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2.février.20142.2.2014 // Les Crises

[Reprise] La gauche, sa vie, son œuvre, par Jean-Claude Michéa

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Gave le samedi, l’indispensable Michéa le dimanche – j’aime bien ce blog… 🙂

Dans son dernier essai, Les Mystères de la gauche, l’auteur de L’Enseignement de l’ignorance et d’Orwell, anarchiste tory explique pourquoi la gauche est le meilleur allié du libéralisme moderne.


Vous écrivez que le ralliement de la «gauche officielle» au culte du marché concurrentiel et de la croissance illimitée n’est pas une parenthèse mais «l’aboutissement logique d’un long processus historique» dont le moteur n’est autre que cette métaphysique du Progrès et du «Sens de l’histoire» héritée des Lumières. Le capitalisme est-il selon vous l’enfant des Lumières ?

La réponse est donnée par l’histoire ! Loin d’être une idéologie «conservatrice» ou «réactionnaire», le libéralisme économique d’Adam Smith est né au cœur même de la philosophie écossaise des Lumières. Et la plupart des Encyclopédistes (de Voltaire à Turgot) étaient persuadés que le «doux commerce» apporterait au monde entier la paix, la liberté et la prospérité matérielle. C’est tout aussi vrai, bien sûr, du libéralisme politique et culturel. C’est pourquoi on ne peut pas comprendre la modernité capitaliste sans mobiliser les idées de Progrès (la «mondialisation» comme avenir inéluctable de l’humanité), de Raison (le primat du calcul économique et le culte de l’innovation technologique à tout prix) et de liberté individuelle (le droit de chacun à vivre selon ses seuls caprices, qu’elles qu’en soient les conséquences sur la vie commune). C’est ce qui explique que la gauche – dont l’ennemi originel n’était pas le capitalisme naissant, comme pour les socialistes, mais l’Ancien Régime et le pouvoir traditionnel de l’Eglise («le cléricalisme, voilà l’ennemi !») – a toujours eu le plus grand mal à se démarquer de l’idéologie libérale des Lumières.

La «croyance religieuse en un sens de l’histoire et du progrès matériel illimité» cherchant à faire table rase du passé, que vous imputez au libéralisme, n’est cependant pas son apanage. Elle caractérise parfaitement, par exemple, l’expérience communiste en URSS.

Cette croyance naïve (puisque les ressources de la planète sont limitées) est précisément celle qui a rendu possible, au lendemain de l’affaire Dreyfus, l’alliance tactique contre les puissances de l’Ancien Régime (encore très actives jusqu’en 1945) entre la gauche au sens originel du terme (autrement dit, celle qu’incarnaient, sous la troisième république, le parti radical et la franc-maçonnerie voltairienne) et cette fraction importante du mouvement ouvrier qui, dans le sillage de Marx, considérait la grande industrie capitaliste comme la «base matérielle» logique de la société socialiste (la plupart des marxistes – à l’inverse © Hannah Assouline / Opale / Flammariondes populistes – rejetaient, en effet, l’idée que l’agriculture paysanne, l’artisanat, la petite entreprise voire le mouvement coopératif puissent jouer le moindre rôle dans une telle société).

C’est pourquoi la mise en pratique par Lénine, Trotsky et Staline (dans des circonstances historiques de surcroît très défavorables) de cette croyance «progressiste» (alors même que nul autre que Marx n’avait su analyser la dynamique aveugle du capital avec autant de lucidité) ne pouvait logiquement aboutir qu’à une sinistre imitation d’Etat du mode de développement capitaliste. Imitation évidemment très éloignée des aspirations émancipatrices du socialisme des années 1840.

Vous faites l’éloge des gens ordinaires et des classes populaires, y compris du «petit peuple de droite», rétifs au «culte de la modernisation à outrance», à «la mobilité obligatoire et généralisée » ainsi qu’à la transgression morale et culturelle». Ces gens, qui pour la plupart se réfugient dans la «grève des urnes» ou le vote FN, peuvent-ils être les acteurs de la construction d’une société décente ?

On ne peut rien comprendre à la situation politique actuelle si on «oublie» que l’idéal des libéraux (de gauche ou de droite) est celui d’un monde où la liberté des individus aurait pour condition première la neutralisation de toutes les valeurs communes – qu’elles soient morales, religieuses ou philosophiques (le marché concurrentiel et le droit abstrait étant supposés capables de créer à eux seuls tout le lien social nécessaire).

Or la plupart des «gens ordinaires» – dont l’ambition première est de vivre décemment d’une activité ayant un sens humain – sont encore massivement attachés à l’idée qu’«il y a des choses qui ne se font pas» (Orwell) et, en particulier, à l’idée que la générosité ou l’esprit d’entraide – ne serait-ce qu’à l’intérieur de la famille – sont des vertus humaines fondamentales. Plus attachés à cette idée, en tout cas, que les membres de l’élite dirigeante pour qui – chacun peut le constater quotidiennement – tous les moyens sont bons pour accumuler de la richesse (business is business), du pouvoir et de la «célébrité». C’est pourquoi cet attachement des gens ordinaires à un certain nombre de valeurs morales minimales (il ne s’agit évidemment pas de rétablir un quelconque «ordre moral») constitue, à mes yeux, un point de départ privilégié pour quiconque entend mobiliser l’ensemble des classes populaires (qu’elles votent à gauche, à droite ou préfèrent s’abstenir) contre un système dont l’amoralité de principe conduit précisément à détruire tout ce qui donne encore un sens à leur vie.

Quant à l’exaspération spécifique du «petit peuple de droite» (je ne parle évidemment pas ici de cette droite d’affaire que symbolisent Jean-François Copé et Christine Lagarde) je reconnais bien volontiers qu’elle prend des formes ambigües quand – du fait de sa diabolisation rituelle par les belles âmes de la gauche bourgeoise – elle en vient à tourner sa colère légitime contre des cibles secondaires et inadéquates.

