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3.janvier.20233.1.2023 // Les Crises

Épaves radioactives de l’Arctique : La guerre en Ukraine met un coup d’arrêt au projet de nettoyage

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Lorsque la Russie a assumé la présidence tournante du Conseil de l’Arctique en 2021, Moscou a présenté une proposition ambitieuse à cet organisme de huit pays soucieux de l’environnement. Au cours des 14 prochaines années, elle fera remonter des profondeurs de l’Arctique un ensemble toxique de déchets nucléaires rouillés – y compris deux sous-marins nucléaires entiers – qui ont été coulés pendant l’ère soviétique.

Source : Bulletin of Atomic Scientists, Charles Digges
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le sous-marin soviétique K-159 a coulé le 30 août 2003 alors qu’il était remorqué pour être démantelé, tuant 9 personnes. (Fondation Bellona)

Lorsque la Russie a assumé la présidence tournante du Conseil de l’Arctique en 2021, Moscou a présenté une proposition ambitieuse à cet organisme de huit pays soucieux de l’environnement. Au cours des 14 prochaines années, elle fera remonter des profondeurs de l’Arctique un ensemble toxique de déchets nucléaires rouillés – y compris deux sous-marins nucléaires entiers – qui ont été coulés pendant l’ère soviétique.

Le projet, dont le coût est estimé à environ 394 millions de dollars au taux de change actuel, a reçu le soutien de Vladimir Poutine. Son plan de développement de l’Arctique prévoit la récupération des sous-marins et des déchets radioactifs qui les accompagnent d’ici 2035.

Les conglomérats russes de gaz, de pétrole et de minerais voulaient que les épaves soient dégagées loin des routes maritimes arctiques naissantes. Les pêcheurs des deux côtés de la frontière entre la Russie et la Scandinavie, qui craignaient que les fuites radioactives des réacteurs des sous-marins ne contaminent les pêcheries, ont également célébré la nouvelle. Il s’agissait d’un rare alignement des planètes, qui plaisait aux écologistes, aux intérêts commerciaux, au Kremlin et aux gouvernements européens en même temps.

En novembre 2021, des discussions étaient en cours avec la puissante Banque européenne pour la reconstruction et le développement, qui a promis de contribuer au financement d’une étude préliminaire visant à déterminer les modalités de renflouement des épaves.

Puis, en février, la Russie a envahi l’Ukraine.

Depuis lors, l’Occident a imposé une série de sanctions à Moscou, et le buzz intergouvernemental sur le retrait des sous-marins et des déchets radioactifs de l’Arctique s’est tu.

La Norvège a été l’un des premiers pays à faire marche arrière, mettant fin aux échanges scientifiques avec Moscou dès le mois de mai et interrompant en juin le financement de la commission bilatérale de sûreté nucléaire qu’elle entretient depuis des décennies avec la Russie. Quelques jours plus tard, Moscou a répliqué de manière acerbe en déclarant qu’elle cessait elle aussi de travailler avec la commission en raison de la « ligne inamicale » adoptée par la Norvège depuis le début des hostilités en Ukraine.

Pour une alliance qui avait traversé des secousses politiques aussi turbulentes que l’annexion de la Crimée par Moscou en 2014, le fossé était profond. Même lorsque la méfiance mutuelle entre l’Est et l’Ouest avait été forte, la Norvège et la Russie avaient réussi à se hisser au-dessus de la politique pour se débarrasser en toute sécurité des éléments les plus toxiques de l’histoire de la Guerre froide. Mais l’invasion de l’Ukraine a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Moscou insiste sur le fait qu’elle va renflouer les sous-marins par ses propres moyens. Mais a-t-elle la moindre chance d’y parvenir par elle-même ? Et si elle ne le peut pas, quel est l’enjeu ?

