, entrepreneurs, clients, consommateurs, patron, employés, fonctionnaires. »

      Je crois que c’est justement grâce à des prophetes comme Lordon, dont la voix porte grace à leur talent rethorique.

      Lordon aura oeuvré pour faire croire qu’une entreprise attend pasivement les commandes. Et dans une moindre mesure que le concept d’entrepreneur est vide de sens.
      Je n’ose même pas evoquer le concept de création de richesse qui serait sans doute réduit à la notion de profit.

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      • casper // 08.04.2014 à 13h08

        C’est votre remarque qui est vide de sens: une entreprise n’attend évidement pas que ses carnets de commande se remplissent tout seuls (et Lordon ne le dit pas, vous inventez), par contre elle pourra bien mobiliser tous ses inventeurs pour innover et ses commerciaux pour aller chercher les commandes, elle ne vendra jamais qu’autant qu’on peut lui acheter.

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        • albert // 08.04.2014 à 14h27

          Je n’ai pas relu tout l’article mais j’ai relevé ces 3 phrases:

          « En situation de passivité face à cette formation de commandes, qu’elles ne font qu’enregistrer, les entreprises ne créent donc aucun emploi… »

          « En d’autres termes, les emplois ne sont que le reflet de demandes passivement perçues »

          « les entreprises sont réduites à enregistrer — passivement — des demandes qu’elles n’ont aucun pouvoir de former »

          Quand à moi j’ai traduit par « une entreprise attend pasivement les commandes ».

          Il y a peut etre une nuance qui m’échappe?

          Vous dites « [une entreprise] ne vendra jamais qu’autant qu’on peut lui acheter. » Est-ce que l’innovation et la création de richesse ne permet-il pas d’accroitre ce potentiel ?

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          • bruno // 08.04.2014 à 17h39

            oui, je le crains. Elle réside dans la différence entre « les »,  » l’  » et « une entreprise ».

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          • casper // 08.04.2014 à 18h38

            Je ne sais pas ce que vous appelez « création de richesse », donc je ne peux pas trop vous répondre. A mon sens tout travail utile est une création de richesse, donc ca n’est pas le fait des seules entreprises. Qui plus est les gens ne peuvent dépenser de la richesse créée que la part qu’ils en perçoivent sous forme de revenu, donc la création de richesse seule, non accompagnée d’une juste rétribution du travail, ne peut pas avoir d’effet sur la demande.

            Les gains de productivité dus a l’innovation sont a double tranchant, puisque si on peut produire plus avec moins de travail, certes les biens sont meilleurs marches mais moins de gens sont payes a les fabriquer.

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          • Patrick Luder // 08.04.2014 à 21h19

            Oui Casper, tout est une question d’équilibre entre la productivité et le mode de fonctionnement « travail » de la société. Dans notre modèle capitaliste, il n’y a aucune réflexion sur un quelconque quota d’emploi ou répartition des richesses. Si une entreprise peut fabriquer un produit à large échelle et sans main d’oeuvre, générant un juteux bénéfice et détruisant des millions d’emplois (avec un produit moins cher que le produit manufacturé), rien ni personne ne lui fera le moindre reproche!

            Non seulement, certaines grandes entreprises ne créent pas d’emplois, mais les remplacent sans vergogne par des machines, automates et autres moyens « modernes » de production., sous le simple attrait de faire du fric, une montagne de fric!

            Alors que faire pour limiter les excès de productivisme ?
            – limiter les gains des dirigeants.
            – refuser tout projet utilisant trop peu de main-d’oeuvre.
            – remettre des barrières aux frontières et limiter les produits à concurrence humainement déloyale.

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  • SEBLEB // 08.04.2014 à 09h15

    Sur l’impuissance des entreprises sur leurs carnets de commandes, on pourrait répondre à F.Lordon « Obsolescence programmée » et « marchés captifs » 2 phénomènes non négligeables et que je pense intuitivement bien plus efficaces à moyen terme que la pub qui coûte cher et qui s’apparente à du buzz, avec sa part d’aléatoire et d’éphémère.

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    • Olivier M // 08.04.2014 à 15h28

      Question: sans publicité, comment savez-vous qu’un produit existe et est en vente? D’autant plus si vous n’en avez pas besoin! 😉

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      • caroline porteu // 09.04.2014 à 13h36

        Par un truc qui s’appelle le bouche à oreilles et qui marche d’autant mieux que la qualité est au rendez vous .
        Je peux vous citer deux exemples actuels :
        Une entreprise française du nom de Briochin qui vend des produits d’entretien made in France d’une efficacité extraordinaire .
        Ils sont peu distribués en grande surface , aucune publicité …
        Essayez , vous êtes conquis , vous en parlez …

        Une entreprise allemande du nom de Vorkwehr : électro ménager très haut de gamme non distribué par les circuits habituels mais uniquement en vente directe .
        Aspirateurs et robot ménager .. Très cher , mais largement compensé par la qualité et la durée de vie . Un aspirateur dure 25 ans ^^^^
        Là aussi uniquement du bouche à oreilles ..
        28% d’augmentation de commandes en 2013 et 2014 s’annonce très bien
        Non coté en bourse
        Les robots thermomix sont fabriqués à Evreux et l’usine embauche ..

        Non ceux là n’attendent pas « passivement les commandes »

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  • Ermisse // 08.04.2014 à 09h26

    La concision n’est certes pas le point fort de F. Lordon ! Tout ce laïus pour rappeler que les entreprises n’embauchent qu’au vu du carnet de commandes …

    Et c’est bien ce que cherche le « pacte de compétitivité » : augmenter les commandes, mais en reprenant des parts de marché à l’export, puisque le marché intérieur ne pourrait plus croître qu’aux dépends des dividendes versés par les entreprises (pas touche !), la voie de la dette étant fermée et celle de la dévaluation aussi.

    Quitte à jouer la guerre économique contre nos voisins, la « TVA sociale » serait un meilleur outil que des baisses de charges sans compensation.

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    • step // 08.04.2014 à 10h15

      cela fait quelques années que le marché intérieur (par tête) décroit. Il n’est pas donc de « pas touche » qui tienne mais bien du « toujours plus ». Lordon ne dit pas que les entreprises n’embauchent qu’en fonction de leur carnet de commande, il dit aussi que cette infantilisation du patronat et du capital qui le coordonne commit depuis des années, n’a pas de fin, si ce n’est la ruine des peuples.

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      • Ermisse // 08.04.2014 à 13h50

        Ce « pas touche » fait simplement allusion au comportement de notre grand « ennemi de la finance » présidentiel, ce n’est pas un souhait personnel.

        Bien entendu, la combinaison de la concurrence mondialisée et sans entraves et du blocage de la croissance par la fin des ressources naturelles illimitées combinée au bouleversement climatique est absolument mortelle pour notre civilisation consumériste.

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  • Thibaut G // 08.04.2014 à 09h37

    Ce point de vue nous renvoie à une lutte des classes un peu stérile.
    Il y a des éléments d’analyse intéressants, notamment sur le lobbying patronal et l’influence idéologique du néolibéralisme.
    Mais aussi beaucoup de caricatures, notamment liées à l’absence de distingo entre grande entreprise cotée et petite entreprise, grand groupe mondialisé et entreprise locale. Heureusement pour nous, il existe beaucoup d’entreprises pas franchement « capitalistes », qui jouent un rôle positif sur leur écosystème. Il n’est pas interdit de réfléchir aux moyens de les soutenir, au même titre que d’autres acteurs de la société.
    Au final, on reste un peu sur l’impression que Frédéric Lordon prône un retour au « logiciel » communiste (pardon pour l’utilisation d’une expression dont usent et abusent nos chers libéraux).

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    • step // 08.04.2014 à 13h37

      interdit de cibler des aides sur certaines entreprises et pas d’autres (commission européenne). hé oui !

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    • Crapaud Rouge // 08.04.2014 à 20h31

      « Mais aussi beaucoup de caricatures, notamment liées à l’absence de distingo entre grande entreprise cotée et petite entreprise » : justement, faute de ce distinguo, je ne parlerais pas de caricature. Quand le chômage augmente, les petites entreprises sont les premières à trinquer, à devoir mettre la clef sous la porte. Vous êtes par exemple patron de bistro : s’il y a suffisamment de clientèle, vous pouvez payer un serveur, mais dès que la clientèle diminue parce que les chômeurs n’ont plus d’argent pour s’offrir un p’tit verre sur le zinc, vous devez vous en séparer. Le serveur, c’est donc un emploi en moins ou en plus en fonction de la conjoncture.

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  • David // 08.04.2014 à 09h47

    Les économistes de tous poils sont toujours bloquer dans leur impasse dogmatique car ils sont incapables de construire un modèle fonctionnel à croissance zéro. Point soulevé de nombreuses fois par Olivier sur lequel il n’existe pas de solution dans la doctrine libérale couplée à l’endettement massif de l’occident. Nos gouvernants vont se confronter à un ciseau mortel entre l’allégeance à l’oligarchie financière (ou les riches pour faire simple) et l’insurrection des peuples (condamnés à se paupériser). Nous arrivons progressivement à une époque agitée dont la contrainte géologique (limitation physique des matières premières) pourrait bien être le coup de grâce nous faisant passer de la croissance nulle à la décroissance matérielle.

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  • Macarel // 08.04.2014 à 10h51

    « Mais le vrai mystère dans toute cette affaire réside bien dans le fait même de politiques entretenues depuis si longtemps alors que leur inefficacité est si continûment avérée. »

    A ce propos, voici une expérience qui en dit long sur le fonctionnement de notre société :

    1. Enfermez vingt chimpanzés dans une chambre.

    2. Accrochez une banane au plafond et installez une échelle permettant d’y accéder.

    3. Assurez-vous qu’il n’y ait pas d’autres moyens d’attraper la banane qu’en utilisant l’échelle.

    4. Mettez en place un système qui fasse tomber de l’eau glacée dans toute la chambre.

    5. Les chimpanzés apprennent vite qu’il ne faut pas s’aventurer sur l’échelle.

    6. Arrêter le système d’eau glacée.

    7. Maintenant remplacer l’un des vingt chimpanzés par un nouveau. Ce dernier va chercher à escalader l’échelle, et sans comprendre pourquoi, se fera tabasser par les autres.

    8. Remplacer encore l’un des chimpanzés par un nouveau. Ce dernier se fera encore tabasser pour la même raison, et c’est celui qui a été introduit juste avant qui tapera le plus fort.

    9. Continuer le processus jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que des singes nouveaux.

    10. Alors plus aucun ne cherchera à atteindre la banane et, si jamais il y en a un qui succombe à la tentation, il se fera massacrer illico presto par les autres.

    Le plus cocasse, c’est qu’aucun des chimpanzés n’a la moindre idée sur le pourquoi de la chose. C’est ainsi que naît et fonctionne la culture d’entreprise et des grandes institutions de l’humanité.

    (D’après San Diego State University)

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    • Ermisse // 08.04.2014 à 13h44

      Que donne cette expérience avec des bonobos, connus pour résoudre leurs conflits par la méthode « peace and love » ?

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    • Roland // 09.04.2014 à 14h01

      Sauf que ce que ne dit pas cette expérience assez primaire et somme toutes insultante pour nos cousins, c’est qu’un jour on introduit un individu un peu plus malin ou observateur que les autres, qui va par exemple attendre que tout le monde dorme pour aller choper la banane. Et au réveil, tous les autres se trouveront bien bêtes puisque rien n’a changé. Le plus malin y gagnera le respect, parions-le. C’est comme ça qu’on apprend, les singes et nous.

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  • Jerome Person // 08.04.2014 à 11h12

    Merci de cette, claire mise en relief,

    Entre Hubris et conatus, choisit ton camp camarade humain.

    Tel le « Gnathon » de la Bruyere, il donne libre cour à l’épanouissement de son narcisse.

    Barbare affirmant son déni de civilisation, il nous renvoie au statut de « tube digestif » (hétérotrophe, pour faire plus savant). L’hétérotrophie pour doxa, simple, efficace, primaire (dans toutes les acceptions), naturel (écologie oblige… off course).

    Errare humanum est, perseverare diabolicum, quelles options choisir, la fatwa, la « question », l’envoutement, pour contredire Waren Buffet: « les riches sont en train de gagner la bataille… ». Pyrrhus, viens leur dispenser tes enseignements…

    Et tout cela avec un simple outil, la monnaie, pas la métallique, la scripturale, celle qui a vu le jour, voire a produit, l’écriture il y a plus de 5000 ans. Le génie humain est extraordinaire, le crayon pour arme absolue, comme instrument de pouvoir.

    Mais nous disposons tous de crayons, alors… Saurons nous sortir des ténèbres, et tous, écrire notre futur ou marché au rythme de la baguette du Baron Bic…

    Les Thermopyles bancaires…

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  • draxredd // 08.04.2014 à 11h36

    Beaucoup de commentaires réduisent ce texte de Frédéric Lordon abusivement à « les entreprises attendent passivement les commandes » qui n’est guère qu’une elypse outrancière dans son propos.

    Le vrai fond est que l’offre ne crée pas la demande, mais bien l’inverse. Le « génie » entrepreneurial, de Ford a Jobs, est de savoir découvrir une demande émergeante et d’y proposer l’offre optimale.

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    • Olivier M // 08.04.2014 à 16h35

      Je ne pense pas qu’on puisse généraliser sur l’ordre que prennent offre et demande dans le processus marchand.

      La demande crée l’offre pour les produits essentiels ou qui le deviennent, pour les autres, c’est bien l’offre qui la crée.

      Si la demande créait systématiquement l’offre, le téléphone « portable » serait apparu une dizaine d’années plus tôt.

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      • eBry // 08.04.2014 à 16h52

        La demande précède, même pour les produits non-essentiels. La demande n’est est juste pas clairement formulée. On pourrait parler d’attente plutôt que de demande.

        Ce qu’on appelle « innover » dans le commerce consiste à formuler clairement une demande latente et offrir un produit/service à la hauteur de cette demande latente.