Mais ceci nous rappelle seulement que l’indignation morale n’est que le point de départ de la critique politique. Le simple fait d’être un individu décent dans sa vie quotidienne ne protège évidemment pas contre les effets de l’aliénation, ni ne rend spontanément intelligible l’essence de la société capitaliste (d’autant que la désinformation médiatique – notamment dès qu’il s’agit d’économie ou de réforme «sociétale» – a atteint aujourd’hui un stade industriel). Mais pour aider ce petit peuple de droite à surmonter ses confusions idéologiques, il est d’abord nécessaire de comprendre les racines réelles de sa colère. Or ce n’est certainement pas la gauche de Christiane Taubira et de Pascal Lamy – celle qui a définitivement échangé le socialisme de Jean Jaurès contre l’affairisme de Pierre Bergé – qui pourra s’acquitter d’une telle tâche. Surtout si elle persiste à juger des problèmes qu’affrontent quotidiennement les classes populaires à travers le seul prisme de la vie parisienne ou de celle des beaux quartiers.

Le libéralisme s’appuie notamment sur le relativisme moral, la transgression et la destruction des liens traditionnels. A ce titre, «le droit au mariage pour tous» vous paraît-il un basculement décisif ou n’est-il qu’anecdotique ?

Dès lors que la gauche partage les mêmes illusions que la droite en matière d’économie (l’idée que la seule politique possible est celle qui consiste à «rassurer les marchés financiers») il était évident qu’elle chercherait, dès son retour au pouvoir, à masquer cette complicité sous le nuage d’encre des questions «sociétales».

Tant que les Français ne s’affrontent que sur la seule question du mariage gay (et, demain, de la «dépénalisation» du cannabis ou du vote des étrangers) le système capitaliste peut effectivement dormir sur ses deux oreilles. Cela ne signifie pas, pour autant, que ces questions «sociétales» soient toujours une diversion électoraliste. Certaines réformes représentent, à coup sûr, un véritable progrès. Une fois admis, par exemple, que l’orientation sexuelle d’un individu n’a rien à voir avec son degré de décence personnelle (Pierre Bergé vomit le petit peuple, Pasolini le défendait) ce serait un progrès humain évident que de proposer un nouveau pacte d’union civile accordant à tous les individus, quels que soit leur orientation sexuelle, les mêmes droits protecteurs (notamment en matière de séparation ou de décès de l’un des conjoints) que ceux qui sont garantis par le mariage traditionnel. A partir du moment, en revanche, où l’une des fonctions anthropologiques de ce mariage traditionnel est d’organiser officiellement la filiation (et, à travers elle, un nouveau système de parenté entre deux familles à présent alliées) il était clair que la volonté politique de substituer au projet d’un véritable «pacte pour tous» celui – purement libéral – du «mariage pour tous», allait faire surgir aussitôt toute une série de problèmes connexes, comme la procréation assistée, la «location» de «mères porteuses» ou l’élargissement du marché de l’adoption.

Et ce n’est qu’à partir de ces problèmes apparemment connexes qu’il est possible de comprendre qu’avec cette revendication libérale d’un «mariage pour tous» il s’agissait beaucoup moins – pour la gauche – de lutter contre l’«homophobie» que de déstabiliser un peu plus tout ce qui, dans l’organisation familiale existante, fait encore obstacle au déchaînement des rapports marchands (la famille est, en effet, l’une des dernières institutions où la logique du don prend encore le pas sur celle de l’échange économique).

Avec, à la clé, la possibilité d’un monde encore plus inégalitaire – comme celui que décrit Andrew Niccol dans Bienvenue à Gattaca – dans lequel finiraient un jour par coexister – sur fond de marchandisation généralisée de l’existence – deux races distinctes d’enfants : les «enfants de la nature» et ceux (supposés génétiquement plus «parfaits») de la science et des nouvelles technologies. Nous sommes, certes, encore très loin de ce rêve taubirien. Mais nous savons aussi, malheureusement, que la dynamique aveugle du marché ne possède aucun principe interne de limitation. Ce n’est que du dehors qu’elle pourra être remise à sa place.

Source : claude-rochet.fr

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40 réactions et commentaires

  • casper // 02.02.2014 à 06h26

    Tres bon.

    Une surprise toutefois: « Nous sommes, certes, encore très loin de ce rêve taubirien ». Est ce que ça n’est pas purement gratuit comme insinuation? Existe t’il des citations ou la moindre source démontrant que C. Taubira (ou d’autres solpheriniens) rêvent de nous construire le monde de Gattaca?

    Je demande parce que j’ai été souvent frappé par les descriptions d’apocalypse que l’on fait dans les conférences de la manif pour tous (une société ou les « idéologues du gender » forceront tout le monde a être bi et a se faire faire une opération de changement de sexe, etc…) dont je ne retrouve jamais les signes dans le discours des « idéologues » en question. C’est un peu triste de voir Michea faire la même chose.

    NB: ca ne veut pas dire que Gattaca n’est pas la suite logique de la médicalisation a outrance et déréglementée de la procréation telle que la rend possible le progrès technique. Evidemment si ceux qui en ont les moyens trouvent une possibilité de se donner un avantage supplémentaire, ils la saisiront.

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    • Arnold // 03.02.2014 à 16h34

      Je doute que si un groupe de quelque obédience qu’ils soit ai un objectif de nous amener dans un monde de type gattaca, il le clame bien haut et fort. C’est quand même un marque de fabrique que les « forces de progrès » veulent créer un humain nouveau, d’autre s’y sont essayé au siècle dernier, ça n’a vraisemblablement pas donné de résultat probant et plutôt amener à des catastrophes significatifs, étonnant d’ailleurs que ce discourt n’effraie pas plus que cela.
      Politique des petits pas ou de la grenouille mariné (au choix), petite réformette sociétal qui ne prête pas vraiment à se poser de question (on se dit après tous c’est plutôt positif) mais sur plusieurs décennie ces centaines de réformettes changent la société dans un sens qui peut ne pas convenir avec l’intérêt commun. Chat échaudé craignant l’eau froide: on nous a fait le coup avec l’Europe merveilleux projet qui devait apporté paix prospérité liberté et justice, alors forcement quand les mêmes viennent proposer un société meilleur car (blabla) le coup de pied au derrière s’impose (certains opterais pour la guillotine, méthode radical à mon sens mais dont aucune révolution ne semble y rechaper). Mais bon, en disant cela au yeux de certains on passe pour un horrible réactionnaire (car forcément si on est pas avec eux, on est contre et avec ceux d’en face, les méchant) .

