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18.novembre.201618.11.2016 // Les Crises

Etats-Unis : pourquoi Donald Trump mise tout sur la finance dérégulée, par Romaric Godin

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Source : La Tribune, Romaric Godin, 14/11/2016

En faisant de la dérégulation financière et de son complément les baisses d’impôts sa priorité, le nouveau président des Etats-Unis veut doper rapidement la croissance. Mais c’est un jeu risqué qui pourrait préparer la prochaine crise en oubliant de régler les questions essentielles des inégalités sociales et territoriales et de la baisse de la productivité.

Le président élu des Etats-Unis, Donald Trump, a donc désormais une priorité : la dérégulation bancaire. C’est du moins ce qu’il a affirmé vendredi 11 novembre dans un entretien au Wall Street Journal en évoquant des modifications substantielles à la loi Dodd-Frank, cette loi qui a établi des régulations en 2010 au secteur financier pour tirer les leçons de la crise de 2007-2008. Les valeurs bancaires ne s’y sont pas trompées et ont fortement progressé en Bourse depuis l’élection du milliardaire à la Maison Blanche le 8 novembre dernier.

Se réconcilier avec le parti Républicain

Il peut sembler pour le moins paradoxal que celui qui avait fustigé durant la campagne les liens entre Hillary Clinton et Wall Street devienne, à peine élu, le champion de la finance. Mais, en réalité, Donald Trump ne s’est jamais caché de vouloir en finir avec la régulation financière. En réalité, il n’a guère le choix. Elu du parti républicain, mais choisi de facto contre le parti républicain et sur un programme qui tranchait avec la majorité de ce parti, il va devoir construire dans les premiers mois de son mandat l’unité de ce parti afin de pouvoir compter sur la majorité du Congrès. Or, un des points essentiels de la paix avec le pouvoir législatif sera la question budgétaire. Si Donald Trump a pu, pour convaincre les populations fragilisées de la Rust Belt, tenir un message keynésien de relance, ce message ne reflète nullement le rapport de force au sein du parti républicain.

Un plan de relance très incertain

Donald Trump aura clairement du mal à financer par le déficit des dépenses publiques supplémentaires. Les seuls dérapages budgétaires que les Républicains accepteront seront ceux finançant les baisses d’impôts. Ce seront donc ces baisses d’impôts qui auront la priorité et, partant, les dépenses publiques seront nécessairement serrées. Le plan de relance des infrastructures de 1.000 milliards de dollars devra donc attendre. Le programme de Donald Trump ne s’en est jamais caché : ce programme doit être financé par les recettes supplémentaires récoltées par l’accélération des forages pétroliers et par la réduction fiscale accordée aux entreprises qui rapatrient leurs bénéfices aux Etats-Unis. Tout ceci incite à la prudence sur la réalité d’un tel plan qui, de surcroît, à l’image du fantomatique plan Juncker en Europe, doit s’appuyer sur l’investissement privé. Le plan de relance à la Trump promet donc d’être lent et pas forcément utile : dans ce type de plan, les investissements se concentrent sur les projets les plus rentables qui auraient pu être financées par l’argent privé.

Tout miser sur la croissance

L’impact sur la croissance de ce plan s’annonce donc faible, du moins en début de mandat. Or, Donald Trump a besoin de croissance pour remplir les caisses de l’Etat et asseoir son pouvoir sur le Congrès et dans l’opinion. Son modèle de ce point de vue doit être George Bush Junior, lui aussi élu en 2000 malgré une majorité relative de voix face à Al Gore, mais qui a gagné (dans le contexte très particulier néanmoins de l’après-11 septembre) une large popularité par la suite. Or, pour créer rapidement de la croissance, la formule utilisée pourrait être la même que dans les années 2000 : déréguler la finance. Donald Trump explique qu’en amendant la loi Dodd-Frank, il favorisera le crédit, notamment envers les plus fragiles. C’est exactement la logique qui a conduit à la crise des subprimes. Le crédit a été utilisé comme levier de croissance de substitution au creusement des inégalités.