Une histoire de nettoyage en coopération

Tout au long de la Guerre froide, l’Union soviétique et les États-Unis ont construit plus de 400 sous-marins nucléaires, assurant à chaque superpuissance la capacité de tirer des missiles nucléaires même après que leurs silos terrestres aient été décimés par une première frappe. Les fjords et les côtes autour de Mourmansk, qui jouxtent la Norvège, pays membre de l’OTAN, sont devenus la plaque tournante de la flotte soviétique du Nord, ainsi qu’une décharge pour les déchets radioactifs et le combustible nucléaire usé.

Mourmansk, Russie (aristidov/Wikipedia, CC BY 3.0)

Après la chute du Rideau de Fer, l’ampleur inquiétante de cet héritage a été révélée. Il a été révélé qu’à Andreyeva Bay, un site de ravitaillement de sous-marins nucléaires situé à seulement 60 kilomètres de la frontière norvégienne, 600 000 tonnes d’eau irradiée s’étaient échappées en 1982 d’une piscine de stockage de combustible nucléaire pour se déverser dans la mer de Barents. Le site contenait 22 000 assemblages de combustible nucléaire usé provenant de plus de 100 sous-marins, dont beaucoup étaient conservés dans des conteneurs rouillés entreposés à l’air libre.

Craignant une contamination, la Norvège a pris la tête d’un vaste effort de nettoyage avec d’autres pays occidentaux. Ensemble, ils ont dépensé plus d’un milliard de dollars pour démanteler 197 sous-marins nucléaires soviétiques déclassés qui rouillaient à quai, toujours chargés de combustible nucléaire usé. Un millier de balises de navigation arctique alimentées par des batteries au strontium ont été remplacées, la plupart par des unités à énergie solaire fournies par les Norvégiens.

Que reste-t-il dans la mer ?

Comme de nombreux autres pays, dont les États-Unis, l’Union soviétique avait l’habitude de rejeter ses problèmes radioactifs en mer.

Le Livre blanc de 1993 – une sorte d’aveu de ce déversement publié par l’écologiste en croisade Alexei Yablokov lorsqu’il était ministre de l’Environnement de Boris Eltsine – a décrit l’ampleur du problème, bien que pendant des années, ses révélations aient continué à être considérées par de nombreux membres du gouvernement russe comme des secrets d’État.

En 2019, une étude de faisabilité du projet de renflouement des sous-marins, élaborée par l’Autorité norvégienne de sûreté radiologique et nucléaire avec l’aide d’autres agences européennes de sûreté nucléaire, a confirmé les données de Yablokov et révélé ce que les Soviétiques avaient intentionnellement coulé : 18 000 objets radioactifs, dont 19 navires et 14 réacteurs nucléaires.

Bien que les radiations émises par la plupart de ces objets aient été réduites à des niveaux proches du bruit de fond grâce à des décennies d’accumulation de vase sous-marine, une étude de l’Académie des sciences russe a néanmoins identifié 1 000 objets qui produisent encore des niveaux élevés de radiations gamma.

Quatre-vingt-dix pour cent de ces radiations sont émises par six objets que Rosatom, l’entreprise nucléaire d’État russe, a jugé urgent de retirer de la circulation : deux sous-marins nucléaires, les compartiments réacteurs de trois sous-marins nucléaires et le réacteur du légendaire brise-glace Lénine.

Sur les 1 000 objets sous-marins qui émettent encore des rayonnements gamma de haut niveau, 90 % proviennent de 6 objets seulement. (Carte de Thomas Gaulkin / Datawrapper / Contributeurs OpenStreetMap)

« Nous considérons que même la probabilité extrêmement faible d’une fuite de matières radioactives de ces objets constitue un risque inacceptable pour les écosystèmes de l’Arctique », a déclaré en juillet Anatoly Grigoriev, responsable de l’assistance technique internationale de Rosatom.

Les deux sous-marins nucléaires – qui contiennent à eux deux un million de curies de radiations, soit environ un quart de celles libérées au cours du premier mois de la catastrophe de Fukushima – constituent le plus grand défi à relever et ont fait l’objet de la plus grande couverture par la presse.