        D’où la révolution lorsqu’un Steve Jobs débarque avec un produit en adéquation avec cette demande qui n’était pas formulée clairement.

        Encore que… Steve Jobs n’a inventé ni le smartphone, ni la tablette qui existaient depuis plusieurs années, avant que Apple n’en offre ses variantes. La grande différence étant que les produits d’Apple ont été mieux en adéquation avec les besoins, répondant mieux aux attentes de cette demande non formulée explicitement…

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    • michel lambotte // 08.04.2014 à 17h43

      A votre avis, quelle devrait être l’offre optimale aujourd’hui?

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  • yoananda // 08.04.2014 à 11h48

    tout ça pour ça !!!
    « ce n’est pas les entreprises qui créent l’emploi mais la conjoncture ».
    Et combien d’impôts ça nous coûte de verser le salaire de Mr Lordon le gauchiste pour qu’il nous fasse la leçon de morale économique ou les chefs d’entreprises sont tous méchants, le marché toujours pervers, et le salarié toujours une oie blanche ?

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    • draxredd // 08.04.2014 à 11h51

      Ca vaut bien le discours des syndicats patronaux ou les chefs d’entreprises sont tous gentils, le marché toujours vertueux et l’ouvrier feignant.

      Ce sont deux généralisations, mais celle de F.Lordon à l’intérêt de mieux décrire le monde tel qu’il est.

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      • Pong // 09.04.2014 à 02h37

        @draxredd

        « Ce sont deux généralisations, mais celle de F.Lordon à l’intérêt de mieux décrire le monde tel qu’il est. »

        Sauf que Lordon ne la fait pas. On peut tout reprocher à Lordon sauf de ne pas avoir une pensée nuancée. Le radicalisme n’est pas l’outrance.

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    • Pong // 09.04.2014 à 02h34

      @yoananda
      >tout ça pour ça !!!
      >“ce n’est pas les entreprises qui créent l’emploi mais la conjoncture”.

      Ben oui, tout ça pour ça. Qu’est-ce qui vous gêne ? Sur un sujet aussi peu tranché, vous pensez qu’on peut se contenter d’affirmer un parti pris sans autre forme de procès ?

      La thèse défendue ici par Lordon, et résumée dans votre formule, est iconoclaste. La moindre des choses est donc bien de l’étayer. Et de l’étayer à mesure de son anti-conformisme. Lordon n’est certainement pas concis (on fait le même reproche à Chomsky pour la petite histoire), mais il est précis. Personnellement, je préfère. Les auteurs précis s’exposent infiniment plus à la critique (argumentée bien sûr) que les auteurs flous, lesquels peuvent toujours compter sur la pirouette pour s’en tirer à bon compte.

      Et donc, plutôt que votre inutile caricature finale qui fait dire à Lordon ce qu’il n’a jamais dit, sur le fond, vous avez quelque chose ?

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  • eBry // 08.04.2014 à 11h51

    C’est la consommation de biens et services, privés ou de l’Etat, qui est la source de l’emploi, c’est évident.

    Dans le flux de création d’emplois, il y a plusieurs facteurs-clés dont il faut tenir compte.

    Au niveau global consolidé, dans le privé, seules les PME en croissance sont créatrices d’emplois nets pour répondre à la demande de consommation. Les autres PME sont soit stagnantes, soit mourantes.

    Une grosse entreprise (Corporate) est en bout de cycle de croissance. Le seul moyen pour elle de continuer à faire croître ses bénéfices consiste à réduire ses coûts d’acquisition de nouveaux clients (via fusion et acquisition de concurrents) et ses frais de fonctionnement. Dans les deux cas, cela passe par une réduction du nombre total d’employés ou, au mieux, un rajeunissement des employés (les jeunes sont moins chers).

    Pour retrouver une croissance positive en termes d’emplois (entre autres), une grosse entreprise ne peut que soit mourir, soit se scinder en plusieurs PME.

    Or l’Etat a la fâcheuse habitude d’aider à tout prix les grosses entreprises à survivre contre vents et marées. Pire, l’Etat se contente de moins de 10% d’imposition pour les plus grosses entreprises du pays, là où les PME sont imposées dans les 40%.

    Dans un modèle économique sain, l’emploi de l’Etat ne peut être financé que via les impôts et taxes diverses.

    Il serait suicidaire d’imposer plus avant les seuls créateurs d’emploi: les PME en croissance.

    Le bon sens voudrait qu’une relance de la consommation soit financée par un réajustement de l’imposition des grosses entreprises, au moins au même niveau que les PME. Dans ce cas, les PME deviennent plus concurrentielles vis-à-vis des grosses entreprises donc les PME en croissance peuvent recruter des employés supplémentaires. Les grosses entreprises ainsi imposées seraient contraintes de mieux s’organiser, ce qui donnerait souvent lieu à une scission de leurs activités, à des départs d’employés qui rejoindraient les PME, apportant ainsi des connaissances utiles au développement desdites PME en croissance.

    Parmi les grosses entreprises, il y a bien évidemment les banques…

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    • hema // 08.04.2014 à 13h27

      globalement d’accord avec vous sauf avec ça que je n’ai pas bien compris

      « Pour retrouver une croissance positive en termes d’emplois (entre autres), une grosse entreprise ne peut que soit mourir, soit…. »

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      • eBry // 08.04.2014 à 14h03

        Pour participer à une croissance d’emplois (au moins parallèle à celle de la démographie), au niveau global (selon le périmètre considéré, par exemple la France ou le monde), une grosse entreprise doit disparaître car sa nature-même ne permet pas de croissance d’emploi (cf. mon texte ci-dessus).

        En disparaissant partiellement (scission en plusieurs PME) ou totalement (mort de l’entreprise) elle libère des ressources de qualité qui rejoignent des PME en croissance qui auront bien besoin des connaissances des ressources libérées.

        C’est tout simplement le cycle de la vie: naissance, croissance, maturité, déclin des facultés, mort. Une manière de positiver ce cycle consiste à supporter le transfert du savoir acquis durant le cycle à d’autres entrant dans le cycle. A ces derniers d’améliorer la qualité de leur cycle grâce au savoir hérité en plus de leur propre expérience.

        Le mythe de l’entreprise éternelle est un fantasme d’entrepreneur voulant atteindre l’immortalité.

        Faute éventuellement d’un investissement important dans une éducation nationale ouverte d’esprit et ambitieuse, un modèle de société favorisant l’entreprise éternelle ne peut aboutir qu’à un cas extrême d’oligarchie: une dictature, un système social de castes verrouillé,…

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  • jducac // 08.04.2014 à 11h57

    Or, comme Marx l’avait remarqué, le capitalisme, c’est-à-dire le salariat, est une prise d’otage de la vie même ! Dans une économie monétaire à travail divisé, nulle autre possibilité de reproduire la vie matérielle que d’en passer par l’argent du salaire… c’est-à-dire l’obéissance à l’employeur.

    Le brillant discours de F.Lordon finit par être affligeant. Tant de talent d’expression imagée, au service d’un parti pris anticapitaliste primaire, donne à la longue l’impression d’un vrai gâchis. Dire, comme il s’emploie à le faire, que le capital non seulement n’est pas essentiel, mais qu’il faut le condamner parce qu’il serait un preneur d’otage coupable, c’est refuser de voir ce qu’est la vie. C’est détourner le sens du mot capital, lequel est intimement lié à la vie. Chacun n’hérite-t-il pas du capital=patrimoine génétique de ces parents ?

    http://www.cnrtl.fr/etymologie/capital

    Condamner le capital comme il le fait, c’est refuser de reconnaître l’importance que joue le passé sur la préparation et la réalisation du futur. La réflexion doit toujours précéder l’action. Et l’action ne peut que s’appuyer sur l’existant disponible pour y bâtir le futur. Or, le capital n’est rien d’autre que ce que le travail du passé a laissé en héritage au présent, à partir duquel on peut construire l’avenir.

    Comme la plupart de nos intellectuels et politiques, F.Lordon s’abstient de s’appuyer sur les sciences dures avec lesquelles il lui serait bien impossible de discutailler en jonglant avec les mots comme il le fait. Son fonds de commerce, il le trouve dans les sciences molles que sont les sciences politiques et sociales dont il fait son fromage, alors qu’au fond, comme tout le monde, il a besoin de matériel, c’est-à-dire d’énergie, pour alimenter sa vie.

    C’est la grande faiblesse de nos politiques et intellectuels. D’autres pays, tels la Chine et l’Allemagne notamment, ne sont pas tombés dans ce travers. Ils ont donné davantage de pouvoirs aux sciences dures au travers des dirigeants qu’ils se sont donnés. A. Merkel et beaucoup de dirigeants chinois.

    F. Lordon ne tient pas compte du fait que notre avenir est inexorablement soumis aux contingences physiques qui régissent l’évolution de tout dans l’univers, y compris l’évolution des organismes vivants dont nous faisons partie.

    Oui le capital est issu du travail, mais quand il n’y a plus de capital exploitable parce qu’on a négligé de le maintenir au top, il n’est plus possible de créer de travail suffisamment valeureux pour permettre à celui qui le fourni de se procurer l’énergie qu’il lui faut pour vivre et se perpétuer au sein d’un monde ayant atteint un certain niveau de confort matériel et moral. Alors, ce peut être la venue d’un déclin accéléré, tant physique que moral.

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    • Pong // 09.04.2014 à 02h58

      @jducac

      En quoi le propos de Lordon que vous citez est-il formellement faux, selon vous, j’aimerais bien savoir.

      > »Dire, comme il s’emploie à le faire, que le capital non seulement n’est pas essentiel »

      Où dit-il cela ?

      En ce qui concerne la « mollesse » supposée de la pensée de Lordon, coupable selon de trop d’accointances avec les sciences sociales, la chose serait surprenante s’agissant d’un ingénieur des Ponts. Et s’il y a lieu de s’inquiéter de la déconnexion du réel de certains de nos intellectuels et économistes, je suis enclin comme lui à la craindre d’avantage et bien au contraire de la mathématisation naïves de l’économie et de la rupture de ses amarres sociales. Le monde physique dont vous parlez est plus proche des sciences sociales que des mathématiques éthérées, tout indispensables qu’elles soient.

      Enfin, et sans vouloir entrer dans un débat qui nous emmènerait bien loin, l’affirmation « le capital est issu du travail » – que vous prêtez à Lordon -, mérite d’être discutée. Le capital est nécessairement le fruit d’une spoliation initiale. Qu’elle soit celui du premier arrivé ou du plus fort. C’est difficilement contestable. Et ça pose les choses de façon très différentes.

      In fine, dans votre commentaire comme dans la plupart des commentaires critiques, je peine à trouver une véritable contre-argumentation. C’est dommage.

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      • jducac // 09.04.2014 à 08h00

        @ Pong Le 09 avril 2014 à 02h58

        In fine, dans votre commentaire comme dans la plupart des commentaires critiques, je peine à trouver une véritable contre-argumentation. C’est dommage.

        J’ai argumenté mon désaccord avec F.Lordon en répondant à Crapaud Rouge. Voir mon post jducac Le 09 avril 2014 à 07h49

        Quelle contre argumentation apportez-vous à mon commentaire de 7h49 ?

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      • eBry // 09.04.2014 à 09h45

        Y a-t-il d’office spoliation si il y a création de valeur ajoutée?

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        • Pong // 09.04.2014 à 10h59

          La valeur ajoutée ne s’ajoute jamais à rien. Il y a nécessairement un capital initial, et plus précisément un capital physique. Même pour un service, il aura fallu nourrir son pourvoyeur. Donc il me semble incontestable qu’il y a toujours spoliation initiale. Après, on peut trouver que « spoliation » est trop chargé et préférer parler d’une captation dont la légitimité n’a rien d’établir, mais à ces précautions terminologiques près, je ne vois pas comment on peut échapper au problème.

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          • eBry // 09.04.2014 à 11h12

            En tout cas, la main mise (monopolistique ou de type cartel ou lobby) par de grandes entreprises sur des biens de première nécessité est indiscutablement une spoliation…

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        • jducac // 09.04.2014 à 14h04

          @ eBry Le 09 avril 2014 à 09h45

          Y a-t-il d’office spoliation si il y a création de valeur ajoutée?

          Mais pourquoi tout de suite évoquer des actions condamnables quand on en vient à parler du capital ? Après la « prise en otage » du capital vue par F.Lordon, voila que vous en arrivez à parler de « spoliation » (par le capital, j’imagine).

          Encore une fois, on croirait entendre parler Marx, plus de 130 ans après sa mort et plus de 25 ans après que les systèmes socialo communistes qu’il a contribué à faire naître aient fermé boutique en Europe de l’Est, en Ex URSS et en Chine. Ils étaient condamnés à disparaitre parce qu’ils conduisaient à un important retard de développement que les populations n’ont plus accepté. Tout ce temps passé devrait pourtant, chez nous, avoir permis une prise de recul propice à l’analyse et à la réflexion. Mais les pensées et la réflexion sont restées paresseuses, se contentant de régurgiter par la voix de l’enseignement général et des syndicats, le discours dépassé du marxisme, abandonné pratiquement partout.

          Je vous livre ma réflexion.

          Le capital est d’abord le fruit d’un travail passé, et qui n’a pas été consommé. En tant que fruit d’un travail, le capital n’a pas à rougir de ce qu’il est. Au contraire, il porte un caractère vertueux du fait qu’il a été préservé, épargné de la consommation courante, en vue de réaliser un investissement utile à la fois à la création de richesse et à la création d’emplois. Le capital ainsi utilisé participe à la création et à la perpétuation de la vie, à condition qu’il y ait de l’énergie pour l’alimenter et pour préserver de l’obsolescence, le capital matériel, immatériel et humain ainsi rassemblé en une structure vivante, maintenant soumise à la sélection naturelle au niveau mondial.

          Donc le capitaliste, dans son genre est aussi un travailleur. Il se décarcasse pour faire survivre cette structure et il mérite bien une rémunération à la hauteur des éminents services qu’il rend. En investissant et mettant en action son capital, il a créé ou il participe à la création d’une entreprise. Il achète ou loue un espace de travail. Il y place des outils et une organisation de production. Il engage, contre rémunération, des employés pour en assurer la mise en œuvre et l’exploitation..