Revenir à l’avant-crise

En baissant les impôts et en dérégulant la finance, Donald Trump espère revenir à l’avant-crise en termes de croissance. Les baisses d’impôts viendront alimenter encore les flux financiers et la spéculations et doper les bénéfices des banques.Son idée serait alors que les recettes issues de cette croissance portée par la finance viennent remplir les caisses de l’Etat fédéral pour financer le plan de relance des infrastructures. La logique est belle sur le papier et on comprend l’engouement des opérateurs boursiers qui rêvent tous d’un retour au printemps 2007, lorsque la bulle financière était à son apogée et qui correspond à leur âge d’or. Mais est-elle réaliste ? Rien n’est moins sûr. L’histoire montre que le développement tiré par le secteur financier ne réduit guère les inégalités, tant sociales que géographiques. Surtout, elle ne conduit guère à des investissements raisonnés, mais souvent au contraire à un sous-investissement dans le domaine productif. L’essor de la dérégulation financière dans les pays développés s’est accompagné d’un ralentissement de l’investissement et de la productivité.

La logique du parti Républicain plutôt que la régulation financière

Un protectionnisme possible en comptant sur la finance ?

Fuite en avant

Leçons pour l’Europe

Lire la suite sur : La Tribune, Romaric Godin, 14/11/2016

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Commentaire recommandé

Mr K. // 18.11.2016 à 06h00

Je crois que l’on peut faire les deux.

Séparer les banques de dépôts des banques d’affaires et dérèglementer la partie affaires.

Mais il ne faut pas rêver. La suppression en 1999 par Bill Clinton du « Glass-Steagall act » qui instituait cette séparation des activités bancaires est pain béni pour les banques.

Non seulement elles peuvent faire joujoux avec les dépôts des clients dans des activités très risquées, mais en plus elles bénéficient de la garantie des dépôts par l’état fédéral. C’est du « pile je gagne, face tu perds ».

45 réactions et commentaires

  • Guillaume81 // 18.11.2016 à 00h12

    Un très bon documentaire sur France 5 sur l’écrasement salarial depuis la crise de 2008 et les faux-semblants de la reprise de l’emploi américain : « le prix du rêve américain »

    http://pluzz.francetv.fr/videos/le_prix_du_reve_americain_,148032682.html

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  • Logic // 18.11.2016 à 03h11

    Le risque est grand de se « trumper » encore une fois.

    C’est d’autant plus étonnant qu’il préconisait (ou préconise encore ?) la séparation entre banques de dépôt et d’affaire, ce qui est une mesure de bon sens, à 180 deg. d’une dérégulation.

      +10

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    • Mr K. // 18.11.2016 à 06h00

      Je crois que l’on peut faire les deux.

      Séparer les banques de dépôts des banques d’affaires et dérèglementer la partie affaires.

      Mais il ne faut pas rêver. La suppression en 1999 par Bill Clinton du « Glass-Steagall act » qui instituait cette séparation des activités bancaires est pain béni pour les banques.

      Non seulement elles peuvent faire joujoux avec les dépôts des clients dans des activités très risquées, mais en plus elles bénéficient de la garantie des dépôts par l’état fédéral. C’est du « pile je gagne, face tu perds ».

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      • izarn // 20.11.2016 à 11h19

        Croire que la finance est régulée en ce moment, c’est assez comique.
        Séparer les banques de dépôts des banques d’affaires est par contre une véritable sécurité.
        Mais malheureusement, si les banques ne peuvent plus spéculer en prenant en otage leurs clients, je crains qu’elles fassent faillite….C’est à dire qu’il soit déjà trop tard.

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    • BOURDEAUX // 18.11.2016 à 07h54

      Comme Mr K, je crois que cela n’est pas incompatible du tout. Si trump réactive une sorte de glass-steagal act, que ces messieurs fassent des paris sur les taux de crédit aux étudiants en sniffant de la coke ne me dérange pas du tout.