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      • casper // 04.02.2014 à 02h06

        Enfin ça, en bon français, ça s’appelle un procès d’intention…

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    • Pong // 04.02.2014 à 10h31

      A mon sens, le problème n’est pas sa médicalisation (ça reste un progrès) mais sa marchandisation.

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  • Totor // 02.02.2014 à 06h53

    Quasiment le premier texte où je lis quelque chose de sensé sur « le mariage gay » et un des trop rares penseurs de gauche à souligner combien les combats societaux constituent l’enfumage permanent permettant au PS de se dire toujours « de gauche ». Merci Michea!

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    • Pong // 04.02.2014 à 10h26

      L’idée est pourtant déjà bien établie et souvent présentée chez les intellectuels de la gauche radicale (Lordon, Briquemont pour ne citer que ceux-là.

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  • luci2/29 // 02.02.2014 à 08h33

    Que l’ « Esprit » , Celui qui a poussé Jésus à faire valser les étals des marchands (symbolisme du libéralisme de l’ époque) soit aussi,aujourd’hui ,Celui qui éclaire Tout Homme dans Le Monde.
    Dehors les diviseurs,menteurs,dépouilleurs…et consorts.!
    Ceux là dont l’intelligence (celle dite des « Lumières » ..) est obscurcie…
    Ceux là qui,à l’égal des staliniens pratiquants de l’ex URSS,commencent par détruire la Famille,et partant ,détruire LA GRATUITE,notre seule Vocation à Vivre ensemble.!

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  • Ivan // 02.02.2014 à 10h22

    Indispensable Michéa ! Le premier philosophe à avoir clairement identifié l’appareil idéologique de la « gauche » française, du PCF au PS, ce pourquoi il est largement vomi et ostracisé par l’appareil médiatico-politique. L’idéologie libérale de gauche est en effet le complément au libéralisme de marché promu par la droite, la première ouvrant de nouveaux territoires sociétaux ou le dernier pourra s’exercer. Michéa rejoint parfaitement l’analyse de la mondialisation par S Latouche, comme destruction des structures sociétales traditionnelles et leur remplacement par la société de consommation et la réglementation juridique de marché. L’analyse du « mariage gay » dans cette perspective est la seule qui permette de donner véritablement un sens à cette entreprise alors qu’existait déjà le PACS. La marchandisation de la filiation et de la procréation en est la conséquence logique.

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  • jducac // 02.02.2014 à 16h00

    Quant à l’exaspération spécifique du «petit peuple de droite» (je ne parle évidemment pas ici de cette droite d’affaire que symbolisent Jean-François Copé et Christine Lagarde) je reconnais bien volontiers qu’elle prend des formes ambigües quand – du fait de sa diabolisation rituelle par les belles âmes de la gauche bourgeoise – elle en vient à tourner sa colère légitime contre des cibles secondaires et inadéquates.

    Le petit peuple de droite, et celui de gauche aussi, finit par prendre conscience du double discours de la gauche bourgeoise pour qui tous les moyens sont bons pour arriver au pouvoir, quitte à mentir sans gêne aucune afin de s’en emparer.

    « Mon véritable adversaire, c’est le monde de la finance » ; Cette déclaration colle mal avec l’extrême bienveillance témoignée à son égard par le ministère concerné, lequel s’évertue à ne rien faire pour réellement séparer les activités des banques. Il fait la part belle à la finance.

    Le petit peuple de droite, et celui de gauche aussi, voit bien, lui qui est exposé en première ligne, à la dureté de l’inévitable évolution matérialiste du monde (contrairement à ce que croient les idéalistes et idéologues de tous bords), que ceux qui s’érigent en donneurs de leçons, et font sans cesse appel au grand cœur de chacun en lorgnant sur l’argent des autres, prennent avant tout soin d’eux-mêmes, grâce aux deniers de la république.

    http://www.lepoint.fr/economie/l-exorbitante-retraite-d-ayrault-14-01-2014-1780011_28.php

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  • Frédéric // 02.02.2014 à 16h44

    Le début est intéressant, malheureusement je pense que Michéa a un peu trop chargé sa barque sur la question du mariage pour tous. On peut tout aussi bien soutenir que le législateur est dans son rôle et qu’en autorisant le mariage gay il vise tout simplement à étendre et renforcer l’engagement dans la société et la logique du don propre à l’organisation familiale traditionnelle. Bref, comme dirait Hegel, arrêtons de penser sur la tête.

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    • ploi // 02.02.2014 à 19h04

      @Frédéric

      Michéa exprime pourtant clairement pourquoi on ne pas « soutenir » que c’est la « simple visée » du législateur.

      Il commence d’abord par dire à quoi il est favorable (ce qui rejoint l’idée que t’exprimes, je crois) :
      « ce serait un progrès humain évident que de proposer un nouveau pacte d’union civile accordant à tous les individus, quels que soit leur orientation sexuelle, les mêmes droits protecteurs (notamment en matière de séparation ou de décès de l’un des conjoints) que ceux qui sont garantis par le mariage traditionnel. »

      Puis il explique pourquoi il juge que ce n’est clairement pas le but poursuivi par le législateur :
      « A partir du moment, en revanche, où l’une des fonctions anthropologiques de ce mariage traditionnel est d’organiser officiellement la filiation (et, à travers elle, un nouveau système de parenté entre deux familles à présent alliées) il était clair que la volonté politique de substituer au projet d’un véritable «pacte pour tous» celui – purement libéral – du «mariage pour tous», allait faire surgir aussitôt toute une série de problèmes connexes, comme la procréation assistée, la «location» de «mères porteuses» ou l’élargissement du marché de l’adoption. »

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      • Jean-Luc // 02.02.2014 à 20h33

        @ploi,

        bonjour,
        je ne vois pas bien la différence mais peut-être ai-je mal compris, entre un « pacte civil » accordant à tous les mêmes droits protecteurs que le mariage (donc aussi en matière de filiation et pas seulement de séparation/décès ce que Michéa oublie de préciser) et un « mariage pour tous » qui accorde, sans avoir besoin de créer un nouveau statut, les mêmes droits que le mariage traditionnel, logiquement.