          Il n’y a pas plus de prise d’otage que de spoliation dans le déroulement de ce processus. C’est plutôt du côté de l’Etat qu’il peut y avoir spoliation à cause d’un excès de prélèvements pour impôts et taxes, en échange d’une très faible valeur ajoutée d’administrations peut efficaces, parce que non directement soumises aux dures lois de la concurrence mondiale.

          Après avoir perdu beaucoup de temps notre gouvernement vient enfin d’en prendre conscience. Mais quand les enseignants, qui forment notre jeunesse, le feront ils comprendre à leurs élèves, au lieu de leur enseigner encore et toujours le marxisme ?

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          • Pong // 10.04.2014 à 00h47

            >Le capital est d’abord le fruit d’un travail passé

            Non, le tout premier capital est le fruit d’une préemption, d’une confiscation. D’où vient la toute première propriété foncière par exemple selon vous ? Elle va au premier arrivé ou au plus fort. Qu’y a-t-il de légitime là dedans ?

            Ensuite la loi ne fait qu’entériner. Elle vient régler le statu quo et, en quelque sorte, geler les positions.
            Ce n’est qu’à partir de là que votre vision du capital a une part de vérité. Part somme toute limitée, je vous rappelle que la très grande majorité des fortunes dans ce pays sont héritées et que contrairement à la légende, c’est pire aux US.

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            • eBry // 10.04.2014 à 11h47

              C’est d’ailleurs grâce à l’héritage que les oligarchies prennent une part majoritaire grandissante des richesses mondiales.

              Grâce à l’héritage, les monopoles construits par les premiers arrivés (fondateurs) d’un marché sont indestructibles.

              Ajoutons à cela qu’un nombre grandissant d’héritiers d’entreprises n’a absolument pas le profil d’un entrepreneur d’envergure comme le fondateur l’avait. Les héritiers font le plus souvent recours à des consultants et autres cabinets d’experts pour gérer leurs avoues.

              Les héritiers sont essentiellement occupés à placer des objectifs de croissance souvent de plus en plus déraisonnables car déconnectés des réalités de gestion et des contraintes dont il faut tenir compte pour assurer la pérennité d’une entreprise qu’ils ne comprennent pas ou plus.

              Le CEO et les consultants choisis pour assurer la croissance folle exigée par les héritiers œuvrent sur le court/moyen terme, généralement 4 à 6 ans par mandat. Ils ont maintenant souvent dans la petite quarantaine et sont rémunérés l’équivalent d’un Euromillions, ce qui leur assure une rente à vie même en cas d’échec après 4-6 ans.

              Il n’y a dans ce contexte strictement aucun incident incontournable qui favoriserait une saine gestion sur le long terme.

              C’est certainement une situation qui doit fondamentalement être rectifiée au plus vite…

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            • jducac // 10.04.2014 à 21h22

              @ Pong Le 10 avril 2014 à 00h47

              « Le capital est d’abord le fruit d’un travail passé »
              Non, le tout premier capital est le fruit d’une préemption, d’une confiscation. D’où vient la toute première propriété foncière par exemple selon vous ? Elle va au premier arrivé ou au plus fort. Qu’y a-t-il de légitime là dedans ?

              Vous avez raison. C’était ainsi à l’origine. Mais depuis que les hommes se sont peu à peu civilisés et que le droit de propriété a été instauré, les possessions résultent d’opérations d’échanges conclues en plein accord entre les parties prenantes. Chez nous, cela date au moins depuis la fin du 18ème siècle avec la déclaration des droits de l’homme, mais la notion de propriété est bien plus ancienne.

              https://fr.wikipedia.org/wiki/Propri%C3%A9t%C3%A9

              Ce n’est qu’à partir de là que votre vision du capital a une part de vérité. Part somme toute limitée, je vous rappelle que la très grande majorité des fortunes dans ce pays sont héritées

              Comme beaucoup d’autres personnes, vous semblez mettre en cause le bien fondé de l’héritage. Ce n’est pas du tout mon cas, au contraire. C’est à mon avis, parce que certains courants de pensées mettent en cause le bien fondé de la transmission par héritage, que nos sociétés deviennent de plus en plus individualistes et perdent de vue le fait que le présent et le futur sont, tout comme la vie, un héritage du passé.

              C’est un peu à cause de cet état d’esprit, qui s’est surtout développé après la seconde guerre mondiale, que les terriens, surtout en occident et notamment en France, consomment sans se soucier de ce qu’ils vont laisser aux générations suivantes, tant au niveau matériel que moral. La tendance est beaucoup trop de dire « après moi le déluge » ou « carpe diem ».

              Cela s’est traduit par un manque de rigueur dans la gestion du pays. D’ailleurs, les politiques, quelque soit leur courant politique, ont laissé grandir le niveau des dettes depuis le début des années 70, les laissant en héritage aux générations qui ont succédé à celles qui, en 68, déclamaient en pur égoïsme, inconscience et irresponsabilité,
              « jouissons sans entrave ». On voit où cela a conduit.

              Bien cordialement.

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            • eBry // 10.04.2014 à 22h27

              La presse du jour vient d’annoncer que 67 personnes possèdent la même richesse que les 50% de la population mondiale les plus pauvres.

              Que ces 67 personnes puissent léguer des richesses équivalent aux avoirs de 3.500.000.000 personnes, à moins de 200 héritiers, me paraît un problème à terme. Un terme déjà bien entamé…

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          • michel lambotte // 10.04.2014 à 19h56

            @jducac

            Méditez ceci s’il vous plaît!
            http://www.pauljorion.com/blog/?p=63903

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            • jducac // 13.04.2014 à 17h22

              @ michel lambotte Le 10 avril 2014 à 19h56

              Bonjour Michel !

              Bill Gates, l’homme le plus riche du monde, en « vaut » 156 millions (de pauvres) à lui tout seul. Quel homme !

              Julien Alexandre, et Paul Jorion, que je salue au passage, se gardent bien de mettre en valeur l’activité éminemment respectable de Bill Gates notamment dans le domaine de la philanthropie.

              http://www.youphil.com/fr/article/03706-la-generosite-selon-bill-gates?ypcli=ano

              Ces deux blogueurs, alors qu’ils sont humanistes et bien intentionnés, en dépit de l’excellent travail qu’ils réalisent en animant, tout comme Olivier Berruyer et son équipe, un autre formidable blog d’analyse et de réflexion, ne voient pas qu’en s’employant à condamner systématiquement les riches, ils arment des haines dans le cœur des plus défavorisés.

              En croyant bien faire, et en pensant défendre une cause juste, Paul Jorion, Julien Alexandre et beaucoup d’autres anticapitalistes inconditionnels, s’emploient à instiller dans le cœur des plus nombreux, un poison mortel pour l’avenir de l’humanité : la haine des plus riches que soi.

              Pourtant il ne manque pas d’exemples de gens pourvus de très peu de richesse matérielle, qui savent se rendre heureux en consommant moins que ce qu’ils pourraient, ce qui est à la base, l’attitude valeureuse des capitalistes. Ces personnes animées d’un esprit capitaliste sans pour autant être riches, permettent ainsi de préserver les richesses issues du travail. Ils montrent le type de comportement que chacun devrait avoir. Cela permettrait de laisser le plus possible de richesse non consommée, à la disposition des générations suivantes, et leur permettrait de poursuivre l’œuvre de perpétuation de l’humanité, au lieu de laisser en héritage une terre épuisée, assortie de dettes allant croissant, parce que trop de gens veulent consommer plus que ce qu’ils ne gagnent.

              Dans notre espace terrestre, forcément limité en ressources non renouvelables, l’espèce humaine est mise en danger par ceux qui n’aspirent qu’à faire consommer davantage le plus grand nombre, sans les inciter à réfléchir sur le fait qu’on peut aussi vivre et être vertueux en travaillant davantage tout en consommant peu. C’est la voie qui est exploitée par les pays émergents, notamment en Chine, en Asie et ailleurs, mais aussi en Europe, comme l’Allemagne a su en faire la démonstration grâce au pragmatisme du chancelier Schröder.

              La sélection naturelle est à l’œuvre sur notre planète. On voit bien quels pays s’en sortiront mieux que d’autres. Ils développent leur pays en faisant en sorte d’éviter de consommer plus en valeur que ce qu’ils produisent. C’est l’inverse qui se fait dans un pays comme la France, jadis travailleur et florissant. Pas étonnant qu’il sombre dans la déprime.

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  • Macarel // 08.04.2014 à 11h59

    « Aucun geste « créateur » du type de celui que revendique l’idéologie patronale là-dedans. Les entrepreneurs et les entreprises ne créent rien (en tout cas en matière d’emploi) — ce qui ne veut pas dire qu’elles ne font rien : elles se font concurrence pour capter comme elles peuvent des flux de revenu-demande, et font leur boulot avec ça. »

    Par rapport aux interventions de tebruc et FLURY en particulier.

    L’aspect créatif de la fonction d’entrepreneur ne me semble pas mis en cause, bien entendu l’entrepreneur crée souvent de nouveaux produits, pour lesquels il n’y avait jusqu’alors aucune demande. Il me semble que la thèse défendue ne remet pas cela en cause.
    Ce qui est dit, c’est que le soucis premier de l’entrepreneur n’est pas la création d’emploi, mais de rentabiliser une idée. S’il est plus rentable d’automatiser des processus de production, ou de les délocaliser sous des cieux où le « coût du travail » est plus intéressant, alors l’entreprise le fait.
    L’entrepreneur n’est ni bon, ni mauvais, son comportement répond simplement à la logique du système de concurrence et de profit qui a pour non capitalisme, et économie de marché.
    L’entrepreneur contribue à créer, et à produire de la richesse marchande, c’est indéniable, mais ce n’est en aucun cas un philanthrope.
    Il est d’ailleurs à remarquer, qu’un entrepreneur -à l’ancienne-, comme Henry Ford, même s’il n’était pas un philanthrope, avait compris que son intérêt bien compris, était de bien rémunérer ses ouvriers, qui étaient aussi des consommateurs.
    Aujourd’hui, dans un contexte de capitalisme financier, ce n’est même plus le cas. L’entreprise chaque fois qu’elle le peut exerce une pression à la baisse sur les rémunérations de ses salariés, ou ses effectifs, ceci pour assurer aux investisseurs, aux spéculateurs, ou actionnaires de tout poil, le meilleur retour sur investissement. D’où une spirale déflationniste, qui sur le long terme tuera carrément la poule aux oeufs d’or.
    Car, le simple bon sens, devrait nous rappeler, que la création de richesse est le fruit de l’esprit d’entreprise, certes, mais aussi des milliers, des millions de petites mains anonymes qui vendent leur force de travail, leur temps, leur ingéniosité, à leurs employeurs qui en tirent profit.
    Enfin, la libre entreprise seule, ne prendra pas à bras le corps avec une vision globale du système géophysique dans lequel nous vivons, les défis inédits auxquels sont confrontées aujourd’hui, nos sociétés. Celui de la transition énergétique, par exemple, qui n’est pas un des moindres. Et en général toutes les projets nécessaires à la survie de notre espèce sur cette planète, mais qui nécessitent une vision de long terme, et qui ne génèrent pas des retours sur investissement rapides et confortables.

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    • michel lambotte // 08.04.2014 à 18h02

      La libre entreprise ne peut à elle seule résoudre le problème de la transition énergétique qui est urgentissime. Nous avons besoin de sobriété et de solidarité à long terme autour de projets à long terme en ayant non plus un espoir de retour sur investissement financier, mais un espoir sur un retour énergétique axée sur la sobriété. Je pense qu’à l’heure actuelle il n’y a pas encore un niveau suffisant de récession pour que cela advienne, mais les choses se mettent en place tout en sachant bien-sûr qu’il est impossible de savoir ce quoi cela va déboucher

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  • pantocrator // 08.04.2014 à 12h02

    bonjour !
    un peu hors sujet , mais dans la mouvance interrogative du site .
    En provenance du Figaro !?!

    http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2014/04/08/31001-20140408ARTFIG00097-victoire-de-viktor-orban-pourquoi-les-populistes-ont-ils-tant-de-succes.php

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  • Macarel // 08.04.2014 à 12h19

    Un très bon article (mais en anglais) sur les risques de ce que Christine Lagarde elle-même nomme :
    « l’ogre de la déflation » ; et sur le fait que les économies développées investissent de moins en moins dans l’appareil productif, mais plus dans la finance spéculative.
    Ce qui confirme, s’il en était besoin, que le « capitalisme vertueux » de papa Ford, n’est plus d’actualité depuis longtemps.

    IMF report: No end to economic breakdown

    http://www.wsws.org/en/articles/2014/04/08/pers-a08.html

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  • eBry // 08.04.2014 à 12h46

    Dès que la monnaie a commencé à se désolidariser de l’or, nous sommes passés du capitalisme au « créditisme » qui s’avère être une oligarchie extrêmement puissante et inexpugnable.

    Il faudrait cesser de parler de notre économie comme si elle était capitaliste. Elle ne l’est plus du tout depuis 1971, lorsque Nixon a envoyé l’or dans les cordes et ouvert la voie de la création illimitée de crédits et de dollars…

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  • juni palacio // 08.04.2014 à 12h55

    Lordon, c’est le genre de type qui provoque chez moi une pulsion quasi irrésistible pour le libéralisme le plus sauvage et le plus débridé sans plus aucune retenue.
    On parle à tout va des élites complètement déconnectées du réel. En voilà un bel échantillon.
    Ce n’est même pas le plus gênant chez le personnage. C’est qu’il constitue autant qu’un banquier une insulte pour le peuple et les travailleurs de ce pays

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    • Crapaud Rouge // 08.04.2014 à 13h21

      Moi, un type capable de susciter une telle animosité contre lui, (Cf. d’autres posts ci-dessus), je lui tire mon chapeau ! C’est qu’il fait mouche, le bougre, et ça en em… plus d’un !