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      • Alain Trépide // 18.11.2016 à 11h26

        Et bien non, du coup il seraient obligés de parier sur autre chose il me semble, puisqu’ils ne pourraient pas acheter de parts de crédits étudiants… C’est bien le principe de la séparation non?
        Je suis assez peu informé des principes techniques, donc corrigez moi si je me trompe.

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    • Charles // 19.11.2016 à 22h48

      Le pire, c’est que le champ libre à la dévastation par la finance s’accompagne des pires perspectives pour les libertés. A commencer par la nomination de Mike Pompeo à la tête de la CIA, qui n’a jamais caché son objectif: Make America Big Brother.
      A lire ici: http://wp.me/p5oNrG-tCy

        +2

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      • izarn // 20.11.2016 à 11h55

        [Modéré].
        Sur Pompeo:
        http://www.boursorama.com/actualites/mike-pompeo-un-parlementaire-faucon-et-anti-iran-a-la-tete-de-la-cia-b90d69a0c2608af06251d997e6821031
        Pompeo correspond tout à fait aux déclarations de Trump faites dans sa campagne, sur l’Iran par exemple, surtout c’est un adversaire d’H. Clinton.
        Cet homme a été financé dans ses propres mandats électifs par les frères milliardaires Koch, également soutiens de la campagne de Trump…
        Pompeo veut rassembler les « métadonnées » financières, à celles individuelles.
        On peut comprendre à l’inverse de Jorion, des cocos et autres, que Trump cherche à s’attaquer aux mafias introduites dans la finance…Aux escroqueries les plus diverses, on se souviendra de Madoff, hein? Ainsi que les transferts de fric douteux vers Daesh…
        Ceci dit Pompéo n’est pas forcement sympathique….mais bon un directeur de la CIA sympa, faut pas réver!!!

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  • BrianDuSysCat // 18.11.2016 à 03h35

    oui, Trump, incapable de tenir ses promesses sur l’emploi, sur les non-délocalisations, sur les taxes douanières, va devoir détourner la colère de ses électeur. Devinez sur qui : les immigrés bien sûr.

    La défaite d’Hillary a confirmé, après le Brexit, que l’establishment médiatique pouvait se prendre des roustes bien sévères même lorsqu’il appuyait de toute ses forces. C’est très positif, cela laisse entrevoir une brèche dans ce système. Maintenant j’espère que Trump et ses promesses racistes et pathétiques va être démis de ses fonctions.

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  • Mr K. // 18.11.2016 à 05h48

    Cette idée que supprimer tous les règlements va amener à une économie parfaite me laisse perplexe.

    Il faudrait peut-être plus parler d’un mode de pensée que d’idée. Cette manière de voir que l’on retrouve, par exemple, sous-jacente sur le site http://www.zerohedge.com/ , me semble d’une autre planète.

    Cela renvoie peut-être à un idéal fantasmé des débuts de la nation américaine?

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    • PierreH // 18.11.2016 à 13h55

      Régulation et dérégulation existent en français, même s’il me semble que cela implique une limite quantitative (on régule un flux par exemple). Accessoirement, « déréguler » existe sur le Larousse, mais je ne saurais dire s’il s’agit d’un néologisme…

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      • Mr K. // 18.11.2016 à 19h10

        Il me semble que l’on peut dire qu’en France, par exemple, l’AMF (Autorité des Marchés Financiers, anciennement COB) régule les marchés à partir d’un règlement.

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  • Kesse // 18.11.2016 à 05h54

    Il me semble qu’on parle sans savoir ce que seront les amendements a la loi Dodd-Frank. Comme le dit un commentaire precedent, il me semble que Trump etait favorable a une separation entre banques d’affaire et banques de depot … dans quels cadres de negociations ces mesures s’inscriront-elles? C’est a minima ce qu’il faudrait savoir pour pouvoir en juger … Je ne suis pas pro-Trump, mais j’ai lu de meilleurs articles de Romaric …

    En tout cas, il est normal d’appeler a la vigilance sur ce sujet, mais il serait souhaitable d’avoir de plus amples informations pour porter un jugement … cet article est un poil dans le ton des editorialistes chien de garde, pour moi.