        Soit l’on accorde les mêmes droits, soit cela revient à choisir les droits que l’on veut bien accorder à une catégorie de population et donc la définition de Michéa me semble trompeuse.

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        • ploi // 02.02.2014 à 21h57

          @Jean-Luc

          Moi je l’ai compris comme « accordant à tous les mêmes droits protecteurs que le mariage » mais pas en matière de filiation.

          La 1ère partie que j’ai citée plus haut est en effet ambiguë. Mais si on lit la 2ème, je pense que c’est clair. Il parle de l’organisation de la filiation avant de dire : «pacte pour tous» celui – purement libéral – du «mariage pour tous». Donc, pour moi, la filiation est la distinction qu’il fait entre les deux.

          Sinon tu dis : « Soit l’on accorde les mêmes droits, soit cela revient à choisir les droits que l’on veut bien accorder à une catégorie de population et donc la définition de Michéa me semble trompeuse. »

          Mais alors pourquoi accorder des droits inutiles à une catégorie de la population (en l’occurrence un couple homosexuel qui donc ne peut pas concevoir d’enfant) si on n’a pas pour but de faire « surgir aussitôt toute une série de problèmes connexes, comme la procréation assistée, la «location» de «mères porteuses» ou l’élargissement du marché de l’adoption » ?

          Donc, sans avoir d’avis sur la question, ça me semble être logique que l’objectif de l’instauration du « mariage pour tous » soit de permettre qu’ensuite soient légalisées la « procréation assistée pour tous » et l' »adoption pour tous » et peut-être les mères porteuses (même si cette question pose d’autres problèmes).

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          • samuel // 04.02.2014 à 22h53

            La filiation pose un problème:
            -personne ne porter plainte contre la nature pour ne pas être fertile
            – et personne ne peut attaquer l’état pour y remédier et trouver quelqu’un à adopter.
            C’est une réclamation nouvelle de droit au couple (homo comme pour les hétéro, plutôt chez les CSP +, qui valorise en premier leurs études).
            C’est délicat, dans un monde marchand, ce nouveau droit à forcement une solution marchande.

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      • Frédéric // 03.02.2014 à 08h52

        Je vois bien la distinction, j’ai seulement peine à la trouver convaincante en pratique comme en théorie, surtout quand on invoque l’anthropologie comme une norme objective fondamentale qui traverserait les âges. Inutile d’entrer dans les détails ici. La question est celle des limites au capitalisme.

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    • Mathieu // 03.02.2014 à 16h34

      En tant que belge, je suis toujours étonné de la « prise de tête » des français sur la mariage pour tous.

      Rappel, en Belgique le mariage homo est légalisé depuis 2003, l’adoption par un couple homo en 2006.

      L’adoption par un couple homo, c’est d’abord et avant tout pour régulariser des situation où typiquement une des partenaires d’un couple homo féminin a un bébé (il y a des dizaines de cas chaque année) et dont le père biologique ne reconnait pas l’enfant. Dans ce cas, le + naturel et le mieux à mon sens pour l’enfant est que la compagne de la mère puisse adopter (pour que si la mère biologique décède par exemple, l’enfant continue à être élevé par sa compagne). Le législateur est à mon sens dans son rôle de « régulariser » une situation problématique du point de vue légal.
      Cette situation représente la toute grande majorité des adoptions homos.

      Il faut bien aussi voir que le nombre d’adoptions est très faible (adopter devient de plus en plus le parcours du combattant pour les couples hétéro), et le nombre d’adoptions par les couples homos minuscule.

      Ce débat est donc effectivement de l’enfumage…

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      • Amsterdammer // 04.02.2014 à 22h14

        Idem vu des Pays-Bas…

        Alors que la question, c’est : offrir une sécurité juridique à des familles DEJA existantes, les Français marchent sur la tête; sur cette question, ils délirent collectivement, d’une façon très française, du reste. En faisant appel à toutes sortes de théories alambiquées, qui leur plaisent parce que brillantes à leurs yeux, mais fumeuses quand on les regarde avec un peu de recul.

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        • Incognitototo // 04.02.2014 à 22h42

          Pas mieux, vu de la France 😉

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        • Bill Smouth // 06.02.2014 à 17h29

          Parce que cela va tout simplement plus loin que la simple régularisation de familles déja existantes, qui n’est qu’une vision à bonne conscience des choses.
          Si ca s’arretait à cela, je pense que peu de gens seraient contre.

          Or il s’agit vraisemblablement de la premiere étape (enfin soyons juste, une énième étape) d’une déconstruction méthodique et tout azimut des repères familiaux et sociaux, dans des buts non avoués. Si vous pensez que ces gens pensent au bien être de la population, alors vous dormez.

          Moi je pense personnellement que les belge et les hollandais sont de gentils veaux, près à tout pour leur dose de bonne conscience, le tout en donnant une confiance aveugle à des représentants qui ont fait déja plus d’une fois preuve de leur forfaiture.

          Maintenant, on peut euthanasier les enfants en Belgique ? Non mais réveillez vous…. bon sang de bonsoir.

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          • Leens // 07.02.2014 à 09h46

            « Moi je pense personnellement que les belge et les hollandais sont de gentils veaux »

            « Moi je » ferais mieux de se taire. L’insulte, comme argument de débat montre la faiblesse du débatteur. Nos dirigeants (belges) sont sans doute de bons petits soldats de l’Empire américain, comme les dirigeants français d’ailleurs, mais au moins, ils ne déroule pas le tapis rouge aux pires féodalités du Moyen-Orient (Arabie Saoudite et Qatar) pour quelques petrodollars. http://www.planetenonviolence.org/Syrie-Geneve-II-Hollande-Sur-La-Touche_a3284.html

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      • Milsabor // 05.02.2014 à 13h08

        Sur le mur de la maison des gays à Bruxelles on peut lire : « A bas les préjugés de la différence des sexe ! » Voilà le mandat transgénérationnel délirant que les enfants adoptés par les couples gays auront à supporter.
        Quand à la Belgique: c’est un pays divisé en deux communautés « différentes » qui ne parlent pas la même langue et qui rêvent de divorcer, elle n’a pas de leçon de morale à nous donner.