Le premier d’entre eux est le K-27. Lancé en 1962, ce sous-marin de 110 m de long a subi une fuite de radiations dans l’un de ses réacteurs expérimentaux refroidis par métal liquide après seulement trois jours en mer. Au cours des années suivantes, la marine soviétique a tenté de réparer ou de remplacer les réacteurs, mais en 1979, elle a abandonné et a mis le navire hors service.

Trop radioactif pour être démantelé de manière conventionnelle, le K-27 a été remorqué vers le polygone d’essais nucléaires de Novaya Zemlya, dans l’Arctique, en 1982, et sabordé dans l’un des fjords de l’archipel, à une profondeur de 33 mètres seulement. Le naufrage a demandé quelques efforts. Le sous-marin a été lesté par de l’asphalte pour sceller son réacteur rempli de combustible et un trou a été percé dans son ballast arrière pour le submerger.

Mais la réparation ne durera pas éternellement. Le produit d’étanchéité autour du réacteur n’est censé empêcher les fuites de radiations que jusqu’en 2032. Ce qui est encore plus inquiétant, c’est que le combustible hautement enrichi du K-27 pourrait, si les circonstances s’y prêtaient, provoquer une réaction nucléaire en chaîne incontrôlée entraînant une importante émission locale de radiations.

L’autre sous-marin, le K-159, a été utilisé de 1963 à 1989. Il a été ajouté au catalogue des sous-marins toxiques en 2003, après la fin de la Guerre froide. Mais sa position au nord de Mourmansk, à cheval sur certaines zones de pêche les plus fertiles et des voies de navigation les plus fréquentées de la mer de Barents, en a fait une source d’anxiété particulière. Le K-159, qui n’était déjà plus qu’un tas de rouille de 93 m après des années de négligence, a coulé alors qu’il était remorqué vers un chantier naval de Mourmansk pour y être démantelé, tuant neuf marins qui se trouvaient à bord pour évacuer l’eau qui entrait.

Contrairement au K-27, cependant, aucune mesure de protection des deux réacteurs du K-159 n’a été mise en place avant le naufrage, ce qui signifie qu’il a coulé chargé de 800 kilogrammes de combustible d’uranium usé.

Le danger que représentent les sous-marins pour l’environnement

Les analyses effectuées dans les sous-marins ces dernières années n’ont pas révélé d’augmentation importante de la contamination au-delà des niveaux de radiation de fond. Une mission conjointe norvégienne et russe sur le K-159 en 2018 a découvert des ruptures le long de la coque du sous-marin, mais, comme les années précédentes, n’a pas révélé de niveaux de radiation élevés dans les échantillons de sédiments et d’eau de mer.

De même, une mission russe visant à mesurer la radioactivité autour du K-27 en octobre dernier, qui a cartographié les niveaux de contamination dans les glaciers entourant Novaya Zemlya, n’a rien trouvé d’anormal.

Sur les 1 000 objets sous-marins qui émettent encore des rayonnements gamma de haut niveau, 90 % proviennent de 6 objets seulement. (Carte de Thomas Gaulkin / Datawrapper / Contributeurs OpenStreetMap)

Mais les experts des deux côtés de la frontière russe affirment que de telles circonstances ne dureront pas. Les responsables de l’Autorité norvégienne de radioprotection et de sûreté nucléaire insistent sur le fait que les fuites du K-159 ne sont qu’une question de temps – et que même les rumeurs d’une contamination accrue pourraient nuire à l’industrie de la pêche dans l’Arctique.

Alexander Nikitin, un ancien capitaine de sous-marin de la marine russe qui travaille pour la fondation norvégienne Bellona et qui a siégé au conseil consultatif public de Rosatom avant sa dissolution en raison de la guerre en Ukraine, partage cet avis. Selon lui, les sous-marins continueront à se dégrader et à libérer lentement du césium 137 et du strontium lorsque l’eau s’infiltrera dans les réacteurs.

Une étude réalisée en 2013 par l’Institut norvégien de recherche marine a utilisé des simulations informatiques pour modéliser l’impact que cela pourrait avoir sur les populations locales de morue et de capelan, la culture commerciale de l’Arctique norvégien. L’étude a montré que si toutes les matières radioactives des réacteurs du K-159 étaient libérées en une seule « décharge par impulsions », cela multiplierait au moins par 100 les niveaux de césium 137 à désintégration lente dans les muscles de la morue de l’est de la mer de Barents.