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    • Dizalch // 18.11.2016 à 07h02

      « cet article est un poil dans le ton des editorialistes chien de garde, pour moi. »
      ? Romaric Godin éditorialiste chien de garde selon vous Kesse? Vous Trollez n’est-ce pas?… vous êtes vous-même lecteur de cette presse de masse et ne supportez pas que d’autres aient d’autres points de vue?…
      Pour info, R. Godin ne se trompe pas sur le sujet en question… il a du, comme, je l’avais fais ici dans un commentaire précédent sur un autre post, regarder et analyser la plate forme de D. Trump, où ce dernier indique tout ce qu’il va faire, de façon détaillée… Et, dans la partie Finance, il indique abroger la Loi Dodd-Frank Et ne pas remettre en place le Glass Steagull Act, alors qu’il l’avait promis, Et que cela serait nécéssaire, puisqu’il veut, comme il le dit lui-même, re-booster la finance…
      cdt,

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      • st3fc10 // 18.11.2016 à 14h34

        je l’ai vu en conférence à lyon et je dirai oui. soft, gentil mais CDG. il nie l’effet des médias dans la fabrication de partis-leurre.

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      • kesse // 18.11.2016 à 20h39

        Si ce que vous dites fini par se realiser, alors le monde est bien mal-embarque … Plus le guignol a la defense qui veut taper sur l’Iran. La complete panoplie du republicain debile, ca promet. La colere va grondee aux etats-unis.

        Je pensais Trump plus ambitieux, je ne pensais pas qu’il voulait etre un president de bois appliquant un politique ecrite d’avance par d’autres.

        Le vote utile anti-Bernie des electeurs democrates est l’erreur la plus stupide qu’il m’ait ete donne de voir. A retenir …

        Et oui, un article se basant sur des rumeurs non sourcees m’apparait plus l’oeuvre d’un editorialiste que d’un journaliste. Meme si je le reconnais l’article de Godin est de meilleurs factures, mais quand on se forge des principes sur ce que devrait etre la methode journalistique, il faut etre juste et les appliques a tous ou a personne, non? Cite un entretien au Wall street journal sur la question de la finance sans donner de details des propositions concretes ni du contexte a venir en terme de negociations ne m’apparait pas etre une methode credible pour juger de la politique qui sera finalement menee.

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        • Alfred // 18.11.2016 à 21h43

          « le votre utile anti Bernie des électeurs démocrates est la chose la plus stupide qu’il m’ait été donné de voir »: j’ai l’impression de voir cette chose stupide à chaque élection française pour ma part.

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  • Fabrice // 18.11.2016 à 05h57

    C’était prévisible les américains auront droit aussi à leur mini « mon ennemi c’est la finance » ce qui signifie que les immigrés ont du soucis à se faire car il faudra bien donner le change à se revirement.

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  • Pierre Bacara // 18.11.2016 à 07h55

    USA : Dodd-Frank Act, Wall Street, réindustrialisation et baisses d’impôts

    Il me semble que le Dodd-Frank Act n’est pas très contraignant, sauf en ce qui concerne la fourniture d’informations au gouvernement états-unien. Il semble s’agir d’une loi réaliste – elle ne prétend pas contraindre les banques à faire ce qu’elles ne feront de toute façon pas – et nécessaire – elle est un indispensable essuie-glasse pour le gouvernement des Etats-Unis. Par ailleurs, elle sert peut-être de précédent, de jurisprudence, à des lois futures, plus contraignantes et qui, en 2016, sont encore utopique et prématurées.

    Abroger le Dodd-Frank Act est donc peut-être à la fois une erreur stratégique de management et un lâcher de lest envers Wall Street qui signifie « vous pouvez lâcher la meute, on va avoir besoin de beaucoup d’argent ». En effet, l’idée de réindustrialsier – rapatrier les emplois industriels – est elle aussi stratégique mais elle ne peut être financée que par des baisses d’impôts qu’il va falloir financer.