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        • Leens // 05.02.2014 à 16h46

          Que savez vous de Belges? 10 à 15% sont peut être comme cela. Les autres, la majorité, sont bien contents de leur petit pays qui ne se débrouillent pas trop mal. Les centaines de milliers de Français qui vivent ici apprécient la douceur de vivre des Belges qui ne se prennent pas la tête avec des sujets, qui résolus chez nous, ont apporté un peu de bien-être aux couples homos. Et leurs enfants, ils se construisent avec les parents qu’ils ont. Les enfants des couples hétéros peuvent avoir des vies tout aussi chaotiques que les autres. L’hétérosexualité des parents ne garantit rien. Alors…

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          • Incognitototo // 06.02.2014 à 20h51

            Chers amis belges et hollandais,

            Quand je vous dis qu’il y a quelques Français qui continuent envers et contre tout à prendre leurs fantasmes pour la réalité, comme Bill Smouth, que dire de plus…

            Ha si, pour information seuls 25 % des enfants français auront l’insigne honneur de grandir dans une « famille normale » avec un père et une mère qui ne divorceront pas ou ne se sépareront pas, pendant qu’ils sont encore enfants… et c’est là où on s’aperçoit qu’une minorité veut continuer toujours envers et contre tout à imposer des « normes » qui n’existent plus… et qui n’ont d’ailleurs jamais existé si on connaît un peu l’histoire et l’ethnologie : http://solutions-politiques.over-blog.com/article-homoparentalite-et-mariage-pour-tous-de-la-realite-a-la-loi-114735226-comments.html

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  • Incognitototo // 02.02.2014 à 19h48

    Je ne vois pas ce qu’il y aurait « d’antirévolutionnaire  » dans le fait de pouvoir « choisir sa famille », bien au contraire.
    Je le vis tous les jours avec mes amis et voisins, pour lesquels j’ai autant (si ce n’est plus) d’affection et de désintéressement qu’avec ma famille de sang (encore aujourd’hui, j’ai déménagé un piano avec des potes et « potesses » dans la bonne humeur et la joie d’être ensemble)…
    Donc, légaliser ces états de fait collaboratifs et/ou associatifs ne me paraît en rien de l’enfumage visant à permettre au capitalisme de prospérer, mais une évolution sociétale qui permettra peut-être un jour de constituer des groupes suffisamment nombreux pour réellement s’y opposer et même vivre totalement en marge des logiques marchandes.
    D’ailleurs, je ne suis pas loin de retrouver l’esprit des communautés hippies des années 70, très loin des « analyses » de Michéa qui voudraient nous faire croire que c’est en adoptant ces modes de fonctionnement que nous serions le plus complice du capitalisme… C’est un total contre-sens pour moi, du moins pour mon vécu.

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  • Maud // 02.02.2014 à 20h08

    Merci de donner la parole à des penseurs, chercheurs qui sont systématiquement éliminés des grands médias. On peut protester, argumenter pour ou contre mais enfin on respire.
    A lire aussi bien Michéa que Dany-Robert Dufour on comprend combien la pensée a été homogénéIsée depuis des dizaines d’années: jouir sans entrave grâce au capitalisme triomphant que ne s’alimente que grâce à l’addiction à la consommation et au loisirs culturels eux aussi industrialisés.
    Il me semble que lorsqu’il évoque la cellule familiale à laquelle sont attachés nombre de nos concitoyens c’est parce qu’il s’agit de la première cellule collective constituée. Certes ont peu trouver ailleurs chaleur et entre aide mais il s’agit là de lutter pour que le collectif (même sans sa cellule restreinte), ne soit pas balayer au profit d’un individualisme grégaire sans repaire, sans racines culturelles dont se réjouissent les marchés. Encore un tout petit effort pour que tout éclate et que l’individu livré à lui-même n’est plus que l’addiction comme réconfort.
    Cette résistance prend parfois des odeurs nauséabondes mais l’exploiter en parler sans cesse ne fait que distraire de l’essentiel et il faut croire que le parti au pouvoir s’en réjouit en ressoudant à l’occasion et artificiellement ses troupes sur ces sujets. Carte blanche pour le reste.

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  • Macarel // 02.02.2014 à 20h43

    J’aimerais parler d’économie au raz des pâquerettes, et de la politique de l’offre de notre vice-chancelier Hollande !

    Ce brave homme ferait bien d’aller faire ses courses dans des grandes chaînes de distribution, comme je l’ai fait hier.