Cela resterait toutefois inférieur aux limites fixées par le gouvernement norvégien à la suite de la catastrophe de Tchernobyl en 1986. « Ici, la question est que certains des radionucléides lessivés des réacteurs peuvent se retrouver dans les poissons – et les poissons sur la table de quelqu’un, a déclaré Nikitin. Il est difficile d’estimer l’impact. »

Selon lui, même de faibles doses suffiraient à faire fuir les consommateurs de poissons norvégiens. En 2021, soit dix ans après l’accident de Fukushima, 15 pays interdisaient encore l’importation de produits de la mer en provenance du Japon, malgré de nombreuses études établissant des concentrations de radionucléides suffisamment faibles dans les poissons pêchés dans cette région.

Selon une estimation, l’interdiction du poisson de la mer de Kara et de la mer de Barents pourrait coûter aux économies norvégienne et russe 140 millions de dollars par mois à elles deux – une difficulté économique qui, selon certains, serait pire que tout dommage environnemental direct.

La Russie fera-t-elle cavalier seul ?

Moscou a trébuché dans ses premiers pas en solo sur ce projet. Comme le raconte avec une candeur inhabituelle Atomnya Energia, une publication commerciale de l’industrie nucléaire russe soutenue en grande partie par Rosatom lui-même, le projet ne peut même pas obtenir de financement du ministère russe des Finances, qui a qualifié les projections de coûts de Rosatom de « insuffisamment fondées. »

«Mais comment puis-je justifier le coût d’un travail qui n’a jamais été fait auparavant ? » se lamente Grigoriev de Rosatom, cité par la publication. La Russie a également dépassé la date limite de remise d’une feuille de route globale décrivant la manière dont le projet serait entrepris en raison de la confusion et des querelles bureaucratiques.

Un problème : la Russie ne dispose pas du type de navires spéciaux capables de soulever un sous-marin. La dernière fois que le pays a tenté une telle opération, le Kursk, un navire de 17 000 tonnes métriques, a coulé lors d’un exercice militaire en août 2000. Cette tentative de sauvetage ratée a suscité l’indignation de Poutine, qui était alors à moins d’un an de son premier mandat présidentiel.

Après avoir retardé l’arrivée des plongeurs norvégiens sur le Kursk pendant neuf jours, au cours desquels l’équipage survivant a péri, le Kremlin s’est empressé d’inviter les sociétés néerlandaises Mammoet et Smit International à coordonner le renflouement techniquement exigeant de l’épave un peu plus d’un an plus tard.

Les Néerlandais, et tous les autres, n’étant certainement pas disposés à aider, la Russie est seule à essayer de construire ses propres navires de sauvetage pour remonter les K-27 et K-159 – une construction qui gonflerait le coût estimé de l’opération de relevage de plusieurs millions de dollars supplémentaires.

De nombreux projets de navires de ce type ont été envisagés, allant de ballons à des pinces géantes pour soulever les sous-marins, mais rien n’a abouti. Lors de la conférence de juillet, Oleg Vlasov, qui dirige Malakhit, le bureau fédéral russe d’ingénierie marine, s’est plaint de ne pas disposer de suffisamment d’informations techniques sur les épaves de Rosatom, malgré les nombreuses expéditions qui y ont été menées, pour commencer à concevoir un tel navire.

« Nous parlons trop et depuis trop longtemps », a déclaré Oleg Vlasov, qui dirige le bureau fédéral russe d’ingénierie marine, à Rosatom en juillet. Selon lui, si la Russie n’agit pas rapidement, les navires deviendront si affaiblis dans leur tombe aquatique qu’il sera peut-être plus sûr de les laisser là où ils sont.

C’est ce scénario que Nikitin juge le plus probable après l’invasion de l’Ukraine.