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  • bhhell // 18.11.2016 à 08h43

    Les espoirs du retour à un vrai capitalisme productif avec l’élection de Trump (Max Keiser annonce même lyriquement la mort de Wall Street) sont la répétition du même. Une croyance religieuse qu’on peut modifier les choses de l’intérieur. Mais tous les présidents (on peut leur accorder le crédit de la sincérité et de la volonté de ressusciter le cadavre) se sont cassés les dents sur mur du réel:
    Comment créer des emploi quand la technique peut se passer (et la productivité l’exige) de main d’œuvre grâce à l’automation? Ou quand la délocalisation est plus rentable que le rapatriement de capitaux et empêche tout protectionnisme (qui pénaliserait les entreprises délocalisées)?

      +12

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  • jessim // 18.11.2016 à 08h46

    C’est quand même curieux de remarquer qu’on ne s’est jamais autant intéressé à la politique américaine depuis l’élection de Trump qui n’a toujours pas pris ses fonctions. Il me semble qu’Oblabla n’avait pas bénéficié d’une telle analyse politique.

    Concernant la dérégulation bancaire, Trump est ultra libéral sur le plan économique, libéral veut dire que l’état n’intervient pas et c’est ce qu’il fait après ce qui est insupportable en Europe comme aux USA est que c’est le client et le contribuable qui épongent les dettes, il n’y a pas comme cela devrait être le cas de destruction création comme dirait charles gave.

    Quant à sa baisse d’impôt, c’est très bien parce que ça obligera les USA à lever le pied sur l’interventionnisme à l’étranger qui coute très cher. Bientôt la clique à juncker va se retrouver bien seul pour nous vanter l’europe qui achève de souler les derniers pro-européens.

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    • Feubeuh // 18.11.2016 à 12h34

      Baisse d’impot, baisse d’impot… de 10% actuellement pour les plus pauvres à 12,5%…

        +1

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  • Choupinet // 18.11.2016 à 08h54

    Peut-être que Trump trahira ses engagements tel le ver de terre élyséen normal.

    Peut-être qu’il est stratège rusé qui connaît ses adversaires, et les tient à distance en attendant janvier 2017.

    Vus les troubles actuels et les controverses de son programme, tenir les pires fauves au calme est le moyen de préparer sa présidence sans être déchiqueté voire assassiné en avance (l’assassinat de présidents, sport national US)

    Rappelons-nous le pouvoir de destruction et de nuisance des puissances d’argent quand mécontentes. Le monde couvert de guerres et de régimes déstabilisés le prouve.

    Vue sa capacité à surprendre, préjuger ce qu’il fera dans les faits n’a pas de sens. Il sera peut-être encore pire, ou pas du tout ou entre les deux.

    Crier au loup occupe le troupeau mais ne prouve pas le grand cerveau, Godin ou pas. Ca le nourrit, remarquez…

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    • Xfiles72 // 18.11.2016 à 13h24

      Oui, je suis de votre avis, il n’est pas encore en poste, pourquoi déjà dévoiler ces mesures dans le risque de se les faire triturer dans tous les sens.

      J’ai espoir que Donald, et son égo démesuré, s’investisse de sa mission de « Make America Make Again » pour que les livres d’histoire se rappelle de lui en tant que l’Homme qui a sauvé les USA. Si tel n’est pas le cas , et que l’on tombe encore sur un « infiltré » comme tous les autres, ce sera tout de même une des plus grande déception de ces dernières décennies.

        +6

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      • red2 // 18.11.2016 à 14h27

        « J’ai espoir que Donald, et son égo démesuré, s’investisse de sa mission de “Make America Make Again” pour que les livres d’histoire se rappelle de lui en tant que l’Homme qui a sauvé les USA.  »

        J’ai le même espoir que vous. Ce mec est multimilliardaire, il n’a pas besoin de faire de la politique pour s’enrichir, comme les Clinton, Blair ou plus près de chez nous Sarkozy, Hollande et tout les autres. Dans ce cadre pourquoi se lancer dans cette campagne qui lui coûte un bras en abimant son image si ce n’est pour vraiment faire quelques choses ? Qui vivra verra, mais je pense qu’il va au moins essayer.