    Hors donc, je cherchais des tabourets de bar, pour une cuisine « à l’américaine ». Je « fais d’abord » un premier magasin, puis voulant avoir des éléments de comparaison, je vais dans une autre grande chaîne de distribution Conformachin Je cherche le rayon des « mes tabourets ». Effectivement , il y en avait tout un choix, puis en y regardant de plus près, sur les cartons de ceux -« prêts à emporter-, je vois made in china. En fait, tous les modèles étaient faits en Chine.
    Comme je n’étais pas venu pour acheter, mais plutôt pour voir, je me suis livré à un petit jeu : choisir au hasard des produits dans le magasin, et voir dans quel pays ils étaient faits.
    Que croyez-vous qu’il arriva ? la plupart étaient made in China, ou alors made in PRC.
    Quésaquo Made in PRC? après être rentré chez moi, j’interroge notre ami Google -celui qui sait tout, sur nous, et sur tout. Eh bien ! cela veut dire made in People Republic of China, c’est juste pour passer un peu plus inaperçu que le très explicite made in China. Il est vrai qu’en ces temps de « campagne en marinière », il faut un peu ruser pour éviter de se faire remarquer.
    Quand les produits que je prenais plus où moins au hasard, n’étaient pas faits en Chine ou PRC, ils étaient faits au Vietnam, en Croatia, en Turkey, et pour un certain nombre de téléviseurs assemblés en Pologne. Quelques électro-ménagers faits in UK, etc.
    J’ai bien trouvé quelques produits « made in France », mais rares, et indiqués par un bel autocollant tricolore, comme des cocottes minutes d’une célèbre marque.
    Et en attendant pour passer en caisse, j’ai même trouvé du « made in Germany », des rouleaux de PQ, avec imprimés sur le papier, soit des euros, soit des dollars. Faut-il y voir un lien, avec ce que pensent, nos cousins germains, de ces deux devises ? Allez savoir ?
    Fort de cette expérience, et avant de rentrer, je me suis arrêté dans un magasin d’une enseigne un peu plus, disons « classe », là j’ai bien trouvé des tabourets de bar, mais dix fois plus chers que les « made in China », il est vrai que dans ce magasin l’on vendait en ameublement des produits haut de gamme, conçus par des « noms du design », pas le moindre fauteuil à moins de 2000€.
    Sur le chemin du retour, je me suis dit : la politique de l’offre, ne marchera pas, car l’on ne peut lutter avec les pays émergents, à moins de dévisser nous mêmes jusqu’au niveau de vie de ces pays. Quant à l’offre haut de gamme, pour les gagnants de la mondialisation, elle ne suffira pas à relancer l’économie, car ces gens là, pour riches qu’ils soient, ne sont pas très nombreux.
    En fait dans les magasins de grande distribution de masse, la majorité des clients sont des gens modestes, qui émargent pour beaucoup aux aides sociales, et ils viennent acheter là parce que ce n’est pas cher.
    Nos aides sociales, subventionnent en quelque sorte l’industrie chinoise, et les profits de ceux qui délocalisent. Creusant, encore plus notre déficit commercial, nos déficits sociaux, et augmentant d’autant la dette de notre pays. Ce qui impliquera selon la logique de l’offre, de pressurer encore plus les salariés, une déflation des prix, et les gens encore plus impécunieux achèterons encore plus du low-cost chinois.
    Inutile d’aller plus loin, tout le monde comprend dans quel cercle vicieux, nous nous sommes fourrés, sauf notre Président.

    Alors, dans ce contexte, la politique de l’offre, c’est une ânerie, pas besoin, d’avoir fait l’ENA, ou HEC, pour s’en rendre compte.

    Tant que l’on refusera le moindre protectionnisme « intelligent », ce sera une grosse connerie.
    Et en terme de protectionnisme, il faudrait commencer par se protéger de l’Allemagne, et donc sortir de l’euro monnaie unique, pour le remplacer par une monnaie commune. Car l’euro est trop surévalué pour les pays du sud et la France, et sous-évalué pour l’Allemagne.
    La surévaluation pour les pays du sud les pénalise d’autant plus dans le cadre de la « politique de l’offre ».

    A moins que le social libéralisme assumé de notre vice-chancelier, et son eurolâtrie, ne s’accommodent très bien, de faire converger le niveau de vie des français, avec celui des chinois ou des indiens…

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  • fabien775 // 03.02.2014 à 00h15

    Il est totalement inévitable que nous approchons très vite de l’autre côté du miroir d’où il sera impossible de revenir. Les dettes illégitimes qui s’accumulent de jour en jour vont bientôt finir par nous exploser à la figure et comme aucune décision n’est prise, la fuite en avant continue Cela risque de ne plus durer très longtemps.

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  • Macarel // 03.02.2014 à 00h19

    Le capitalisme est sans doute le système le plus efficace pour assurer l’enrichissement rapide de gens rapaces et sans scrupules.
    C’est d’ailleurs pour cela qu’il s’est particulièrement épanoui aux USA, tous les immigrants quittaient la vieille Europe et ses problèmes, avec de rêves d’enrichissement rapides plein les yeux.
    Le problème, c’est que cette efficacité, crée lorsqu’il n’y a plus de garde-fou, des inégalités monstrueuses tout en détruisant les liens sociaux d’une part, et d’autre part détruit de façon irréversible notre biosphère.
    Le crime impardonable de la gauche, c’est de refuser de reconnaître ces deux aspects des choses, et de vouloir nous faire confondre libéralisme économique et libéralisme politique.
    Lorsque seule une minorité de prédateurs sans foi ni loi, s’enrichit au delà de toute décence, et impose sa loi à tous les autres, alors, le progrès ne veut plus rien dire.
    Et il faudrait avoir l’honnêteté de reconnaître que ce type de « progrès », mérite de s’appeler régression, et qu’il ne peut conduire qu’à l’obscurantisme et à la barbarie.
    Le crime de la gauche est là et nulle part ailleurs. En particulier, celui de la gauche bien-pensante, souvent qualifiée de bobo, et qui prétend donner des leçons de vie à tous les gens simples et humbles, alors qu’elle ne connaît rien des réalité du quotidien de ces gens là.
    Gauche qui croit par ailleurs détenir le monopole de la raison, alors qu’elle se conduit de façon de plus en plus irrationnelle, en particulier par le déni de réalité qui devient de plus en plus sa caractéristique principale.
    Cette gauche, est la meilleure alliée objective, des partis de la réaction, comme le FN en France.

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  • luci2/29 // 03.02.2014 à 06h59

    « la Gauche gauche » ,intelligente,moyennement,comme la « Droite »…prétend détenir
    LA Vérité…
    Mais « Sa » vérité nous aliène beaucoup plus et beaucoup plus perfidement que tous les autres partis,mouvements,,et ce quels qu’ils soient !!!
    En réalité,et Michéa, que Berruyer a l’intelligence de reprendre,démonte parfaitement bien ce mécanisme pervers. Celui là même qui fait de nous des esclaves..
    Mieux que « le capitalisme » (j’ignore d’ailleurs,précisément,aujourd’hui,ce que contient cette idée…selon ceux qui la portent ou/et la défendent,à « droite » comme « à gauche » )
    Pour moi,pour beaucoup de lecteurs anonymes et niuls ou béotiens,merci ,vraiment,à Berruyer,à TOUS ceux qui viennent l’aider,mais par là ,nous aider,nous,à émerger..un peu plus..un peu mieux…
    Car,effectivement,comme fabien 775,je pense que le « temps » est court,
    et que « le ciel » peut,très soudainement (un week end i.e) nous tomber sur la tête,après une « chypriotade » gigantesque,à la sicilienne !!!
    Courage toutefois,nous ne « sommes pas seuls » et…je connais,de plus,de bons « coins » pour la pêche à pieds…côté Mer d’Iroise où mon défunt Père m’a toujours affirmé y être né.
    Pas totalement faux non plus !