« La question de la remontée de ces objets coulés continuera d’être reportée et occultée, et les autorités commenceront à expliquer qu’ils ne représentent pas une menace sérieuse, et qu’avec le temps, ils deviendront plus sûrs, et ainsi de suite », a-t-il déclaré.

Il a ajouté qu’aucune des réunions de Rosatom sur le relevage des sous-marins auxquelles il avait assisté avant l’invasion de l’Ukraine n’avait porté sur la construction par la Russie de ses propres navires pour le renflouement des sous-marins. Elles portaient plutôt sur les pays à qui demander de les retirer.

Mais Nikitin et d’autres membres de la société civile russe qui composaient le conseil public de Rosatom ne participeront plus à de telles réunions dans un avenir proche. Et la transparence du côté russe – qui s’est forgée au cours de nombreuses années difficiles – pourrait être l’une des plus grandes victimes environnementales de l’invasion de l’Ukraine par Moscou.

Source : Bulletin of Atomic Scientists, Charles Digges, 28-11-2022

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Danton // 03.01.2023 à 16h57

Ce n’est pas la guerre en Ukraine le fautif. Ce sont les sanctions. Nuance. De taille.
La guerre en Irak ou celles contre Gaza n’ont entrainé aucune rupture de coopération internationale car nul ne les a sanctionné.
Si l’occident avait traité la guerre d’Ukraine comme le monde a traité celle d’Irak, ,les vieux réacteurs soviétiques pourris seraient sortis de l’eau ,le gaz russe bon marché coulerait à flot, les centrales à charbon ne devraient pas être réouvertes, pas plus que le chauffage au bois encouragé, notre industrie ne serait pas menacé, ni nos économies.
Tout ceci n’est pas le résultat de la guerre en Ukraine mais de notre volonté de mettre la Russie à genoux( « nous allons éradiquer l’économie Russe » disaient ils)

19 réactions et commentaires

  • vert-de-taire // 03.01.2023 à 09h29

    Un sujet très délicat qu’aucun pays ne présentent aux gueux. C’est gérer des poubelles, c’est nucléaire, c’est des gros sous, c’est très technique, bref cela ne peut pas plaire.

    Et pourtant le sujet des déchets ‘marins’ est plus que préoccupant.
    Surtout en la vieille Europe.
    Les guerres mondiales puis la course folle au nucléaire ont entraîné le dépôt de milliers de tonnes de poisons sur nos côtes.
    On en trouve aussi bien dans toute la mer Baltique, qu’en mer du nord, manche, atlantique, méditerranée et adriatique. On est cerné par des poisons mortels.
    Inévitablement, des pêcheurs ramassent ces saloperies et sont parfois affectés directement dans leur santé tellement notre industrie militaire de mort est puissante et efficace (exemples récents en adriatique).

    Tous les marins même du dimanche qui ont consulté des cartes marines voient partout (vraiment partout ! ) de grandes zones marquées explosifs immergés.

    Concernant les déchets nucléaires c’est du délire. Pour se débarrasser de la radioactivité un peu gênante pour le vivant (malgré et en contradiction avec les dénégations des bandits), nos dominants déments les ont fait balancer dans la mer comme les ordures ménagères. L’ingestion de produits radioactifs métabolisés par le vivant est inévitable. Et placé en bout de chaîne trophique, nous ‘profitons’ pleinement de la concentration naturelle de ces poisons.
    La description de l’irresponsabilité des soviétiques et des méchants russes est pleinement partagée avec celle des autres empires.

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    • Louis // 04.01.2023 à 09h57

      Question de proportion, dans certains pays dont les nôtres nous avons depuis longtemps une opinion publique qui impose certaines règles telle cette convention Euratom du 25 mars 1957.