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    • jducac // 08.04.2014 à 13h54

      Chez nous, il y a trop d’intellectuels et de politiques s’appuyant uniquement sur les sciences politiques et sociales, ces sciences molles, souvent trompeuses et manipulables à l’infini, utilisées pour mieux embobiner l’opinion générale, grâce au verbe.
      Or, ce sont les sciences dures du nombre et de la physique qui mènent le monde. Ce sont ceux qui s’appuient sur ces éléments indiscutables, tels l’Allemagne et la Chine, qui auront raison en dernier ressort.

      Pour mettre les choses en perspective, rappelons que plus de 75% des hauts dirigeants chinois ont une formation d’ingénieur, et que la chancelière Angela Merkel est docteur en physique…

      http://www.larevueparlementaire.fr/pages/RP944/rp944-enjeux-ingenieurs-pour-quoi-faire.html

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      • michel lambotte // 08.04.2014 à 18h24

        Bonjour Jacques

        Que vous le vouliez ou non les sciences molles comme vous les appelez feront partie de l’avenir et beaucoup plus que vous ne le croyez.
        Regardez cette vidéo http://www.youtube.com/watch?v=LMb-WH10n_Q#t=18
        Certes, il y a encore beaucoup à faire mais c’est une vague que personne n’arrêtera, nous ne sommes pas seul, même les Allemands s’y mettent.

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    • jducac // 08.04.2014 à 16h50

      Pour mettre les choses en perspective, rappelons que plus de 75% des hauts dirigeants chinois ont une formation d’ingénieur, et que la chancelière Angela Merkel est docteur en physique…

      http://www.larevueparlementaire.fr/pages/RP944/rp944-enjeux-ingenieurs-pour-quoi-faire.html

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      • eBry // 08.04.2014 à 17h03

        Le XIXème siècle était géré par des ingénieurs (planificateurs oeuvrant sur le long terme), le XXème le fut par des marketers, des vendeurs et des financiers (court-termistes, improvisateurs).

        Il me semble logique qu’au XXIème siècle, le balancier retourne vers les ingénieurs, en supposant que cela accouchera d’un modèle hybride ou mutant du XIXème et du XXème, plutôt qu’un retour bête et méchant vers un ancien modèle…

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  • Crapaud Rouge // 08.04.2014 à 13h44

    Finalement, si les entreprises étaient effectivement créatrices de l’emploi, alors il suffirait de créer des entreprises pour résorber le chômage. Et comme rien ne s’oppose, en principe, à la création d’entreprises, on devrait être en permanence en situation de plein emploi… Quelqu’un pour me contredire ? 🙂

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    • Benjamin Franklin // 08.04.2014 à 14h01

      Il ne suffit pas de créer des entreprises pour résorber le chômage, il faut les faire survivre. Et là, en France, c’est un poil plus complexe que la simple création.

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      • yvan // 08.04.2014 à 15h39

        Ben, le souci est que le chômage est mondial…

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    • michel lambotte // 08.04.2014 à 17h00

      Pour créer le plein emploi et donc les entreprises qui y pourvoiront, il faut avoir recours à de plus en plus d’énergie et de matières premières, le problème est que nous n’avons plus assez de croissance d’approvisionnement en énergie pour y arriver (en attendant la déplétion).
      D’autre part l’emploi ne sert pas à répondre au besoins des gens (cela se saurait) mais comme outil qui crée le capital par les remboursement d’intérêts.
      Quand va-t-on comprendre que l’emploi tel qu’il existe est périmé, dépassé au même titre que la modernité dans son ensemble.
      Il faudra bien comprendre (pour entrer dans un débat sérieux) que l’essentiel n’est pas l’emploi mais la pleine satisfaction des besoins élémentaires de chaque être humain sans saccager la planète (dans une sobriété énergétique), mais pour cela il faudra d’abord abolir la rente de la propriété privée autrement dit l’intérêt du capital.

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    • jducac // 08.04.2014 à 17h37

      @ Crapaud Rouge Le 08 avril 2014 à 13h44

      Finalement, si les entreprises étaient effectivement créatrices de l’emploi, alors il suffirait de créer des entreprises pour résorber le chômage. Et comme rien ne s’oppose, en principe, à la création d’entreprises, on devrait être en permanence en situation de plein emploi…

      Vous oubliez qu’il faut du capital pour créer et faire vivre une entreprise. Vous oubliez qu’il lui faut produire des biens et services compétitifs afin d’être rentable, pour faire vivre ses employés et renouveler son capital productif, lequel s’use et devient obsolète du fait de l’évolution du temps.

      http://www.dynamique-mag.com/article/capital-social-essentiel-entreprise.4520

      Alors, quand un futur président déclare qu’il n’aime pas les riches, donc pas les capitalistes, ces riches-là vont faire fructifier et au moins maintenir à niveau leur capital productif sous d’autres cieux.

      Quand un ministre dit du « développement productif » malmène des industriels tels que Peugeot, qui ont fait leurs preuves depuis plus d’un siècle, alors le monde des entrepreneurs voit qu’il a à faire à des politiques incompétents et inconscients en matière industrielle et économique.

      Il est vrai que la plupart de ces gens, ignorants en économie, ont toujours vécu, et souvent bien vécu, dans les structures protectrices de l’Etat, des collectivités locales, départementales, régionales ou européennes alimentées par des impôts toujours en augmentation, payés par les entreprises et leurs employés, alors qu’eux sont placés en concurrence mondiale et nettement moins protégés que dans ces administrations……..tant qu’elles pourront lever l’impôt.

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      • bruno // 08.04.2014 à 17h50

        doit on comprendre par là que l’économie serait une science dure ?

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        • jducac // 08.04.2014 à 20h51

          @ bruno Le 08 avril 2014 à 17h50
          De mon point de vue, oui, l’économie relève plus des sciences dures (sciences des nombres et de la physique, la grandeur qui alimente la vie). Les sciences politiques et sociales dites sciences molles (sciences du verbe et des mots) sont bien moins rigoureuses, donc beaucoup plus floues et approximatives.

          Elles se prêtent à une infinité d’interprétations et d’appréciations, même si l’action politique se traduit par la création de lois lesquelles sont toujours modifiables. Ce n’est pas le cas des lois de la physique auxquelles tous les partis politiques et tous les pays sont assujettis et avec lesquels ils ne peuvent pas tricher.
          Ils ne peuvent pas nier un déséquilibre commercial, une insuffisance de compétitivité, un déficit budgétaire, un niveau d’endettement, ni même une courbe du chômage qu’on voudrait bien voir décroître…..

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      • Crapaud Rouge // 08.04.2014 à 19h38

        Je n’oublie rien. Mais si vous me dites qu' »il faut du capital pour créer et faire vivre une entreprise« , alors ce ne sont pas « les entreprises » qui créent l’emploi, mais le capital qui les font vivre. Il se trouve que la capacité du capital à créer des entreprises, c’est-à-dire à investir, dépend de la conjoncture, ce qui nous ramène à la thèse de M. Lordon.

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        • jducac // 09.04.2014 à 07h49

          @Crapaud Rouge Le 08 avril 2014 à 19h38

          Il se trouve que la capacité du capital à créer des entreprises, c’est-à-dire à investir, dépend de la conjoncture, ce qui nous ramène à la thèse de M. Lordon.

          Donc c’est la conjoncture qui est en cause. Mais qui est donc en charge de la rendre positive, pour débloquer la situation ?
          Les entreprises françaises qui n’ont pas été capables de renouveler leur capital parce qu’elles paient trop de salaires, d’impôts et de taxes pour être compétitives au plan européen et mondial, de sorte que leurs salariés ont davantage d’intérêt à acheter des produits chinois et allemands que ceux issus de leur propre production ?

          De cela, F.Lordon ne dit rien. Il se contente avec beaucoup d’aisance et de brio d’en accuser le capital. En anticapitaliste inconditionnel, (on croirait entendre Marx) il désigne le capital, ce preneur d’otage.

          Mais qui fixe le smic, les impôts et les taxes ? Est-ce l’Etat ou le capital ?

          Le capital aujourd’hui, n’est pas assigné à un domicile fixe. Cela lui permet, à défaut d’être le vilain preneur d’otage désigné par F.L, d’avoir une vision globale permettant de prendre en compte les besoins de l’humanité entière qui consistent à préserver les ressources de la planète. C’est ce que fait « le capital » en incitant les pays à moindre efficacité énergétique globale à mieux ajuster leur consommation d’énergie (leurs salaires) à leur production d’énergie (leur travail utile).

          F. Lordon a beau avoir eu une formation d’ingénieur, son anticapitalisme primaire l’a aveuglé et empêché de faire une analyse fonctionnelle et objective de la situation. Il noie le tout sous le mot vague de conjoncture, cela fait plus savant, mais ne donne pas de solution.

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  • Benjamin Franklin // 08.04.2014 à 14h51

    On va tout de suite poser le contre-argument à la rhétorique de Lordon.

    Il existe un indicateur pour savoir si le capital « exploite » vraiment le travail, c’est le partage de la valeur ajoutée.

    http://www.insee.fr/fr/publications-et-services/default.asp?page=dossiers_web/partage_VA/partage_VA.htm
    http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?ref_id=NATTEF08103
    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=56014

    Pour rappel, la valeur ajoutée, c’est le chiffre d’affaire moins les charges matérielles, ou encore, le bénéfice brut plus salaires. La valeur ajoutée correspond à la richesse effectivement créée par les humains, et donc la richesse effectivement partageable.

    Et, ô surprise, il se trouve que le partage de la valeur ajoutée est remarquablement stable depuis au moins un siècle en Occident. 2/3 pour les salaires, 1/3 pour le reste, en gros. Pour être plus précis, en France, les dividendes + le paiement des intérêts, c’est à dire la rémunération effective du capital, c’est 7 à 10% de la valeur ajoutée totale. Le reste de la marge brute part en impôts et investissements.
    A chaque fois que le partage s’est déformé en faveur du travail, genre les années 70, ça a signifié une baisse des investissements, plutôt qu’une baisse de la rémunération du capital.

    Et dernier détail qui tue, en France, depuis 2007, la productivité par tête a décroché, alors que les salaires se sont maintenus. Ce qui s’est traduit en pratique que la part du travail dans le partage de la VA s’est AMELIORE de quelques % depuis 2007. Par contre bien entendu l’investissement a plongé, vu que les marges des entreprises, de ce fait, ont fondu.

    Maintenant sur le reste.
    Frédéric Lordon continue de se référer à Marx. Malgré la liste assez impressionnante de prévisions ratées de Marx : l’inéluctabilité de la révolution prolétarienne, la paupérisation croissante des ouvriers (ben oui, le revenu par tête a fondu à l’échelle de la planète, c’est confirmé dans les stats !), la baisse tendancielle du taux de profit (arg, on la cherche encore !)…

    Et bien si, Fred. Ce sont les entreprises qui créent les emplois. Parce que ce sont les entreprises qui fabriquent les produits et les services, et que la richesse ce sont les produits et les services. Et pas le papier monnaie que pisse la banque centrale, qui devrait revenir sous ta houlette dans tes rêves les plus fous. Les salaires, c’est une distribution des richesses créées.
    Pas de richesses = pas de distribution = pas de salaires = pas d’emplois
    L’économie c’est ça.

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    • Fabrice // 08.04.2014 à 15h11

      @Benjamin Franklin, je nuancerais c’est une peu le mythe de la poule et de l’oeuf, une entreprise n’aura pas de recette si il n’y a pas de clients (privés ou publiques) qui peuvent acheter ses produits et un client ne peut pas acheter si il n’a pas de revenu (laissons tomber l’endettement qui fini toujours mal).

      Demain je pourrais inventer le téléporteur individuel si personne ne peut l’acheter, cela ne me sera pas d’une grande utilité, on pourra dire ce qu’on veut sur son auteur Ford l’avait compris.

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      • Benjamin Franklin // 08.04.2014 à 15h30

        Les produits et services s’échangent contre d’autres produits et services.

        Si une entreprise réalise un gain de productivité qui permet d’accroître la quantité de richesses disponible à travail égal, la loi de l’offre et de la demande fait simplement baisser le prix des biens existants, dégageant un pouvoir d’achat qui permet d’acheter la richesse nouvellement produite. C’est exactement ce qu’on observe depuis les débuts du capitalisme : le prix des biens les plus courants, corrigés de l’inflation bien sûr, ne cessent de baisser. Et la catégorie « biens courants » s’enrichit régulièrement d’objets auparavant luxueux, au fur et à mesure des gains de productivité.

        D’ailleurs, à l’époque où les banques centrales se contentaient de stocker l’or qui servait de contrepartie aux billets de banque (avant 1914 en gros), ça se traduisait par une déflation globale permanente, qui n’empêchait nullement la croissance du pouvoir d’achat.

        Et en pratique, ça veut dire que si personne ne peut se payer le téléporteur individuel, c’est que les consommateurs valorisaient plus les ressources et le temps de travail dépensés à le fabriquer, que le produit lui-même. Autrement dit ça arrive quand le produit ne sert à rien, ou n’est pas assez utile pour ce qu’il coûte.

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    • draxredd // 08.04.2014 à 15h53

      @benjamin Franklin

      votre équation est naïve ou partiale, au choix.

      Le partage salaire / capital est peut etre, en première approche de 66/33 comme vous le dites.
      Par contre il me semble très important de dire que le rapport salaire/capital ne s’arrête pas du tout aux grilles de l’usine.
      Les loyers, les prêts bancaires, et même la dette publique par le biais de son financement par l’impôt, participe d’un « rééquilibrage » du rapport en faveur du capital.

      Tiens d’ailleurs c’est marrant votre formule, en simplifiant :
      pas de distribution = pas de richesse

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      • Benjamin Franklin // 08.04.2014 à 17h19

        C’est pas de chance, les loyers sont inclus dans le calcul de la valeur ajoutée. Le paiement des intérêts de la dette des entreprises est inclus également dans le calcul, de même que l’impôt sur les entreprises. Et l’impôt sur les individus est progressif. Vous entendez quoi par « prêts bancaires », sinon ?