          +9

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        • kesse // 19.11.2016 à 01h15

          It makes sense! We will see. Or maybe Trump is a masochist. he likes to work a lot for nothing and having a lot of problems.

            +0

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  • moshedayan // 18.11.2016 à 09h02

    Il n’y a qu’un seul investissement financier valable dans l’histoire économique : c’est l’investissement industriel et recherche-développement, tout le reste se joue sur ou revient à des jeux d’écriture et des spéculations qui, en général, finissent mal ou aboutissent à une somme nulle (en termes de bénéfices sur le long ou court terme – vérifiable en valeur d’indices base 100). Protectionnisme raisonnable et incitations fiscales extraordinaires sur les deux domaines cités plus hauts avec une hausse bien calculée des salaires (des classes pauvre à moyenne-supérieure) peuvent relancer l’économie (en limitant l’importation de produits de consommation -protectionnisme). Quid aussi pour l’équipe de Trump de la « planification écologique »?

      +8

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  • Nanker // 18.11.2016 à 09h58

    « Comment créer des emploi quand la technique peut se passer (et la productivité l’exige) de main d’œuvre grâce à l’automation? »

    C’est exactement la thèse que défend le philosophe (et dans son cas ce n’est pas un gros mot!) Bernard Stiegler.
    Un résumé express de sa pensée ici :
    https://www.franceinter.fr/emissions/affaires-sensibles/affaires-sensibles-10-novembre-2016

    En gros : selon lui Trump va se planter car la ré-industrialisation en cours aux USA se fait avec des robots. On rouvre bien des usines mais on n’embauche personne.

    Stiegler a une thèse annexe ; le pouvoir n’est plus à Washington mais dans la Silicon Valley avec les GAFA. Deuxième raison pour laquelle Trump va échouer.

      +3

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    • Papagateau // 18.11.2016 à 11h12

      « selon lui Trump va se planter car la ré-industrialisation en cours aux USA se fait avec des robots. On rouvre bien des usines mais on n’embauche personne.  »

      Et comme ça passe sur Franceinter, la conclusion est qu’il faut plus d’immigration pour remplacer les robots aux USA (et en France).
      On est en plein dans le système de pensée orwellien de la « double pensée ».

        +5

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      • sylvain // 18.11.2016 à 11h56

        Je crois qu’il aurait fallu que vous l’écoutiez avant d’écrire ce post :/

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    • Pinouille // 18.11.2016 à 11h45

      « Trump va se planter car la ré-industrialisation en cours aux USA se fait avec des robots. On rouvre bien des usines mais on n’embauche personne.  »
      S’il arrive à réindustrialiser son pays, ce sera déjà une victoire. Il pourra s’enorgueillir des bons chiffres de la croissance.
      Pour le chômage, il fera comme les autres: il fera disparaître des statistiques une partie de la population mise de côté.
      Risques: les exclus ne consomment pas et ne remboursent pas leurs prêts étudiants ou autres.
      Bref, rien de pérenne à l’horizon.
      L’actualité montre que les gouvernements des pays industrialisés ne sont pas préparés, ou n’ont pas les moyens de faire face à cet inéluctable bouleversement des moyens de production que constituent les robots et l’IA. Cela va de facto continuer d’exclure du travail une partie grandissante de la population et concentrer davantage les richesses dans une petite poignée de sachants/possédants.
      Je ne vois pas comment on pourrait survivre si ce n’est en travaillant moins et en partageant plus.
      Un avis contraire est le bienvenu.

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    • Alexandre // 18.11.2016 à 13h38

      Cela me semble un peu exagéré:
      Les robots augmentent la productivité par personne, mais il faut du monde pour les superviser, les réparer, les actionner.
      Certes, moins que l’équivalent-production-en-ouvriers-chinois, mais personne n’a jamais pensé que le rapatriement d’usines aux US créerait autant d’emplois que ceux occupés dans les pays en question.
      Les deux pays les plus robotisés de la planète sont le Japon et l’Allemagne, et ils sont également parmi les pays modernes avec le plus fort taux d’emploi industriel.