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      • T-ver // 07.01.2023 à 15h28

        L’Union Soviétique ET les pays occidentaux ( Belgique, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Suède, Suisse, Royaume-Uni, États-Unis ) ont continué à déverser leurs déchets radioactifs dans l’océan Atlantique bien après 1957.
        Aucun renflouement n’est à ma connaissance prévu.
        Maintenant ils externalisent : la pollution dans le 1/4 monde, ça fait quand même plus propre ؟

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  • Auguste Vannier // 03.01.2023 à 09h45

    On sait désormais (Porochenko, Merkel, Hollande) que la Russie a été bernée par les « pseudo accords de Minsk I et II, et qu’elle a été délibérément provoquée par les USA et L’OTAN via le régime putschiste de Kiev à « envahir » l’Ukraine.
    Les conséquences sur le « nettoyage » des saletés nucléaires de l’arctique n’ont pas été envisagées, comme celle .d’une recrudescence des risques d’holocauste nucléaire…
    The Doomsday Clock est à 100 secondes de minuit, l’heure de la catastrophe finale.
    Mais c’est « la faute aux Russes » n’est-ce pas!

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  • Louis // 03.01.2023 à 10h12

    Pourquoi aussi ne pas focaliser sur Mayak cette plus grande poubelle nucléaire du monde ou le niveau zéro de l’écologie et de la prévention a minima..
    https://energie-nucleaire.net/accidents-nucleaires/mayak

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  • Grd-mère Michelle // 03.01.2023 à 13h09

    À noter, la position de la Norvège.

    En mars 2022, la population belge a été avertie (par le service public/RTBF) qu’elle ne risquait pas d’être privée de gaz(celui dont je me chauffe en ce moment-même), car « plus de 80% du gaz distribué en Belgique est acheté à la Norvège ».
    Ce qui n’a pas empêché son prix de bondir!
    On pourrait sans doute dire la même chose du saumon…

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  • alain maronani // 03.01.2023 à 14h06

    Il ne s’agit pas que de 2 sous-marins…

    La Mer de Barents, où a coulé le sous-marin russe « Koursk », est la plus importante poubelle nucléaire au monde, digne d’un inventaire à la Prévert : 21 000 m3 de déchets radioactifs solides, plus de 7 000 m3 de déchets liquides contaminés, plus de 20 000 objets irradiés, quelque 250 réacteurs nucléaires et surtout 88 sous-marins déclassés, dont 52 encore chargés en combustible.

    Le tout réparti le long de la presqu’île de Kola, plus précisément dans la région de Mourmansk, où l’ex-URSS entretenait sept bases militaires secrètes, aujourd’hui inemployées.

    Abandonnés sans protection, tels quels, ou dans des conteneurs aux parois à peine étanches, ces décombres radioactifs ont été jetés là avant la fin de l’ex URSS. Le combustible inutilisé aurait même servi à alimenter en énergie certains villages venus s’installer autour des bases pour en vivre et qui en meurent aujourd’hui. C’est en 1996 que le monde découvre avec stupeur ce qu’il pressentait déjà, sans en connaître l’ampleur : la réalité de la menace nucléaire soviétique d’origine militaire.

    A l’origine, le rapport d’une association écologiste norvégienne, Bellona, présenté lors de la réunion du G 7 qui se tient cette année-là à Moscou. Proche de la frontière scandinave, le site pollué de Kola intéresse en effet directement Oslo. Un des auteurs du rapport, Thomas Nilsen, parle à l’époque d’un « Tchernobyl au ralenti », évoquant les risques de contamination de l’océan Atlantique par la mer de Norvège.

    Voir l’excellent site – Sortir du nucléaire – qui détaille les conséquences a long terme de cette industrie, en Russie ou ailleurs et pas nécessaire de traduire.

    Récemment au début de l’opération spéciale des troupes russes ont eu l’idée de creuser des tranchées dans la zone la plus radio-active (la zone rouge) autour de Tchernobyl, faisant remonter spectaculairement le niveau de radio-activité, nul doute que ces gens sont maintenant décédés.

    Coopération internationale à l’arrêt ? Doit-on rappeler qui est responsable de cette situation ?
    En quoi les sanctions empêchent-elles la Russie de nettoyer sa poubelle nucléaire ? Qui est responsable de quoi ici ?