        Petite correction à ma formule, effectivement : remplacez « = » par « => »
        En Chine, la redistribution est très médiocre, et pourtant ils produisent de la richesse par paquets. Ca a évidemment pas mal de conséquences négatives, en plus de l’injustice sociale (gaspillage du capital par les banques et les grandes entreprises, qui s’avèrent toutes sous le contrôle du parti communiste), mais intrinsèquement, en Chine, pas de distribution => création de richesse quand même.

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    • Surya // 08.04.2014 à 16h45

      Le partage de la VA n’est pas interprétable; n’importe qui ayant bossé dans un groupe sait qu’on remonte des profits via une holding animatrice (qui va facturer des conventions de management fees ou d’autres techniques douteuses – notamment dans les LBOs pour faire face au coût de la dette) ou toute autre structure qui va facturer des charges incorporelles permettant de retirer du cash de la VA et de l’assiette d’imposition.

      pour savoir si le capital “exploite” vraiment le travail il suffit de regarder le ROE pour savoir si la rentabilité est « normale » ou démesurée.

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      • Benjamin Franklin // 08.04.2014 à 17h23

        Si la filiale fait effectivement des profits avec ses « techniques douteuses », ces profits finissent toujours pas apparaître dans la valeur ajoutée totale.

        Le ROE (http://fr.wikipedia.org/wiki/Rentabilit%C3%A9_des_capitaux_propres) n’a aucun intérêt pour l’analyse économique. C’est le rapport d’un flux de création de richesse sur un stock de capital, ce qui n’apporte aucune information sur la façon dont la richesse créée est répartie.

        Accessoirement, pour doper artificiellement le ROE, c’est extrêmement facile, il suffit de croître par endettement plutôt que par auto-investissement. C’est certain que la focalisation des managers sur le ROE incite à financer la croissance par endettement plutôt qu’auto-investissement, ce qui accroît les tendances inflationnistes, et donc pas sain du tout à long terme, mais c’est un autre problème.

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        • eBry // 08.04.2014 à 17h25

          Ce qui nous amène à une économie basée sur le crédit (« créditisme ») et non le capital (capitalisme)…

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        • Surya // 08.04.2014 à 17h43

          les profits remontés n’aparaissent pas dans la VA de l’entreprise (c’est le principe de les faire remonter en amont du compte de résultat) et si la maison mère est basée à l’étranger; cela n’est pas consolidé dans les chiffres de l’insee qui doivent se baser sur les comptes sociaux…

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          • Benjamin Franklin // 08.04.2014 à 18h01

            Certes, mais si le compte de résultat de la maison mère ne fait pas apparaître le bénéfice de la filiale, la filiale devra déclarer son bénéfice séparément.
            Si la filiale est basée à l’étranger, ça va être plus dur de consolider la VA, mais c’est faisable quand même, vu que les chiffres des facturations internes sont déclarés. Soit la filiale est dans un pays coopératif, et on détaille la VA, soit elle est dans un paradis fiscal, et on sait d’avance que la facturation est à imputer à 100% comme profits.

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            • Surya // 08.04.2014 à 22h49

              Il suffit d’utiliser un factor britannique qui aura un agency agreement avec une holding dans un paradis fiscal quelconque de la couronne britannique; et avec toutes les structures opaques de droit anglosaxon (trust…) c’est très simple à planquer tout en émettant des factures depuis un pays de l’UE pour remonter le cash proprement vu de l’administration fiscale.

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            • eBry // 09.04.2014 à 09h15

              L’évasion fiscale est LE problème clé. A partir du moment où elle est « tolérée », tout le système économique est défaillant:
              – Le budget de l’Etat est en péril car au moins 30% de ce budget disparaît et doit être remplacé vaille que vaille, ce qui lance une machinerie infernale d’ingénierie fiscale pour récupérer une partie du budget perdu par d’autres voies. Au final, le système est malsain et contreproductif.
              – Les montants faramineux qui échappent à l’impôt ne retournent pas dans l’économie autant qu’ils le devraient, grippant ainsi la dynamique naturelle de l’économie.

              Les champions de l’évasion fiscale sont les grandes entreprises. A commencer par les banques…

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            • Benjamin Franklin // 09.04.2014 à 10h04

              @Surya
              Comme je disais donc : si la filiale est dans un pays non coopératif, le montant évadé, qu’on connaît par les factures internes que la société mère a dû montrer pour justifier son bénéfice réduit, peut être attribué à 100% en rémunération du capital.

              @eBry
              Certes, mais il faut garder à l’esprit que l’impôt payé par les entreprises sert à financer un certain nombre de services dont ont besoin les entreprises, infrastructures, sécurité juridique, etc. Pas d’impôt, pas de services. Les entreprises doivent donc payer elles-mêmes les services que l’impôt ne finance pas. Tout est donc une question de rapport qualité/prix des services rendus

              @les deux
              Et ne pas oublier que l’évasion fiscale n’empêche nullement le calcul correct du partage de la valeur ajoutée, cf les factures internes de la société mère

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            • eBry // 09.04.2014 à 11h05

              Exact! C’est pourquoi je verrais plutôt un modèle fiscal simplifié à deux axes où ne subsistent qu’un taux fixe pour:
              – toutes personnes physiques résidant dans un pays donné.
              – une TVA unique pour quelque vente de quoi que ce soit. La TVA servant à financer, entre aures, toutes les activités du ressort de l’Etat concernant les entreprises.

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            • Surya // 09.04.2014 à 10h26

              Bah non, l’administration fiscale ne voit que la facture émise par un pays de l’UE (non paradis fiscal par ne pas tomber sous le coup du 238A du CGI) et pas le montage qui est derrière. La technique que je décris (facturation depuis l’angleterre via une succursale française, qui ensuite remonte jusqu’à 92% du cash remonté vers un « vrai » paradis fiscal) est un truc courant pour de l’incorporel (prestations de services, fees diverses et variées). La boite anglaise ne servant que d’intermédiaire. Il suffit simplement que l’entité émettant les factures ne soit pas en lien capitalistique direct avec l’entité française.

              Une holding anglaise possèdera une holding française qui achètera les parts de la société (française) cible. La holding britannique elle même possèdera (partiellement) une autre entreprise de droit anglais; qui aura un autre actionnaire qui sera une holding située aux BVI (par exemple). Ni vu ni connu (une infinité de variantes au montage décrit existe)

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            • Benjamin Franklin // 09.04.2014 à 10h44

              On parle de calcul de la valeur ajoutée ou de fiscalité ?

              Que la facturation depuis un pays de l’UE même non paradis fiscal pose un problème pour le fisc, c’est certain. Mais ça ne pose pas de problème à l’Insee, qui va simplement demander à quoi correspond cette facture. Si le pays est en mesure de la détailler, on peut détailler aussi le partage de VA correspondant. S’il ne peut pas à cause des montages en question, ben c’est à peu près clair : la facture correspond à des dividendes cachés, et pas de la consommation intermédiaire, et l’Insee a son information.

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            • Surya // 09.04.2014 à 11h18

              Je pense plutôt que l’insee se base sur la totalité des comptes sociaux établis en france (donc la base fiscale) sans rentrer dans le détail et requalifier des opérations non ?

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            • Benjamin Franklin // 09.04.2014 à 14h28

              Le fisc applique la taxe sur la valeur ajoutée aux importations, y compris les facturations de services pipeaux par une holding anglo-normande, donc le fisc, au moins, considère que les importations ne sont pas de la pure consommation intermédiaire.

              Après, peut-être que l’insee est moins compétente que l’administration fiscale, mais là le débat risque d’être très vaste.

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            • Surya // 09.04.2014 à 16h24

              Les entreprises anglaises disposant d’un numéro de TVA intracommunautaire; la TVA est récupérée 😉

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            • Benjamin Franklin // 09.04.2014 à 17h31

              Ca j’imagine bien, mais ça facilite plutôt le boulot de l’insee, du coup, non ?

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    • Wilmotte Karim // 08.04.2014 à 19h41

      Vous avez raison.

      Sauf que le salariat n’est pas un bloc monolithique : évolution divergente des prélèvement obligatoires, des salaires (si vous payez 10 m € votre dirigeant… le salariat reçoit 10 m € en plus…)

      Par ailleurs, on peut effectivement comparer à 1929.

      Mais on peut aussi comparer aux années 60. Autre situation économique.

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      • Benjamin Franklin // 09.04.2014 à 10h38

        C’est tout à fait exact, il faudrait affiner les données.

        Mais ça a l’immense intérêt de remettre un peu en perspective les affirmations pas très étayées de l’ami Lordon.

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    • Xavier // 09.04.2014 à 03h24

      Attention Benjamin, on m’a toujours appris à me méfier des pourcentages… et de regarder ce qui se cache derrière les chiffres.

      Ce que vous montre ces graphiques, c’est que le partage de la valeur ajoutée est restée constante pour la part de l’activité des entreprises exercée en France ! Hors, si je délocalise une grande partie de la production, je vais déclarer la valeur ajoutée de cette production délocalisée à l’étranger (si possible dans un paradis fiscal), histoire de payer moins d’impôts. Ce que ne vous montre pas cet indicateur !

      De plus, cet indicateur ne prend pas en compte la finance: la bourse par exemple.

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      • Benjamin Franklin // 09.04.2014 à 10h38

        Je préfère des statistiques dont je connais les biais, que pas de statistiques du tout. Ca permet de se confronter au réel, ce que ne fait pas Lordon.

        Si la richesse est créée hors de France, c’est normal que les français ne participent pas à son partage. Ce que montre le partage de la valeur ajoutée, c’est que les difficultés économiques de la France ne sont pas dues à une rémunération excessive du capital. Par contre, l’accroissement de la part des salaires s’est faite aux dépends de l’investissement.

        Et c’est normal aussi que l’indicateur Va des sociétés non financières ne prenne pas en compte la « bourse ». L’argent entre dans le circuit boursier depuis l’économie réelle soit par des versements de dividendes (qui apparaissent dans le partage de la VA non financière) soit par des versements d’intérêts (qui apparaissent aussi dans le partage de la VA).
        Sinon, le partage de la VA est disponible aussi pour les sociétés financières : http://www.bdm.insee.fr/bdm2/choixCriteres.action?codeGroupe=1320
        L’excédent brut d’exploitation est plus proche de 40-50% que d’un tiers, par rapport aux sociétés non financières, mais il a tendance à baisser depuis les Trente Glorieuses.

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        • Xavier // 09.04.2014 à 12h14

          Benjamin,
          Le partage de la VA vous fait conclure que « les difficultés économiques de la france ne sont pas dues à une rémunération excessive du capital ».

          C’est très facile de conclure n’importe quoi en regardant un indicateur.

          De plus, on peut conclure cela si on n’est pas à quelques unités près. Pourtant cet indicateur est bien passé de 62% en 1980 à 58% en 2008. 4 points de baisse, ça ne parait pas beaucoup pour le novice, mais c’est pourtant énorme !

          De plus, ce que ne vous montre pas cet indicateur, c’est que le capital organise les délocalisations pour augmenter sa rémunération. Rémunération que vos indicateurs considèrent comme réalisés hors de France. Oui oui, c’est tout à fait normal. Mais du coup, c’est tout à fait normal que vous ne le voyiez pas.

          Par contre, si on regarde du côté des pays qui n’ont pas autant de difficultés que nous:
          La part des salaires dans la valeur ajoutée baisse depuis 30 ans
          … on en arrive à une toute autre conclusion.

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          • Benjamin Franklin // 09.04.2014 à 15h44

            C’est aussi très facile de conclure n’importe quoi en glosant comme le fait Lordon.

            4 points de baisse qui sont partis à la rémunération du capital ou à l’investissement, dites-moi ? Ca n’apparaît pas vraiment dans le rapport.

            Et puis ajoutons un détail : le capital, c’est vaste comme définition. Le premier actionnaire de France, c’est la Caisse des Dépôts, et le deuxième c’est l’Etat. Il se trouve qu’ils exigent tous les deux un taux de versement de dividendes par rapport au bénéfice net significativement supérieur à celui de la moyenne du marché. De mémoire, dans les 70%, contre 60% en moyenne.

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  • Macarel // 08.04.2014 à 15h02

    Lordon a raison, les grandes crises du capitalisme, ont été des crises de surproduction.

    Pour en sortir, le système et ses tenants, investissent les surplus dans l’industrie d’armement, et la crise se « dénoue » souvent par des guerres. Car l’usage des armements, est la manière la plus efficace de se « débarrasser » des surplus de production, et accessoirement de chômeurs.
    Et « comme par hasard », alors qu’il n’y avait, juste avant, pas d’argent pour financer les besoins sociaux les plus criants, tout d’un coup, l’argent coule à flot pour financer l’industrie de la mort.
    C’est ce qui s’est passé en 14-18, et a été diaboliquement efficace, en terme de destruction de vies humaines et de ravages infligés par chaque camp au camp adverse.

    C’est évidemment d’un cynisme sans nom, mais c’est bien ce qui est arrivé, aussi, dans les années trente, après des périodes de politique déflationnistes qui ont fait exploser le chômage.

    La relance est venue de la militarisation des économies, de l’industrie de guerre, et au final de la guerre.

    Roosevelt lui-même reconnaissait, me semble-t-il, que la sortie de la crise en Amérique, était due, autant, sinon plus, à l’entrée des USA dans le conflit mondial, qu’à sa politique de New Deal .

    C’est effectivement, comme cela que ça se passe, lorsque les prêtres d’une religion économique féroce (expression de P. Jorion), poussent au maximum les contradictions internes du système capitaliste, et qu’il n’y a pas de réel contrepouvoir en face.

    Il y aurait, une autre issue, infiniment plus souhaitable, celle de la coopération et de la solidarité à toutes les échelles des groupes humains, pour prendre à bras le corps la résolution des problèmes, qui mettent en danger la survie de l’espèce même. Une mobilisation de temps de guerre, mais sans la guerre, où plutôt une guerre générale contre nos mauvais instincts individuels et de groupe. Seule façon positive de sortir de la nasse dans laquelle, sinon, nous finirons tous noyés.