        +4

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      • PierreH // 18.11.2016 à 14h02

        Exemples intéressants, on notera cependant que ces deux pays ont une démographie bien différente de la démographie américaine ou française…

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      • Pinouille // 18.11.2016 à 15h05

        Après quelques recherches, l’article suivant éclaire un peu:
        http://resources.grouperandstad.fr/5-graphiques-pour-comprendre-limpact-de-la-robotique-sur-lemploi/
        Bien qu’il indique que les robots sont créateurs d’emplois, il dit aussi:
        « Au sein du marché de l’emploi français, 42% des métiers présentent une probabilité d’automatisation forte, et donc à moyen terme de disparition, du fait de la numérisation de l’économie »

          +1

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    • red2 // 18.11.2016 à 14h34

      Avec du protectionnisme on peut réindustrialiser, avec des robots tout en faisant baisser le chômage, il faut jouer (i) sur les salaires pour augmenter la consommation et donc la production ou (ii) sur le temps de travail.

        +3

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    • Mr K. // 18.11.2016 à 20h45

      L’intitulé premier de l’émission est : « Au lendemain de l’élection de Donald Trump à la présidence des USA, nous vous proposons de réécouter l’histoire de l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour le 21 avril 2002. »

      Par la suite des questions sont posées à Bernard Stiegler.

      Cependant Nanker, commentaire de 9h58, aurait dû préciser le thème général de l’émission au sein de laquelle Bernard Stiegler intervient : ça n’est pas la robotique.

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    • Mr K. // 18.11.2016 à 21h42

      L’intervention passionnante de Bernard Stiegler débute à 32 minutes environ. La première partie est une rediffusion d’une émission concernant « l’histoire de l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour le 21 avril 2002 ».

      Ce philosophe engagé est très intéressant, réfléchissant aux impacts de la société numérique sur la société. Cela débouche sur des avertissements sur les conséquences pour nos sociétés, mais aussi sur des actions concrètes.

      Pour les implications de la robotique, regarder cette petite vidéo sur l’automatisation de découpe de carcasses d’agneaux permet de mesurer l’ampleur du problème à venir :

      https://www.youtube.com/watch?v=MZIv6WtSF9I

      On notera qu’il y a adaptation de la découpe automatique aux dimensions variables des carcasses par « lecture » laser 3D…

      Pour les « fans » de Frédéric Lordon, celui-ci a été invité par Bernard Stiegler en Mai 2016 dans le cadre de son association « Ars industrialis ».

      Pour les passionnés de lecture, petit clin d’œil : « Ars Industrialis » est le nom de la revue de M. Arnoux dans « L’éducation sentimentale » (1869) de Gustave Flaubert.

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  • ashwolf // 18.11.2016 à 12h35

    Ceux qui croyaient que trump allait révolutionner la politique américaine vont commencer à déchanter. Voici le programme de l’extreme droite : taper sur les immigrés et aller faire les yeux doux à la finance.

    Quant à la politique étrangère de Trump, les années Bush devraient nous pousser à être prudents vis à vis du parti Républicain et du Sénat…

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  • Mr.Hash // 18.11.2016 à 14h27

    Faire des plans sur la comète et discuter sans fin des USA ne sert à rien sauf à se sentir mieux soi même. Ne tombons pas dans le piège et voyons en janvier ce que fera Mr Trump : l’analyse alors prendra tout son sens

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  • vlois // 18.11.2016 à 18h51

    Il est élu président, pas encore installé et d’ici Janvier, ils vont trouver ou provoquer quelque chose… un peu à la manière du blocage du Brexit par 3 juges.

    Ce que je voulais dire, c’est qu’en admettant qu’il soit installé, quelle est la solidité du secteur bancaire, s’il dérégule la conséquence est qu’il devrait y avoir pas mal de dégâts ? Les actifs pourris ont été repris par TARP n’est-ce pas ?