    Il est vrai que pour Tcherrnobyl il avait été nécessaire pour la Russie d’utiliser les compétences des firmes occidentales pour fabriquer et mettre en place le système de protection (concu pour durer une centaine d’années).

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  • JPP // 03.01.2023 à 14h33

    La sédimentation finit par enfouir complètement et définitivement ce qui repose au fond des mers.
    C’est uniquement une question de temps. Et les microparticules radioactives disséminées soient suivent la même voie en restant locales ou en se dispersant massivement en suivant les courants et finissent ausi par sédimenter, soient sont temporairement ingérées par des êtres biologiques ce qui ne fait que décaler dans le temps leur sédimentation. Ne pas pêcher ces êtres contaminés n’est qu’un problème économique humain mais plutôt heureux pour les êtres biologiques concernés. Naturellement si on peut faire un bon ménage à l’échelle humaine, c’est mieux encore que le mieux soit l’ennemi du bien, largement illustré par le desamiantage: de l’amiante piégé dans un support fermé ne diffuse aucune particule alors qu’après désamientage on retrouve de nombreuses particules flottant dans l’air !!!

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    • alain maronani // 03.01.2023 à 14h58

      Les déchats nucléaires ont une durée de vie de 400.000 années et la sédimentation naturelle ne protège pas contre la radiation ou contre le cesium-136. Il n’y a pas de sédimentation puisque ces déchets sont dans la chaîne alimentaire.

      L’ingestion par des êtres vivants dans la chaîne alimentaire ne supprime pas la nocivité des déchets radioactifs ou autres et est le premier facteur de transmission aux êtres vivant plus haut dans la chaîne alimentaire, comme vous et moi…et c’est pour cette raison que la consommation du thon jaune, un exemple, est beaucoup plusdangereuse que celle de la sardine, car il concentre les déchets des espèces qu,il mange et ingère.

      C’est pour des raisons identiques que certains plastiques sont maintenant interdits comme le Bisphenol-A. Une étude de la revue Nature avait souligné qu’un enfant ingére plus ou moins 1 million de micro-particules détachées du biberon…

      Ne pas pêcher ces êtres contaminés n’est qu’un problème économique humain mais plutôt heureux pour les êtres biologiques concernés..je vous cite. C’est hallucinant !!! La pêche régulière de poissons ou d’espèces déformés est le résultat direct des phénomènes heureux…

      Pour l’amiante..il n’y a AUCUN milieu étanche et les micro-particules se diffusent dans les bâtiments

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      • JPP // 05.01.2023 à 14h43

        Depuis que la vie existe sur Terre elle est considérablement exposée à des conditions agressives dont les rayonnement. Mais c’est aussi une source très importante de diversité et d’évolution.
        A chaque seconde nous sommes traversés par de nombreux rayons cosmiques; les habitants des zônes granitiques sont exposés à la radioactivité des granits; les passagers des avions volant à très haute altitude sont irradiés (le Concorde était connu pour cela) quant aux astronautes ……, autrefois les montres lumineuses étaient radioactives, etc… Les milieux absorbent plus ou moins les rayonnements. Par exemple pour les rayons Y et Gamma 2mm de Pb = 20cm de béton plein. Mais pour les neutrons il faut de bonnes épaisseurs d’eau ou de paraffines. Bref mes propos ne sont pas de nier des problèmes très biens étudiés mais il faut accepter de vivre avec la radioactivité naturelle et chercher à minimiser les expositions artificielles en comprenant la réalité sans fantasmer. Les rayons s’atténuent comme l’inverse carré de la distance. Avec la radioactivité on parle de la demi vie ou période d’un élément: par exemple quand on parle de 100000 ans cela veut dire qu’il n’y en a plus que la moitié et 100000 ans plus tard le 1/4 etc…
        Les anomalies biologiques que vous signalées sont logiques et connues. Mais le monde biologique faiit impitoyablement disparaitre ce qui n’est pas viable ou ne procure pas un avantage sélectif quelconque.