    Utopique ? sans doute… mais l’utopie d’aujourd’hui peut devenir la réalité de demain, c’est une question de volonté individuelle et collective.

    En tout cas, en ce qui me concerne, entre cette voie sans doute utopique aujourd’hui, mais proposant de nous battre -non entre nous, mais contre ce que nous avons de mauvais en nous -, ou le retour de la barbarie la plus immonde, et la transformation de la Terre en enfer, mon choix est fait.

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    • Macarel // 08.04.2014 à 15h29

      Enfin… comprenons nous bien, lorsque je dis :

      « Lordon a raison, les grandes crises du capitalisme, ont été des crises de surproduction.

      J’entends par là que l’origine du problème est plus au niveau de la demande, que de l’offre. Et, en ce sens, il aurait plutôt tort, car la surproduction est due au fait que les entreprises anticipent une demande qui ne suit pas. Surproduction et chômage pouvant coexister du fait de gains de productivité, dont les fruits sont très inégalement répartis.

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      • yvan // 08.04.2014 à 15h44

        Faux, Macarel.
        « Roosevelt lui-même reconnaissait, me semble-t-il, que la sortie de la crise en Amérique, était due, autant, sinon plus, à l’entrée des USA dans le conflit mondial, qu’à sa politique de New Deal .  »

        Les économistes à peu près sérieux reconnaissent que les résultats de la politique de Roosevelt n’ont pas pu être mesurés CAR les US ont été obligés de passer en économie de guerre.

        Ce qu’il FAUT par contre retenir est que cette politique défavorisait GRANDEMENT les plus riches…
        Et c’est pour cela que ce qui a été mis en place par Roosevelt est maintenant TRES difficile à retrouver dans les livres d’Histoire.

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        • Macarel // 08.04.2014 à 16h33

          « Il n’y a aucune preuve que le New Deal ait eu une quelconque efficacité dans la lutte contre la crise, qui perdura jusqu’à ce que l’Amérique mobilise son économie pour la Seconde Guerre mondiale90. Son succès est en revanche indéniable au niveau social. La politique menée par le président Franklin Roosevelt a changé le pays par des réformes et non par la révolution91. D’autre part, les programmes du New Deal étaient ouvertement expérimentaux, manifestement perfectibles92, et étant donné les coûts de ce processus, un programme de changement plus complet aurait pu y être préféré, cependant, le caractère imparfait du New Deal a permis une critique constructive et une réflexion plus poussée qui a ouvert la voie à une amélioration de la démocratie américaine, dans les années qui ont suivi, et qui perdure de nos jours92. En matière syndicale, l’adoption du Wagner Act a permis de faire des syndicats de groupes puissants. »

          Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/New_Deal

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          • yvan // 08.04.2014 à 17h29

            Au moins, c’est ce qu’on appelle une vérification directe de mes écrits…

            Aucune mesure détaillée, je suppose..??
            Ni, surtout, l’ensemble…

            Comme si Wikipédia pouvait ne pas être influencée…

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            • yvan // 09.04.2014 à 17h52

              Notez d’ailleurs tous bien cette magnifique hypocrisie :

              « permis une critique constructive et une réflexion plus poussée qui a ouvert la voie à une amélioration de la démocratie américaine, dans les années qui ont suivi, et qui perdure de nos jours »

              Ha bon..??
              On en parlera à tous ceux qui se sont fait virer : de leur boulot, de leur logement, et aux 50 millions qui survivent grâce aux food-stamps…

              « En matière syndicale, l’adoption du Wagner Act a permis de faire des syndicats de groupes puissants.”

              Chapeau d’écrire cela :
              Vous avez vu leur niveau de salaire de gagne-misère..??
              On dirait des Allemands… Ou des Chinois, notez.
              Mais les Chinois n’ont pas le même niveau de vie…

              Il est évident que les mesures prises par Roosevelt DOIVENT être ignorées.
              Imaginez qu’il soit reconnu sur la place publique qu’il suffit juste d’imposer les plus riches…

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      • eBry // 08.04.2014 à 17h22

        La surproduction nait d’immenses gains de productivité (hyperproductivité) générés trop vite pour être compensés par le marché de l’emploi.

        Depuis la première révolution industrielle, nous passons d’une crise de l’emploi à une autre, presqu’en continu.

        Les principaux acteurs de cette hyperproductivité sont les grandes entreprises qui appliquent le plus souvent (pas exclusivement) les innovations de PME à très large échelle (un niveau industriel).

        Dans un monde globalisé et limité en resources, une gestion de bon entrepreneur, à tendances fordiennes, voudrait que les gains de productivité ne visent qu’à maintenir ou faire croître la capacité de consommation de ses consommateurs (vision quelque peu cynique mais pragmatique des choses). Il devrait donc être hors de question de réduire l’emploi, sinon nous nous retrouvons dans une dictature stalinienne où le consommateur est péniblement financé par l’Etat…

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  • caroline porteu // 08.04.2014 à 15h42

    Cette captation a pour principe majeur que toute la reproduction matérielle, individuelle et collective, est désormais entrée sous la logique de l’accumulation du capital : la production des biens et des services qui reproduisent la vie matérielle n’est plus effectuée que par des entités économiques déclarées capitalistes et bien décidées à n’opérer que sous la logique de la marchandisation profitable. Et pour principe mineur la capacité d’initiative dont jouit le capital : le capital financier a l’initiative des avances monétaires qui financent les initiatives de dépenses du capital industriel — dépenses d’investissement ou dépenses de recrutement. Aussi les décisions globales du capital déterminent-elles le niveau général de la conjoncture, c’est-à-dire les conditions dans lesquelles les individus trouvent les moyens — salariaux — de leur reproduction. C’est ce pouvoir de l’initiative, pouvoir d’impulsion du cycle de la production, qui confère au capital une place stratégique dans la structure sociale d’ensemble — la place du preneur d’otages, puisque tout le reste de la société n’en finit pas d’être suspendu aux décrets du capital et à son bon vouloir.

    Et Non … Les Chinois sont justement en train d’essayer d’expérimenter autre chose … Le capital Oui , si il est utile à la société , à l’emploi , au pays .. Non si il devient spéculation et rente oisive .
    La création d’emplois est liée à l’entreprise . L’échec du collectivisme total en Russie et en Chine devraient aussi nous faire réfléchir . Retomber dans l’idéologie n’est pas forcément la solution . Penser différemment , sans carcan idéologique pourrait peut être nous aider à sortir « de la boite » ..

    Les Chinois viennent de racheter des entreprises laitières en Normandie . Ils ont même racheté des Coopératives et s’engagent à créer des emplois . L’échange n’est pas purement capitalistique , puisque les termes contractuels concernent les approvisionnements de lait dont quelques centaines de millions de tonnes devront être expédiés annuellement . Les Coopératives en question étaient dans l’incapacité de remplacer un centre de fabrication de fromages qui offrait des solutions pour les excédents .

    Après Isigny Sainte Mère , Carhaix s’est à son tour lancée dans la fabrication de lait pour les Chinois . On trouve dans ces nouveaux accords des structures capitalistiques , mais aussi des contrats de partenariat avec les agriculteurs ou les coopératives locales .

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    • yvan // 08.04.2014 à 16h40

      Caroline : « L’échec du collectivisme total en Russie et en Chine devraient aussi nous faire réfléchir  »

      Le vrai Communisme, celui des Bolcheviques a duré UN an, en Russie. Car ils se sont tous fait éradiqués.
      Les oligarques et autres dictateurs ont alors pris le pouvoir.
      Chine : même combat. Les oligarques sont revenus au galop.

      Par contre, dans ces deux pays, la façade de « communisme » a été conservée histoire de bien se VENDRE au peuple.
      Cela fait depuis longtemps qu’ils sont communistes comme je suis le pape…

      Ch’tite démonstration implacable :
      http://vimeo.com/54225605
      Conférence par Mylène Gaulard.

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  • Dupont // 08.04.2014 à 16h52

    Le capitalisme suit sa logique de rentabilité, et crée des emplois, mais géographiquement délocalisés, là où les compétences se trouvent, mais à coup réduit; d’autant que l’anglais, le LEAN, les méthodes de gouvernance, de gestions de projets sont devenues universelles. Les travailleurs indiens, polonais, dans le domaine de l’ingénierie tertiaire, les manufacturiers de l’industries et leurs nouveaux esclaves d’Asie.
    Les anciens « baby boomers » des pays riches devraient donc juste investir leurs fonds de pension sans états d’âme et rapatrier les profits produits par ces nouveaux travailleurs qui ont « volés » leurs emplois! … et pas celui des hauts dirigeants d’ailleurs…
    Le nivellement par les salaires et rattrapage social ne se fera que sur plusieurs générations, et effectivement les jeunes travailleurs européens souffrent, et là le collectivisme nouveau n’existe pas pour les soutenir…

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  • Ardéchoix // 08.04.2014 à 16h56

    houaii un philosophe de l’entreprise qui n’a jamais crée sa propre boite ,je suis perplexe. Mais il invente de joli mot « endométabolisme »

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  • theuric // 08.04.2014 à 17h12

    Salut le paratonnerre!
    Je ne comprends pas, ô benjamin, qui achète.
    Pourriez-vous me dire où se trouve l’acheteur?
    Parce que, pour qu’une entreprise puisse embaucher, il lui faut vendre, et si il y a de plus en plus de chômeur, à qui l’entreprise peut-elle vendre?
    Oui, c’est vrai, vous avez raison, en exportant.
    D’ailleurs avez-vous remarqué que, maintenant, tous les pays exportent?
    Et pas que la chine, même les pays occidentaux exportent, pour tout dire.
    C’est à qui exportera le plus.
    C’est d’ailleurs pour cela que notre M.E.D.E.F. national nous fait son gros caprice: nos entreprises se porteraient mieux si la France exportait plus.
    Mais surtout, importait moins.
    D’ailleurs, avez-vous vu que tous les pays européens font tout pour exporter plus et importer moins.
    D’où ces réductions salariales, il faut être plus compétitif que les autre pays européens.
    Ne rien importer pour tout exporter, voilà le Graal!
    Et vous avez vu, ce sont les Allemands qui ont commencé les premiers.

    Oui, mais, je vais vous dire, cher Paratonnerre, il y a un tout petit problème, tout riquiqui.
    Si tout le monde exporte et baisse les salaires, et la sécurité sociale c’est du salaire, les charges c’est du salaire et les impôts sont nécessaires ô monsieur du Paratonnerre, personne ne nous dit jusqu’où nous devons baisser les salaires, les impôts et les charges.
    Alors, monsieur, si vous le savez, vous qui savez tout, dites nous jusqu’où.
    Parce que, enfin, quoi, si tout le monde exporte pour vendre à l’étranger en faisant baisser charges et salaires chez lui, cela pour importer moins mais exporter plus, surtout que le chômage augmente chez tous, se pose la question qui tue:

    Qui peut acheter?

    Moins de gens achètent, plus les salaires baissent, plus le chômage augmente et, dès lors, moins de gens achètent.
    C’est vrai, y’a la solution des crédits.
    Nous pourrions imaginer que les gens qui ne peuvent plus acheter parce qu’ils sont au chômage ou ont des payes de misère achètent tout de même des maisons à crédit et, qu’en plus, ils pourront faire des crédits supplémentaires sur la valeur hypothécaire de leur maison.
    La valeur des maisons ne peuvent pas descendre, c’est impossible.
    Et puis sinon, il suffit de perdre ces crédits sur les crédits sur les crédits en les noyant au milieu d’un tas de trucs boursiers et de les vendre en tant que titres vachement attractifs, c’est comme ça qui disent les monsieur je sais tout, et puis d’attendre.
    Et après, il y a tout plein de pigeons qui viennent aujourd’hui nous faire la morale qui ont acheté tous ces titres vachement attractifs.
    Et tous ces types qui nous font la morale aujourd’hui, seraient définitivement ruinés si nous, avec nos impôts que ces monsieur je sais tout ne veulent pas payer, nous les avons sauvé de leur ruine.

    J’oubliais, le communisme et le capitalisme sont les deux faces d’une même médaille.
    Le néolibéralisme c’est le capitalisme pour les pauvres et le communisme pour les riches.

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    • yvan // 08.04.2014 à 17h32

      Bonjour Theuric.

      Ca va, sur ce blog qui est beaucoup moins technique que celui de Mr Santi..??

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    • Benjamin Franklin // 08.04.2014 à 17h52

      1) Le commerce extérieur on s’en fout. Si le reste du monde accepte de nous vendre à crédit, c’est son problème.
      2) Les salaires baissent jusqu’à ce qu’ils rejoignent la productivité du salarié. Dès qu’un salarié (ou un chômeur) rapporte plus qu’il ne coûte, il rapporte de l’argent à son patron. S’il n’est pas embauché par le premier patron, le deuxième patron l’embauchera et fera plus de fric que le premier. Vérifé par 200 ans de capitalisme.
      3) S’il n’y avait pas eu d’impôt du tout, il y aurait pas eu de fric pour sauver les banques, les banques auraient fait faillite comme il se doit. Mais il y avait des impôts, et un Etat pour sauver les banques. Génial, non ?
      4) Le libéralisme tout court, c’est le capitalisme pour les pauvres et le capitalisme pour les riches aussi. Donc le problème du néolibéralisme, c’est l’existence du communisme, vous êtes d’accord ?

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  • Crapaud Rouge // 08.04.2014 à 19h30

    La thèse de Lordon mérite d’être rapprochée de celle de Béchamp en microbiologie. A l’article de la mort, Pasteur aurait dit : « Béchamp avait raison, le microbe n’est rien, le terrain est tout. » (http://www.retrouversonnord.be/terrain.htm) Les microbes sont connus pour leurs capacités de reproduction absolument énormes, ainsi que leur sens de l’innovation en quelque sorte puisqu’ils s’adaptent rapidement à n’importe quel agresseur. Et pourtant, malgré leurs capacité, ils ne peuvent pas se reproduire s’ils ne sont pas sur un terrain favorable. Je pense qu’il en va ainsi pour tout être vivant, et les entreprises sont des êtres vivants.