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  • sissa // 18.11.2016 à 22h34

    Franchement, je ne suis pas étonné.
    Ceux qui ont cru que Trump ferait la rupture avec le néolibéralisme ou avec l’interventionnisme US ont été bien naïfs.

    Ce type est un cynique absolu, il a dit ce que les électeurs voulaient entendre, en particulier ceux de la rust belt, sans en penser un mot. Et désormais, il ne va même pas faire semblant d’appliquer son programme(mis à part bien sûr la chasse aux boucs émissaires hispaniques) .

    .

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  • Spiridon // 19.11.2016 à 02h45

    Roosevelt en 1936 : »Nous avons du lutter contre les vieux ennemis de la paix, le monopole industriel et financier, la spéculation, la banque véreuse, l’antagonisme de classe, l’esprit de clan, les profiteurs de guerre. Ils avaient commencé à considérer le gouvernement des Etats-Unis comme un simple appendice de leurs affaires privées. Nous savons aujourd’hui qu’il est tout aussi dangereux d’être gouverné par l’argent organisé que par le crime organisé ».
    Lisez bien: la finance organisée.
    Trump de même n’est pas contre la finance, ou la richesse, ou l’argent, qu’il représente emblématiquement, mais la finance organisée, faisant de la politique, et en particulier de la politique internationale aux mains du gouvernement un outil pour les affaires. A ses yeux l’argent des casinos est plus propre que l’argent gagné sur la crise grecque par Goldman Sachs. Il n’est donc pas cynique mais cohérent.

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  • Krystyna Hawrot // 19.11.2016 à 14h39

    Etant donné que Trump n’est pas encore concrètement président des Etats Unis, je trouve imprudent de relayer et de croire les médias quand ils nous annoncent sur l’air de la fin du monde ce que « Trump va faire ». Parce que cela n’est pas que moulin de propagande à l’eau des manifs de Soros contestant les élections et prônant le démantèlement des pays (la Californie indépendante et autres…). Sur le long terme c’est très dangereux de jouer à ce jeu, et les Russes l’ont bien compris. Même si on n’aime pas les USA, soutenir, ne serait-ce qu’en relayant des propos alarmistes sur Trump, les divers mouvements destructurants qui naissent sous l’impulsion de Soros, c’est préparer aussi la guerre civile là bas et par ricochet chez nous.
    Pour moi, pour aujourd’hui, malgré ce que même Trump aurait dit, il n’a pas encore le pouvoir. Donc je me garde d’avoir une opinion sur des choses qui n’existent pas encore. J’ai demandé à nos correspondant du mouvement de la paix etats unien de nous écrire leur opinion sur ce qui se passe dans la rue américaine.

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    • moshedayan // 19.11.2016 à 18h04

      bien d’accord avec vous sur des médias « apprentis sorciers » qui préparent une ambiance de « guerre civile » pour les Etats-Unis avec des »minorités agissantes » qu’ils souhaiteraient voir « casser l’outil démocratique » (contre le populisme comme argument – en France citons : Yves Calvi, Alain Duhamel, David Pujadas, J-P Elkabbach et bien d’autres). Ce sont pour moi des « fauteurs de désordre » y compris en Europe – ils feraient bien de se calmer urgemment par les temps qui courent !

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  • rems // 19.11.2016 à 16h10

    J’ai lu (mais je ne trouve plus la source) qu’il ne s’agit pas de supprimer toute la loi, mais la partie qui impose des contraintes si compliquées que les petites banques ne peuvent y faire face. Le but serait de faire réapparaitre ces banques locales, qui ont été décimées par la crise de 2008.
    Quand à la relocalisation, c’est autre chose, mais Ford a d’ores et déjà annoncé, que, finalement, il ne délocaliseront pas une usine du Michiggan. C’est pas le retour de ce qui a été déménagé, mais c’est déjà mieux que rien. Il ne faut pas trop se faire d’illusion, Trump ne va pas diriger dans un désert, ces positions les plus extremes seront dans tout les cas verouillées par le reste de l’establishment politique et economique (dont il est membre, ne l’oublions pas)

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