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  • moustif // 03.01.2023 à 15h45

    Ca n’excuse pas la gestion catastrophique des déchets nucléaire en URSS mais n’oublions pas que nous avons fait pareil pendant très longtemps (fosse des Casquets, Algerie, Polynésie…)
    L’URSS s’étant effondré après avoir perdu la course a l’armement/a l’espace, aujourd’hui c’est évident que la russie n’a plus les moyen de gérer tout ce bordel, une dette écologique qui va durer encore tres longtemps, hélas.

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    • Danton // 03.01.2023 à 17h00

      Pourquoi devrait ce être à la seule Russie d’agir et payer pour l’URSS? Ce sont plus de dix pays qui sont concernés, non? Pourquoi devraient-ils être exonéré ?

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      • moustif // 03.01.2023 à 17h59

        Effectivement, certains ont bénéficié des infrastructures Nucléaire (entre autre) qui elle n’ont pas disparu, mais vous les voyez vraiment proposer leur aide a la Russie pour démanteler des vieux sous-marins, aujourd’hui?

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        • JPP // 05.01.2023 à 14h49

          Les Euro Atlantistes ont aidé à financer le sarcophage de Tchernobyl parce qu’ils étaient directement concernés par le régime des vents et aussi parce que l’URSS avait été liquidée et la Russie à genoux.

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      • Castor // 04.01.2023 à 18h19

        C’est parce que la Russie est l’héritière légale de l’URSS. C’est à ce titre qu’elle s’est acquittée jusqu’en 2006 des dettes contractées par l’URSS auprès des Etats-Unis pendant la seconde guerre mondiale.
        Ceci étant dit, j’ignore pourquoi la Russie est la seule héritière, vu que les pays de la CEI ont conservé les infrastructures. En Ukraine, même l’armement mobile a été conservé, et à ma connaissance aucun paiement n’a été versé en compensation.

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      • Fanny // 07.01.2023 à 11h46

        « Pourquoi devrait ce être à la seule Russie d’agir et payer pour l’URSS? Ce sont plus de dix pays qui sont concernés, non? Pourquoi devraient-ils être exonéré ? »

        Tout simplement parce que les autres pays ont été, pour la plupart d’entre eux, colonisés suite à des guerres de conquêtes.

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  • Danton // 03.01.2023 à 16h57

    Ce n’est pas la guerre en Ukraine le fautif. Ce sont les sanctions. Nuance. De taille.
    La guerre en Irak ou celles contre Gaza n’ont entrainé aucune rupture de coopération internationale car nul ne les a sanctionné.
    Si l’occident avait traité la guerre d’Ukraine comme le monde a traité celle d’Irak, ,les vieux réacteurs soviétiques pourris seraient sortis de l’eau ,le gaz russe bon marché coulerait à flot, les centrales à charbon ne devraient pas être réouvertes, pas plus que le chauffage au bois encouragé, notre industrie ne serait pas menacé, ni nos économies.
    Tout ceci n’est pas le résultat de la guerre en Ukraine mais de notre volonté de mettre la Russie à genoux( « nous allons éradiquer l’économie Russe » disaient ils)

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  • Danton // 03.01.2023 à 22h17

    Je parle des trois pays Baltes, de la Moldavie, l’Ukraine, l’Arménie, la Géorgie, l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan et le Turkménistan qui composaient aussi l’ancienne URSS, ils ont su prendre les actifs soviétiques, qu’ils assument aussi le passif.

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    • Myrkur34 // 04.01.2023 à 07h43

      Vous avez entendu parler de la catastrophe de la mer d’Aral pour le Kazakhstan et l’Ouzbékistan ? Pour la production de coton à tout prix, détournement des fleuves l’alimentant et surconsommation des pesticides et engrais et donc quasi-disparition de cette mer et désert avec poussières toxiques à la place.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Mer_d%27Aral

      C’est quand même connu, combien d’émissions de Thalassa époque Pernoud sur le sujet comme sur Mourmansk et son dépotoir nucléaire.
      Les actifs soviétiques ont été bien cher payés en pollution et exploitations diverses sans parler du fait d’être citoyen de seconde catégorie, au mieux.

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