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    • eBry // 08.04.2014 à 19h45

      J’aime bien le parallèle que vous faites là, si ce n’est qu’il induit une connotation négative liée aux microbes. Micro-organisme serait peut-être plus neutre…

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  • BA // 08.04.2014 à 20h41

    La Révolution française n’est pas terminée.

    Mardi 8 avril 2014 :

    Banques françaises : les salaires des patrons en forte hausse en 2013.

    Jean-Laurent Bonnafé (BNP Paribas) : 3 440 375 euros.
    Augmentation de 8,1 % par rapport à 2012.

    Frédéric Oudéa (Société Générale) : 2 711 995 euros.
    Augmentation de 8,5 % par rapport à 2012.

    Jean-Paul Chifflet (Crédit Agricole) : 2 140 439 euros.
    Augmentation de 38,8 %. Je dis bien : augmentation de 38,8 %.

    Laurent Mignon (Natixis) : 1 766 120 euros.
    Augmentation de 14,8 %.

    François Pérol (BPCE) : 1 446 286 euros.
    Augmentation de 29,4 %. Je dis bien : augmentation de 29,4 %.

    http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0203430862642-banques-francaises-les-salaires-des-patrons-en-forte-hausse-663164.php

    En 1985-1986, les Restos du Cœur ont distribué 8,5 millions de repas.
    En 1987-1988, les Restos du Cœur ont distribué 22 000 000 de repas.
    En 1991-1992, les Restos du Cœur ont distribué 29 000 000 de repas.
    En 1994-1995, les Restos du Cœur ont distribué 50 000 000 de repas.
    En 1996-1997, les Restos du Cœur ont distribué 61 000 000 de repas.
    En 2005-2006, les Restos du Cœur ont distribué 70 000 000 de repas.
    En 2006-2007, les Restos du Cœur ont distribué 81 700 000 repas.
    En 2007-2008, les Restos du Cœur ont distribué 91 000 000 de repas.
    En 2008-2009, les Restos du Cœur ont distribué 100 000 000 de repas.
    En 2009-2010, les Restos du Cœur ont distribué 103 000 000 de repas.
    En 2010-2011, les Restos du Cœur ont distribué 107 000 000 de repas.
    En 2011-2012, les Restos du Cœur ont distribué 115 000 000 de repas.
    En 2012-2013, les Restos du Cœur ont distribué 130 000 000 de repas.

    C’est pas bientôt fini ?

    C’est la question que les Restos du Coeur se posent en voyant le chiffre effrayant du million de personnes accueillies franchi cet hiver.

    http://www.restosducoeur.org/content/bilan-de-la-29e-campagne

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    • hema // 09.04.2014 à 12h27

      merci BA pour vos post aussi clair que percutant, quand on s’egare un peu, vous êtes toujours là pour nous ramener sur terre.

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  • theuric // 08.04.2014 à 20h44

    Yvan,
    Bon, c’est vrai, je m’emballe ici aussi et puis c’est surtout la politique qui m’intéresse.
    Regardez un peu ce qu’écrit Benjamin Franklin, il croit encore que le communisme existe quand nous pouvons tous voir qu’il a disparu depuis13 ans.
    Il ne comprend pas que pour toute bonne pensée politique l’économie est secondaire et ne sert qu’a bâtir une politique et qu’une économie d’état ou une économie privée est, en substance, la même chose, soit mettre l’économie comme prioritaire sur toute autre considération.
    Ce qu’il trouve tout à fait naturel.
    C’est son droit comme est le mien de dire qu’il fait erreur.
    Ce que je ne comprends pas c’est quand il dit que le commerce extérieur on s’en fout.
    Alors, qu’il me dise à qui il vend ce que son entreprise produit, crénom de nom!
    Aux chômeurs?
    Tenez, aussi, à la question de savoir jusqu’où doivent baisser les salaires, il me répond par un « jusqu’à ce qu’il rejoignent la productivité des salariés », l’ouvrier doit rapporter plus qu’il ne coûte, certes, mais en situation de plein emploi ces charges sont plus réduits et les impôts rentrent.
    A ce moment là, si il gagne de trop c’est qu’il peut acheter, non, ou alors, si il ne gagne pas assez la société doit exporter, non, pour pouvoir vendre, ou faire baisser les salaires, non?
    Dans ce cas, j’en reviens à ma première question: qui achète?
    Il n’a jamais répondu à cette question, pourtant vitale en économie, non?
    Il n’y a pas de logique dans tout cela.
    je sais, je sais, je ne m’en exprime pas trop bien, de façon plutôt confuse, je préfère partir sur de grandes envolées lyriques, en géopolitiques par exemple.
    Nous vivons tout de même une époque bizarre où, hormis les crises d’hystérie collective sur une guerre en Ukraine, de vaseuses considérations économico-politiques ou de petites indiscrétions amoureuses d’un président, rares sont les considérations un petit peu intéressantes.
    Allez, allez, ça y est, nos médiats endorment déjà les foules au sujet de l’Ukraine, leurs 40 tonnes d’or suffisent aux américains, il vont filer à l’anglaise et nous laisser tous les problèmes sur les bras.
    Le gagnant de cette affaire?
    La Russie, pardi.
    Tu parles, les Amériques ne sont même plus capable de rien, les gros yeux des russes ou des chinois et ils rentrent chez eux, même les quelques bons du trésor qu’ont les russes suffisent à les ruiner.
    Comme le nez au milieu du visage.
    Et les allemands pourrons toujours courir pour revoir leur or, ça fait depuis longtemps déjà qu’il n’existe plus.
    Je vous avoue que les histoires d’économie me fatiguent, allez, que les banques et autres investisseurs coulent et que nous parlions d’autre chose, comme de la reconstruction de notre économie, de l’effondrement des partis politiques du P.S. au F.N. ou de la course aux armements entre la Chine et l’Inde, par exemple, les sujets sont déjà nombreux et bientôt infinis.

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  • juni palacio // 08.04.2014 à 20h46

    Lordon sans les surplus dégagés par le capitalisme ne serait pas. Au mieux, il aurait pu être un courtisan dans un régime féodal ou écrivain officiel dans un régime communiste. Dans un système libre et autogéré que j’appelle de mes vœux, personne ne le nourrirait pour dire des élucubrations pareilles..

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    • theuric // 08.04.2014 à 22h54

      Qu’est-ce que la liberté?
      Si, comme vous le laissez entendre, celle-ci est multiple, définissez en la spécificité.
      Qu’est-ce que pour vous que le communisme.

      Vous avez trois heures!

      « Lordon sans les surplus dégagés par le capitalisme ne serait pas. »

      Phrase sans sens, veuillez la réécrire je vous prie.

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      • juni palacio // 08.04.2014 à 23h04

        Je veux simplement dire que la double aliénation générée par l’alliance du capital et de l’État permet à certains et de manière somme toute assez fortuite d’accéder à des activités de loisirs voire de radotage

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      • yvan // 09.04.2014 à 15h19

        Bien vu, Theuric.

        Et, comme noté, la définition de la « liberté » n’existe pas.
        (j’en serais presque à dire qu’elle est comme la définition de l’intelligence…)(mais bon, on va pas faire de la philosophie, là, ce qui va bientôt nous intéresser sera de simplement manger tous les jours)

        J’aurais juste une légère remarque…

        Début 2009, les US ont menacé les DIRIGEANTS chinois de révéler les montants de leurs comptes off-shore.
        Les Chinois, qui, désiraient ardemment avoir un peu de pouvoir dans les institutions mondiales vu leur poids économique grandissant (et vu les bêtises US)…

        … se sont subitement calmés.

        Coté Russes, par contre, il me semble qu’ils en ont juste marre de se faire encercler par les US.

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  • kasusbelli // 08.04.2014 à 22h19

    Olivier (mais pas que)…Un immense merci pour le partage de cet article.
    Pourriez vous toutefois nous éclairer de votre analyse sur les propos de Frédéric Lordon ? Car j’avoue que certains passages ont pris des « raccourcis économiques » qui blessent ma logique (meme si je reste en accord profond sur la quasi-totalité de ses arguments)
    Je ne doute pas que vos qualités rédactionnelles et analytiques m’aideront a mieux appréhender certains concepts ou arguments de Mr Lordon.
    Avec mes remerciements anticipés…

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  • Aikos // 09.04.2014 à 00h30

    Analyse intéressante sauf quand il répond à Fleur Pellerin:
    « le milieu entrepreneurial a encore besoin de preuves d’amour  »

    elle parlait alors des nouvelles entreprises, et non des grands patrons que regroupe le MEDEF. Et s’il y a bien une distinction à opérer au niveau de la création de valeurs par les entreprises, c’est celle-ci.

    Sans les start-ups, le taux de chômage aurait augmenté fortement aux Etats-unis ces dernières années: http://i.cfr.org/content/publications/US-Entrepreneurship-Chart.jpg

    On comprend bien l’intérêt du capital risque là-bas, qui lui peut réellement servir l’économie.

    C’est le problème des analyses comme F. Lordon, ils établissent des grilles de lecture trop partiales. L’important c’est d’abord de récompenser le talent et non la rente (Olivier, je vous invite d’ailleurs lire le socialisme de l’excellence de J-Marc Daniel à ce sujet, cela vous montrera qu’il est bien plus qu’un libéral imbécile même s’il est souvent dans l’excès).

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    • eBry // 09.04.2014 à 09h27

      Absolument! Par nature, les grands entreprises sont destructrices d’emplois.

      Elles ne peuvent pas croître autrement:
      – Soient elles sont en situation de (quasi) monopole
      – Soit un trop petit groupes de grandes entreprises très concurrentielles occupe un même marché, ce qui rend les coûts d’acquisition de nouveaux clients trop onéreux sans réduire leurs coûts de fonctionnement, ce qui passe toujours par une réduction du taux d’emploi ou un rajeunissement de celui-ci.

      Arrivées au sommet de la colline de la croissance de leurs marché, les grandes entreprises n’ont plus que les solutions suivantes pour continuer à augmenter leurs bénéfices:
      – Réduire leurs coûts de fonctionnement
      – Augmenter leurs parts de marché via fusions & acquisitions
      – L’évasion fiscale

      Dans tous les cas de figure, c’est néfaste au bon fonctionnement de l’économie et se traduit par des pertes d’emplois…

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  • Aikos // 09.04.2014 à 00h46

    C’est décidément sidérant cette confusion entre intérêts des entreprises du CAC 40 et des entrepreneurs ( quand il en vient à parler  » d’idéologie libérale-entrepreneuriale » ou de « l’ânerie des « entrepreneurs qui créent l’emploi » ): les intérêts des nouvelles entreprises dont PAS UNE ne figure au CAC 40 depuis des décennies sont différents de celles du CAC 40 et parfois même contraires ! Pour F. Lordon, le patronat semble se réduire à quelques entreprises.

    Je rajouterai par ailleurs:
    que s’il peut avoir raison sur la logique d’ « avantage comparatif différencié » annulé si tout le monde l’adopte, il ne faut pas oublier ce qui en résulterait si jamais un ensemble de pays adoptait de telles logiques à l’exception de la France. Cela entrainerait bien une baisse de compétitivité à l’export.

    En conséquence de quoi, la logique de F. Lordon implique des politiques protectionnistes, y compris à l’égard de pays voisins comme l’Allemagne, ou d’accepter ce désavantage, ou d’empêcher ces pays de mener de telles politiques. Je suis aussi pour pouvoir débattre du protectionnisme mais en attendant de telles politiques me semblent cohérente dans le cadre de la mondialisation. Rappelons qu’on pourrait transférer les charges des entreprises sur les ménages avec une meilleure progressivité de l’impôt- ça pourrait d’ailleurs être une politique de redistribution de gauche.

    Je passerai sur l’analyse de l’offre en général qui est extrêmement caricatural. Autant je comprends qu’on veille réhabiliter le rôle de la demande dans l’économie, autant aller à nier tout impact des entreprises dans le processus de création d’emplois, c’est n’importe quoi.

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    • Xavier // 09.04.2014 à 03h53

      Aikos,
      je vous rappelle que la Chine est protectionniste, que le Brésil l’est également, la Russie, l’Inde, et même les USA. D’ailleurs, seule l’union européenne n’est pas protectionniste. Voyez où nous en sommes !
      La mondialisation n’a rien à voir avec l’absence de protectionnisme.

      Pour rappel, le mot protectionnisme vient de protéger. A méditer quand notre économie fout le camp…

      Quant à qualifier le transfert des charges des entreprises vers les ménages de redistribution de gauche, j’en reste coi.

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      • eBry // 09.04.2014 à 08h43

        Le seul frein réel à la croissance énergétique tient dans le lobby pétrolier et le rôle-clé géo-politique joué par ce dernier.

        Nous sommes à un point d’inflexion où le lobby pétrolier tire ses dernières cartouches et où les alternatives n’ont pas encore pu prendre leur plein essor.

        Nous ne pouvons en rien affirmer qu’une énergie bon marché illimitée est à jamais inaccessible.

        Par contre dans le point d’inflexion où nous nous trouvons, il faut certainement une approche économe de bon père de famille si l’on veut des lendemains meilleurs…

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      • Aikos // 09.04.2014 à 08h58

        La question c’est: « quel protectionnisme ? » et « avec qui ? ».

        Je souligne simplement les implications de ce que dit F. Lordon. Et je vous rejoins pleinement sur le « à méditer » en ce qui concerne le protectionnisme.

        Je doute toutefois qu’un Etat qui gère aussi mal ses finances, la justice sociale etc. fera un protectionnisme sain. Pour moi ce n’est pas la question centrale, la question centrale c’est que les élites soient au service d’un pays en qui elles croient.

        « Quant à qualifier le transfert des charges des entreprises vers les ménages de redistribution de gauche, j’en reste coi. »
        Je vous invite à regarder le niveau des inégalités en Suède.