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  • tchoo // 03.02.2014 à 11h14

    Cessons donc d’appeller « gauche » ce qui ne l’est plus du tout, clairement définie aujourd’hui. Le PS n’est plus de gauche, depuis longtemps, mais maintenant avéré et clairement défini. Ces gens la ont dévoyé les idées de gauche en enfumant trop de gens pendant longtemps, aujourd’hui, ils déclarent clairement leur appartenance au clan de la dérégulation mondiale, donc évitons svp de leur redonner un label qu’ils ont définitivement rejetté.

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  • Lulu // 03.02.2014 à 19h04

    Juste une surprise (un peu marginale dans ce débat) : Pourquoi l’auteur qui embrasse si large ne trouve-t-il comme argument pour contrer la croyance des « libéraux des Lumières « au progrès matériel illimité, que celui de l’écolo de base, à savoir que les ressources de la planète sont limitées. Bien évidemment, quand on raisonne comme ici à l’échelle des siècles, on ne peut qu’envisager un capitalisme débordant progressivement du cadre planétaire… (Déjà, l’énergie solaire, etc..)

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  • Crapaud Rouge // 03.02.2014 à 23h54

    1) Clair comme du pétrole !!! Sa pensée n’est pas sans intérêt mais, résumée en deux phrases, on ne voit rien de ce qui était annoncé.

    2) Cette idée orwellienne «des choses qui ne se font pas», c’est bien gentil, mais en totale contradiction avec le progrès technique qui consiste précisément à « faire ce qui ne se faisait pas ».

    3) Le même principe orwellien est inapplicable dès lors qu’il y a brassage de populations. Pour un Français bien catho, « porter le voile » ça ne se fait pas, mais pour un musulman c’est tout à fait honorable.

    4) Pas besoin de se plonger dans l’idéologie des uns et des autres pour comprendre que le progrès technique à lui seul suffit à changer les esprits. Quand vous avez l’eau courante à l’évier, l’électricité au bout des doigts, le lave-linge qui travaille pour vous, on a une autre façon de concevoir ce qui se fait ou ne se fait pas.

    5) Je déteste les gens qui définissent la liberté individuelle comme un « caprice ». Si plus personne n’a le souci du bien commun, c’est à cause du progrès technique qui multiplie à l’infini les possibilités d’actions, (comme celle de partir 2 semaines en vacances à des centaines ou des milliers de km), non à cause d’une conception « laxiste » ou « erronée » de la liberté.

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  • beubeuh // 04.02.2014 à 12h16

    Je suis déçu que Michéa sacrifie ainsi à la vulgate conservatrice sur Taubira.
    Le recours accru à la PMA par des femmes de plus en plus âgées, le dévéloppement d’un marché parallèle de la GPA et d’une manière plus global la marche vers une société type « Gattaca » sont des processus largement indépendants de la loi pour le mariage pour tous et de l’influence des activistes LGBT. Pour une raison très simple: ils sont aujourd’hui (très) majoritairement le fait des couples hétérosexuels.

    Aujourd’hui un couple sur 5 a des problèmes de stérilité et ce chiffre est sur une courbe ascendante qui ne semble pas devoir s’inverser. Ce problème va être traité selon une une pure logique de marché, et ce avec la bénédiction des partisans de Manif pour Tous. Il se seront donc juste donné bonne conscience en demandant à ce que les homosexuels soient exclus de cette marche vers le transhumanisme – processus auxquels eux-même hétérosexuels bon teint participent pleinement. Le tout en se défendant de toute homophobie.

    Le footballeur Cristiano Ronaldo a fait un gosse par mère porteuse et le fait élever par son petit personnel: il exhibe tout cela à la une des magasines et les publicitaires l’érigent en exemple dans des clips grandiloquents et sur des affiches géantes, le tout dans une débauche de fric et de luxe absolument invraisemblable. Vous avez vu quelqu’un manifester contre ça?
    Par contre quand Mmes. A. et B. -qui vivent dans leur pavillon de banlieue avec leur Kangoo et leur labrador et partent en vacances au camping de Palavas-les-les flots- veulent se marier et avoir des enfants, on sonne la mobilisation générale et ont crie au changement de civilisation.

    J’avoue avoir beaucoup de mal à replacer le concept michéesque de « common decency » dans tout ça.

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    • ploi // 04.02.2014 à 15h52

      La “common decency”, c’est Orwell.

      Sinon t’as tout à fait raison en ce qui concerne les sujets de manifestation. Les gens devraient se sentir bien plus concernés par un multimillionnaire portugais qui joue au foot en Espagne que par les lois de leur pays.
      Surtout si on se rappelle qu’il y a seulement 4 ans des gens manifestaient en masse pour la retraite à 60 ans alors que dans d’autres pays du monde il n’y en a même pas!!
      Ou encore que des étudiants se sont opposés au CPE en 2006 alors que certains de leurs habits étaient fabriqués par… des enfants!!

      Incroyable!! Honte à eux!!

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      • beubeuh // 05.02.2014 à 10h58

        La « common decency », c’est Orwello-michéesque, si tu veux pinailler. On en parle vraiment que depuis que Michéa a repris le concept.

        Et j’ai l’impression qu’il est galvaudé, y compris par Michéa lui-même dans certains cas. On reporte effectivement sur des minorités les injonctions de décence qu’on ose pas adresser à la majorité dont on fait partie. Il y existe aujourd’hui un marché parallèle de la GPA et une pression constante inséminer des femmes de plus en plus âgées (il n’y a pas de limite légale). La faute du lobby LGBT? Bien sûr que non.