        La gauche devrait mener une vraie réforme de la fiscalité pour la rendre plus progressive et oui, en l’état, elle devrait parallèlement baisser le niveau d’imposition des entreprises.

        Après, si elle veut être protectionniste à la place, eh bien qu’elle le soit ma foi. Il faudrait surtout qu’elle choisisse et soit cohérente !

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        • eBry // 09.04.2014 à 10h01

          Un modèle fiscal bi-polaire, à taux non-progressif, ne serait-il pas plus simple et plus transparent? Il éviterait toute forme d’évasion fiscale.

          Par exemple, 30% d’imposition pour tout résidant d’un pays et 30% de TVA sur quoi que ce soit qui se vend dans ce pays, aucun impôt sur les sociétés en dehors de la TVA. Aucune exception possible.

          Les taux d’imposition et de TVA pourraient être différents. A calculer sur base des sommes que cela engendrerait.

          Ces taux pourraient éventuellement varier en fonction des volumes sous jacents (population, nombre de produits vendus,…)…

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    • eBry // 09.04.2014 à 09h43

      Un modèle fiscal ou seules les personnes physiques seraient imposées aurait l’avantage de simplifier la fiscalité et de réduire fortement les possibilités d’évasion fiscale. Ce serait économiquement beaucoup plus sain.

      Je serais intéressé de lire des analyses sur cette optique…

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      • yvan // 09.04.2014 à 17h26

        L’analyse est simple : la création du statut de personne « morale » n’aurait jamais du exister.

        Et il ne faut pas croire que cela soit impossible : l’économie fonctionnait très bien avant.

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      • Pong // 10.04.2014 à 00h55

        Je partage tout à fait votre point de vue et me fais la même réflexion depuis longtemps déjà. Je n’ai jamais compris à quel titre une entreprise payait l’impôt. L’impôt est une contribution citoyenne et responsable. Une entreprise ne peut être ni l’un ni l’autre à la différence de ses dirigeants ou de ses salariés. Je me demande aussi pourquoi cette idée n’est jamais évoquée. Pourtant je devine que la proposition a dû être souvent faite dans la littérature du domaine. Quelqu’un a des sources ?

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        • Aikos // 10.04.2014 à 10h56

          Oui, je crois que beaucoup de gens confondent personnes morales et physiques.

          Mettons que mon entreprise fasse 120 000 € de bénéfices cette année, cela ne veut pas dire que je gagne 120 000€.

          Je serais imposé sur la part des bénéfice que je décide de m’attribuer, de même pour mon associé. Et oui, je préfère qu’on m’impose plus sur je gagne moi que sur de l’argent qui pourrait servir l’entreprise pour investir.

          Evidemment qu’il faudrait davantage recourir la TVA, quitte à redistribuer par ailleurs: elle a le mérite de concerner aussi les produits importés contrairement à l’IS qui pénalise les entreprises françaises.

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  • olivier69 // 10.04.2014 à 14h28

    Bonjour et merci pour le billet,
    En résumé, nous sommes dans le débat du « c’est la faute des entreprises et du capital » contre ceux qui disent « c’est la faute des politiques et de l’état » sans remettre en cause le mode de financement de nos sociétés (le rôle et le pouvoir financier des institutionnels) ! Stérile… Lorsqu’un spécialiste (ici, mr Lordon, mais il n’est pas le seul, j’insiste) utilise le langage du généraliste : alors, muselé et/ou « museleur » ? Dualité….
    Sur le plan politique et financier, il ne se concentre pas sur l’impact de la révolution technologique en cours, sur la structure des marchés (firmes, oligopoles, multinationales), sur la redistribution des gains de productivité dans le temps. Bref, il oublie le rôle des politiques pour mieux se concentrer sur des concepts abstraits : l’entreprise, le capital, l’investissement, l’emploi,… De quels types d’entreprises parle t-il ?
    La forme juridique des entreprises et la définition des normes ont des conséquences économiques (maitrise de l’offre et notamment des avancées techno par la concentration des entreprises et par la structure du financement) et des conséquences sociales (maitrise de la demande par le contrôle du crédit et par le biais de l’armée de réserve industrielle). Il fait par conséquent abstraction de la volonté élitiste et clientéliste d’imposer une doctrine du mondialisme capitaliste et/ou socialiste. Au final, à quel type d’état pense t-il également ?
    Oui, on ne mord pas la main qui nous nourrit, n’est-ce pas ! Même au prix du sacrifice des générations futures ?
    Enfin, pour la liberté, je dirai qu’elle commence par la connaissance et qu’elle se prolonge par le pouvoir sur soi-même (ex : la satiété). Le pouvoir sur l’autre est une forme d’incapacité à se dominer (être libre). Par crainte de l’autre, on finit par tenter d’exercer un pouvoir sur lui (l’étranger).
    En conclusion, celui qui ne sait pas se dominer (soi-même) fait un transfert pour dominer l’autre. Il perd alors sa liberté au détriment des normes. C’est ainsi qu’il met en péril la singularité et la diversité, c’est à dire la forme élémentaire de l’atomicité (condition première disparue du libéralisme). L’identité et la liberté sont liées.
    Ccl : Clientélisme (d’extrême gauche) ? Mr Lordon ne prend pas de gros risques….Malgré tout, sa conclusion est importante. Est-il surpris ou déçu ? Probablement les deux ! Rappelons lui que deux chemins opposés peuvent pourtant menés parfois à la même destination. Que les entreprises soient d’état ou privées, la volonté d’exercer son pouvoir sur l’autre n’a pas d’odeur…..
    ps : Les spécialistes ont tellement besoin de reconnaissance pour exister (d’ailleurs, ils sont nommés par leurs pères disciplinaires). Un problème d’identité ? Résultat de l’excès généré par la division du travail : le cerveau de la machine a besoin d’un corps mais surtout d’un esprit, d’une âme, d’une conscience….Parce que lui comme l’autre ont besoin d’un environnement pour exister. Mais un miroir ne suffit pas ! Dans ce contexte, la pauvreté relative ne doit pas être une spécialité mais une condition. L’identique n’existera jamais, c’est une vaine construction de l’esprit…

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  • eBry // 10.04.2014 à 18h07

    La France a inventé la TVA il y a 60 ans: http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20140409trib000824609/critiquee-mais-exportee-la-tva-fete-ses-60-ans.html

    Le concept de la TVA devrait être généralisé et supplanter toute autre forme d’impôt aux personnes morales. Correctement implémenté et régulé, il peut éviter la fraude fiscale et taxer tout produit ou service venant de l’extérieur du pays, sans entrer dans des mécanismes bricolés de protectionnisme qui génèrent des effets dominos indésirables…

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    • olivier69 // 10.04.2014 à 19h05

      Bonjour ebry,
      croyez-vous sincèrement que l’on puisse (ou surtout « que l’on veut ») généraliser une tva identique pour l’ensemble des pays du monde ?
      Ensuite, il se posera le problème de l’usage de celle-ci ! Quelle destination (la recette) doit-elle avoir de façon inconditionnelle et incontournable pour l’ensemble des pays sachant qu’ils ont des besoins différents ?
      Des déséquilibres apparaitront si la destination n’est pas la même pour tout le monde (ainsi que sa répartition). Des déséquilibres existent déjà structurellement par la localisation (dotation en ressources). L’idée est à exploiter mais elle nécessite conjointement une réflexion et un consensus difficilement applicables dans le temps, d’une part.
      Enfin, dans le cas contraire (dotation initiale différente en ressources et destinations divergentes de la recette de la tva), une entreprise qui importe des produits pour les incorporer dans son cycle de production et ensuite de revendre son produit fini uniquement à l’extérieur exacerbe aussi la concurrence et les inégalités mais différemment. Le pillage des ressources et le gaspillage ne sont donc pas traités.
      Ccl : l’idée est bonne mais d’autre part,. pas suffisante.

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      • eBry // 10.04.2014 à 19h26

        La TVA et les règles de taxation et d’imposition sont actuellement définis et appliqués de manières disparates à travers le monde.

        Il me semble qu’il faut définir et réguler par cercles concentriques: par région ou pays, puis par groupes de pays aux fondamentaux économiques proches, en cercles de plus en plus larges.

        Au plus on s’éloigne du centre (un pays donné), au moins il y a de produits/services taxés selon les mêmes termes et conditions.

        Des impératifs de compétitivité et des fondamentaux économiques obligeant toujours à avoir certaines disparités d’un pays ou groupe de pays à l’autre….

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      • eBry // 10.04.2014 à 19h32

        Je ne saisis pas pleinement la pertinence de votre remarque sur le pillage de ressources.

        Pourriez-vous illustrer votre propos à l’aide d’un exemple pour que je saisisse mieux les tenants et aboutissants?

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        • olivier69 // 10.04.2014 à 20h09

          L’idée est bonne mais…..
          Par exemple, une tva ne suffit pas à empêcher un modèle qui repose sur la consommation (pour maintenir la croissance notamment) d’ être inefficient. Une tva n’empêche pas non plus le gaspillage dans le processus de production. Une tva ne répartit pas correctement à elle seule les gains de productivité. Une tva ne vous donne pas la maitrise de l’instrument monétaire. Une tva ne vous protège pas de la disparition de la diversité. Voilà quelques illustrations…..
          Enfin et en fait, le vrai problème que vous soulignez,dans le protectionnisme est lié à l’idée de nomadisme. Les hommes doivent-ils se comporter comme des multinationales qui pillent les ressources sans se soucier des externalités ? Doit-on respecter (ami) notre environnement ou le mépriser (ennemi).
          L’idée de taxes ou de prix peuvent-ils être les seules solutions aux enjeux de demain. Les excès sont souvent la cause des maux.
          ps : Je pense par exemple que l’éducation et la philosophie sont aujourd’hui des atouts utilisés à mauvaise escient…. Vous soulignez les dérives liées à la personnalité morale ? Il existe, en effet, des personnalités morales sans physique (plutôt pratique comme paravent) mais des personnalités physiques sans morale !
          Ainsi, j’espère sincèrement avoir répondu à vos interrogations.

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          • olivier69 // 10.04.2014 à 20h48

            Et enfin, pour compléter sur les tenants et aboutissants, je pense que l’on ne doit pas se limiter à un seul angle d’analyse. Le pillage des ressources est davantage le fruit du gaspillage. Ce gaspillage a plusieurs explications.
            On ne peut pas réduire la définition du problème (la problématique) a un traitement partiel mais plutôt global. Un pansement technique (la tva) ne peut pas être suffisant. Une partie du problème ne soigne pas le tout. Les rapports de force ne doivent pas nous faire oublier notre environnement. Et donc, notre approche de celui-ci (ami ou ennemi)…

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          • eBry // 10.04.2014 à 22h47

            C’est clair, merci!

            En fait vous allez beaucoup plus loin que ma suggestion au sujet de la TVA ne porte. Je lisais votre remarque d’un point de vue strictement taxatoire, ce qui n’avait guère de sens.

            Une simplification des impôts et taxes sur les personnes morales en concentrant et limitant ces dernières à la TVA n’est pour moi qu’une action parmi d’autres qui devraient viser à briser le cercle vicieux dans lequel nous nous trouvons actuellement.

            Je pense aussi qu’un basculement brusque du système actuel vers un système fondamentalement différent n’est réalisable au mieux qu’en plusieurs étapes étalées sur des décennies.

            Les processus impliqués sont tellement complexes que je pense que toute solution d’avenir passe par une simplification drastique de quelques processus clés susceptibles de casser le cercle vicieux global pour basculer dans un cercle vertueux…

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            • olivier69 // 10.04.2014 à 23h38

              Et j’ajouterai : sur l’ensemble du billet, vos interventions m’ont également convaincu.
              Vous noterez la discussion entre benjamin et surya sur les moyens de déroger aux contraintes fiscales et qui résument parfaitement les réalités auxquelles nous sommes confrontés…..
              🙂

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            • eBry // 11.04.2014 à 08h41

              Exact! La discussion entre benjamin et surya montre combien d’efforts sont mis par les grandes entreprises dans l’évasion fiscale. Elles bénéficient d’avantage fiscaux et, en plus, mettent en place une ingénierie fiscale complexe pour éluder ce qui resterait à payer.

              Je crois donc plus que jamais que seule une simplification drastique permettrait de rendre ces évasions caduques et impossibles.

              Evidemment, il faut en avoir la volonté forte et implacable. Ca ce n’est pas encore gagné!

              D’abord convaincre suffisamment de parties de la nécessité, ensuite se demander comment l’appliquer…

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  • FVDB // 14.04.2014 à 17h37

    Bonjour,

    J’essaye de promouvoir le fait que tout ce qui est d’actualité (pacte et cie) est insuffisant. L’argumentaire est assez long et je synthétise ma pensée sur http://www.vedex.com/1000000emplois/ . Principalement les idées générales sont que le chômage est de masse et coute horriblement cher si on veut bien tout prendre en compte, la croissance n’est pas prête de permettre l’embauche par millions comme elle devrait, l’Allemagne malgré ses “vertus” est encore à 5% (chiffre non atteint ici depuis 35 ans), le plein emploi n’existera plus en Europe et que l’inertie est telle qu’il faut une très grande force pour engager un mouvement remontant à l’inverse du mouvement aspirant vers le bas. D’où la nécessité de créer une embauche massive et rapide et que ceci ne peut qu’accentuer toute autre solution allant dans le sens de l’emploi.
    Ce n’est manifestement pas dans l’air du temps mais le temps de la statistique ne penche pas vers un taux de chômage acceptable. Je n’ai fait que de voir les chiffres.
    Je suis donc plus ou moins à la recherche de canaux d’expressions ou d’appuis divers pour susciter au moins le débat.
    Sur le site, j’exprime la cause du chômage de manière assez simple afin de sensibiliser le plus grand nombre. Soyez indulgent, le but est simplement de faire comprendre qu’une certaine époque est terminée et que l’on devrait se mettre à inventer la suivante.
    Si ceci éveille votre intérêt …

    Cordialement

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