        L’exemple de Ronaldo, c’était pour signifier que tout le monde se couche devant des idoles, mais l’on rejette l’opprobre du pêché sur une minorité d’hérétiques.

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        • ploi // 05.02.2014 à 14h05

          A mon avis, c’est surtout parce que la majorité des gens au courant de l’histoire de Ronaldo ne pensent pas faire partie du même monde que lui. Et donc on ne se sent pas concernés.

          Et ce que t’appelles la « majorité » qui aurait accès à la GPA, ça me semble exagéré. La distinction se fait surtout au niveau de la richesse. Que des riches s’en servent, j’ai aucun doute. Mais j’ai du mal à croire que des personnes en dessous du revenu médian aient ne serait-ce qu’envisagé cette possibilité…

          Perso, j’ai jamais entendu personne envisager ça ou même penser que c’était une possibilité.

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          • ploi // 05.02.2014 à 14h15

            Et ceux que j’ai entendus parler de l’histoire de Ronaldo trouvaient ça quand même très « bizarre »..

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          • beubeuh // 06.02.2014 à 14h47

            Evidemment on en parle peu, mais j’ai entendu un cas de gens qui l’envisageaient (projet remis en cause par les événements en Ukraine), et j’étais très surpris parce que c’était loin d’être des hauts revenus
            Quand aux PMA tardives, elles coûtent le prix d’une voiture d’occasion, destinations accessibles par Ryanair.
            D’une manière générale, la transformation du désir d’enfant en réclamation d’un droit à l’enfant est un processus courant du fait du caractère massif des problèmes d’infertilité. Elle récolte dans l’ensemble plus de sympathie que d’hostilité, par contre on rejette sur les minorités la responsabilité des dérives.

            Bref, le jour où le marché vendra des clones low-cost aux couples infertiles, même les plus improbables, soyez sûrs qu’ils achèteront. Mais il y aura « 1 Papa + 1 Maman » donc l’honneur sera sauf.

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  • Milsabor // 05.02.2014 à 12h27

    Le progressisme libertaire est une perversion. Elle substitue le sociétal au social et elle confond liberté et libéralisation. Elle procède par retournement de son objet en son contraire et elle aboutit à sa destruction. Illustration : le parti socialiste est retourné en son contraire libéral et la contestation socialiste du capitalisme est détruite. Le parti socialiste fonctionne comme une entreprise électorale : les partisans producteurs discutent une idéologie utilisée comme moyen de propagande à destination des électeurs-consommateurs, les cadres du parti assurent la promotion de la marque du parti et les élus gèrent leur fief comme des patrons omnipotents. Au lieu de représenter le peuple, les élus représentent le gouvernement auprès de lui : retournement. La démocratie est détruite au profit du monarchisme républicain. Le progressisme libertaire est une dynamique qui se nourrit de son propre mouvement. La « conquête des nouvelles libertés » ne saurait connaître de répit ni de fin. Le progressisme fétichisé est une fin en soi. La fonction dynamique du progressisme libertaire est de fédérer les partisans dans l’enthousiasme de l’illusion groupale partagée, de susciter une opposition par le clivage que son mécanisme pervers provoque, et de dénier la réalité de cette nature perverse et de la destruction de ses propres fondements. Cette dynamique procède par dérégulation. Le point de fuite de cette dérégulation sans limite n’est pas une société anarchiste mais une société régie par le contrat de gré à gré. Le modèle juridique de ce mode de rapport social contractuel est celui de la société ultra-libérale et le rapport marchand. Une société libertaire totalement dérégulée serait le paradis de la marchandisation universelle. C’est ainsi que Michel Clouscard a pu écrire que « le libertaire, c’est l’accomplissement du libéralisme ». Une telle société atomisée en individus reliés et séparés entre eux par la logique du contrat et de la judiciarisation des rapports sociaux, serait une société sans morale, sans solidarité, sans pensée politique et sans démocratie. La démocratie repose sur une morale politique, des règles, et des traditions. Les traditions assurent la transmission transgénérationnelle de la morale et des règles par l’adhésion des citoyens au corpus politique social. Le lieu de cette transmission est la famille. Famille et transmission sont structurées par la représentation de la génération ou engendrement. Tradition, filiation et engendrement ne peuvent admettre le déni du principe de la différence des sexes dans leur structure. Démocratie et socialisme engendrent la société meilleure de demain à la façon de parents de sexes différents engendrant les nouvelles générations. Le déni de la différence des sexes porté par la loi sur l’homoparentalité révèle et recouvre le déni de démocratie et le retournement pervers du parti socialiste par le progressisme libéral-libertaire. La dynamique perverse induit le clivage entre les complices et les dénonciateurs. Il n’y a pas de dialogue possible. Les projections caricaturent les positions respectives. La perversion favorise, induit la perversion inverse (ici l’extrême-droite), nourrissant son propre sectarisme dans la dénonciation du sectarisme controlatéral. Aucun parti politique n’étant en mesure de dialectiser ces contradictions, tous sont complices plus ou moins conscients de la dégénérescence perverse du système politique. L’expression de la conscience politique de ces contradictions se développe en dehors d’eux, donnant lieu à des interprétations tendancieuses de la part des animateurs médiatico-culturo-mondains tous aliénés par l’hégémonie de l’idéologie dominante libérale-libertaire.

    Le progressisme libertaire n’est pas une évolution juste et nécessaire des mœurs. Il est une dynamique de déni de la réalité par la gauche. Il dénie la réalité de l’abandon de toute référence marxiste à la lutte des classes et à la recherche d’une alternative au capitalisme. Il dénie le ralliement au capitalisme de croissance infinie dont il prétend corriger les effets néfastes. Il dénie l’intégration de la pensée libérale non seulement dans son approche économique, mais aussi dans son fonctionnement, sa praxis calquée à tous les niveaux sur la logique entrepreneuriale. Le libéralisme libertaire est la perversion par laquelle la « gauche » post-marxiste œuvre à l’avènement du capitalisme absolu.

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  • Erlikhan // 05.03.2014 à 23h32

    Tout ce bla-bla pour finalement conclure que l’horrible gauche veut détruire la famille.

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